flavien63 Posté 27 août 2008 Signaler Posté 27 août 2008 La crise financière qui secoue depuis plus d'un an le système bancaire mondial est visiblement loin d'être terminée et ses conséquences ne sont pas encore complètement connues. En un an, les banques ont passé environ 500 milliards de dollars de pertes. Elles ont eu recours pour certaines d'entre elles à des augmentations de capital colossales afin de pouvoir rester en vie. Certaines banques ont fait faillite (Bear Stearns), d'autres vont suivre. Certaines ont été purement et simplement nationalisées : Northern Rock en Angleterre l'année dernière, et la banque danoise Roskilde vient de subir le même sort. Aux États Unis, l'avenir des réhausseurs de crédit Fannie Mae et Freddie Mac passera peut-être également par l'intervention du trésor. Une question interpelle : le secteur bancaire a enregistré des gains importants au profit des actionnaires (dont je fais partie) et maintenant que le système connaît des problèmes, on se tourne vers le contribuable pour renflouer les caisses. A mon sens ce n'est pas acceptable : les actionnaires prennent des risques et les assument. Si une banque doit faire faillite à cause d'une mauvaise gestion, elle doit faire faillite.
Nexus Posté 27 août 2008 Signaler Posté 27 août 2008 Sur le fond, ça se tient parfaitement. Cependant, lorsque l'Etat intervient massivement pour aider les réhausseurs ou nationaliser des établissements bancaires, il le fait dans son propre intérêt: éviter une crise plus grave par exemple sans le support des réhausseurs, protéger des emplois, légitimer son existence même. Bref, pour l'Etat, c'est tout bénef', moins pour le contribuable c'est un fait.
Invité jabial Posté 27 août 2008 Signaler Posté 27 août 2008 Une question interpelle : le secteur bancaire a enregistré des gains importants au profit des actionnaires (dont je fais partie) et maintenant que le système connaît des problèmes, on se tourne vers le contribuable pour renflouer les caisses.A mon sens ce n'est pas acceptable : les actionnaires prennent des risques et les assument. Si une banque doit faire faillite à cause d'une mauvaise gestion, elle doit faire faillite. Et en plus ça nuit à la réputation des banques qui n'ont pas trempé là-dedans. + 10000
Calembredaine Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Une question interpelle : le secteur bancaire a enregistré des gains importants au profit des actionnaires (dont je fais partie) et maintenant que le système connaît des problèmes, on se tourne vers le contribuable pour renflouer les caisses.A mon sens ce n'est pas acceptable : les actionnaires prennent des risques et les assument. Si une banque doit faire faillite à cause d'une mauvaise gestion, elle doit faire faillite. +1 La situation est encore bien plus scandaleuse que cela. Voir a ce sujet, l'excellent article de Vincent Bénard sur les subprimes
jboussard Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Ouais, mais ça ne marche que si on considère que les anticipations sont rationnelles et que les marchés ont une mémoire. Or de nombreux exemples tendent à prouver que non. Une faillite, et c'est une partie du système qui s'effondre. Et les mêmes erreurs sont répétées. Mais je serais en effet plus pour une sorte de crédit de la dernière chance qu'une nationnalisation. Dans le premier cas, la banque est renflouée gràce à un emprunt souscrit auprès de l'Etat, mais elle doit ensuite assumer ses erreurs, se reconstruire elle-même (ou pas), voire même se faire avaler par une concurrente qui profite de ses difficultés pour mettre la main sur ses ressources. Et elle doit rembourser son emprunt, donc l'Etat récupère sa mise. Dans le deuxième cas, c'est l'Etat qui assume les risques. Il peut en effet faire une plus value (comme ça a été le cas avec Alstom par exemple) mais il déresponsabilise les actionnaires et la direction de la banque. Et il joue avec l'argent du contribuable. Bref c'est une connerie.
h16 Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Dans le premier cas, la banque est renflouée gràce à un emprunt souscrit auprès de l'Etat, mais elle doit ensuite assumer ses erreurs, se reconstruire elle-même (ou pas), Et dans le cas du oupa oupa, que se passe-t-il ? Faillite. En gros, non seulement la banque périclite quand même, mais en plus elle coûte encore plus cher au contribuable ! Nan, décidément, quand une banque est mal, c'est qu'elle a fait n'importe quoi. Elle doit payer.
