pierreyves Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 A mon avis, les libéraux se relèveront d'autant mieux de la crise mondiale actuelle qu'ils sauront faire le ménage dans leurs rangs entre les Friedmaniens et les autrichiens. Je pense que l'heure de l'action a sonné dans ce domaine. Sus à Chicago ! Qu'en pensez vous ?
h16 Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 Que tu as un optimisme d'airain. Je pense que la crise sera l'occasion, le prétexte, de faire passer une armée de tanks sur les idées libérales qui seront ensuite découpées en petits morceaux par une autre armée de hachoirs puis brûlées par une armée de lance-flammes. Ensuite et seulement pourrons nous commencer à reparler de libéralisme.
Franklin Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 En même temps, quel économiste ou penseur libéral sérieux se réclame encore monétariste?
condorcet Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 Les liberaux sont tellement nombreux qu'il est temps d'en exclure quelques uns
pierreyves Posté 10 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 10 décembre 2008 Que tu as un optimisme d'airain. ?? je vois pas, vraiment, c'est plutôt factuel. Je pense que la crise sera l'occasion, le prétexte, de faire passer une armée de tanks sur les idées libérales qui seront ensuite découpées en petits morceaux par une autre armée de hachoirs puis brûlées par une armée de lance-flammes. Je suis d'accord, il y a un fort courant contraire. Je propose de lâcher le poids mort pour mieux passer la difficulté. Ensuite et seulement pourrons nous commencer à reparler de libéralisme. Oui, on va s'en prendre plein la tête. Mon avis c'est qu'on ne pourra pas repartir sur des bases "Friedman", alors autant démarrer dès maintenant le travail, quitte à dire comme les socialos, que le monétarisme c'est pourri. En même temps, quel économiste ou penseur libéral sérieux se réclame encore monétariste? Je ne sais pas, je n'ai pas l'impression. Est-ce que Friedman est discrédité chez les libéraux ? Est-ce que la méthode néoclassique est discréditée ? Les liberaux sont tellement nombreux qu'il est temps d'en exclure quelques uns Je pensais plus à critiquer la théorie que l'homme… tout le monde se trompe ici ou là. Et parfois il faut des évènements comme cette crise pour que cela devienne évident.
Franklin Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 Pour ma part je n'ai entendu parler de la méthode néoclassique qu'en cours de 1ère ES. Je ne pense pas que les libéraux se définissant comme libéraux, quelque soit leurs connaissances théoriques, adhèrent nettement aux idées de Friedman (si ce n'est certains néoconservateurs… si on peut appeler ça des libéraux). Friedman a apporté des éléments positifs au libéralisme, mais plus en tant que contemporain de Hayek qu'en véritable théoricien. Bien sûr, ses travaux ont eu un impact assez positif au Chili et dans quelques pays, mais je ne crois pas que ce soit le monétarisme qui soit à l'origine de la réussite de ces pays, plutôt la dérégulation et privatisation massive. En fait, le peu que j'ai pu entendre de Friedman, quelque soit les gens que j'écoutais, c'était des critiques, et ce bien avant la crise.
pierreyves Posté 10 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 10 décembre 2008 Pour ma part je n'ai entendu parler de la méthode néoclassique qu'en cours de 1ère ES. Je ne pense pas que les libéraux se définissant comme libéraux, quelque soit leurs connaissances théoriques, adhèrent nettement aux idées de Friedman (si ce n'est certains néoconservateurs… si on peut appeler ça des libéraux).Friedman a apporté des éléments positifs au libéralisme, mais plus en tant que contemporain de Hayek qu'en véritable théoricien. Bien sûr, ses travaux ont eu un impact assez positif au Chili et dans quelques pays, mais je ne crois pas que ce soit le monétarisme qui soit à l'origine de la réussite de ces pays, plutôt la dérégulation et privatisation massive. En fait, le peu que j'ai pu entendre de Friedman, quelque soit les gens que j'écoutais, c'était des critiques, et ce bien avant la crise. Cool Si c'est exacte, ça nous facilite le travail. Enfin, par exemple, Madelin n'a pas trop insisté sur l'échec de Friedman et du monétarisme mardi dernier lors de son dîner. Il n'a pas pris clairement position contre le système financier fondé sur la Fed. A mon avis, pour défendre la vision autrichienne sur la monnaie (contre le monétarisme), il est indispensable de critiquer la Fed ouvertement… je ne l'entends pas beaucoup chez les libéraux.
