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L'enseignement de l'économie en France


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Pour ce qui du prof le plus orienté idéologiquement, je crois que je vous bat tous. Mon prof d'éco de première nous a affirmé qu'il était préférable de mettre du vin dans le biberon d'un bébé plutot que de lui donner des Kinders, parce que Kinder c'est une multinationale capitaliste qui symbolise la "dérive consumériste de notre société" (au passage ce prof état alcoolique)

Là j'avoue que je peux pas trouver mieux, je m'incline.

Posté

Alternatives Economiques, on n'y échappe jamais.

En classe prépa, les cours d'économie sont affreux. Une fois passée rapidement la microéconomie, presque tout le programme est dédié à Keynes et aux politiques publiques sans la moindre petite interrogation préalable de savoir si elles sont nécessaires. Ma prof avait vite réglé cette question : selon elle, c'est simple, il n'y a personne pour dire que les politiques publiques, et surtout d'emploi, ne sont pas nécessaires. Résultat : on passe des heures à discuter de la plus ou moins grande efficacité de tel ou tel nouveau type de contrat de travail, ou de telle réduction du temps de travail, etc, bref, on ne fait plus de l'économie, on fait de la politique (et ça, ça excite beaucoup les cœurs solidaires des jeunes solidaires).

Au niveau de la présentation de la pensée libérale, on travaille rapidement sur le revenu permanent de Friedman en critique de Keynes, on entend une petite fois le nom de l'"ultralibéral" Hayek cité sans aucune approche d'un petit morceau de sa pensée…et c'est tout.

Mais il n'y a pas que l'enseignement économique qui pose problème. En philosophie aussi, le libéralisme est caricaturé et mis rapidement à la porte. Par exemple, on enseigne toujours Hobbes et Rousseau (celui-ci étant bien sûr l'aaaaboutissement de la philosophie politique) comme philosophes du contrat social, et on se contente de nommer Locke. J'en passe et des meilleurs, comme Naomi Klein et la Stratégie du choc utilisée sérieusement dans le corrigé d'une dissertation sur l'Histoire, etc.

Enfin bref, personnellement je sors complètement dégoûté de trois ans de prépa…

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"Naomi Klein et la Stratégie du choc utilisée sérieusement dans le corrigé d'une dissertation sur l'Histoire"

:icon_up: mon Dieu nous sauveras tu de cette passe ?

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Mon prof d'éco de première nous a affirmé qu'il était préférable de mettre du vin dans le biberon d'un bébé plutot que de lui donner des Kinders, parce que Kinder c'est une multinationale capitaliste qui symbolise la "dérive consumériste de notre société" (au passage ce prof état alcoolique).

Sans doute de l'humour sur le mode de l'autodérision.

Ou bien il s'agit d'un cousin de Charles Max.

Au passage tu pourrais lui signaler que Kinder est un produit de la société Ferrero, entreprise italienne fondée dans la région de Turin par un petit pâtissier qui eut l'idée de remplacer en partie le chocolat par des noisettes. Personnellement je trouve ça très mauvais, mais Ferrero est plutôt le symbole d'un capitalisme famillial que de l'Empire américain.

J'ai peu de souvenirs de mes cours d'économie au lycée, qui fut de toute façon pour moi un long calvaire. En revanche à Sc pipo j'ai eu un déclic grâce à un prof keynésien qui nous a expliqué de façon assez claire la notion de catallaxie par l'opposition entre Kosmos et Taxis.

J'ai eu aussi un prof de logique alcoolique, pour lequel j'avais beaucoup de sympathie. Brillant, plus jeune agrégé de France, mais brisé par le système il avait fini par devenir totalement cynique et hostile envers la machinerie universitaire. Il vivait sur un voilier et ne pensait qu'à regagner son bateau. La plupart du temps il se livrait à de longues diatribes sur la médiocrité de l'éducation de masse et nous incitait à abandonner nos études. Bref un type bien.

