Apollon Posté 21 août 2009 Signaler Posté 21 août 2009 La poursuite de l'intérêt individuel c'est l'égoïsme. Je n'ai pas parlé d'éloge, mais de l'égoïsme comme un moteur, l'autre étant la main invisible. Dans la théorie de Smith, la poursuite des passions égoïstes contribue, grâce aux lois providentielles du marché, à l'harmonie sociale (ça devrait te plaire, on est en pleine théodicée), au sens d'une interdépendance qui conduit finalement au renforcement des liens par augmentation des sentiments sympathiques - le tout améliorant l'utilité sociale. Ce n'est pas vraiment de l'altruisme, mais plutôt globalement philanthropique. La main invisible étant finalement une force sociale plus qu'économique. égoïsme (tlfi): Attitude ou conduite de celui qui, le plus souvent consciemment, ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d'autrui. La poursuite de l'intérêt individuel ne se réduit pas à de l'égoïsme. D'abord parce qu'il peut viser des fins altruistes et d'autre part - et surtout - parce que la plupart des fins ne sont ni égoïstes ni altruistes. Les passions c'est encore autre chose. La main invisible, c'est l'ordonnancement spontané de la société par des individus qui accomplissent leurs fins dans un certain cadre institutionnel, ce n'est pas la poursuite des passions, dont l'éclat justifie la négation des règles et le respect d'autrui.
free jazz Posté 21 août 2009 Signaler Posté 21 août 2009 égoïsme (tlfi): Attitude ou conduite de celui qui, le plus souvent consciemment, ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d'autrui.La poursuite de l'intérêt individuel ne se réduit pas à de l'égoïsme. D'abord parce qu'il peut viser des fins altruistes et d'autre part - et surtout - parce que la plupart des fins ne sont ni égoïstes ni altruistes. Les passions c'est encore autre chose. La main invisible, c'est l'ordonnancement spontané de la société par des individus qui accomplissent leurs fins dans un certain cadre institutionnel, ce n'est pas la poursuite des passions, dont l'éclat justifie la négation des règles et le respect d'autrui. L'égoïsme est évidemment une passion, puisque c'est une forme de l'amour de soi dérivée de l'instinct de conservation. Pour Smith, peu importe qu'elle soit illusoire, ce qui compte c'est que les gouvernements laissent les individus suivre leurs penchants égoïstes, car ils finissent par augmenter le bien-être de tous, à savoir l'utilité naturelle - du point de vue de l'harmonie providentielle du marché. Du moins tant que ces passions restent assez modérées pour ne pas commettre d'injustice - ce qui est normalement le cas si l'on veut conserver sa réputation. Selon Smith, cette passion individuellement malveillante devient bénéfique au plan social par l'action de la main invisible, car l'interdépendance des égoïsmes (découlant de la division du travail) développe la réciprocité, puis la sympathie, ou ce que les grecs appelaient l'amitié en tant que vertu politique. Si bien que les égoïsmes particuliers laissent place à un sentiment de bienveillance, un principe moral fixant une finalité sociale (utilité) aux passions individuelles qui fait bien de Smith le premier utilitariste. L'homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à leur intérêt personnel et s'il leur persuade que leur propre avantage leur commande de faire ce qu'il souhaite d'eux. C'est ce que fait celui qui propose à un autre un marché quelconque; le sens de sa proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous sont si nécessaires, s'obtient de cette façon. Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme; et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage.A. Smith, Richesse des Nations , II, Du principe qui donne lieu à la division du travail Pour aller plus loin sur le lien entre moralité et utilité : http://www.philopsis.fr/IMG/pdf_morale_smith_dutrait.pdf http://frmahieu.neuf.fr/Hpesmith.htm
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 +1L'article présenté par Hidalgo transpire une lecture de deuxième main de la théorie smithienne. C'est plus que de la transpiration. Je cite: L’interprétation qu’on en donne ordinairement est que, […] C'est donc l'interprétation de la main invisible, et non la théorie d'Alan Smith elle-même, qui est en cause dans l'article. En fait, l'auteur critique certaines théories panglossiennes du libéralisme béat, hélas bien présentes sur lib.org. Il n'y a qu'à voir avec quel enthousiasme enfantin on s'est précipité pour éreinter cet article, avec des arguments chronologiques du plus haut comique.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Bah, Rincevent dirait qu'il fait nuit à minuit, que tu prendrais le parti contraire. En prétendant que Smith précédait Darwin de "plus d'un siècle", Rincevent a prétendu qu'il faisait nuit à midi. On mettra cela sur le compte d'une éclipse de la raison. C'est justement là que l'argumentation de Delecretaz est bidon en faisant dire à Smith et à Darwin beaucoup plus que ce qu'ils ont écrit et professé et en établisant une pseudo parenté entre des positions caricaturales qu'ils n'ont jamais défendues. Pour commencer, dans l'oeuvre de Smith, la "main invisible" est décrite de manière plutôt anecdotique et surtout il faut se lever tôt pour montrer que Smith veut décrire un "ordre naturel sans Dieu". […] Cette critique tombe à plat puisque c'est l'interprétation la plus courante de cette métaphore de "la main invisible", effectivement mineure dans l'oeuvre de Smith (c'est bien le seul point sur lequel je puis te donner raison), que critique Delecretaz. Lisez l'article, crénom de Dieu.
