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Comment sauver les agriculteurs


hawk

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Emprunter est toujours plus avantageux, même dans une société libérale, car quand on a fini de payer les coupons, c'est fini, alors qu'avec une augmentation de capital, non seulement on est dilué, mais en plus on doit payer chaque année le dividende.

Justement le problème majeur des agriculteur sont les cycles économiques induits par les banques centrales.

Ils y sont plus sensssibles encore que les autres.

1 - Leur activité nécessite souvent de lourds investissements (chers notamment du fait des subventions et du crédits facile)

2 - Leur activité est très sensible à la fluctuation des matières premières, l'euphorie est donc plus grande encore, et la chute, n'en parlons pas.

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Justement le problème majeur des agriculteur sont les cycles économiques induits par les banques centrales.

Ils y sont plus sensssibles encore que les autres.

1 - Leur activité nécessite souvent de lourds investissements (chers notamment du fait des subventions et du crédits facile)

2 - Leur activité est très sensible à la fluctuation des matières premières, l'euphorie est donc plus grande encore, et la chute, n'en parlons pas.

On en revient au problème numéro 1: la fiscalité empêche de faire des réserves quand tout va bien.

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les pauvres sont victimes du marche et de la course aux couts minimums. Ils sont obliges de jouer le jeu.

Comment faire pour les sauver?

En les mangeant !

  • 2 weeks later...
Posté
Emprunter est toujours plus avantageux, même dans une société libérale, car quand on a fini de payer les coupons, c'est fini, alors qu'avec une augmentation de capital, non seulement on est dilué, mais en plus on doit payer chaque année le dividende.

Il est fréquent que certaines années des sociétés par actions ne payent pas de dividendes.

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Il est fréquent que certaines années des sociétés par actions ne payent pas de dividendes.

Oui, bah dans ce cas le propriétaire historique ne touchera pas d'argent non plus, donc c'est pareil

Posté
On en revient au problème numéro 1: la fiscalité empêche de faire des réserves quand tout va bien.

Voila, il est la le problème, le crédit ne devrait pas être utilisé aussi systématiquement, mais si il est utilisé systématiquement, ce n'est pas uniquement parce qu'il est peu couteux, mais également parce que l’augmentation des fonds propres est découragée.

Posté
Voila, il est la le problème, le crédit ne devrait pas être utilisé aussi systématiquement, mais si il est utilisé systématiquement, ce n'est pas uniquement parce qu'il est peu couteux, mais également parce que l’augmentation des fonds propres est découragée.

et aussi, parce que la société anonyme est un statut bien trop permissif pour les teneurs de comptes.

Les banques doivent devenir des sociétés par action à responsabilité forte (SARF)

http://www.scribd.com/doc/31911661/Les-ban…lite-forte-SARF

  • 1 month later...
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Comment faire pour les sauver?

Peut-être en arrêtant de subventionner la surproduction agricole qui diminue la valeur de celle-ci pour être au final détruite…

  • 2 months later...
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Un moment d'anthologie sur TF1 :icon_up: :

http://videos.tf1.fr/jt-20h/qui-fait-flamb…es-6238712.html

Le "reportage de 5 minutes du 20h" , à savoir qui fait flamber le prix des cereales … Etrange que personne ne se pose la question dans ce genre de reportage sur pourquoi ne se devellopent pas des marchés parralleles avec que des gentils dedans …

En voyant ce reportage, qui ne dit rien sur les restrictions du marché imposées par les états et donne la parole sans aucune contradiction à Jean Ziegler, je me suis dit : "avec une chaîne privée comme TF1, pas besoin d'ennemis". J'ai l'impression que TF1 sert de lanceur de balles aux hommes politiques, dont Sarkozy, qui ambitionne de "réguler" le marché agricole mondial.

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Privée mon cul. Bouygues vit de contrats d'Etats. On ne mord pas la main qui vous nourrit.

Ce n'est pas pour rien que ces groupes qui participent aux appels d'offres étatiques ont des empires médiatiques : c'est pour aider à les gagner, les appels d'offres.

  • 4 weeks later...
Posté
Un moment d'anthologie sur TF1 :icon_up: :

http://videos.tf1.fr/jt-20h/qui-fait-flamb…es-6238712.html

Le "reportage de 5 minutes du 20h" , à savoir qui fait flamber le prix des cereales … Etrange que personne ne se pose la question dans ce genre de reportage sur pourquoi ne se devellopent pas des marchés parralleles avec que des gentils dedans …

Ce reportage fait une analyse des causes économiques de la hausse des prix du blé. La cause serait "les spéculateurs". C'est inexact. Tout économiste universitaire sérieux rappellerait que la spéculation en elle-même, n'est pas la cause. Comment TF1 peut-elle diffuser un tel mensonge? Est-ce de l'ignorance crasse? ou est-ce de la manipulation politique? Serait-ce encore la fabrication d'une illusion étatique pour justifier une prochaine action liberticide?

