Nirvana Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 En finir avec la transphobieLe 4 juin, à Nancy, deux femmes se sont mariées. Rien ne pouvait s'y opposer, a confirmé le procureur de la République à l'adjoint chargé de la célébration : les deux personnes concernées sont juridiquement de sexes opposés. L'une est une femme "biologique", l'autre est une femme transgenre qui a conservé son état civil masculin, n'ayant pu obtenir son changement d'état civil devant la cour d'appel de Nancy. Ce mariage est donc directement lié aux absurdités de la situation des personnes transgenres en France. Passons sur les stigmatisations : musulmans, Noirs, d'autres encore, les connaissent aussi. On insistera plus sur des anathèmes liés à une religiosité mal placée : après le pacs (on se souvient de la Bible agitée en 1999 à l'Assemblée nationale), Christine Boutin, députée UDF des Yvelynes, s'est trouvé une nouvelle cible : le "genre". En 2010, au nom d'une vision archaïque des rapports entre sexes et avec l'appui du gouvernement, elle s'est opposée à l'inscription dans les lois antidiscrimination de la transphobie, pourtant condamnée par le Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH); le pouvoir se défend lui-même, car il pratique au quotidien la transphobie d'Etat, y compris contre certains de ses fonctionnaires humiliés, harcelés, placardisés. Le gouvernement français contre la liberté du genre… En France, ce n'est pas le droit qui s'adapte au corps (contraception et interruption volontaire de grossesse ont été arrachées de haute lutte !), mais le corps qui s'adapte au droit. Pourtant, c'est une jurisprudence archaïque, bricolée le 11 décembre 1992 par la Cour de cassation après la condamnation de la France par la CEDH, qui a permis en 2011 à deux femmes - dont une transgenre - de se marier en toute légalité. Faute de loi et malgré le principe du respect de la vie privée, la Cour de cassation a imposé des conditions discriminatoires en soumettant tout changement d'état civil à "un traitement médico-chirurgical, subi dans un but thérapeutique" pour qui "ne possède plus tous les caractères de son sexe d'origine et a pris une apparence physique la rapprochant de l'autre sexe auquel correspond son comportement social". Si la conclusion (apparence, comportement) est plus ou moins de bon sens, les conditions initiales enferment le changement d'état civil dans l'enfer de la pathologisation judiciaire. Si, comme les transgenres de Nancy et d'ailleurs, on réclame, au nom de la liberté de vivre son genre, un changement d'état civil conforme aux textes européens de 2009 et 2010, les tribunaux opposent des exigences variables : castration, certificat psychiatrique attestant de troubles, déshabillage intégral avec intromission forcée d'un doigt dans le néovagin, prothèses mammaires pour augmenter un 95 B (on découvre ainsi les goûts des procureurs…). Le ridicule ne cache pas la réalité d'humiliations inouïes et destructrices de la personne. A l'initiative de la première association transgenre française, Trans Aide, avec le soutien de la Fédération des associations et centres lesbiens, gays, bi et trans (LGBT) et du cabinet de Me Emmanuel Pierrat, j'ai engagé une procédure pour un changement d'état civil sans condition, conformément aux recommandations du Conseil de l'Europe. En refusant de donner aux tribunaux la moindre justification médicale, j'ai placé les magistrats et, au-delà, le gouvernement, qui refuse de légiférer, devant leurs responsabilités. Le 29 avril 2010, le Conseil de l'Europe a en effet adopté la résolution 1728 dont l'alinéa 16.11.2 demande aux Etats de garantir le droit des personnes transgenres à obtenir "des documents officiels reflétant l'identité de genre choisie, sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d'autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale". Pour le ministre de la justice, Michel Mercier, il n'en est pas question : un changement d'état civil nécessite selon lui la preuve - avec des "attestations de médecins" - que le traitement hormonal a des effets "irréversibles, notamment (sur) la fécondité". Non stérilisée, une femme transgenre pourrait concevoir un enfant qui serait l'enfant biologique de deux femmes. Nous pouvons maîtriser notre fécondité, de façon naturelle (90 % des personnes transgenres ne souhaitent pas être opérées) ou par procréation médicalement