Randian shithead Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 C'est donc l'interprétation de la main invisible, et non la théorie d'Alan Smith elle-même, qui est en cause dans l'article. En fait, l'auteur critique certaines théories panglossiennes du libéralisme béat, hélas bien présentes sur lib.org. Il n'y a qu'à voir avec quel enthousiasme enfantin on s'est précipité pour éreinter cet article, avec des arguments chronologiques du plus haut comique. Merveilleux, une preuve récurrente : cet article devrait être pris au sérieux parce que le fait qu'il n'ait pas été pris au sérieux prouve sa pertinence. Soyons sérieux !
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Merveilleux, une preuve récurrente : cet article devrait être pris au sérieux parce que le fait qu'il n'ait pas été pris au sérieux prouve sa pertinence.Soyons sérieux ! L'article a été critiqué par un petit groupe de rigolos qui ne savent pas bien de quoi ils parlent. Il n'y a donc aucune auto-référence dans mon contre-argument.
Randian shithead Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 En prétendant que Smith précédait Darwin de "plus d'un siècle", Rincevent a prétendu qu'il faisait nuit à midi. On mettra cela sur le compte d'une éclipse de la raison. Oui, 83 ans, et pas plus d'un siècle, m'enfin après avoir dit ca : Darwin a élaboré sa théorie dans les années 1830. Smith aurait donc établi la sienne à l'âge tendre de 7 ans? Je savais les libéraux précoces mais tout de même…. et ça : Même en jouant sur les dates, tu démontres que l'assertion de Rincevent est grossièrement fausse. Et il n'y aurait donc pas de relation de cousinage possible entre théories scientifiques eloignées de seulement 60 ans? Grotesque. Tu es très mal placé pour donner des leçons de calcul. Tu veux parler de l'article, parlons-en : Il est significatif que la situation économique actuelle soit simultanément celle du marché mondial, champ d’action par excellence de la main invisible, et celle des faillites et escroqueries les plus fabuleuses de tous les temps. Parler d’«ordre mondial» relève de l’aveuglement et de l’irresponsabilité. Étant donné que c'est le seul exemple un peu concret qui ne parle pas dans le flou, je suis sûr que tu vas pouvoir m'expliquer en quoi cette phrase n'est pas d'un vide populiste total. Le reste étant un ramassis de poncifs entendus mille fois - ni vrais ni faux, juste vagues et sans intérêt - je ne vois même pas pourquoi on en discuterait.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Oui, 83 ans, et pas plus d'un siècle, m'enfin après avoir dit ca :et ça : Tu es très mal placé pour donner des leçons de calcul. Qu'est-ce qui est faux dans ce que j'ai écrit? Darwin a effectivement élaboré et fait connaître sa théorie dans les années 1830, soit environ 60 ans après Smith. Sur le cousinage du darwinisme et des idées d'Adam Smith, on pourra lire: http://adamsmithslostlegacy.com/2008/12/ad…les-darwin.html Tu veux parler de l'article, parlons-en :Étant donné que c'est le seul exemple un peu concret qui ne parle pas dans le flou, je suis sûr que tu vas pouvoir m'expliquer en quoi cette phrase n'est pas d'un vide populiste total. Mouais, ça se discute. Il est vrai que cette phrase n'est pas terrible de précision cependant elle contient une référence implicite à l'affaire Madoff, un type encensé il y a peu par certains zélateurs des marchés financiers. Il serait peut-être bon de reconnaître que certains "libéraux", reflets dans le miroir des semi-keynésiens dont j'avais déjà parlé, sont partisans du libre-marché tant que les milliards coulent à flots mais vont tendre leur sébille à l'état quand les choses tournent mal. Ca vous éclaterait la gueule de reconnaître que vous avez tort sur certains de vos arguments à deux balles et d'essayer de remonter le niveau en fournissant une critique raisonnable de cet article?
