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Énigme enfin résolue


wpe

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Pourquoi le secteur public est-il aussi peu efficace par rapport au privé ? Absence de concurrence ? Politiques clientélistes visant à en embaucher toujours plus de fonctionnaires ? Sécurité de l'emploi ? Non ! La réponse vient enfin d'être découverte par Lionel Feuillet :

http://www.lepoint.fr/archives/article.php/193216

  Citation
Un Français de 44 ans a réussi à vivre de manière parfaitement normale malgré un cerveau extrêmement petit en raison d'une importante poche de liquide dans la boîte cranienne. Des scanners ont montré qu'un énorme ventricule cérébral occupait quasiment tout l'espace de la boîte cranienne, laissant à peine plus qu'une fine couche de tissu cérébral, rapportent des chercheurs français dans la revue spécialisée The Lancet.

"Il était marié, père de deux enfants et travaillait dans la fonction publique", écrivent le docteur Lionel Feuillet et ses confrères de l'Université de la Méditerranée, à Marseille, dans The Lancet.

  Citation
Des tests ont permis d'estimer le QI de cet homme à 75, soit un niveau inférieur à la moyenne mais n'impliquant pas non plus un quelconque retard mental.

Et voilà, à 75 de QI on est tout à fait apte à exercer dans la fonction publique. Faudra plus s'étonner de la masse de branques qui y sévissent.

Posté
  Citation
The commonly spouted wisdom that people only use 10 percent of their brain power may have been dismissed as a myth, but one French man seems to be managing fine with just a small fraction of his actual brain.

J'ai une autre théorie : l'histoire des 10% est effectivement un mythe, mais ils peuvent suffire pour effectuer certaines tâches simples et répétitives.

Posté

C'est connu les histoires d'hydrocéphales juvéniles non détectés qui se développent normalement (là il a 75 de qi, mais il y en a d'autres qui s'en sortent beaucoup mieux).

C'est l'argument décisif contre un certain localisationnisme "rigide" en neuropsychologie.

Posté

Je me demande à quoi sert toute la masse cérébrale supplémentaire chez un individu sain alors, à moins que les tests de QI ne soient pas très pertinents, ou que la faible masse des hydrocéphales soient très fortement interconnectée, bien plus que celle d'un cerveau moyen

Posté
  Le 22/10/2011 à 17:14, wpe a dit :

Je me demande à quoi sert toute la masse cérébrale supplémentaire chez un individu sain alors, à moins que les tests de QI ne soient pas très pertinents, ou que la faible masse des hydrocéphales soient très fortement interconnectée, bien plus que celle d'un cerveau moyen

Je pense qu'on utilise 10% de son cerveau à la fois, mais la totalité de celui-ci, a des moments différents, pour des tâches différentes. Il me semble que c'est de la que viens ce mythe.

Sinon, le QI, ça ne rime à rien, comme l'a bien montré Jay Gould (et d'autres, mais c'est le plus connu).

Posté
  Le 22/10/2011 à 17:14, wpe a dit :
la faible masse des hydrocéphales soient très fortement interconnectée, bien plus que celle d'un cerveau moyen

You got it. Ce qui est important ce ne sont pas les neurones mais les connexions.

Bien entendu, il reste que certaines zones sont plus ou moins "pré câblées" pour assumer certaines fonctions dans un cerveau normal et que le développement est sans doute plus fastidieux sans cette aide. Mais pas impossible.

Posté

Ca y est, j'ai compris, c'est le nuage de Tchernobyl qui a déclenché une épidémie d'hydrocéphalie à l'époque, d'où le poids croissant de la fonction publique en Europe, qui a débouché sur la crise des dettes souveraines ! :sorcerer: (reste à comprendre pourquoi ce nuage a eu un effet plus important en France, mode de vie différent ? Alimentation ? Synergie entre le plutonium et le socialisme ? le mystère reste entier…)

Posté
  Le 22/10/2011 à 16:52, wpe a dit :

J'ai une autre théorie : l'histoire des 10% est effectivement un mythe, mais ils peuvent suffire pour effectuer certaines tâches simples et répétitives.

