Rincevent Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 A moins de ne faire aucune différence entre un Etat nazi, un Etat communiste et un Etat démocratique, […] Biais provenant du sophisme rothbardien selon lequel, si un Etat réapparait en anarcapie, alors on en sera "juste" revenu au point de départ. David Friedman, lui, avait vu le hic, dans The Machinery of Freedom (publié en 1971, du temps où la Russie était encore soviétique) : "Je n’aime pas payer des impôts, mais je préfère quand même les payer à Washington plutôt qu’à Moscou […] Je ne suis en faveur d’aucun État, mais je peux en tolérer un si l’autre volet de l’alternative consiste en un État pire encore." (traduit et cité par Pierre Lemieux, dans son Que-Sais-Je sur l'anarcho-capitalisme).
Ronnie Hayek Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Biais provenant du sophisme rothbardien selon lequel, si un Etat réapparait en anarcapie, alors on en sera "juste" revenu au point de départ. Il y a aussi le biais rinceventien, qui laisse entendre qu'un État "centralisé" au moyen âge est la même chose qu'à l'époque contemporaine, histoire de faire croire que le présent n'est pas pire que le passé.
Calembredaine Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 C'est juste, tu poses donc le consentement comme un droit, mais la question reste posée : qui garantira ce droit ? Une super structure (qui ressemble à un état) à l'intérieur de laquelle des associations libres pourront émerger ? Qui garantira la liberté? Certainement pas un Etat car de tout temps et en tout lieu les Etats n'existent et ne perdurent que par la force. Les "structures" qui garantiront ma liberté ne pourront se financer que par des contributions volontaires. Il est illusoire et surtout illogique de croire qu'en versant de force une dîme à une mafia celle-ci te protège et défend ta liberté; ça n'a pas de sens. Je te conseille la lecture de "Vers une société sans Etat". Friedman tente de décrire un monde sans Etat en montrant des mécanismes, des structures qui pourraient voir le jour dans une telle société.
Rincevent Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Il y a aussi le biais rinceventien, qui laisse entendre qu'un État "centralisé" au moyen âge est la même chose qu'à l'époque contemporaine, histoire de faire croire que le présent n'est pas pire que le passé. Tiens, ça faisait un bail que tu ne nous avait pas rappelé à quel point tu affectionnais le SM. Tu voudrais donner l'impression que pour toi, porter une croix et être autorisé par le Pape suffit pour s'absoudre de tous les péchés (comme aller tuer des masses d'innocents qui ont le malheur de ne pas être de la bonne religion et qui refusent d'en changer, ces obscurantistes), que tu ne t'y prendrais pas autrement. Bref, nous sommes quelque peu hors sujet.
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 (…)David Friedman, lui, avait vu le hic, dans The Machinery of Freedom (publié en 1971, du temps où la Russie était encore soviétique) : "Je n’aime pas payer des impôts, mais je préfère quand même les payer à Washington plutôt qu’à Moscou […] Je ne suis en faveur d’aucun État, mais je peux en tolérer un si l’autre volet de l’alternative consiste en un État pire encore." (traduit et cité par Pierre Lemieux, dans son Que-Sais-Je sur l'anarcho-capitalisme). Voilà, ce semble relever d'un certain bon sens. Au-delà du bon sens, qui est parfois trompeur, j'imagine que l'on peut objectiver les différences entre les formes étatiques et entre leurs actions. Par exemple, Herbert West suggérait que l'Etat démocratique français se comporte aujourd'hui avec les sans-papiers de la même manière que les Etats totalitaires hier avec certaines minorités de leur population. Il me semble que c'est objectivement faux : caractère rétro-actif ou non des lois, présence ou non d'un avocat, liberté ou non de défendre la cause de la population concernée, mortalité et démographie des événements comparés, etc. Cela ne veut pas dire qu'il est juste en soi de vider les sans-papiers, mais que l'on peut hiérarchiser des degrés d'injustice et préférer à titre provisoire un Etat moins injuste qu'un autre. Enfin, je le vois ainsi, ceux qui ont une conception idéale et absolue de la justice ne seront pas satisfaits. On peut remplacer "juste" par "dangereux", éventuellement.
