Tremendo Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Et pour ce qui est des meurs, non, il n'y a pas des masses de regles, si le libéralisme économique n'est pas dominant, le libertinisme moral l'est bien. Mouais, pour le libertinisme moral faut pas exgérer non plus quand même, enfin c'est clair on est loin du conservatisme. Pour le reste, je pense que tu te trompes: les petites lois par-ci par-là pour corriger les moeurs il y en a de plus en plus, comme l'attestent les lois sur le tabac, les happy hour, la réglementation dans les bars et les restos, l'alcool à la télévision, la propagande verte où l'on culpabilise le type qui ne trie pas ses déchets par exemple, les campagnes de pub sur ce que tu dois bouffer etc…
Brock Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Je pensais venir au prochain banquet de liberaux.org. Mais comme ce sera encore (sinon plus) la crise, je suppose qu'au lieu d'alcool, femme(s) (à l'oral je n'ai pas pu entendre si c'était un pluriel ou pas…) et de musique, ce sera une assemblée de grincheux désabusés, un cercle de poètes poseurs et doloristes, occupés à décerner un spleen award à quelques imitateurs de Cioran, Céline c'est etrange, je n'ai pas senti ce ronchonnisme dont tu parles, ou peut-etre juste dans le post initial? moi je trouve juste ca marrant le mec qui tombe de 5 metres sur la tronche, ca fait une image mentale rigolote, sauf le craquement a la fin
Saucer Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 =S= est friand de rdv facebook, je vois pas d'autre possibilité.
h16 Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 J'attends le premier politique qui s'insurgera contre ce décès scandaleux, et qui proposera une réglementation stricte de ces beuveries collectives. Et PAf DaNs La GuEulE. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/a…her_892078.html C'est fatiguant d'avoir raison Faut-il les interdire? Alors qu'un Nantais est mort mercredi après un apéro Facebook, le ministère de l'Intérieur annonce une réunion sur le sujet place Beauvau la semaine prochaine. Faut-il interdire les ministres ? Alors qu'encore une fois, ceux-ci se réunissent pour peindre une nouvelle girafe pendant que les bourses se cassent la gueule et que le chef des zouaves, Nicolas Sarkozy, déclare vouloir faire sortir la France de la zone euro, un petit vent de colère s'empare d'un certain nombre de personnes desquels le bon sens n'a pas totalement fui en se disant que tout ceci commence à bien faire et qu'il serait plus que temps que ces bouffons se mettent au travail sérieusement.
Nick de Cusa Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Ça m'évoque la chanson Alors On Danse. Le travail c'est mal, les études c'est mal, l'argent c'est mal, la famille c'est mal, la crise c'est mal, alors on danse gna gna gna.
h16 Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Là, c'est plutôt on boit. Pour oublier quoi, je ne sais pas, dans la mesure où ces foules n'en savent pas assez pour vouloir l'oublier…
vincponcet Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Ceci dit le moyen âge, époque pas encore contaminée par le pseudo rationalisme qui avait la sagesse de prendre en compte la nature humaine avec sa part de folie, laissait s'exprimer les instincts animaux des foules populaires pour mieux les canaliser, lors de la "Fête des fous", tradition qui fut malheureusement interdite à mesure que le pouvoir royal s'imposait sur le droit coutumier. Mais ça existe toujours, ça s'appelle la marche des fiertés LGBT. Hier un jeune homme est mort car il avait certainement trop bu lors d'un apéro géant à Nantes.Je suppose que le nombre de mort dû à l'ivresse excessive provoque au moins un mort par jour en France, alors parce que les rassemblements ça ne plait pas, parce que des gens en toute liberté se réunissent et s'éclatent ensemble. 1/ des personnes se retrouvent sur l'espace public 2/ ces gens payent pour l'entretien de cet espace public (ce n'est pas une raison pour dégrader) 3/ on veut faire payer les organisateurs (ah là la mutualisation des pertes n'existe plus) 4/ Des personnes dans leur libre droit à se réunir et aller où ils veulent se réunissent et ils en ont le droit. Pourquoi diable les pouvoirs publics doivent-ils se mêler de ça? parce que ça fait chier leur électorat de vieux (qui sont ceux qui votent et n'hésitent pas à se plaindre) parce que c'est ingérable? il n'y a jamais eu de gros problèmes à ce que je sache parce qu'ils boivent? euh à ce que je sache l'alcool est autorise en France parce qu'ils sont nombreux? et alors, ces gens sont libres d'aller où ils veulent. Il y a des milliers de personnes dans des marchés ou des endroits particuliers, ça ne pose pas de problème L'état va se mêler une fois de plus de ce qui ne le regarder en RIEN! On peut tout autant se demander pourquoi des gens qui ne veulent pas voir un spectacle de décadence en bas de chez eux doivent le subir. C'est tout le problème de l'espace public. L'Etat en est propriétaire, il faut voir avec le propriétaire quand tu veux faire des grosses réunions.