+1

C'est ce que j'ai toujours pensé en effet.

Je ne vois rien de choquant dans l'idée qu'on n'utilise tous les jours que 10% des capacités de notre cerveau. Tout comme on n'utilise probablement qu'une fraction de notre puissance musculaire.

Utiliser nos muscles quand on le souhaite, c'est facile: il suffit de faire un sprint sur 100m ou d'aller trancher du bois. Par contre pour utiliser son cerveau à fond, il faut des sujets de réflexion solides, et la puissance mentale pour les aborder. Et puis il faut aussi et surtout la motivation. Tout comme certains (y compris moi) répugnent au moindre effort physique et donc au sport, d'autres détestent "se prendre la tête". Ils ne sont pas idiots, juste intellectuellement fainéants.

Même un scientifique de renom ou un philosophe non-guignolesque n'utilise pas à fond son cerveau amha. Car il prend son temps pour réfléchir, j'imagine.

Les seuls gars qui utilisent leur cerveau à 100% sont les grands joueurs d'échecs, amha.

fischer-spassky%201972.jpg

PS.

D'ailleurs, aux échecs il y a la peur de perdre, qui pour les bons joueurs est un véritable dopage cérébral. La peur peut paralyser la pensée, mais quand elle est controlée, elle la booste. Dans un ordre général il y a certains aspects émotionnels, voire endocriniens, qui sont très importants dans le fonctionnement de l'esprit, et qu'on ne peut tout simplement pas contrôler à volonté dans la vie quotidienne. Ces aspects n'en sont pas moins bien réels dans certains circonstances rares mais cruciales dans une vie.

Posté

Sinon, loin de moi l'idée de vouloir entretenir la légende, mais j'avais lu il y a quelques temps un article très intéressant sur futura sciences qui disait que des études neurologiques assez récentes avaient montré que l'être humain utilisait très peu ou très mal son néocortex préfrontal (à cause d'une absence de connexion entre cette zone et les aires consciente, si ma mémoire est bonne, le néocortex préfrontal étant une aire inconsciente). Du coup lorsqu'il perçoit une situation problématique, une éventuelle solution ou autre, le NP n'aura pas d'autre choix que de passer par l'hypothalamus (situé dans le cerveau reptilien). Pour ce faire, il devra appauvrir son message en le transformant en un signal de danger, qui est un des seuls que comprend l'hypothalamus. Ce dernier déclenchera alors un ou plusieurs programmes adaptés à cette situation de danger, qui entraineront alors des réactions captées par les aires conscientes sous forme de stress (et au passage, cette étude détruisait les hypothèses freudiennes)

J'avais lu l'article il y a longtemps donc j'ai la flemme de le relire, d'où les probables petites erreurs que j'ai du faire, voici donc le lien pour ceux que ça intéresse : http://www.futura-sc…_855/c3/221/p1/

Posté

ouais les échecs, l’adrénaline dope ta concentration, c'est même assez excitant.

Pour avoir jouer dans un bar avec un groupe de musique qui jouait assez fort, tu fais abstraction de tout ce qu'il y a autour de toi pour te concentrer sur ta partie.

Et là je ne parle que de mon niveau relativement moyen hein, alors les Grands Maîtres…

Posté
  Citation
tu fais abstraction de tout ce qu'il y a autour de toi pour te concentrer sur ta partie.