  • 2 weeks later...
Invité rogermila
Posté

Selon Leclerc, il va y avoir d'ici juin, une violente hausse sur de nombreux prix alimentaires.

"Il y aura des hausses qui sont incontournables. Le café va prendre de l'ordre 15 % pour le robusta et jusqu'à 20-22 % pour l'arabica," a précisé M. Leclerc.

" Les farines sont très impactées. Il va y avoir des hausses de 15 à 28 % selon les marques, la taille des entreprises", a-t-il poursuivi. Les huiles augmenteront également, avec des hausses de 4 à 6 % pour l'arachide et le tournesol. Le lait et la volaille, dont le prix a déjà progressé depuis trois mois, augmenteront "encore un peu".

http://www.laposte.net/thematique/actualit…g=actu_economie

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Ce reportage fait une analyse des causes économiques de la hausse des prix du blé. La cause serait "les spéculateurs". C'est inexact. Tout économiste universitaire sérieux rappellerait que la spéculation en elle-même, n'est pas la cause. Comment TF1 peut-elle diffuser un tel mensonge? Est-ce de l'ignorance crasse? ou est-ce de la manipulation politique? Serait-ce encore la fabrication d'une illusion étatique pour justifier une prochaine action liberticide?

Le problème tient aussi à la formation des journalistes. Ils sont incapables d'expliquer simplement en quelques minutes en quoi la production de monnaie ex-nihilo en cours dans pas mal de pays pousse l'inflation sur les Commos. Faire du sensationnalisme sur les méchants spéculateurs est plus facile à expliquer, surtout en très peu de temps.

C'est juste de la paresse intellectuelle conjuguée à une ignorance crasse des questions économiques.

  • 1 month later...
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"Pauvre" n'est pas vraiment le premier mot qui me passe par la tête quand je pense à un agriculteur/fonctionnaire européen (ou amerloque) subventionné.

euh là les enfants, faudrait peut-être arrêter avec les lieux communs de citadins sur les agriculteurs millionaires qui roulent dans des tracteurs payés par la PAC .

D'une part quand tu as des aides, on t'oblige à faire des trucs débiles en échange, quant à la gestion de ta production et de tes terres .

D'autre part, si les gros éleveurs ou céréaliers, les producteurs de bio ou les pays de l'Est touchent bcp de primes, tous les petits et moyens, qui font de la polyculture, touchent que dalle ou presque, et ils font pas ce métier pour toucher des primes .

De plus, ils sont soumis à une multitude de règles plus ineptes les unes que les autres . Après avoir abondamment arrosé et lessivé les sols avec des produits dégueulasses, avec la bénédiction des autorités, on leur demande d'acheter des armoires phyto fabriquées en Pologne, en partie subventionnées car scandaleusement chères ( mais seulement pour les plus grosses, les syndicats ne servant les intérêts que des gros exploitants qui n'en ont pas vraiment besoin )…

Enfin, les cotisations de la MSA ont le taux le plus élevé ( plus que la majorité des professions libérales ) . Je ne me suis pas salarié pendant deux ans, en bossant 85h/ semaine, pour payer mes cotisations MSA . Pendant ce temps, j'ai été contrôlé par la DSV, les haras nationaux ( ce gouffre financier totalement inutile et obsolète ), la Jeunesse et sports qui voulait me faire grillager la mare derrière les écuries, et la MSA qui a voulu me faire fermer parce que je travaillais avec un genou cassé . La MSA c'est ce qui tue les petits agriculteurs . Mes voisins vendaient une partie de leur foin au printemps ; deux retraités qui avaient gardé qques vaches pour se faire un complément de revenu . A eux deux, ils ont cotisé 101 ans à la MSA . Retraite ? 1180 € par mois pour deux ! et ils ont commencé à bosser avec du matos et dans des conditions un peu plus difficiles que maintenant ! Alors ces gens là, quand ils entendent à longueur de temps que les agriculteurs s'enrichissent grâce aux subventions et que c'est un scandale, ils l'ont un peu mauvaise . Un exploitant agricole, c'est souvent un patron de PME qui assume un boulot physique et qui est soumis à des quotas de production dans bien des cas . Et quand ceux-là touchent des subventions, c'est, comme les pêcheurs, parce que le système qui les aide les a ruiné en les empêchant de gagner leur vie !

