Aller au contenu

Henri Guaino: «Je ne suis pas sûr que le libre-échange sorte intact de la crise»


Messages recommandés

Posté

Il est intéressant de noter l'importance qu'il attache à sa liberté et la responsabilité qui en découle, mais quand il s'agit de celle des autres (le libre-échange) alors là non, faut pas pousser !

bon passage toutefois sur les dépenses de l'état.

Pour «20 Minutes», le conseiller spécial du Président, Henri Guaino, sort de son demi-silence…

Vous avez été critiqué pour vos prises de parole. Qu'en est-il aujourd'hui?

En vertu de quoi serais-je privé de parole dès lors que le Président souhaite que ses collaborateurs puissent s'exprimer? J'explique la politique du Président. C'est mon rôle. Personne n'est obligé ni de me lire, ni de m'écouter.

Avez-vous toujours votre liberté de parole?

Oui. Ma liberté est inaliénable. J'essaie de l'exercer en faisant preuve de responsabilité dès lors que je n'engage pas que moi-même. Ce qui est vrai, c'est qu'au­jourd'hui j'éprouve davantage le besoin de réfléchir à l'avenir que de parler tout le temps.

Pourquoi?

Parce que nous sommes dans une phase de transition. La crise financière est en train de nous faire changer de monde. Les émeutes de la faim sont un signe avant-coureur de cette transformation: on passe de la déflation à l'inflation, de la déréglementation à la re-réglementationJe ne suis pas sûr que le libre-échange sorte intact de cette période. Il va falloir reconstruire des repères, une stratégie dans un contexte radicalement nouveau et encore très incertain.

Vous vouliez redonner de l'espoir, mais les indicateurs d'espoir ne sont pas au beau fixe…

Redonner de l'espoir, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Pour changer la dynamique de la société, de l'économie, pour transformer les mentalités, il faut du temps. Prenons l'exemple du pouvoir d'achat. Alors que l'écart se creuse entre la hausse des prix et les salaires sur toute la planète, la politique du pouvoir d'achat met davantage de temps à produire ses effets et à être ressentie par les ménages dont les fins de mois sont de plus en plus difficiles. Mais cela doit nous conduire à continuer la transformation de la société française et non à ralentir les réformes.

Pourquoi ce qui était possible pour Alstom ne l'est-il pas pour Gandrange? Vous ne pouvez rien faire?

Les deux dossiers sont différents. Dans le cas d'Alstom, il s'agissait de sauver une entreprise qui disposait d'un grand potentiel, avec un savoir-faire, un patrimoine technologique, une position sur les marchés internationaux exceptionnels. Dans le cas de Gandrange, il ne s'agit pas d'une entreprise, mais d'un site industriel dont l'Etat n'est pas en mesure de prendre directement en charge la gestion, même si son propriétaire acceptait de le vendre, ce qui n'est pas le cas. L'Etat a travaillé avec Mittal pour sauver le maximum d'emplois et il investira dans la réindustrialisation du bassin d'activité. Mais chercher à empêcher par tous les moyens un groupe industriel de rationaliser sa production n'aurait pas de sens et découragerait les investisseurs.

Quelle est votre position sur le RSA (revenu de solidarité active)?

C'est une idée forte qui soulève naturellement beaucoup de questions et qui suscite des débats. Rien n'est encore arrêté, les discussions se poursuivent pour trouver le meilleur moyen d'inciter les titulaires des minima sociaux à reprendre une activité et pour lutter contre la pauvreté. Mais personne ne souhaite renoncer à cette réforme, seulement pour des raisons budgétaires ou comptables.

Dire que les caisses sont vides, était-ce une erreur?

Il ne faut pas prendre cette image au pied de la lettre. Ce que dépense l'Etat, il le prend toujours dans le porte-monnaie des contribuables. Il y a une limite qui est déjà largement dépassée. Et il y a une exigence qui est que l'on ne peut pas gaspiller cet argent gagné par les Français à la sueur de leur front. L'argent public ne tombe pas du ciel et la dette d'aujourd'hui, ce n'est rien d'autre que l'impôt de demain.

Le candidat Sarkozy disait qu'il ne cessait d'accélérer. Le président Sarkozy est-il en train de lever le pied?

