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L'Immonde assure la couverture médiatique de la "décroissance"


Serge

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Posté
"La crise relance le thème de la décroissance"

Jusqu'alors cantonnées à des économistes en marge ou d'écologistes radicaux, les théories des décroissants (remise en cause de l'accumulation matérielle comme source d'épanouissement et de la croissance économique à tout prix) progressent. Des Verts à la gauche radicale, elles font des adeptes.

Il y a deux ans à peine, la thématique effrayait. Parler de sobriété économique était synonyme de limitation du progrès, un nouveau jansénisme triste. On raillait ceux qui voulaient revenir à la bougie comme on avait moqué les premiers écologistes et leur lait de brebis bio. Même les Verts se méfiaient du mot, le jugeant trop "raide". A l'automne 2006, Yves Cochet, alors candidat à la candidature pour la présidentielle, avait perdu la primaire interne ; son discours ouvertement décroissant avait fait peur à ses camarades.

Depuis, la crise a sévi, la récession est là. La critique d'un système économique fondé sur la seule croissance des biens et de la consommation est générale. L'opinion n'y croit plus et d'aucuns découvrent la théorie de la tempérance. Selon un sondage IFOP-Sud-Ouest (réalisé les 8 et 9 octobre auprès de 955 personnes), 27 % des Français se disent "prêts à changer en profondeur leur mode de vie et à restreindre leur consommation de manière significative". 53 %, en revanche, concèdent n'être prêts qu'à "des efforts limités".

"On sent la montée en puissance de comportements écocitoyens et d'une consommation plus sobre mais ce n'est pas encore la décroissance", tempère Jérome Fourquet, directeur de l'IFOP. "Plutôt que de décroissance, il s'agit d'une autre croissance. Les Français ont envie d'un mode de consommation en harmonie entre ce qu'ils estiment bénéfique pour la société et ce dont ils ont besoin", complète Jean-Daniel Lévy, directeur de CSA-opinions. Le succès des Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP, un réseau d'achat du producteur au consommateur) le confirme.

Les Verts l'ont compris mais essaient de présenter leur projet décroissant sans endosser les habits de Cassandre. Ils prônent désormais une "décroissance sélective et équitable" pour "diminuer l'empreinte écologique et améliorer le niveau de vie pour le plus grand nombre", selon les termes de Pascal Canfin, député européen. "La décroissance du PIB, avec la crise, on y est et cela va continuer. Il faut un projet plus sobre, plus délocalisé et plus démocratique", plaide M. Cochet. Pour lui, cela passe par des jardins partagés, des énergies écologistes de proximité, de l'achat "local" ou la limitation drastique de la vitesse sur autoroutes. Voire, la limitation des naissances…

"ÇA BOUGE"

Les autres partis politiques ont plus de mal à interroger leur doxa héritée du siècle du progrès et de la croyance dans l'inépuisable "croissance des forces productives" comme horizon humain. La droite préfère parler de "croissance verte", slogan repris par Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie.

A gauche, on interroge plus profondément le modèle. Les think tanks s'y mettent. Terra Nova a ouvert un cycle de séminaires sur le sujet et la Fondation Jean-Jaurès un groupe de travail. La gauche politique tâtonne encore mais amorce sa mue.

Le PS avance ainsi son concept de "croissance sélective", selon les termes de Martine Aubry. "Les plus durs continuent à penser que sans croissance il n'y a pas de redistribution possible. Mais , même si les idées ne sont pas fixées, on commence à le remettre en cause ", note Christophe Caresche, député de Paris et fondateur du Pôle écologique au PS. Comment prôner la croissance des "biens essentiels" mais inciter à la décroissance des "biens superflus", s'interroge la direction.

L'interrogation est la même à Attac où les avis ne sont pas encore tranchés. "On a besoin d'une baisse de la consommation matérielle et énergétique, mais il faut encore développer des secteurs comme l'éducation ou la santé, sinon c'en est fini d'espérer gommer les inégalités sociales", prévient Aurélie Trouvé, présidente de l'association.

Au Parti de gauche, des décroissants ont adhéré, comme la députée de Paris, Martine Billard, et le politologue Paul Ariès. "Ils ont compris qu'on ne pouvait avoir une croissance infinie", assure Mme Billard. Les réticences sont plus grandes au PCF, où, comme l'explique son porte-parole Patrice Bessac, on est "pour la décroissance des activités inutiles et polluantes"… à l'exception du nucléaire.

