Rincevent Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 Belle analyse, SCM. J'ajouterais que les premières choses qui m'ont frappé, ce sont d'une part l'oubli de l'inflation, et d'autre part l'arnaque du rapport actifs-retraités. En effet, nos comiques tripiers disent que, grâce à l'augmentation de la productivité, les deux actifs pour trois retraités produiront comme quatre, et qu'à quatre contre trois, le rapport reste soutenable. Le problème, c'est qu'ils supposent que les retraités accepteront un niveau de vie d'il y a 40 ans, ce qui est faux. Les trois retraités exigeront une retraite équivalant à six retraites actuelles, et l'on retrouve le rapport initial de quatre contre six, c'est à dire de deux contre trois. Je passe sur le simple "y a qu'à prendre l'argent", encore un ravage du raisonnement macroéconomique. A part ça, toute cette vidéo me fait penser à la fameuse devinette "Où est passé le trentième euro ?".
Poil à gratter Posté 25 septembre 2010 Auteur Signaler Posté 25 septembre 2010 Sur contrepoints il y a un article qui contredit leur affirmation comme quoi les salaires réels ne suivent pas les gains de productivité : http://www.contrepoints.org/2010/09/09/484…et-productivite Malheureusement ça concerne les USA, je sais pas si c'est un tant soi peu transposable à la France. A part ça, toute cette vidéo me fait penser à la fameuse devinette "Où est passé le trentième euro ?". C'est quoi ce truc ? L'histoire du serveur qui rend la monnaie ?
Rincevent Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 L'histoire du serveur qui rend la monnaie ? Celle-là même. Un chef d'oeuvre de perception management, où tu évites que les gens posent la bonne question qui leur permettrait de résoudre le problème posé.
Sous-Commandant Marco Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 Belle analyse, SCM. J'ajouterais que les premières choses qui m'ont frappé, ce sont d'une part l'oubli de l'inflation, et d'autre part l'arnaque du rapport actifs-retraités. En effet, nos comiques tripiers disent que, grâce à l'augmentation de la productivité, les deux actifs pour trois retraités produiront comme quatre, et qu'à quatre contre trois, le rapport reste soutenable. Le problème, c'est qu'ils supposent que les retraités accepteront un niveau de vie d'il y a 40 ans, ce qui est faux. Les trois retraités exigeront une retraite équivalant à six retraites actuelles, et l'on retrouve le rapport initial de quatre contre six, c'est à dire de deux contre trois. L'inflation, ce n'est pas grave, tout le monde fait ses calculs sans en tenir compte et ce n'amène pas de grosses erreurs pour un système basé sur des flux. Pour la seconde partie, tu as raison en effet : il faudrait que les retraités se contentent d'une retraite de plus en plus faible en pourcentage de leurs revenus quand ils étaient salariés. Il y un autre argument manichéen qu'on peut démonter, c'est l'opposition entre "nous", les gentils salariés, et "eux", les méchants actionnaires. Il faudrait vérifier mais il me semble qu'une forte proportion des actionnaires sont également salariés. Donc on voit mal pourquoi les actionnaires se rempliraient les poches sur leur propre dos…
Rincevent Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 Il y un autre argument manichéen qu'on peut démonter, c'est l'opposition entre "nous", les gentils salariés, et "eux", les méchants actionnaires. Il faudrait vérifier mais il me semble qu'une forte proportion des actionnaires sont également salariés. Donc on voit mal pourquoi les actionnaires se rempliraient les poches sur leur propre dos… Reductio ad absurdum : le patron qui est son seul salarié, il s'exploite lui-même ?
