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Le chèque éducation et les libertariens


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Bonjour,

En lisant ce matin l'article Wikibéral à propos du chèque éducation, une question m'est venue à l'esprit quant à la critique libertarienne : si le chèque éducation permet à l'État de maintenir une certaine main-mise sur l'éducation, alors quelle(s) solution(s) proposent les libertariens à la place? Comment garantir une "méritocratie", pour reprendre le terme de l'article, avec un système dé-subventionné? Il y aurait certes toujours la possibilité d'organismes privés fournisseurs de bourses, mais comment un tel système permettrait à tous d'accéder au niveau d'éducation qu'il est capable d'atteindre? Y a-t-il une autre solution envisageable?

Merci d'avance pour vos réponses.

Posté
…comment un tel système permettrait à tous d'accéder au niveau d'éducation qu'il est capable d'atteindre?

1° Accéder à un tel niveau n'est pas un droit. Si ça le fait pas, dommage. C'est tout.

2° Aucun système n'arrive à un tel résultat. Surtout pas l'étatique et même pas le système des chèques scolaires.

Posté
Bonjour,

En lisant ce matin l'article Wikibéral à propos du chèque éducation, une question m'est venue à l'esprit quant à la critique libertarienne : si le chèque éducation permet à l'État de maintenir une certaine main-mise sur l'éducation, alors quelle(s) solution(s) proposent les libertariens à la place? Comment garantir une "méritocratie", pour reprendre le terme de l'article, avec un système dé-subventionné? Il y aurait certes toujours la possibilité d'organismes privés fournisseurs de bourses, mais comment un tel système permettrait à tous d'accéder au niveau d'éducation qu'il est capable d'atteindre? Y a-t-il une autre solution envisageable?

Merci d'avance pour vos réponses.

Le chèque éducation c'est l'argent pris aux contribuables qui revient dans leurs poches, et qui va au final dans ceux de l'établissement scolaire. Donc à un niveau de chèque éducation constant, quelle est son utilité?

D'un autre côté, que le montant du chèque ne soit pas le même pour tout le monde, alors c'est profondément injuste.

Et dans la réalité, les bourses allouées par l'Etat lors de la rentrée des classes aux familles "pauvres" (en vérité ce sont des familles pauvres avec plusieurs écrans plasma, playstations, voitures et qui partent en vacances régulièrement, donc bref… ) finissent par être dépensées dans autres choses que des fournitures scolaires.

Posté
1° Accéder à un tel niveau n'est pas un droit. Si ça le fait pas, dommage. C'est tout.

2° Aucun système n'arrive à un tel résultat. Surtout pas l'étatique et même pas le système des chèques scolaires.

Bien, mais alors qu'en est-il d'un système libertarien de l'éducation? Il ne permettrait pas les "avantages" d'un système chèque éducation ; plus de diversité sociale, choix du lieu d'éducation, et enfin une moins grande corrélation entre la capacité des parents et la celle des mineurs. Je reprends la phrase de Hayek dans l'article consacré à l'éducation : «Concernant l'éducation, l'argument primordial en faveur de son assistance par le gouvernement est que les enfants ne sont pas encore des citoyens responsables et ne peuvent être supposés capables de savoir ce dont ils ont besoin, ni ne possèdent de ressources qu'ils pourraient consacrer à l'acquisition du savoir. [..] Ce raisonnement s'applique seulement aux enfants et mineurs. » Peut-être suis-je en train de mal interpréter, mais cela ne veut-il pas dire que les mineurs devraient avoir la possibilité d'accéder à un niveau d'éducation qu'ils seraient capables d'atteindre, indépendamment de la situation de leurs parents? Un système libertarien n'augmenterait-il pas grandement le clivage social au niveau de l'éducation, rendant quasiment inaccessible un haut niveau d'éducation à quelqu'un en ayant largement la capacité intellectuelle mais pas "financière" (je ne trouve pas d'autres mots)?

EDIT:

Le chèque éducation c'est l'argent pris aux contribuables qui revient dans leurs poches, et qui va au final dans ceux de l'établissement scolaire. Donc à un niveau de chèque éducation constant, quelle est son utilité?

D'un autre côté, que le montant du chèque ne soit pas le même pour tout le monde, alors c'est profondément injuste.

Et dans la réalité, les bourses allouées par l'Etat lors de la rentrée des classes aux familles "pauvres" (en vérité ce sont des familles pauvres avec plusieurs écrans plasma, playstations, voitures et qui partent en vacances régulièrement, donc bref… ) finissent par être dépensées dans autres choses que des fournitures scolaires.