Sinon pour à propos de la concentration, j'ai vu un truc marrant l'autre jour à la télé (une émission de vulgarisation scientifique) : deux équipes de trois personnes habillées de couleur différente (noir pour l'une et blanche pour l'autre) se faisait des passes avec un ballon de basket tout en tournant en sens contraire (les équipe formaient deux cercles concentriques). Au début de l'expérience, le scientifique a demandé aux spectateurs de compter le nombre de passes que se faisaient les blancs. A la fin, le gars a annoncé le résultat en rajoutant " en fait, le nombre de passe n'a pas vraiment d'importance. Maintenant, je vais vous demander de me dire quel événement inhabituel, parmi une liste de trois, s'est produit pendant l'expérience" -> le résultat était "un homme déguisé en gorille a traversé la scène". Il a alors repassé la vidéo et effectivement, en ne prêtant pas attention au ballon, on voyait bien un mec déguisé en gorille traverser tranquillement le terrain en plein milieux des basketteurs, et il a même fait une petit pause avant de repartir. J'étais complétement bluffé, le gorille était pourtant visible comme le nez au milieu de la figure mais je m'étais tellement focalisé sur les passes que je n'avais rien vu (les invités présents sur le plateau non plus d'ailleurs.

Posté
  Le 23/10/2011 à 15:48, Nicolas Azor a dit :
Je ne vois rien de choquant dans l'idée qu'on n'utilise tous les jours que 10% des capacités de notre cerveau. Tout comme on n'utilise probablement qu'une fraction de notre puissance musculaire.

D'abord, qu'est-ce que ça veut dire exactement, "10% des capacités de notre cerveau" ?

10% de nos neurones ? Ridicule. Tous les neurones sont mis à profit tout le temps (pour ainsi dire) et leur nombre importe finalement assez peu. Ce sont les connections entre les neurones qui comptent.

10% des capacités potentielles du cerveau humain ? Vous avez une idée de ce à quoi ça peut ressembler un type qui a développé tous ses muscles à 100% dans toutes leurs caractéristiques (résistance, force, souplesse, volume, contrôle…) ? Ben les capacités cérébrales c'est pareil, on n'en sait rien.

10% des capacités que nous, personnellement, avons développé dans notre vie ? Je dubite. Le vrai apprentissage, ça se passe au tout début de la vie pour contrôler son corps, interpréter ses perceptions et intégrer les règles basiques de vie en société. Le reste ce n'est que de l'affinage, le sommet de l'iceberg.

Ensuite, le cerveau ça sert à plein de choses outre le fait de se concentrer (capacité qui est effectivement très développée chez les joueurs d'échecs).

  Le 23/10/2011 à 16:14, wpe a dit :
J'avais lu l'article il y a longtemps donc j'ai la flemme de le relire, d'où les probables petites erreurs que j'ai du faire, voici donc le lien pour ceux que ça intéresse : http://www.futura-sc…_855/c3/221/p1/

Je vais le lire si j'ai le temps, mais je dois quand même signaler que la description est vraiment n'importe-quoitesque :mrgreen:

Posté

^^

  Le 23/10/2011 à 17:09, wpe a dit :

Sinon pour à propos de la concentration, j'ai vu un truc marrant l'autre jour à la télé (une émission de vulgarisation scientifique) : deux équipes de trois personnes habillées de couleur différente (noir pour l'une et blanche pour l'autre) se faisait des passes avec un ballon de basket tout en tournant en sens contraire (les équipe formaient deux cercles concentriques).

Posté
  Le 23/10/2011 à 17:15, Lancelot a dit :
Je vais le lire si j'ai le temps, mais je dois quand même signaler que la description est vraiment n'importe-quoitesque :mrgreen:

Ma description ? Pourtant j'ai relu rapidement certains passages et ça correspond à peu près à ce que j'ai dis.

  Le 23/10/2011 à 17:24, Kuing Yamang a dit :

^^

Je ne sais pas si c'est parce que j'ai pris l'"habitude" de voir ce genre de vidéo ou si c'est parce que je connais déjà le truc mais là, même en comptant les passes, je le vois très bien le gorille.

Posté
  Le 23/10/2011 à 17:34, wpe a dit :
Ma description ? Pourtant j'ai relu rapidement certains passages et ça correspond à peu près à ce que j'ai dis.