assistée, et nous imposerions alors la reconnaissance de l'autorité parentale conjointe de deux femmes. En me déboutant, le tribunal de grande instance de Nancy a dit dans ses attendus que cela mènerait à une situation qui a vu, aux Etats-Unis, un homme transgenre enceint. En France, c'est interdit. La stérilisation est la dernière défense du pouvoir contre l'homoparentalité. Vous doutez encore ? Lorsqu'un homme transgenre veut obtenir un état civil masculin, que croyez-vous que les tribunaux français exigent ? Pour changer légalement de sexe, un homme transgenre peut garder son vagin, mais il doit se faire retirer l'utérus et les ovaires… S'opposer à tout risque d'homoparentalité : voilà pourquoi le ministre de la justice s'est fait stérilisateur en chef ! J'ai fait le choix, personnel, de modifier mon corps, et même d'être opérée, mais je refuse d'en rendre compte à l'Etat et de céder à ses exigences indignes. Le procureur s'est donc opposé à mon changement d'état civil, m'imposant de rester légalement de sexe masculin… Et j'ai pu épouser ma compagne ! La logique étatique n'a donc rien à voir avec le corps réel, ni avec le genre vécu. Quand voisins, commerçants, collègues, nous acceptent, le maintien d'un état civil masculin par l'Etat n'a qu'un but : nous créer des difficultés au quotidien pour nous faire payer un choix que personne ne nous conteste dans la vie réelle. Thomas Hammerberg, commissaire européen aux droits de l'homme, a pourtant rappelé en octobre 2009, dans un document exemplaire intitulé "Droits de l'homme et identité de genre", que "Les Etats membres du Conseil de l'Europe devraient s'attaquer plus vigoureusement à la transphobie et à la discrimination envers les personnes transgenres, dont la situation a été longtemps ignorée et négligée. Pourtant, ces personnes font face à des problèmes caractéristiques, très concrets." Il estime que "les personnes qui souhaitent faire reconnaître leur identité de genre ne devraient pas obligatoirement être soumises à une stérilisation, ni à aucun autre traitement médical". Martine Aubry, Cécile Duflot ou Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon ou Jean-Louis Borloo ne se sont pas (encore ?) prononcés pour l'application de la résolution 1728 du Conseil de l'Europe. Ces dirigeants, qui se réclament tous de la République et de la laïcité, se grandiraient en le faisant. Des milliers de transgenres pourraient ainsi espérer sortir d'une scandaleuse situation de non-droit. Car nous sommes des sortes de "sans-papiers" dans notre propre pays, sans parler de dizaines de milliers de personnes qui diffèrent leur transition par peur de la discrimination d'Etat, ou d'un divorce imposé à un couple uni qui ne le souhaite en rien. Oui, le gouvernement va jusque-là ! Les personnes transgenres, elles, veulent surtout vivre en citoyennes et citoyens à part entière. Au nom de trois mots que tant d'élites - à gauche comme à droite - oublient ou bafouent : Liberté, Egalité, Fraternité. Elle est également chargée des questions femmes et de genre à la Fédération associations et centres lesbiens, gays, bi et trans (LGBT). Stéphanie Nicot, enseignante, porte-parole de Trans Aide http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/05/en-finir-avec-la-transphobie_1544973_3232.html Les transsexuels ou transgenres vont-il à leur tour avoir des droits rien qu'à eux ?
Drake Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 Le 4 juin, à Nancy, deux femmes se sont mariées. Rien ne pouvait s'y opposer, a confirmé le procureur de la République à l'adjoint chargé de la célébration : les deux personnes concernées sont juridiquement de sexes opposés. L'une est une femme "biologique", l'autre est une femme transgenre qui a conservé son état civil masculin, n'ayant pu obtenir son changement d'état civil devant la cour d'appel de Nancy. Oui halte à la transphobie : tout homme hétéro ne serait il pas en fait une femme lesbienne qui s'ignore?
F. mas Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 La transphobie, c'est pas la peur des transformers ? Bon j'arrête de troller…
Lancelot Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 Avec ce genre d'article ma crétinophobie n'est pas près de guérir.
Salatomatonion Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 Est-ce qu'il y a une rétroactivité des droits une fois que l'opération s'est bien déroulée ? Je demande juste.