Tremendo Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Et PAf DaNs La GuEulE.http://www.lexpress.fr/actualite/societe/a…her_892078.html C'est fatiguant d'avoir raison Aaaaahhhh! Ce cher Brice est de retour et va se saisir de ce nouveau "problème national"!! Le titre de l'article est révélateur: Apéros géants : Brice Hortefeux va trancher Attention ça va faire mal, Brice Michael Myers va présider la semaine prochaine…une "réunion de travail sur les apéros géants". On peut tout autant se demander pourquoi des gens qui ne veulent pas voir un spectacle de décadence en bas de chez eux doivent le subir. Tout à fait, un simple appel à la police et une plainte suffisent, pas besoin de réunions sur les apéros géants qui peuvent légitimement se faire là où tout le monde sera content. C'est tout le problème de l'espace public.L'Etat en est propriétaire, il faut voir avec le propriétaire quand tu veux faire des grosses réunions. Un voleur n'a pas de droits sur le bien qu'il a volé.
Brock Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Un voleur n'a pas de droits sur le bien qu'il a volé. la raison du plus fort est toujours la meilleure faire la fete avec ses amis c'est super. s'agglutiner en troupeau c'est un truc de mouton, de bovin, de tetards ou d'eperlan.
Invité rogermila Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 4/ Des personnes dans leur libre droit à se réunir et aller où ils veulent se réunissent et ils en ont le droit.Pourquoi diable les pouvoirs publics doivent-ils se mêler de ça? L'état va se mêler une fois de plus de ce qui ne le regarder en RIEN! Et la loi sur la repression de l'ivresse publique (qui est très ancienne) Tu t'assoies dessus ? il n'y a jamais eu de gros problèmes à ce que je sache C'est toujours limite au niveau des degradations et ça risque de déraper grave (baston, dépouillage etc…); donc la prévention ça existe. il faut voir avec le propriétaire quand tu veux faire des grosses réunions. Exemple : Woodstock 1969.
free jazz Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Mais ça existe toujours, ça s'appelle la marche des fiertés LGBT. Je parlais bien sûr des gens normalement constituées, pas des folasses et des satyres dont c'est la condition ordinaire.
eclipse Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 L'état va se mêler une fois de plus de ce qui ne le regarder en RIEN! Très jeunes mineurs alcoolisés, ivresse sur la voie publique, blocage du centre-ville. Je ne suis pas contre l'idée, mais encore faut-il que les organisateurs assurent la sécurité de leur petite fête, justement pour qu'on évite de réquisitionner inutilement des flics et des pompiers qui ont sans doute d'autres choses à faire.