Tout ce qui doit être fait sera fait durant le quinquennat. Il n'est pas question de ralentir.

Stephane de Sakutin AFP/Archives ¦ Le conseiller spécial du président, Henri Guaino, le 23 janvier 2008 à Paris

Recueillis par David Carzon

PS : C'est mon deuxième post de suite. Ce n'est pas de ma faute, la connerie nous frappe à tir nourri..

Posté
Guano qui nous prend pour des pigeons. C'est un comble.

Pour le coup ce qui tombe du ciel (sic) n'est pas un jeu de mot.

Posté

C'est possible qu'il ait raison.

Le libre-échange est presenté comme la cause de la crise actuelle et j'ai bien peur que cette crise conduise vers davantage des protectionnisme.

Un peu comme la crise de 29 qui a vu le new deal et les politiques d'inspiration keynesienne.

D'ailleurs on voit bien que certains états empechent les exportations de produits agricoles. Si d'autres états bloquent les leurs par mesure de rétortion alors ce sera le début de la fin..

Posté
C'est possible qu'il ait raison.

Le libre-échange est presenté comme la cause de la crise actuelle et j'ai bien peur que cette crise conduise vers davantage des protectionnisme.

Un peu comme la crise de 29 qui a vu le new deal et les politiques d'inspiration keynesienne.

D'ailleurs on voit bien que certains états empechent les exportations de produits agricoles. Si d'autres états bloquent les leurs par mesure de rétortion alors ce sera le début de la fin..

Je suis d'accord avec toi. Il faut lire la presse financière genre FT, WSJ. Il y a régulièrement des articles disant que le marché libre va prendre cher question crédibilité suite à cette crise, et dans le ton employé, on comprend que l'auteur n'est pas forcément anti-marché. On trouve aussi des articles de think-tanks soit disant libéraux qui vont dans ce sens.

Le vrai souci, c'est que même ces gens-là qui passent pour des libéraux ne comprennent rien à la monnaie et au crédit. Aujourd'hui, l'argument, même chez des "pro-marché" mainstream est qu'on a laissé les banques/finance faire n'importe quoi, et qu'ils mettent toute l'économie en danger, de là, on entend les réfèrences aux dérèglementations de début 80 aux US et en UK. Oui, sous Reagan et Thatcher, il y a eu des dérèglementations de la finance … MAIS en gardant l'open-bar monétaire de la banque centrale. En réalité, ils ne sont pas allés vers plus de liberté, mais plus de privilèges pour les banques. Un bel exemple de la problématique : toute suppression de règlementation n'est pas bonne à prendre, surtout si la règlementation supprimée a des effets limitant les dimensions liberticides d'autres règlementations.

à ne pas voir ce lien, on a ajd des .

Je pense aussi que cette crise va conduire à plus de protectionnisme, car les étatistes n'attendent que ça et les soit disant libéraux présents sur la scène médiatique qui nous disent que l'intervention, ça a du bon parfois, donc personne ne défend le marché, même pas aux US. Le résultat est donc tout tracé. Ma grande peur est que cette vague de protectionnisme conduise à une montée du nationalisme … faisant un lit propice à une guerre.

Posté

tout ca me fait penser un peu au discours de Fabius sur cannal+ hier soir qui disait qu'il fallait créer une organisation mondiale de l'économie, plan reloaded…. droite gauche KIFKIF.

Posté
droite gauche KIFKIF.

Guaino la droite ????

Ah oui un socialiste de droite. Un gaulliste quoi !

C'est surtout qu'il n'y a plus de droite en France (en Europe serait-on tenté de dire). Bientôt tu auras des sociaux-démocrates de partout, d'ici à ce que le FN périclite et le PS se réforme.

Posté

Le jour où nos politiques comprendront que la politique actuelle des pays n'est pas une politique de libre échange (sauf dans les frontières intérieures de l'UE), il y'aura beaucoup de choses qui seront comprises. Pourtant, c'est eux qui la font la politique et ils devraient le savoir.

Ah mais suis-je bête, il est tellement plus simple pour eux de taper sur la mondialisation. Ca fait "in" à ce qui parraît.

Posté
Pourquoi donc les libéraux ne veulent-ils pas admettre que la réalité puisse parfois ne pas être conforme aux prévisions théoriques ?