Invité jabial Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Les arguments définitifs ont déjà été présentés. S'ils ne plaisent pas au représentant officiel de l'alterlibéralisme sétémieuavant, on s'en fout complètement.
Rincevent Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 C'est donc l'interprétation de la main invisible, et non la théorie d'Alan Smith elle-même, qui est en cause dans l'article. Tu regardes trop de foot. Darwin a effectivement élaboré et fait connaître sa théorie dans les années 1830, soit environ 60 ans après Smith. Il l'a élaboré sur plusieurs décennies, le temps de la confirmer, d'en "boucher les trous" et de se faire une réputation et un réseau de soutiens. A posteriori, c'était d'ailleurs assez finement joué. Cette théorie, il ne l'a pas rendue publique (la correspondance privée ne compte donc pas, par définition) avant la publication de L'Origine des Espèces, en 1859 ; ou, si l'on veut pinailler, avant la présentation de son article de 1858 devant la Société Linnéenne de Londres.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Les arguments définitifs ont déjà été présentés. […] Comme le fait que la théorie d'Adam Smith a été élaborée plus d'un siècle avant celle de Darwin? Laissez-moi rire, bande d'ignorants.
Randian shithead Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Comme le fait que la théorie d'Adam Smith a été élaborée plus d'un siècle avant celle de Darwin? Laissez-moi rire, bande d'ignorants. Cette bonne humeur fait plaisir à voir. Allez, rien que pour le plaisir, je m'en remet un petit coup : Darwin a élaboré sa théorie dans les années 1830. Smith aurait donc établi la sienne à l'âge tendre de 7 ans? Je savais les libéraux précoces mais tout de même…. Dommage je n'arrive pas à retrouver le passage de DLL où Hayek se fout de la gueule de ceux qui inversent l'ordre de parenté des idées Darwiniennes et de celles sur l'évolution sociale. C'est marrant sinon ce 2P2M : Darwin a élaboré sa théorie avant de publier, par contre Smith, POUF, c'est apparu d'un coup avec le bouquin. Sachant que les idées de Smith ont 70 ans de plus que lui, ça fait comme un manque quoi.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Cette bonne humeur fait plaisir à voir. Allez, rien que pour le plaisir, je m'en remet un petit coup :Dommage je n'arrive pas à retrouver le passage de DLL où Hayek se fout de la gueule de ceux qui inversent l'ordre de parenté des idées Darwiniennes et de celles sur l'évolution sociale. Delacrétaz parle de cousinage et pas de parenté, mais vous n'en êtes pas à une approximation chronologique près, n'est-ce pas? C'est marrant sinon ce 2P2M : Darwin a élaboré sa théorie avant de publier, par contre Smith, POUF, c'est apparu d'un coup avec le bouquin.Sachant que les idées de Smith ont 70 ans de plus que lui, ça fait comme un manque quoi. Je vois que, comme tout groupe d'ados en maraude, vous n'aimez pas trop qu'on vous attrape par les oreilles. Mais la réalité est là: même en prenant les dates de publication annoncées, l'argument "définitif" reste doublement faux.