Chitah Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 Martine Aubry, Cécile Duflot ou Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon ou Jean-Louis Borloo ne se sont pas (encore ?) prononcés pour l'application de la résolution 1728 du Conseil de l'Europe. Ces dirigeants, qui se réclament tous de la République et de la laïcité, se grandiraient en le faisant. Non mais quel est le rapport avec la république et la laïcité? En fait, l'auteur de ces lignes voulait écrire : Martine Aubry, Cécile Duflot ou Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon ou Jean-Louis Borloo ne se sont pas (encore ?) prononcés pour l'application de la résolution 1728 du Conseil de l'Europe. Ces dirigeants, qui se disent appartenir au camp des gentils, se grandiraient en le faisant. Incroyable ce glissement de sens : laïcité, citoyen, tous ces mots sont en réalité utilisés en lieu et place du mot "cool".
John Connor Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 Ils ont pas trouvé plus crétin " le camp des gentils dirigeants socialistes" !
free jazz Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 J'apprends par Louis-Georges Tin dans Têtu (dont je suis un lecteur occasionnel), la création de l'IDAHOmètre, nouvel instrument voué à mesurer la transphobie et quelques autres phobies notoirement nauséabondes, pour mettre en place des politiques publiques de lutte contre ces fléaux des temps modernes. http://www.tetu.com/…omophobie-19421">(badurl) http://www.tetu.com/…omophobie-19421 (badurl) http://www.tetu.com/…phobie-19650/10">(badurl) http://www.tetu.com/…phobie-19650/10 (badurl) Au-delà des paroles et des partis pris, comment mesurer la réalité de l'engagement du gouvernement français contre l'homophobie et la transphobie? Pour la première fois, le Comité IDAHO organisateur de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, qui a lieu demain, lance avec TÊTU le premier état des lieux objectif de l'action de chaque ministère, l'«IDAHOmètre».Résultat: un indicateur gradué (ci-dessus) de chaque ministère: en première place, une implication «très forte» dans la journée IDAHO en particulier, et dans la lutte contre l'homophobie et la transphobie en général. En 2ème place, une implication «forte». Trois ministères sont ex-aequo en troisième place (implication «moyenne»), six sont en 4ème place («faible»), et cinq en 5ème place (implication «très faible ou nulle»). Depuis 2005, le Comité IDAHO interpelle le ministère des affaires étrangères sur les questions LGBT (lesbiennes, gaies, bi et trans). Longtemps réticent sur ces problématiques, le Quai d'Orsay est depuis 2008 très engagé sur le sujet. Sollicitée par le Comité IDAHO, Rama Yade a porté à l'Assemblée générale des Nations Unies une déclaration historique pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité. Des initiatives importantes ont aussi été menées au niveau du Conseil des droits de l'homme et de l'OMS. Par ailleurs, le MAE a relayé cette année la demande du Comité IDAHO concernant l’UNESCO: Mme Bokova, directrice générale de l’institution, devrait faire une déclaration demain, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Enfin, proposé par le Comité IDAHO, un fonds de soutien a été mis en place, et le financement sera attribué à plusieurs projets internationaux, à l'occasion du 17 mai. Autrefois peu visible dans ce domaine, la France est aujourd'hui reconnue comme étant l'un des pays les plus actifs sur la scène internationale. Le Quai d'Orsay, un exemple pour tous les autres ministères! Le plan sollicité par le Comité IDAHO l'année dernière, et lancé par Rama Yade le 17 mai 2010, est poursuivi par Chantal Jouanno. Désormais, outre l'homophobie, il concerne également le racisme (vu le contexte à la FFF, ce n’est pas du luxe!). Il prévoit que tous les entraîneurs et éducateurs sportifs puissent recevoir et dispenser une formation contre les discriminations. Les modules sont en cours de réalisation. Mme Jouanno soutient activement le plan, et s'implique à nouveau à l'occasion du 17 mai en installant un comité permanent de lutte contre les discriminations, présidé par Laura Flessel. Cependant, cette initiative tout à fait remarquable devait être proposée aux instances européennes (Union européenne, Conseil de l'Europe), et aux associations européennes, dans le cadre du réseau FARE (Football Against Racism in Europe). Le ministère s'y était engagé, mais cela n'a pas (encore ?) été fait. C'est dommage… Cette année, le Comité IDAHO a interpellé le ministère de l'intérieur, qui annonce plusieurs mesures à l'occasion du 17 mai : une enquête nationale sur les violences homophobes en France, un plan