Oui, c'est vrai qu'il y a une clairement une certaine forme d'injustice, mais n'est-ce pas légèrement mieux que de diminuer grandement les chances de ceux qui le mériteraient?

Et je me dois de reconnaître que pour le cas des bourses, c'est vrai que c'est bien malheureux, j'ai une connaissance qui est exactement dans cette situation. Quand il m'avait dit le montant de sa bourse et que je suis allé chez lui, j'ai halluciné quand j'ai compris comment l'argent était foutu loin…

Posté
Un système libertarien n'augmenterait-il pas grandement le clivage social au niveau de l'éducation, rendant quasiment inaccessible un haut niveau d'éducation à quelqu'un en ayant largement la capacité intellectuelle mais pas "financière"…

1° Moi, je vois surtout que 100 ans d'EdNat n'ont suprimé aucun "clivage" en France au niveau de l'éducation ; que c'est dans des pays comme les States où la mobilité sociale est la plus forte et où les fils de prolos méritants arrivent à carburer et monter haut.

2° Encore une fois, avoir une éducation de haut niveau n'est pas un droit.

Posté
Bien, mais alors qu'en est-il d'un système libertarien de l'éducation? Il ne permettrait pas les "avantages" d'un système chèque éducation ; plus de diversité sociale,

Pourquoi veut-on absolument mettre le fils de prolo et le fils de bourgeois dans la même école? Ca amène quoi, plus de compassion? L'instruction ne sert pas à ça.

Et puis pourquoi mettre les bosseurs et les branleurs ensemble? Je n'ai jamais compris cette obsession. A la clé on a un nivellement par le bas, on empêche les meilleurs de progresser.

choix du lieu d'éducation

Avec un système commandé depuis en-haut il y a davantage de probabilités d'avoir des obligations concernant les lieux d'éducation que dans un système libre. C'est le cas actuellement.

Oui, c'est vrai qu'il y a une clairement une certaine forme d'injustice, mais n'est-ce pas légèrement mieux que de diminuer grandement les chances de ceux qui le mériteraient?

Un système libre ne baisse les chances de personne, il permet à chacun de faire suivre à ses enfants l'éducation qu'il voudra pour lui. Par contre le système étatique nivelle par le bas, discrimine ceux qui voudraient une éducation autrement plus poussée, et empêche les solutions alternatives de se développer pleinement de manière satisfaisante, car certains gamins ne sont pas faits pour les études, mais l'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans elle réduit ses chances de développement personnel par d'autres méthodes.

Si ça c'est pas de l'injustice.

Posté

Le chèque éducation est un ersatz en vue d'une transition de phase vers un système libre. Je crois qu'on sera d'accord pour dire qu'il s'agit d'un moindre mal par rapport à l'éducation nationale, champ d'expérimentation de tous les vices républicains et terrain de jeu des caïds violents.

Posté
Le chèque éducation c'est l'argent pris aux contribuables qui revient dans leurs poches, et qui va au final dans ceux de l'établissement scolaire. Donc à un niveau de chèque éducation constant, quelle est son utilité?

Excellente question. Et voici l'excellente réponse : il est beaucoup plus vendeur que la privatisation pure car il permet de lever une série d'angoisses dans la majorité de la population.

Posté
Le chèque éducation c'est l'argent pris aux contribuables qui revient dans leurs poches, et qui va au final dans ceux de l'établissement scolaire. Donc à un niveau de chèque éducation constant, quelle est son utilité?

L'intérêt est de subventionner le consommateur à la place de l'entreprise

Posté
L'intérêt est de subventionner le consommateur à la place de l'entreprise

Voilà. C'est ce que Masden Pirie appelle la micropolitique. On utilise les méthodes socialistes pour inciter les individus à adopter un comportement responsable et proto-libéral.

Posté
Excellente question. Et voici l'excellente réponse : il est beaucoup plus vendeur que la privatisation pure car il permet de lever une série d'angoisses dans la majorité de la population.

Sauf que cela est déjà un début de privatisation et le moutontribuable va s'en apercevoir. Simplement, on subventionne des établissements scolaires au lieu qu'ils soient publics, établissements qui par ailleurs seront autorisés à trouver d'autres sources de financement dans le privé.

L'intérêt est de subventionner le consommateur à la place de l'entreprise

La subvention finit indirectement dans les mains de l'entreprise.