Posté

En ce qui me concerne, pour éviter d’endosser la posture victimaire de l’étudiant libéral persécuté par la propagande socialiste de l’EdNat, j’évite en général de porter des coups faciles au programme de SES. Il y a toutefois un sujet qui, lorsqu’il était abordé par mon professeur, m’irritait plus que les autres : la famille. Ainsi, il n’existerait aucun lien formel entre des membres d’une même famille. Au nom de l’égalité des chances, il serait juste de rassembler sous le toit d’une seule et même école tous les enfants de la République ; seul moyen pour accéder à la méritocratie parfaite.

Dans la même logique, il arguait bec et ongle – visiblement un des sujets où il se sentait le plus confiant – que les enfants ne pouvaient en rien prétendre à récupérer les richesses accumulées par leurs parents. Il s’agirait là en effet d’une grave atteinte à la notion de mérite. N’ayant pas participé au travail, cette richesse doit naturellement retourner dans les poches de l’État auquel elle appartient de fait. C’est la conception de la famille découlant de ce type de raisonnement qui avait tendance à me déranger.

Pour le reste, à moins d’aimer les cibles faciles, il est inutile de s’y attarder tant chacun des chapitres du cours est une caricature de ce qui peut se trouver de plus malsain en parti pris. J’ajouterai simplement que le cours de SES est juste le symptôme le plus visible de cette Éducation Nationale complètement malade.

Une de ses dernières prouesses : l’action d’un syndicat lycéen qui entend mettre fin à l’homophobie.

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Le tout est accompagné d’un questionnaire où chacun peut mesurer son niveau de tolérance pour pouvoir se conformer aux nouvelles normes établies par ce corps étudiant.

">(badurl) http://homophobie.fidl.org/

(badurl)

(…) Pour "lancer le débat", le bureau a mis en ligne un site Internet, homophobie.fidl.org. Là, un questionnaire à choix multiples vise à détecter l'homophobie des personnes interrogées. "On veut faire du buzz et donner les vrais chiffres sur l'homophobie", explique Massira Baradji, secrétaire général, qui rappelle que l'orientation sexuelle est la première cause de suicide chez les jeunes.

Les conclusions du sondage seront rendues publiques le 17 mai, journée internationale contre l'homophobie. Jusqu'au 17 juin, la FIDL organisera des débats et des distributions de tracts dans les lycées.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010…34396_3224.html

Posté

Les syndicats lycéens ne représentent personne.

99% des lycéens ne s'intéressent aucunement à la vie syndicale : qu'elle soit gauchiste est normale, puisque le syndicat est par nature gauchiste.

"Massira Baradji, secrétaire général, qui rappelle que l'orientation sexuelle est la première cause de suicide chez les jeunes."

Quelle connerie. Comment peut-on savoir pour quelle raison un suicidé s'est suicidé, puisqu'il est mort ? :icon_up:

Je ne crois pas que chaque suicidé laisse une lettre derrière soi pour expliquer son geste regrettable.

Autant je veux bien croire que l'homosexualité puisse être une source de malheur, autant croire qu'on peut changer les mentalités avec des affiches et des questionnaires, c'est risible.

Ils ne se rendent pas compte que ce genre d'affiches arrogantes rendent homophobes ceux qui ne l'étaient pas, et ne changent rien à ceux qui l'étaient.

Cette affiche fonctionne sur un modèle soviétique : "tout le monde trouve l'homosexualité normale, pas toi ?"

Remplacez homosexualité par communisme ou Big Brother, et vous voyez où je veux en venir.

Ce n'est pas le but que je critique (quoique : vouloir "rééduquer" les gens me rappelle de mauvais souvenirs) mais plutôt le procédé.

Posté
Je ne crois pas que chaque suicidé laisse une lettre derrière soi pour expliquer son geste regrettable.

En fait, si, par définition.

Si je me souviens bien, seuls sont comptés dans les statistiques ceux qui ont laissé une lettre ou une note explicative, et pas ceux pour qui c'est l'enquête qui conclue au suicide.

Posté
Je ne connais pas l'informatique pour la mise en place d'un site ergonomique et fonctionnel pour les contributeurs. Je ne suis pas non plus économiste. Mon idée consistait à attribuer un petit budget pour inciter des volontaires à mettre en place une base que chaque contributeur serait ensuite libre d'étoffer, avec des références, des liens.