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 (…)En gros, c'est un peu la problématique : puisque la violence existe, comment l'organiser ? J'ai tendance à penser que le marché permet de l'équilibrer, de l'allouer, de la réguler… comme il le fait si bien pour tout le reste. On peut voir cela ainsi. Cependant, il existe dans le marché des phénomènes parfois irrationnels, suivis de corrections brutales. Je me demande ce que cela donnerait dans le marché de la violence plutôt que celui, disons, de l'immobilier : on se massacre tous pendant une dizaine d'années, puis on convient qu'il y a eu un mouvement spéculatif sur la valeur-sécurité ?
h16 Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 on se massacre tous pendant une dizaine d'années, puis on convient qu'il y a eu un mouvement spéculatif sur la valeur-sécurité ? Terriblement crédible. Il est bien entendu que tout le monde aspire, de temps en temps et pour une dizaine d'années, à aller massacrer le voisin. Surtout quand il n'y a pas d'état pour aller se motiver.
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Terriblement crédible. Il est bien entendu que tout le monde aspire, de temps en temps et pour une dizaine d'années, à aller massacrer le voisin. Surtout quand il n'y a pas d'état pour aller se motiver. Ben oui, cela me semble crédible. J'imagine un monde libertarien plein d'agences de sécurité armées jusqu'aux dents. Ce monde est aussi plein de travers que nous connaissons déjà (méfiances réciproques entre individus et groupes). Pour une raison ou pour une autre, par exemple une contraction économique globale, les méfiances s'attisent, les agences de sécurité spéculent là-dessus pour produire un armement encore lourd. Et là paf, incident de frontière, une agence de sécurité massacre un quartier à la suite d'un meurtre horrible dans un autre quartier (l'erreur est humaine, les hommes de l'Etat comme les hommes des agences de sécurité sont faillibles). Boum badaboum, l'affaire devrait être jugée par l'agence de justice privée commune des deux quartiers, mais l'horreur du massacre a mis les nerfs à bout dans un climat déjà très tendu, et l'agence de sécurité concurrente fait un raid punitif. Et ainsi de suite.
José Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 J'imagine un monde libertarien plein d'agences de sécurité armées jusqu'aux dents. Ce monde est aussi plein de travers que nous connaissons déjà (méfiances réciproques entre individus et groupes). Pour une raison ou pour une autre, par exemple une contraction économique globale, les méfiances s'attisent, les agences de sécurité spéculent là-dessus pour produire un armement encore lourd. Et là paf, incident de frontière, une agence de sécurité massacre un quartier à la suite d'un meurtre horrible dans un autre quartier (l'erreur est humaine, les hommes de l'Etat comme les hommes des agences de sécurité sont faillibles). Boum badaboum, l'affaire devrait être jugée par l'agence de justice privée commune des deux quartiers, mais l'horreur du massacre a mis les nerfs à bout dans un climat déjà très tendu, et l'agence de sécurité concurrente fait un raid punitif. Et ainsi de suite. Terriblement crédible.
h16 Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Ben oui, cela me semble crédible. J'imagine un monde libertarien plein d'agences de sécurité armées jusqu'aux dents. Ce monde est aussi plein de travers que nous connaissons déjà (méfiances réciproques entre individus et groupes). Pour une raison ou pour une autre, par exemple une contraction économique globale, les méfiances s'attisent, les agences de sécurité spéculent là-dessus pour produire un armement encore lourd. Et là paf, incident de frontière, une agence de sécurité massacre un quartier à la suite d'un meurtre horrible dans un autre quartier (l'erreur est humaine, les hommes de l'Etat comme les hommes des agences de sécurité sont faillibles). Boum badaboum, l'affaire devrait être jugée par l'agence de justice privée commune des deux quartiers, mais l'horreur du massacre a mis les nerfs à bout dans un climat déjà très tendu, et l'agence de sécurité concurrente fait un raid punitif. Et ainsi de suite. Je te rappelle, pour être logique, qu'il faut, dans ton hypothèse, que les gens qui paient pour les agences de sécurités qui vont se mettre une plâtrée sur la figure, soient d'accord pour payer les frais afférents à l'utilisation des armes et tout le toutim. Bref, à payer pour le warfare. Ce qui revient vite très cher. Et tu nous proposes donc une vision qui n'est en rien différente de celle avec deux états se mettant sur la gueule, aux différences près que a/ le combat s'arrêtera ici dès que les finances seront épuisées, au contraire des états qui pourront toujours forcer les gens à produire des armes, par exemple. b/ le conflit entre les deux groupes concernés a peu de chances de déborder (notamment nucléairement) sur les voisins alentours, surtout que ceux-ci disposent d'agences de sécurités qui sont neutres et n'ont pas englouti un imposant budget dans les munitions utilisées jusqu'à présent dans le conflit en cours (avantage de l'observateur : il dépense moins). c/ n'importe quel individu de chacun des deux groupes peut opter 'out' (soit en arrêtant de payer l'agence de sécurité, soit en s'en allant purement et simplement). Ceci réduit d'ailleurs d'autant la longueur du combat. En bref, c'est plutôt positif par rapport à la situation étatique.
José Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Je te rappelle, pour être logique, qu'il faut, dans ton hypothèse, que les gens qui paient pour les agences de sécurités qui vont se mettre une plâtrée sur la figure, soient d'accord pour payer les frais afférents à l'utilisation des armes et tout le toutim. Bref, à payer pour le warfare. Ce qui revient vite très cher. Ce qui est triste pour les forgeurs d'hypothèses à la mord-moi-le noeud, c'est que l'Histoire est déjà passé avant eux. Le compagnies de sécurité, ça a déjà existé à la Renaissance, à savoir les compagnies armées levées par les condottieri et mises au service des cités-États. Et qu'est-ce qu'on voyait ? Des condottieri plus préoccupé de verser le moindre sang possible (genre, après la bataille on dénombre 7 blessés et 1 mort, un con tombé de selle car bourré comme la Pologne) et à négocier à la moindre occasion. Bah ouais, c'est humain : quand on est payé pour défendre quelqu'un, on préfère le défendre longtemps, plutôt que de se la jouer Gotterdammerung.
h16 Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 on préfère le défendre longtemps, plutût Plutût ? Le chien de Mûckey ?
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Je te rappelle, pour être logique, qu'il faut, dans ton hypothèse, que les gens qui paient pour les agences de sécurités qui vont se mettre une plâtrée sur la figure, soient d'accord pour payer les frais afférents à l'utilisation des armes et tout le toutim. Bref, à payer pour le warfare. Ce qui revient vite très cher.Et tu nous proposes donc une vision qui n'est en rien différente de celle avec deux états se mettant sur la gueule, aux différences près que a/ le combat s'arrêtera ici dès que les finances seront épuisées, au contraire des états qui pourront toujours forcer les gens à produire des armes, par exemple. b/ le conflit entre les deux groupes concernés a peu de chances de déborder (notamment nucléairement) sur les voisins alentours, surtout que ceux-ci disposent d'agences de sécurités qui sont neutres et n'ont pas englouti un imposant budget dans les munitions utilisées jusqu'à présent dans le conflit en cours (avantage de l'observateur : il dépense moins). c/ n'importe quel individu de chacun des deux groupes peut opter 'out' (soit en arrêtant de payer l'agence de sécurité, soit en s'en allant purement et simplement). Ceci réduit d'ailleurs d'autant la longueur du combat. En bref, c'est plutôt positif par rapport à la situation étatique. Oui, ta réponse est assez convaincante. Cela dit, deux points : - je ne vois pas bien comment on évite une course aux armements dans un système libertarien, même à titre préventif. Une bonne agence de sécurité doit être compétitive, non ? - tout conflit peut déborder dans une société informée. Des caricatures contre Mahomet en Scandinavie provoquent le vandalisme contre une ambassade aux Philippines. Pourquoi cela serait différent dans un système libertarien ? (Ce dernier point s'adresse aussi à Lucilio, dont je n'ai au passage nulle envie de mordre le noeud : un système est plus ou moins adapté à la société telle qu'elle est).
José Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 …je ne vois pas bien comment on évite une course aux armements… Les sociétés qui se raprochèrent le plus de l'anarcapie (Irlande, Islande, Ouest américain, etc.) ne connurent pas de courses aux armements. Les États contemporains, si. …tout conflit peut déborder dans une société informée. Des caricatures contre Mahomet en Scandinavie provoquent le vandalisme contre une ambassade aux Philippines. Pourquoi cela serait différent dans un système libertarien ? Ouais, y aurait pas d'ambassades.
Samizdat Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Plutût ? Le chien de Mûckey ? Et le copain de Sacrote ?
