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Pourquoi les campus américains sont-ils de gauche ?


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Je me souviens avoir vu un test sur Facebook qui permettait, en fonction de plusieurs critères, de trouver le campus universitaire américain qui nous correspondait le plus. Parmi eux, était le critère liberal/conservative, donc je suppose qu'il y a des campus plus conservateurs.

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  RedGhost a dit :
Je me souviens avoir vu un test sur Facebook qui permettait, en fonction de plusieurs critères, de trouver le campus universitaire américain qui nous correspondait le plus. Parmi eux, était le critère liberal/conservative, donc je suppose qu'il y a des campus plus conservateurs.

Mais même en France il y a des facs de droite !

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Dans un pays où l'on a de plus en plus de mal à faire la différence entre la gauche et la droite (dans les faits), je me demande quand même comment l'on peut parler de fac de droite et de gauche…

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  MMorateur a dit :
Mais même en France il y a des facs de droite !

Cela dépend beaucoup du type de facs : c'est très cliché mais il est très facile de mettre des STAPS et Lettres dans la rue, et quasi impossible pour les étudiants en droit et médecine.

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  Aphrael75 a dit :
cet article me fait penser aussi à l'oeuvre et à la conférence de Raymond Boudon "Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme ?"

https://www.catallaxia.org/wiki/Raymond_Bou…ib%C3%A9ralisme

Ce livre est vraiment très intéressant. Il propose une thèse logique en prenant en considération le "marché des idées".

Les idées se répandent sur le marché selon deux critères, leur caractère "vrai" ou du moins proximité avec la vérité, et leur utilité. Ils démontrent dans le libre que les idées illibérales, bien que fausses, sont "utiles" a bien des égards pour les intellectuels. Le revenu du mérite n'est qu'un aspect.

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  Pandi a dit :
Ce livre est vraiment très intéressant. Il propose une thèse logique en prenant en considération le "marché des idées".

Les idées se répandent sur le marché selon deux critères, leur caractère "vrai" ou du moins proximité avec la vérité, et leur utilité. Ils démontrent dans le libre que les idées illibérales, bien que fausses, sont "utiles" a bien des égards pour les intellectuels. Le revenu du mérite n'est qu'un aspect.

Pourquoi cette tare serait l'apanage exclusif de la "gauche" ? Après tout, il y a peut-être des super-riches qui ne sont libéraux anti-état que par opportunisme parce qu'ils en ont assez de payer beaucoup d'impôt… Je sais ça fait cliché, mais tout autant que le cliché "intellectuel de gauche".

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  Saxval a dit :
Pourquoi cette tare serait l'apanage exclusif de la "gauche" ? Après tout, il y a peut-être des super-riches qui ne sont libéraux anti-état que par opportunisme parce qu'ils en ont assez de payer beaucoup d'impôt… Je sais ça fait cliché, mais tout autant que le cliché "intellectuel de gauche".

Le travers est répandu partout où il y a des humains!

Boudon parle d'un cas particulier, le peu de succès du libéralisme dans les milieux intellectuels, particulièrement les universitaires. Il explique que le libéralisme est concurrencé dans ces milieux par les idées illibérales, mais cela va au delà du clivage droite/gauche. Ainsi, le freudisme, le culturalisme, le relativisme, sont toutes des idéologies illibérales.

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  Bobfr a dit :
Cela dépend beaucoup du type de facs : c'est très cliché mais il est très facile de mettre des STAPS et Lettres dans la rue, et quasi impossible pour les étudiants en droit et médecine.

Assez normal en fait, les premiers vivent de subventions, les autres de leurs prestations.

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  Mike a dit :
Assez normal en fait, les premiers vivent de subventions, les autres de leurs prestations.

C'est un peu succint comme analyse. La principale différence s'explique pour des raisons idéologiques. Les fac de droit et de médecine véhicule un savoir à vocation universelle. Cela reclame une démarche rationnelle beaucoup contraignantes, et plus pragmatique. Donc moins portée à ce que Boudon appelle l'éthique de conviction.

A l'opposé, le relativisme règne en fac de lettre. Les disciplines coexistent et ne s'accordent jamais sur un savoir universel. Au contraire, elles cultivent les différences, et fondent leur identité et leurs "marché" là dessus. Cet affiblissement de la croyance en un savoir universel entraine un attachement très profonds à de grandes valeurs idéologiques, souvent dit "de gauche". Histoire d'avoir quand même des repères au milieu de tout ce relativisme.

