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Quotas laitiers ?


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A chaque fois qu'il y avait une manifestation des agriculteurs à Bruxelles j'ai toujours dit que c'était dû à l'offre et de la demande et que donc les agriculteurs (ces espèces d'imbéciles) n'avait pas à manifester.

N'ayant pas tout de suite compris ce qu'était les quotas je me disais qu'ils avaient directement tort.

Mais apparemment ce serait la communauté européenne qui leurs empêcheraient de produire plus qu'une certaine quantité de lait et je trouve ça assez débile.

Auraient-ils une toute petite raison de protester ? :icon_up:

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A chaque fois qu'il y avait une manifestation des agriculteurs à Bruxelles j'ai toujours dit que c'était dû à l'offre et de la demande et que donc les agriculteurs (ces espèces d'imbéciles) n'avait pas à manifester.

N'ayant pas tout de suite compris ce qu'était les quotas je me disais qu'ils avaient directement tort.

Mais apparemment ce serait la communauté européenne qui leurs empêcheraient de produire plus qu'une certaine quantité de lait et je trouve ça assez débile.

Auraient-ils une toute petite raison de protester ? :icon_up:

Ils protestaient contre les quotas il y a deux ans, lorsque la demande était très élevée (notamment de la Chine), ce qui est tout à fait normal.

Aujourd'hui les cours baissant, ils veulent les rétablir, pour restaurer leurs marges.

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Aujourd'hui les cours baissant, ils veulent les rétablir, pour restaurer leurs marges.

Mais il ne faut pas faire ça…

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Auraient-ils une toute petite raison de protester ? :icon_up:

Interview de José Bové hier soir au JT: il demande de baisser les quotas… en limitant l'offre par la force de l'État, les prix vont monter. Tout ça évidemment au détriment des consommateurs.

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J'adore quand les gens se plaignent de la différence de prix entre le prix producteur et le prix revendeur. Comme s'ils ignoraient qu'entre du lait "brut" et le lait dispo en grande surface, il n'y avait pas l'étape stérilisation, conditionnement, tests de qualité, transport etc…

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Les producteurs de lait belges pestent surtout contre les contrôles sanitaires excessifs imposés par l'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). Un tas de réglementations devenues obligatoires après la crise de la dioxine, et qui coûtent extrêmement cher aux agriculteurs.

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Les producteurs de lait belges pestent surtout contre les contrôles sanitaires excessifs imposés par l'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). Un tas de réglementations devenues obligatoires après la crise de la dioxine, et qui coûtent extrêmement cher aux agriculteurs.

Tout en étant parfaitement superflues.

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Tout en étant parfaitement superflues.

Même chez les bouchers, ça tourne à la paranoïa : ne pas utiliser le même couteau pour les abbats que pour la couenne, laver soigneusement les cuves avec tel produit,… Avant, toutes ces règles n'existaient pas, et je n'ai jamais vu mon grand-père se plaindre de la qualité de son steak. Le nouvel eugénisme s'appelle maintenant hygiénisme.

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A chaque fois qu'il y avait une manifestation des agriculteurs à Bruxelles j'ai toujours dit que c'était dû à l'offre et de la demande et que donc les agriculteurs (ces espèces d'imbéciles) n'avait pas à manifester.

N'ayant pas tout de suite compris ce qu'était les quotas je me disais qu'ils avaient directement tort.

Mais apparemment ce serait la communauté européenne qui leurs empêcheraient de produire plus qu'une certaine quantité de lait et je trouve ça assez débile.

Auraient-ils une toute petite raison de protester ? :icon_up:

Les manifestations publiques ont toujours été précisément une forme d'intervention sur un marché soumis à la loi de l'offre et de la demande. Ce marché, c'est le marché politique, c'est-à-dire le marché où les élus achètent les voix de certains groupes d'électeurs en leur offrant des pricilèges. Plus une manifestation est bruyante, et plus elle indique une hausse de prix de la part des acheteurs (à la plus grande joie des vendeurs, que sont les politiciens) : plus un manifestant est bruyant, plus il montre qu'il est disposé à soutenir un polticien qui consentira à lui faire une promesse.

