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Mon corps m' appartient-il?


Mon corps m' appartient-il?  

76 membres ont voté

  1. 1. Oui, non?

    • Oui. Tu peux te faire un piercing si tu veux.
      62
    • Non. Je t' interdis de te faire un piercing ma chérie!
      14


Messages recommandés

Posté
Vos soi-disant dérives de l'euthanasie ne sont rien d'autre que des homicides déguisés en euthanasie. Le violeur qui prétend que sa victime était consentante, c'est pas nouveau, et non, ce n'est pas une raison valable pour criminaliser le sexe hors mariage. Je l'ai déjà dit mille fois, mais visiblement, ça ne rentre pas.

Ca ne rentre pas car c'est une analogie absurde.

Et puis le jabial grande gueule et fier de son randisme égoisto-moraliste il me les gonfle.

On en reparlera lorsque tu seras calmé.

Posté
Entre un homme qui se noie et un enfant qui meurt de faim en Afrique? Bien sûr que oui. On ne peut pas ignorer le fait, le sauver ne coûterait pratiquement rien, etc, etc, etc. Et pourtant, je sauverai le mec qui se noie mais je choisirai de ne pas penser aux enfants qui meurent. C'est comme ça, et la loi n'a rien à y voir.

L'homme se noie devant toi et tu peux aisément le sauver (pour faire simple). L'enfant africain est la victime d'un phénomène entièrement différent, qu'on peut affirmer d'origine politique au moins au 21 ème siècle. Et ça te couterait beaucoup plus cher de le sauver (durablement je veux dire).

C'est la différence entre un danger mortel immédiat et palpable et le résultat social complexe d'un grand nombre de facteurs sur lesquels tu n'as presque aucun contrôle.

Invité jabial
Posté
La pourriture mentale infecte ceux qui prétendent que les malades graves retrouvent leur dignité de vivre en étant euthanasiés. Désolé, mais s'il faut être direct, tant pis.

C'est ça, le mec va sûrement être content de ses dix semaines de "vie" imposée. A titre personnel, je préfère encore Guantanamo. Au moins, il y a l'espoir d'un après.

Et puis le jabial grande gueule et fier de son randisme égoisto-moraliste il me les gonfle.

On en reparlera lorsque tu seras calmé.

:icon_up:

Posté
Ne mêle pas le christianisme à ça. La seule souffrance qui est glorifiée dans le christianisme, c'est celle de Jésus, qui est sacrifié pour racheter les pêchés du monde (agnus dei etc). Ca n'a absolument rien à voir avec la souffrance humaine.

D'où le "mal compris".

Invité jabial
Posté
L'homme se noie devant toi et tu peux aisément le sauver (pour faire simple). L'enfant africain est la victime d'un phénomène entièrement différent, qu'on peut affirmer d'origine politique au moins au 21 ème siècle. Et ça te couterait beaucoup plus cher de le sauver (durablement je veux dire).

C'est la différence entre un danger mortel immédiat et palpable et le résultat social complexe d'un grand nombre de facteurs sur lesquels tu n'as presque aucun contrôle.

C'est une différence de degré et non de nature.

Bientôt, on lira ici que virer un locataire en hiver, c'est un meurtre.

Posté
C'est ça, le mec va sûrement être content de ses dix semaines de "vie" imposée. A titre personnel, je préfère encore Guantanamo. Au moins, il y a l'espoir d'un après.

Voila, et ceux qui préfèrent voir des condamnés faire de la prison à vie plutôt que d'être exécutés sont des salauds qui veulent sauver les gens d'eux-mêmes.

Toute ta logique absurde est là. Pas de quoi être fier, c'est minable.

Invité Arn0
Posté
C'est une différence de degré et non de nature.

Bientôt, on lira ici que virer un locataire en hiver, c'est un meurtre.

Il me semble que Rand donne presque exactement cet exemple pour distinguer une action vertueuse (sauver un homme inconnu qui se noie devant nous) et une action altruiste (sauver les enfants africains). Alors c'est un positionnement purement moral de sa part (enfin il me semble) mais elle admet bien une différence fondamentale entre les deux.