Et la priorité reste, comme à l'extrême gauche, la question du pouvoir d'achat. Les Verts, eux, n'ont plus cette pudeur : "Notre univers mental doit changer. On n'y arrivera pas avec des petites réformes mais avec la reconversion complète de notre économie", martèle M. Cochet. Sylvia Zappi

(badurl) http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/14/la-crise-relance-le-theme-de-la-decroissance_1267188_3224.html#ens_id=1260837&xtor=AL-32280151] (badurl)

"A l'extrême droite aussi, on refuse les "dérives productivistes et mercantiles": (badurl) "http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/14/a-l-extreme-droite-aussi-on-refuse-les-derives-productivistes-et-mercantiles_1267189_3224.html#ens_id=1260837" (badurl)

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"Jusqu'alors cantonnées à des économistes en marge ou d'écologistes radicaux, les théories des décroissants (remise en cause de l'accumulation matérielle comme source d'épanouissement et de la croissance économique à tout prix)"

Fausse synonymie entre croissance économique et accumulation de biens matériels. Premier point, et fondamental: il est stupéfiant de voir à la fois les apologètes de la "decroissance" et les journalistes "savants" tomber dans une confusion mentale aussi élémentaire.

"Plutôt que de décroissance, il s'agit d'une autre croissance. Les Français ont envie d'un mode de consommation en harmonie entre ce qu'ils estiment bénéfique pour la société et ce dont ils ont besoin", complète Jean-Daniel Lévy, directeur de CSA-opinions.

Peut-être vrai… Mais, au lieu d'écouter ce que pense Mr Lévy sur les envies des français, ne serait-ce pas plus simple de laisser ces braves français exprimer directement leurs envies ? Au travers de leurs achats, ils sauront mieux que quiconque exprimer leurs préférences, ainsi que l'intensité de chacun de leurs désirs.

Ce deuxième aspect est, en fait, le réel noeud d'opposition entre libéraux et… les autres. Le discours libéral n'a pas à dire à priori que les éoliennes sont désirables et le nucléaire non (ou l'inverse). Il doit simplement rappeler que "les préférences des français" n'est que le résultat moyen de millions de choix individuels. Il faut donc que ces choix individuels pré-existent et qu'ils soient réellement non-biaisés: donc libres de toute contrainte artificielle.

Ce qui ne veut pas dire absence totale de contraintes: les limites technologiques actuelles imposent, bien entendu, des restrictions aux choix de chacun d'entre nous. Si on pouvait tout avoir, on ne parlerait plus de "choix" et la science "économique" perdrait sa principale raison d'être.

Le problème intellectuel des "étatistes" est de croire que "le choix des français" - notion abstraite par nature - puisse exister indépendamment (et préalablement!) à l'expression des choix réels des individus. Evidemment, la conséquence logique est la perpétuelle bagarre entre les différents "choix des français": le "choix des français" dans l'interprétation des Verts, des Rouges, des UMP, des PS et j'en passe.

Pour revenir:

- la "decroissance" est une stupidité. La "croissance économique" (qui peut, effectivement, se résumer à la croissance qualitative des produits et des service, sans aucune croissance quantitative) est une aspiration humaine de tous les jours: on voudrait que demain soit meilleur qu'aujourd'hui. C'est aussi simple que cela.

- dans quel sens, concrètement, trouvera-t-on ce "meilleur" (donc dans quel sens ira la "croissance économique") ? Le seul moyen de le savoir (véritablement!) serait de laisser les échanges humains (donc "le marché") évoluer sans entrave.

Hélas, en France, ce deuxième point est à peu près le seul qui fasse l'unanimité (contre lui) au sein de nôtre classe politique.

Posté

Je constate que comme d'habitude, les discours des extrêmistes de droite et de gauche se rejoignent. L'emballage est peut-être différent, mais c'est la même merde totalitaire qu'ils veulent imposer.

Posté
Je constate que comme d'habitude, les discours des extrêmistes de droite et de gauche se rejoignent. L'emballage est peut-être différent, mais c'est la même merde totalitaire qu'ils veulent imposer.

Le fait que cette m. soit dans de l'emballage soit rouge, soit vert, soit bleu-blanc-rouge, (et j'en passe…) te laisse si indifférent ? Mavais citoyen, va!

Posté
Peut-être vrai… Mais, au lieu d'écouter ce que pense Mr Lévy sur les envies des français, ne serait-ce pas plus simple de laisser ces braves français exprimer directement leurs envies ? Au travers de leurs achats, ils sauront mieux que quiconque exprimer leurs préférences, ainsi que l'intensité de chacun de leurs désirs.

Le réflexe de l'éco-contribuable : profiter de la fiscalité verte et économiser de l'argent (pour le placer, bien entendu, dans le développement durable). Mr Lévy connaît très bien les envies des Français, Môsieur.