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Les sociétés qui se raprochèrent le plus de l'anarcapie (Irlande, Islande, Ouest américain, etc.) ne connurent pas de courses aux armements. Les États contemporains, si. Certes, tous les cygnes sont blancs sauf si j'en rencontre un noir. Je suggère que les conditions de vie actuelle sont un peu différentes de celles que tu cites, quoique je ne connaisse pas les époques concernées pour l'Irlande et l'Islande. S'il y a un libre-marché de l'uranium, il est assez simple de faire des bombes artisanales sales. S'il y a un libre-marché des souches virales et bactériennes, il n'est pas trop complexe de mettre au point des variétés mutantes à fins nuisibles. Etc. Si l'agence de sécurité de mes voisins se décide "au cas où" de se doter de moyens de "dissuasion" efficaces contre mon groupe, je vais demander à ma propre agence de sécurité ce qu'elle compte faire. Si elle me répond : "rassurez-vous, cela ne s'est jamais vu à l'époque des cow-boys", je vais douter de sa qualité. Ouais, y aurait pas d'ambassades. Tu es légèrement de mauvaise foi : dans un système libertarien, il y aurait des médias, des musulmans, des blasphémateurs. Je demande simplement comment un blasphème local ne fera pas contagion sur les diverses populations, ce que H16 ne semble pas envisager une seule minute.
miniTAX Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Bah ouais, c'est humain : quand on est payé pour défendre quelqu'un, on préfère le défendre longtemps, plutôt que de se la jouer Gotterdammerung.Sauf si on est très croyant et qu'on est persuadé que les chemins de l'au-delà sont bordés de roses (ou de vierges pas effarouchées, c'est selon).Au fait, salut Charles
Boz Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Sauf si on est très croyant et qu'on est persuadé que les chemins de l'au-delà sont bordés de roses (ou de vierges pas effarouchées, c'est selon).Au fait, salut Charles Ou qu'on est très croyant dans la réalisation du paradis sur terre (apparemment, si j'en juge par le XXe siècle, c'est même pire). Ceci dit la question reste posée.
CMuller Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Sauf si on est très croyant et qu'on est persuadé que les chemins de l'au-delà sont bordés de roses (ou de vierges pas effarouchées, c'est selon).Au fait, salut Charles Bien le bonjour, ou le bonsoir, cher ami ! Tu mets donc le doigt sur le point implicite de mon raisonnement : dans un système libertarien global où co-existent 6 milliards d'humains parfaitement informés de ce que font leurs semblables, je ne vois guère disparaître d'un coup de baguette magique la propension d'une partie de ces humains à agresser leurs voisins, ni la propension de groupes à se déclarer solidaires à distance. Que l'on y mette 20.000 agences privées de sécurité plutôt que 200 Etats en compétition, j'ai du mal à concevoir que cela soit moins dangereux. Et j'avoue que c'est un peu l'inverse dans mon esprit, il me semble par exemple plus difficile de mettre d'accord 20.000 acteurs que 200 sur des règles communes, comme la non-utilisation de certaines armes.
Aucun Posté 24 juin 2008 Signaler Posté 24 juin 2008 Bien le bonjour, ou le bonsoir, cher ami ! Tu mets donc le doigt sur le point implicite de mon raisonnement : dans un système libertarien global où co-existent 6 milliards d'humains parfaitement informés de ce que font leurs semblables, je ne vois guère disparaître d'un coup de baguette magique la propension d'une partie de ces humains à agresser leurs voisins, ni la propension de groupes à se déclarer solidaires à distance. Que l'on y mette 20.000 agences privées de sécurité plutôt que 200 Etats en compétition, j'ai du mal à concevoir que cela soit moins dangereux. Et j'avoue que c'est un peu l'inverse dans mon esprit, il me semble par exemple plus difficile de mettre d'accord 20.000 acteurs que 200 sur des règles communes, comme la non-utilisation de certaines armes. Je suis d'accord. C'est là une raison (parmi d'autres) pour laquelle je ne suis pas anarcho-capitaliste mais minarchiste. Bonne soirée.
h16 Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 … Plus les Etat sont gros, moins les guerres sont terribles. C'est bien connu.
miniTAX Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 … Plus les Etat sont gros, moins les guerres sont terribles. C'est bien connu.Mine de rien, c'est aussi souvent vrai que faux. La guerre froide entre 2 super-puissances a été bien moins terrible que les 2 guerres mondiales: pour avoir un équilibre de la terreur avec des bombes H, en anarcapie, ça va pas le faire De même, les grands empires ont coincidé avec de longues périodes de paix et de prospérité. Parce que le désir (implicite ou non) de voir sa vie réglementée est bien plus puissant en l'homme que ne veulent reconnaître les ultra-libertariens et d'ici à ce qu'on l'élimine pour atteindre une anarcapie-du-nirvana-qui-déchire, il y a encore un long chemin.
