José Posté 13 mai 2009 Signaler Posté 13 mai 2009 Après la Guerre de Sécession, des anciens maîtres d'esclaves sudistes entrèrent en contact avec leurs anciens domestiques ou esclaves noirs, même parfois jusqu'aux Nord, pour qu'ils reviennent travailler pour eux. Jourdan Anderson, ancien esclave, écrivit cette lettre tordante à son ancien maître, le colonel Anderson. Citation Dayton, Ohio, August 7, 1865 To My Old Master, Colonel P.H. Anderson Big Spring, Tennessee Sir: I got your letter and was glad to find you had not forgotten Jourdon, and that you wanted me to come back and live with you again, promising to do better for me than anybody else can. I have often felt uneasy about you. I thought the Yankees would have hung you long before this for harboring Rebs they found at your house. I suppose they never heard about your going to Col. Martin’s to kill the Union soldier that was left by his company in their stable. Although you shot at me twice before I left you, I did not want to hear of your being hurt, and am glad you are still living. It would do me good to go back to the dear old home again and see Miss Mary and Miss Martha and Allen, Esther, Green, and Lee. Give my love to them all, and tell them I hope we will meet in the better world, if not in this. I would have gone back to see you all when I was working in the Nashville hospital, but one of the neighbors told me Henry intended to shoot me if he ever got a chance. I want to know particularly what the good chance is you propose to give me. I am doing tolerably well here; I get $25 a month, with victuals and clothing; have a comfortable home for Mandy (the folks here call her Mrs. Anderson), and the children, Milly, Jane and Grundy, go to school and are learning well; the teacher says Grundy has a head for a preacher. They go to Sunday School, and Mandy and me attend church regularly. We are kindly treated; sometimes we overhear others saying, "Them colored people were slaves down in Tennessee." The children feel hurt when they hear such remarks, but I tell them it was no disgrace in Tennessee to belong to Col. Anderson. Many darkies would have been proud, as I used to was, to call you master. Now, if you will write and say what wages you will give me, I will be better able to decide whether it would be to my advantage to move back again. As to my freedom, which you say I can have, there is nothing to be gained on that score, as I got my free papers in 1864 from the Provost Marshal General of the Department of Nashville. Mandy says she would be afraid to go back without some proof that you are sincerely disposed to treat us justly and kindly—and we have concluded to test your sincerity by asking you to send us our wages for the time we served you. This will make us forget and forgive old scores, and rely on your justice and friendship in the future. I served you faithfully for thirty-two years and Mandy twenty years. At $25 a month for me, and $2 a week for Mandy, our earnings would amount to $11,680. Add to this the interest for the time our wages has been kept back and deduct what you paid for our clothing and three doctor’s visits to me, and pulling a tooth for Mandy, and the balance will show what we are in justice entitled to. Please send the money by Adams Express, in care of V. Winters, esq, Dayton, Ohio. If you fail to pay us for faithful labors in the past we can have little faith in your promises in the future. We trust the good Maker has opened your eyes to the wrongs which you and your fathers have done to me and my fathers, in making us toil for you for generations without recompense. Here I draw my wages every Saturday night, but in Tennessee there was never any pay day for the Negroes any more than for the horses and cows. Surely there will be a day of reckoning for those who defraud the laborer of his hire. In answering this letter please state if there would be any safety for my Milly and Jane, who are now grown up and both good-looking girls. You know how it was with Matilda and Catherine. I would rather stay here and starve—and die if it comes to that—than have my girls brought to shame by the violence and wickedness of their young masters. You will also please state if there has been any schools opened for the colored children in your neighborhood. The great desire of my life now is to give my children an education, and have them form virtuous habits. Say howdy to George Carter, and thank him for taking the pistol from you when you were shooting at me. From your old servant, Jourdon Anderson http://radgeek.com/gt/2009/05/06/wednesday-lazy-linking/
Drake Posté 13 mai 2009 Signaler Posté 13 mai 2009 Lucilio a dit : Après la Guerre de Sécession, des anciens maîtres d'esclaves sudistes entrèrent en contact avec leurs anciens domestiques ou esclaves noirs, même parfois jusqu'aux Nord, pour qu'ils reviennent travailler pour eux. Jourdan Anderson, ancien esclave, écrivit cette lettre tordante à son ancien maître, le colonel Anderson. Citation Please send the money by Adams Express, in care of V. Winters, esq, Dayton, Ohio. Je suis sûr que ce mec, c'était un esclave nigérien.
Brock Posté 13 mai 2009 Signaler Posté 13 mai 2009 Citation Surely there will be a day of reckoning for those who defraud the laborer of his hire.
