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De la démocratie en Amérique


Esperluette

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Posté

Je lis une version abrégée, ça ne m'aide probablement pas à piger.

"La révolution s'est prononcée en même temps contre la royauté et contre les institutions provinciales… Ces institutions provinciales, [certes], étaient incohérentes, mal ordonnées, souvent absurdes. Dans les mains de l'aristocratie, elles avaient été quelquefois des instruments d'oppression. Mais la révolution a confondu dans une même haine tout ce qui l'avait précédée, le pouvoir absolu et ce qui pouvait tempérer ses rigueurs ; elle avait été à la fois républicaine et centralisante."

Quelles sont les institutions provinciales françaises dont il est question et qu'en ont fait les révolutionnaires ?

Posté
  Esperluette a dit :
Je lis une version abrégée, ça ne m'aide probablement pas à piger.

"La révolution s'est prononcée en même temps contre la royauté et contre les institutions provinciales… Ces institutions provinciales, [certes], étaient incohérentes, mal ordonnées, souvent absurdes. Dans les mains de l'aristocratie, elles avaient été quelquefois des instruments d'oppression. Mais la révolution a confondu dans une même haine tout ce qui l'avait précédée, le pouvoir absolu et ce qui pouvait tempérer ses rigueurs ; elle avait été à la fois républicaine et centralisante."

Quelles sont les institutions provinciales françaises dont il est question et qu'en ont fait les révolutionnaires ?

Les parlements, je suppose ?

Posté
  Esperluette a dit :
Quelles sont les institutions provinciales françaises dont il est question et qu'en ont fait les révolutionnaires ?

La noblesse locale, même si en 1789 les nobles de Province n'avaient déjà plus beaucoup de pouvoirs, le peuple devait voir en eux les symboles de la noblesse absolue et les relais de la royauté.

J'ai du mal à voir en quoi ceci explique pourquoi la France est devenue un pays centralisé. La centralisation de la France ne date pas de la Révolution mais bien d'avant, on peut dire que cette idée est apparue au fur et à mesure mais que Louis XIV fut celui qui la matérialisa le plus.

Posté
  Esperluette a dit :
Je lis une version abrégée

C'est mal.

  Citation
Quelles sont les institutions provinciales françaises dont il est question et qu'en ont fait les révolutionnaires ?

Ce qu'on appelle les corps intermédiaires (désolé pour l'article incomplet mais ça donne une idée). Ils se sont fait dissoudre et interdire car rien ne doit s'interposer entre le citoyen et l'état.

Posté
  Lancelot a dit :
C'est mal.

Ouais.

  Citation
Ce qu'on appelle les corps intermédiaires (désolé pour l'article incomplet mais ça donne une idée). Ils se sont fait dissoudre et interdire car rien ne doit s'interposer entre le citoyen et l'état.

Oh, ah.

  Citation
Parfois, des liens wikipédia valent mieux qu'un long post.

Oh, merci.

  Citation
Et puis on pourrait probablement aussi parler des communes d'Ancien Régime avec leurs chartres et leurs franchises.

Bonne idée, parlez-m'en. :icon_up:

Posté

Trois ouvrages indispensables pour comprendre l'enchevêtrement de droits, de coutume et de conventions que le pouvoir royal a tenté de discipliner au début de la modernité capétienne (sans y réussir vraiment, il a fallu la révolution).

Une histoire de France :

(où l'on apprend que contrairement à ce que dit Tocqueville, les similitudes entre administrations royale et républicaine ne se comprennent qu'au prix de graves contresens sur les prérogatives des uns et des autres)

Une histoire du droit et de la justice (d'un point de vue d'historien) :

(où l'on découvre les us et coutumes de l'ancienne France, les lois fondamentales du royaumes, les régles sucessorales mais aussi et surtout une société essentiellement de droit privée)

Une introduction historique aux institutions d'ancien régime :

(Où sont repérées les étapes idéologiques et politiques unifiant la France autour du pouvoir royal, et le rôle de l'Eglise dans le maintien du droit)

Posté

Je triche un peu : je suis un grand lecteur de Tocqueville, et j'ai (un peu) enseigné l'histoire du droit en première année de fac. :icon_up:

Posté

L'idée de Tocqueville c'est que la Révolution a poursuivi et non contrarié l'accomplissement des tendances lourdes du pouvoir français et donc sa centralisation. Ce jugement est d'autant plus remarquable qu'il pourra s'appliquer à la révolution russe, celle-ci poursuivant l'accomplissement d'une tendance à l'autocratie.

Concernant l'opposition noble au pouvoir royal, je te conseille le livre du gagnant du prix liberaux.org, Jacques de Saint-Victor, les racines de la liberté, qui montre quels étaient les forces en présence et le débat intellectuel au XVIIIe jusqu'à la Révolution.

Il y avait une forte opposition aristocratique au pouvoir royal, recherchant continuellement un accroissement de son pouvoir, qui va alimenter une guerre des mémoires (les nobles seraient les descendants de francs conquérants et donc une race supérieure, ils auraient élu le roi et seraient donc source de légitimité politique) puis précipiter la révolution et se faire avaler.

  F. mas a dit :
Je triche un peu : je suis un grand lecteur de Tocqueville, et j'ai (un peu) enseigné l'histoire du droit en première année de fac. :icon_up:

Ah je garde des cours d'histoire du droit un excellent souvenir et d'excellentes notes.

Posté
  F. mas a dit :
Une histoire du droit et de la justice (d'un point de vue d'historien) :

(où l'on découvre les us et coutumes de l'ancienne France, les lois fondamentales du royaumes, les régles sucessorales mais aussi et surtout une société essentiellement de droit privée)

Celui là, je le commande de suite.

Posté
  F. mas a dit :
Trois ouvrages indispensables pour comprendre l'enchevêtrement de droits, de coutume et de conventions que le pouvoir royal a tenté de discipliner au début de la modernité capétienne (sans y réussir vraiment, il a fallu la révolution).

Une histoire de France :

Pourquoi ne suis-je pas étonné? :icon_up:

J'ai d'ailleurs signalé l'excellent livre de Bainville sur les dictateurs :

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=671811

Pour Tocqueville, je conseille de passer directement à la fin du Livre II, la partie visionnaire sur les risques de despotisme démocratique.

  Esperluette a dit :
Je lis une version abrégée, ça ne m'aide probablement pas à piger.

C'est d'autant plus regrettable que le style de Tocqueville est limpide par rapport à ses commentateurs, notamment l'obscur Aron.

Posté
  free jazz a dit :
C'est d'autant plus regrettable que le style de Tocqueville est limpide par rapport à ses commentateurs, notamment l'obscur Aron.

Obscur pour toi !

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