neuneu2k Posté 21 juin 2011 Signaler Posté 21 juin 2011 Dans le cas de la pédophilie le consentement est impossible. Mais oui la loi sur le viol me semble effectivement suffisante. Du point de vue de la décision de justice, oui, la minorité est un facteur aggravant, pas un changement de qualification de mon point de vue, par contre, du point de vue de l'enquete de police, il me semble normal de présumer le non consentement et de rechercher le consentement plutot que le contraire, donc d'enqueter systématiquement.
Orden Posté 25 juin 2011 Signaler Posté 25 juin 2011 Hé ben, il en a fait des trucs le maréchal. Ça sent un peu la légende urbaine… C'est vrai, il faut des références: Le sexe et la Loi, Emmanuel Pierrat, 2008. Je crois même qu'avant (1800), il n'y avait pas d'âge limite du tout! Juste pour dire que des choses qui nous semblent aller de soit et être le fondement de tout comportement civilisé n'ont que quelques dizaines d'années. Par exemple Roméo & Juliette ont 14 ans dans la pièce de théâtre. Dans le cas de la pédophilie le consentement est impossible. Mais oui la loi sur le viol me semble effectivement suffisante. Ben c'est pas évident … Je regardait une émission sur les pauvres en Haiti. Une fillette de 12 ans est très pauvre. La dessus un papy lui apporte régulièrement des vêtements et de la nourriture et se la tape. Les services sociaux tombent la dessus et mettent le papy en taule et la fille dans un orphelinat pour la protéger et l'insérer. La fille s'enfuit de l'orphelinat et va attendre papy à la sortie de la prison. Voyant qu'il ne sort pas, elle s'enfuit dans la nature. La fille leur a dit, "mais bien sur que je l'aime, c'est la première personne qui à fait attention à moi". Les dames des services sociaux étaient atterrées. Il y avait donc pédophilie (la fille n'était absolument pas pubère) mais consentement. Etant père de filles, je ne suis pas vraiment contre cette loi, mais je suis obligé de reconnaître qu'elle n'est pas libérale. Sauf peut être dans le volet qui s'adresse aux éducateurs: ils sont pas payés pour enseigner cela, les parents sont donc trompés sur la nature de l'enseignement
Métazét Posté 25 juin 2011 Auteur Signaler Posté 25 juin 2011 Du point de vue de la décision de justice, oui, la minorité est un facteur aggravant, pas un changement de qualification de mon point de vue, par contre, du point de vue de l'enquete de police, il me semble normal de présumer le non consentement et de rechercher le consentement plutot que le contraire, donc d'enqueter systématiquement. Je suis assez d'accord. Ceci dit, je suis en train en ce moment de défendre la pleine légalisation de la prostitution sur un forum catholique (oui je dois être un peu masochiste ), et quelqu'un m'a opposé à peu près l'argument suivant : puisqu'une majorité de prostituées le sont contraintes et forcées par des proxénètes, par la toxicomanie, par des traumatismes dans l'enfance, ou par la misère profonde, ne faut-il pas présumer le non consentement de toute prostituée et rechercher le consentement plutôt que le contraire ? (et là, le quelqu'un en question enchaînait en demandant : comment prouver le consentement d'une prostituée ?). La présomption est donc la même que la tienne, et probablement pour des raisons semblables, mais cela implique une conclusion assez anti-libérale il me semble (puisque le libéralisme nous dit : "tout un chacun et toute une chacune a le droit de vendre/acheter librement des services sexuels si il/elle le souhaite, sauf s'il y a coercition quelque part", et là ça serait plutôt : "personne n'a le droit de vendre/acheter des services sexuels, sauf si une preuve de consentement libre peut être apportée").
Lancelot Posté 25 juin 2011 Signaler Posté 25 juin 2011 quelqu'un m'a opposé à peu près l'argument suivant : puisqu'une majorité de prostituées le sont contraintes et forcées par des proxénètes, par la toxicomanie, par des traumatismes dans l'enfance, ou par la misère profonde, ne faut-il pas présumer le non consentement de toute prostituée et rechercher le consentement plutôt que le contraire ? Il connait toutes les prostituées de France, le monsieur, pour faire une présupposition aussi énorme ?
Chitah Posté 25 juin 2011 Signaler Posté 25 juin 2011 Il connait toutes les prostituées de France, le monsieur, pour faire une présupposition aussi énorme ? C'est un raisonnement circulaire, dont la prémisse (la prostitution est mal, la prosituée une victime) est aussi la conclusion.