Si les gens interviennent sur le marché politique, c'est parce que cela leur est plus profitable que sur un autre marché. Il faut par ailleurs toujours garder à l'esprit que les homme politiques ne sont pas incités à servir l'intérêt général mais seulement les intérêts particuliers des électeurs qui ont le plus de poids.

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Ils protestaient contre les quotas il y a deux ans, lorsque la demande était très élevée (notamment de la Chine), ce qui est tout à fait normal.

Aujourd'hui les cours baissant, ils veulent les rétablir, pour restaurer leurs marges.

Oui à l'époque de l'instauration des quotas ils ont un peu râlé, mais ça fait maintenant des années qu'il réclament leur rabaissement. Sinon les quotas devraient disparaître en 2015, et ils augmentent progressivement d'ici là. Mais les quotas n'ont pas particulièrement grand chose à voir avec ce que les journalistes appellent "la crise du lait", cette fois ci du moins…

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Je bois 2 litres de lait entier tous les 3 jours (bio en plus), puis-je demander une quelconque décoration pour ma bravoure citoyenne ?

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Je bois 2 litres de lait entier tous les 3 jours (bio en plus), puis-je demander une quelconque décoration pour ma bravoure citoyenne ?

[Classieux] Pas davantage que Wifey. [/Classieux]

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Etant issue d'une famille d'éleveur et travaillant dans une laiterie, il y a longtemps que je m'intéresse aux problèmes des exploitants agricoles. Pour moi, le(s) problème(s) ne date(nt) pas d'hier.

En fait depuis la mise place de la PAC dans les années 60, les prix du marché sont contrôlés par l'Europe, grâce à ce que l'on appelle l'intervention.

Pour ce qui est du lait, l'intervention se faisait au niveau du beurre et de la poudre de lait écrémé. L'Europe fixait un prix plancher, à partir duquel elle se mettait à acheter, pour stocker, le beurre et la poudre. Théoriquement, lorsque les prix remontaient, l'Europe revendait ses stocks afin que les cours ne montent pas trop haut.

Ce que nos chères politiques avaient oubliés, c'est qu'en maintenant un prix plancher, il n'y a rien de plus facile, pour des banques de prêter de l'argent aux exploitants (étant donné que par la régulation du marché, les prix de ventes sont assurés). Conséquence direct : augmentation de l'offre sans rapport avec la demande (et avec un prix minimum).

Début des année 80, le système est au bord de l'explosion, c'est la mise en place des quotas qui devaient être provisoires…

Le gros problème de ce système (quotas), c'est que seul ceux qui produisent peuvent produire, vu la France est le premier producteur de lait d'Europe, on comprend pourquoi, elle a soutenu longtemps ce système… Mais d'autre pays ne pensent pas forcément pareille…

Depuis quelques années, on a l'impression que l'Europe voudrait sortir de la régulation et la laisser au marché. Ce qui, je pense, est une bonne chose.

Mais çà ne peut pas se faire sans qu'il y ai des clashs. Cela fait 50 ans, que l'on régule, les activités agricoles.

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Les manifestations publiques ont toujours été précisément une forme d'intervention sur un marché soumis à la loi de l'offre et de la demande. Ce marché, c'est le marché politique, c'est-à-dire le marché où les élus achètent les voix de certains groupes d'électeurs en leur offrant des pricilèges. Plus une manifestation est bruyante, et plus elle indique une hausse de prix de la part des acheteurs (à la plus grande joie des vendeurs, que sont les politiciens) : plus un manifestant est bruyant, plus il montre qu'il est disposé à soutenir un polticien qui consentira à lui faire une promesse.

Si les gens interviennent sur le marché politique, c'est parce que cela leur est plus profitable que sur un autre marché. Il faut par ailleurs toujours garder à l'esprit que les homme politiques ne sont pas incités à servir l'intérêt général mais seulement les intérêts particuliers des électeurs qui ont le plus de poids.