Invité jabial Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 Il y un autre argument manichéen qu'on peut démonter, c'est l'opposition entre "nous", les gentils salariés, et "eux", les méchants actionnaires. Il faudrait vérifier mais il me semble qu'une forte proportion des actionnaires sont également salariés. Donc on voit mal pourquoi les actionnaires se rempliraient les poches sur leur propre dos… C'est bien pour ça que le blâme glisse de plus en plus du salarié au "patron"*, voire aux cadres dirigeants. Car ce que veut, ce que jalouse le cégétiste de base, ce ne sont pas les responsabilités, même si elles vont avec une certaine aura sociale ; ce qu'il veut c'est le salaire en gardant son poste. L'idéal d'un syndicaliste moyen c'est de faire un 9 to 5 payé, disons 60k€, et que tous les revenus supérieurs à 120k€ soient imposés à 100% parce que plus du double de ce qu'il pense mériter lui-même, c'est "indécent". * un chef d'entreprise dont le patrimoine n'est pas constitué pour une part non négligeable de parts sociales de ladite entreprise est un mercenaire, pas un patron, mais je passe là dessus
Arturus Posté 25 septembre 2010 Signaler Posté 25 septembre 2010 Quelques observations en vrac : 'Les hypothèses sévères du COR' la bonne blague. Hypothèse de taux de chômage à 4,5%, c'est effectivement d'un pessimisme honteux. http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-1327.pdf Pourquoi raisonner toujours en terme de % PIB? C'est trompeur et ça rend les pourcentages artificiellement petits. De plus ils ont l'air de prendre le PIB pour une sorte de cagnotte/bénéfice/budget. Et une fois retiré le 'budget retraite' du PIB, le reste correspondrait aux gains des vilains capitalistes (même pas de place pour la Sécu ou l'Ed Nat…). 'La retraite coûte de moins en moins cher' alors qu'il a marqué sur le tableau 260 Md€ pour 2010 et 720 Md€ pour 2050 et qu'il vient de dire que le coût passerait de 13% à 18% de PIB (c'est plutôt le coût augmente moins rapidement qu'avant). Il passe d'une notion de partage de la valeur ajoutée à une autre de partage des bénéfices. Il oublie d'ailleurs dans la bataille les impôts (IS=33%). Sinon pour le niveau du déficit des retraites on est plutôt sur 32 Md€ en 2010 : http://www.retraites2010.fr/le-deficit-de-…eme-de-retraite Pour la stratégie, il est effectivement utile de savoir démonter les arguments techniques. Par contre, il faut à mon avis essayer de ne pas s'enterrer là-dedans lors d'un débat (on perd le spectateur moyen) et sortir des contre-arguments choc. On peut insister sur le fait que c'est le principe même de la répartition que l'on rejette. Pour cela il faut des arguments choc du style la répartition est une arnaque pyramidale de type Ponzi et la comparer à celle mise en place par Madoff : http://www.partiliberaldemocrate.fr/index….b=3&a=10387
Sloonz Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Celle-là même. Un chef d'oeuvre de perception management, où tu évites que les gens posent la bonne question qui leur permettrait de résoudre le problème posé. Un petit lien pour les incultes comme moi ?
TODA Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Un petit lien pour les incultes comme moi ? Et comme moi ? Merci monsieur Rincevent!
Sous-Commandant Marco Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Un petit lien pour les incultes comme moi ? L'histoire est très simple. Trois amis boivent des bières à la terrasse d'un café. Au moment de l'addition, ils paient 10 euros chacun, soit 30 euros en tout. Lorsque le garçon amène l'argent dans la caisse, le patron lui dit : "ce sont de bons clients, rends-leur 5 euros, cadeau de la maison". Le garçon, qui est un peu malhonnête, repart avec les cinq euros, se dit que 5 n'est pas divisible par 3, garde deux euros pour lui et rend un euro à chacun des trois amis. Les trois amis ont donc payé 3 x 9 = 27 euros, plus les deux euros du garçon, ça fait 29 euros. Mais il y avait 30 euros au départ. Où est l'euro manquant ?
POE Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Tiens, tiens, autrefois sympathique anar de gauche, Frank Lepage tourne de plus en plus au militantisme idéologique.En tout cas, vu l'audience qu'il gagne petit à petit, je suis prêt à parier que les arguments qu'il présente ici feront bientôt le gros du corpus de gauche sur les retraites. Écoutez bien, puisque ce sont ces arguments qu'il va falloir contrer. Ce sont des guignols, à part faire rire, je ne peux pas penser que quelqun puisse suivre cet argumentaire ! Ou bien CPEF…
Sous-Commandant Marco Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Ce sont des guignols, à part faire rire, je ne peux pas penser que quelqun puisse suivre cet argumentaire !Ou bien CPEF… Altercomprenant qui rit est à moitié dans ton lit.