Chitah Posté 26 juin 2011 Signaler Posté 26 juin 2011 Partant de là, la loi est une cote mal taillée qui fixe un age arbitraire. J'ai cru comprendre que cet age était au paravent de 11 ans et qu'il avait été relevé par le Maréchal Pétain à 15 ans. Je connais personnellement plusieurs filles qui on perdu leur virginité à 13 ans sans que personne ne soit arrêté. Je ne comprends pas, voicice que dit wikipédia : La loi du 28 avril 1832 a introduit dans le droit français un seuil de « majorité sexuelle », fixé alors à 11 ans. Ce seuil a été repoussé à 13 ans par une loi du 13 mai 1863 puis à 15 ans par une ordonnance du 2 juillet 1945 (Ord. n° 45-1472, J.O. du 4 juill. 1945, p. 4072). À noter qu'il s'agit d'une majorité sexuelle restrictive, dans le cadre de relations strictement hétérosexuelles, voire de couple. Mais voici ce que dit un site gay : 6 Août 1942, Loi n° 744, le Maréchal Pétain signe un texte de loi portant la majorité sexuelle pour les actes hétérosexuels à 15 ans
Invité jabial Posté 26 juin 2011 Signaler Posté 26 juin 2011 Conclusion : les sites gays ne sont pas des références juridiques. Ça vous étonne ? Enfin bref, pour moi les choses sont claires : il y a un compromis à trouver entre le danger de créer des crimes sans victimes (ie, cas extrême, rapport avec une personne ayant M-1 mois) et le risque d'insécurité juridique en l'absence d'âge frontière. Par conséquent, je suis favorable à une situation de ce type : - Âge frontière raisonnable (15 ans, l'état actuel de la loi, me paraît adapté) garantissant une sécurité juridique. - Sous l'âge frontière, appréciation laissée au juge, qui doit déterminer si la victime apparemment consentante était capable de consentement ou non, au besoin en faisant appel à un expert. - Exception si l'initiative de la relation est celle de la personne protégée et qu'elle a trompé son partenaire sur son âge. - Clause relevant cet âge à 18 ans en cas d'inceste ou de pressions familiales ou par personne ayant autorité (mariage forcé). - Exception pour les rapports entre mineurs.
Esperluette Posté 26 juin 2011 Signaler Posté 26 juin 2011 - Exception pour les rapports entre mineurs. C'est vrai que voir deux djeunz de 17 ans condamnés pour pédophiilie parce qu'ils se bisbillent de leur plein gré, c'est assez étrange.
neuneu2k Posté 26 juin 2011 Signaler Posté 26 juin 2011 - Exception pour les rapports entre mineurs. Pas d'accord, si c'est en dessous de l'âge ou il est nécessaire de vérifier explicitement le consentement, je ne vois pas en quoi le fait que l'autre soit mineur change quoi que ce soit. Un mineur, ça viole aussi.
Métazét Posté 26 juin 2011 Auteur Signaler Posté 26 juin 2011 Il connait toutes les prostituées de France, le monsieur, pour faire une présupposition aussi énorme ? On m'a balancé un certain nombre de sites pour appuyer cette présupposition : http://www.dereferer…rk%5Fmenu%2Ehtm http://www.dereferer…n%2C6179%2Ehtml http://www.dereferer…Ephp%3Fid%3D175 http://www.dereferer…2F000021%2Ehtml Et le plus drôle c'est qu'on a été jusqu'à me citer ce site là (oui oui, sur un forum catho comme quoi y'en a qui sont prêts à manger à tous les râteliers juste pour avoir raison coûte que coûte !) : http://www.dereferer…tution10%2Ehtml
Invité jabial Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Pas d'accord, si c'est en dessous de l'âge ou il est nécessaire de vérifier explicitement le consentement, je ne vois pas en quoi le fait que l'autre soit mineur change quoi que ce soit. Un mineur, ça viole aussi. Oui mais quand on considère que c'est une pure question d'âge, on ne peut pas dire à la fois que quelqu'un est sous l'âge légal et qu'il en a exploité un autre sexuellement, la seule preuve étant… son âge. Donc il faut un autre critère. J'aurais peut-être dû préciser "d'âge pas trop éloigné". Il va sans dire que 14 ans avec 6 ans c'est de la pédophilie. 14 avec 12, non. 13 avec 11, faut voir.
neuneu2k Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 En fait que ca soit de la 'pedophilie' je m'en fout, la question c'est le consentement valide, l'age est un facteur qui permet d'exprimer des gros doutes sur le consentement et egalement un facteur aggravant en terme de séquelles psychologiques. Mais je ne classe pas les 'pedophiles' comme criminels par nature, juste comme présumés criminels du a la décroissante probabilité de consentement quand l'age diminue.