de formation contre l'homophobie et la transphobie pour les policiers, la mise en place de référents homophobie et transphobie dans tous les commissariats de France, et la mise en place d'une cellule contre la violence homophobe et transphobe sur internet, où prolifèrent impunément les appels à la haine et au meurtre. Longtemps attendues, ces mesures constituent une avancée très importante. Cependant, les effets attendus de ce plan ne se feront sentir qu'à moyen ou à long terme. Or, selon un sondage récent de TÊTU, un homo sur 4 a été agressé physiquement dans les dix dernières années. Par ailleurs, les agressions et meurtres homophobes sont souvent mal pris en charge par les services de police, ce qui constitue un grave problème. Plusieurs meurtres homophobes, ou présumés tels, ont eu lieu récemment: les investigations sont-elles vraiment menées comme il le faudrait? Jusqu'ici, le ministère s'est à peu près contenté de faire des campagnes d'affichage, dont l'impact était forcément limité. Le Comité IDAHO a interpellé le ministère: à l'occasion du 17 mai, celui-ci invite les CROUS à intégrer désormais les problématiques LGBT dans leur programmation et leur animation culturelles tout au long de l'année. Par ailleurs, Valérie Pécresse annonce le lancement au sein du ministère d'un groupe stratégique intitulé «Genres et orientations sexuelles», chargé de définir les axes et les outils de recherche sur ces problématiques, en lien avec le CNRS, l'ANR, les universités. Tout cela va dans le bon sens, et pourrait être porteur de décisions fortes concernant des projets ANR, des chaires, des laboratoires, des bourses de recherches et des aides à la publication, mais les résultats de ce plan, arraché au forceps, sont à la fois lointains et incertains… Le Comité IDAHO a sollicité le ministère de la politique de la ville. Du coup, un plan contre l'homophobie est lancé: il mobilise à cet effet les centres de ressources de la politique de la ville, qui réunissent les élus et les experts dans les différents territoires. Par ailleurs, les formations proposées par l'ACSE intègreront désormais l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Tout cela constitue une avancée significative. Cependant, compte tenu des faibles moyens de la politique de la ville en France, reste à voir quelle ampleur le plan pourra prendre effectivement. Le ministère de la cohésion sociale charge la DREES (Direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) d’une vaste enquête sur l’insertion sociale des personnes LGBT. Le fait est que l'on manque cruellement de données en France. Cependant, au-delà des enquêtes, on aimerait que le ministère puisse mettre en place un plan contre l’homophobie et la transphobie. Il existe au sein du ministère un volet personnes âgées, un volet handicap, un volet femmes: pourquoi n’y aurait-il pas un volet concernant les personnes LGBT? Les chiffres manquent cruellement dans ce domaine: le Comité IDAHO demande au ministère de lancer une enquête nationale sur l'homophobie dans le monde du travail, et de solliciter le Bureau International du Travail, pour qu'il fasse de même, ce qui serait une première. Un plan contre l'homophobie dans le monde du travail devrait être annoncé à l'occasion du 17 mai, pour mieux former les professionnels à ce sujet. Mais ce plan demeure sous-dimensionné par rapport à l'enjeu, car il ne concernera qu'une faible partie des personnels concernés. La lutte contre les discriminations dans le monde du travail est-elle vraiment une priorité pour Xavier Bertrand? La formation initiale et continue des médecins et des soignants constitue un enjeu important. Longtemps, ils n'ont connu l'homosexualité qu'à travers le prisme de la psychiatrie, qui a laissé des traces. Or, cette méconnaissance entraîne des manquements, parfois graves, dans la prise en charge des patients. Le Comité IDAHO a interpellé le ministère à ce sujet: des enquêtes diverses sont prévues, en rapport avec le sida, ainsi qu’un plan de formation, notamment dans le cadre des Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). Cependant, ce plan demeure insuffisant, car ne concernera qu’une partie des personnels de santé, et sera plutôt constitué de brochures que de réelles formations. En outre, le processus qui avait été engagé pour réformer le parcours de soin pour les personnes transsexuelles est aujourd'hui à l'arrêt. Enfin, les propos et les positions de Nora Berra sur le don d'organes et le don du sang, dont sont exclus les homosexuels, ont créé un sentiment de malaise, difficile à dissiper… La formation professionnelle constitue un domaine peu visible de l'action