(=S=) Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 c'est etrange, je n'ai pas senti ce ronchonnisme dont tu parles, ou peut-etre juste dans le post initial? Le fil tel qu'il a été proposé, fête vs crise, est un grand n'importe nawak. A une légitime critique de la citoyenneté festive de gauche qui croit que faire de la politique c'est raconter des niaiseries autour d'un barbecue avec le secret espoir d'aller coincer la malheureuse alcoolisée qui transpire sa clope à côté de vous, et ce avec la complicité d'une élite étatique qui a bien intérêt à infantiliser les citoyens, certains talibans du forum en viennent à critiquer toute fête comme signe de décadence, voire tout attroupement comme manifestation de collectivisme. C'est là que ça n'est qu'un marxisme inversé, teinté de bile conservatrice morbide sur fond de discours normatif épuisant et finalement aussi nihiliste que les cigales qu'ils fustigent (cf. la ruche vertueuse). Ça m'évoque, très sincèrement, donc les tarés de maoistes qui se reprochaient d'être heureux alors que des gens souffraient sur Terre, d'être beau alors qu'ils y a des moches, de s'intéresser à l'art (bourgeois), à la philosophie ou autre tant que tout le monde n'avait pas de quoi manger et un toit où s'abriter. Ou comment ça : Mène à ça : Bon allez les branleurs improductifs, je vous laisse blablater (vilains hobbits) inutilement sur un forum pendant que je vais travailler !
vincponcet Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Je parlais bien sûr des gens normalement constituées, pas des folasses et des satyres dont c'est la condition ordinaire. Certes, mais je doute tout de même que le reste de l'année, Paris soit peuplé d'autant de travs à paillettes. ça serait donc plutôt une question de degré, avec des gens "anormalement constitués" (pour reprendre tes termes) qui le deviennent encore plus ce jour là
Saucer Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Le fil tel qu'il a été proposé, fête vs crise, est un grand n'importe nawak.A une légitime critique de la citoyenneté festive de gauche qui croit que faire de la politique c'est raconter des niaiseries autour d'un barbecue avec le secret espoir d'aller coincer la malheureuse alcoolisée qui transpire sa clope à côté de vous, et ce avec la complicité d'une élite étatique qui a bien intérêt à infantiliser les citoyens, certains talibans du forum en viennent à critiquer toute fête comme signe de décadence, voire tout attroupement comme manifestation de collectivisme. C'est là que ça n'est qu'un marxisme inversé, teinté de bile conservatrice morbide sur fond de discours normatif épuisant et finalement aussi nihiliste que les cigales qu'ils fustigent (cf. la ruche vertueuse). Ça m'évoque, très sincèrement, donc les tarés de maoistes qui se reprochaient d'être heureux alors que des gens souffraient sur Terre, d'être beau alors qu'ils y a des moches, de s'intéresser à l'art (bourgeois), à la philosophie ou autre tant que tout le monde n'avait pas de quoi manger et un toit où s'abriter. Ou comment ça : Mène à ça : Bon allez les branleurs improductifs, je vous laisse blablater (vilains hobbits) inutilement sur un forum pendant que je vais travailler ! Comme quoi, Paint, ça sert encore.
Jefferson Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 http://www.lexpress.fr/#sondage_892092 Les apéros géants qui dégénèrent, c'est la faute… * des politiques 7% * de Facebook 19% * des fêtards 48% * des forces de l'ordre 2% * de personne 13% * C'est le cadet de mes soucis! 11% Nombres de votes : 1054
Salatomatonion Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Aaaaahhhh! Ce cher Brice est de retour et va se saisir de ce nouveau "problème national"!!Le titre de l'article est révélateur: Attention ça va faire mal, Brice Michael Myers va présider la semaine prochaine…une "réunion de travail sur les apéros géants". Je trouve scandaleux que Briçounet joue cavalier seul et que l'expertise de Jean-Louis BORLOO ne soit pas utilisée sur un sujet aussi grave que l'alcoolisme.
Sous-Commandant Marco Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Ils pourront profiter de cette réunion pour améliorer la sécurité des petits trains pour touristes : 12 blessés à Marseille dans l'accident d'un petit train http://fr.news.yahoo.com/4/20100514/tts-fr…nt-ca02f96.html
Poil à gratter Posté 14 mai 2010 Signaler Posté 14 mai 2010 Quand même 19% de votants pour facebook… En attendant, des voix se font entendre pour réclamer de l'encadrement : http://www.lemonde.fr/societe/article/2010…51516_3224.html Encore un pretexte.
Luis Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 certains talibans du forum en viennent à critiquer toute fête comme signe de décadence, voire tout attroupement comme manifestation de collectivisme. Ce n'est pas tant faire la fête qui "pose problème", que faire la fête pour faire la fête. Qu'est-ce que ces gens fêtent, au juste ?
