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Papauté, Kebab & Confiture


Chitah

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Posté

Je rappelle quand même la puissance du concept de subsidiarité défendu par l'Eglise en matière sociale et économique. Dans le style c'est un peu beaucoup libéral quand même.

Posté

Comme chaque fois qu'un journal français "cite" le pape, je te conseille fortement de chercher la source, parce que les pignoufs de journalistes n'arrivent pas a comprendre une condamnation de l'atomiscisme individualiste sans en faire une histoire politique dans un langage qui leur parle.

 

+1

Ne jamais perdre de vue que les papes ne sont pas des journalistes ou des politiciens comme on les trouve actuellement : ils ont tous une culture énorme, ont beaucoup, beaucoup lu, et le mot philosophie n'est pas un vague concept pour eux.

Posté

Un pape africain ou latino, ça aurait de la gueule.

Un pape italien, ce serait osé, effectivement (Petrus Romanus, pour ceux qui comprennent).

Posté

 

Tu crois qu'il n'est pas conseillé par des économistes ?

Holande aussi est conseillé par des économistes. 

 

C'est une décision fondatrice et moderniste. Après JPII dans le rôle de la momie (JPII, qui fut l'un des plus grands personnages du XXe siècle et qui IMHO abattit dans son alliance avec Reagan le rideau de fer), Benoit 16 fait le choix de laisser la place à un successeur plus frais lorsque l'âge le rattrape.

Je connais cette théorie.

 

La représentation que j'ai des discours du Pape sur l'économie, c'est en gros du classique concernant tout ce qui touche à l'argent : faire preuve de dignité, de tempérance, il a condamné les excès de certains acteurs, etc.

Tu n'as pas besoin de te faire une représentation des discours du pape sur l'économie, tu n'as qu'à ouvrir les liens que j'ai posté. Sa position est très claire: le libéralisme c'est le mal, et la crise actuelle est due à un excès de libéralisme. Pour un mec cultivé ça la fout mal de dire des choses pareilles tu ne crois pas? 

 

Très intéressant, j'ai parcouru très rapidement ceci : http://jyves.naudet.perso.neuf.fr/reformecapit Naudet.pdf

En gros ce que j'y vois c'est ce que j'avais compris, l'économie de marché par exemple est parfaitement acceptée, et c'est déjà mieux que 90% du spectre politique français, rien que sur ce détail.

Heureusement que dans la réalité le pape ne représente pas tous les dévots de ce monde. Et oui beaucoup de catholiques savent conjuguer leur foi avec la réalité. 

Dire que l'Église est socialiste ou libérale n'a pas de sens. Elle ne fournit pas une doctrine économie clef en main.

Exactement, l'Eglise ne s'est jamais prononcée sur l'économie jusqu'à Jean-paul II et Benoit XVI, ella a toujours reconnu la propriété privée et la liberté jusqu'à ce que les derniers papes décident pour des raisons marketing et de public relations de séduire l'opinion publique en appelant à plus d'interventions de l'Etat, à protéger le droit du travail etc...

Ne pas le reconnaitre est franchement d'une mauvaise foi, n'importe quel quidam s'attire les foudres ici-même pour émettre les mêmes jugements que benoit XVI en la matière, il faudrait peut-être enlever ses oeillères quand il s'agit du pape.

Posté

 Hollande aussi est conseillé par des économistes. 

 

 

Le pape donne son avis ; Hollande te fout en prison si tu ne suis pas les mesures économiques prises par son gouvernement. De plus, le pape ne doit pas être très écouté par les dirigeants lorsqu'il parle d'économie. Son pouvoir de nuisance me semble donc assez mince par rapport à ce qu'il apporte.

Posté

 

Le pape donne son avis ;

Et nous on a le droit de critiquer son avis.

Sinon, quand un intello gaucho donne son avis dans les médias, pourquoi lui tirer dessus puisqu'il donne juste son avis et que son pouvoir de nuisance est bien moindre que celui du pape?

Hollande te fout en prison si tu ne suis pas les mesures économiques prises par son gouvernement. De plus, le pape ne doit pas être très écouté par les dirigeants lorsqu'il parle d'économie. Son pouvoir de nuisance me semble donc assez mince par rapport à ce qu'il apporte.

J'entends bien, mais le pape est très écouté de par le monde et tu le sais, son message a une portée.  