gouvernementale, mais constitue un levier non négligeable dans la lutte contre l'homophobie et la transphobie. Sollicitée par le Comité IDAHO, Nadine Morano propose que soit renforcée l'offre de formations intégrant la lutte contre les discriminations en général, et la lutte contre l'homophobie en particulier. Ainsi, une information sera adressée aux organismes collecteurs, et au fonds de sécurisation des parcours professionnels sur ce sujet. Elle appellera également la fédération de la formation professionnelle à diffuser ce message auprès de ses adhérents (organismes de formation), pour que ce volet soit proposé dans les formations «interpersonnelles». Rien de spectaculaire, certes, mais le ministère a des leviers limités, et ces petits pas vont quand même dans la bonne direction. Le Comité IDAHO a interpellé le ministère du développement durable, qui a aussi le logement dans ses attributions. Dans ce domaine, Nathalie Kosciusco-Morizet se propose de mettre en place des lieux d'hébergement d'urgence pour les personnes trans, trop souvent exposées aux violences, agressions et discriminations de toutes sortes. A l'avenir, il faudrait élargir et multiplier ces dispositifs d'hébergement d'urgence, pour l'ensemble des personnes LGBT, comme il y en a pour les femmes victimes de violences. Le ministère devrait s'engager dans cette voie nécessaire. Sollicité par le Comité IDAHO, le ministère de la Jeunesse pourrait proposer une campagne de sensibilisation contre l'homophobie, à l'occasion du 17 mai. Mais ce serait de toutes façons une campagne ponctuelle, non une politique durable. On aurait pu attendre davantage, en matière d'homophobie, d'une ancienne présidente de la Halde. Surtout dans un domaine, comme la jeunesse, où il y a tant à faire. Mais il paraît qu'il n'y a pas de levier au ministère de la Jeunesse pour agir dans ce domaine. Est-ce juste un problème de levier? La campagne contre le harcèlement scolaire pourrait avoir des effets directs ou indirects sur la lutte contre l’homophobie. Par ailleurs, le ministère prolonge la campagne d'affichage pour promouvoir la Ligne Azur, qui permet de répondre aux questions des jeunes en matière de sexualité. Mais enseigner avec des affiches, c'est un peu limité. Certes, un rapport sur les discriminations a été publié en août 2010 par le ministère, mais on attend toujours le grand plan contre les discriminations que Luc Châtel promet depuis plusieurs mois. Enfin, après l'affaire du Baiser de la Lune, quid des programmes, de la formation initiale et de la formation continue des enseignants? L'éducation est la mère de toutes les batailles, et plusieurs ministères lancent des plans de formation cette année. Mais dans ce domaine, le ministère de l'éducation semble plus rétif que tout autre à l'idée même… d'éducation. Le ministère de l'Education nationale, mauvais élève de la classe. Quel paradoxe! Des réunions ont eu lieu, d’autres sont prévues. Cependant, en l'état actuel des choses, le ministère ne semble pas avoir de plan pour lutter contre l'homophobie. Pourtant, la culture est un des moyens privilégiés pour lutter contre les préjugés. Dans d’autres pays, des initiatives, parfois d’envergure, sont prises. Qu’en est-il en France? Le fait d'être dirigé par un homosexuel dispense-t-il le ministère de la culture d'avoir une véritable politique de lutte contre l'homophobie? Le ministère a un peu assoupli l'accès aux papiers pour les personnes transsexuelles. Et le contrôleur général des lieux de privation de liberté a pris des mesures pour accompagner les personnes transgenre en détention. Cependant, l'accès aux papiers pour les personnes trans demeure très compliqué et très coûteux, et la France refuse d'appliquer les recommandations du Conseil de l'Europe, que ses représentants ont pourtant votées. Hypocrisie ou schizophrénie? Par ailleurs, aucun plan de formation n'est prévu pour les magistrats, qui souvent refusent de prendre en considération le caractère homophobe des discriminations et des agressions qu'ils ont à juger. Le bilan du ministère de la Justice en la matière est particulièrement médiocre. La police avance. Pourquoi pas la justice? Le ministère a mis en place des préfets dédiés à la cohésion sociale, disponibles pour lutter contre toutes les discriminations. Mais en matière d'homophobie, qu'ont-ils fait au juste? Mystère. Par ailleurs, malgré les nombreuses sollicitations et propositions depuis plus d'un an, aucun plan contre l'homophobie n'a été prévu par le ministère, qui ne semble guère mobilisé sur le sujet. Il n'y a pas de problème d'homophobie dans l'Outre-Mer français? Ou Mme Penchard a-t-elle un problème avec le sujet?