Invité jabial Posté 26 septembre 2010 Signaler Posté 26 septembre 2010 Hin hin hin. La somme de 30 euros payée au départ au patron se répartit ainsi : - 3x9 = 27 euros restant payés - PLUS les 5 euros du patron - MOINS les 2 euros du garçon, qui ont été volés, et qui se soustraient donc au compte "patron"
Aurel Posté 27 septembre 2010 Signaler Posté 27 septembre 2010 25 euros divisés par 3 ne font pas 8 euros par personne. Merci à l'arrondi qui ne rentre pas dans le carré…ou l'inverse, je ne sais plus.
h16 Posté 29 septembre 2010 Signaler Posté 29 septembre 2010 La vidéo commence aussi à faire le tour sur mes contacts facebook. Il va falloir préparer un contre argumentaire en bon et du forme. Effectivement. Ca commence déjà. Le parfum du pathétique rejoint celui du groupisme idiot. (badurl) http://jegpol.blogspot.com/2010/09/retraites-intoxications-en-serie.html (badurl)
oscar Posté 11 octobre 2010 Signaler Posté 11 octobre 2010 En fait, tous va bien en France, on serait un rare pays (comme par hasard) où il n'y pas de problèmes avec les retraites……… http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/1…urdimensionnee/
Invité rogermila Posté 17 octobre 2010 Signaler Posté 17 octobre 2010 Que penseriez vous d'une sortie progressive du système telle que: On pourrait remonter par exemple à l'an 2000 , dix ans en arrière, lorsque le système par répartition a commencé à avoir de sérieux problèmes d'équilibre financier. Proposer à tous ceux qui ont commencé leur activité postérieurement à cette date de pouvoir demander, s'ils le veulent, le remboursement de leurs cotisations (majorées des intèrêts au taux légal). Ceux qui refusent le remboursement restent définitivement dans le système actuel par répartition. Ceux qui acceptent doivent obligatoirement replacer les sommes sur des fonds de pension individuels par capitalisation, en ayant le choix du risque (fonds obligataires , fonds actions etc…).Pour ces derniers leur choix est aussi definitif, impossible de vouloir ensuite revenir dans le regime par repartition. Pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, le choix est imposé dès le premier salaire (intégrer le système par répartition actuel ou choisir un fonds de pension). En revanche, interdiction de ne cotiser ni à l'un ni à l'autre pour éviter de se retrouver en fin de carrière à devoir gérer des "cas sociaux" imprévoyants. Ensuite autorisation de la publicité comparative pour faire jouer la concurrence en toute transparence (ce qui n'est pas possible actuellement). Un fonds de pension pourra, par exemple, par voie publicitaire montrer qu'à cotisation égale un retraité perçoit 1500 euros alors que s'il avait choisi la repartition il n'aurait que 800 euros.
xara Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Un rapide calcul de coin de nappe confirme le calcul de Bichot. Aujourd'hui, les retraites constituent environ 12% du PIB. Si on place de l'argent, on obtient environ 3% de rendement moyen. Si on voulait un système sans cotisations, il faudrait donc environ 4 fois le PIB pour couvrir les retraites actuelles avec un système de retraite par capitalisation seulement. Comme le patrimoine des Français est actuellement de 4 fois le PIB, il faudrait que les fonds de pension contrôlent toute la propriété française… C'est tout ce que dit Bichot en substance, c'est très rapide et ça n'est pas très clair. Bichot dit qu'il y a un sophisme de composition chez les pro-capitalisation qu'il décrit par une analogie. Mais je n'ai pas vu qu'il expliquait du tout le problème. Il ne fait qu'affirmer un truc encore et encore. Il n'explique pas pourquoi son analogie est bonne. C'est quand même embêtant. J'ai trouvé son dialogue par articles interposés avec Garello mais ça ne m'avance pas des masses.