Invité jabial Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Voilà. S'il ne se trouve vraiment personne pour racheter la banque, c'est qu'elle est à casser. End of story.
neuneu2k Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Mais je serais en effet plus pour une sorte de crédit de la dernière chance qu’une nationnalisation. Dans le premier cas, la banque est renflouée gràce à un emprunt souscrit auprès de l’Etat Pourquoi donner un crédit spécifique a une entreprise en faillite, si une entreprise présente un plan de redressement correct et peut montrer qu’elle a un capital humain, d’expérience ou de renommée suffisant pour compenser ses dettes, elle peut souscrire a un prêt privé, si elle n’a pas ce capital, ou qu’elle n’en a pas assez, il est moins couteux de créer une nouvelle entreprise. Ce n’est pas comme-ci les banques se faisaient pas déjà des crédits a des taux avantageux entre elles… Et si la faillite présente un risque structurel pour l’industrie financière toute entière, a un concurrent (ou un consortium de concurrents) de la racheter pour limiter le risque structurel, c’est leur problème, pas celui des contribuables. Si la banque centrale et l’Etat doivent avoir un rôle, c’est d’assurer les clients ayant des comptes bancaires contre la faillite de la banque, pas d’assurer la banque elle-même (et l’assurance des comptes, et bien elle existe, faites juste attention au plafond)
Invité jabial Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Si la banque centrale et l’Etat doivent avoir un rôle, c’est d’assurer les clients ayant des comptes bancaires contre la faillite de la banque Ben voyons, comme ça je vais payer pour les risque des couillons qui déposent leur pognon chez la banque duschmoll… oups, la SG. Celui qui veut se prémunir contre la faillite de sa banque peut toujours s'assurer - ou bien répartir son argent entre plusieurs banques.
neuneu2k Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 ’Ben voyons, comme ça je vais payer pour les risque des couillons qui déposent leur pognon chez la banque duschmoll… oups, la SG.’Celui qui veut se prémunir contre la faillite de sa banque peut toujours s’assurer - ou bien répartir son argent entre plusieurs banques.’ D’où le ‘si’ en début de phrase, mais étant donné que l’etat impose le système bancaire et prétends assurer les dépôts (si il ne prétendait pas les assurer, la réserve fractionnaire : pouf, a plus), il est normal qu’il respecte ses engagements (ce qu’il fait) en couvrant les clients… en cas de faillite de la banque, et pas une seconde avant ! Ensuite, dans un système bancaire libre, bien entendu que c’est au client de faire attention, et a priori d’avoir des critères de solvabilités différents selon le terme du placement (ce qui est déjà le cas, au delà du compte courent et des petits placements… en banque privée, je te rassure je ne compte pas sur la SG banque duschmoll pour garder les sous qu’elle me paye)
Invité jabial Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 D’où le ‘si’ en début de phrase, mais étant donné que l’etat impose le système bancaire et prétends assurer les dépôts (si il ne prétendait pas les assurer, la réserve fractionnaire : pouf, a plus), il est normal qu’il respecte ses engagements (ce qu’il fait) en couvrant les clients… en cas de faillite de la banque, et pas une seconde avant ! S'il le fait, il va devoir le financer. C'est un service d'assurance qui sera obligatoire, donc. Je vois déjà d'ici le prélèvement d'un impôt forfaitaire annuel ou pire, un pourcentage des mouvements bancaires pour financer cette garantie. Merci mais je m'en passerai.
neuneu2k Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 S‘il le fait, il va devoir le financer. C‘est un service d‘assurance qui sera obligatoire, donc. Je vois déjà d‘ici le prélèvement d‘un impôt forfaitaire annuel ou pire, un pourcentage des mouvements bancaires pour financer cette garantie. Merci mais je m‘en passerai. Techniquement, il le fait déjà, et non, je ne sais pas d’ou viens l’argent, mais au final, il vient forcement de ma poche, c’est certain (je suis quasiment sur qu’en cas de couverture, comme c’est la banque centrale qui couvre, c’est financé par l’inflation en fait). Fondamentalement, le système est pourri, quand l’état couvre, il vole tout le monde par la réserve fractionnaire, quand il cesse de couvrir, il vole l’individu en ne respectant pas ses obligations contractuelles (je signale que la couverture des dépôts est dans le contrat de dépôt…).