Alors, je suis en train de le lire, quelques remarques :

L'auteur a tendance à partir dans des délires laboritiens. C'est mal. Mais ça concerne des niveaux en dessous (physiologie) et au dessus (psychologie, sociologie) de ce qui nous intéresse donc je ne m'étendrai pas là dessus.

Il ne prend jamais le temps de l'exprimer convenablement, mais apparemment (quand il ne part pas en live sur le management…) il respecte la définition classique du stress comme un état d'alerte physiologique accompagné du point de vue cognitif d'une focalisation involontaire de l'attention vers le stresseur qui permet un traitement prioritaire en cas de danger. Lorsqu'un tel état persiste déraisonnablement, on assiste à un épuisement (burn out). Tout ça est déjà très bien théorisé.

J'ai un gros problème avec sa notion de zones plus ou moins conscientes du cerveau. Voici comment il se justifie :

  Citation
Nous avons également rapproché cette proposition de la mise en évidence par les neurologues du caractère essentiellement inconscient des aires quaternaires, notamment préfrontales (puisque leur destruction n’altère en rien les mécanismes de la conscience).

Et là j'ai envie de dire "qu'est ce que c'est que cette méthodologie à la con ?". Mettons, par exemple qu'on me bousille mon cortex visuel primaire, ça n'altèrera en rien le mécanisme de ma conscience non plus. Pourtant je serai aveugle. Donc la vision est un processus inconscient ? :jesaispo:

Ensuite, je veux bien que le cortex préfrontal (plus précisément la zone orbito-ventrale) joue un rôle important dans le déclenchement du stress, c'est tout à fait cohérent avec les données dont on dispose. En réalité, le rôle qu'on lui attribue généralement, c'est celui de "chef d'orchestre" qui gère la relation entre néocortex et les zones sous-corticales.

Mais d'un point de vue pathologique si il y a une zone du cerveau qui, lorsqu'elle subit une lésion, entraîne une altération de ce qu'on appelle en général la "conscience" c'est bien celle-ci : Ça peut aller de l'émoussement affectif, à la perte de la capacité de planification ou des convenances sociales, en passant par le syndrome apathique et akinétique (le patient est éveillé, mais c'est tout, il ne bouge pas et rien n'indique qu'il ressente quoi que ce soit).

Bref, mes cours de neuropsychologie (et Wikipedia) ne sont pas d'accord avec ce que le monsieur raconte.

Posté
  Le 23/10/2011 à 17:15, Lancelot a dit :
D'abord, qu'est-ce que ça veut dire exactement, "10% des capacités de notre cerveau" ?

En fait, c'est encore des "journalissientifiques" (les Foucart et Huet de l'époque, je suppose) qui, il y a une dizaine d'années, avaient compris de travers un des découvertes fondamentales de la neurophysiologie, à savoir qu'en permanence, il n'y a que 10 % de nos neurones qui sont actifs. Ce qui est très différent. En effet, on sait ce que ça fait, d'avoir tous les neurones actifs simultanément : ça s'appelle une crise d'épilepsie.

Posté
  Le 23/10/2011 à 20:41, Rincevent a dit :
En fait, c'est encore des "journalissientifiques" (les Foucart et Huet de l'époque, je suppose) qui, il y a une dizaine d'années, avaient compris de travers un des découvertes fondamentales de la neurophysiologie, à savoir qu'en permanence, il n'y a que 10 % de nos neurones qui sont actifs. Ce qui est très différent.

Ah oui, je n'avais pas pensé à ça. Et bien sûr ils en ont conclu que c'était toujours les mêmes 10%. Il y a du niveau…

Posté
  Le 22/10/2011 à 16:52, wpe a dit :

J'ai une autre théorie : l'histoire des 10% est effectivement un mythe, mais ils peuvent suffire pour effectuer certaines tâches simples et répétitives.

