Astha Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 http://aymericpontier.tumblr.com/post/1046…w-economist-com The Economist : la France fait mieux que les Anglo-SaxonsLa couverture est assez drôle : Nicolas Sarkozy, sur la première marche du podium, regarde d'un air moqueur Angela Merkel qui fait grise mine sur la deuxième, et Gordon Brown et les « Anglo-Saxons » qui disparaissent dans la troisième. C'est la revanche du « modèle français », selon l'un de ses principaux pourfendeurs traditionnels : l'hebdomadaire libéral britannique The Economist. Cette « nouvelle hiérarchie en Europe », qui met la France en tête de liste, est doublement paradoxale : d'abord, évidemment, parce qu'elle est définie par The Economist, qui n'a jamais caché ses critiques vis-à-vis du « modèle français » ; mais aussi parce que c'est Nicolas Sarkozy qui l'incarne sur ce montage de couverture, alors qu'il en a été, lui aussi, l'un des détracteurs ! Dans son dossier, l'hebdomadaire britannique tente une modeste autocritique en reconnaissant qu'il a fait partie de ceux qui considéraient que le modèle de l'Europe continentale poussé à l'extrême par la France était « sclérosé », « trop dominé par l'Etat », et que le salut résidait dans « une dose de réformes libérales à l'anglo-saxonne »… Colbert règne de nouveau à Paris ! Mais il consacre dans sa dernière édition trois pages à démontrer que le rôle de l'Etat, le système de protection sociale français, et les résidus de « colbertisme » permettaient aujourd'hui à la France de s'en tirer mieux que les autres pays industrialisés face à la récession. » Jean-Baptiste Colbert règne de nouveau à Paris. Et, plutôt que de s'opposer au dirigisme, les Britanniques et les Américains s'emploient à l'imiter. » Le magazine analyse très bien le deuxième paradoxe de cette découverte : le fait que Nicolas Sarkozy en soit aujourd'hui l'incarnation, alors que, note The Economist, « il a été en partie élu Président de la France en expliquant que le modèle français était moribond, et en vantant les louanges des modèles britannique et américain ». C'est le même homme qui a pris la tête de croisade contre « le laisser-faire capitaliste », souligne à juste titre le magazine. Ce paradoxe illustre d'une certaine manière la grande chance de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas eu le temps d'introduire en France les réformes de libéralisation qui ont provoqué la catastrophe financière ailleurs. On se souviendra qu'il avait en particulier vanté pendant sa campagne un système de prêts immobiliers à la subprime, dont le monde entier réalise aujourd'hui à ses dépens les périls. Cette inacapacité à introduire ces réformes en France permet aujourd'hui à un « born again » Sarkozy de se présenter en néo-dirigiste européen aux réunions du G-20, et de revendiquer un rôle de leadership au nom de valeurs auxquelles il ne croyait pas il y a peu… De Washington à Londres, « Tous Français » ? The Economist souligne à quel point aujourd'hui le « modèle français » ou du moins sa perception idéalisée ou mythifiée, influence les raisonnements en vigueur à Washington et à Londres, alors que la faillite des établissements bancaires ou de pans entiers de l'industrie réhabilitent le rôle de l'Etat, alors que la régulation est revenue au goût du jour, alors, enfin, que des millions d'individus qui perdent leur emploi dans les pays industrialisés s'en sortent mieux dans les pays à forte protection sociale que dans ceux qui ont libéralisé à outrance depuis l'ère Thatcher, il y a trente ans. Mais The Economist ne serait pas The Economist sans un acte de foi néo-libéral renouvelé. Dans son éditorial, il souligne en effet que ce qui fait aujourd'hui la force de la France, et dans une moindre mesure de l'Allemagne, pourrait faire leur faiblesse le jour où la relance sera au rendez-vous : « Les points forts qui donnent plus de résistance à l'Europe continentale en temps de récession, pourraient se transformer en faiblesses dans le rebond. Car il y a un prix à payer pour plus de sécurité et plus de protection de l'emploi : moins de souplesse et d'innovation qui signifient, à plus long terme, moins de croissance. (…) Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pourraient sortir de la récession plus vite que la majeure partie de l'Europe continentale. » Et de conclure, s'agissant de modèles, que le libéralisme anglo-saxon reste à ses yeux le meilleur. Nul doute que Nicolas Sarkozy, même s'il figure en couverture de The Economist comme incarnation du vieux-modèle-français-qui-ne-s'en-sort-pas-si-mal, partage cette conviction idéologique, même s'il est contraint par les circonstances de faire le contraire. (badurl) http://eco.rue89.com/2009/05/09/the-economist-la-france-fait-mieux-que-les-anglo-saxons (badurl)
Sous-Commandant Marco Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 La tartine de merde paraît toujours plus petite dans les mains du voisin.