vincponcet Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Techniquement, il le fait déjà, et non, je ne sais pas d’ou viens l’argent, mais au final, il vient forcement de ma poche, c’est certain (je suis quasiment sur qu’en cas de couverture, comme c’est la banque centrale qui couvre, c’est financé par l’inflation en fait). Aux US, c'est une assurance obligatoire payée par les banques à la FDIC. D'ailleurs, il y a un sujet en ce moment sur le fait que, vues les faillites importantes et celles à venir, la FDIC va augmenter la prime d'assurance. http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=206…&refer=home Il y a la même chose en EU. mais le fond de garantie semble national et non européen. http://www.banquedefrance.net/fr/supervi/r…ment/regle3.htm Fondamentalement, le système est pourri, quand l’état couvre, il vole tout le monde par la réserve fractionnaire, quand il cesse de couvrir, il vole l’individu en ne respectant pas ses obligations contractuelles (je signale que la couverture des dépôts est dans le contrat de dépôt…). Une assurance garantie par l'Etat, c'est une promesse de politicien de voler les autres. Rien ne dit que l'Etat pourra assurer son engagement dans le futur. Cette promesse ne vaux pas plus que les retraites, la sécu ou les allocs.
Invité jabial Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Une assurance garantie par l'Etat, c'est une promesse de politicien de voler les autres. +1000
EcoGuy Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Ouais, mais ça ne marche que si on considère que les anticipations sont rationnelles et que les marchés ont une mémoire. Or de nombreux exemples tendent à prouver que non. Une faillite, et c'est une partie du système qui s'effondre. Et les mêmes erreurs sont répétées. Mais je serais en effet plus pour une sorte de crédit de la dernière chance qu'une nationnalisation. Dans le premier cas, la banque est renflouée gràce à un emprunt souscrit auprès de l'Etat, mais elle doit ensuite assumer ses erreurs, se reconstruire elle-même (ou pas), voire même se faire avaler par une concurrente qui profite de ses difficultés pour mettre la main sur ses ressources. Et elle doit rembourser son emprunt, donc l'Etat récupère sa mise. Dans le deuxième cas, c'est l'Etat qui assume les risques. Il peut en effet faire une plus value (comme ça a été le cas avec Alstom par exemple) mais il déresponsabilise les actionnaires et la direction de la banque. Et il joue avec l'argent du contribuable. Bref c'est une connerie. Ah oui, et donc l'Etat et la BC sont plus rationelles que les acteurs du marché ? Cela n'a aucun sens: l'Etat ne peut pas prendre de décisions plus rationelles que l'individu qui agit, puisque l'Etat ignore ses buts. La monnaie est manipulée car elle ne repose que sur la confiance en la capacité de la BC à créer de la nouvelle monnaie. C'est la monnaie fiduciaire, créable ex nihlio. Aujourd'hui, l'existence des BC permet bien de privatiser les gains et de socialiser les pertes… aux dépends de M. tout le monde qui subit de plein fouet l'impôt d'inflation pour sauver de la faillite ceux qui se sont engraissés lors de la phase d'expansion monétaire. (ces derniers "raflent tout", puisqu'ils sont les 1ers à toucher la nouvelle monnaie alors que les prix n'ont pas encore augmenté suite à la diffusion de la nouvelle monnaie) Je t'invite à lire et à intégrer la théorie autrichienne du cycle économique. Ensuite, tu pourras nous sortir tes billevesées "d'anticpations plus rationnelles" par la magie noire de l'intervention Etatique. Conseil pour débuter: La monnaie et le gouvernement. M. Rothbard
Rincevent Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Ah oui, et donc l'Etat et la BC sont plus rationelles que les acteurs du marché ? Plus rationnels, peut-être. Bien moins informés, sans nul doute.
vincponcet Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Plus rationnels, peut-être. Bien moins informés, sans nul doute. L'Etat et la BC plus rationels que les acteurs du marché ? Je ne vois pas trop comment on peut être plus rationnel quand on utilise l'argent des autres. L'intérêt d'un politicien, c'est l'horizon court terme du sondage d'opinion ou des prochaines élections, en y ajoutant qu'il veux bien sûr plus de pouvoirs sur les gens. Et pour cela, il pourra déformer autant que possible l'économie pour que des conditions lui soient favorables.
h16 Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 L'Etat et la BC plus rationels que les acteurs du marché ?Je ne vois pas trop comment on peut être plus rationnel quand on utilise l'argent des autres. L'intérêt d'un politicien, c'est l'horizon court terme du sondage d'opinion ou des prochaines élections, en y ajoutant qu'il veux bien sûr plus de pouvoirs sur les gens. Et pour cela, il pourra déformer autant que possible l'économie pour que des conditions lui soient favorables. Ben oui. C'est donc totalement rationnel, de son point de vue, non ?
vincponcet Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Ben oui. C'est donc totalement rationnel, de son point de vue, non ? Oui, toute personne est rationnelle, elle met en oeuvre des moyens pour arriver à ses fins. La question était plutôt sur le fait que l'Etat et la BC pouvait conduire mieux à un résultat socialement bénéfique que les interactions libres des individus libres. Et là, j'ai des doutes concernant l'Etat et la BC.
