Taranne Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Rien de bien surprenant en soi, il suffisait de prendre les transports en commun pour s'en rendre compte: Natalité : la France consolide ses atouts dans une Europe vieillissanteLE MONDE | 22.08.08 | 14h20 • Mis à jour le 22.08.08 | 14h20 a France est la championne d'Europe de la natalité : avec un indicateur de fécondité de deux enfants par femme en 2006, elle devient, avec l'Irlande, le pays le plus fécond de l'Union européenne. Selon l'Insee, le seuil symbolique de deux enfants par femme est désormais franchi, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de trente ans. La France est encore loin des chiffres triomphants du baby-boom de l'après-guerre - de 1946 à 1964, l'indicateur de fécondité n'est jamais descendu au-dessous de 2,6 - mais la natalité se redresse depuis le milieu des années 1990. Cette fécondité fait de la France une exception en Europe : à part l'Irlande, tous les pays de l'Europe des vingt-cinq affichent une natalité en petite forme. L'Europe du sud est la plus durement touchée : en 2006, les indicateurs de fécondité italiens, espagnols, portugais et grecs ne dépassaient pas 1,4 enfant par femme. Les anciens pays du bloc soviétique ne font guère mieux : en Pologne, en République tchèque, en Hongrie, en Slovaquie et en Slovénie, les taux ne dépassent pas 1,35 enfant par femme. Les pays du nord de l'Europe sont moins atteints par cette fragilité démographique - en Suède, au Danemark, au Royaume-Uni ou en Finlande, les indicateurs de fécondité dépassent 1,8 enfant par femme - mais ils sont encore loin du seuil de renouvellement des générations. Le dynamisme de la France lui confère un statut à part dans le débat européen sur l'immigration : les mouvements migratoires ne contribuent qu'à un quart de sa croissance démographique alors qu'ils représentent 80 % de celle des vingt-cinq pays de l'Union. L'IMMENSE SUCCÈS DU PACS Si la France renoue avec des taux de fécondité qui rappellent la fin des années 1970, elle le fait cependant dans un tout autre contexte : en trente ans, le paysage familial a profondément changé. Aujourd'hui, le mariage n'est plus le passage obligé de la parentalité : en 2006, la part des enfants nés hors mariage, qui a stagné à moins de 10 % jusqu'à la fin des années 1970, a franchi pour la première fois le seuil symbolique des 50 %. "Ce qui était un événement contraire aux normes sociales est devenu un événement banal", résumaient Francisco Munoz-Perez et France Prioux dans une étude parue en 1999. Le législateur a d'ailleurs pris acte de cette révolution silencieuse : en 1972, il a proclamé l'égalité des filiations "légitimes" et "naturelles" et en 2001, il a fait disparaître les derniers privilèges successoraux des enfants issus d'un couple marié. Prenant exemple sur la Belgique, le Québec et l'Allemagne, la France a même fini par supprimer la notion même de filiation "naturelle" ou "légitime", qui était l'un des socles du code Napoléon de 1804 : en 2005, ces mots ont purement et simplement disparu du code civil. Si le mariage décline, une nouvelle forme de conjugalité remporte cependant un immense succès : en 2006, plus de 75 000 pactes civils de solidarité ont été conclus, ce qui représente, en un an, une hausse de près de 30 %. Depuis sa création, en 1999, ce contrat que Jacques Chirac jugeait "inadapté aux besoins de la famille" a séduit près de 300 000 couples. Nicolas Sarkozy reconnaît d'ailleurs volontiers que la droite s'est fourvoyée, en 1999, en combattant avec passion cette nouvelle forme d'union. "Nous sommes passés à côté du pacs", regrettait-il en 2008 dans le magazine Têtu. (L'un des arguments des anti-pacs était que ce nouveau contrat allait ruiner le mariage; ils semblent donc ne pas tant s'être "fourvoyés" que cela…) La fortune de ce contrat est sans doute liée à sa souplesse - il peut être dissous à la suite d'une simple déclaration écrite - mais aussi à ses avantages : le partenaire d'un pacs peut devenir ayant droit auprès de l'assurance-maladie, le transfert du bail de location est automatique après un décès et le couple bénéficie depuis 2005 d'une imposition commune dès la première année. Ces atouts ont séduit les homosexuels, mais aussi les hétérosexuels : depuis 1999, 88 % des contrats unissent uni un homme et une femme. (Ce qui implique donc que seulement 12% des couples pacsés sont des couples homosexuels; on parlait pourtant d'une "urgence sociale" à l'époque; bizarre, bizarre…) Anne Chemin Article paru dans l'édition du 23.08.08 Editorial du "Monde"Un atout pour l'avenir LE MONDE | 22.08.08 | 14h20 • Mis à jour le 22.08.08 | 14h20 Voilà une saisissante démonstration de notre schizophrénie nationale ! Les Français ne cessent de se plaindre des temps présents, redoutent l'avenir et craignent que celui de leurs enfants soit plus mauvais que le leur. Ils ont, pourtant, le taux de fécondité le plus élevé de l'Union européenne, faisant ainsi preuve d'une belle confiance dans les temps futurs. (Ou d'une belle irresponsabilité… ) Cette divergence entre le parler négatif - un éternel lamento - et le faire positif - une solide libido - constitue une caractéristique nationale qui ne cesse d'étonner. Paradoxal mais bénéfique. Ce pragmatisme du peuple français constitue son meilleur atout pour préparer son avenir. Il n'est de puissance que démographique. Ce qu'Alfred Sauvy enseignait, les géants chinois, indien ou brésilien nous le démontrent tous les jours. Ils doivent leur développement à leur population. Pour la première fois depuis trente ans, les femmes