Posté

"Jusqu'alors cantonnées à des économistes en marge ou d'écologistes radicaux, les théories des décroissants (remise en cause de l'accumulation matérielle comme source d'épanouissement et de la croissance économique à tout prix)"

Fausse synonymie entre croissance économique et accumulation de biens matériels. Premier point, et fondamental: il est stupéfiant de voir à la fois les apologètes de la "decroissance" et les journalistes "savants" tomber dans une confusion mentale aussi élémentaire.

"Plutôt que de décroissance, il s'agit d'une autre croissance. Les Français ont envie d'un mode de consommation en harmonie entre ce qu'ils estiment bénéfique pour la société et ce dont ils ont besoin", complète Jean-Daniel Lévy, directeur de CSA-opinions.

Peut-être vrai… Mais, au lieu d'écouter ce que pense Mr Lévy sur les envies des français, ne serait-ce pas plus simple de laisser ces braves français exprimer directement leurs envies ? Au travers de leurs achats, ils sauront mieux que quiconque exprimer leurs préférences, ainsi que l'intensité de chacun de leurs désirs.

Ce deuxième aspect est, en fait, le réel noeud d'opposition entre libéraux et… les autres. Le discours libéral n'a pas à dire à priori que les éoliennes sont désirables et le nucléaire non (ou l'inverse). Il doit simplement rappeler que "les préférences des français" n'est que le résultat moyen de millions de choix individuels. Il faut donc que ces choix individuels pré-existent et qu'ils soient réellement non-biaisés: donc libres de toute contrainte artificielle.

Ce qui ne veut pas dire absence totale de contraintes: les limites technologiques actuelles imposent, bien entendu, des restrictions aux choix de chacun d'entre nous. Si on pouvait tout avoir, on ne parlerait plus de "choix" et la science "économique" perdrait sa principale raison d'être.

Le problème intellectuel des "étatistes" est de croire que "le choix des français" - notion abstraite par nature - puisse exister indépendamment (et préalablement!) à l'expression des choix réels des individus. Evidemment, la conséquence logique est la perpétuelle bagarre entre les différents "choix des français": le "choix des français" dans l'interprétation des Verts, des Rouges, des UMP, des PS et j'en passe.

Pour revenir:

- la "decroissance" est une stupidité. La "croissance économique" (qui peut, effectivement, se résumer à la croissance qualitative des produits et des service, sans aucune croissance quantitative) est une aspiration humaine de tous les jours: on voudrait que demain soit meilleur qu'aujourd'hui. C'est aussi simple que cela.

- dans quel sens, concrètement, trouvera-t-on ce "meilleur" (donc dans quel sens ira la "croissance économique") ? Le seul moyen de le savoir (véritablement!) serait de laisser les échanges humains (donc "le marché") évoluer sans entrave.

Hélas, en France, ce deuxième point est à peu près le seul qui fasse l'unanimité (contre lui) au sein de nôtre classe politique.

Le postulat des libéraux est de dire qu'il n'y a ni de croissane ni décroissance, tout ça c'est du jargon issu de l'analyse macroéconomique, alors que les libéraux devraient s'attacher uniquement à l'analyse microéconomique, celle qui analyse les comportements de chaque individu et agent économique, d'une manière humble sans vouloir définir par avance quelles seront le grandes variables et les grandes courbes et tout ce qui arrivera en essayant de prévoir d'une manière scientifique.

Les libéraux ne devraient pas rentrer dans ce débat, encore une fois la croissance et la décroissance sont le résultat du comportement de millions d'individus, peu importe le résultat tant qu'une organisation n'essaie pas d'influer de manière autoritaire dans un sens comme dans l'autre. Je dirais que la seule croissance qui vaille c'est au niveau personnel, on aspire tous à vivre un peu mieux chaque jour en général, que ce soit à un niveau matériel ou spirituel, sans toutefois penser que cela apportera le bonheur et que ce sera définitif, tout ça est très relatif, chacun fait son choix.

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Le postulat des libéraux est de dire qu'il n'y a ni de croissane ni décroissance, tout ça c'est du jargon issu de l'analyse macroéconomique, alors que les libéraux devraient s'attacher uniquement à l'analyse microéconomique, celle qui analyse les comportements de chaque individu et agent économique, d'une manière humble sans vouloir définir par avance quelles seront le grandes variables et les grandes courbes et tout ce qui arrivera en essayant de prévoir d'une manière scientifique.