Invité jabial
Posté
Voila, et ceux qui préfèrent voir des condamnés faire de la prison à vie plutôt que d'être exécutés sont des salauds qui veulent faire le bien à la place des autres.

C'est sûr, un criminel et un malade c'est tout à fait comparable. Salauds de malades!

Il me semble que Rand donne presque exactement cet exemple pour distinguer une action vertueuse (sauver un homme inconnu qui se noie devant nous) et une action altruiste (sauver les enfants africains). Alors c'est un positionnement purement moral de sa part (enfin il me semble) mais elle admet bien une différence fondamentale entre les deux.

Précisément, non : Rand dévalorise le fait de sauver un inconnu, ce que je réprouve ; l'exemple positif qu'elle prend est celui de sauver une personne qu'on aime, parce qu'on le fait finalement pour soi. Je me sens proche de tout homme, sauf bien sûr si je sais que c'est un salaud d'esclavagiste ; et par conséquent j'éprouverai du plaisir à sauver un inconnu.

Posté
C'est ça, le mec va sûrement être content de ses dix semaines de "vie" imposée. A titre personnel, je préfère encore Guantanamo. Au moins, il y a l'espoir d'un après.

Et tous ces cancéreux à qui le message depuis des semaines, voire des mois, ou encore plus longtemps dans certains pays, est que leur vie ne vaut plus rien. Tu crois qu'ils en pensent quoi ?? Tu penses que c'est d'un grand secours pour eux ?

Et l'athée que tu es croit donc qu'en euthanasiant un malade, il y a l'espoir d'un après ?

Invité jabial
Posté
La pourriture mentale infecte ceux qui prétendent que les malades graves retrouvent leur dignité de vivre en étant euthanasiés. Désolé, mais s'il faut être direct, tant pis.

La pourriture spirituelle infecte ceux qui s'imaginent sérieusement que les gens éprouvent du plaisir à se séparer de leurs proches. Et d'ailleurs, je ne voudrais pas me retrouver seul avec ce genre de personnes.

Posté
C'est sûr, un criminel et un malade c'est tout à fait comparable. Salauds de malades!

Et bien oui c'est comparable, ce sont des êtres humains et il s'agit de leur vie.

Invité jabial
Posté
Et tous ces cancéreux à qui le message depuis des semaines, voire des mois, ou encore plus longtemps dans certains pays, est que leur vie ne vaut plus rien. Tu crois qu'ils en pensent quoi ?? Tu penses que c'est d'un grand secours pour eux ?

Le message de la part de qui? Tu crois vraiment qu'ils sont manipulés par la société? Tout le corps qui te lâche, ça suffit pas?

Et bien oui c'est comparable, ce sont des êtres humains et il s'agit de leur vie.

Bon allez on arrête là, j'ai pas vocation à convertir des TJ moi.

Amusez-vous bien entre ennemis de la liberté.

Posté
Le message de la part de qui? Tu crois vraiment qu'ils sont manipulés par la société? Tout le corps qui te lâche, ça suffit pas?

Le message que l'ADMD, les socialauds et tant de libéraux et/ou libertaires, sans parler des médias, délivrent quotidiennement.

Bon allez on arrête là, j'ai pas vocation à convertir des TJ moi.

Amusez-vous bien entre ennemis de la liberté.

Voilà, et prends un bon café après ton repas, comme le faisait rituellement Robespierre.

Posté
Le message de la part de qui? Tu crois vraiment qu'ils sont manipulés par la société? Tout le corps qui te lâche, ça suffit pas?

C'est cette même société dont sont issus les jurés, magistrats et médias généralistes qui ont acclamés l'acquittement d'un infanticide. D'où leur est sortie cette putain de logique de tarés et cette culture de mort ? C'est là où te foutais de moi lorsque j'évoquais le message que l'on envoie.

Amusez-vous bien entre ennemis de la liberté.

Bon écoute Jabial, tu te souviens des propos qui m'ont valus un ban ? Prend un moment et répète-les toi 50 fois dans ta tête. Merci.