Johnnieboy Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 J'apprends par Louis-Georges Tin dans Têtu (dont je suis un lecteur occasionnel), la création de l'IDAHOmètre, nouvel instrument voué à mesurer la transphobie et quelques autres phobies notoirement nauséabondes, pour mettre en place des politiques publiques de lutte contre ces fléaux des temps modernes. T'as picolé pour confesser ainsi en public à la fois ton goût pour les torses musclés et imberbes (je m'en doutais déjà un peu…) et ton masochisme intellectuel ?
free jazz Posté 5 juillet 2011 Signaler Posté 5 juillet 2011 T'as picolé pour confesser ainsi en public à la fois ton goût pour les torses musclés et imberbes (je m'en doutais déjà un peu…) et ton masochisme intellectuel ? Je le lis parce que c'est instructif quant aux nouvelles tendances totalitaires des brigades roses, pas pour me rincer l'oeil sur les corps d'éphèbes musclés et oints d'huiles odorantes.
PaulD Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Oui halte à la transphobie : tout homme hétéro ne serait il pas en fait une femme lesbienne qui s'ignore? ? :huh:ou un homme hétéro…Je vois pas l'intérêt de la remarque. Mais sinon, merci pour l'article.
john_ross Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 ? :huh:ou un homme hétéro…Je vois pas l'intérêt de la remarque. Mais sinon, merci pour l'article. C'est parce que vous n'avez encore compris que l'homme doit devenir une femme comme les autres!
Tremendo Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 A partir de quand est-on un homme ou une femme? Bonne question. Tout ceci est bien lié à des questions biologiques et pas une question de sentiment d'être ou ne pas être homme ou femme. Une femme se greffant une bite mais qui garde son vagin reste une femme, si dans sa tête elle est un homme c'est son problème pas celui de l'Etat civil. Si elle enlève tous les attributs de la femme et se greffe tous ceux de l'homme, je pense qu'on peut être prêt à le reconsidérer, la condition médicale imposée me parait de trop, m'efin je n'ai pas d'avis arrêté, peut-être que vouloir changer de sexe absolument participe d'une pathologie. A partir de là, je ne vois pas pourquoi on ne permettrait pas à quelqu'un de changer de sexe, ni à une femme tentant de devenir homme de contracter une union civile avec une autre femme. Après, de là à parler de transphobie, ça prête à rire, il est normal que le droit évolue plus lentement que la société, car oui, avant, les transexuels ça n'existait pas, et franchement y'en a toujours pas beaucoup. On ne peut pas changer les lois comme ça tous les jours sur des sujets aussi complexes simplement parce que des minorités l'exigent .
Johnnieboy Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Je le lis parce que c'est instructif quant aux nouvelles tendances totalitaires des brigades roses, pas pour me rincer l'oeil sur les corps d'éphèbes musclés et oints d'huiles odorantes. Oui, je ne faisais que plaisanter. Mais plus sérieusement, que tu essaies de mieux connaître "l'ennemi" me semble louable, et intellectuellement honnête, mais ne penses-tu pas, avec de telles lectures, que ta vision de certains mouvements ou groupes de personnes est biaisée ? Car, je ne pense pas que la plupart des homos se retrouvent en Têtu. En tout cas, mes rares potes pédés ne le lisent pas. Ca serait un peu comme de juger les femmes à travers les magasines féminins. Oui, beaucoup de femmes en lisent mais les prennent-elles au sérieux ou juste comme un divertissement sans conséquence ?