Johnnieboy Posté 14 mai 2009 Signaler Posté 14 mai 2009 Drôle et touchante à la fois. Tu sais où en trouver d'autres ? Je vais de mon côté chercher sur google.
Esperluette Posté 14 mai 2009 Signaler Posté 14 mai 2009 Existe-il une traduction "de référence" en fr ?
A.B. Posté 14 mai 2009 Signaler Posté 14 mai 2009 Drake a dit : Je suis sûr que ce mec, c'était un esclave nigérien.
Esperluette Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Acheté a dit : traduction ? Et relance de la question sur une trad de référence en fr.
Johnnieboy Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Dayton, Ohio, August 7, 1865 To My Old Master, Colonel P.H. Anderson Big Spring, Tennessee A mon vieux maître, Colonel P.H. Anderson Monsieur : j'ai réçu votre lettre et je fus heureux d'apprendre que vous n'aviez pas oublié Jourdon, et que vous vouliez que je revienne vivre avec vous à nouveau, me promettant de faire mieux pour moi que quiconque. Je me suis souvent senti mal à l'aise avec vous. Je pensais que les Yankees vous avez pendu il y a longtemps pour avoir caché des "Rebs" (des soldats de la Confédération) dans votre maison. J'imagine qu'ils n'ont jamais appris que vous étiez parti voir le Colonel Martin afin de tuer ce soldat de l'Union qui fut abandonné par sa troupe dans leurs étables. Bien que vouz m'ayez tiré dessus par deux fois avant que je ne vous quitte, je n'aurais pas voulu apprendre que vous ayez été blessé, et je suis heureux que vous soyez toujours en vie. Ca me ferait du bien de revenir dans mon vieux chez moi et de voir Miss Mary and Miss Martha et Allen, Ether, Green et Lee. Transmettez-leur mon amour and dites leur que j'espère les revoir dans un monde meilleur, si ce n'est dans celui-ci. Je serais bien venu vous voir lorsque je travaillais à l'hôpital de Nashville, mais un des voisins m'a dit qu'Henry prévoyait de me tirer dessus si jamais l'occasion se présentait. Je voudrais savoir exactement ce que vous pourriez me proposer. Je m'en sors plutôt bien ici ; je gagne 25 dollars par moi, avec la nourriture et les vêtements ; j'ai une maison confortable avec Mandy (les gens d'ici l'appellent Miss Anderson), et les enfants, Milly, Jane et Grundy, ils vont à l'école et apprennent bien ; le professeur dit que Grundy a une tête à devenir prédicateur. Ils vont au catéchisme, et Mandy et moi allons à l'église régulièrement. Nous sommes bien traités ; parfois nous entendons les autres dire "Eux, les gens de couleur étaient esclaves au Tennessee". Les enfants sont vexés quand ils entendent ce genre de remarques, mais je leur dit qu'il n'était pas honteux au Tennesse d'appartenir au Colonel Anderson. Pleins de négros [j'en suis pas sûr] en auraient été fiers, comme je l'étais, de vous appeler maître. Maintenant, si vous m'écriviez et me disiez quels gages vous me donneriez, je serai plus à même de décider si cela serait avantageux pour moi de revenir chez vous. Concernant ma liberté, que vous dites que je peu avoir, il n'y rien à obtenir de ce côté-là, puisque j'ai eu mes papiers d'homme libre en 1864 par le "Provost Marshal General of the Department" de Nashville. Mandy dit qu'elle aurait peur de revenir sans preuve que vous soyez sincèrement disposé à nous traiter gentiment et avec équité - et nous avons décidé de tester votre sincérité en vous demandant de nous envoyer nos gages pour la période où nous vous avons servi. Cela nous ferait oublier et pardonner nos vieux comptes, et nous permettre de nous fier à votre justice et amitié dans le future. Je vous ai servi loyalement pendant 32 ans et Mandy 20 ans. A 25 dollars le mois pour moi, et 2 dollars la semaine pour Mandy, nos dus s'élèveraient ) 11.680 dollars. Ajoutez à cela lses intérêts et déduisez ce que vous avez payés pour notre habillement and les trois consultations chez le doctor pour moi, et le soin pour l dent de Mandy, et les comptes nous montreront ce que nous méritons. Veuillez nous envoyer l'argent par Adams Express, au nom de V. Winters, esq, Dayton, Ohio. Si vous refusez de nous payer pour notre loyable labeur du passé nous ne pourrions croire, ne serait-ce qu'un peu, vos promesses à l'avenir. Nous espérons que le Créateur vous a ouvert les yeux sur le mal que vous et vos pères nous ont fait subir à moi et mes ancêtres, en nous utilisant comme des machines pendant des générations sans récompense. Ici je reçois mes gages tous les samedis soir, mais au Tennessee il n'y avait pas plus de jour de paie pour les Nègres que pour les chevaux et les vaches. Il y aura certainement un jour un jugement pour tous ceux qui n'ont pas payé les travailleurs pour leur boulot. En réponse de cette lettre précisez svp si Milly et Jane seront en sûreté, elles ont grandi et sont devenus de jolies filles. Vous savez comment ça se passait avec Matilda et Catherine. Je préférerais rester et crever de faim et mourir, s'il le faut, que d'avoir mes filles humiliées par la violence et la perversité de leurs jeunes maîtres. Vous préciserez aussi s'il y a une école qui a ouvert pour les enfants de couleur dans votre quartier. Le plus grand désir que j'aie et de donner à mes enfant une éducation et des habitudes vertueuses. Passez le bonjour à George Carter, et remerciez-le pour vous avoir pris votre pistolet lorsque vous étiez en train de me tirer dessus. De votre ancien serviteur, Jourdon Anderson. Voilà, google traduction aurait peut-être fait mieux mais je me faisais chier au boulot
Brock Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 donc si on paye tous pour eux maintenant c'est cool, c'est ca?