Skeggjöld Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Ce n'est pas tant faire la fête qui "pose problème", que faire la fête pour faire la fête. Qu'est-ce que ces gens fêtent, au juste ? L'Apocalypse ?
Luis Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 C'est drôle, c'est la réflexion que je m'étais faite à la feria de Bayonne, à laquelle j'avais été l'été dernier en soirée. Rien qu'une immense beuverie, j'avais dit tout haut ce soir-là à mes cousins que l'Apocalypse ça devait ressembler à ça. Et ma soeur qui nous reprochait de ne pas nous y être amusés ! Nous avions sans doute eu tort d'y aller en soirée et pas en journée.
Skeggjöld Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 C'est drôle, c'est la réflexion que je m'étais faite à la feria de Bayonne, à laquelle j'avais été l'été dernier en soirée. Rien qu'une immense beuverie, j'avais dit tout haut ce soir-là à mes cousins que l'Apocalypse ça devait ressembler à ça. Et ma soeur qui nous reprochait de ne pas nous y être amusés ! Je me fais ce type de réflexion fréquemment. Je me trouve régulièrement prise contre mon gré dans des foules hostiles de festoyeurs frénétiques et je pense toujours à l'Apocalypse selon saint Jean. Parfois je croise même la descendante de la Grande Prostituée de Babylone chevauchant un hippie hystérique et je me dis qu'à l'époque de Jean de Patmos, cela avait tout de même plus de distinction…
F. mas Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Au moyen âge, le carnaval, la fête ou le jour des fous marquait la fin d'une période de travail. Il s'agissait d'un moment d'oubli de soi dans le grand n'importe quoi, l'inversion des valeurs, les excès de toute sorte et la confusion des genres et des fonctions. Les valets se grimaient en maîtres, le petit peuple moquait les grands et la hiérarchie ecclésiale. C'était un peu une soupape de sécurité d'une société hiérarchisée, cloisonnée et pas trop facile à vivre. J'ai l'impression (notamment à la lecture de David Le Breton), qu'on retrouve dans les revendications festives contemporaines les mêmes désirs d'"oubli de soi", et la même volonté de déréalisation (quand on fait la fête, on est momentanément hors du monde et hors de ses rôles sociaux ordinaires). Toutefois, si on suit Debord et Philippe Muray, la grande nouveauté de l'époque serait de vouloir abolir la séparation entre moments festifs et périodes "sérieuses". Ce n'est pas très réjouissant, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Si la fête est un temps "hors du temps", une période où la vacuité et l'oubli de soi sont recherchés à titre principal, alors son extension à l'ensemble des relations humaines signifie aussi l'extension de sa vacuité (le désert croit…). Quand on fait la fête, on fait le vide, et quand on veut faire la fête tout le temps, on veut demeurer cet état propice à faire le vide.
free jazz Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Quand on fait la fête, on fait le vide, et quand on veut faire la fête tout le temps, on veut demeurer cet état propice à faire le vide. L'hédonisme festif est un faux-nez du nihilisme qui sert à tromper l'ennui, c'est-à-dire l'oubli de soi. Il faudrait que nous retrouvions le goût des formes païennes (encore présentes dans la civilisation médiévale) pour que la fête retrouve un sens temporel et cyclique.
JackieV Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Ça m'évoque la chanson Alors On Danse.Le travail c'est mal, les études c'est mal, l'argent c'est mal, la famille c'est mal, la crise c'est mal, alors on danse gna gna gna. L'autre jour je lisais dans Public que ce type entends dénoncer quelque chose et délivrer un "message". Je parlais bien sûr des gens normalement constituées, pas des folasses et des satyres dont c'est la condition ordinaire. Heu bon n'exagérons rien.
