Johnnieboy Posté 21 février 2009 Signaler Posté 21 février 2009 Voilà un moment que je parcours avec avidité ce forum et un peu moins longtemps que j'y participe modestement. La pensée libérale m'était jusqu'à présent apparu biaisée par les poncifs que vous connaissez tous ici et j'essaie depuis de rattraper mon retard en lisant (pour l'instant, Tocqueville et Thoreau seulement ) Bref, je ne suis pas là pour raconter ma vie mais juste pour poser une question assez simple qui découle de mon intérêt croissant pour le libéralisme (sous ses différentes formes) : les libéraux ne seraient-ils pas très mal représentés par leurs "élites" ? Je m'explique : on trouve au cours de l'Histoire beaucoup de penseurs libéraux brillants et qui furent de véritables modèles pour les libéraux. J'aime particulièrement, à ce titre, Thoreau et Bastiat. Mais j'ai constaté qu'actuellement, très peu de penseurs pouvaient représenter des modèles ou tout simplement avoir une certaine cohérence entre leur affiliation affichée au libéralisme d'une part et leurs ouvrages, postures politiques d'autre part. Je citerais rapidement en exemple tous ces penseurs libéraux qui se sont tournés vers le néo-conservatisme qui me semble opposé aux valeurs essentielles du libéralisme. Ou encore ceux qui lorgnent ou ont lorgné du côté de l'extrême droite (Alain Madelin par exemple). Ou encore, ce qui me parait encore plus pertinent à mon goût, Yaron Brook, le président du Ayn Rand Institute qui utilise éhontement l'objectivisme, dont la raison est la valeur centrale, pour défendre de manière irrationnelle et inconditionnelle l'Etat d'Israël et prôner de destructrices guerres préventives contre le "totalitarisme musulman". Bref, my point is : où sont et que font les véritables représentants du libéralisme ? Et pourquoi les libéraux acceptent-ils d'être représentés par autant d'imposteurs ? Certainement que je ne suis tout simplement pas bien renseigné mais quelqu'un ici pourrait-il me citer quelques penseurs libéraux intègres ? Voilà, désolé pour le style et de vous avoir fait perdre votre temps mais cette question m'intrigue depuis un petit moment
Lancelot Posté 21 février 2009 Signaler Posté 21 février 2009 Il n'y a plus des masses de grands penseurs, quelle que soit la doctrine. Je n'ai pas vraiment d'explication pour ce phénomène mais d'autres pourraient accuser les méfais de la pensée démocratique et égalitariste dans ce domaine, la confusion des genres chez ceux qui veulent faire de leur idéologie une science, les délires post-modernistes, l'intervention de l'Etat dans la recherche…
Pax In Terris Posté 21 février 2009 Signaler Posté 21 février 2009 Je ne connais pas du tout l'affaire de Yaron Brook. Mais, en ce qui concerne la France, ce que j'ai cru devoir constater, c'est que le libéralisme passe très mal dans l'électorat. Je ne pense pas que des libéraux se tournent vers le conservatisme. Je pense plutôt que seuls des conservateurs ont des chances sérieuses d'être élus. Car le libéralisme fait peur aux électeurs, comme tout ce qui est nouveau, et surtout tout ce qui prône le mouvement et la liberté d'apparition des nouveautés. Les libéraux sont les seuls véritables promoteurs du progrès et rien ne fait plus peur aux électeurs que le progrès. Ainsi l'offre électorale se réduit aux seuls conservateurs, parfois légèrement teintés de libéralisme. Les véritables libéraux n'ont aucune chance d'être élus. Pour ce qui est du cas d'Alain Madelin, on pourra remarquer d'une part que son libéralisme est limité (ce que l'on a pu voir récemment car il s'est prononcé en faveur de l'intervention publique pour sauver les banques). Et on pourra également remarquer que ses engagements de jeunesse étaient entièrement tournés vers la lutte contre le communisme, qui représentait une très forte menace. Ce n'est que fortuitement qu'il s'est retrouvé dans cette lutte aux côtés de sympathisants d'extrême droite.
Johnnieboy Posté 21 février 2009 Auteur Signaler Posté 21 février 2009 Je ne connais pas du tout l'affaire de Yaron Brook. Mais, en ce qui concerne la France, ce que j'ai cru devoir constater, c'est que le libéralisme passe très mal dans l'électorat. Je ne pense pas que des libéraux se tournent vers le conservatisme. Je pense plutôt que seuls des conservateurs ont des chances sérieuses d'être élus. Car le libéralisme fait peur aux électeurs, comme tout ce qui est nouveau, et surtout tout ce qui prône le mouvement et la liberté d'apparition des nouveautés. Les libéraux sont les seuls véritables promoteurs du progrès et rien ne fait plus peur aux électeurs que le progrès. Ainsi l'offre électorale se réduit aux seuls conservateurs, parfois légèrement teintés de libéralisme. Les véritables libéraux n'ont aucune chance d'être élus. Il faudrait avant tout définir la notion de "progrès" ! Car je dois t'avouer que la définition actuelle du progrès devrait faire peur à n'importe quel être sensé ! Au niveau électoral, j'ai l'impression qu'il existe un curieux paradoxe : les libéraux ont gagné, en Occident, la bataille idéologique mais pas la guerre des urnes. Je m'explique : l'essence de notre système est issue de la pensée libérale, c'est une évidence à mon avis. Et pourtant, les libéraux ont rarement réussi à s'imposer au niveau politique. Pour ce qui est du cas d'Alain Madelin, on pourra remarquer d'une part que son libéralisme est limité (ce que l'on a pu voir récemment car il s'est prononcé en faveur de l'intervention publique pour sauver les banques). Et on pourra également remarquer que ses engagements de jeunesse étaient entièrement tournés vers la lutte contre le communisme, qui représentait une très forte menace. Ce n'est que fortuitement qu'il s'est retrouvé dans cette lutte aux côtés de sympathisants d'extrême droite. Oui, je comprends ce que tu veux dire mais comment un libéral peut-il préférer s'allier avec des xénophobes et anti démocrates en tout genre pour lutter contre le communisme plutôt que de lutter seul ?
