POE Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Je reprends depuis le début car tu ne vois pas l'enjeux propre aux sciences sociales on dirait. En gros, dans les sciences sociales il y a deux visions.1) Hypothético-déductif : les économistes mainstream issus de la synthèse de Keynes et des néo-classiques. Il établissent un modèle économique, puis ils confrontent ce modèle aux données statistiques. Ensuite vu que les données ne collent jamais, ils changent leurs modèles. De là découle l'idée fausse que l'économie est une mécanique, et que les sociétés humaines sont observables comme des groupes d'atomes. Ce genre de modèle correspond à l'idée de réfutation de Popper. 2) Axiomatico-logique : la praxéologie part d'un axiome (en gros) qui est que l'homme agit en se donnant des moyens pour accomplir certaines fins. À partir de là, (les catégories de l'action) le praxéologiste fait découler toute la théorie économique. Ce qui aboutit à établir des vérités apodictiques, nécessaires et universelles. Ici on ne peut pas appliquer la méthode scientifique de Popper pour lui attribuer le statut de science. Mais selon les autrichiens, c'est la seule méthode qui donne des vérités en matière économique, la méthode hypothético-déductive se trompe en prenant l'homme pour un atome déterminé, doué d'un comportement modélisable (et compréhensible) avec des statistiques. En même temps, les deux visions ne sont pas nécessairement contradictoire. Si le comportement d'un élément isolé est imprévisible, on peut cependant le modéliser selon les probabilités. La conséquence c'est qu'on peut également observer des régularités et des prévisions au niveau d'un ensemble d'éléments, et là aussi faire un modèle susceptible de fonctionner dans certaines circonstances bien précises.
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Quand le gros nourrit le crocodile pour évite au petit d'être mangé, un beau jour le crocodile devient assez grand pour manger le gros.
Rincevent Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Quand à Popper, es tu en train de me dire que je dois abandonner son réfutabilisme ? Ca dépend. Pour les sciences de la nature, son critère marche. Mais il échoue au moins pour les mathématiques, ce qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille.
Randian shithead Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Ca dépend. Pour les sciences de la nature, son critère marche. Mais il échoue au moins pour les mathématiques, ce qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille. Allons allons, Popper était très bien au courant des limites de son système, c'est pour ça qu'il s'est donné un mal de chien à l'adapter aux sciences sociales. Son résultat est au final assez permissif et tolère très bien l'économie même non autrichienne.
ernest Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Quand à Popper, es tu en train de me dire que je dois abandonner son réfutabilisme ? Pour l'économie, absolument. Pour les sciences naturelles (et l'économie hypothético-déductive si tu y tiens) tu gardes Popper et tu peux même te pencher sur la façon dont est constitué au cours du temps une théorie physique avec Lakatos (de façon grossière ça donne : hypothèses -> déduction d'un modèle avec un noyau central et des éléments annexes -> évolution de la théorie par la remise en cause des éléments annexes). On en parle ici, et dans le très fameux ouvrage de Chalmers, Qu'est ce que la science ?.
Lancelot Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Ca dépend. Pour les sciences de la nature, son critère marche. Mais il échoue au moins pour les mathématiques, ce qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille. Pour ça il faut considérer que les mathématiques sont une science, ce qui ne va pas de soi (pour moi en tout cas). Il y a en tout cas une différence bien plus grande entre les maths et la physique qu'entre la physique et les sciences sociales.
Invité jabial Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Pour ça il faut considérer que les mathématiques sont une science, ce qui ne va pas de soi (pour moi en tout cas). Il y a en tout cas une différence bien plus grande entre les maths et la physique qu'entre la physique et les sciences sociales.
Blizard Posté 19 mars 2010 Auteur Signaler Posté 19 mars 2010 Il y a en tout cas une différence bien plus grande entre les maths et la physique qu'entre la physique et les sciences sociales. les science sociales ne sont tout bonnement pas des sciences. Les positivistes les ont appelés ainsi depuis la "leçons sur la sociologie" de comte de 1830 à tort.
Lancelot Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Sachant que : - Je ne fais pas partie de ceux qui utilisent "pas scientifique" comme une insulte ou un moyen de dénigrer une matière. - Je ne parle pas du point de vue de la pratique : il est évident qu'on fait beaucoup de maths en physique et que la physique influence la recherche en maths. Ce que je voulais souligner c'est que physique et sciences humaines sont des disciplines qui ont vocation à décrire la réalité et qui se positionnent donc par rapport à elle via des mesures, d'où le critère de réfutabilité. Cette recherche de correspondance avec des phénomènes observables n'est pas fondamentale dans les mathématiques, et je considère que c'est une différence plus importance que de "simples" écarts de précision, fussent-ils indépassables. Les science sociales ne sont tout bonnement pas des sciences. Les positivistes les ont appelés ainsi depuis la "leçons sur la sociologie" de Comte de 1830 à tort. D'après mes souvenirs, les positivistes pensent qu'on peut arriver à un même degré de prédictibilité dans des sciences qui étudient l'humain qu'en science naturelle. Si c'est bien ça, ils se trompent effectivement sur la nature de l'objet étudié, ce qui ne veut pas dire que l'étude en soi soit illégitime. Si tel était le cas, encore une fois, l'économie elle-même ne pourrait pas exister.