Après, je ne nie pas l'importance, l'iniquité et le coût du système de subventions, ni ses dérives et ses conséquences sur le marché . Je ne suis d'accord ni dans le fond ni dans la forme ; le consommateur paye un produit cher, après avoir suventionné de sa poche une partie de ce produit ! J'ai vu des gens monter des élevages d'escargots pour toucher des subventions, et je ne parle même pas des éleveurs d'Anglo-Arabes ! On subventionne des exploitants pour laisser des terres en jachère, replanter des haies dont on avit subventionné l'arrachage … Mais je veux juste faire prendre conscience à certains que le système de subventions n'est pas la réalité de tous les exploitants, et que ceux qui triment pour pas un rond sont souvent exaspérés par certains lieux communs !

Posté
D'une part quand tu as des aides, on t'oblige à faire des trucs débiles en échange, quant à la gestion de ta production et de tes terres .

D'autre part, si les gros éleveurs ou céréaliers, les producteurs de bio ou les pays de l'Est touchent bcp de primes, tous les petits et moyens, qui font de la polyculture, touchent que dalle ou presque, et ils font pas ce métier pour toucher des primes .

De plus, blablabla bliblibli blobloblo…

:icon_up:

1° Toutes ces salades que tu décris, c'est pas des trucs de "pauvres". Ou alors tout indépendant, tout entrepreneur, etc. est "pauvre".

2° Si c'est vraiment trop duraille la vie de ces pôv' choux, qu'ils laissent tomber, la mine a besoin de bras.

3° Les petits agriculteurs, c'est comme les petits hauts fourneaux : qu'ils disparaissent.

Posté
:icon_up:

1° Toutes ces salades que tu décris, c'est pas des trucs de "pauvres". Ou alors tout indépendant, tout entrepreneur, etc. est "pauvre".

2° Si c'est vraiment trop duraille la vie de ces pôv' choux, qu'ils laissent tomber, la mine a besoin de bras.

3° Les petits agriculteurs, c'est comme les petits hauts fourneaux : qu'ils disparaissent.

ah ? bon ! ben ouais alors qu'ils disparaissent alors ! on a qu'à continuer de les empêcher de bosser et de gagner leur vie en exerçant une actvité à leur compte, via la pression fiscale et en subventionnant les gros agriculteurs …

Les pôv choux ont qu'à brader les exploitations construites par leur parents, ils ont qu'à fermer leur gueule, puisque même des libéraux pensent que c'est pas normal qu'un petit entrepreneur indépendant ait un chouilla de liberté pour exercer une activité professionnelle … ah ben ça alors, c'est ce qu'il font justement, ils revendent leurs exploitations aux gros subventionnés syndiqués …

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…on a qu'à continuer de les empêcher de bosser et de gagner leur vie en exerçant une actvité à leur compte, via la pression fiscale et en subventionnant les gros agriculteurs …

Ah mais je suis partisan de supprimer les subventions, toutes les subventions, ainsi que les réglementations, toutes les réglementations.

Et dans ce cas de figure, les chtits nagricules, ils disparaîtront encore plusss vite. Comme tout être inadapté. Et ce sera toujours ça de gagné. Et on pourra enfin manger mieux et moins cher en important du boeuf uruguayen, du mouton néo-zélandais, du vin, du raisin et des fruits de mer chiliens, des avocats du Pérou, des pommes du Cap, des bananes de Colombie, du soja d'Argentine, etc. etc.

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Ah mais je suis partisan de supprimer les subventions, toutes les subventions, ainsi que les réglementations, toutes les réglementations.

Et dans ce cas de figure, les chtits nagricules, ils disparaîtront encore plusss vite. Comme tout être inadapté. Et ce sera toujours ça de gagné.

Pas si sur. Celui qui arrivera à bien se positionner sur le marché, en se spécialisant dans une niche prospère ou proposant un produit non conventionnel, peut très bien s'en sortir tout en restant relativement "petit".

Par contre, c'est clair, les inadaptés, ceux qui ne comprennent rien au schmilblick et ne sont en quelque sorte que des fonctionnaires du monde agricole, vont disparaitre.

Et on pourra enfin manger mieux et moins cher en important du boeuf uruguayen, du mouton néo-zélandais, du vin, du raisin et des fruits de mer chiliens, des avocats du Pérou, des pommes du Cap, des bananes de Colombie, du soja d'Argentine, etc. etc.

Et les commerçants n'attendent que ça ! En ce moment, j'ai déjà du mal à me faire approvisionner en produits "non conventionnels" importés de Nouvelle-Zélande ou des USA, comme du bison, de l'autruche, du cerf ou encore du boeuf de l'excellente race "Black Angus", hormis en surgelé invendable au détail, et pour les produits plus traditionnels, j'ai l'impression que rien ne passe les frontières. Pourtant, la demande est forte, et j'aimerai vraiment pouvoir la satisfaire avec plus de variétés dans les étals, ce qui est un des rares moyens à ma disposition pour créer de la valeur ajoutée vu mes faibles volumes.