pierreyves Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 La tartine de merde paraît toujours plus petite dans les mains du voisin. Si ce n'était que cela. Je pense plutôt que The Economist vire sérieusement post-kéneysien, malheureusement … Pro kyoto, pro régulation, pro système capitaliste (j'en oublie sans doute…) une réflexion éthique nulle … depuis 3-4 an ça se dégrade sérieusement chez The Eco… Je crains que la "diversité" n'ait pris chez les rédacteurs … il n'y est plus exprimé que très rarement des positions vraiment libérales. Je pense sérieusement à me désabonner.
Dan Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Si ce n'était que cela. Je pense plutôt que The Economist vire sérieusement post-kéneysien, malheureusement …Pro kyoto, pro régulation, pro système capitaliste (j'en oublie sans doute…) une réflexion éthique nulle … depuis 3-4 an ça se dégrade sérieusement chez The Eco… Je crains que la "diversité" n'ait pris chez les rédacteurs … il n'y est plus exprimé que très rarement des positions vraiment libérales. Je pense sérieusement à me désabonner. Idem pour le désabonnement mais j'ai signé pour trois ans.. Beaucoup, beaucoup d'articles ouvertement Keynesiens durant cette crise. Et pratiquement aucune réference à d'autres visions des cycles (celle de l'Ecole Autrichienne au hasard.) La campagne de Ron Paul, un ou deux articles, a été totalement ignoré. The economist est en train de virer bobo-international. Dommage, c'est encore le seul journal qui traite l'actualité mondiale avec une certaine qualité..
Jefferson Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Ce paradoxe illustre d'une certaine manière la grande chance de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas eu le temps d'introduire en France les réformes de libéralisation qui ont provoqué la catastrophe financière ailleurs. OK. Rue89, media "alternatif".
h16 Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Si vous vous désabonnez, fendez-vous d'une lettre d'explication. Ce serait dommage de ne pas leur faire comprendre leurs erreurs.
Timur Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Il y a quelques années Berlusconi l'avait surnommé "The Ecommunist".
Etienne Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Il y a quelques années Berlusconi l'avait surnommé "The Ecommunist". Enfin, bon. Berlusconi n'est pas une référence. Et puis, entre lui et The Economist, ça n'a jamais été une grande histoire d'amour.
pierreyves Posté 10 mai 2009 Signaler Posté 10 mai 2009 Si vous vous désabonnez, fendez-vous d'une lettre d'explication. Ce serait dommage de ne pas leur faire comprendre leurs erreurs. Très juste.
Lexington Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 (badurl) http://eco.rue89.com/2009/05/09/the-economist-la-france-fait-mieux-que-les-anglo-saxons (badurl) On notera que Rue 89 cite Wikilibéral
h16 Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 The economist reste un excellent journal. Il y a de bons articles et des couvertures amusantes, parfois.
Apollon Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 Il y a de bons articles et des couvertures amusantes, parfois. Au passage j'ai l'impression que les cocoricos sont un peu précipités. D'abord the economist n'est pas "l'organe central du libéralisme" (sic). Est-ce que moi je dis que Marianne est l'organe central de la bêtise humaine ? non. Ensuite, le pecking order c'est l'ordre dans lequel les poules vont picorer, bref c'est l'ordre de préséance du poulailler. On a vu mieux comme compliment. Enfin, Gordon Brown qui s'enfonce sous terre n'est aucunement l'avatar du libéralisme, au contraire actuellement il a l'air tenté par du socialisme pur et dur (fortes hausses de taxe contre les riches, pompom girls du guardian en transe) et the economist le foudroie logiquement.