Une solution, une fois le programme choisi définitivement : ouvrir un site : économieseconde.com par exemple, format wiki, faire des chapitres reprenant ceux du programme et remplir. Ca se tente.

Posté

Je suis d'accord globalement avec vous, mais recemment j'ai ouvert un anabac d'eco en SES par curiosite. Je m'attendais a quelque chose d'horrible et finalement, j'ai meme lu quelques dossiers en entier car je les trouvais interessant. Le programme n'est pas si catastrophique et n'est pas oriente illiberal meme si'il ne presente pas forcement des points de vue liberaux. Je pense que le vice du systeme, ce sont les humains, les professeurs.

Pour raconter ma propre experience :

Je me souviens, en Histoire geo au college, j'ai etudie Bloom et toussa, et il en ressortait que le niveau de vie des travailleurs a augmente grace a ces luttes sociales et non la croissance economique.

C'etait la perception du professeur qui nous etait transmise, pas les faits. En seconde, j'etais trop defonse pour suivre le cours donc de ce que je me souviens, on a etudie Taylor, Ford, et le Toyotisme et aucun economiste quel qu'il soit. Et apres j'ai fais S donc je n'ai plus eu de cours d'eco.

Et les professeurs sont tres gentils, mais la plupart d'entre eux n'ont finalement jamais quitte l'ecole pour le monde reel, et leur statut professionnel incite a bien presenter l'Etat. Car ce serait grace a lui que ces profs ne sont pas en concurrence, que ces eleves recoivent une education. Dans cette ambiance, l'Etat providence est necessaire et indiscutable.

Dans ma business school, on a eu des cours de philo, j'etais cense presente le liberalisme mais je ne savais pas encore ce que c'etait a l'epoque, et j'ai reussi a truander pour ne rien presenter donc personne de ma promo n'a eu de presentation du liberalisme. On a eu de l'objectivisme (pas celui de Rand je vous rassurre), du positivisme, de l'utilitarisme, du marxisme, etc.. donc c'etait honnete.

Et les profs d'eco que j'ai eu, j'ai une nana plutot pro marche libre meme si sa facon de presenter les choses a surement donner un effet contraire. J'ai eu un soc dem Belge puis un americain pro marche libre a la faculte d'Utrecht. Avec les echanges d'etudiants internationaux les etudiants ont l'opportunite de voir d'autres points de vue sur l'economie. Donc les programmes de beaucoup d'universites et d'ecoles etrangeres sont de fait dans le cursus de l'instruction francaise.

edit : ça me revient maintenant, le sujet de bac que j'ai lu était sur les inégalités de revenus comme moteur de la croissance, il était édité dans les années 2000. C'est loin de la propagande qu'on pourrait s'imaginer en lisant ce fil.

Posté
affiche4p.jpg

Oh que oui, cela me pose un problème.

Résumons-nous :

1. Cette affiche nous expose le "Négro" de service, c'est entendu, mais où sont donc cachés ses compères le Bicot et le Youpin ? Peut-être les deux filles les représentent-elles respectivement, mais vous m'accorderez que nous gagnerions en clarté si cela était indiqué clairement sur leurs t-shirts, comme cela l'est fort élégamment sur le premier cité.

2. La demoiselle de droite paraît certes bien fournie en graisse, mais pas assez pour représenter la minorité d'obèses qui souffre évidemment beaucoup et qui, elle aussi, aurait bien le droit de goûter à la sexualité, mieux, à l'homosexualité, encore mieux, à la revendication de l'homosexualité, toujours mieux, à une campagne anti-tout sponsorisée par la FIDL et donc subventionnée par les travailleurs.

3. Je ne vois pas non plus de représentant(e?) des transsexuels, or eux(elles?) aussi ont bien le droit de nous demander si ça nous pose un problème.

4. Les deux garçons ont les cheveux courts, j'y vois un fascisme rampant et nauséabond. De quel droit discrimine-t-on ainsi les hommes aux cheveux longs, les rastas, et autres gothiques ?

5. Et ces deux mâles en plein centre de la photo, relégant les demoiselles en périphérie, c'est une marque abjecte de machisme.