Luis Posté 21 février 2009 Signaler Posté 21 février 2009 Peut-être parce que, somme toute, ces "xénophobes" et "anti-démocrates" ne sont pas si "xénophobes" et "anti-démocrates" qu'on ne se les représente.
Ash Posté 22 février 2009 Signaler Posté 22 février 2009 Il y a (et il y a eu) des libéraux élus de part le monde. Actuellement il y en un en République Tchèque, en autre en Pologne et j'en passe. Le problème se trouve plus chez les libéraux, éternels insatisfaits, occupés à rechercher le "véritable libéralisme". J'en veux pour preuve les quelques idiots à critiquer un type aussi exemplaire que Ron Paul. Mais peut-être n'est-ce qu'un effet d'optique de ce forum.
h16 Posté 22 février 2009 Signaler Posté 22 février 2009 Disons que sur ce forum, on recherche le max, en sachant très bien qu'un tout petit mieux serait déjà bon à prendre. Comme quand on réclame 100, on est bien heureux de trouver 0.5 au final, mieux vaut demander 1000, avec espoir d'arriver à 5.
Alxandr Posté 22 février 2009 Signaler Posté 22 février 2009 Disons que sur ce forum, on recherche le max, en sachant très bien qu'un tout petit mieux serait déjà bon à prendre. Comme quand on réclame 100, on est bien heureux de trouver 0.5 au final, mieux vaut demander 1000, avec espoir d'arriver à 5. Je ne suis pas d'accord. Car autant demander alors 1 000 000. Le souci est qu'à ce moment-là l'interlocuteur éclate de rire, et l'on n'obtient rien du tout. Qui trop embrasse…
h16 Posté 22 février 2009 Signaler Posté 22 février 2009 Je ne suis pas d'accord. Car autant demander alors 1 000 000.Le souci est qu'à ce moment-là l'interlocuteur éclate de rire, et l'on n'obtient rien du tout. Qui trop embrasse… Voilà pourquoi il faut se contenter de 1000. Demander le max tout en restant crédible.
Lexington Posté 25 février 2009 Signaler Posté 25 février 2009 les libéraux ne seraient-ils pas très mal représentés par leurs "élites" ? Je m'explique : on trouve au cours de l'Histoire beaucoup de penseurs libéraux brillants et qui furent de véritables modèles pour les libéraux. J'aime particulièrement, à ce titre, Thoreau et Bastiat. Mais j'ai constaté qu'actuellement, très peu de penseurs pouvaient représenter des modèles ou tout simplement avoir une certaine cohérence entre leur affiliation affichée au libéralisme d'une part et leurs ouvrages, postures politiques d'autre part. Même si cela peut être une tentation libertarienne, je ne connais pas de libéral qui considère qu'il doive y avoir un maitre à penser, un "guide" ou une doxa à suivre. Au contraire, comme le disait Hayek dans le chapitre 1 de La Route de la servitude, « Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un dogme immuable; il n'y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées et recourir le moins possible à la coercition. » Ou encore, ce qui me parait encore plus pertinent à mon goût, Yaron Brook, le président du Ayn Rand Institute qui utilise éhontement l'objectivisme, dont la raison est la valeur centrale, pour défendre de manière irrationnelle et inconditionnelle l'Etat d'Israël et prôner de destructrices guerres préventives contre le "totalitarisme musulman". En quoi trahit-il les idées d'Ayn Rand ainsi? Il me semble qu'elle ne faisait pas preuve d'une plus grande finesse dans son approche de la question israélienne. Il faudrait avant tout définir la notion de "progrès" ! Car je dois t'avouer que la définition actuelle du progrès devrait faire peur à n'importe quel être sensé ! Ah bon, en quoi? Au niveau électoral, j'ai l'impression qu'il existe un curieux paradoxe : les libéraux ont gagné, en Occident, la bataille idéologique mais pas la guerre des urnes. Je m'explique : l'essence de notre système est issue de la pensée libérale, c'est une évidence à mon avis. Et pourtant, les libéraux ont rarement réussi à s'imposer au niveau politique. N'est-ce pas l'essentiel d'avoir gagné la bataille idéologique? Oui, je comprends ce que tu veux dire mais comment un libéral peut-il préférer s'allier avec des xénophobes et anti démocrates en tout genre pour lutter contre le communisme plutôt que de lutter seul ? Il n'avait pas forcément découvert le libéralisme à l'époque.
NL1 Posté 25 février 2009 Signaler Posté 25 février 2009 Bonjour, Je penses quand même à Pascal Salin. Maintenant savoir si il en restera quelquechose dans 100 ans… NL
Alxandr Posté 1 mars 2009 Signaler Posté 1 mars 2009 Voilà pourquoi il faut se contenter de 1000. Demander le max tout en restant crédible. … Toujours en étant content d'obtenir 0,5 ? Dans ce cas est-il vraiment utile de demander plus de 50 pour rester crédible ?
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