neuneu2k Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Mais plus sérieusement, que tu essaies de mieux connaître "l'ennemi" me semble louable, et intellectuellement honnête, mais ne penses-tu pas, avec de telles lectures, que ta vision de certains mouvements ou groupes de personnes est biaisée ? Car, je ne pense pas que la plupart des homos se retrouvent en Têtu. En tout cas, mes rares potes pédés ne le lisent pas.Ca serait un peu comme de juger les femmes à travers les magasines féminins. Oui, beaucoup de femmes en lisent mais les prennent-elles au sérieux ou juste comme un divertissement sans conséquence ? Bonne remarque, il faut bien différencier le mouvement homosexuel revendiqué et ses émanations associatives et culturelles, et l’ensemble des homosexuels.
free jazz Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Mais plus sérieusement, que tu essaies de mieux connaître "l'ennemi" me semble louable, et intellectuellement honnête, mais ne penses-tu pas, avec de telles lectures, que ta vision de certains mouvements ou groupes de personnes est biaisée ? Car, je ne pense pas que la plupart des homos se retrouvent en Têtu. En tout cas, mes rares potes pédés ne le lisent pas. Je ne cache pas avoir des préjugés défavorables contre l'activisme du lobby LGBT, mais il n'y a aucune confusion dans mon esprit entre les conduites sexuelles privées et l'homosexualité militante. J'ai des amis homos pour qui cette approche communautaire est totalement étrangère, mais j'en connais aussi qui sont des caricatures, d'autres qui se posent des questions sur l'intérêt de ces luttes politiques. Ce magazine est en pointe du combat idéologique, il donne une bonne vision de l'air du temps, de la campagne disciplinaire d'uniformisation qui est en train de se jouer au nom du droit à la différence et du multiculturalisme. Quand on nous explique maintenant qu'il n'y a rien de plus beau qu'un kiss-in public devant Notre-Dame, que Caroline Fourest est une intellectuelle d'avant-garde et qu'on est tous des trans, là je dis que ce cirque commence à nous les briser menues. Ca serait un peu comme de juger les femmes à travers les magasines féminins. Oui, beaucoup de femmes en lisent mais les prennent-elles au sérieux ou juste comme un divertissement sans conséquence ? Les conséquences pratiques sur la vie de chacun sont bien réelles, comme le montrent leur activisme auprès du gouvernement, les programmes qui sont mis en place par l'UE, la création de nouveaux délits d'opinion ou de circonstances aggravantes. Je prends au sérieux cette offensive actuelle contre les libertés, l'agressivité pénale des groupes d'oppression, leur volonté de rééduquer les mentalités. Je connais les tenants et les aboutissants de leur agenda, et la société de surveillance des conduites qui en découle avec son culte mortifère ne me plait pas du tout. Mes réactions de scepticisme n'y changeront rien, mais je continue à espérer un sursaut, ou alors c'est la chute finale. édit, trop long: comme dirait h16, il y a des paires de baffes qui se perdent.
Drake Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Les conséquences pratiques sur la vie de chacun sont bien réelles, comme le montrent leur activisme auprès du gouvernement, les programmes qui sont mis en place par l'UE, la création de nouveaux délits d'opinion ou de circonstances aggravantes. Je prends au sérieux cette offensive actuelle contre les libertés, l'agressivité pénale des groupes d'oppression, leur volonté de rééduquer les mentalités. Je connais les tenants et les aboutissants de leur agenda, et la société de surveillance des conduites qui en découle avec son culte mortifère ne me plait pas du tout. Attiré par la promesse -en forme de dénégation- formulée par free jazz de pouvoir matter des corps sculpturaux oints de trucs divers et variés, je tombe sur tetu.com sur les réactions suivantes au licenciement d'un professeur homosexuel par un collège protestant hors contrat : (badurl) http://www.tetu.com/actualites/france/un-prof-licencie-parce-quil-est-gay-je-me-sentais-comme-un-pestifere-19763 (badurl) Il s'agit d'un litige privé qui se réglera un prud'homme, très sûrement aux dépends de l'employeur, avec indemnités à la clef. Les lecteurs réclament eux la dissolution de l'association qui gère le collège, la fermeture de l'établissement, des "poursuites pénales engagées directement par le procureur et les services des ministères de l'intérieur, de l'éducation et du travail", le "licenciement immédiat de tout le staff avec interdiction d'enseigner et/ou de diriger une école ou tout ce qui s'en rapproche", etc, etc. Ces réactions sont le fait d'une minorité mais d'une minorité agissante, de celles qui sont prises en compte par les politiques et qui tendent non vers une société apaisée, mais -comme déjà rappelé à maintes reprises sur ce forum- à la surenchère victimaire et à l'arbitraire juridique. Et cette direction n'est pas celle qui mène vers une société ouverte et de libertés. Quel sera en définitive l'impact réel de l'action des représentants auto-proclamés des diverses communautés adressant à l'Etat doléances et demande de privilèges? Je l'ignore, mais j'entrevois plutôt une société d'hypocrites, assez juridiciarisée, à la liberté d'expression réduite et affaiblie par des activités de recherches de rentes toujours bien portantes.