  Le 22/10/2011 à 17:20, poney a dit :

Je pense qu'on utilise 10% de son cerveau à la fois, mais la totalité de celui-ci, a des moments différents, pour des tâches différentes. Il me semble que c'est de la que viens ce mythe.

Sinon, le QI, ça ne rime à rien, comme l'a bien montré Jay Gould (et d'autres, mais c'est le plus connu).

La construction historique de la théorie des 10% est assez ancienne, mais une série d'observations effectuées dans les années 60/70 a poussé le thème plus en avant dans les media (qui ont ensuite colporté l'idée). Dans les années 60/70, on commence à pouvoir faire de l'imagerie cérébrale "rudimentaire" (utiliser des traceurs fluorescents ou radioactifs, pour des zones aussi petites, c'est comme bombarder un jardin avec des B52 en espérant toucher les taupes qui y sont à éradiquer). Les bandes vidéos sont analogiques, les ordinateurs énormes (et en partie électro mécaniques), c'est bourré de parasites, etc. On a donc des images à la précision toute "relative". En faisant réaliser des tâches basiques à des cobayes, et en mesurant les réactions du cerveau, ont ne voit s'allumer que certaines zones, celles dont le seuil est suffisamment important pour marquer la pellicule. Plein de processus plus discrets se déroulent, mais sont ignorés. On obtient donc des images assez "vides". A cette époque, c'est aussi l'explosion des thérapies psy alternatives (école de Palo Alto et autres), et les mecs à moitié hippies sont ravis d'utiliser cette caution pseudo-scientifique pour pousser en avant leur thérapies ("rendez-vous compte, on utilise une toute petite partie de notre cerveau ! Avec notre technique de visualisation meta transcendantale sous LSD, vous dépasserez votre matrice neurale originelle et (insérez ici votre gloubi boulga new age préféré)

Par contre, au niveau fonctionnement normal du cerveau, à un instant t, c'est vrai que le cerveau peut paraître avoir un fonctionnement assez éparse. En dehors du bruit électrique/chimique de base des neurones, le neo-cortex utilise beaucoup la structure des colonnes. Les neurones sont regroupés en colonnes logiques. Chaque couche de colonnes constitue une "feuille" dans le cortex. (Il y a en 6 ou 7, je ne sais plus dans le neo cortex). A chaque étage, et pour simplifier, une colonne s'allume quand plusieurs colonnes de la couche inférieure s'allument ensembles. Plus tard, et si cette combinaison de colonnes s'allume à chaque fois en même temps, la colonne de la couche supérieure s'activera systématiquement.

Si une série de colonnes attachées aux cellules de l'ouïe détectent un son "Wouaf", que des colonnes attachées au touché détectent une sensation "poils et fourrure", que les colonnes attachées à la vue détectent une truffe et des oreilles, et qu'une colonne entend le son "chien", alors les colonnes de la feuille supérieure à laquelle ces colonnes sont rattachées s'allument ensemble. Répétez l'étape une paire de fois, et il suffira à l'avenir que les colonnes pour le "wouaf" et les colonnes pour "poils et fourrure" s'allument, pour que les colonnes de la partie supérieur allument les colonnes de la couche inférieure correspondantes au son "chien" !

En effet, et c'est ça qui est fascinant avec le cortex, c'est qu'il y a plus d'informations électriques qui descendent des couches supérieures vers les couches basses, que l'inverse ! Le cerveau est une machine à prévoir les entrées sensorielles. C'est ce qui permet de reconstituer une conversation alors que la performance de l'oreille humaine n'est pas fabuleuse, ce qui permet de généraliser que tous les chiens dans le monde ont 4 pattes, une truffe, des poils et font ouaf, ce qui permet de reconstituer des formes dans des taches de café faites au hasard… (Cela explique aussi qu'une personne privée d'entrées sensitives, que ce soit un amputé, un caisson d'isolement, une drogue ou une méditation, ne peut pas s'empêcher au bout d'un moment de "créer des sensations", des hallucinations, en fait. L'influx top->bottom créé une sensation physiologique dans les couches basses, qui en retour font halluciner les couches hautes)