 

Posté

 Et nous on a le droit de critiquer son avis.

Sinon, quand un intello gaucho donne son avis dans les médias, pourquoi lui tirer dessus puisqu'il donne juste son avis et que son pouvoir de nuisance est bien moindre que celui du pape?

Pour que je comprenne mieux, pourrais-tu me dire par exemple ce que tu trouves pas bien dans cet article : http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130101trib000740034/le-pape-fustige-a-nouveau-un-capitalisme-financier-sans-regulation.html

Posté

 Et nous on a le droit de critiquer son avis.

Sinon, quand un intello gaucho donne son avis dans les médias, pourquoi lui tirer dessus puisqu'il donne juste son avis et que son pouvoir de nuisance est bien moindre que celui du pape?

J'entends bien, mais le pape est très écouté de par le monde et tu le sais, son message a une portée.  

 

 

Encore une fois, le pape n'est pas écouté pour ses avis éclairés concernant l'économie. C'est un biais des libéraux, de toujours tout ramener à l'économie et de ne penser qu'à ça.

Au final, la plupart des gens s'en foutent de l'économie et n'y comprennent que dalle. On peut très bien faire toute sa scolarité en France sans ouvrir un seul livre d'économie.

Posté

Encore une fois, le pape n'est pas écouté pour ses avis éclairés concernant l'économie. C'est un biais des libéraux, de toujours tout ramener à l'économie et de ne penser qu'à ça.

 

Et aussi qualitativement ce que le Pape disait ne cassait pas la baraque non plus, des généralités et de la morale. Il ne se prononce pas par exemple pour ou contre la progressivité de l'impôt ou la privatisation des trottoirs!

 

En gros, ce qu'il dit (du moins c'est ce que j'ai compris) c'est "humanisez un peu l'économie". Et quand il parle de "l'économie", il parle de ce qu'il voit actuellement dans le monde, pas de la science économique en elle-même : ce qu'il voit, c'est de la corruption, des inégalités, etc. Et il a raison, tout cela existe. Et il n'accuse pas Hayek ou Friedmann d'être derrière tout cela comme un vulgaire gauchiste.

Posté (modifié)

J'aimais bien ce pape, il m'avait l'air d'être d'une carrure intellectuelle sacrément supérieure aux hommes politiques/journalistes.

 

Donc, suite à ceci :

 Tu n'as pas besoin de te faire une représentation des discours du pape sur l'économie, tu n'as qu'à ouvrir les liens que j'ai posté. Sa position est très claire: le libéralisme c'est le mal, et la crise actuelle est due à un excès de libéralisme. Pour un mec cultivé ça la fout mal de dire des choses pareilles tu ne crois pas? 


[...]


Ne pas le reconnaitre est franchement d'une mauvaise foi, n'importe quel quidam s'attire les foudres ici-même pour émettre les mêmes jugements que benoit XVI en la matière, il faudrait peut-être enlever ses oeillères quand il s'agit du pape.

 

j'ai été voir les liens. Je n'ai pas vu de texte de Benoit XVI mais des citations et un article d'un homme que je ne connais pas (mais j'ai pas beaucoup de temps, donc j'ai lu plus qu'en diagonale). Pour gagner du temps, j'ai recherché dans la page liée "Benoit XVI", je suis tombé sur un lien vers : Caritas in veritate, L’amour dans le concept de la vie sociale, Encyclique de 2009, par Benoit XVI.

 

Pareil, pour des raisons de temps, je ne choisis qu'un titre, au pif (sous contrôle d'huissier, bien sûr)

 

Fraternité, développement économique et société civile, ça m'a l'air bien, bien antilibéral. Extrait 36, toutes les mises en forme (gras, italique) sont de moi :

 

L’activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande. Celle-là doit viser la recherche du bien commun, que la communauté politique d’abord doit aussi prendre en charge. C’est pourquoi il faut avoir présent à l’esprit que séparer l’agir économique, auquel il reviendrait seulement de produire de la richesse, de l’agir politique, à qui il reviendrait de rechercher la justice au moyen de la redistribution, est une cause de graves déséquilibres [ndMXI : ouch, ça commence comme Tremendo semblait l'indiquer]