Le jour où ils relâchent le marché, il n'y a pas que les consommateurs qui seront contents. Surtout que leur bidoche est effectivement de très bonne qualité pour le prix qu'ils en demande.

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Pas si sur. Celui qui arrivera à bien se positionner sur le marché, en se spécialisant dans une niche prospère ou proposant un produit non conventionnel, peut très bien s'en sortir tout en restant relativement "petit".

Tout a fait, ça s'apelle le luxe et ça vends bien <–<

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Ah mais je suis partisan de supprimer les subventions, toutes les subventions, ainsi que les réglementations, toutes les réglementations.

Et dans ce cas de figure, les chtits nagricules, ils disparaîtront encore plusss vite. Comme tout être inadapté. Et ce sera toujours ça de gagné. Et on pourra enfin manger mieux et moins cher en important du boeuf uruguayen, du mouton néo-zélandais, du vin, du raisin et des fruits de mer chiliens, des avocats du Pérou, des pommes du Cap, des bananes de Colombie, du soja d'Argentine, etc. etc.

c'est vrai, d'autant que la plupart des produits que tu cites sont souvent bien meilleurs que bcp de produits de notre bon vieux terroir … terroir qui restera imbattable pour la qualité de sa production de dettes, de socialine et de jean-pierre-pernite ! mais quid de notre balance commerciale agricole et de notre "indépendance alimentaire" pourtant I-N-D-I-S-P-E-N-S-A-B-L-E jusqu'ici protégé par un plan euh une politique cohérente, rationnelle, menée de main de maître par des vieux barbons experts qui connaissent à fond leur sujet ? regarde ce qui s'est passé dans l'industrie et les matières premières : nous avons perdu notre indépendance, et maintenant on ne trouve plus de produits manufacturés en France ! on a perdu nos industries, et maintenant on ne peut plus trouver de lecteur de dvd, de montres, de chaussures … il n'ya plus de choix dans les quelques magazins qui survivent en France :doigt:

c'est vrai aussi que les agriculteurs, les petits de la France à papa, ne sont plus adaptés, disparaîtront et disparaissent . C'est clair que le consommateur y gagnera ( à ce propos les pommes du Cap sont meilleures que bcp de Corréziennes ) . Il paraît logique qu'ils s'accrochent encore un peu à leur vie, qui est plus qu'un métier et à leurs exploitations qui est plus pour eux qu'une simple entreprise . Leur mode de production est devenu aussi inadapté qu'un camping-cariste sur la Côte d'Azur ou une aire d'accueil de gens du voyage à Anglet :icon_up: C'est juste dommage que les premiers à partir soient ceux qui sont le moins responsables de cette situation, mais c'est toujours comme ça avec la social-démocratie … C'est pas grave, l'Ed Nat explique encore aux jeunes des lycées agricoles qu'ils peuvent en vivre, et ils ont des modules entiers consacrés aux subventions, comme dans le sport d'ailleurs . Je fais partie de pas mal de jurys, et le nombre d'handicapés professionnels qui sont lâchés dans la nature n'augure rien de bon pour le portefeuille de ceux qui vont devoir les subventionner et les nourrir !

Je suis sûr que Marine saura bien leur parler d'indépendance alimentaire, de protection du secteur agricole, de préférence nationale du choux et du navet français …

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Ah mais je suis partisan de supprimer les subventions, toutes les subventions, ainsi que les réglementations, toutes les réglementations.

Et dans ce cas de figure, les chtits nagricules, ils disparaîtront encore plusss vite. Comme tout être inadapté. Et ce sera toujours ça de gagné. Et on pourra enfin manger mieux et moins cher en important du boeuf uruguayen, du mouton néo-zélandais, du vin, du raisin et des fruits de mer chiliens, des avocats du Pérou, des pommes du Cap, des bananes de Colombie, du soja d'Argentine, etc. etc.

Le truc, ne l'oublions pas, c'est que ces subsides diverses et variées ont considérablement affaibli le paysage agricole. En effet, elles ont directement contribué à la modification de celui-ci, en favorisant largement la concentration industrielle.

La marge, c'est le chiffre d'affaires moins les coûts.

Dans un contexte de prix et de quotas de volumes fixés, on ne maîtrise finalement pas tellement son chiffre d'affaires. En revanche, on peut agir sur les coûts pour augmenter sa marge, ce qui passe, dans la plupart des cas, par des regroupements industriels.