MMorateur Posté 10 décembre 2008 Signaler Posté 10 décembre 2008 Les théories monétaires sont rarement des sujets porteurs dans le grand public. Faire comprendre dans l'opinion que Friedman est différent de Hayek, mais uniquement sur les théories monétaires (en termes de prescriptions), et que donc l'un est méchant, l'autre gentil… Enfin, les gauchos ont bien réussi à faire passer Trotsky et Guevara pour des gentils. Mais nos deux protagonistes sont morts centenaires, et l'un n'a pas fait tué l'autre. Bref c'est pas glamour comme story-telling. La solution serait donc de tirer à boulets rouges sur Friedman, et donc sur les injections massives actuelles. Ok mais c'est ce qu'on fait il me semble, et en plus on eput-être perçus comme des malades qui veulent faire tomber tout le système, des nihilistes. Et puis de toutes façons on peut dire ce qu'on veut, tant qu'on est pas assez bons pour se faire entendre…
pierreyves Posté 11 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 11 décembre 2008 Les théories monétaires sont rarement des sujets porteurs dans le grand public. Faire comprendre dans l'opinion que Friedman est différent de Hayek, mais uniquement sur les théories monétaires (en termes de prescriptions), et que donc l'un est méchant, l'autre gentil… Enfin, les gauchos ont bien réussi à faire passer Trotsky et Guevara pour des gentils. Mais nos deux protagonistes sont morts centenaires, et l'un n'a pas fait tué l'autre. Bref c'est pas glamour comme story-telling. La solution serait donc de tirer à boulets rouges sur Friedman, et donc sur les injections massives actuelles. Ok mais c'est ce qu'on fait il me semble, et en plus on eput-être perçus comme des malades qui veulent faire tomber tout le système, des nihilistes. Et puis de toutes façons on peut dire ce qu'on veut, tant qu'on est pas assez bons pour se faire entendre… Je suis d'accord avec toi. Je ne pensais pas seulement au grand public, mais aussi chez les experts, y compris libéraux. Pour le grand public, l'approche gagnante me semble d'expliquer les effets de l'inflation monétaire sur leur épargne. Et d'oser répondre, au moment où on est challengé sur ce point (et ça viendra) "Friedman ? mais sa théorie monétariste n'est pas libérale". Friedman était sans doute un type bien, mais sa théorie et ce que d'autres de Chicago en ont fait nous a mis au fond.
pierreyves Posté 11 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 11 décembre 2008 Milton ≠ David ouais, en plus, ils nous ont pas facilité les choses dans la famille ! Bon on parle généralement du prix Nobel.
pierreyves Posté 29 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 29 décembre 2008 Quizz ! Tentative de sauvetage de Friedman… Est-ce que quelqu'un peut citer une avancée significative de l'école de Chicago qui ne soit pas démontrable plus simplement par la méthode autrichienne ?
Apollon Posté 30 décembre 2008 Signaler Posté 30 décembre 2008 Est-ce que quelqu'un peut formuler une critique convaincante, intelligible et raisonnable de MF plutôt qu'une pétition de principe ?
A.B. Posté 30 décembre 2008 Signaler Posté 30 décembre 2008 Est-ce que quelqu'un peut formuler une critique convaincante, intelligible et raisonnable de MF plutôt qu'une pétition de principe ? La base epistemologique est moisie. Il n'y a pas grand chose d'autre a dire.
Apollon Posté 30 décembre 2008 Signaler Posté 30 décembre 2008 La base epistemologique est moisie. Il n'y a pas grand chose d'autre a dire. Autrement dit, la validité d'une proposition dépend de la validité de son fondement. Apriorisme quand tu nous tiens.
A.B. Posté 30 décembre 2008 Signaler Posté 30 décembre 2008 Autrement dit, la validité d'une proposition dépend de la validité de son fondement. Apriorisme quand tu nous tiens. Si le fondement de friedman est mauvais, il serait bien miraculeux qu'il arrive a la bonne conclusion. Il y a beaucoup plus de contreverites que de verites.