Invité Arn0
Posté
Précisément, non : Rand dévalorise le fait de sauver un inconnu, ce que je réprouve ; l'exemple positif qu'elle prend est celui de sauver une personne qu'on aime, parce qu'on le fait finalement pour soi. Je me sens proche de tout homme, sauf bien sûr si je sais que c'est un salaud d'esclavagiste ; et par conséquent j'éprouverai du plaisir à sauver un inconnu.
Ce n'est pas exactement ce que j'ai compris :
To illustrate this on the altruists' favorite example: the issue of saving a drowning person. If the person to be saved is a stranger, it is morally proper to save him only when the danger to one's own life is minimal; when the danger is great, it would be immoral to attempt it: only a lack of self-esteem could permit one to value one's life no higher than that of any random stranger. (And, conversely, if one is drowning, one cannot expect a stranger to risk his life for one's sake, remembering that one's life cannot be as valuable to him as his own.)
http://www.aynrandlexicon.com/lexicon/charity.html
Posté
C'est évident, les cancéreux sont trop bêtes pour savoir à quel point c'est sympa de vivre dans un lit en vomissant tous les quart d'heures, incapable même de soutenir l'effort de tenir un bouquin et ne supportant plus le moindre bruit.

Pfff! Tu montres, par la même occasion, ton ignorance du sujet de l'euthanasie car je te signale que, dans toutes les unités de soins palliatifs, les demandes d'euthanasie ont fondu au point d'être à peu près égales à 0.

La clé du problème se situe avant tout dans le faible développement de telles unités. Qui plus est, quand je disais précédemment que les masques tombaient, ton message en est la plus belle preuve.

Le message de la part de qui? Tu crois vraiment qu'ils sont manipulés par la société? Tout le corps qui te lâche, ça suffit pas?

C'est marrant, ces libéraux qui recourent constamment à la théorie du complot pour tous les domaines, sauf pour l'euthanasie.

Posté
C'est marrant, ces libéraux qui recourent constamment à la théorie du complot pour tous les domaines, sauf pour l'euthanasie.

En l'occurence ca n'a rien a voir avec une théorie du complot et tout a voir avec la rengaine gauchistes vis a vis de la publicité et de la "société de consommation".

Posté
C'est évident, les cancéreux sont trop bêtes pour savoir à quel point c'est sympa de vivre dans un lit en vomissant tous les quart d'heures, incapable même de soutenir l'effort de tenir un bouquin et ne supportant plus le moindre bruit. Encore que, ces drogués qui exigent de la morphine, on ne s'en méfiera jamais assez. La souffrance, c'est naturel! Si l'homme avait dû échapper à la douleur, il aurait une glande à morphine. Et puis, quelle chance ils ont qu'on veuille les protéger de leur famille qui voudrait évidemment profiter d'une magnifique occasion de commettre un meurtre. Que c'est agréable de tuer! Les gens se bousculent au portillon pour avoir des occasions pareilles.

:icon_up::doigt::mrgreen:

Et donc on les bute ?

Posté
En l'occurence ca n'a rien a voir avec une théorie du complot et tout a voir avec la rengaine gauchistes vis a vis de la publicité et de la "société de consommation".

Je ne vois aucun rapport avec mon post. Je signalais tout simplement que l'ADMD et ses sbires (dont fait partie Marie Humbert, la mère du pauvre Vincent dont elle voulait se débarrasser au plus vite) sont passés pro dans l'art de la désinformation et du complot pour faire passer leurs idées mortifères.

Posté

Je me souviens plus si j'ai parlé de Sylvie Ménard

Mariée à un Italien, Sylvie Ménard vit à Milan depuis 38 ans. Elle travaille à l'Istituto nazionale dei tumori, où elle est chef du département de cancérologie expérimentale. Lors d'un congrès sur l'euthanasie, elle a été invitée à prendre la parole. Non pas en tant que spécialiste mais en tant que malade

sylviemenard.jpgLepetitjournal.com : Votre témoignage lors du congrès Eutanasia in oncologia a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse italienne. Quel message avez-vous voulu faire passer ?