Esperluette Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Bah, j'espérais pouvoir proposer un échange de bons procédés à base de : je vous ponds une traduction fignolée à condition que toute publication d'icelle s'accompagne d'un renvoi vers mon blog (+ autres broutilles pas méchantes). Pwnd !
Johnnieboy Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Transtextuel a dit : Bah, j'espérais pouvoir proposer un échange de bons procédés à base de : je vous ponds une traduction fignolée à condition que toute publication d'icelle s'accompagne d'un renvoi vers mon blog (+ autres broutilles pas méchantes). Pwnd ! Tu peux la corriger, l'améliorer et l'utiliser comme bon te semble !
Esperluette Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Proposition fort aimable, quoique normalement je préfère recommencer moi-même intégralement un travail de traduction ; j'attends de savoir si quelqu'un serait partant pour publier ma VF de ce texte sur un site, blog, etc. sous quelques menues conditions. Contrairement à une idée répandue, je ne traduis pas pour assouvir une vocation sacrée et sublime de diffuser la culturation et le savouâr, mais pour attirer clientèle et pognon.
Rincevent Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Transtextuel a dit : Contrairement à une idée répandue, je ne traduis pas pour assouvir une vocation sacrée et sublime de diffuser la culturation et le savouâr, mais pour attirer clientèle et pognon. Oh, ici, on est plutôt des libéraux précaires. Si le pognon et la clientèle t'attiraient tant, tu traduirais pour l'UMP, ou tu ferais prof particulier au black pour les gamins des éléphants du PS.
Rincevent Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Transtextuel a dit : Oh, on s'y fait. Et on s'y fait mieux quand on est bien payé pour ce faire, ce qui peut laisser du temps pour autre chose.
Esperluette Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 On s'y fait sûrement, surtout avec une liasse confortable à glisser dans son matelas pour mieux récupérer suite à ces entrevues. Sauf que je suis atteinte d'allergie aux mouflets. Reste donc l'UMP… ;–;
Rincevent Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Transtextuel a dit : On s'y fait sûrement, surtout avec une liasse confortable à glisser dans son matelas pour mieux récupérer suite à ces entrevues. Sauf que je suis atteinte d'allergie aux mouflets. Encore une fois, ça dépend. Entre quels âges ? Tu peux donner cours à des lycéens (je déconseille les collégiens, c'est lourdingue), voire à des gens dans le supérieur, ou à des actifs qui en ont besoin dans leur boulot. Naturellement, ne te connaissant pas davantage, je ne peux guère aller plus avant.
Esperluette Posté 23 mai 2009 Signaler Posté 23 mai 2009 Ouais, des adultes ça pourrait aller éventuellement (18+). Reste que sur le principe je suis pas formée pour enseigner et ma patience est extrêmement peu extensible. J'avais envisagé un moment de devenir nègre écrivain public, là encore aucune idée des compétences requises. M'enfin, toujours est-il que ça demeure un tantinet frustrant d'avoir pris soin de peaufiner mes aptitudes en traduction puis de constater le manque d'intérêt chez les recruteurs (même ceux à qui ça ne ferait pas de mal). La criiiiiiiiiiiseuh, etc etc. /emo
Esperluette Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Vous connaissez des forums anglophones où y'a des lettreux avec du répondant svp ? (hésitations stylistiques)
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