Apollon Posté 30 décembre 2008 Signaler Posté 30 décembre 2008 Si le fondement de friedman est mauvais, il serait bien miraculeux qu'il arrive a la bonne conclusion. Il y a beaucoup plus de contreverites que de verites. Pourquoi la pensée de Friedman reposerait-elle sur des "fondements", desquels tout serait déduit ? Les principes peuvent très bien être, à l'inverse, induits d'une pensée cohérente et expérimentée. En ce cas, les principes rationalisent une réflexion fondée sur autre chose, en particulier l'expérimentation ; ils ne fondent pas la doctrine, ils la rationalisent.
pierreyves Posté 30 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 30 décembre 2008 Est-ce que quelqu'un peut formuler une critique convaincante, intelligible et raisonnable de MF plutôt qu'une pétition de principe ? Un article de Martin Masse: <a href="http://www.contrepoints.org/Crise-financiere-les-partisans-de.html" target="_blank">http://www.contrepoints.org/Crise-financie…rtisans-de.html</a> La base epistemologique est moisie. Il n'y a pas grand chose d'autre a dire. je vois aussi les choses comme ça. Par mon expérience, je crois que ce n'est pas convaincant pour tout le monde (?).
pierreyves Posté 30 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 30 décembre 2008 Pourquoi la pensée de Friedman reposerait-elle sur des "fondements", desquels tout serait déduit ? Les principes peuvent très bien être, à l'inverse, induits d'une pensée cohérente et expérimentée. En ce cas, les principes rationalisent une réflexion fondée sur autre chose, en particulier l'expérimentation ; ils ne fondent pas la doctrine, ils la rationalisent. Une bonne épistémologie s'appuie nécessairement sur l'expérience, ce n'est pas sur ce point que les autrichiens s'opposent à Friedman. A mon avis, il aurait pu induire les bons principes, mais son épistémologie est volontairement non réaliste. http://en.wikipedia.org/wiki/Essays_in_Pos…itive_Economics The essay argues that a useful economic theory should not be judged primarily by its tautological completeness, however important in providing a consistent system for classifying elements of the theory and validly deriving implications therefrom. Rather a theory (or hypothesis) must be judged by its: * simplicity in being able to predict at least as much as an alternate theory, although requiring less information[2] * fruitfulness in the precision and scope of its predictions and in its ability to generate additional research lines (p. 10). In a famous and controversial passage, Friedman writes that: Truly important and significant hypotheses will be found to have "assumptions" that are wildly inaccurate descriptive representations of reality, and, in general, the more significant the theory, the more unrealistic the assumptions (in this sense) (p. 14}. Il ne cherche pas les bons principes, mais les bonnes approximations. Juger de la pertinence d'une théorie économique suivant sa capacité de prédiction, pour un libéral, qui reconnaît l'existence du libre choix, c'est étrange. Why? Because such hypotheses and descriptions extract only those crucial elements sufficient to yield relatively precise, valid predictions, omitting a welter of predictively irrelevant details. Of course descriptive unrealism by itself does not ensure a "significant theory" (pp. 14-15). Il me semble que c'est typiquement la démarche de l'ingénieur qui construit un modèle d'un phénomène. Ce qui signifie que Friedman, tout en déclarant que la science doit être libre de tout jugement normatif, l'établit sur ses propres choix, comme celui d'une version simplifiée de la raison humaine.
pierreyves Posté 31 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2008 Un ancien fan de Friedman, passé à l'épistémologie réaliste: http://www.objectivistcenter.org/cth--1898-Milton_Rand.aspx So it appears that, for Friedman, “the social responsibility of business” is after all a perfectly valid concept and not “fundamentally subversive.” The perspective of “social responsibility” looks upon a free-market system not as the social expression of individual rights, but as the means by which society organizes the use of “its” resources so that they are employed in the most valuable way—“valuable,” presumably, in accordance with some utilitarian standard. Within this system, shareholders are, yes, justified in pursuing the maximization of their wealth (through the work of their servant-executives). But they are so justified only because their pursuit of profit happens to be a means employed by society for the general, collective good. In effect, society is employing “its” selfish shareholders to make certain that society’s goods are deployed in the most efficient and value-producing manner. That, according to Friedman, is the overarching justification for the selfish behavior of those who participate in business. And utilitarianism, not the greed of stockholder-owners, is also the overarching reason that both shareholders and their servant-executives should eschew philanthropic behavior. As Friedman put it: “What reason is there to suppose that the stream of profit distributed in this way would do more good for society than investing that stream of profit in the enterprise itself or paying it out as dividends and letting the stockholders dispose of it? . . . Any funds devoted to [charity] would surely have contributed more to society if they had been devoted to improving still further [the company’s business].” Morally speaking, that is a thoroughly collectivist defense of profit-seeking. In the end, then, was Milton Friedman an advocate of capitalism or not? Strictly speaking, I believe he was. Friedman did defend political and economic individualism; but, like many before him (notably John Stuart Mill), he defended them on the basis of ethical collectivism, specifically, utilitarianism. And such a defense, ultimately, is indefensible.