6. Sans compter qu'aucun footballeur ou artiste canalplussiste n'a participé à cette communication : de quel droit ose-t-on avec autant d'arrogance essayer de convaincre le bas peuple sans même une star humaniste à l'affiche ?

Non, c'en est trop, j'appelle la Halde pour faire censurer au plus vite ce monument de partialité et d'intolérance.

Invité Arn0
Posté
C'est loin de la propagande qu'on pourrait s'imaginer en lisant ce fil.

Disons que pour certains tout cour d'éco qui n'est pas de la théorie autrichienne (pour les nuls) est de la propagande.

Posté
Disons que pour certains tout cour d'éco qui n'est pas de la théorie autrichienne (pour les nuls) est de la propagande.

Ce n'est pas le programme qui fait peur en soi : c'est les profs qui l'appliquent.

Enfin pour tout dire, la majorité des profs n'abordent que vaguement le programme, et utilisent encore moins les annales officielles.

Posté
Disons que pour certains tout cours d'éco qui n'est pas de la théorie autrichienne (pour les nuls) est de la propagande.

Le problème c'est plus que l'économie pratiquée au lycée et à l'université, c'est comme la physique aristotélicienne par rapport à la physique moderne. Leur méthode est fausse et superstitieuse (présomptueuse dirait Hayek).

Posté
3. Je ne vois pas non plus de représentant(e?) des transsexuels, or eux(elles?) aussi ont bien le droit de nous demander si ça nous pose un problème.

(…)

Non, c'en est trop, j'appelle la Halde pour faire censurer au plus vite ce monument de partialité et d'intolérance.

Note bien qu’à terme, le nombre d’organisations revendicatrices de droits ne cesse de se démultiplier. La logique est la suivante : chacun peut se trouver une spécificité propre, et exiger du reste de la société de l’accepter comme normale et/ou source de richesses. Quiconque se permettant de s’y opposer se voit par la même occasion qualifier d’intolérant.

À ce sujet, Le Pélicastre jouisseur témoigne d’une expérience assez croustillante :

Il est des instants qu’il faut vivre. Et lorsque ceux-ci dépassent la caricature, voire l’imagination, on ne peut que se réjouir d’y assister de visu, et recommander ensuite aux gens de se déplacer, d’aller voir de leurs yeux ce qui se passe sur leur bonne vieille terre si moderne, si en avance, si transgressive et dépoussiérée, parfois à quelques mètres de chez eux.

En vue d’organiser la « Lesbian Gay Pride » de la ville, plusieurs associations lesbiennes, gays, bi et trans’ (LGBT) se réunissent en AG. J’y suis allé avec ma cargaison de préjugés (les préjugés sont souvent des conclusions que les imbéciles ne comprennent pas), je suis reparti abasourdi, hilare, noyé sous une avalanche de détails et de phrases résumant à elles seules l’enfer de notre situation. Lorsque les faits sont si parlants, les décrire est amplement suffisant.

J’entre dans le local coloré de drapeaux arcs-en-ciel. Une trentaine de personnes patientent, l’ambiance semble bonne. L’homosexualité saute aux yeux, comme les travestis ou les transsexuels. Des visages étranges, des physiques marqués, des postures anormales, souvent surjouées. Certains excellent dans la parodie de féminité, comportement qui me fait horreur.

Un homme aux gestes efféminés me tend un tract « transgressif » (bing, d’entrée de jeu), présentant un film « politico-erotico-porno », intitulé « êtes-vous un zombie gay ? ». Il explique avec moult minauderies qu’il « faut chatouiller les associations, et parfois leur donner quelques coups de griffes ». Je me demande longuement si cette personne blonde près du comptoir est un homme ou une femme. Un homosexuel vêtu d’un pull vert s’installe et demande un miroir. Un grand barbu exige qu’on parle « d’elle-même » au féminin.

Un tour de table, où tout le monde se présente. Je m’intitule « Jean Raspail », et je suis ici à titre « individuel ». Détail : un jeune homme aux cheveux longs et dans un débardeur féminin, qui s’appelle probablement Fabrice ou Patrick souhaite qu’on le nomme Anna. La plupart de ces personnes sont là pour représenter des associations. A la volée, citons les Flamands roses, les Gayzelles et le Gay Moto Club.