Lancelot Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 On m'a balancé un certain nombre de sites pour appuyer cette présupposition Je regarde ça… http://www.dereferer…n%2C6179%2Ehtml Selon les évaluations faites sur la base des contrôles de police sur la voie publique et communiquées par l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), 12 000 à 15 000 personnes, principalement des femmes, se prostituaient au début de l’année 2002, dont 7 000 à Paris. Il est encore plus difficile, voire impossible, d’évaluer la prostitution clandestine ou occasionnelle ou encore celle qui s’exerce sous le couvert des « bars à hôtesses », des « salons de massage » ou d’autres prestations souvent proposées par le biais du minitel ou d’internet.Les femmes de nationalité étrangère représentent près de 60% des femmes prostituées sur la voie publique. La moitié sont originaires des pays d’Europe centrale, orientale et balkanique et un tiers sont originaires d’Afrique (pour l’essentiel, Nigeria et Sierra-Léone). Environ 80% des femmes se prostituant dans les grands centres urbains seraient sous la coupe de proxénètes. Ainsi, la prostitution est aujourd’hui largement le fait de jeunes personnes étrangères, victimes de réseaux criminels organisés. Fuyant la misère économique de leur pays d’origine, ces jeunes femmes, vendues plusieurs fois entre leur village natal et les trottoirs des grandes cités occidentales, subissent des pressions et des violences permanentes des réseaux dont elles sont la proie et pour lesquels elles représentent une source de gains considérable. Le tableau du trafic et du commerce du sexe resterait incomplet, s’il n’était évoqué cette autre manifestation de la prostitution que constitue le tourisme sexuel. Il s’est développé au cours des dernières décennies en même temps que le tourisme de masse et les facilités d’accès aux modes de transport modernes (coûts, périodicité, nombre de jours de congés…) l’extrême misère de certaines populations. Selon l’UNICEF, à Saint-Domingue, par exemple, 25 000 enfants, dont 30% environ auraient entre 12 et 15 ans et 63% sont des filles, sont prostitués. Il est évident que ce texte (et donc les statistiques gouvernementales) ne se concentre que sur une forme bien particulière de prostitution, à savoir les immigrés sur la voie publique. Même en admettant les chiffres, ça reste largement hors sujet. http://www.dereferer…Ephp%3Fid%3D175 Même chose, ça ne parle que de l'Europe de l'Est. http://www.dereferer…2F000021%2Ehtml Celui-ci ne charge pas… Le premier et le dernier lien semblent plus coriaces, avec des références bibliographiques et tout, donc il va falloir que je m'y penche plus tard.
neuneu2k Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Je suis assez d'accord. Ceci dit, je suis en train en ce moment de défendre la pleine légalisation de la prostitution sur un forum catholique (oui je dois être un peu masochiste ), et quelqu'un m'a opposé à peu près l'argument suivant : puisqu'une majorité de prostituées le sont contraintes et forcées par des proxénètes, par la toxicomanie, par des traumatismes dans l'enfance, ou par la misère profonde, ne faut-il pas présumer le non consentement de toute prostituée et rechercher le consentement plutôt que le contraire ? (et là, le quelqu'un en question enchaînait en demandant : comment prouver le consentement d'une prostituée ?). De mon point de vue, il faut présumer systématiquement le non consentement, prostituée ou pas prostituée, et a la limite, une certaine prostitution 'propre' est un moindre mal que d'autres comportements, il est plus probable qu’une call girl soit pleinement consentante qu’une fille ramassée dans une boite de nuit. Ca ne me choquerai pas du tout de légaliser la prostitution (ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas une place pour chaque chose et qu’un maire puisse souhaiter la confiner a un quartier par exemple) tout en multipliant massivement les moyens contre la chasse a l’esclavage. Ah oui, et pour le consentement comme pour le reste, on ne 'prouve' rien, on convainc un juge et/ou un jury.