Jesrad Posté 31 décembre 2008 Signaler Posté 31 décembre 2008 Il paraît que la science avance à pas mesurés, un enterrement après l'autre. Est-ce que ce serait vrai aussi en économie ?
pierreyves Posté 31 décembre 2008 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2008 Il paraît que la science avance à pas mesurés, un enterrement après l'autre. Est-ce que ce serait vrai aussi en économie ? sans doute! néanmoins, cela ne veut pas dire que tout est remis en question chaque fois. Toujours rien pour sauver Friedman ? Quizz !Tentative de sauvetage de Friedman… Est-ce que quelqu'un peut citer une avancée significative de l'école de Chicago qui ne soit pas démontrable plus simplement par la méthode autrichienne ?
Sloonz Posté 31 décembre 2008 Signaler Posté 31 décembre 2008 Est-ce que quelqu'un peut citer une avancée significative de l'école de Chicago qui ne soit pas démontrable plus simplement par la méthode autrichienne ? Même si c'est plus néoclassique que Chicago: Furthermore, in his discussion of the economics of taxation, Rothbard admits the theoretical possibility that greater taxation of labor income could induce an increase in labor supply - even going so far as to mention a "substitution" and an "income" effect which his initial treatment of utility theory and demand utterly failed to mention. What is interesting is that Rothbard was unable to derive the substitution and income effects from his value scale approach. (tiré de http://www.gmu.edu/departments/economics/bcaplan/whyaust.htm. Un historique du débat complet est sur mises.org: http://mises.org/Community/forums/t/3841.aspx) Mais là, ça dépasse mon niveau d'autodidacte en économie de quelques mois à peine (j'ai aucune idée de ce que peuvent être ces effets de "substitution" et de "revenu", je me contenterai donc de balancer les liens sans plus d'analyse )
pierreyves Posté 1 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 1 janvier 2009 Même si c'est plus néoclassique que Chicago:(tiré de http://www.gmu.edu/departments/economics/bcaplan/whyaust.htm. Un historique du débat complet est sur mises.org: http://mises.org/Community/forums/t/3841.aspx) Mais là, ça dépasse mon niveau d'autodidacte en économie de quelques mois à peine (j'ai aucune idée de ce que peuvent être ces effets de "substitution" et de "revenu", je me contenterai donc de balancer les liens sans plus d'analyse ) Je connaissais le premier lien, mais pas le second, merci! Je lis les deux textes de Guido Hulsmann et de Walter Block sur le sujet.
pierreyves Posté 2 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 2 janvier 2009 Je connaissais le premier lien, mais pas le second, merci!Je lis les deux textes de Guido Hulsmann et de Walter Block sur le sujet. Lu, je ne suis pas non plus assez expert pour juger de qui a raison dans le débat sur la substitution et le revenu, mais même si les études néoclassiques ont été les premières à montrer l'existence de ce cas précis, je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse de quelquechose de vraiment fondamental ; par ailleurs, ce doit être un cas particulier analysable avec la théorie autrichienne (contrairement à ce que dit Caplan). Si j'ai le temps, je relis le passage de MES sur ces sujets. A force de lire ces échanges autrichiens/néoclassiques, et à la lumière de la méthodologie de Friedman (très très bon texte): http://academic2.american.edu/~dfagel/Clas…Methodology.pdf je vois maintenant que la majorité des critiques de part et d'autres ne sont en fait que des erreurs de concepts, de vocabulaire ou de compréhension de la méthode. Je me demande s'il n'est pas possible par ailleurs de les réconcilier. . Je pense que les autrichiens donnent souvent l'impression (et parfois croient) que leurs axiomes ne sont tirés d'aucune expérience. J'avoue que je n'ai jamais 'acheté' cette idée: en bon réaliste, je pense que c'est notre propre expérience de la vie qui permet de valider d'axiome de la praxéologie (par introspection d'abord, puis par observation). . Je pense que les travaux néoclassiques ne sont en fait pas des "théories", mais des "modèles", par analogie avec les sciences exactes. Lors de la construction d'un modèle, il est tout à fait justifié de choisir les hypothèses les