En plus, les subventions sont proportionnelles au CA ou quelquechose comme ça je crois, ce qui favorise les regroupements (fusionner deux exploitations est le moyen le plus rapide d'augmenter un CA qu'on ne maîtrise pas).

  • 2 weeks later...
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extrait d'un récent article du cri du contribuable, où il est question de subventions :

Qui prend la peine d’expliquer aux Français que leur pouvoir d’achat pourrait, d’un seul coup, bondir d’un quart si nos aliments entraient librement ? Chez nous la plus grande partie des aides publiques de la Politique Agricole Commune (PAC) ne va pas à des agriculteurs. Loin de favoriser la survie des fermes familiales, ces aides vont à des gens qui n’en ont nul besoin. Parmi les 24 premiers bénéficiaires, qui reçoivent chacun plus de cinq millions d’euros, il n’y a aucun agriculteur ! Le premier est le volailler Doux, avec 63 millions. On trouve aussi le groupe de luxe LVMH pour son cognac, et les noms de Rothschild, de Dassault et du prince de Monaco. La moitié du total des subventions est concentrée sur 10% des exploitants.

Rappelons la lourde responsabilité de notre pays. Quand, en décembre 2005, les Américains ont offert de supprimer, dès 2010, toutes les barrières à la libre circulations des produits agricoles, les grands pays émergents, Inde, Chine, Afrique du Sud, Indonésie et Brésil, avaient manifesté leur satisfaction et offert de baisser substantiellement leurs tarifs. Malheureusement, M. Chirac a fait une faute historique majeure. Sous prétexte de « défendre nos agriculteurs », il a fait pression sur nos partenaires européens pour maintenir la PAC jusqu’en 2013, au grand dam de Tony Blair et de Peter Mandelson, alors commissaire européen chargé des négociations. Ce refus a choqué et a eu, à terme, un effet désastreux. C’est à partir de là que les grands pays émergents se sont groupés pour ne plus risquer d’être pareillement bousculés à l’avenir, à la merci d’un seul pays riche, et ils ont fait savoir qu’ils refuseraient dorénavant toute concession, tant que les pays industrialisé n’auraient pas accepté de s’ouvrir à leurs produits agricoles. Notre refus s’est retourné contre nous et a abouti à l’échec des négociations pour libérer les échanges.

Selon l’OCDE le consommateur européen paie beaucoup trop cher ses aliments, et le protectionnisme équivaut à une taxe implicite de 25%.[2] Si l’on applique ce pourcentage à la seule consommation alimentaire des ménages à prix courants, telle que calculée par l’INSEE pour 2009, soit 349 milliards, on obtient plus de 87 milliards de surprix.[3] Si l’Europe ouvrait ses frontières aux produits agricoles, le coût de nos aliments diminuerait d’un quart !

LIBÉRER LE COMMERCE DES ALIMENTS

En empêchant la libération du commerce mondial, nous précipitons en fait le déclin de notre agriculture, que révèlent les derniers chiffres disponibles. Elle fut longtemps la première d’Europe. Nous avons encore aujourd’hui la plus grande surface agricole, et c’est un capital précieux dans un monde qui a besoin de plus en plus d’aliments. Un milliard d’hommes ont encore faim ; mais dans l’ensemble les niveaux de vie augmentent, particulièrement en Asie et en Afrique. En outre, comme chaque année naissent 130 millions de bouches à nourrir supplémentaires, il est naturel que le prix des aliments flambent. En 2010, le cours du sucre a doublé, celui du blé a augmenté de 78%, et celui du maïs de 70%. Et cela continue.

Dans ces conditions, on pourrait espérer que nos agriculteurs et éleveurs voient leurs revenus augmenter. Or, malgré les récentes hausses de prix, les agriculteurs sont encore au dessous de leurs revenus de 2007. Plus de la moitié ont plus de 55 ans et, découragés, ils abandonnent la terre. La raison en est que ce n’est pas la production et la compétitivité que nous favorisons, mais la chasse aux subventions. Au cours des deux dernières années, 40 000 hectares de vignes ont été arrachés en échange de subventions. A ce rythme, d’exportateur net d’aliments, la France va devenir importateur. Il suffit de lire les dernières statistiques de l’Insee.[4] Si l’on ajoute à la rubrique agriculture, sylviculture et pêche, la rubrique industries agricoles et alimentaires, notre solde extérieur, qui était de 9,3 milliards d’euros en 2007, est tombé à 5,8 milliards en 2009, année pour laquelle, pour la première fois dans l’histoire, nous sommes dépassés par les exportations agro-alimentaires de l’Allemagne, pays dont la surface n’est pourtant que les deux tiers de la nôtre, et dont la part de l’agriculture dans le PIB est moins de la moitié de la nôtre.