Herbert West Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 Oui, ta réponse est assez convaincante. Cela dit, deux points :- je ne vois pas bien comment on évite une course aux armements dans un système libertarien, même à titre préventif. Une bonne agence de sécurité doit être compétitive, non ? Pour cela, elle doit être efficace et donc offrir le meilleur service au plus juste prix (donc, a priori, pas de bombe atomique extrêmement coûteuse et absolument inutile). D'ailleurs, l'armement ne fait pas tout : l'armée américaine et ses équipements qui valent des milliards se fait corriger en Irak par des quadragénaires en boubouches et en djellabah qui fabriquent des bombes artisanales (bon, je caricature un peu…) - tout conflit peut déborder dans une société informée. Des caricatures contre Mahomet en Scandinavie provoquent le vandalisme contre une ambassade aux Philippines. Pourquoi cela serait différent dans un système libertarien ? Cela ne serait pas différent. D'ailleurs tu soulève un point intéressant : l'ennemi violent n'est pas uniquement l'état mais également tous les groupes de pression parasites qui gravitent autour (pêcheurs, agriculteurs, etc.) Certes, tous les cygnes sont blancs sauf si j'en rencontre un noir. Je suggère que les conditions de vie actuelle sont un peu différentes de celles que tu cites, quoique je ne connaisse pas les époques concernées pour l'Irlande et l'Islande. S'il y a un libre-marché de l'uranium, il est assez simple de faire des bombes artisanales sales. S'il y a un libre-marché des souches virales et bactériennes, il n'est pas trop complexe de mettre au point des variétés mutantes à fins nuisibles. Oui, mais dans tous les cas ce n'est certainement pas la loi qui empêchera des terroristes motivés de se procurer ce qu'ils veulent. Etc. Si l'agence de sécurité de mes voisins se décide "au cas où" de se doter de moyens de "dissuasion" efficaces contre mon groupe, je vais demander à ma propre agence de sécurité ce qu'elle compte faire. Si elle me répond : "rassurez-vous, cela ne s'est jamais vu à l'époque des cow-boys", je vais douter de sa qualité. Je ne sais pas pourquoi tu raisonne toujours en terme de groupes ? Une agence de sécurité n'a pas a priori pour but d'aller zigouiller la commune voisine mais de contrôler le faible pourcentage de criminels dans une population. Et ces agences sont en concurrence, pas en guerre… (je ne pense pas qu'une agence de sécurité qui flingue ses concurrents à tour de bras conserve des clients très longtemps…) Tu es légèrement de mauvaise foi : dans un système libertarien, il y aurait des médias, des musulmans, des blasphémateurs. Je demande simplement comment un blasphème local ne fera pas contagion sur les diverses populations, ce que H16 ne semble pas envisager une seule minute. Je ne pense pas que les régions musulmanes deviennent libertariennes dans un futur proche…
h16 Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 Mine de rien, c'est aussi souvent vrai que faux. La guerre froide entre 2 super-puissances a été bien moins terrible que les 2 guerres mondiales: Heu… Disons que les conflits directs ont été déportés. Je ne suis pas sûr que les conflits indirects (Vietnam, Indochine, Corée, Afghanistan, Iran/Irak, conflits larvés en Amérique du Sud, etc….) n'aient pas provoqués autant de morts au final…
h16 Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 De même, les grands empires ont coincidé avec de longues périodes de paix et de prospérité. Dans les empires eux-mêmes, certes. Aux frontières, les peuplades massacrées et/ou dominées diffèreraient probablement quant à cette interprétation.