Posté
Le chèque éducation est un ersatz en vue d'une transition de phase vers un système libre. Je crois qu'on sera d'accord pour dire qu'il s'agit d'un moindre mal par rapport à l'éducation nationale, champ d'expérimentation de tous les vices républicains et terrain de jeu des caïds violents.

Je suis plutôt favorable au chèque éducation pour ces raisons mais celui-ci ne va-t-il pas simplement servir à renchérir le cout de l'éducation en rendant artificiellement les gens plus solvables, un peu à la manière des APL ou des prêts à taux 0 dans le logement qui font monter les prix ?

Posté
Je suis plutôt favorable au chèque éducation pour ces raisons mais celui-ci ne va-t-il pas simplement servir à renchérir le cout de l'éducation en rendant artificiellement les gens plus solvables, un peu à la manière des APL ou des prêts à taux 0 dans le logement qui font monter les prix ?

Si tu compares le chèque éducation avec une éducation totalement libéralisée, oui sans aucun doute. Mais il s'agit de comparer un mammouth étatisé avec une solution beaucoup plus souple et générant de la concurrence entre établissement.

Posté
Si tu compares le chèque éducation avec une éducation totalement libéralisée, oui sans aucun doute. Mais il s'agit de comparer un mammouth étatisé avec une solution beaucoup plus souple et générant de la concurrence entre établissement.

exactement comme l'alloc universelle ?

Invité jabial
Posté
exactement comme l'alloc universelle ?

L'alloc universelle rajouterait des privilèges et des spoliations par rapport à ceux qui existent.

Le chèque éducation ne ferait qu'en diminuer.

C'est un pas qui va entièrement dans le bon sens.

Le tout-ou-rien n'est une position tenable que quand on est dans une position de force d'un ordre de grandeur. Sinon, c'est la meilleur façon d'obtenir rien.

Posté
Je suis plutôt favorable au chèque éducation pour ces raisons mais celui-ci ne va-t-il pas simplement servir à renchérir le cout de l'éducation en rendant artificiellement les gens plus solvables, un peu à la manière des APL ou des prêts à taux 0 dans le logement qui font monter les prix ?

Très juste. Aux USA, le prix de l'université s'explique largement par les prêts fédéraux et le mécanisme que tu décris (rente ricardienne).

Mais c'est toujours mieux que le mammouth.

Posté
1° Moi, je vois surtout que 100 ans d'EdNat n'ont suprimé aucun "clivage" en France au niveau de l'éducation ; que c'est dans des pays comme les States où la mobilité sociale est la plus forte et où les fils de prolos méritants arrivent à carburer et monter haut.

2° Encore une fois, avoir une éducation de haut niveau n'est pas un droit.

Je ne défends pas l'EdNat - loin de là, je vois de l'extérieur - la Suisse - quels ravages cela crée de laisser quelques fonctionnaires en costard qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe décider pour un pays entier. Quant aux USA, je ne connais pas trop, mais de ce que j'en sais, c'est vrai que l'ascension sociale est plus aisée qu'en France. Néanmoins, l'éducation y est toujours en grande partie publique, et la rendre totalement privée priverait les "fils de prolos méritants", dans la plupart des cas, d'une éducation qu'ils sont capables d'obtenir. Je concède que l'éducation n'est pas un droit, mais étant moi-même extrait d'une famille étant passée par une phase de pauvreté - sans l'intervention de certains parents très éloignés, je n'aurais pu continué mes études - j'ai un peu de mal à bien prendre l'idée que "tes parents ont pas assez d'argent pour te faire aller à l'école? ça le fait pas, dommage. C'est tout." Dans le cas d'une personne responsable, donc majeure, je veux bien qu'il faille lui appliquer le système, car elle est elle-même responsable de ses actes, mais un gosse, bon sang?! Comment avoir ne serait-ce qu'une chance de s'extraire de sa condition sociale en accédant à une bonne éducation que l'on mériterait - au niveau intellectuel - si l'on ne peut avoir droit à celle-ci sous prétexte que les parents n'en ont pas la capacité?

Pourquoi veut-on absolument mettre le fils de prolo et le fils de bourgeois dans la même école? Ca amène quoi, plus de compassion? L'instruction ne sert pas à ça.

Et puis pourquoi mettre les bosseurs et les branleurs ensemble? Je n'ai jamais compris cette obsession. A la clé on a un nivellement par le bas, on empêche les meilleurs de progresser.