Présupposition naïve que le monde actuel est parfaitement libre.

Le système agricole est ultra-réglementé, avec des subventions, des quotas, des directives sur quoi produire, comment le produire, des prix planchers, l'Europe qui fait des stocks pour réguler les prix, subventionne les exportations.

Bref, les prix actuels ne veulent strictement rien dire de l'offre et de la demande.

Etant issue d'une famille d'éleveur et travaillant dans une laiterie, il y a longtemps que je m'intéresse aux problèmes des exploitants agricoles. Pour moi, le(s) problème(s) ne date(nt) pas d'hier.

En fait depuis la mise place de la PAC dans les années 60, les prix du marché sont contrôlés par l'Europe, grâce à ce que l'on appelle l'intervention.

Pour ce qui est du lait, l'intervention se faisait au niveau du beurre et de la poudre de lait écrémé. L'Europe fixait un prix plancher, à partir duquel elle se mettait à acheter, pour stocker, le beurre et la poudre. Théoriquement, lorsque les prix remontaient, l'Europe revendait ses stocks afin que les cours ne montent pas trop haut.

Ce que nos chères politiques avaient oubliés, c'est qu'en maintenant un prix plancher, il n'y a rien de plus facile, pour des banques de prêter de l'argent aux exploitants (étant donné que par la régulation du marché, les prix de ventes sont assurés). Conséquence direct : augmentation de l'offre sans rapport avec la demande (et avec un prix minimum).

Début des année 80, le système est au bord de l'explosion, c'est la mise en place des quotas qui devaient être provisoires…

Le gros problème de ce système (quotas), c'est que seul ceux qui produisent peuvent produire, vu la France est le premier producteur de lait d'Europe, on comprend pourquoi, elle a soutenu longtemps ce système… Mais d'autre pays ne pensent pas forcément pareille…

Depuis quelques années, on a l'impression que l'Europe voudrait sortir de la régulation et la laisser au marché. Ce qui, je pense, est une bonne chose.

Mais çà ne peut pas se faire sans qu'il y ai des clashs. Cela fait 50 ans, que l'on régule, les activités agricoles.

intéressant.

J'ai cherché des documents expliquant le "marché" européen du lait, si on peut appeler cela un marché justement vu les strates de règlementations, et je ne trouve pas grand chose.

Il m'avait semblé que ces 2-3 dernières années, le prix du lait avait bcp monté, et que la baisse actuelle ne serait qu'un retour au prix d'avant la hausse.

Est-ce vrai ? Si oui, pq les agriculteurs gueulent ?

Où puis-je trouver des stats sur le prix du lait ?

Je n'y comprends pas grand chose à toutes les règlementations sur ce marché, et ce sont pas les journalistes du JT qui vont m'expliquer quelque chose là dessus.

Posté
Bref, les prix actuels ne veulent strictement rien dire de l'offre et de la demande.

Complètement d'accord.

J'essaie souvent de convaincre certains exploitants des méfait de l'économie régulée, mais j'ai souvent du mal. Certains disent simplement qu'il veulent vivre du travail qu'ils font… En fait, produire oui, pour qui: ils s'en foutent, s'adapter à la demande:c'est pas leur problème.

Ensuite, ils me disent que c'est comme si on me baissait mon salaire…tatitata

Ceux à quoi je réponds : Quand on a pas besoin de lait le prix baisse, quand on a plus besoin d'un salarié, on le vire.

Posté
Il m'avait semblé que ces 2-3 dernières années, le prix du lait avait bcp monté, et que la baisse actuelle ne serait qu'un retour au prix d'avant la hausse.

Est-ce vrai ? Si oui, pq les agriculteurs gueulent ?

La hausse avait une double cause : le prix de la poudre et du beurre sur le marché mondial et le lobying des syndicats agricoles.

Ces derniers ont en fait sorti de leur chapeau un <<vrai prix>> du lait. Les producteurs de lait, étant les propriétaires des coopératives laitières, ont imposées les augmentations du lait en 2007. Les laiteries privés ont dû s'aligner, sous peine de ne plus trouver de lait.