Rincevent Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Et là, j'ai des doutes concernant l'Etat et la BC. Pas parce qu'ils sont moins rationnels. Parce qu'ils sont moins bien informés, et qu'il ne peut pas en être autrement.
vincponcet Posté 1 septembre 2008 Signaler Posté 1 septembre 2008 Pas parce qu'ils sont moins rationnels. Parce qu'ils sont moins bien informés, et qu'il ne peut pas en être autrement. Si on en est que tout est rationnel, alors ce n'est plus un critère. Ce que je voulais dire, c'est que l'Etat et la BC ne sont pas à même de savoir ce qui est bon pour les gens. De toutes façons, un contrôle des prix déforme l'économie. La fixation du taux directeur de la BC est un contrôle des prix.
flavien63 Posté 7 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 7 septembre 2008 C'est fait : le Trésor américain a annoncé dimanche une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae Ami contribuable américain, tu vas passer à la caisse.
Adrian Posté 7 septembre 2008 Signaler Posté 7 septembre 2008 http://tropicalbear.over-blog.com/article-22560079.html
Tremendo Posté 7 septembre 2008 Signaler Posté 7 septembre 2008 C'est fait : le Trésor américain a annoncé dimanche une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie MaeAmi contribuable américain, tu vas passer à la caisse. Celui qui vient encore me dire que Bush est un libéral…
flavien63 Posté 7 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 7 septembre 2008 Celui qui vient encore me dire que Bush est un libéral… Non il viendra te dire qu'il est ultralibéral
Invité jabial Posté 7 septembre 2008 Signaler Posté 7 septembre 2008 Ca, c'est un peu comme dire que Mère Thérésa était hyperméchante. Lolz.
Adrian Posté 11 septembre 2008 Signaler Posté 11 septembre 2008 Fannie Mae et Freddie mac a été crée par le gouvernement US en plus afin "d'augmenter la liquidité du marché des prêts hypothécaires." http://fr.wikipedia.org/wiki/Fannie_Mae http://fr.wikipedia.org/wiki/Freddie_Mac
flavien63 Posté 11 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 11 septembre 2008 Subprime : marché accusé, État coupable Vincent Bénard, président de l'Institut Hayek de Bruxelles, auteur de «Le Logement, crise publique, remèdes privés» (Romillat), revient sur la crise du subprime et se fait l'avocat de l'économie libre alors que Freddie Macet Fannie Mae, deux organismes de refinancement du crédit hypothécaire, sont mis sous tutelle gouvernementale aux États-Unis. La cause est entendue pour nombre d'observateurs : la crise financière des subprime est la conséquence de la folie des marchés et montre les limites d'une finance ultralibérale. Et de réclamer d'urgence plus de régulation publique des institutions financières.Le libéralisme a une fois de plus bon dos, car il n'existe pas de marché plus perverti par les interventions de l'État fédéral que celui du crédit hypothécaire aux États-Unis. Les deux institutions joliment surnommées Fannie Mae (FNMA) et Freddie Mac (FHLMC) portent une lourde responsabilité dans les dérives financières du système bancaire américain. La première d'entre elles fut tout d'abord une agence gouvernementale, créée en 1938 par l'Administration Roosevelt, pour émettre des obligations à bas taux du fait de leur garantie fédérale, lesquelles alimentaient de liquidités un marché de prêts immobiliers à taux réduits accessibles aux familles les moins aisées. En 1968, l'Administration Johnson, s'avisant que les engagements de Fannie Mae garantis par l'État prenaient de l'ampleur et obéraient la capacité d'emprunt d'un Trésor empêtré dans le financement de la guerre du Vietnam, organisa sa privatisation, puis le gouvernement Nixon créa en 1970 Freddie Mac, afin d'organiser un semblant de concurrence sur ce marché du refinancement du crédit hypothécaire. Cette histoire a donné à Fannie Mae et Freddie Mac un statut hybride de Governement Sponsored Enterprise (GSE), privées, mais légalement tenues de s'occuper exclusivement de refinancement de prêts immobiliers sous contrôle de l'État fédéral, en contrepartie d'avantages fiscaux. Pis même, bien qu'étant officiellement privés, les deux établissements ont toujours été considérés, du