Avec un système commandé depuis en-haut il y a davantage de probabilités d'avoir des obligations concernant les lieux d'éducation que dans un système libre. C'est le cas actuellement.

Un système libre ne baisse les chances de personne, il permet à chacun de faire suivre à ses enfants l'éducation qu'il voudra pour lui. Par contre le système étatique nivelle par le bas, discrimine ceux qui voudraient une éducation autrement plus poussée, et empêche les solutions alternatives de se développer pleinement de manière satisfaisante, car certains gamins ne sont pas faits pour les études, mais l'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans elle réduit ses chances de développement personnel par d'autres méthodes.

Si ça c'est pas de l'injustice.

Je ne dis pas de mettre un enfant de basse extraction sociale avec un enfant de bonne condition, je parle de mettre les enfants intelligents ensembles, les idiots en dehors. Je cite un passage qui m'a particulièrement marqué de l'Enracinement, de Simone Weil (oui, pas libérale pour un sou, mais c'est l'idée qu'il faut retenir, en faisant abstraction de l'idéologie de l'auteure):

Si n'importe qui peut arriver au rang social correspondant à la fonction qu'il est capable de remplir, et si l'éducation est assez répandue pour que nul ne soit privé d'aucune capacité du seul fait de sa naissance, l'espérance est la même pour tous les enfants. […] Mais dans la mesure où il est réellement possible qu'un enfant, fils de valet de ferme, soit un jour ministre, dans cette mesure il doit être réellement possible qu'un enfant, fils de ministre, soit un jour valet de ferme.

Pour moi, c'est ça le système d'éducation idéal : on est pas fait pour, on ne fait pas ; on est intelligent, très doué, alors il ne doit pas y avoir d'obstacles découlant de l'état de richesse des parents. Pas un tri par les moyens financiers, mais par les capacités intellectuelles. Le chèque éducation me paraît être la meilleure - à défaut d'être parfaite - solution : la concurrence qui stimule l'efficacité, la liberté du choix du lieu d'éducation, etc. Je ne comprends simplement pas la position libertarienne qui vise à dire que "oui, tu es très intelligent? Tu pourrais faire de grandes études? Bien! Pardon, comment ça, tes parents n'ont pas la possibilité de t'offrir une éducation? Bon, pas de chance alors. À plus!". Je caricature, j'admets, mais c'est ce qu'il me semble avoir entrevu dans les explications précédentes.

Posté
…l'éducation y est toujours en grande partie publique, et la rendre totalement privée priverait les "fils de prolos méritants", dans la plupart des cas, d'une éducation qu'ils sont capables d'obtenir.

Non. Pourquoi ? Les fils de prolos qui méritent de poursuivre des hautes études coûteuses ne sont pas légion (pour une foultitude de raison depuis les sociologiques jusqu'à l'hérédité) et les systèmes privés de bourses d'études et de fondations d'aides peuvent parfaitement régler leur problème.

L'éducation publique payée par tous les contribuables, c'est surtout la promotion à tout prix des médiocres des classes moyennes et hautes. Concrètement, les 3/4 des jeunes qui se trouvent à l'unif aujourd'hui n'ont rien à y foutre.

Posté
Je ne comprends simplement pas la position libertarienne qui vise à dire que "oui, tu es très intelligent? Tu pourrais faire de grandes études? Bien! Pardon, comment ça, tes parents n'ont pas la possibilité de t'offrir une éducation? Bon, pas de chance alors. À plus!". Je caricature, j'admets, mais c'est ce qu'il me semble avoir entrevu dans les explications précédentes.

Je pense qu'il faut sortir de l'idée (égalitariste et socialiste?) qui voudrait que le maximum de monde devrait pouvoir obtenir un diplôme supérieur. À quoi ça sert si tout le monde avait un diplôme universitaire ? Le diplôme n'est pas le but en soi.

Il y a pleins de gens qui n'ont pas de "grands diplômes" et qui ont pu ensuite gagner beaucoup d'argent!

Je pense enfin qu'en pratique ton souci : "le fils/fille de pauvre qui ne peut pas se payer d'études alors qu'il voudrait parce qu'il est intelligent" n'existe pas vraiment ou que leur nombre serait tellement insignifiant que ce n'est pas un problème !

Pour avoir fréquenté une grande école en Suisse, je peux t'assurer qu'elles sont remplies de gosses de riches qui n'auraient jamais eu de soucis à payer des études à leurs enfants sans subventions (et sans les impôts qui vont ensuite payer l'éducation de leurs enfants).