Sylvie Ménard : On m'a diagnostiqué il y a deux ans et demi un cancer de la moelle osseuse. Avant cela, je considérais l'euthanasie comme un droit. Depuis que je suis malade, je suis absolument contre. Si on la rend légale, l'euthanasie risque de devenir non pas un droit mais un devoir pour le patient qui, se sentant inutile et coûteux, demanderait la mort. Si on commence à légiférer, c'est la porte ouverte à tous les abus.

Quelles ont été les conclusions du colloque ?

Des médecins de malades terminaux, des juristes et des philosophes étaient présents. Beaucoup considèrent l'euthanasie comme un droit de l'homme. Mais tous s’accordaient sur le fait qu'il faut mieux accompagner la douleur et la souffrance psychologique.

L'euthanasie est-elle à proscrire dans tous les cas ?

Tout à fait. Si une personne souffre et se sent inutile, il faut avant tout soigner la dépression. Aide-t-on un dépressif sain à se donner la mort ? Tellement de gens luttent chaque jour pour vivre dignement en fauteuil ou avec des maladies en phase terminale ! Autoriser l'euthanasie, cela équivaudrait à leur infliger une gifle. Ce serait concéder qu'une vie comme la leur, ce n'est pas une vie. Or toutes les vies valent la peine d'être vécues. Je préfère courir le risque d'un peu plus de souffrance que de dire "vous avez raison, votre vie n'est pas valable".

Des considérations religieuses influencent-elles votre position ?

Je ne pense pas qu'il faille nécessairement être croyant pour voir que la légalisation de l'euthanasie serait la faillite de tout un système. Ma position touche tout le monde, et concerne uniquement la loi.

"Le plus important reste de développer un traitement de la douleur adapté"

Que proposez-vous comme alternative ?

La médecine, à cause de l'hyper spécialisation, se déshumanise. Il faut retrouver un rapport entre médecin et malade fort, pour que le malade ne se sente pas désorienté. La maladie se manifeste aussi comme une souffrance morale. On a besoin des autres pour se donner le courage de continuer. La famille a elle aussi besoin de soutien, elle ne doit pas se sentir seule face à l'épreuve. Le plus important reste de développer un traitement de la douleur adapté.

Etes-vous à contre-courant dans votre profession ?

J'espère que non. Les chiffres qui avancent des pourcentages élevés de médecins favorables ne me semblent pas justes. Il conviendrait d'interroger sur une telle question uniquement les médecins au contact de malades terminaux.

"Les bien portants ne veulent généralement pas réfléchir en profondeur à un sujet qui touche la mort"

Que pensez-vous des différentes législations européennes ?

Je suis contre ce qui se fait en Belgique et aux Pays-Bas. Si la loi n'existait pas, je suis convaincue que moins de malades voudraient effectivement mourir. Plusieurs études ont été menées sur la question, dont une au Canada. L'échantillon de population saine se montrait plutôt favorable à l'euthanasie, tandis que les patients en soins palliatifs n’étaient que rarement pour. L'instinct de survie reste le plus fort.

Comment les médias traitent-ils ce sujet ?

Il est très difficile de traiter un tel sujet, car la majeure partie de la population a, selon moi, un avis superficiel. Si on se lance dans des explications un peu compliquées, cela devient moins lisible. Les bien portants ne veulent généralement pas refuser un droit aux malades, ni réfléchir en profondeur à un sujet qui touche la mort, et surtout pas "leur" mort. La facilité revient à se dire favorable à l'euthanasie.

Le traitement de la douleur est-il différent en France et en Italie?

En Italie, nous sommes très en retard, peut-être pour des raisons religieuses. Pourtant, la position du Vatican est claire, comme j'ai pu le constater lors du congrès auprès du cardinal Javier Lozano Barragan (NDLR : président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé). Il faut développer les soins palliatifs pour que la fin de vie ne se fasse pas dans des conditions de douleur intenable, qui peut aller jusqu'à détruire l'amour que le malade porte aux autres.

Propos recueillis par Corentine GASQUET et Marie MALZAC. (www.lepetitjournal.com - Milan) mercredi 7 novembre 2007

Posté

Merci Polydamas.