Les Allemands ont donc exporté en 2009 pour 50 milliards de produits agricoles, contre 44 milliards pour nous, et cela n’a pas fait les titres des journaux ! En 1980, nous en exportions deux fois plus que l’Allemagne. Elle exporte même désormais plus de fromage que nous ! L’explication est simple : c’est de manière socialiste, étatique, protectionniste et corporatiste que nous appliquons la PAC, alors que, pour les Allemands, comme l’expliquait récemment Ilse Aigner, ministre fédérale de l’agriculture : « La régulation massive des marchés agricoles est une chose du passé. Ce qui est important maintenant, c’est de reconnaître très tôt les signaux du marché et d’y répondre. »

C’est exactement le contraire que nous faisons, quand, en juillet 2010, le parlement a voté une loi, dite de « modernisation agricole », qui a encore ajouté de nouvelles réglementations et obligations. Désormais un contrat écrit est exigé entre producteurs et « premiers acheteurs », avec clauses obligatoires et sanctions pénales (amendes allant jusqu’à soixante-quinze mille euros). Un contrat écrit fixant le prix. Encadrement de la pratique du prix après-vente ou différé de facturation pour les fruits et légumes frais. Obligation générale de détention d’un bon de commande accompagnant la marchandise et formalisant la commande. Obligation d’assurance des producteurs contre les aléas climatiques. Déjà écrasés sous la paperasserie, le petit producteur va devoir signer des dizaines de pages de clauses obligatoires avant de pouvoir vendre au grossiste ! Encore plus de réglementations, de papiers, plus d’inspecteurs dans nos campagnes pour dresser procès-verbal et mettre à l’amende des fermiers de moins en moins nombreux. Or, dans un récent sondage auprès de huit mille agriculteurs français, neuf sur dix répondent que ce ne sont ni les charges de travail, ni les incertitudes climatiques ou économiques qui les découragent ; mais la paperasserie imposée par la PAC, à laquelle ils consacrent un tiers de leur temps.[5]

AIDER DIRECTEMENT NOS AGRICULTEURS

Tandis que le nombre d’agriculteurs diminue, augmente celui des fonctionnaires qui gèrent un maquis réglementaire de plus de trois cents subventions, européennes, mais aussi hexagonales. Selon l’INSEE, la désertification de nos campagnes continue et nous avons chaque année de moins en moins d’exploitations : 2 300 000 en 1955, 1 million en 1988, et 466 000 en 2010. En réalité, si l’on appliquait des critères réalistes, par exemple un revenu moyen par actif correspondant au Smic, la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap) estime que l’on aurait moins de 250 000 exploitations professionnelles. [6]

Les raisons pour lesquelles les politiques dirigistes entraînent d’énormes gaspillages sont bien connues. Ce sont celles qui expliquent l’échec des Etats prétendant faire mieux que le marché, ce qui a conduit à la chute de l’Union soviétique et à la conversion de la Chine au capitalisme. Même à Cuba, Raoul Castro licencie les fonctionnaires ! Au lieu de laisser nos agriculteurs et éleveurs libres de produire en fonction de la demande, des milliers de fonctionnaires prétendent, comme jadis à Moscou, diriger de Paris la production et en assurer l’écoulement, soit à l’étranger, par un dumping coûteux pour nous et dommageables dans les pays pauvres, où il ruinent les paysans, soit tout simplement en détruisant les produits, comme on l’a fait pour le beurre et le lait.

En décembre 2009, la Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN) évaluait à 14 600 euros par an le revenu moyen annuel par actif agricole non salarié. Pour un ménage, cela fait donc 29 200 par an, soit 2 433 par mois. Actuellement, la majorité des exploitations agricoles rapportent moins de 30 000 euros par an. Officiellement, les subventions au titre de la PAC ne sont que de 9 milliards par an. C’est le niveau le plus élevé de l’Union européenne : 50% de plus que l’Allemagne. Mais l’Etat finance en outre des centaines de subventions pour au moins 3 milliards. A cela s’ajoutent d’autres subventions venant des collectivités locales et même d’opérateurs privés, qui ne sont que des faux nez des pouvoirs publics et des syndicats agricoles. Ces aides et exemptions sont évaluées à plus de 6 milliards d’euros par an.[7] Il faut encore ajouter l’énorme déficit de la Mutualité sociale agricole. En 2009, il n’y a eu que 2,8 milliards de cotisations des non-salariés agricoles, pour 17,8 milliards de dépenses. Pourtant les pensions ne sont pas exagérées. En 2011 la pension moyenne n’est que de 350 euros par mois ! Beaucoup de conjoints d’agriculteurs ayant travaillé sans rémunération, et n’ayant donc pas cotisé, ne reçoivent aucune retraite. Au total notre politique agricole coûte chaque année aux contribuables plus de 33 milliards d’euros. Mais ce n’est pas tout. Il faut ajouter les surprix payés par les consommateurs du fait de la PAC, soit au moins 87 milliards. Le coût total de la PAC est donc en réalité d’au moins 120 milliards.