Posté

La seule solution pour rétablir une éducation au mérite et aux capacités réelles de l'enfant serait d'extraire à partir d'un certain âge les enfants de leur milieu d'origine, afin qu'ils vivent ensuite en communauté recevant alors une éducation physique, intellectuelle et morale sans relation avec leur origine sociale.

Une forme de vie monastique en somme où le silence, le respect de la règle, l'étude associé aux activités physiques, au travail des champs permettrait l'éclosion de la personnalité de chacun.

Posté
(dans ce contexte, ce n'est pas un compliment)

Pourquoi ?

Posté

J'ai précisé parce qu'il a aussi écrit des choses valables en dehors de ses bafouillages en philo politique.

Posté
La seule solution pour rétablir une éducation au mérite et aux capacités réelles de l'enfant serait d'extraire à partir d'un certain âge les enfants de leur milieu d'origine, afin qu'ils vivent ensuite en communauté recevant alors une éducation physique, intellectuelle et morale sans relation avec leur origine sociale.

Une forme de vie monastique en somme où le silence, le respect de la règle, l'étude associé aux activités physiques, au travail des champs permettrait l'éclosion de la personnalité de chacun.

Ouais, vivent les Pouponnières de la Liberté !

Posté
Pourquoi veut-on absolument mettre le fils de prolo et le fils de bourgeois dans la même école? Ca amène quoi, plus de compassion? L'instruction ne sert pas à ça.

Et puis pourquoi mettre les bosseurs et les branleurs ensemble? Je n'ai jamais compris cette obsession. A la clé on a un nivellement par le bas, on empêche les meilleurs de progresser.

L'argument général au contraire c'est que les moins bons sont tirés vers le haut. Comment tranche-t-on ?

Autrement l'argument meritocratique est un peu hypocrite, les capacites tout le monde les a, ce qui manque bien souvent c'est l'environnement qui favorise le travail necessaire pour les deployer.

Posté
Non. Pourquoi ? Les fils de prolos qui méritent de poursuivre des hautes études coûteuses ne sont pas légion (pour une foultitude de raison depuis les sociologiques jusqu'à l'hérédité) et les systèmes privés de bourses d'études et de fondations d'aides peuvent parfaitement régler leur problème.

L'éducation publique payée par tous les contribuables, c'est surtout la promotion à tout prix des médiocres des classes moyennes et hautes. Concètement, les 3/4 des jeunes qui se trouvent à l'unif aujourd'hui n'ont rien à y foutre.

Je vais passer sur l'argument héréditaire, il me semble pas concevable qu'on puisse sortir ce genre de conneries… Le reste, je veux bien, c'est clair qu'un enfant issu de milieux défavorisés ne profite pas d'un contexte propice au développement d'un grand potentiel intellectuel. Il n'empêche qu'il y en a certains qui sortent du lot, très rare autant qu'en proportion que dans l'absolu, et il convient donc de leur laisser une chance. Quant aux systèmes privés de bourse d'étude, comment cela fonctionnerait-il de manière rentable? De plus, il semble très peu probable que les enfants issus de milieux défavorisés aient beaucoup de chance de se voir accorder une bourse, par rapport à celui de classe moyenne, qui en aurait moins besoin… Et il est vrai que le système français actuel est, de loin, à mille lieux d'une quelconque efficacité, et, du moins en Suisse, la situation est similaire, où l'on voit un nombre ahurissant d'étudiants obtenir leur certificat de maturité (l'équivalent du bac je crois bien) de justesse décider d'aller à l'université pour se ramasser lamentablement au bout d'un semestre.

Je pense qu'il faut sortir de l'idée (égalitariste et socialiste?) qui voudrait que le maximum de monde devrait pouvoir obtenir un diplôme supérieur. À quoi ça sert si tout le monde avait un diplôme universitaire ? Le diplôme n'est pas le but en soi.

Il y a pleins de gens qui n'ont pas de "grands diplômes" et qui ont pu ensuite gagner beaucoup d'argent!

Je pense enfin qu'en pratique ton souci : "le fils/fille de pauvre qui ne peut pas se payer d'études alors qu'il voudrait parce qu'il est intelligent" n'existe pas vraiment ou que leur nombre serait tellement insignifiant que ce n'est pas un problème !

Pour avoir fréquenté une grande école en Suisse, je peux t'assurer qu'elles sont remplies de gosses de riches qui n'auraient jamais eu de soucis à payer des études à leurs enfants sans subventions (et sans les impôts qui vont ensuite payer l'éducation de leurs enfants).