Plus la feuille est basse dans la hiérarchie, plus les entrées sont proches des entrées sensorielles (cellules visuelles, ouïe, goût, touché, odorat, proprioception, etc…), et bougent rapidement, plus la feuille est haute dans la hiérarchie, plus les entrées sont abstraites et bougent lentement. L'abstraction nécessaire à comprendre le monde se construit ainsi au fur et à mesure de la croissance (d'un bébé, d'un enfant, puis d'un adulte). C'est aussi ce qui explique l'apprentissage : plus on pratique, plus les connections qui sont activées à chaque fois se trouvent renforcées.

Cela nous amène au dernier paradoxe à propos des joueurs d'échecs, des musiciens concentrés et autres, c'est que paradoxalement, plus quelqu'un est fort dans une activité (longue pratique), moins cela demande d'activité cérébrale ! En effet, la nature cherche à minimiser le coût énergétique (calcium notamment) des actes répétés souvent. Par le mécanisme présenté au dessus, plus une activité est pratiquée, plus l'activation des connections redescend dans les couches basses. Ainsi, les activités neuronales sont moins éloignées des sources sensorielles et motrices du cerveau reptilien, entre autres. Cela explique aussi pourquoi les gens qui pratiquent beaucoup un geste, une activité accélèrent leur temps de réaction, au point d'en faire devenir un réflexe. Moins de couches à parcourir, c'est gagner 5 ou 10 milliseconde à chaque couche. Et ça explique aussi pourquoi c'est dur pour quelqu'un qui pratique depuis longtemps de détailler son processus, car le câblage est plus bas niveau pour lui que pour un débutant. Par contre, une zone corticale plus souvent sollicitée va prendre plus de place (il y a plus de patterns de connections stockées).

Voilà, c'était le quart d'heure pédant. (Et je ne sais même pas si j'ai réussi à vulgariser mon sujet…)

Posté
  Le 23/10/2011 à 20:30, Lancelot a dit :

Alors, je suis en train de le lire, quelques remarques :

L'auteur a tendance à partir dans des délires laboritiens. C'est mal. Mais ça concerne des niveaux en dessous (physiologie) et au dessus (psychologie, sociologie) de ce qui nous intéresse donc je ne m'étendrai pas là dessus.

Il ne prend jamais le temps de l'exprimer convenablement, mais apparemment (quand il ne part pas en live sur le management…) il respecte la définition classique du stress comme un état d'alerte physiologique accompagné du point de vue cognitif d'une focalisation involontaire de l'attention vers le stresseur qui permet un traitement prioritaire en cas de danger. Lorsqu'un tel état persiste déraisonnablement, on assiste à un épuisement (burn out). Tout ça est déjà très bien théorisé.

J'ai un gros problème avec sa notion de zones plus ou moins conscientes du cerveau. Voici comment il se justifie :

Et là j'ai envie de dire "qu'est ce que c'est que cette méthodologie à la con ?". Mettons, par exemple qu'on me bousille mon cortex visuel primaire, ça n'altèrera en rien le mécanisme de ma conscience non plus. Pourtant je serai aveugle. Donc la vision est un processus inconscient ? :jesaispo:

Ensuite, je veux bien que le cortex préfrontal (plus précisément la zone orbito-ventrale) joue un rôle important dans le déclenchement du stress, c'est tout à fait cohérent avec les données dont on dispose. En réalité, le rôle qu'on lui attribue généralement, c'est celui de "chef d'orchestre" qui gère la relation entre néocortex et les zones sous-corticales.

Mais d'un point de vue pathologique si il y a une zone du cerveau qui, lorsqu'elle subit une lésion, entraîne une altération de ce qu'on appelle en général la "conscience" c'est bien celle-ci : Ça peut aller de l'émoussement affectif, à la perte de la capacité de planification ou des convenances sociales, en passant par le syndrome apathique et akinétique (le patient est éveillé, mais c'est tout, il ne bouge pas et rien n'indique qu'il ressente quoi que ce soit).