plus simples et efficaces, qui permettent de coller le mieux aux observations de la réalité (comme indiqué dans la méthode de Friedman). . Un modèle ne permet pas de déterminer des lois, mais seulement de concevoir une reproduction simplifiée d'un processus. En particulier, les néoclassiques simplifient le processus de décision humain, ie font des hypothèses simplificatrices concernant la psychologie des individus. . La psychologie des gens change sans arrêt, et tout modèle "validé" par l'observation est donc voué une rapide obsolescence. Néanmoins, si on fait l'hypothèse que la psychologie des gens change peu d'une période à l'autre, on peut réutiliser le modèle. C'est le libre-arbitre des acteurs qui limite les possibilités de la méthode néoclassique . Les autrichiens proposent eux une science aussi exacte que possible, qui donc ne fait aucune hypothèse irréaliste concernant la psychologie des individus, et respecte le libre-arbitre de chacun. Comme indiqué ci-dessus, je considère que ses axiomes sont des faits observables de la nature, tout comme n'importe quelle loi de la nature. La vraie science économique, au sens de Newton et de Mises, est donc celle des autrichiens. . Pour moi, les "théories" néoclassiques sont un effort répété, louable, utile, de modélisation des comportements humains dans un environnement concret (liberté limitée par l'état). Ils ne devraient pas parler de "théorie économique" mais plutôt de "modèles économiques". Un modèle est un outil, il n'a pas pour vocation de remplacer les lois naturelles (il s'appuie sur elles et sur des hypothèses simplificatrices) ; c'est à l'économiste de choisir ce qu'il veut faire de cet outil. . Il est possible d'argumenter à juste titre sur la base d'un modèle, en particulier en montrant les failles d'une mauvaise politique. Mais il est impossible de prévoir l'avenir d'une société constituée d'hommes libres. Les néoclassiques sont donc limités à la réfutation de politiques liberticides. Friedman, dont les valeurs étaient assurément pro "free"-market, a donc pu utiliser cet outil pour agir en accord avec ses valeurs: il en a fait un outil pro "free"-market (sur une base éthique collectiviste).
Vincemobile Posté 3 janvier 2009 Signaler Posté 3 janvier 2009 . Je pense que les travaux néoclassiques ne sont en fait pas des "théories", mais des "modèles", par analogie avec les sciences exactes. Lors de la construction d'un modèle, il est tout à fait justifié de choisir les hypothèses les plus simples et efficaces, qui permettent de coller le mieux aux observations de la réalité (comme indiqué dans la méthode de Friedman). Tout à fait d'accord et l'école néo-classique a lancé le mouvement de mathématisation de l'économie. Désormais, un économiste ne peut produire une thèse sans des pages de modèles mathématiques, plus ou moins cohérents. Ce n'est pas neutre car le planisme sous toutes ses formes se base sur des travaux d'économétrie souvent très poussés (et donc invérifiables pour le commun des mortels). Je crois d'ailleurs que l'école autrichienne est très méfiante vis-à-vis de cette tendance à la mathématisation. Peux-tu confirmer, mes souvenirs sont un peu flous.
pierreyves Posté 3 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 3 janvier 2009 Tout à fait d'accord et l'école néo-classique a lancé le mouvement de mathématisation de l'économie. Désormais, un économiste ne peut produire une thèse sans des pages de modèles mathématiques, plus ou moins cohérents. Ce n'est pas neutre car le planisme sous toutes ses formes se base sur des travaux d'économétrie souvent très poussés (et donc invérifiables pour le commun des mortels). Tout est dit. Maintenant, je n'ai pas d'a priori contre les maths. On peut faire des maths dans tous les domaines (même les arts les plus inspirés)… reste à savoir comment on s'en sert. Je crois d'ailleurs que l'école autrichienne est très méfiante vis-à-vis de cette tendance à la mathématisation. Peux-tu confirmer, mes souvenirs sont un peu flous. Oui, à raison pour la raison que tu dis ci-dessus (pour les mêmes raisons je suis méfiant vis à vis de l'évopsy). Maintenant, je n'ai rien contre les statistiques ou les probabilités, ni même les modèles, il faut simplement bien savoir s'en servir.