fait de leur tutelle publique et de leur rôle social, comme bénéficiant d'une garantie implicite du Trésor américain ! Bénéfices privatisés, pertes collectivisées : Un tel cocktail risquait de pousser les dirigeants des GSE à prendre des risques excessifs, si la tutelle de l'État se montrait défaillante. C'est exactement ce qui allait se passer dans les années 1990. Voilà qui rappelle un célèbre scandale bancaire hexagonal… La tutelle de ces deux entreprises fut transférée au Département américain du logement (HUD) en 1992, car celui-ci voulait agir sur les prêts financés par les GSE pour satisfaire un objectif majeur de tout politicien qui se respecte outre-Atlantique : l'augmentation du taux de propriétaires de logement parmi les populations à faible revenu, et notamment les minorités. Aussi le HUD a-t-il obligé Fannie Mae et Freddie Mac à augmenter tant le volume que la proportion de crédits subprime (jusqu'à 56 %, en 2004) refinancés. Pire, un des patrons du HUD, craignant que l'affichage des risques pris par les deux GSE pour se conformer à ces règles conduise les marchés à leur retirer leur confiance, résolut le problème en les exemptant en toute légalité de dévoiler trop en détail leurs expositions. Aussi Fannie Mae et Freddie Mac ont refinancé, à l'aide de produits obligataires de plus en plus complexes, plus de 5 000 milliards de dollars de crédits, soit 40 % des prêts immobiliers américains, dont plus de la moitié de crédits subprime, alors qu'elles ne disposaient pas de fonds propres permettant de s'engager sur de tels montants. Résultat, les banques émettrices de ces crédits ont pu ne pas se montrer trop regardantes sur les prêts qu'elles consentaient, puisqu'il y avait deux refinanceurs à la bourse grande ouverte derrière. La banque Countrywide, dont la politique de prêts aux familles modestes est aujourd'hui vilipendée, était encore il y a trois ans encensée par les dirigeants de Fannie Mae, pour son audace en matière d'octroi de crédits subprime. Mais le retournement de conjoncture économique a multiplié les défaillances d'emprunteurs, les deux GSE sont donc menacées de ne plus pouvoir servir les intérêts de leurs obligations, ce qui, par contagion, pourrait affecter tous les investisseurs institutionnels. Du coup, l'État organise dans l'urgence leur sauvetage, lequel devrait coûter plusieurs centaines de milliards de dollars aux contribuables. Une seconde intervention publique a amplifié les excès bancaires dans l'octroi de crédits à des familles insolvables. Dans les années 1990, des études révélèrent que les refus de prêts aux membres des communautés noires et hispaniques étaient un peu plus nombreux que vis-à-vis des Blancs ou des Asiatiques, quand bien même ces refus ne concernaient qu'une demande de prêt sur quatre. Certains lobbies y virent non le reflet logique de la moindre richesse de ces communautés, mais la preuve d'un prétendu racisme du monde financier. Une loi antidiscriminatoire de 1977, le Community Reinvestment Act (CRA), fut donc renforcée en 1995 pour rendre plus ardu le refus de crédit aux minorités par les banques, sous peine de sanctions renforcées. Celles-ci durent donc abandonner partiellement le rôle prudentiel qu'elles jouent habituellement lorsqu'elles refusent un prêt à une personne objectivement peu solvable. Pas si grave : Fannie Mae et Freddie Mac étaient là pour refinancer ces prêts délicats ! Aujourd'hui, nombre d'experts estiment que sans le CRA, sans les GSE, l'accès à la propriété des minorités se serait tout de même développé, moins rapidement mais plus sainement. En voulant accélérer artificiellement ce que l'économie libre accomplissait à son rythme, c'est l'État, tantôt régulateur, tantôt législateur, qui a poussé à l'irresponsabilité les acteurs de la chaîne du crédit, provoqué une crise financière grave, et acculé à la faillite nombre de familles qu'il prétendait aider.
Blueglasnost Posté 11 septembre 2008 Signaler Posté 11 septembre 2008 Non il viendra te dire qu'il est ultralibéral Encore un affreux néologisme qui ne veut strictement rien dire, ridicule, a -t-on déjà entendu parler d'ultrakeynésianisme?
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