jubal Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Effectivement. Ca commence déjà. Le parfum du pathétique rejoint celui du groupisme idiot.(badurl) http://jegpol.blogspot.com/2010/09/retraites-intoxications-en-serie.html (badurl) Sur le meme blog je viens de lire ca: (badurl) http://www.jegoun.net/2010/10/demographie-et-reforme-des-retraites-on.html (badurl). Il explique que le fait qu'on va passer de 0,54 retraite par cotisant a 0,81 n'est pas important, ce qui est important c'est le nombre de personnes qu'un actif doit supporter. Et la on va passer de 2,37 a 2,55, du coup c'est pas un gros changement. Donc on a pas vraiment besoin de changer l'age de depart a la retraite. Ca me semble correct comme raisonnement non ? L'argument purement demographique en prend un coup a mon avis. Reste l'argument comptable, mais lui je ne l'ai pas vu developpe en details. Du coup ma position est plus que jamais: laissez nous nous occuper de nos retraites tous seul, on est assez grand.
h16 Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Sur le meme blog je viens de lire ca: (badurl) http://www.jegoun.net/2010/10/demographie-et-reforme-des-retraites-on.html (badurl).Il explique que le fait qu'on va passer de 0,54 retraite par cotisant a 0,81 n'est pas important, ce qui est important c'est le nombre de personnes qu'un actif doit supporter. Et la on va passer de 2,37 a 2,55, du coup c'est pas un gros changement. Donc on a pas vraiment besoin de changer l'age de depart a la retraite. Le diable est dans les détails. Actuellement, c'est déjà en déficit. On imagine que ce "petit changement" ne va rien améliorer. D'autre part, le niveau de vie du retraité n'arrête pas d'augmenter, et ce aussi ou plus vite que la productivité gagnée. Effet ciseau. Bref : encore une fois, ce sont ceux qui ne comprennent rien à l'économie qui en parlent le plus longtemps.
Invité jabial Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Moi ça me fait bien rigoler de lire que la capitalisation c'est comme la répartition car de toute façon les jeunes paient pour les vieux. C'est se moquer du monde. Même sans compter l'effet d'aléa moral de payer pour des inconnus, c'est comme si on disait que c'est la même chose d'acheter une maison de campagne pour y prendre sa retraite que d'en acheter une à son père (dont on ne peut hériter), de tout dépenser ses revenus, et d'espérer que notre fils nous en achètera une à notre tour. Dans la répartition les jeunes paient vraiment pour les vieux. Dans la capitalisation ils ne le font qu'en apparence : les anciens reçoivent les dividendes de leur capital, et ce capital existe, ce n'est pas juste une convention : il profite aux jeunes qui le louent pour augmenter leur productivité, et tout le monde gagne plus. Incroyable qu'il faille rappeler ça chez les libéraux. Franchement, si un homme qui fait autorité peut dire des bêtises pareilles sans que personne ne se lève pour lui répondre, en toute courtoisie, après la fin de son discours, il y a vraiment un problème. Et si ce monsieur fait encore autorité après ça, le problème est d'une toute autre portée.
jubal Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Le diable est dans les détails. Actuellement, c'est déjà en déficit. On imagine que ce "petit changement" ne va rien améliorer. D'autre part, le niveau de vie du retraité n'arrête pas d'augmenter, et ce aussi ou plus vite que la productivité gagnée. Effet ciseau. Bref : encore une fois, ce sont ceux qui ne comprennent rien à l'économie qui en parlent le plus longtemps. On pourrait ajouter qu'un retraite ne coute pas du tout la meme chose a un actif qu'un rmiste (notamment en secu), et que donc ce n'est pas en nombre d'inactifs qu'il faut compter mais en cout total (l'argument comptable). Il n'empeche qu'on peut faire le choix de partir a la retraite a 60 ans, quitte a avoir une retraite moins importante que si on etait parti a 62 ans. Il me semble que ce qui est defendu sur ce blog c'est que c'est un choix viable, que les retraites ne vont pas crever de faim pour autant. Le probleme c'est que c'est presente comme etant un choix de societe ou tout le monde doit se plier a la norme, la ou ca devrait etre un choix personnel.