Chitah Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 il est évident qu'on fait beaucoup de maths en physique et que la physique influence la recherche en maths. Les travaux d'Einstein sont par exemple basés sur ceux de Poincaré par exemple.
h16 Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 Les travaux d'Einstein sont par exemple basés sur ceux de Poincaré par exemple. Ça par exemple.
Chitah Posté 19 mars 2010 Signaler Posté 19 mars 2010 En 1902, Poincaré publie La Science et l'Hypothèse. Même si ce livre est plus un ouvrage d'épistémologie que de physique, il appelle à ne pas considérer comme trop réels de nombreux artéfacts de la physique de son époque : le temps absolu, l'espace absolu, l'importance de l'éther. Einstein s'était particulièrement penché sur ce livre, et les idées contenues font du livre un précurseur de la relativité restreinte.
Blizard Posté 15 avril 2010 Auteur Signaler Posté 15 avril 2010 D'autres lois. Loi de l'identité ( Rand) Loi de Werber (historisciste) Loi de l’action (Mises et Hoppe) Loi de la régression (de Mises) Loi d’Ernest Engel
Jussi Posté 16 avril 2010 Signaler Posté 16 avril 2010 Voilà, j'essaie de récapituler toutes lois naturelles en économie et philosophie politique,mais je suis à court d'idée :S j'en ai quelques unes : - Loi de Laffer - Loi de la destruction totale (dites loi de Bitur-Camember de Guillaumat) - Le salaire minimum interdit à certains de travailler en dessous du seuil fixé - l'intervention des hommes de l'état ne peut jamais améliorer l'utilité général des individus (“Vers une reconstruction de la théorie de l’utilité et du bien-être” de rothbard ) EDIT - Loi de keynes - Loi de Friedman - Loi de Say - Lois de l'offre et de la demande - Loi d'airain - Nairu - Loi des avantages comparatifs - Loi d'Engel - loi de Maltus - "There is no free lunch" Carl Menger - La préférence temporelle - Il n'y a pas de profit certain En avez vous d'autres ? Hey, hey les gens vous avez oublié les lois les plus importantes. Celles issues de maman majorité appliquées par notre père si cher, l'Etat Bon d'accord
Blizard Posté 15 mai 2010 Auteur Signaler Posté 15 mai 2010 j'ai répertorié de nouveaux principes universels à partir d'une émission de lumière101 que je poste ici, certaines sont évidentes bien sur et d'autres découlent des précédentes. N'hésitez pas à les commentez. La violence est nécessairement destructrice L’échange (volontaire) est par définition productif On n’agit que quand ça en vaut la peine Les politiques de redistribution ne profitent à personne La redistribution politique consiste en ce que les puissants volent les faibles Voler est la définition même de l’injustice Un acte ne peut pas être à la fois juste et injuste D’une situation juste ne peut pas résulter une situation injuste La science ne peut décrire que ce qu’il est ( on ne peut décrire scientifiquement une chose si la preuve de son existence n'est pas avérée ex : Dieu n'entre donc pas dans le domaine de la science) La contradiction est la preuve (absolue) d’une erreur On distingue le juste de l’injuste par le caractère improductif de la redistribution politique et non par la philosophie morale. C’est la philosophie politique(ce qui est productif) et non la philosophie morale(ce qui est bon moralement) qui permet de distinguer le juste de l’injuste. Le socialisme c’est le vol c’est la violence
condorcet Posté 15 mai 2010 Signaler Posté 15 mai 2010 On distingue le juste de l’injuste par le caractère improductif de la redistribution politique et non par la philosophie morale. C’est la philosophie politique(ce qui est productif) et non la philosophie morale(ce qui est bon moralement) qui permet de distinguer le juste de l’injuste. Un acte moralement mauvais peut il être juste ? Un acte moralement bon peut il entraîner l'injustice ?
Blizard Posté 15 mai 2010 Auteur Signaler Posté 15 mai 2010 Un acte moralement mauvais peut il être juste ?Un acte moralement bon peut il entraîner l'injustice ? Je crois que la philosophie morale est incapable de discerner le juste de l'injuste tant qu'elle n'utilise pas la philosophie politique (qui contient le principe de propriété privée). Sans propriété privée impossible de discerner les deux.
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