Lancelot Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Je continue avec le premier lien, dont voici le passage intéressant : La quasi totalité des personnes prostituées n'a pas choisi de se prostituer : à de rares exceptions près, elles ont été contraintes d'une façon ou d'une autre, c'est une donnée indéniable.Parfois, c'est une situation socio-économique qui aura favorisé le passage à la prostitution ou un besoin d'argent important lié à une addiction (mais de nombreuses personnes prostituées ont besoin d'un produit pour se prostituer, alcool ou psychotropes. Où l'on voit au passage que la prostitution n'a rien d'un plaisir …) : la plupart du temps, cette situation socio-économique n'explique pas tout. Souvent c'est la manipulation affective et/ou la force, tout simplement, la coercition, parfois la plus sauvage où les menaces sur la personne elle-même mais aussi son entourage sont réels et très sérieux. Mais avant tout, ce qui rend possible la prostitution, tout particulièrement la prostitution des femmes (mais pas seulement …), c'est l'abus sexuel. En effet, la grande majorité des femmes prostituées ont été abusées sexuellement pendant leur enfance ou leur adolescence, généralement par un membre de la famille (inceste), père, frère, oncle, … ou par un proche (ami de la famille). A ce sujet, on découvrira avec intérêt les récits de vie sur cette section du site, ainsi que ce témoignage à la rubrique Questions, messages, réponses. Quoique peu décrit dans la littérature spécialisée et finalement peu étudié (ce qui ne lasse pas de m'étonner …), ce fait est pourtant remarqué depuis longtemps par les équipes de terrain, comme Antigone à Nancy, l'ALC-SPRS à Nice, etc. Il a été décrit par Caroline ALVAREZ-BROGONZOLI dans sa thèse de psychiatrie sur le sujet (recherche réalisée à Paris et Nancy), il est confirmé par certains auteurs comme Guy CORNEAU, (in N'y a-t-il pas d'amour heureux ? Comment les liens parents-enfants conditionnent nos amours, Collec. J'ai Lu n° 7157, Ed. Robert Laffont, Paris, 1997) qui cite un travailleur social québecois selon lequel jusqu'à 80 % des personnes prostituées auraient été victimes d'inceste (Cf. aussi Les Enfants de la Prostitution, Montréal, VLB éditeur, 1987). Bon, alors là le chiffre est lancé et assumé. Mais d'où vient-il ? - D'abord, il y a les fameux témoignages, mais en dehors de toute méthodologie on est obligé de supposer un biais de sélection gros comme une maison. - Ensuite, il y a le docteur Caroline ALVAREZ-BROGONZOLI, dont une rapide recherche ne nous apprends pas grand chose d'autre que le fait qu'elle existe. - Ensuite, il y a Guy CORNEAU, auteur d'une brouette de bouquins de self-help. Je ne résiste pas à vous citer un échange dans les commentaires de "N'y a-t-il pas d'amour heureux ?" sur Amazon : recueil de stéréotypesL'auteur nous livre un recueil de stéréotypes pour fan de psychanalyse. Parfois touchant, parfois répugnant… Utile pour ceux ou celles qui souhaite comprendre les racines approximatives, non prouvées scientifiquement d'un ou plusieurs comportements pathologiques d'un partenaire psychopathe avec qui ils ou elles envisagent de vivre au lieu de lever le camp. ce commentaire est très intéressant et révélateur, car il (ou elle cela n'est pas précisé) parle du comportement de son partenaire éventuel qui serait psychopathe. A aucun moment il n'imagine que ce livre pourait aussi lui être adressé… Je ne sais pas si l'auteur est sérieux, mais je n'aimerais pas avoir son fan-club… Quant au "travailleur social québecois", il ressemble à s'y méprendre à l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. - Enfin, Les Enfants de la Prostitution, écrit par un sociologue québecois, dont j'ai pu retrouver une trace ici, se concentre uniquement sur la prostitution juvénile et est donc hors sujet (d'ailleurs je n'ai pas vu la trace des fameux 80% dans le compte rendu que je mets en lien). Bref, ça a l'air impressionnant comme ça mais c'est un peu court.