Sous-Commandant Marco Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Le diable est dans les détails. Actuellement, c'est déjà en déficit. On imagine que ce "petit changement" ne va rien améliorer. D'autre part, le niveau de vie du retraité n'arrête pas d'augmenter, et ce aussi ou plus vite que la productivité gagnée. Effet ciseau. Bref : encore une fois, ce sont ceux qui ne comprennent rien à l'économie qui en parlent le plus longtemps. Si on devait mettre en oeuvre leurs idées, il faudrait prélever le déficit des retraites, soit 30 miiliards en 2010, dans l'argent alloué à d'autres formes de dépendance, par exemple dans les allocations chômage ou les dépenses pour l'éducation. De plus, d'autres régimes de dépendance sont eux-mêmes en déficit.
h16 Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 En parlant retraites, réformes et pénuries, je vous encourage à promouvoir, via facebook, twitter et wikio, le petit billet suivant : (badurl) http://www.wikio.fr/vote?url=http://h16free.com/2010/10/18/4937-penurie-repetition-generale (badurl) RT : http://twitter.com/_h16/status/27713972892 (pour facebook, cliquez sur le bouton "I like" sur le blog ) .
Fuego Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article143 Pourquoi une information aussi déterminante est-elle censurée ? Parce que tout simplement un petit calcul facile, montrerait que ceux qui nous gouvernent, nous prennent pour des demeurés. En effet : si aujourd’hui 10 actifs produisent un gâteau de 100 et qu’ils ont à charge 4 retraités. C’est 14 personnes qui se partagent un gâteau de 100. Ainsi la part de chaque personne est de (100 : 14) soit 7,14. Si dans quarante ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et qu’ils ont à charge 8 retraités. Ce seront 18 personnes qui se partageront un gâteau de 200. Ainsi la part de chaque personne sera de (200 : 18) soit 11,1. C’est limpide ! Il sera donc possible de financer des retraites au même niveau qu’avant leurs réformes à remonter le temps. De plus, la part de gâteau restante pour l’investissement et l’élévation du niveau de vie sera bien plus importante en 2040 (en monnaie constante). Alors, où est donc le problème ? Pour ce genre d'arguments c'est toujours la même chose j'imagine ? Le raisonnement est vrai si et seulement si les retraités acceptent de voir leur niveau de vie baisser pour retrouver celui d'il y a 40 ans. Non ?
Sous-Commandant Marco Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article143Pour ce genre d'arguments c'est toujours la même chose j'imagine ? Le raisonnement est vrai si et seulement si les retraités acceptent de voir leur niveau de vie baisser pour retrouver celui d'il y a 40 ans. Non ? En effet, mais il y a d'autres erreurs. Tout d'abord, miser sur la hausse de la productivité pour compenser la hausse du ratio retraités / cotisants saus augmenter les cotisations, c'est admettre que le revenu des retraités baissera en pourcentage des salaires : - en 2010, 7,14, c'est 71% du salaire moyen de 10, - en 2050, 11,1, c'est seulement 55% du salaire moyen de 20. De plus, cela nécessite d'augmenter les cotisations : - En 2010, pour verser 7,14 à 4 retraités, les 10 actifs doivent verser 2,86 chacun soit 28,6% de leur salaire, - en 2050, pour verser 11,1 à 8 retraités, les 10 actifs doivent verser 8,88 chacun soit presque 45% de leur salaire. Mais il y aussi des hypothèses qui sont douteuses. Pour doubler le gâteau en 40 ans, il faut 1,8% de croissance par an. Or, sur les 10 dernières années, la croissance moyenne n'a été que de 1,2%. Si on continue sur le même rythme, on passera à 160 au lieu de 200, ce qui fait un revenu moyen de 160 / 18 = 8,8 soit seulement 25% de plus par personne (par rapport à 7,14). Et puis c'est ignorer comment le gâteau se prépare : ce sont les travailleurs qui le fabriquent, pas les retraités. On ne peut pas demander aux travailleurs de produire 60% de plus alors qu'ils ne toucheront que 25% de plus.