Ces instants de vie, susceptibles de déclencher les hilarités les plus irrépressibles, s’inscrivent dans une époque à la folie si vertigineuse qu’on se demande si nos rires aux éclats ne relèvent pas de l’animalité, ou pire, du fameux rire de la fin du monde, mystérieusement prophétisé dans la Bible.

La réunion peut commencer.

Je m’attendais à une ambiance joyeuse, à de vifs échanges « folâtrés », à des discussions constructives, instructives et joyeuses, portant par exemple sur la couleur des chars, les limites vestimentaires, le déroulement du cortège, etc.

Que nenni.

Ce fut un crêpage de chignon incroyable, une haine ahurissante, des pics et des échanges d’une méchanceté glaciale.

Le premier point de cette AG qui doit en compter neuf concerne la brochure promotionnelle de l’événement, imprimée par le bureau « Pride », organisateur de l’événement. Toutes les associations sont censées avoir participé à son élaboration. C’est là que les choses se corsent.

« Prennent la parole seulement les adhérents qui représentent une association.

-Ça ne pourra pas marcher.

-Moi je dis que ça marchera ».

Bing. Premier froid. On sent que l’ouverture, la tolérance, le dialogue, ce n’est pas pour ici.

Le premier à prendre la parole est un chétif quinqua (estimation) en chemise à carreaux, à l’air mystérieusement constipé. Il s’exprime plutôt bien, clairement. Au fur et à mesure qu’il développe, avec le plus grand sérieux du monde, je me rends compte qu’il est fou à lier. Je le cite :

« Je ne suis pas content du tout. J’avais veillé à ce que le texte soit entièrement « dégenré », contre la binarité, c’est-à-dire sans féminin ni masculin. Lorsque je lis homosexuel au lieu d’homo, ou prostitué uniquement au masculin, c’est clairement une agression transphobe ».

Grand silence. Manifestement, tout le monde est d’accord. Le fou poursuit, l’œil toujours plus inquisiteur.

« Cette brochure est mauvaise. Il y a des attaques contre les Poppers, étant donné qu’ils sont très consommés par les homos, c’est clairement homophobe. Ce texte est moralisateur, dégradant, stigmatisant, d’un autre âge ! »

Les gays sont presque accusés (par les leurs !) d’être des conservateurs, voire des réactionnaires. Je me bouffe les lèvres pour ne pas exploser de rire. S’en suit un raisonnement alambiqué, ou la promotion de la capote est vue comme « serophobe » puisque la brochure recommande de « se méfier » du Sida donc des sidaïques.

« Les valeurs démocratiques sont clairement bafouées par une telle brochure ». Un gros type en polo rose, qui ressemble vaguement à Coluche, prend la parole. Vexé, il s’emporte d’une voix haut perchée, avec une gestuelle irrésistible. « Notre association n’a pas été entendue ! Je ne cautionne pas cette brochure ! ».

C’est une guerre, une bataille de chiffonniers. Je me dis qu’ils vont se foutre sur la gueule, là, comme ça, un grand combat de folles et de fous.

Les seuls personnages qui semblent relativement calmes et cohérents (les trois organisateurs) tentent désespérément d’expliquer leurs choix. On parle des efforts de la mairie pour les handicapés, et justement, l’un d’eux intervient.

« Je ne suis pas un handicapé, je suis une personne en situation de handicap. On ne peut pas me résumer qu’à ça ».

On nomme cela « l’handiphobie ». La minorité de la minorité. Démultipliable à l’infini.

L’ambiance se crispe encore. Aucune blague n’est tolérée, il faut mesurer chacune de ses virgules pour ne pas être taxé de « phobe ». Je deviens phobophobe. Je ravale un nombre incalculable de boutades qui m’auraient valu le lynchage.

Dépité, le chef du bureau se fait traiter de « roi absolu » et de « raciste parce qu’il a parlé de wesh wesh l’autre jour ».

L’antiracisme ici aussi. Et en pire.