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  Pandi a dit :
C'est un peu succint comme analyse. La principale différence s'explique pour des raisons idéologiques. Les fac de droit et de médecine véhicule un savoir à vocation universelle. Cela reclame une démarche rationnelle beaucoup contraignantes, et plus pragmatique. Donc moins portée à ce que Boudon appelle l'éthique de conviction.

A l'opposé, le relativisme règne en fac de lettre. Les disciplines coexistent et ne s'accordent jamais sur un savoir universel. Au contraire, elles cultivent les différences, et fondent leur identité et leurs "marché" là dessus. Cet affiblissement de la croyance en un savoir universel entraine un attachement très profonds à de grandes valeurs idéologiques, souvent dit "de gauche". Histoire d'avoir quand même des repères au milieu de tout ce relativisme.

Je t'invite à faire un tour dans les facs de sciences, tu y trouveras des bastions du constructivismes qui ont résisté à tout jusqu'à aujourd'hui. On pourra de plus y ajouter la relative inculture générale des scientifiques (qui n'y connaissent souvent rien en éco, histoire et politique et souvent s'en glorifient :icon_up: ).

Posté

Je pense qu'il faudrait mieux expliquer la droite et la gauche aux Etats-Unis, qui sont un peu différents de chez nous. Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, il n'est d'ailleurs pas facile de dire si le libéralisme est de gauche (car il se base sur la liberté, historiquement plutôt une idée de gauche) ou de droite (car il veut limiter le rôle de l'état).

Républicains et démocrates ont d'ailleurs navigué dans l'histoire entre droite et gauche. Historiquement, le parti démocrate a d'ailleurs soutenu la ségrégation (et l'esclavage) avant de devenir ces trente dernières années le parti de l'affirmative action. Le parti républicain a été sous Ronald Reagan celui du libéralisme économique, mais cela n'a pas toujours été le cas, et ces dernières années, le parti républicain a aussi soutenu une dépense publique massive.

Ce qui est sûr, c'est que le parti républicain est actuellement plus un parti des petites villes et du monde rural, et il défend leurs valeurs, que ce soit le port d'arme ou une certaine rigueur morale (qui n'a rien de libérale). Le parti républicain est aussi celui des petits entrepreneurs, et a souvent de "bons" réflexes libre-échangistes.

Le parti démocrate représente majoritairement les grands centres urbains et les personnes qui ont fait des études. Il est largement financé par les avocats, certaines grandes entreprises (Wall Street soutient en majorité les démocrates je crois), et aussi les syndicats, notamment ceux de l'éducation. Il est culturellement "libéral" (au sens américain, c'est à dire en faveur de la liberté individuelle pour la vie privée des gens.

Bref, tout ceci est un peu compliqué, mais il ne faut pas déduire du fait que les campus américains soient majoritairement démocrates qu'ils sont "gauchistes" au sens européen.

  Aphrael75 a dit :
J'aimerais partager cet article trouvé récemment (bien qu'il soit vieux d'un an) :

http://libertesreelles.free.fr/spip.php?article77

Pourquoi les campus américains sont-ils de gauche ?

chez nous c'est un peu pareil … non ?

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La fac de science est un cas assez étrange… L'éclatement des disciplines semblent créer des niches favorables aux idées illibérales. Néamoins, on ne voit pas les facs de science partir en grave, elles sont paralysées par cette contradiction.

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  Aphrael75 a dit :
cet article me fait penser aussi à l'oeuvre et à la conférence de Raymond Boudon "Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme ?"

http://www.catallaxia.org/wiki/Raymond_Bou…ib%C3%A9ralisme

La question agite les libéraux depuis bien longtemps. On pourrait aussi penser à Joseph Schumpeter dans Capitalisme, socialisme et démocratie pour qui la force des intellectuels se trouve dans leur force de nuisance : ne produisant rien directement, il ne leur reste qu'à critiquer.

Hayek en a aussi parlé dans Les intellectuels et le socialisme

  MMorateur a dit :
Mais même en France il y a des facs de droite !

Et des facs relativement plus libérales également, comme Aix-Marseille III ou Paris IX Dauphine

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  Lexington a dit :
La question agite les libéraux depuis bien longtemps. On pourrait aussi penser à Joseph Schumpeter dans Capitalisme, socialisme et démocratie pour qui la force des intellectuels se trouve dans leur force de nuisance : ne produisant rien directement, il ne leur reste qu'à critiquer.

C'est en tout cas leur rôle dans la société occidentale, reprenant d'une certaine manière le rôle de l'Eglise au Moyen-Age : critiquer le pouvoir. Ailleurs, ça peut être assez différent : dans la civilisation arabo-musulmane classique, le rôle de l'intellectuel, qui doit son poste à la faveur princière, est plutôt de justifier le pouvoir.

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