DiabloSwing Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toute façon ça change quoi 30 ou 40 ans d'écart (à part pour les diptères) ?
neuneu2k Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toute façon ça change quoi 30 ou 40 ans d'écart (à part pour les diptères) ? +1, mais visiblement, les diptères, c'est pas leur jour de repos…
Ash Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Surtout que c'est le seul d'avancé. Et pourtant il y a de quoi faire. Que ce soit un profane ou l'auteur même de l'article qui tombe sur ce fil, il en conclut automatiquement que nous sommes une bande de cons sectaires. Sauf les alterlibéraux comme SCM.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toute façon ça change quoi 30 ou 40 ans d'écart (à part pour les diptères) ? Mais ça change tout. Car la "main invisible", que ça nous plaise ou non, est considérée comme l'une des étapes majeures du libéralisme, supposée avoir donné naissance à presque tout le libéralisme économique moderne. Se planter dans sa chronologie sur un fait de cette importance est un signe certain d'erreur. En outre, rien dans le texte cité ne permet de dire, comme certains (je pense en particulier à Randian Shitead) l'annoncent ici, que Delacrétaz s'est planté en considérant la théorie d'Adam Smith comme descendant de celle de Darwin. Etre incapable de lire un texte sans faire d'aussi grossières erreurs d'interprétation n'est pas très glorieux.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Surtout que c'est le seul d'avancé. Et pourtant il y a de quoi faire.Que ce soit une profane ou l'auteur même de l'article qui tombe sur ce fil, il en conclue automatiquement que nous sommes une bande de cons sectaires. […] Voilà, exactement.
Pandi Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toutes façons, résumer la théorie darwinienne à la lutte de tous contre tous est déjà la preuve d'une mauvaise compréhension. Face à la pression sélective, c'est la diversité qui est le meilleur atout, afin que parmis les multiples réponses élaborées, l'une puisse fonctionner.
Ash Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Petit test : De toutes façons, résumer la théorie Smithienne à la lutte de tous contre tous est déjà la preuve d'une mauvaise compréhension. Face à la pression sélective, c'est la diversité qui est le meilleur atout, afin que parmis les multiples réponses élaborées, l'une puisse fonctionner. Ça colle !
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toutes façons, résumer la théorie darwinienne à la lutte de tous contre tous est déjà la preuve d'une mauvaise compréhension. Face à la pression sélective, c'est la diversité qui est le meilleur atout, afin que parmis les multiples réponses élaborées, l'une puisse fonctionner. Tu as raison de corriger ce raccourci, mais ce n'est pas là un point majeur de l'article. Ce qui est intéressant dans cet article, c'est qu'il énonce une idée que j'avais déjà lue ici, sous la plume de Lucilio il me semble, selon laquelle le droit doit s'inspirer des moeurs honnêtes en vigueur. On comprend donc que les objectivistes et les progressistes s'insurgent, puisque cela va à l'encontre de leur credo selon lequel tout doit être permis du moment que ça se passe entre adultes cons s'entend. Appliquons cette idée à la finance. On constate que certaines pratiques actuelles et récentes, comme la titrisation, sont en fait des échanges sur des valeurs à peu près indéfinies. Il s'agit bien de titres de propriété, mais sur quoi? Lorsque les banques qui émettent ces titres vont ensuite ponctionner le budget de l'état, il est certain qu'il y a volonté d'entourlouper l'acheteur contribuable, qui paie une première fois le titre puis une seconde fois sous la forme d'impôts supplémentaires pour en maintenir le cours. L'autre volet de l'article est que la "contrainte étatique ne marche pas" (pour ma part, cette syntaxe approximative serait bien la seule critique que je ferais au texte) parce qu'elle engendre l'accroissement simultané des lois et de l'individualisme sous la pression des appétits égoïstes. C'est effectivement une vision de l'inefficacité étatique dont on comprend qu'elle ne plaise pas à certains ici.
Apollon Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 L'homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à leur intérêt personnel et s'il leur persuade que leur propre avantage leur commande de faire ce qu'il souhaite d'eux. C'est ce que fait celui qui propose à un autre un marché quelconque; le sens de sa proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous sont si nécessaires, s'obtient de cette façon. Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme; et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage. A. Smith, Richesse des Nations , II, Du principe qui donne lieu à la division du travail Rigolons un bon coup en allant voir la vo : man has almost constant occasion for the help of his brethren, and it is in vain for him to expect it from their benevolence only. He will be more likely to prevail if he can interest their self-love in his favour, and show them that it is for their own advantage to do for him what he requires of them. Whoever offers to another a bargain of any kind, proposes to do this. Give me that which I want, and you shall have this which you want, is the meaning of every such offer; and it is in this manner that we obtain from one another the far greater part of those good offices which we stand in need of. It is not from the benevolence of the butcher, the brewer, or the baker that we expect our dinner, but from their regard to their own interest. We address ourselves, not to their humanity but to their self-love, and never talk to them of our own necessities but of their advantages. Exit l'égoïsme. ne me remercie pas.