Skeggjöld Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Au moyen âge, le carnaval, la fête ou le jour des fous marquait la fin d'une période de travail. Il s'agissait d'un moment d'oubli de soi dans le grand n'importe quoi, l'inversion des valeurs, les excès de toute sorte et la confusion des genres et des fonctions. Les valets se grimaient en maîtres, le petit peuple moquait les grands et la hiérarchie ecclésiale. C'était un peu une soupape de sécurité d'une société hiérarchisée, cloisonnée et pas trop facile à vivre. L'étudiante en lettres que je suis a souvent consulté L'œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance de Mikhail Bakhtine où il est décrit à peu près le même phénomène. J'ajoute que le carnaval, selon Bakhtine, se pare d'une dimension religieuse. Les évêques désiraient conserver ces festivités folles car se réjouir et se gaver durant le carnaval permettait aux fidèles de mieux jeûner pendant le carême et de mieux souffrir la Passion du Christ. Il n'y a plus cette dimension religieuse qui donne tout son relief à ce genre de festivités. Le carnaval permettait au peuple de se réjouir de façon insouciante afin de pouvoir courageusement affronter, dès le lendemain, les souffrances quotidiennes. En notre temps, les gens font la fête par désir d'oublier et refusent, par conséquent, d'affronter les épreuves du quotidien. Ils veulent vivre une fête perpétuelle. J'ai l'impression (notamment à la lecture de David Le Breton), qu'on retrouve dans les revendications festives contemporaines les mêmes désirs d'"oubli de soi", et la même volonté de déréalisation (quand on fait la fête, on est momentanément hors du monde et hors de ses rôles sociaux ordinaires). Toutefois, si on suit Debord et Philippe Muray, la grande nouveauté de l'époque serait de vouloir abolir la séparation entre moments festifs et périodes "sérieuses". Ce n'est pas très réjouissant, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Si la fête est un temps "hors du temps", une période où la vacuité et l'oubli de soi sont recherchés à titre principal, alors son extension à l'ensemble des relations humaines signifie aussi l'extension de sa vacuité (le désert croit…). Quand on fait la fête, on fait le vide, et quand on veut faire la fête tout le temps, on veut demeurer cet état propice à faire le vide. Parfaitement. C'est le règne de l'homo festivus et l'émergence d'une société qui n'est plus qu'une immense garderie…
ernest Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Il n'y a plus cette dimension religieuse qui donne tout son relief à ce genre de festivités. Le carnaval permettait au peuple de se réjouir de façon insouciante afin de pouvoir courageusement affronter, dès le lendemain, les souffrances quotidiennes. En notre temps, les gens font la fête par désir d'oublier et refusent, par conséquent, d'affronter les épreuves du quotidien. Ils veulent vivre une fête perpétuelle. Il y a toujours du sacré dans un rassemblement. La foule (chez Le Bon) et le collectif (chez Debray) apparaissent comme des vecteurs de religiosités (non affiliés à un Dogme). Et tu le dis toi même, finalement, aujourd'hui c'est comme hier, les gens veulent oublier leur souffrance quotidienne - sauf que les gains de productivités ont été tels, qu'on peut faire la fête tous les jours, ne plus travailler et vivre décemment. Parfaitement. C'est le règne de l'homo festivus et l'émergence d'une société qui n'est plus qu'une immense garderie… C'est surtout que le festif, le culturel, le vivre-ensemble sont devenus les outils pour la domestication des masses. (après l'échec total de l'éducation nationale humaniste, dirait Sloterdijk). Et ça risque de virer - comme toujours - à l'institution d'un parti de l'ordre intolérant et dictatorial. Petite bibliographie : Règles pour le parc humain, Sloterdijk. Après l'Histoire, Muray. Psychologie des foules, Le Bon. Critique de la raison politique, Debray. L'Etat culturel, Fumaroli.
Chitah Posté 17 mai 2010 Signaler Posté 17 mai 2010 Un type meurt après une fête, ça arrive… il y a tous les jours des gens qui meurent de manière bien plus bête … C'est quoi le propos latent ici ? On doit pleurer, crier et porter du noir en temps de crise ? C'est mal de se réunir pour boire un verre et c'est bien fait pour celui qui est mort ? J'avoue être proche de cette position, ce fil me laisse quelque peu perplexe.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.