Métazét Posté 27 juin 2011 Auteur Signaler Posté 27 juin 2011 Celui-ci ne charge pas… Bizarre, chez moi ça marche… Il y avait peut-être un problème de serveur, tu devrais réessayer je pense…
Lancelot Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Et le plus drôle c'est qu'on a été jusqu'à me citer ce site là (oui oui, sur un forum catho comme quoi y'en a qui sont prêts à manger à tous les râteliers juste pour avoir raison coûte que coûte !) :http://www.dereferer…tution10%2Ehtml Et pourtant c'est bien le texte le mieux argumenté (si on passe outre la rhétorique et les obsessions gauchistes sur la mondialisation et l'argent). En voici les passages intéressants : S'il y a des causes alimentaires et de survie à la prostitution, il existe aussi un déterminisme social et psychologique qui prédispose certaines personnes à la prostitution. […]Nombre de recherches vont dans ce sens : les prostitué-es ont un lourd passé traumatique et une histoire d'abus sexuels chroniques (Burgess, Hartman et McCormack, 1987 ; Giobbe, Harrigan, Ryan et Gamache, 1990 ; James et Meyerding, 1977 ; Silbert et Pines, 1981, 1982, 1983 ; Simons et Whitbeck, 1991 ; Widom et Kuhns, 1996). Entre 60 % à 90 % des personnes qui se prostituent ont été sexuellement abusées dans leur enfance (Murphy, 1993 ; Silbert et Pines, 1983). Judith Trinquart précise qu'en France on « recense entre 80 et 95 % d'antécédents de violences sexuelles chez les personnes prostituées originaire du pays » (citée dans Chaleil, 2002 :11). Au Brésil, Gilberto Dimestein (1992), qui a interrogé 53 fillettes et adolescentes « venues d'elles-mêmes à la prostitution » soutient que 95 % d'entre elles étaient issues de familles dysfonctionnelles. Ces violences sont la raison de la fugue d'adolescent-es qui sont attendu-es par des recruteurs dans les gares de train et d'autobus des grandes villes (Poulin, 1994 : chapitre II). L'enfance des personnes prostituées a été marquée par l'abus sexuel et physique (Farley et al.,1998). Quelque 62 % des prostituées interviewées par Bagley et Young (1987) ont avoué une histoire d'abus physique dans leur enfance. Une autre étude révèle que 90 % des prostituées avaient été physiquement agressées dans leur enfance ; 74 % de ces mêmes interviewées ont été sexuellement abusées dans leurs familles et 50 % ont été sexuellement abusées par une personne étrangère à leur famille (Giobbe, Harrigan, Ryan, et Gamache 1990). Selon le Council for Prostitution Alternatives de Portland, des 123 survivants de la prostitution interviewés, 85 % ont souffert d'inceste, 90 % d'abus physique et 98 % d'abus émotionnel (Hunter, 1994). Selon Widom et Ames (1994), l'enfant survivant aux abus sexuels risque beaucoup plus d'être arrêté adulte pour prostitution que le survivant aux abus physiques. Les survivant-es de traumatismes sexuels vécus dans l'enfance, risquent de vivre des dysfonctionnements importants : ils développent souvent des idées et des comportements auto-destructeurs, un mépris de soi, un sentiment de honte, des désordres alimentaires, l'abus de drogues, etc. (Herman, 1992 ; Morin 1984) […] Peut-on toujours prétendre qu'il existe une prostitution « volontaire » quand d'autres données significatives démentent cette prétention : l'âge moyen de l'entrée dans la prostitution aux États-Unis est de 14 ans (Silbert et Pines, 1981 ; Giobbe, 1992). Selon Fleishman (2000), des fillettes de 12 ans font le trottoir en Italie (elles doivent rapporter 500 dollars US par nuit). Si la prostituée ne doit pas être considérée comme une victime, mais comme une personne autonome pouvant faire ses propres choix, comment comprendre et expliquer un âge d'entrée aussi jeune ? Cela ne veut pas dire que les prostituées sont inertes face au proxénète et au client, mais cela implique que les rapports sociaux de domination masculins et marchands structurent la prostitution pour le bénéfice d'un système proxénète ramifié et mondialisé dont les activités tendent à être, de plus en plus, normalisées. […] Derrière un choix apparemment autonome se cache donc une situation, comme nous avons tenté de le démontrer, qui oblige à faire un tel choix. Aussi ce choix n'en est pas un ! Si ça dit à quelqu'un d'examiner tout ça, moi j'ai déjà eu mon compte pour aujourd'hui. Bizarre, chez moi ça marche… Il y avait peut-être un problème de serveur, tu devrais réessayer je pense… Effectivement, maintenant ça marche, et il s'avère que c'est tout bêtement une étude de validité pour les grilles d'évaluation du syndrome post-traumatique. En gros, ils s'intéressent aux prostitués uniquement en tant que population susceptible d'avoir vécu beaucoup d'évènements traumatiques afin de confirmer le lien entre ces évènements et le syndrome tel qu'il est défini.