Céluikidiquié. :icon_up:

Tout simplement parce que la crise actuelle est due à un interventionnisme (gestion des taux aberrante par la Fed). Il est donc assez risible de faire porter le chapeau au libéralisme…

Et encore plus au libre-échange qui n'a rien à voir là dedans !

(et vous avez de la chance que ce soit moi qui réponde… les trolls sont rarement acceptés ici)

Posté
Pourquoi donc les libéraux ne veulent-ils pas admettre que la réalité puisse parfois ne pas être conforme aux prévisions théoriques ?

Quelles prévisions théoriques ?

(et en fait, depuis quand ce sont les libéraux qui font des prévisions théoriques ?)

Posté

Ce n'est pas un "troll". 

Je ne vois pas comment un système purement libéral est possible, puisque l'interventionisme, les cartels, les ententes illégales existeront toujours.

Donc, comment, dans un système biaisé dès la base, arriver à un système libéral pur ?

Ou alors vous me dites que le système est libéral par nature et que chaque acteur a à coeur de poursuivre un but libéral (ce dont je doute plus que fortement)

Posté
Ce n'est pas un "troll".

Je ne vois pas comment un système purement libéral est possible, puisque l'interventionisme, les cartels, les ententes illégales existeront toujours.

Donc autant que ce soit l'état qui les créent, c'est plus fun et ça utilise le pognon de tout le monde dans l'histoire.

Bon sinon je me permet :

:icon_up:

Va falloir gratter la fonction recherche pour avoir le droit de rester ici.

Posté
Je ne vois pas comment un système purement libéral est possible, puisque l'interventionisme, les cartels, les ententes illégales existeront toujours.

Ton message ne veut rien dire. C'est un peu comme si tu écrivais : "Je ne vois pas comment on peut croire à la justice puisque les crimes existeront toujours."

Posté
Ce n'est pas un "troll".

Je ne vois pas comment un système purement libéral est possible, puisque l'interventionisme, les cartels, les ententes illégales existeront toujours.

L'interventionnisme ne peut avoir lieu que s'il y a un Etat. Et même un Etat qui dépasse ses prérogatives régaliennes. Quant aux ententes elles ne sont illégales que lorsque l'Etat intervient par la réglementation.

Donc ces deux problèmes se règlent d'un seul coup. Et il y a de nombreux exemples d'Etats régaliens, et quelques uns d'anarcapies.

Posté

Et puis la pureté libérale je n'en veux pas. Tout le monde n'a pas les vices des cousins bolchéviques.

et quelques uns d'anarcapies.

Non. D'anarchie tout au mieux.

Posté
L'interventionnisme ne peut avoir lieu que s'il y a un Etat. Et même un Etat qui dépasse ses prérogatives régaliennes. Quant aux ententes elles ne sont illégales que lorsque l'Etat intervient par la réglementation.

Donc ces deux problèmes se règlent d'un seul coup. Et il y a de nombreux exemples d'Etats régaliens, et quelques uns d'anarcapies.

Hmm. Vous employez une terminologie d'initiés assez obscure : anarcapie = anarcho-capitalisme ?

Je ne vois toujours pas comment empêcher l'entente commerciale (licite ou illicite) que l'Etat veille ou non. En théorie les acteurs du marché sont censés jouer le jeu de la concurrence, sauf que ce jeu finissant par se révèler perdant pour chaque acteur, ceux-ci vont se mettre d'accord pour tondre la laine sur le dos du consommateur. Et les exemples concrets abondent.

Les cartels, le lobying, le traffic d'influence, les amitiés, le népotisme me semble mettre à mal la conception du libre échange. Et je ne vois pas comment le libre échange arriverait à mettre un terme à tout ceci.

Posté
Hmm. Vous employez une terminologie d'initiés assez obscure : anarcapie = anarcho-capitalisme ?

Je ne vois toujours pas comment empêcher l'entente commerciale (licite ou illicite) que l'Etat veille ou non. En théorie les acteurs du marché sont censés jouer le jeu de la concurrence, sauf que ce jeu finissant par se révèler perdant pour chaque acteur, ceux-ci vont se mettre d'accord pour tondre la laine sur le dos du consommateur. Et les exemples concrets abondent.