Si une personne souffre et se sent inutile, il faut avant tout soigner la dépression. Aide-t-on un dépressif sain à se donner la mort ? Tellement de gens luttent chaque jour pour vivre dignement en fauteuil ou avec des maladies en phase terminale ! Autoriser l'euthanasie, cela équivaudrait à leur infliger une gifle. Ce serait concéder qu'une vie comme la leur, ce n'est pas une vie. Or toutes les vies valent la peine d'être vécues. Je préfère courir le risque d'un peu plus de souffrance que de dire "vous avez raison, votre vie n'est pas valable".

Que les pro-euthanasie méditent ce passage.

Posté
Tellement de gens luttent chaque jour pour vivre dignement en fauteuil ou avec des maladies en phase terminale ! Autoriser l'euthanasie, cela équivaudrait à leur infliger une gifle.

Je suis radicalement opposé à une législation autorisant l'euthanasie, même si pour moi elle est salvatrice dans certains cas.

Mais cet argument me semble un peu tiré par les cheveux, on pourrait par analogie, déduire, que bien s'alimenter serait une gifle infligée à ceux, qui dans un contexte de famine ne peuvent pas en faire autant.

Posté
Je suis radicalement opposé à une législation autorisant l'euthanasie, même si pour moi elle est salvatrice dans certains cas.

Mais cet argument me semble un peu tiré par les cheveux, on pourrait par analogie, déduire, que bien s'alimenter serait une gifle infligée à ceux qui dans un contexte de famine ne peuvent pas en faire autant.

Que voilà une analogie bien foireuse avec de vrais morceaux de sophisme nanarcap dedans !

Bien s'alimenter est une activité normale et recommandée. Tuer quelqu'un (ce qui est le cas de l'euthanasie, rappelons-le), non.

Posté

Réponse 1.

Oui ma chérie tu peux te faire un piercing si tu veux, mais je ne veux pas donc tu ne voudras pas.

Posté
Bien s'alimenter est une activité normale et recommandée. Tuer quelqu'un (ce qui est le cas de l'euthanasie, rappelons-le), non.

Faisons un juste milieu : tuer quelqu'un pour bien s'alimenter est une activité moyennement normale et moyennement recommandée.

Posté
Faisons un juste milieu : tuer quelqu'un pour bien s'alimenter est une activité moyennement normale et moyennement recommandée.

:icon_up: H16 le diplomate !

Posté

Le problème n'est pas l'euthanasie, mais les soins palliatifs, via le Salon Beige.

Fin de vie devant soi

Comment apaiser ceux qui ne guériront pas ? Entre lutte permanente contre la souffrance et écoute des petits désirs qui adoucissent la vie de chacun, plongée dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Besançon.

JACKY DURAND photos RÉMY ARTIGES

QUOTIDIEN : mardi 15 avril 2008

Aujourd’hui, «monsieur Jean» comme on l’appelle dans le service, se «sent bien», il a passé «une bonne nuit». Coiffé de frais, la raie sur le côté de ses cheveux gris, monsieur Jean arbore un coquet pyjama. Assis dans son lit, il relève le drap pour cacher ses «jambes de danseuse» recouvertes de bas de contention qu’il «n’aime pas». Monsieur Jean occupe l’un des six lits du service de soins palliatifs du Centre hospitalier universitaire (CHU) Jean-Minjoz à Besançon (Doubs). On y accueille des patients âgés de quelques mois à plus de cent ans .