Chitah Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Tout cela me rappelle les études expliquant le comportement délinquant par l'origine sociale et le vécu de l'enfance.
neuneu2k Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Tout cela me rappelle les études expliquant le comportement délinquant par l'origine sociale et le vécu de l'enfance. En même temps, on ne peut pas nier la corrélation, le problème c’est quand les études essayent de trouver un facteur unique, c’est toujours bidon parce que tu a toujours 95% (je sors le chiffre de mon fion) des gens qui ont ce facteur et qui ne sont pas des criminels, mais ce n’est pas parce qu’au final, la volonté criminelle reste de la responsabilité de l’individu que les conditions sociales et éducatives n’y sont pour rien.
Marlenus Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 En même temps, on ne peut pas nier la corrélation, Ne nous trompons pas. Ton origine sociale ne va pas faire de toi un délinquant. Par contre si tu es un délinquant, ton origine sociale va déterminer ton type de délinquance. La délinquance en col blanc, comme on l'appelle, étant plus répandue dans les hautes classes sociales alors qu'elles connaissent peu le vol à l'arraché. Mais c'est un autre débat.
Métazét Posté 27 juin 2011 Auteur Signaler Posté 27 juin 2011 En même temps, on ne peut pas nier la corrélation, le problème c’est quand les études essayent de trouver un facteur unique, c’est toujours bidon parce que tu a toujours 95% (je sors le chiffre de mon fion) Eh bien, il loge des trucs bizarres ton fion des gens qui ont ce facteur et qui ne sont pas des criminels, … et 5% qui ne l'ont pas et qui sont quand même des criminels… mais ce n’est pas parce qu’au final, la volonté criminelle reste de la responsabilité de l’individu que les conditions sociales et éducatives n’y sont pour rien. Tout à fait. C'est une des raisons pour lesquelles certaines théories libérales qui assimilent l'être humain à une sorte de pur esprit désincarné pleinement libre et pleinement responsable de ses actes me paraissent presque aussi utopiques que les pires avatars du constructivisme qui ne l'envisagent que comme le produit de déterminismes biologiques et sociaux aveugles et nécessaires…
Chitah Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 En même temps, on ne peut pas nier la corrélation, le problème c’est quand les études essayent de trouver un facteur unique, c’est toujours bidon parce que tu a toujours 95% (je sors le chiffre de mon fion) des gens qui ont ce facteur et qui ne sont pas des criminels, mais ce n’est pas parce qu’au final, la volonté criminelle reste de la responsabilité de l’individu que les conditions sociales et éducatives n’y sont pour rien. Je suis bien d'accord. C'est pourquoi je dis alors que "conditions sociales et éducatives" n'est pas une composante principale comme on dit.
Lancelot Posté 27 juin 2011 Signaler Posté 27 juin 2011 Mon impression générale, c'est qu'on retrouve ici une tactique d'argumentation classique, celle de la pieuvre : balancer un chiffre spectaculaire (80% des prostitués ont été abusés sexuellement durant leur enfance), en inférer une causalité "évidente" (éventuellement, embrouiller encore le truc avec des pavés de baratin d'allure très théorique), puis se cacher derrière des tonnes de références (de préférence bien indigestes, introuvables ou dans une autre langue). Or, si on prend la peine de se pencher sur ces références (ce que, bien entendu, nous ne sommes pas sensé faire), on en trouve de trois types : - Des études sur un sujet connexe mais qui n'ont rien à voir avec la question (par exemple celle sur le syndrome post-traumatique). - Des études qui traitent bien la question, mais seulement en partie (uniquement les prostitués venus d'Europe de l'Est, uniquement les mineurs…), ou alors dans un autre contexte (la prostitution à Taïwan, en Afrique subsaharienne…). - Des études dont la méthodologie est clairement orientée (du type "on est allé interroger une trentaine de personne dans un centre d'accueil d'urgence et on généralise ça à tout le monde"). Si les références des deux derniers types peuvent parfois indiquer une certaine corrélation, rien de sérieux ne vient jamais appuyer le chiffre-choc du départ. Malheureusement, le mal est fait : un mensonge suffisamment répété avec suffisamment d'assurance devient une évidence. Puis dans le pire des cas, on peut toujours se cacher derrière une seconde fournée de liens (ça ne manque pas, et ça ne demande aucun effort tant qu'on ne cherche pas à les lire) ou dire que la preuve indiscutable se trouve dans telle étude que tout le monde cite mais que personne n'arrive à retrouver. Et là, en changeant simplement ce qui est entre parenthèses, mon texte est adaptable à à peu près n'importe quel sujet
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