Les cartels, le lobying, le traffic d'influence, les amitiés, le népotisme me semble mettre à mal la conception du libre échange. Et je ne vois pas comment le libre échange arriverait à mettre un terme à tout ceci.

Pour ce qui est des ententes illicites : les ententes ne sont illicites que d'un point de vue étatiste. Il n'y a pas d'ententes illicites pour le libéralisme. Problème résolu.

Lobbying et trafic d'influence : n'est valable que s'il y a interventionnisme, puisqu'il s'agit d'orienter l'intervention de l'Etat.

Relationship : on ne va pas reprocher aux gens d'avoir des amis et de la famille. Remarquons d'ailleurs que c'est dans les collectivités que le népotisme est le plus marqué. En effet, il est plus simple de faire payer un parent par l'argent du contribuable que de sa propre poche, s'il est incompétent.

Posté
Hmm. Vous employez une terminologie d'initiés assez obscure : anarcapie = anarcho-capitalisme ?

Je ne vois toujours pas comment empêcher l'entente commerciale (licite ou illicite) que l'Etat veille ou non. En théorie les acteurs du marché sont censés jouer le jeu de la concurrence, sauf que ce jeu finissant par se révèler perdant pour chaque acteur, ceux-ci vont se mettre d'accord pour tondre la laine sur le dos du consommateur. Et les exemples concrets abondent.

Les cartels, le lobying, le traffic d'influence, les amitiés, le népotisme me semble mettre à mal la conception du libre échange. Et je ne vois pas comment le libre échange arriverait à mettre un terme à tout ceci.

Erreur bateau des gens qui ne prennent pas la peine de comprendre les idées libérales.

C'est tellement bateau qu'une réponse est déjà prévue dans le wiki à lire ici : Erreur courante : le marché, livré à lui-même, tend vers des situations de monopole

Remarque : Si tu ne veux pas passer pour le troll qui nous sort tous les poncifs anti-libéraux qu'on connait par coeur, tu ferais bien de parcourir le wikiberal. Une page répertorie toutes les idées reçues sur le libéralisme et leurs réponses.

Posté
Mon objection se situe à un niveau supérieur : comment éviter de gangrèner le système ?

Le supprimer.

Votre constat est le bon. Mais pourquoi ajouter un système à un autre système lorsque le premier est déjà défectueux ?

On pourrait citer Montesquieu (hihihi) et dire que tout pouvoir (comprendre capacité de contraindre) sera utiliser au profit de son détenteur. Donc autant ne pas en donner.

Posté
Mon objection se situe à un niveau supérieur : comment éviter de gangrèner le système ?

Et le fait est que le système est gangrèné, et qu'il le sera sans doute encore pour longtemps.

"The price of freedom is eternal vigilance." (Thomas Jefferson)

Les libéraux sont bien sûr pour la suppression de la gangrène (l'état), mais aussi pour veiller à ce qu'elle ne réapparaisse pas. Car, en gros, ce que tu nous dis est que dans un marché libre, l'état risque de réapparaître. C'est sûr que lorsqu'il est déjà là, il ne risque plus d'apparaître…

Posté
Les libéraux sont bien sûr pour la suppression de la gangrène (l'état)

Hum hum.

Posté
Pour ce qui est des ententes illicites : les ententes ne sont illicites que d'un point de vue étatiste. Il n'y a pas d'ententes illicites pour le libéralisme. Problème résolu.

Le problème n'est pas résolu, il n'est pas condamnable, c'est différent.

Et je ne vois pas comment le libre échange arriverait à mettre un terme à tout ceci.

Le libre-échange tend à le diminuer.

Les lobbys (groupes de pressions) existent aujourd'hui pour influencer les états (ou toute forme de gouvernement en place) car ces derniers sont détenteurs de la force "légale". Hors de l'état, leur action est déjà tout de suite plus laborieuse et peu significative. Ils existeront probablement, influenceront des acteurs du marché, mais la concurrence sera toujours possible. Avec l'état il peuvent s'assurer très vite un monopole juteux et quasiment impossible à détrôner. Et point important : avec votre argent. Le lobby et les politiciens amis dépensent alors ce même argent et se gardent pour eux tous les bénéfices. Le dindon c'est vous et en double : d'un point de vue de contribuable et de consommateur.

Bref, pour moi il n'y a pas photo.

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...