Les libéraux ne devraient pas rentrer dans ce débat, encore une fois la croissance et la décroissance sont le résultat du comportement de millions d'individus, peu importe le résultat tant qu'une organisation n'essaie pas d'influer de manière autoritaire dans un sens comme dans l'autre. Je dirais que la seule croissance qui vaille c'est au niveau personnel, on aspire tous à vivre un peu mieux chaque jour en général, que ce soit à un niveau matériel ou spirituel, sans toutefois penser que cela apportera le bonheur et que ce sera définitif, tout ça est très relatif, chacun fait son choix.

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Un smiley posé comme ca, cela fait suffisant.

Des années d'entraînement. On ne s'improvise pas coquinou comme ça !

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Le postulat des libéraux est de dire qu'il n'y a ni de croissane ni décroissance, tout ça c'est du jargon issu de l'analyse macroéconomique, alors que les libéraux devraient s'attacher uniquement à l'analyse microéconomique, celle qui analyse les comportements de chaque individu et agent économique, d'une manière humble sans vouloir définir par avance quelles seront le grandes variables et les grandes courbes et tout ce qui arrivera en essayant de prévoir d'une manière scientifique.

Les libéraux ne devraient pas rentrer dans ce débat, encore une fois la croissance et la décroissance sont le résultat du comportement de millions d'individus, peu importe le résultat tant qu'une organisation n'essaie pas d'influer de manière autoritaire dans un sens comme dans l'autre. Je dirais que la seule croissance qui vaille c'est au niveau personnel, on aspire tous à vivre un peu mieux chaque jour en général, que ce soit à un niveau matériel ou spirituel, sans toutefois penser que cela apportera le bonheur et que ce sera définitif, tout ça est très relatif, chacun fait son choix.

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  • 1 year later...
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Le retour du fils de la décroissance. Avec un peu d'agitation de l'aigreur anti riches pour faire joli.

D'ici 2050, les repas des riches devront changer

Pour nourrir neuf milliards d'individus en 2050 tout en préservant les ressources de la planète, les pays riches devront mettre beaucoup moins de viande dans l'assiette. Et en finir avec le gâchis, selon un rapport présenté par des chercheurs français.

A la question de savoir comment nourrir le monde à l'horizon 2050, le rapport "Agrimonde", fruit de travaux lancés en 2006, répond par deux scénarios: l'un qui privilégie le bien-être immédiat et l'autre le développement durable.

Et ce dernier suppose "une vraie rupture", souligne cette étude réalisée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Consommation intenable

"Evidemment, ce n'est pas parce que je vais moins manger que quelqu'un du Sahel va mieux manger", explique Sandrine Paillard, responsable de l'unité prospective de l'Inra. "Mais il est clair que si toute la planète mange comme on mange, et notamment autant de viande, la pression sur les ressources naturelles ne sera pas tenable."

En moyenne, un individu a à sa disposition 3.000 kilocalories par jour (la moyenne était de 2.600 kcal en 1961). Mais les disparités sont fortes: on atteint les 4.000 dans les pays riches de l'OCDE, jusqu'à 4.500 aux Etats Unis, mais 2.300 en Afrique sub-saharienne.

Moins de calories

Dans le scénario durable, les chercheurs estiment que les 3.000 kcal doivent être répartis de façon égale dans le monde. Pour les pays du nord, cela impliquerait de réduire la disponibilité en calories de 25%, notamment en réduisant "les pertes à la consommation" qui peuvent s'élever jusqu'à 30% dans les pays riches.

Il s'agit du gaspillage mais aussi des aliments jetés après la date de consommation optimale, souvent confondue avec la date de péremption. "L'industrie agroalimentaire aussi se protège, les dates de péremption ne reflètent pas forcément la réalité de la sécurité des aliments", avance-t-elle.

Manger différemment

Ce scénario suppose également des politiques de santé publique "plus ambitieuses" pour lutter contre la suralimentation et les maladies associées, écrit le rapport. En 2003, 1,3 milliard d'adultes dans le monde étaient en surpoids, dont 400 millions d'obèses.

Il ne s'agit donc pas de moins manger mais manger différemment, et notamment de la viande - la production de ruminants a augmenté de 40% entre 1970 et 1995. Le scénario durable suppose que la part des calories végétales représente 2.500 Kcal sur les 3.000 Kcal journaliers.

Une partie des efforts pourraient être faits sans s'en rendre compte. En 2050, les plus de 60 ans représenteront 20% de la population, contre 10% aujourd'hui. "Les besoins caloriques de ces personnes étant moindres, le vieillissement de la population mondiale pourrait aussi contribuer à rendre plausible la diminution des consommations alimentaires moyennes dans les pays riches", écrit le rapport.

http://www.7sur7.be/7s7/fr/5596/Copenhague…t-changer.dhtml

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