Bref, mes cours de neuropsychologie (et Wikipedia) ne sont pas d'accord avec ce que le monsieur raconte.

Dans la parti sur le préfrontal il dit ça :

  Citation
Antonio Damasio a longuement développé ces observations dans son écrit, Le sentiment même de soi, et il attribue à cette convergence un rôle essentiel dans l’émergence de la conscience.

Cela, tandis que presque tout le monde a cru jusqu’à présent, ou croit encore, que la conscience siège dans le préfrontal, la partie la plus intelligente de notre encéphale, parce que la conscience humaine serait au sommet de notre fonctionnement mental. Damasio, par contre, a souligné que le préfrontal est le seul territoire présentant plus que tout autre cette caractéristique d’être à la fois :

  • au confluent des informations externes et internes,
  • peu ou pas conscient.

Il a vulgarisé le fait, bien connu par les neurologues, que les aires néocorticales les plus intelligentes, et tout particulièrement préfrontales, sont peu ou pas impliquées dans les mécanismes de la conscience, et que l’accès de leur production à la conscience est relativement laborieux.

Donc apparemment, soit le fait que le préfrontal soit peu ou pas conscient est connu depuis peu, soit il raconte des âneries.

Posté
  Le 23/10/2011 à 20:58, WBell a dit :

La construction historique de la théorie des 10% est assez ancienne, mais une série d'observations effectuées dans les années 60/70 a poussé le thème plus en avant dans les media (qui ont ensuite colporté l'idée). Dans les années 60/70, on commence à pouvoir faire de l'imagerie cérébrale "rudimentaire" (utiliser des traceurs fluorescents ou radioactifs, pour des zones aussi petites, c'est comme bombarder un jardin avec des B52 en espérant toucher les taupes qui y sont à éradiquer). Les bandes vidéos sont analogiques, les ordinateurs énormes (et en partie électro mécaniques), c'est bourré de parasites, etc. On a donc des images à la précision toute "relative". En faisant réaliser des tâches basiques à des cobayes, et en mesurant les réactions du cerveau, ont ne voit s'allumer que certaines zones, celles dont le seuil est suffisamment important pour marquer la pellicule. Plein de processus plus discrets se déroulent, mais sont ignorés. On obtient donc des images assez "vides". A cette époque, c'est aussi l'explosion des thérapies psy alternatives (école de Palo Alto et autres), et les mecs à moitié hippies sont ravis d'utiliser cette caution pseudo-scientifique pour pousser en avant leur thérapies ("rendez-vous compte, on utilise une toute petite partie de notre cerveau ! Avec notre technique de visualisation meta transcendantale sous LSD, vous dépasserez votre matrice neurale originelle et (insérez ici votre gloubi boulga new age préféré)

Par contre, au niveau fonctionnement normal du cerveau, à un instant t, c'est vrai que le cerveau peut paraître avoir un fonctionnement assez éparse. En dehors du bruit électrique/chimique de base des neurones, le neo-cortex utilise beaucoup la structure des colonnes. Les neurones sont regroupés en colonnes logiques. Chaque couche de colonnes constitue une "feuille" dans le cortex. (Il y a en 6 ou 7, je ne sais plus dans le neo cortex). A chaque étage, et pour simplifier, une colonne s'allume quand plusieurs colonnes de la couche inférieure s'allument ensembles. Plus tard, et si cette combinaison de colonnes s'allume à chaque fois en même temps, la colonne de la couche supérieure s'activera systématiquement.