«J’ai un cancer des voies biliaires, raconte monsieur Jean. Ça fait trois ans que c’est lourd à porter. Je ne suis pas loin de la dernière ligne droite. Ça fait un drôle d’effet de se retrouver en soins palliatifs. Je suis là depuis trois semaines. C’est pas mal.» Silence. On ne voit plus que ses grands yeux bleus dans son visage émacié. «Je sens que j’arrive au bout du rouleau. Je ne sais pas pour combien de temps encore. Mon objectif ? Arriver à être là encore un jour, un mois, quinze jours, je suis incapable de dire combien.» Monsieur Jean, qui a élevé quatre enfants, attend la venue ce week-end de son fils «de Paris». «Il faut que je continue à me battre pour eux.» Le docteur Elisabeth Batit lui palpe doucement le ventre : «Les remontées acides, il n’y en a plus ?» «Non, répond monsieur Jean. Mon truc, c’est le hoquet au réveil. J’avais des courbatures dans les bras ce matin». Et puis il revient sur sa fin de vie : «Je pense que ça va aller encore quinze jours.» Le médecin lui tient la main : «On avait évoqué le projet de sortie mais l’état est trop fluctuant. On a décidé d’investir cette chambre comme une maison. Il y a du "taf" comme disent les jeunes.» Avec l’équipe, Elisabeth Batit évoque la possibilité d’installer l’ordinateur de monsieur Jean au pied de son lit. Les soignants quittent la chambre. Monsieur Jean fixe le calendrier au mur en face de son lit qui n’indique pas la date du jour. Il parle de sa femme qui a pris un studio dans une résidence hôtelière de Besançon pour être près de lui. Puis il dit : «Je suis un peu en boucle.» Avant de relever la manche de son pyjama pour désigner le patch de morphine. «J’ai l’impression de pas dormir. En fait, je dors comme un loir. Je ne vois pas d’éléphants roses. Dans l’ensemble, ils sont gris. Je peux très bien vous parler, disjoncter totalement et parler aux murs en même temps.»

«Remplir l’existence»

Dans une pièce voisine, une femme désinfecte minutieusement la carcasse d’un lit à côté d’un gros matelas antiescarres. La chambre restera vide vingt-quatre heures. «C’est un temps de deuil pour les soignants», explique Bernadette Lacroix, psychologue.

Au cinquième étage de l’hôpital Jean-Minjoz, s’ouvre un déferlement de peintures et de photographies accrochées aux murs : champ de coquelicots flamboyants, rose délicate, toile d’araignée perlée de rosée… Le café est en train de passer dans la salle des soignants. C’est l’heure des «transmissions» entre l’équipe de nuit et la relève du matin. On parle «chimio», «testament», «boutons d’un patient qui ne s’arrangent pas», d’un autre qui «ne parle plus de suicide mais qui a peut-être une idée derrière la tête». Les infirmières prennent des notes sur des petits carnets. Au mur, il y a un portrait de bébé qui dort. «Ici, c’est un endroit où l’on prend en compte la souffrance et l’inconfort d’une personne atteinte d’une maladie dont elle ne va pas guérir. On est un service pour les situations les plus complexes. On a pas mal de Chantal Sébire», résume Régis Aubry, chef du service et président du Comité national de suivi du développement des soins palliatifs. Au bout d’un couloir, une fenêtre sur le printemps naissant et à droite une porte ouverte sur un visage de profil que l’on dirait de cire. Presque irréel. Pour Régis Aubry, médecin passé par Sciences-Po et que les études de philo démangent toujours, les gens qui arrivent dans le service «sont es maîtres. Ce sont eux qui nous montrent ce qu’est la vie. Ils nous renvoient à la nécessité de remplir l’existence de quelque chose qui a du sens».

A l’heure où Nicolas Sarkozy doit annoncer prochainement une série de mesures concernant l’accompagnement des patients en fin de vie, il existe en France 88 unités hospitalières et 350 équipes mobiles de soins palliatifs. Un nombre nettement insuffisant, selon le rapport «La France palliative» remis fin mars à la ministre de la Santé par Marie de Hennezel. Cette psychologue, spécialiste de la fin de vie, eut de longues discussions sur la mort avec François Mitterrand, quelques semaines avant son décès (Libération du 7 janvier 2006). Dans son rapport, elle écrit que «la plupart des agences régionales d’hospitalisation sont d’avis qu’il faudrait au moins une unité par département. Les refus d’admission, d’après le rapport de la Cour des comptes, concernent en moyenne deux malades sur trois. Les unités de soins palliatifs ne sont pas toutes dotées de personnels suffisants.»

«J’ai besoin de mon mari, de son corps…»

Derrière les portes encore closes des chambres, il y a la vie qui continue. Et parfois s’achève : 40 % des patients admis dans le service de soins palliatifs y décèdent, 60 % retournent vivre leur fin de vie chez eux ou dans un autre service hospitalier. A Besançon, l’association «Carpe Diem RCH» est à l’origine d’un projet expérimental de «Maison de vie» qui devrait accueillir, à partir de la fin 2009, des personnes dont la précarité ou la solitude les empêchent de finir leur vie chez eux.