françaises font deux enfants en moyenne, d'après les statistiques de 2006 que publie aujourd'hui l'Insee. Nous sommes, certes, loin des 2,6 de l'après-guerre, durant le "baby-boom", mais cette performance nous donne la médaille d'or en Europe. L'Irlande est seconde, avec 1,93, les pays du Nord, comme la Suède, font 1,85 enfant par femme, l'Allemagne remonte un peu (c'est une révolution outre-Rhin), mais reste à 1,37, et le déclin des pays latins est impressionnant. La fécondité française trouve d'abord son origine dans l'ensemble des dispositifs "natalistes" d'aides aux familles (allocations, crèches, etc.), coûteux mais payants. Elle résulte aussi de l'évolution des techniques et des moeurs : les femmes font de plus en plus d'enfants parce qu'elles en font jusqu'à un âge plus tardif ; elles les font de plus en plus souvent en dehors du cadre traditionnel du mariage. Cela impose d'ailleurs d'adapter les aides pour tenir compte de ces situations nouvelles, notamment celles des femmes seules, dont les difficultés s'accroissent. Reste que la démographie française et, plus encore, européenne est insuffisante pour enrayer le déclin des populations sur le long terme. Les Etats-Unis nous apprennent que seule l'immigration peut assurer l'avenir. En France, le solde migratoire stagne en 2006. Le vrai débat démographique est là. Article paru dans l'édition du 23.08.08
José Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 La fécondité française trouve d'abord son origine dans l'ensemble des dispositifs "natalistes" d'aides aux familles… Nimportenawak. Les autruches font de la démographie.
Rolanddezar Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 C'est quoi le rapport avec les transports en commun ?
Ash Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Rien de bien surprenant en soi, il suffisait de prendre les transports en commun pour s'en rendre compte: Bah oui les français font des gosses, sauf que c'est le plus souvent pour avoir des allocs. Alors le coup de l'immigration pour nous sauver, faut oser.
José Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Alors le coup de l'immigration pour nous sauver, faut oser. Justement, le taux de natalité élevé en France est dû essentiellement à la population immigrée à pas à une quelconque politique nataliste ou autres allocations sociales (que l'on trouve partout en Europe et surtout dans les pays scandinaves à très faible natalité). Concrètement, c'est bien l'immigration qui pourra sauver la natalité européenne. (Qui, pourtant, n'est pas forcément un objectif souhaitable en soi, sauf pour sauver la sécurité sociale et le modéle étatique en vigueur.)
Saucer Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Paradoxal mais bénéfique. Ce pragmatisme du peuple français constitue son meilleur atout pour préparer son avenir. Il n'est de puissance que démographique. Ce qu'Alfred Sauvy enseignait, les géants chinois, indien ou brésilien nous le démontrent tous les jours. Ils doivent leur développement à leur population. La meilleure chose qui pourrait arriver à la France, ce serait d'oublier ses vélléités de grande puissance. Le jour où elle cessera de vouloir être la lumière du monde, on pourra enfin changer l'ampoule.
Rolanddezar Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Bah oui les français font des gosses, sauf que c'est le plus souvent pour avoir des allocs.
Ash Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Justement, le taux de natalité élevé en France est dû essentiellement à la population immigrée à pas à une quelconque politique nataliste ou autres allocations sociales (que l'on trouve partout en Europe et surtout dans les pays scandinaves à très faible natalité). Concrètement, c'est bien l'immigration qui pourra sauver la natalité européenne. (Qui, pourtant, n'est pas forcément un objectif souhaitable en soi, sauf pour sauver la sécurité sociale et le modéle étatique en vigueur.) Sauf qu'avec le système en place elle s'avère couteuse. Retour au point de départ.
Skit Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Un simulacre de politique nataliste, la préservation de la "race" en moins. Un avenir bien sombre pour Marine Lepen… Aujourd'hui en Belgique, d'après ce que nous enseigne l'edNat, l'immigration est nécessaire et voulue pour entretenir le système. Pour citer mon professeur de géographie physique; "Il faut garder un taux d'habitants élevé dans notre pays. Si on veut continuer à s'imposer face aux pays extra-européens" "L'immigration idéale est de pouvoir choisir un plombier polonais quand on en a besoin ou une infirmière ukrainienne quand on en manque" (à noter qu'il n'a jamais parlé de marocains ou d'algériens)
0100011 Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 " une infirmière ukrainienne quand on en manque" Mais on en manque cruellement des infirmières ukrainiennes !
Taranne Posté 25 août 2008 Auteur Signaler Posté 25 août 2008 C'est quoi le rapport avec les transports en commun ? Celui-ci, entre autres:
Calembredaine Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Mais on en manque cruellement des infirmières ukrainiennes !
Ronnie Hayek Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 Aujourd'hui en Belgique, d'après ce que nous enseigne l'edNat Stricto sensu, elle n'existe plus.
Rincevent Posté 25 août 2008 Signaler Posté 25 août 2008 La meilleure chose qui pourrait arriver à la France, ce serait d'oublier ses vélléités de grande puissance.Le jour où elle cessera de vouloir être la lumière du monde, on pourra enfin changer l'ampoule.
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