Rémy Posté 3 janvier 2009 Signaler Posté 3 janvier 2009 Tout est dit. Maintenant, je n'ai pas d'a priori contre les maths. On peut faire des maths dans tous les domaines (même les arts les plus inspirés)… reste à savoir comment on s'en sert. Dans le chapitre 5 de MES, les premières parties reprennent ce thème avec notamment une citation très intéressante de Cairnes. "Je n'ai aucune envie de nier qu'il peut être possible d'employer des diagrammes géométrique ou des formules mathématiques dans le but d'exposer des doctrines économiques obtenues par d'autres voies. […] Ce que je cherche à nier est la doctrine avancée par le professeur Jevons et d'autres auteurs - à savoir que la connaissance économique pourrait être augmentée par de tels moyens […] à moins de montrer que les sensations mentales peuvent être exprimées sous des formes quantitatives précises, ou que les phénomènes économiques ne dépendent pas de ces sensations.."
EcoGuy Posté 3 janvier 2009 Signaler Posté 3 janvier 2009 Je crois d'ailleurs que l'école autrichienne est très méfiante vis-à-vis de cette tendance à la mathématisation. Peux-tu confirmer, mes souvenirs sont un peu flous. Oui, c'est le cas. 1er problème La méthode mathématique privilégie d'emblée l'étude d'une situation d'équilibre (quand elle n'en fait pas une norme, un idéal à atteindre), alors que l'économie est avant tout un processus: l'homme qui agit, agit précisément parce qu'il n'est pas "à l'équilibre" (sinon il n'agirait pas) Ainsi, en étudiant "l'équilibre", les néoclassiques évacuent d'emblée les aspects dynamiques et processus de l'économie. En gros, ils oublient le temps ! oups… Nous voilà transformés en Dieux intemporels, en situation d'information parfaite… Les pauvres chéris ont ensuite le plus grand mal à réintroduire de la dynamique, du changement, de l'évolution avec des modèles ad'hoc, comme le modèle de la "croissance endogène". En tant que scientifique, les traités d'économie néoclassique me laissaient toujours sur ma faim, car il n'y avait pas de cohérence. Ca sentait le tripatouillage à plein nez et les hypothèses farfelues (quand elles étaient exprimées) 2e problème, encore plus fondamental: La méthode mathématique a connu un grand succès dans les sciences naturelles, en raison du fait que les lois de la physique donnent des rapports constants entre causes et conséquences. Cela permet de poser des équations différentielles valides en tout temps et en tout lieu (pour les amateurs: le physicien cherche des Invariants) Exemples: Résultante des forces = masse * accélération. A gauche, les causes, à droite les conséquences. Or dans les phénomènes humains, il y a le CHOIX, et même choix conscient ! Cela implique que causes et conséquences ne sont pas liées de façon constante, ce qui invalide la démarche à base d'équations différentielles. Oups… Dernier problème: La théorie de la valeur montre que celle-ci est subjective. Elle est donc non mesurable par un nombre. En conséquence on ne peut pas additionner les valeurs entre elles. En le faisant, la macroéconomie (Keynes comme néoclassiques) introduit des suppositions infondées (et cachées) dans la théorie. La conséquence est connue: les "modèles" ne prédisent rien, et n'expliquent rien. Ces modèles donnent juste des prévisions de recettes fiscales à 6 mois, rien de plus, ce qui suffit à l'Etat (l'employeur de ces "économistes diafoirus") Voilà qui devrait vous dissuader à jamais d'employer les maths en économie. Les mathématiques sont adaptées à décrire des chaînes causales fixes. Les mathématiques ne sont pas pertinentes pour décrire des phénomènes impliquant le choix. Comme Cairnes, je pense que les maths en éco peuvent avoir une valeur pédagogique. Elles peuvent donner des descriptions condensées, des résumés de connaissances. Mais on ne peut pas trouver de nouvelles connaissances économiques avec elles. Remarque à usage des cinéphiles et des philosophes: je pense que cette thématique est illustrée dans Matrix 2, dans la confrontation Néo / Mérovingien: le choix vs. la causalité.
Rincevent Posté 4 janvier 2009 Signaler Posté 4 janvier 2009 Si le fondement de friedman est mauvais, il serait bien miraculeux qu'il arrive a la bonne conclusion. Il y a beaucoup plus de contreverites que de verites. Tout comme il y aurait "beaucoup plus" de chiffres réels que de chiffres compris entre 0 et 1, je suppose. Tout à fait d'accord et l'école néo-classique a lancé le mouvement de mathématisation de l'économie. Non. L'initiateur en est Keynes et surtout ses disciples.
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