Johnnieboy Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Mais ça change tout. Car la "main invisible", que ça nous plaise ou non, est considérée comme l'une des étapes majeures du libéralisme, supposée avoir donné naissance à presque tout le libéralisme économique moderne. Se planter dans sa chronologie sur un fait de cette importance est un signe certain d'erreur.En outre, rien dans le texte cité ne permet de dire, comme certains (je pense en particulier à Randian Shitead) l'annoncent ici, que Delacrétaz s'est planté en considérant la théorie d'Adam Smith comme descendant de celle de Darwin. Etre incapable de lire un texte sans faire d'aussi grossières erreurs d'interprétation n'est pas très glorieux. Je pense aussi, à la relecture du passage de DLL de Hayek sur Le développement de l'optique évolutionniste que ce Delacrétaz se trompe dans les grandes largeurs. Arrêtons de parler de Smith un instant et remontons un tout petit peu dans le temps. Tout d'abord, Bernard Mandeville a, à travers sa fable, et de façon bien plus insistante que Smith, écrit sur la "vertus des vices privés créant le bien public". Se référer à http://en.wikipedia.org/wiki/The_Fable_of_the_Bees#Economic_views L'importance de la "main invisible" en parait d'autant plus mince. Ensuite, David Hume, par sa méthode expérimentale et par induction, a inspiré en partie la théorie évolutionniste darwinienne qui fait de ses deux outils la base pour connaître l'origine des espèces (arrêtez-moi tout de suite si je dis des conneries hein, je n'ai jamais lu de Darwin que des vulgarisations ) D'ailleurs, David Hume aurait fortement influencé Erasmus Darwin qui lui-même aurait été une des influences majeures de son petit-fils, Charles, à travers Zoonomia. Passages de From the Greeks to Darwin : [à propos d'Erasmus Darwin] His general philosophy of Nature, as under the opera- tion of natural laws rather than of the supernatural, he himself in the Zoonomia attributes to David Hume. During these two progressive centuries there were three classes of writers who contributed more or less directly to the foundations of modern Evolution, before its open exposition by Buffon. First, the NATURALISTS, among whom few speculative questions were in vogue, were nevertheless really building up the future materials of thought. Second,the SPECULATIVE EVOLUTIONISTS, who gave a free rein to thoroughly unsound ideas upon the origin of species and preserved many of the early Greek notions. Finally, there were the great NATURAL PHILOSOPHERS, such as Bacon, Descartes, Leibnitz, Hume, ending with the later German school, Kant, Lessing, Herder, and Schelling. It is a very striking fact, that the basis of our modern methods of studying the Evolution prob lem was established not by the early naturalists nor by the speculative writers, but by the Philos- ophers. They alone were upon the main track of modern thought. It is evident that they were groping in the dark for a working theory of the Evolution of life, and it is remarkable that they clearly perceived from the outset that the point to which observation should be directed was not the past but the present mutability of species, and further, that this mutability was simply the varia- tion of individuals on an extended scale. A présent, un passage Darwin and Modern Science sur la filiation de Darwin : In accentuating the struggle for life Darwin stands as a characteristicallyEnglish thinker: he continues a train of ideas which Hobbes and Malthus had already begun. Moreover in his critical views as to the conception of species he had English forerunners; in the middle ages Occam and Duns Scotus, in the eighteenth century Berkeley and Hume. In his moral philosophy, as we shall see later, he is an adherent of the school which is represented by Hutcheson, Hume and Adam Smith. Because he is no philosopher in the stricter sense of the term, it is of great interest to see that his attitude of mind is that of the great thinkers of his nation. Bref, il me paraît maintenant évident, comme l'a écrit Hayek, que si Darwin a pu formé sa théorie de l'évolution, c'est grâce à certains penseurs comme Smith ou Hume qui avaient balisé le terrain pour lui plusieurs dizaines d'années auparavant. Je tiens à ajouter qu'Hayek se moque seulement des partisans du "darwinisme social" et ne renie à aucun moment la filiation sciences sociales/biologie. Pour Hayek, le "darwinisme social" ne devrait se concentrer que sur l'apparition, la transmission et l'évolution des institutions, des coutumes et surtout pas sur la sélection des individus. @Randian Shithead : si tu as l'édition PUF de DLL, c'est à la page 95. Je n'ai fait que paraphraser ou citer.