En soins palliatifs, on accueille «les cas les plus rebelles». Ceux dont les douleurs résistent à la morphine, dont les tumeurs «grosses comme des choux-fleurs» sont résistantes à la radiothérapie, à la chimiothérapie et au bistouri. Une fois par mois, les médecins de Minjoz se réunissent en téléconférence avec leurs collègues de Grenoble, Nancy et Saint-Etienne pour échanger idées et solutions. Les images en noir et blanc d’un scanner de la tête défilent sur un écran d’ordinateur. Un cancer de la face avec récidive précoce et ces douleurs - «piqûres», «brûlures», «céphalées» décrites par la patiente - sur lesquelles «la morphine a d’assez mauvais résultats. On la shoote avec une fréquence respiratoire qui baisse», explique le médecin bisontin. «Est-ce que vous avez essayé les anti-inflammatoires ?», questionne une voix dans le haut-parleur du téléphone. Pour le Dr Aubry, «c’est quand les douleurs ne sont pas traitées que surviennent la très grande majorité des demandes d’euthanasie. Quand vous enlevez la douleur, la demande d’euthanasie disparaît.» «Quand les gens disent "je veux mourir", il faut l’entendre, estime Bernadette Lacroix. Entre le moment où ils demandent l’euthanasie et celui où ils meurent, il se passe plein de choses. Souvent l’écoute du désir de mort dans sa légitimité peut déboucher sur une volonté de vie.»

A l’autre bout du service, Jean, agent hospitalier, est en cuisine. Quinze ans de soins palliatifs, tatouages et boucles d’oreilles, c’est lui qui veille sur les expositions de peintures et de photos aux murs de l’hôpital. Ce matin, il donne ses indications à une collègue pour mixer les fraises et le fromage blanc réclamés par une patiente. «Autant qu’ils mangent ce qu’ils aiment. On a un monsieur qui adore les frites. Alors j’ai acheté des frites surgelées à cuire au four.» On raconte aussi l’histoire d’ «une dame truffée de diabète» qui voulait des glaces. «Elle nous a dit : "Mais c’est interdit." On lui a répondu : "Il n’y a pas d’interdit." La veille de mourir, elle nous a réclamé des fraises… Je pense qu’on est des soignants. Mais pas au sens des aiguilles», raconte Régis Aubry. Le médecin dit que «les gens arrivent dans le service avec leurs désirs», qu’ils en parlent, que «le désir est la matérialisation de la vie. Il y a six ans, j’ai suivi un monsieur qui est mort ensuite dans le service. Un jour, sa femme est venue me voir en me disant : "J’ai besoin de mon mari, de son corps, de son sexe, de sa peau." On est allé chercher un lit à deux places.»

Une autre fois, c’est une jeune patiente qui a demandé à Elisabeth Batit : «J’ai envie de passer une nuit avec mon mari.» Dans la chambre de Josiane, le couple parait inséparable. Josiane, rouge à lèvres et coiffure impeccables, souffre d’une sclérose en plaques. Chaque jour, son mari vient la pomponner à défaut de pouvoir l’installer au 1802, la brasserie de Besançon où elle a ses habitudes. «Elle a conservé une vie sociale extraordinaire grâce à son mari qui est sa très belle moitié«, affirme un médecin.

Ce qu’on veut dire et ce qu’on dit effectivement

Tous les couples ne sont pas aussi fusionnels que Josiane et son compagnon. Parce que la fin de vie de l’autre panique ceux qui restent et ceux qui partent. Bernadette Lacroix se souvient d’un couple, la trentaine, deux enfants petits. Lui au bord de la mort. «Ils s’engueulaient tout le temps. On voit qu’il y a souvent un décalage entre ce que le malade voudrait dire à sa famille et ce qu’il dit effectivement.» Le Dr Aubry confirme : «Les familles vivent avec l’idée que l’autre ne peut pas entendre ce qu’elles ont à dire. Plus personne ne se parle au motif de se respecter. Il faut aborder ce qui terrasse le malade, ses proches, mettre des mots sur l’angoisse de mort.» Quand la psychologue voit venir un proche de malade à l’agonie qui dit : «Je n’en peux plus qu’il ne meure pas», elle répond : «Est-ce que vous lui avez dit qu’il pouvait partir ?» «Toute la difficulté, c’est d’accepter que des parents puissent mourir.»