Puisque, à l’évidence, hausse artificielle des prix et protectionnisme ont échoué, il faut trouver autre chose. Le 20 août 2010, en réponse à Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation et de l’agriculture, j’avais proposé une solution très simple : aller jusqu’au bout de la logique de l’actuel Régime de paiement unique (RPU) et remplacer le maquis bureaucratique de 300 subventions – plus ou moins discrètement favorable à des intérêts particuliers — par une seule prime correspondant au revenu moyen agricole actuel, soit 1 200 euros par mois, versée à tout exploitant d’au moins 10 hectares, soit 2 400 pour un couple. Comme il en reste à peine 250 000, cela coûterait 7,2 milliards, au lieu des actuels 120 milliards. Cela satisferait neuf agriculteurs sur dix et augmenterait le niveau de vie de tous les Français qui verraient le prix de leur nourriture diminuer d’un quart. Cela plairait aux consommateurs, aux contribuables, aux défenseurs de l’environnement, et surtout aux agriculteurs et éleveurs, qui verraient d’un coup leur revenu garanti, et cela d’une manière égalitaire, alors qu’actuellement la moitié des subventions est concentrée sur moins de 10 % de bénéficiaires, dont les plus gros ne sont même pas paysans.

Libérés de la paperasserie, nos fermiers seraient payés, non pas à ne rien faire, mais comme gardiens de la nature, de nos terroirs et de nos paysages, avec toute liberté pour produire ce qu’ils veulent, sans autre contrainte que de résider sur place, leur présence limitant les incendies et préservant la biodiversité. Point ne serait besoin de régulations détaillées, mais de directives écologiques simples : débroussaillage, économie d’eau, limitation des engrais chimiques, des pesticides et de la pollution des nappes phréatiques.

Si demain l’Union Européenne pouvait annoncer la suppression de la PAC en 2013, les pays émergents y verraient une concession majeure, qui débloquerait le Cycle de Doha. Dans ce cas, estime Pascal Lamy, 300 milliards de dollars seraient injectés dans l’économie mondiale, et d’énormes marchés s’ouvriraient à l’Europe.[8] Une baisse générale des barrières tarifaires relancerait l’économie en favorisant les exportations. Cela serait un formidable accélérateur de croissance et augmenterait le niveau de vie de tous.

Mais il y a beaucoup d’autres manières de faire des économies. Je me borne ici à en proposer deux : cesser de demander au contribuable de financer la Télévision CGT, et laisser aux propriétaires la liberté de ravaler ou non leurs façades.

  • 3 weeks later...
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Sarkozy en campagne chez les agriculteurs:

Nicolas Sarkozy tente de rassurer les agriculteurs

la campagne mais aussi en campagne… À Héricourt puis à Arras, Nicolas Sarkozy s'est efforcé hier de rassurer le monde agricole, notamment les jeunes candidats à l'installation. Quitte à faire le grand écart entre la défense des produits « made in terroir » et les contraintes d'une mondialisation libérale.

Quelques minutes de bain de foule, deux visites de terrain chez un jeune agriculteur du Ternois puis au coeur de l'opération Place Nature (1) d'Arras mais un seul objectif : redonner confiance aux agriculteurs qui doutent par un message à multiples détentes.

> Défendre les surfaces agricoles. Un lotissement ici, une zone d'activités là, une rocade ailleurs… l'espace agricole se réduit. Il perd 96 000 hectares par an dans l'Hexagone (1 200 pour le seul Pas-de-Calais). Pour freiner le mouvement, le chef de l'État met en avant plusieurs mesures : une commission préfectorale doit désormais donner son avis, un observatoire national de la consommation des espaces agricoles rendra son rapport, enfin et surtout une taxe sur les plus-values réalisées sur la vente de terres nues devenues constructibles est mise en place. Pas fan de taxes , Nicolas Sarkozy défend celle-ci [ :w00t: ] « dont le produit est affecté à l'aide aux jeunes agriculteurs ».

C'est donc pour la bonne cause.