Astha Posté 11 mai 2009 Auteur Signaler Posté 11 mai 2009 L'article de The Economist: http://www.economist.com/opinion/displayst…ory_id=13610767
0100011 Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 On notera que Rue 89 cite Wikilibéral Ce sera la gloire quand the economist le fera aussi
Rincevent Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 Si vous vous désabonnez, fendez-vous d'une lettre d'explication. Ce serait dommage de ne pas leur faire comprendre leurs erreurs. Qui ne datent pas d'aujourd'hui. Par exemple, dans les années 70 (en 1978, je crois), quand Thatcher, alors chef de l'opposition, déclara : La fin de l'intervention de l'Etat dans le secteur privé, que nous souhaitons tous, a pour inévitable contrepartie la fin de l'intervention de l'Etat dans les négociations salariales. Le retour à la responsabilité personnelle ne saurait être sélectif.ce qui est une position pour le moins raisonnable, The Economist titra :Mme Thatcher entraine les tories vers des eaux dangereuses. Ben oui, The Economist est globalement libéral, comme Libération est globalement de gauche, ce qui n'empêche pas le premier de laisser dans ses colonnes quelques scories interventionnistes, et le second d'ouvrir ses pages "Opinions" à un économiste qui prône un système de prix flexibles pour les Vélibs. On notera que Rue 89 cite Wikilibéral Non, pas toi !
h16 Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 Est-ce que moi je dis que Marianne est l'organe central de la bêtise humaine ? non. Et pourtant …
Apollon Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 The Economist titra : Ce qui en dit àmha plus sur les chances que le journal prêtait à Thatcher que sur son positionnement idéologique de l'époque.
Rincevent Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 Ce qui en dit àmha plus sur les chances que le journal prêtait à Thatcher que sur son positionnement idéologique de l'époque. En 1978, elle avait déjà la stature nationale et internationale qu'il fallait - ce qui était loin d'être le cas deux ou trois ans auparavant.
Apollon Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 En 1978, elle avait déjà la stature nationale et internationale qu'il fallait - ce qui était loin d'être le cas deux ou trois ans auparavant. Par sur que ça volait très haut dans les sondages à cette époque. C'est l'hiver de la grogne qui l'a lancée.
Rincevent Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 L'hiver de la grogne l'a lancée parce qu'elle était bien positionnée sur la piste de décollage - et que chez les tories, elle avait contenu l'influence de Ted Heath.
Apollon Posté 11 mai 2009 Signaler Posté 11 mai 2009 L'hiver de la grogne l'a lancée parce qu'elle était bien positionnée sur la piste de décollage - et que chez les tories, elle avait contenu l'influence de Ted Heath. Voilà. Mais auparavant ça jouait serré, elle n'avait qu'une seule chance. L'hiver de la grogne lui a permis à la fois de dénoncer le gouvernement et d'enterrer Heath, après tout un des responsables des 30 ans de socialisme anglais.
Lexington Posté 12 mai 2009 Signaler Posté 12 mai 2009 Ce sera la gloire quand the economist le fera aussi Pas demain la veille mais si une version anglaise voit le jour, qui sait Non, pas toi ! C'est rue89 qui l'écrit ainsi, pas moi J'ai créé la page Wikiberal:Revue de presse à ce sujet
Sekonda Posté 13 mai 2009 Signaler Posté 13 mai 2009 Il est très bien cet article. Le sous-titre est clair : "There has been a change in Europe’s balance of economic power; but don’t expect it to last for long". Rien d'absurde ni d'original à dre que le modèle français est plus protecteur en période de crise au prix d'une moindre efficacité le reste du temps. If there is to be an argument about which model is best, then this newspaper stands firmly on the side of the liberal Anglo-Saxon model—not least because it leaves more power in the hands of individuals rather than the state. But the truth is that the governments on both sides of the intellectual divide could go a long way to making their models work better, without changing their underlying beliefs.On the continental side, there is nothing especially socially cohesive about labour laws that favour insiders over outsiders, or rules that make the costs of starting a business excessive. Even Colbert might admit that Europe’s tax burdens are too onerous today, particularly since they are likely to have to rise in the future to meet the looming cost of the continent’s rapidly ageing populations. For the liberals, even if the cycle swings back in their direction, the financial crisis and the recession have shown up defects in the way they too implemented their model. Getting regulation right matters as much as freeing up markets; an efficient public sector may count as much as an efficient private one; public investment in transport, schools and health care, done well, can pay dividends. The pecking order may change, but pragmatism and efficiency will always count.
Rincevent Posté 13 mai 2009 Signaler Posté 13 mai 2009 Of course. La Corée du Nord est le pays le mieux protégé des crises économiques - parce qu'il est le plus protégé de toute croissance économique.
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