CMuller Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 (…)Je ne sais pas pourquoi tu raisonne toujours en terme de groupes ? (…) Si l'espèce humaine se caractérisait par le fait que les hommes détestent vivre en groupes, séparés, parfois rivaux, je comprendrais ton objection. Mais de ce point de vue, je trouve que l'approche communautarienne est plus réaliste que l'approche libertarienne : l'individu rationnel, aimant vivre isolé, utilisant son esprit critique, ne cédant pas aux flux de l'opinion, fuyant le conformisme, détestant les logiques de groupes (de la tribu à la masse) me semble un prototype encore minoritaire. Je m'en plains, mais je l'observe. Si les hommes sont libérés des rassemblements articiels imposés par les Etats, je pense que les logiques de groupe plus ou moins "fusionnels" vont repartir de plus belle car elles correspondent probablement à des besoins anthropologiques chez une majorité d'humains.
miniTAX Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 Heu… Disons que les conflits directs ont été déportés. Je ne suis pas sûr que les conflits indirects (Vietnam, Indochine, Corée, Afghanistan, Iran/Irak, conflits larvés en Amérique du Sud, etc….) n'aient pas provoqués autant de morts au final…Ton comptage devrait tenir compte du fait que quand il n'y avait plus de guerre froide, les conflits ont quand même continué (Soudan, Somalie, Zimbawé, Timor, Rwanda, Yougoslavie…). D'ailleurs, la Somalie comme exemple d'anarcapie, ce serait intéressant à traiter (je crois l'avoir lu déjà ici). Dans les empires eux-mêmes, certes. Aux frontières, les peuplades massacrées et/ou dominées diffèreraient probablement quant à cette interprétation.D'un, ce sont des peuplades, de deux, quand on est dominé et surtout massacré, son "interprétation" des choses n'a plus beaucoup d'importance Blagues à part, tu ne vas pas nier le fait historique que si la Pax Romana était si étendu, c'était surtout parce que les peuplades soumis y voyaient plus d'avantages que d'inconvénients.
CMuller Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 Ton comptage devrait tenir compte du fait que quand il n'y avait plus de guerre froide, les conflits ont quand même continué (Soudan, Somalie, Zimbawé, Timor, Rwanda, Yougoslavie…). D'ailleurs, la Somalie comme exemple d'anarcapie, ce serait intéressant à traiter (je crois l'avoir lu déjà ici). (…) A propos de comptage, je signale cette nouvelle recherche sur la mortalité des guerres récentes : http://www.bmj.com/cgi/content/full/bmj.a137 Et un commentaire du New Scientist où l'on trouve des liens vers des organisations maintenant ces comptes (Université Uppsala, Peace Research Institute) : http://www.newscientist.com/article/dn1418…be-tripled.html
h16 Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 D'un, ce sont des peuplades, de deux, quand on est dominé et surtout massacré, son "interprétation" des choses n'a plus beaucoup d'importance Blagues à part, tu ne vas pas nier le fait historique que si la Pax Romana était si étendu, c'était surtout parce que les peuplades soumis y voyaient plus d'avantages que d'inconvénients. Non non, je ne le nierai pas. Je doute cependant qu'on puisse étalonner l'empire romain face aux états modernes ; ce que je veux dire par là, c'est que l'administration romaine était tout de même très éloignée de ce que l'étatisme actuel (et le collectivisme rampant ou avoué) est capable de faire. D'ailleurs, à la limite, c'est plus une preuve qu'un état minarchiste ou très léger est beaucoup plus solide qu'un état massif… ce qui abonde dans le sens "moins y'en a, mieux c'est".
miniTAX Posté 25 juin 2008 Signaler Posté 25 juin 2008 Non non, je ne le nierai pas. Je doute cependant qu'on puisse étalonner l'empire romain face aux états modernes ; ce que je veux dire par là, c'est que l'administration romaine était tout de même très éloignée de ce que l'étatisme actuel (et le collectivisme rampant ou avoué) est capable de faire. D'ailleurs, à la limite, c'est plus une preuve qu'un état minarchiste ou très léger est beaucoup plus solide qu'un état massif… ce qui abonde dans le sens "moins y'en a, mieux c'est".Tout à fait, le minarchisme m'irait très bien si je n'étais pas un peu croyant (organique, pas dogmatique).Ainsi, on apprend que les taxes romaines les plus élevées, appliquées au monde rural, s'élevaient à 10% mais que souvent, ça tourne autour de 1% pour être exceptionnellement autour de 3%… en temps de guerre ! Au moins, le mot "Etat modeste" avait un sens.
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