Ce n'est pas ce que j'ai dit, au contraire ; la proportion d'élite intellectuelle doit rester respectable, et il ne faut pas pousser les gens jusque là. Ce qui me semble "juste", c'est que ceux qui en ont les capacités le puissent, mais il n'est en aucun cas question d'augmenter drastiquement le nombre de diplômés. Et justement, ton exemple confirme le fait que les gosses de bourgeois, aussi cons ou intelligents soient-ils, ont plus de facilités à accéder à de hautes études, alors que ce n'est pas la capacité financière familiale qui devrait déterminer cela mais la capacité intellectuelle individuelle, dans la mesure où il s'agit d'enfants, donc non-responsables de leur situation financière, et, de ce fait, ne devraient pas s'en retrouver handicapés.

La seule solution pour rétablir une éducation au mérite et aux capacités réelles de l'enfant serait d'extraire à partir d'un certain âge les enfants de leur milieu d'origine, afin qu'ils vivent ensuite en communauté recevant alors une éducation physique, intellectuelle et morale sans relation avec leur origine sociale.

Une forme de vie monastique en somme où le silence, le respect de la règle, l'étude associé aux activités physiques, au travail des champs permettrait l'éclosion de la personnalité de chacun.

Restons dans des choses concevables et applicables moralement, sans compter le fait que cela n'est tout de même pas très libéral et encore moins moral. :icon_up:

L'argument général au contraire c'est que les moins bons sont tirés vers le haut. Comment tranche-t-on ?

Autrement l'argument meritocratique est un peu hypocrite, les capacites tout le monde les a, ce qui manque bien souvent c'est l'environnement qui favorise le travail necessaire pour les deployer.

Justement, ça va dans le sens de ce que Lucilio a dit plus haut, mais, selon moi, ce n'est pas parce qu'ils sont pas nombreux qu'ils doivent se voir privés de la possibilité d'accéder à un niveau d'études qu'ils seraient totalement capables d'obtenir.

Posté
Je vais passer sur l'argument héréditaire, il me semble pas concevable qu'on puisse sortir ce genre de conneries…

C'est seulement parce que tu as une lourde hérédité.

Il n'empêche qu'il y en a certains qui sortent du lot, très rare autant qu'en proportion que dans l'absolu, et il convient donc de leur laisser une chance.

Il convient, il convient… Pure pétition de principe.

Quant aux systèmes privés de bourse d'étude, comment cela fonctionnerait-il de manière rentable?

Pour ta gouverne, les bourses d'études privées existe depuis des plombes. Oui, ça fonctionne. Et même très bien.

Rentabilité ? C'est toujours un plus pour une université de former un élément de valeur. Sinon, tu sais pas comment fonctionne une fondation ?

Posté
Quant aux systèmes privés de bourse d'étude, comment cela fonctionnerait-il de manière rentable?

Pourquoi faudrait il donc que ça soit rentable d'un point de vue comptable ?

Posté
Ce n'est pas ce que j'ai dit, au contraire ; la proportion d'élite intellectuelle doit rester respectable, et il ne faut pas pousser les gens jusque là. Ce qui me semble "juste", c'est que ceux qui en ont les capacités le puissent, mais il n'est en aucun cas question d'augmenter drastiquement le nombre de diplômés. Et justement, ton exemple confirme le fait que les gosses de bourgeois, aussi cons ou intelligents soient-ils, ont plus de facilités à accéder à de hautes études, alors que ce n'est pas la capacité financière familiale qui devrait déterminer cela mais la capacité intellectuelle individuelle, dans la mesure où il s'agit d'enfants, donc non-responsables de leur situation financière, et, de ce fait, ne devraient pas s'en retrouver handicapés.

Si le système éducatif, tant semi privé que public aujourd'hui est laxiste c'est quand même pas un problème libéral. Si des écoles ne se basent que sur le chèque pour admettre des élèves c'est son problème, avec la dévaluation probable du diplôme si le cas est trop fréquent.

Restons dans des choses concevables et applicables moralement, sans compter le fait que cela n'est tout de même pas très libéral et encore moins moral. :icon_up:

Il faut savoir ce que l'on veut. Une éducation certes "injustes" mais qui permet à toute la société de s'améliorer sur le long terme. Ou un machin égalitaire où effectivement pour que tout le monde ai les même chances il faut alors prévoir les gros moyens, aussi anti libéraux soient-ils.

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