Chitah Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Ces réactions sont le fait d'une minorité mais d'une minorité agissante, de celles qui sont prises en compte par les politiques et qui tendent non vers une société apaisée, mais -comme déjà rappelé à maintes reprises sur ce forum- à la surenchère victimaire et à l'arbitraire juridique. Et cette direction n'est pas celle qui mène vers une société ouverte et de libertés. Quel sera en définitive l'impact réel de l'action des représentants auto-proclamés des diverses communautés adressant à l'Etat doléances et demande de privilèges? Je l'ignore, mais j'entrevois plutôt une société d'hypocrites, assez juridiciarisée, à la liberté d'expression réduite et affaiblie par des activités de recherches de rentes toujours bien portantes. Ce qu'il faut comprendre est bien simple : ces gens, cette minorité agissante, a le droit de réclamer ce qu'elle veut. Je trouve cela grotesque, grégaire, et surtout injuste probablement pour l'école. Mais ils ont bien le droit de faire ce qu'ils veulent, et surtout ce qu'ils peuvent. Le seul vrai problème, c'est que l'Etat prête une oreille attentive et qu'il puisse en tirer des conséquences pratiques. Si cela n'était pas possible, il ne s'agirait que d'un groupe de braillards qui ont bien le droit de brailler contre qui ils veulent, aussi débile et illégitime soit leur démarche. D'où le libertarianisme : moins de tracas, moins de blabla.
neuneu2k Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Ce qu'il faut comprendre est bien simple : ces gens, cette minorité agissante, a le droit de réclamer ce qu'elle veut. Je trouve cela grotesque, grégaire, et surtout injuste probablement pour l'école. Mais ils ont bien le droit de faire ce qu'ils veulent, et surtout ce qu'ils peuvent. Tout a fait. Le seul vrai problème, c'est que l'Etat prête une oreille attentive et qu'il puisse en tirer des conséquences pratiques. Si cela n'était pas possible, il ne s'agirait que d'un groupe de braillards qui ont bien le droit de brailler contre qui ils veulent, aussi débile et illégitime soit leur démarche. Voila, comme Zemmour quoi.
Chitah Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 Voila, comme Zemmour quoi. Il a une influence sur l'Etat lui? Oui, enfin, d'une certaine manière, il est l'idole d'une partie de l'UMP, donc peut-être, je ne sais pas. M'enfin il n'est tout de même pas un groupe de pression à lui tout seul.
Drake Posté 6 juillet 2011 Signaler Posté 6 juillet 2011 D'où le libertarianisme libéralisme : moins de tracas, moins de blabla. Corrigé. Libéralisme suffira.
Nirvana Posté 6 juillet 2011 Auteur Signaler Posté 6 juillet 2011 Lady Gaga éprouve un "amour pur pour ses fans homosexuels" Dans un entretien accordé au magazine The Advocate du mois d'août, la chanteuse lady Gaga a une nouvelle fois réaffirmé son soutien à la communauté homosexuelle. "Mon amour pour mes fans homosexuels est pur et authentique, car ils m’ont soutenue depuis le début. Je me sens liée à leurs combats pour la reconnaissance, a confié la chanteuse." Lady Gaga précise, par ailleurs, qu’elle n'entend pas profiter de sa notoriété pour son seul plaisir, mais pour être dans l'action sociale. Lady Gaga assure en ce moment la promotion de son nouvel album, Born This Way, paru en mai dernier http://www.jeanmarcmorandini.com/article-56214-lady-gaga-eprouve-un-amour-pur-pour-ses-fans-homosexuels.html
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