Le prix sur les marché mondiaux étant à la hausse, l'Europe a lâché du leste sur sa régulation. Sauf que le marché mondiale s'est retourné, et donc les laiteries ont dilapider toute leur trésorerie jusqu'à la fin de l'année 2008, pour continué à payer le lait.

Et là, certaines au bord de la faillite ont dû se résoudre à baisser le prix d'achat aux producteurs.

Sauf qu'entre temps, les producteurs bercés par les fantasmes des syndicats, ont crû que le lait resterait payé assez chère 300€/1000L.

Les aliments pour le bétail avaient augmentés (à cause du prix des céréales), mais vu que le prix du lait avait suivi, certains ont continué à s'endetter comme des cons. Conséquences: leur remboursement de prêt est calculé pour 300 voir 290 €/1000L, mais à 220€/1000L……………problème.

Evidemment, comme d'hab c'est pas de leur faute…

Posté

Le vrai prix du lait au client final, c'est pas le coût de production + conditionnement + distribution ?

L'Europe a subventionné après la guerre pour augmenter la capacité de production.

Avant on avait des exploitations rurales de petite taille qui vendaient directement au particulier leurs fabrications artisanales.

Aujourd'hui on a des exploitations agricoles industrielles qui produisent beaucoup de lait pour un petit prix.

Elles sont couplées à des laiteries industrielles qui mettent le lait en boite et exploitent et revendent les sous-produits.

Le but est donc atteint, mais on se retrouve avec un appareil de production très peu adaptable aux variations de la demande.

C'est un peu comme pour l'industrie automobile.

Quand il y a moins de demande, l'industriel perd de l'argent parce qu'il n'arrive plus à rembourser les dettes énormes correspondant aux investissements réalisés pour produire en plus grande quantité.

Toujours produire plus ce n'est pas bien difficile avec le progrès et l'aide des banques, mais s'adapter pour produire moins, c'est moins évident dans le système actuel.

Posté
Le but est donc atteint, mais on se retrouve avec un appareil de production très peu adaptable aux variations de la demande.

Les subventions et manipulations de cours par les interventions étatiques ont tout fait pour.

C'est un peu comme pour l'industrie automobile.

Mêmes causes, mêmes effets.

Toujours produire plus ce n'est pas bien difficile avec le progrès et l'aide des banques, mais s'adapter pour produire moins, c'est moins évident dans le système actuel.

C'est pourquoi les subventions et les incitations étatiques sont particulièrement néfastes. Elles troublent la vision qu'ont les industriels du marché réel.

Posté

les producteurs "rembourseront moins de 500 millions d'euros"

la Commission européenne a demandé à la France de récupérer les aides publiques versées pendant dix ans, de 1992 à 2002, à ses producteurs de fruits et légumes, estimant qu'elles avaient faussé la concurrence dans l'UE.

http://www.lemonde.fr/politique/article/20…140_823448.html

Vers la fin de la PAC ?

Enfin, l'idée est bonne : on vous allaite et dans 15 ans on vous assèche.

edit : j'ai pris ce fil pour ne pas en créer un autre (je suis trop timide) parce que c'est presque le même sujet.

Posté
Si c'est le cas une armée de Pac-Men va fondre sur Bruxelles.

050614_pacman_vmed_1p.widec.jpg

Le PAC-men se nourrit de subventions, mais doit pour cela errer dans un labyrinthe de Bruxelles gardé par les horribles têtes à quatre pattes libre-échangiste, pour conserver son tas de fruits fluorescents en bas à droite hors de portée de la concurrence (d'où le fameux 'manger cinq fruits ou légumes par jour').

Des aventures palpitantes.

Posté

Putain, il n'y aurait pas quelqu'un de doué qui pourrait nous faire une petit animation flash avec Bové et d'autres parasites à subvention en PacMan?

Tu mets ça sur Youtube, succès assuré.

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