« Je suis positif ! » s’égosille l’homme au polo vert. À quoi ?

La liberté ici est de zéro. Tout choque. La brochure copie le visuel du passeport français. Erreur fatale.

« On peut se permettre un clin d’œil » ose une malheureuse dame. Le fou constipé bondit : « un clin d’œil à qui ? ». Elle est aussitôt lapidée. En un tournemain le visuel est décrété « pas compatible avec l’état français et ses valeurs homophobes ».

Tel est transgressé qui croyait transgresser.

D’ailleurs, à bien y regarder, on croit distinguer une francisque dans le logo. « À l’heure où des nervis d’extrême droite nous tabassent partout dans le pays, c’est un scandale ! »

Effectivement. L’handicapé, pardon, la personne en situation de handicap, ose dire que « ça ne pose pas de problème d’être citoyen français tout autant que d’être citoyen arc-en-ciel ».

« Et les autres ? C’est réservé aux français ? » lui hurle-t-on.

C’est un festival.

Une jeune femme blonde, un peu en retrait, semble déplorer ces éclats de voix. Elle prend la parole, et s’emporte contre « le fric de la mairie qui veut prendre le contrôle du mouvement ». La suspicion est partout. Sa conclusion, incohérente et délirante, est magistrale : « aujourd’hui il faut se protéger de l’argent, parce qu’on se fait tabasser, tuer, massacrer dans la rue ! ».

Un (une ?) transsexuel se lève. Un passage de la brochure omet d’attacher le mot « trans » aux mots lesbiennes-gays-bis. « Agression transphobe ».

Paranoïa, nom féminin. Psychose caractérisée par une tendance au délire de persécution.

Mieux vaut en rester là. Voilà un bref tour d’horizon du « lobby » LBGT… Qui se veut représentatif. Et nous n’étions, après deux heures d’invectives, qu’au premier des neufs points de la réunion.

Ça ne se passait pas à Paris. Et j’espère que le LGBT aura autre chose à faire (genre préparer une brochure dégenrée) que s’acharner sur le peu de liberté d’expression qu’il me reste au travers de cet article.

De toute ma vie je jure de jamais n’avoir rencontré milieu plus fermé. Qu’on le veuille ou non, qu’on trouve cela « phobe » ou non, ces gens relèvent de la psychiatrie à tous les étages. Dans toute cette paranoïa, on ressent un profond mal-être, pour le coup bien représentatif de notre société postmoderne, qu’il faut définitivement rencontrer, raconter, écrire, pour annihiler.

http://lepelicastrejouisseur.wordpress.com…-toujours-rose/

Disons que pour certains tout cour d'éco qui n'est pas de la théorie autrichienne (pour les nuls) est de la propagande.

Je ne sais pas si je suis visé par cette remarque. Simplement au cas où, je vais préciser ma position.

D’abord, dans une certaine mesure, le contenu d’un cours n’est pas toujours le fond du problème au lycée. Ce serait accorder trop d’importance à son impact sur les élèves. Ces derniers, pour la plupart d’entre eux, apprennent la leçon la veille d’un contrôle pour l’oublier en grande partie après la fin de l’année scolaire.* En revanche, ils seront bien plus influencés par le discours général du professeur tenu tout le long de l’année ; c'est-à-dire à certaines remarques, aux références faites à l’actualité et à la présentation de certaines notions du cours. En SES tout particulièrement, ces facteurs sont décisifs dans ce que retiendront les étudiants.

Maintenant, Sanksion n’a pas tort quand il indique que l’économie telle qu’elle est présentée dans un Annabac est loin d’être la vilaine propagande à laquelle les libéraux font référence. À ceci, je rappelle que les Annabacs, du fait qu’ils se concentrent exclusivement sur les définitions et les exercices, donnent une allure plutôt neutre au cours. Ce n’est pas le cas des manuels scolaires, des notes écrites et des paroles du professeur. Sanksion ayant fait un Bac S n’a donc pas la même approche que nous autres, les ES. Aussi, il me semble important de souligner que les cours de sciences sociales, plus que l’économie, sont plus souvent porteurs de mauvaise information.