Si une série de colonnes attachées aux cellules de l'ouïe détectent un son "Wouaf", que des colonnes attachées au touché détectent une sensation "poils et fourrure", que les colonnes attachées à la vue détectent une truffe et des oreilles, et qu'une colonne entend le son "chien", alors les colonnes de la feuille supérieure à laquelle ces colonnes sont rattachées s'allument ensemble. Répétez l'étape une paire de fois, et il suffira à l'avenir que les colonnes pour le "wouaf" et les colonnes pour "poils et fourrure" s'allument, pour que les colonnes de la partie supérieur allument les colonnes de la couche inférieure correspondantes au son "chien" !

En effet, et c'est ça qui est fascinant avec le cortex, c'est qu'il y a plus d'informations électriques qui descendent des couches supérieures vers les couches basses, que l'inverse ! Le cerveau est une machine à prévoir les entrées sensorielles. C'est ce qui permet de reconstituer une conversation alors que la performance de l'oreille humaine n'est pas fabuleuse, ce qui permet de généraliser que tous les chiens dans le monde ont 4 pattes, une truffe, des poils et font ouaf, ce qui permet de reconstituer des formes dans des taches de café faites au hasard… (Cela explique aussi qu'une personne privée d'entrées sensitives, que ce soit un amputé, un caisson d'isolement, une drogue ou une méditation, ne peut pas s'empêcher au bout d'un moment de "créer des sensations", des hallucinations, en fait. L'influx top->bottom créé une sensation physiologique dans les couches basses, qui en retour font halluciner les couches hautes)

Plus la feuille est basse dans la hiérarchie, plus les entrées sont proches des entrées sensorielles (cellules visuelles, ouïe, goût, touché, odorat, proprioception, etc…), et bougent rapidement, plus la feuille est haute dans la hiérarchie, plus les entrées sont abstraites et bougent lentement. L'abstraction nécessaire à comprendre le monde se construit ainsi au fur et à mesure de la croissance (d'un bébé, d'un enfant, puis d'un adulte). C'est aussi ce qui explique l'apprentissage : plus on pratique, plus les connections qui sont activées à chaque fois se trouvent renforcées.

Cela nous amène au dernier paradoxe à propos des joueurs d'échecs, des musiciens concentrés et autres, c'est que paradoxalement, plus quelqu'un est fort dans une activité (longue pratique), moins cela demande d'activité cérébrale ! En effet, la nature cherche à minimiser le coût énergétique (calcium notamment) des actes répétés souvent. Par le mécanisme présenté au dessus, plus une activité est pratiquée, plus l'activation des connections redescend dans les couches basses. Ainsi, les activités neuronales sont moins éloignées des sources sensorielles et motrices du cerveau reptilien, entre autres. Cela explique aussi pourquoi les gens qui pratiquent beaucoup un geste, une activité accélèrent leur temps de réaction, au point d'en faire devenir un réflexe. Moins de couches à parcourir, c'est gagner 5 ou 10 milliseconde à chaque couche. Et ça explique aussi pourquoi c'est dur pour quelqu'un qui pratique depuis longtemps de détailler son processus, car le câblage est plus bas niveau pour lui que pour un débutant. Par contre, une zone corticale plus souvent sollicitée va prendre plus de place (il y a plus de patterns de connections stockées).

Voilà, c'était le quart d'heure pédant. (Et je ne sais même pas si j'ai réussi à vulgariser mon sujet…)

C'est très passionnant en tout cas, même si je connaissais quelques trucs (l'apprentissage qui va, au fur et à mesure, automatiser certaines tâches en les rendant de plus en plus réflexes) j'ignorais l'existence et le fonctionnement tous ces mécanismes.

Posté
  Le 23/10/2011 à 21:06, wpe a dit :
Donc apparemment, soit le fait que le préfrontal soit peu ou pas conscient est connu depuis peu, soit il raconte des âneries.

Je dirais qu'il a lu dans Damasio (dont la théorie de la conscience est éminemment complexe et ne peut pas se résumer en deux lignes) ce qu'il voulait bien lire.

Je ne vais pas y passer ma nuit, donc voici un site très bien fait qui revient sur ces questions.

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