Sylvie, la quarantaine, un fils de 16 ans, est magnifique de dignité. «Elle n’a pas envie de baisser les bras», souligne un soignant. Avant, elle était infirmière au bloc opératoire, quelques étages en dessous. «Passer dans cet autre côté» qu’est la maladie «n’est pas toujours simple», dit-elle. Mais entre la vie et sa fin plus ou moins proche, il reste toujours, selon le docteur Aubry, ces «incertitudes dans lesquelles se glisse l’espoir du malade. Un jour, j’ai demandé à une jeune femme qui avait un cancer épouvantable : "Qu’est-ce que vous attendez là ?" Elle a dit : "J’espère que je vais bien dormir." Elle est morte le lendemain.»

Le jour baisse doucement dans la chambre d’Emmanuel, 35 ans, trois enfants, et une tumeur qui le «paralyse jusqu’au ventre», dit-il en désignant une large ceinture qui le maintient dans un fauteuil. Emmanuel est maçon. Il «avait fait sa maison tout seul». Quand il a senti ses jambes se dérober puis se paralyser, «la chute a été terrible». Mais Emmanuel «y croit toujours». Il pense aux aménagements qu’il faudra faire pour qu’il rentre chez lui. «Une grande douche pour être confortable.» En cuisine, Nathalie prépare le repas d’Emmanuel sur un plateau fleuri. Les pâtes à la tomate sont joliment démoulées avec un bol sur une assiette à côté du steak haché et des œufs à la neige. Dans une pièce voisine, une main a écrit au feutre sur un tableau blanc : «L’espérance est un risque à courir. Bernanos.»

P.S. : Monsieur Jean s’est éteint entouré de ses proches, le 10 avril au petit matin.

  • 3 weeks later...
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Question judicieuse qui peut être rattachée dans ce post posée par mon prof de finance…

Jusqu'ou peut aller le "droit de propriété" sur son corps? Peut on se vendre en esclavage (sans qu'il y ait usage de la violence)?

Soulignons par là que nul ne trouve immoral de se marier. Or par le mariage, la Femme consent à offrir son corps à son époux ainsi qu'une descendance et en contrepartie celui ci consent à nourrir et protéger son épouse. La transaction qu'effectue un homme s'offrant à son maitre contre monnaie sonnante et trébuchante n'est elle pas tout autant morale, les fonds allant par exemple à sa propre famille?

Alors la prostitution, la vente de ses organes etc… rentrent dans le champs des possibles. Et le corps est l'entiere propriété de son possesseur.

Ou alors, le corps n'est qu'un bail, et on ne peut en disposer ainsi, mais dans ce cas la, le simple fait de trouer l'oreille, de gaspiller quelque produit du corps humain, serait une atteinte inadmissible à cette enveloppe….

Posté

Et allez, c'est reparti !

L'être humain est inaliénable, c'est tout. C'est le fondement même du libéralisme, si on commence à discuter de la légitimité possible de l'esclavage, ça revient à nous tirer une balle dans le pied avec un

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Les contrats et les interactions qu'ils codifient sont strictement soumis à ce principe, on peut se marier parce qu'il est possible de mettre fin au contrat, on peut se prostituer parce que la prestation a une limite clairement posée dans le temps et l'espace, on peut vendre ses organes en les séparant de son corps.

Je rappelle au passage que, esclavage et vol n'étant que différents degrés d'une même chose, justifier contractuellement le premier revient à faire de même pour le second.

"Je soussignée madame Vachàlait consent par le présent contrat à donner chaque année une part de mes revenues à l'entreprise État, part qui sera définie chaque année au bon vouloir de l'entreprise État. Ce tribut sera irréversible, et hérité automatiquement à la descendance."

Félicitations, vous venez de recréer le contrat social.

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