> Assurer des revenus décents. « Pendant des décennies, on a calmé le monde agricole avec la drogue des subventions alors que la clé, ce sont des prix décents. » Le discours présidentiel marque un virage. Il prend aussi ses distances avec le libéralisme pur et dur. Pour limiter la spéculation, la France profite de sa présidence du G20 pour réclamer la transparence sur les stocks . « Dans un seul pays sur les 27 de l'Union européenne on connaît les stocks de blé au grain près, c'est la France », ironise le chef de l'État qui plaide pour la transparence. Autre préoccupation : obtenir une régulation des cours des produits dérivés agricoles. Enfin, Nicolas Sarkozy défend la préférence communautaire au nom d'un protectionnisme bien compris. « Si on aligne les éleveurs français sur les cours mondiaux, on les ruine. La préférence communautaire est la contrepartie d'exigences pour la qualité et la sécurité alimentaire. » En clair, le mouton néo-zélandais ne sera pas ici en terrain conquis.

> Développer les circuits courts. Directement du producteur au consommateur : la formule n'est pas nouvelle mais elle redevient très tendance. Au plus haut niveau de l'État, on défend désormais les circuits courts. Nicolas Sarkozy plaide pour le contact direct avec le consommateur final, en limitant les intermédiaires. Au passage, il s'étonne que le monde agricole, qui a su créer un géant bancaire dès les années soixante (le Crédit Agricole) n'ait jamais tenté de monter une grande chaîne de distribution.

Complément du circuit court : l'achat de proximité. Désormais dans leurs appels d'offres, les collectivités ne seront plus ligotées par les prix les plus bas, 20 % de leurs marchés pourront être réservés aux produits de proximité. « Les pommes normandes plutôt que les pommes du Chili, même si elles sont un peu plus chères », a plaidé hier le ministre de l'agriculture, Bruno Lemaire, qui accompagnait le chef de l'État.

> Défendre la PAC « à l'euro près ». Pas question d'accepter une réduction du budget de la politique agricole commune (PAC) européenne. Nicolas Sarkozy met les chiffres sur la table : la PAC représente 50 milliards d'euros, les agriculteurs français, premiers bénéficiaires, en récupèrent une dizaine. Pour autant, à l'égard du budget d'ensemble de l'Union européenne, la France conserve un solde négatif de cinq à six milliards. « La France veut le maintien du budget de la PAC à l'euro près… Ma capacité à accepter un compromis sur cette ligne rouge, c'est zéro plus zéro », martèle le chef de l'État.

Même fermeté dans la négociation avec les pays du Mercosur (Amérique du Sud) : « Je suis pour la liberté du commerce loyal, à armes égales… Je ne vois pas pourquoi on doit accepter des produits qui ne répondent pas aux normes qu'on impose à nos agriculteurs. » Hier à Arras, le plat du jour, c'était la fermeté, un produit du terroir. •

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/05/13/article_nicolas-sarkozy-tente-de-rassurer-les-ag.shtml

Et y'a Jorion en interview sur le sujet dans l'édition papier :ninja:

Posté

Les pommes normandes plutot que celles du Chili meme plus chères. Tout est résumé, ce gouvernement est une saloperie nationaliste-protectionniste. Les francais se glorifient de leur gastronomie mais évidemment quand on est protectionniste et ignare, on ne sait pas qu'il existe aussi bon voire meilleur ailleurs.

Posté

Les pommes normandes plutot que celles du Chili meme plus chères.

Ce qui est, très exactement, la même analogie que Philippe de Villiers employait il y a quelques années : il parlait des pommes normandes, du Chili, et en avait même amené une sur un plateau télé une fois.

  • 1 month later...
Invité rogermila
Posté

Pensez-vous qu'il y a en France trop d'agriculteurs incompétents et qui feraient bien de changer de métier ?

Beaucoup se plaignent de la concurrence étrangère, mais n'est-ce pas un argument facile, pour masquer leur manque de professionnalisme et leurs connaissances quasi nulles en économie et en gestion ?

La canicule a causé de gros dégâts dans un élevage du Lot: où 4.000 poulets d'un élevage industriel prêts à partir pour l'abattoir sont morts hier après-midi, asphyxiés dans leur poulailler, où la température a atteint 40 degrés..

Un couple d'éleveurs du village de Cressensac (Lot) a eu beau ouvrir les portes et faire tourner des ventilateurs, 4.000 poulets de l'élevage sont morts.

"Il a fait tellement chaud que les poulets se sont étouffés. Ils ont eu un coup de chaleur"", témoigne la jeune femme.

Déjà lors de la canicule de 2003, cet élevage lotois avait enregistré des pertes

Ces agriculteurs ne sont pas propriétaires des volailles, élevées en batterie et engraissées pour le compte d'une société du Périgord, qui selon eux, refuse de prendre en charge l'équarrissage.

"Déjà qu'on ne va rien gagner sur ces 4.000 poulets, si en plus il faut payer l'équarissage, on ne s'en sort pas", confie avec amertume l'agricultrice.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/27/97001-20110627FILWWW00615-lotcanicule-deces-de-4000-poulets.php

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