Fuego Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 En effet, mais il y a d'autres erreurs. Tout d'abord, miser sur la hausse de la productivité pour compenser la hausse du ratio retraités / cotisants saus augmenter les cotisations, c'est admettre que le revenu des retraités baissera en pourcentage des salaires :- en 2010, 7,14, c'est 71% du salaire moyen de 10, - en 2050, 11,1, c'est seulement 55% du salaire moyen de 20. De plus, cela nécessite d'augmenter les cotisations : - En 2010, pour verser 7,14 à 4 retraités, les 10 actifs doivent verser 2,86 chacun soit 28,6% de leur salaire, - en 2050, pour verser 11,1 à 8 retraités, les 10 actifs doivent verser 8,88 chacun soit presque 45% de leur salaire. Mais il y aussi des hypothèses qui sont douteuses. Pour doubler le gâteau en 40 ans, il faut 1,8% de croissance par an. Or, sur les 10 dernières années, la croissance moyenne n'a été que de 1,2%. Si on continue sur le même rythme, on passera à 160 au lieu de 200, ce qui fait un revenu moyen de 160 / 18 = 8,8 soit seulement 25% de plus par personne (par rapport à 7,14). Et puis c'est ignorer comment le gâteau se prépare : ce sont les travailleurs qui le fabriquent, pas les retraités. On ne peut pas demander aux travailleurs de produire 60% de plus alors qu'ils ne toucheront que 25% de plus. Belle analyse.
Domi Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 En effet, mais il y a d'autres erreurs. Tout d'abord, miser sur la hausse de la productivité pour compenser la hausse du ratio retraités / cotisants saus augmenter les cotisations, c'est admettre que le revenu des retraités baissera en pourcentage des salaires :- en 2010, 7,14, c'est 71% du salaire moyen de 10, - en 2050, 11,1, c'est seulement 55% du salaire moyen de 20. De plus, cela nécessite d'augmenter les cotisations : - En 2010, pour verser 7,14 à 4 retraités, les 10 actifs doivent verser 2,86 chacun soit 28,6% de leur salaire, - en 2050, pour verser 11,1 à 8 retraités, les 10 actifs doivent verser 8,88 chacun soit presque 45% de leur salaire. Mais il y aussi des hypothèses qui sont douteuses. Pour doubler le gâteau en 40 ans, il faut 1,8% de croissance par an. Or, sur les 10 dernières années, la croissance moyenne n'a été que de 1,2%. Si on continue sur le même rythme, on passera à 160 au lieu de 200, ce qui fait un revenu moyen de 160 / 18 = 8,8 soit seulement 25% de plus par personne (par rapport à 7,14). Et puis c'est ignorer comment le gâteau se prépare : ce sont les travailleurs qui le fabriquent, pas les retraités. On ne peut pas demander aux travailleurs de produire 60% de plus alors qu'ils ne toucheront que 25% de plus. Je crois aussi que même si le raisonnement présenté est (en partie) juste, il oublie qu'un système par répartition politise ces questions et les rend conflictuelles. Les retraités n'accepterons pas d'avoir une part diminuée du PIB (par individus), même si le niveau de vie des retraités dans le temps reste stable. Le système actuel favorise le conflit entre les générations, non la solidarité.
h16 Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 Le système actuel favorise le conflit entre les générations, non la solidarité. Est-ce étonnant ?
xara Posté 18 octobre 2010 Signaler Posté 18 octobre 2010 http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article143Pour ce genre d'arguments c'est toujours la même chose j'imagine ? Le raisonnement est vrai si et seulement si les retraités acceptent de voir leur niveau de vie baisser pour retrouver celui d'il y a 40 ans. Non ? Non, où vois-tu que leur niveau de vie devrait retrouver un niveau inférieur (et donc qu'il augmenterait pour ensuite diminuer). Selon leurs hypothèses de calcul, il n'y aucune nécessité que leurs niveaux de vie baisse puisque le revenu moyen augmente. Si la production est répartie égalitairement comme on en fait l'hypothèse dans l'exemple, leur niveau de vie augmente. Après on pourrait arguer que leurs chiffres sont fantaisistes ou qu'ils ont oublié le raisonnement économique en route, mais c'est une autre affaire.
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