Randian shithead Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Ce qui est intéressant dans cet article, c'est qu'il énonce une idée que j'avais déjà lue ici, sous la plume de Lucilio il me semble, selon laquelle le droit doit s'inspirer des moeurs honnêtes en vigueur. On comprend donc que les objectivistes et les progressistes s'insurgent, puisque cela va à l'encontre de leur credo selon lequel tout doit être permis du moment que ça se passe entre adultes cons s'entend. On a pas tous la chance d'avoir saisi que le libéralisme "bien compris" s'oppose au libre-échange aussi hein. Appliquons cette idée à la finance. On constate que certaines pratiques actuelles et récentes, comme la titrisation, sont en fait des échanges sur des valeurs à peu près indéfinies. Il s'agit bien de titres de propriété, mais sur quoi? Lorsque les banques qui émettent ces titres vont ensuite ponctionner le budget de l'état, il est certain qu'il y a volonté d'entourlouper l'acheteur contribuable, qui paie une première fois le titre puis une seconde fois sous la forme d'impôts supplémentaires pour en maintenir le cours. Le rapport avec les mœurs siouplait ? La titrisation c'est pour piquer l'argent du pauvre contribuable hein ? Et je suppose que le produits financiers existent uniquement pour contourner les règlements aussi, n'est-ce pas ? Pour le coup, ca me fait penser à une remarque de Leepose parfaitement pertinente : cette discussion effrénée me fait réaliser a quel point, on peut s'exiter pour rien quand le sujet est confus et qu'on en a une connaissance approximative, et vis versa, a quel point les sujets deviennent terre a terre, voire inintéressant, une fois qu'on les a compris. Faudrait interdire l'usure aussi, après tout c'est très immoral de faire de l'argent avec de l'argent.
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 On a pas tous la chance d'avoir saisi que le libéralisme "bien compris" s'oppose au libre-échange aussi hein. A moins que tu substanties cette affirmation, je la considèrerai comme une nouvelle erreur d'interprétation. Le rapport avec les mœurs siouplait ? Le banquier honnête a à coeur, non pas de refiler ses pertes aux autres en vendant des trucs imbittables et en puisant dans les caisses de l'état pour éviter la banqueroute mais de gagner de l'argent en rendant un véritable service. La titrisation c'est pour piquer l'argent du pauvre contribuable hein ? Et je suppose que le produits financiers existent uniquement pour contourner les règlements aussi, n'est-ce pas ? […] Je ne vois pas la connexion logique entre les deux phrases. C'est du leepose ou du français?
Invité Arn0 Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 Bref, il me paraît maintenant évident, comme l'a écrit Hayek, que si Darwin a pu formé sa théorie de l'évolution, c'est grâce à certains penseurs comme Smith ou Hume qui avaient balisé le terrain pour lui plusieurs dizaines d'années auparavant. L'économiste qui a le plus influencé Darwin c'est surtout Malthus.
Apollon Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 L'économiste qui à le plus influencé Darwin c'est surtout Malthus. Exact.
Nick de Cusa Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 De toutes façons, résumer la théorie darwinienne à la lutte de tous contre tous est déjà la preuve d'une mauvaise compréhension. Face à la pression sélective, c'est la diversité qui est le meilleur atout, afin que parmis les multiples réponses élaborées, l'une puisse fonctionner. C'est très survie de l'espèce comme vision, ça, quand même. Les individus sans descendance, la diversité, elle leur fait une belle jambe.
Pandi Posté 22 août 2009 Signaler Posté 22 août 2009 C'est très survie de l'espèce comme vision, ça, quand même.Les individus sans descendance, la diversité, elle leur fait une belle jambe. Bah, la théorie darwinienne parle bien de l'évolution des espèces, non? Mais l'évolutionnisme garde aussi son attrait au niveau individuel. Ce qui fait la force d'un individu, c'est la diversité des solutions qu'il est capable de produire.
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