Pour ma part, j’ai fais les trois années où les SES sont au programme dans des conditions bien différentes :

- dans un lycée public de province,

- avec le CNED,

- dans un lycée international privé.

De chacune de ces années, je pourrais rapporter en quoi le cours m’a semblé inapproprié. Ceci, non parce que je suis libéral, mais parce que j’attends un minimum d’objectivité et d’honnêteté dans la présentation de cette matière aux élèves ; ces derniers étant à un âge où, pour beaucoup, ils commencent à former leurs premières idées politiques.

Sinon, je ne pense pas qu’une introduction à l’économie autrichienne soit bénéfique ou même nécessaire au stade où on en est. Par contre, je suis beaucoup plus gêné quand les idées de grands personnages se font massacrées à cause d’une interprétation moderne de leurs propos. Je pense par exemple à Tocqueville, qui serait en faveur d’un impôt progressif car «les gens préfèrent vivre entre eux dans des conditions matérielles similaires, quitte à ce qu’ils soient plus pauvres».

Enfin, et je me répète, ce problème de neutralité ramène au problème plus large posé par l’école publique aujourd’hui en France. L’important, dans le cas qui nous concerne, est donc plus de diversifier les sources d’enseignement que de chercher à modifier légèrement les programmes de SES.

* Évidemment, ce n’est pas le cas de tous : quelques uns iront approfondir certaines idées vues en cours une fois chez eux, tandis que d’autres ne jetteront même pas un œil à leurs notes. Les premiers ne sont pas suffisamment nombreux pour changer quoi que ce soit à la tendance de fond.

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Note bien qu’à terme, le nombre d’organisations revendicatrices de droits ne cesse de se démultiplier. La logique est la suivante : chacun peut se trouver une spécificité propre, et exiger du reste de la société de l’accepter comme normale et/ou source de richesses. Quiconque se permettant de s’y opposer se voit par la même occasion qualifier d’intolérant.

À ce sujet, Le Pélicastre jouisseur témoigne d’une expérience assez croustillante :

http://lepelicastrejouisseur.wordpress.com…-toujours-rose/

Merci pour ce délicieux texte, c'est exactement cet état d'esprit que j'essayais de capter dans ma petite moquerie, mais je me rends compte que ma fiction (comme toujours) se trouve bien pâle face à cette réalité décrite.

N'en tirons pas de conclusions hâtives, car sur le fond l'homophobie est une réalité à combattre (le terme lui-même serait d'ailleurs à remplacer car éthymologiquement il ne signifie rien), mais on trouve parfois de drôles de loustics et de sacrés caporaux parmi ses défenseurs.

Et pour finir, une mention spéciale au "raisonnement alambiqué, ou la promotion de la capote est vue comme « serophobe » puisque la brochure recommande de « se méfier » du Sida donc des sidaïques" :icon_up: !

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Le tout est accompagné d’un questionnaire où chacun peut mesurer son niveau de tolérance pour pouvoir se conformer aux nouvelles normes établies par ce corps étudiant.

">(badurl) http://homophobie.fidl.org/

(badurl)

Le questionnaire oblige à indiquer "homme" ou "femme" pour envoyer ses réponses. C'est une agression intersexophobe et intergenrophobe caractérisée, inacceptable. Que ces petits sacripants intolérants, graines de fascistes du binarisme de genre le plus médiéval, considèrent la HALDE comme saisie.

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Bon les pédés, les négros et les gouines je comprends bien, mais que vient faire cette pute de gauche en s'incrustant sur la photo ?

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De se dont je me souviens de mes années lycées en comparaison avec ce que j'ai mangé dans le supérieur (bachelor), c'est que la seul definition du marché consistait à dire: c'est là où se rencontre l'offre et la demande. C'est tout. Il n y a jamais eu le fameux graphique de l'offre et de la demande pourtant si simple et si important!

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Bon les pédés, les négros et les gouines je comprends bien, mais que vient faire cette pute de gauche en s'incrustant sur la photo ?

Elle fait partie de cette catégorie de personnes qui n'aiment rien tant que montre qu'ils sont plus tolérants que tout le monde en s'impliquant dans le milieu activiste LGBT.

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Je me souviens avoir eu des cours d'économie en seconde : j 'avoue que j'étais totalement larguée !! Du coup, je suis allée sur les filières sciences.

Je pense qu'il faudrait en effet apprendre le béaba aux enfants du primaire : la gestion d'un portefeuille, que le français ait un rapport concret avec l'argent car tant que l'argent restera tabou, il est impossible de faire rentrer par la suite des notions d'économie à des adolescents.

Je n'évoque même pas l'éducation parentale qui est désastreuse : la mienne a été criminelle :doigt::icon_up:

Je suis donc intéressée pour apprendre les bases de l'économie par le net et des références d'ouvrages.

Posté

J'ai l'impression que tout libéral ne peut être que "dérangé" par l'enseignement actuel de l'économie en France. J'ai moi aussi eu des cours de la seconde à la terminale, puis en prépa, puis à sciences po ou je suis aujourd'hui (à Rennes, je ne sais pas où est/était free jazz, mais j'aimerais bien le savoir). Au lycée, j'ai eu la chance d'avoir des professeurs "honnêtes", malheureusement cela n'est pas toujours le cas et les programmes en eux-mêmes posent un problème, mêlant économie (surtout de la macro), sociologie, politique ou même psychologie ! Qui n'a jamais du supporter le "comportement moutonnier" et autres diatribes contre économie de marché de ce genre. Ce bric-à-brac serait de l'économie. Je passe sur l'abonnement quasi-obligatoire à Alter Eco, organe de propagande pseudo-scientifique (j'ai résilié mon abonnement quand j'ai compris le danger de leurs "analyses" - c'était avant ma conversion libérale). Je passe également sur l'orientation volontaire que des profs moins honnêtes donnent à leurs cours.

On pourrait largement parler de la peur comme source de rejet du libéralisme. Peur de manquer d'argent, d'aide, de soutien, de ne pas trouver de travail, de le perdre quand on en a un… toujours nombreux sont ceux s'imaginant que "l'on doit faire qqch", c'est-à-dire pour eux, que l'État doit faire qqch.

Mais ce qui m'inquiète n'est pas ce premier point : c'est bien la facilité avec laquelle on peut faire accepter n'importe quelles idées en économie. Je m'en rend bien compte autour de moi. Il est très facile de faire accepter telle ou telle idéologie surtout en alliant à la simple présentation théorique, une dose de "sentimentalisme" : les exemples ont déjà été donné -> SMIC ; libéraux = néoclassiques = méchants et théorie de tout façon inutile (je ne reprend pas tout le schéma)…

Si je n'avais pas eu la curiosité de lire la route de la servitude il y a deux ans, jamais je n'aurais eu une approche positive du libéralisme. Si je n'avais pas lu le tome 1 de Droit, Législation et Liberté jamais je n'aurais pu faire de distinction entre Taxis et Kosmos. L'économie se pense, se réfléchie, mais il faut avoir un intérêt certain pour la compréhension de l'action humaine… peu de personnes, d'étudiants se soucient de cela.

On est bien seul lorsque l'on est libéral. Je ne sais plus qui disais qu'il fallait bien sélectionner ce que l'on disait, avec ses amis etc… On peut donc éprouver une réticence à exprimer ses idées, comme si celle-ci seraient honteuses.

Je termine donc mon premier post, pas très optimiste, par une question : peut-on se procurer un manuel d'économie qui serait libéral ? Il y a bien ce bouquin en 5 tomes de M. Rothbard mais je n'ai jamais pu consulter aucun exemplaire. Je ne sais même pas si on peut se le procurer. Merci.

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39 lecons d'économie contemporaine, Simmonot, (Poche, 10€)

Un peu plus cher mais également intéressant :

Comprendre l'économie de Pierre Lemieux, Les Belles Lettres, prix éditeur : 25€

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39 lecons d'économie contemporaine, Simmonot, (Poche, 10€)

Pas mieux. :icon_up: Vaut aussi par ses références et sa bibliographie, bien fournie et qui donne des noms d'économistes intéressants pour un débutant.

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