L’Église a toujours estimé que l’agir économique ne doit pas être considéré comme antisocial. Le marché, en lui-même et de lui-même, n’est pas et ne doit pas devenir, le lieu de la domination du fort sur le faible [NdMXI : critique du méchant marché ?]. La société ne doit pas se protéger du marché, comme si le développement de ce dernier comportait ipso facto l’extinction des relations authentiquement humaines. Il est certainement vrai que le marché peut être orienté de façon négative, non parce que c’est là sa nature, mais parce qu’une certaine idéologie peut l’orienter en ce sens. Il ne faut pas oublier que le marché n’existe pas à l’état pur. Il tire sa forme des configurations culturelles qui le caractérisent et l’orientent. En effet, l’économie et la finance, en tant qu’instruments, peuvent être mal utilisées quand celui qui les gère n’a comme point de référence que des intérêts égoïstes. Ainsi peut-on arriver à transformer des instruments bons en eux-mêmes en instruments nuisibles. Mais c’est la raison obscurcie de l’homme qui produit ces conséquences, non l’instrument lui-même. C’est pourquoi, ce n’est pas l’instrument qui doit être mis en cause mais l’homme, sa conscience morale et sa responsabilité personnelle et sociale [NdMXI : Ah, en fait ça a l'air un peu plus fin que cela. Et il place l'individu au centre de tout.]

 

Qu'en conclure ? Rien au vu de la taille de l'échantillon xD.  Mais cela laisse à penser que le pape est peut être un peu plus subtil que ce que tu laisses entendre. Tiens, je vais la lire cette encyclique, in extenso, cela m'a l'air très intéressant. Comme ça je saurai :)

 

 

Avec le recul, je suis sûr d'avoir entendu parler de cette encyclique, peut-être bien ici. Mais comme je ne suis ni philosophe, ni vraiment catholique pratiquant, j'ai oublié ^^.

 

Je pense que, pour les raisons énoncées par H16, il faudrait lire les textes du personnages lui même, pas des extraits, résumés, citations orientées et hors contexte, whatever. Cela nuit à la crédibilité de l'argumentation :)

 

 

 

Edité : typo/ortho.

Modifié par MXI
Posté

 

Pour que je comprenne mieux, pourrais-tu me dire par exemple ce que tu trouves pas bien dans cet article : http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130101trib000740034/le-pape-fustige-a-nouveau-un-capitalisme-financier-sans-regulation.html

C'est au milieu de l'écran, il faut être d'une mauvaise foi rare pour ne pas le voir ou ne pas vouloir le voir.

Ca me dépasse comme dès qu'on aborde le sujet du pape, de l'Eglise ou de la religion, tout sens critique disparait de LIBERAUX.ORG

Posté

 

En gros, ce qu'il dit (du moins c'est ce que j'ai compris) c'est "humanisez un peu l'économie". Et quand il parle de "l'économie", il parle de ce qu'il voit actuellement dans le monde, pas de la science économique en elle-même : ce qu'il voit, c'est de la corruption, des inégalités, etc. Et il a raison, tout cela existe. Et il n'accuse pas Hayek ou Friedmann d'être derrière tout cela comme un vulgaire gauchiste.

Reprends mes liens,

http://www.liberaux.org/index.php/topic/51081-le-nouveau-pape/?p=906169

Il appelle explicitement à l'intervention des Etat dans l'économie, à la régulation de l'homme de paille qu'on appelle capitalisme financier, à la préservation du code du travail et à son renforcement. Il ne se contente pas d'énoncer une éthique (tout à fait valide au demeurant), il émet clairement un jugement politique comme n'importe quel intellectuel qui peuple nos télévisions.

Et pour ça il doit être critiqué comme on critique n'importe quel intellectuel qui le ferait sur ce forum.

Posté

 

Encore une fois, le pape n'est pas écouté pour ses avis éclairés concernant l'économie. C'est un biais des libéraux, de toujours tout ramener à l'économie et de ne penser qu'à ça.

Au final, la plupart des gens s'en foutent de l'économie et n'y comprennent que dalle. On peut très bien faire toute sa scolarité en France sans ouvrir un seul livre d'économie.

C'est vrai on est con , l'économie ça sert à rien, donc tout roule. Le pape est censé être quelqu'un de cultivé, un chef d'Etat, par conséquent il doit aussi s'y connaitre en économie. 

 

Posté

 Reprends mes liens, il appelle explicitement à l'intervention des Etat dans l'économie, à la régulation de l'homme de paille qu'on appelle capitalisme financier, à la préservation du code du travail et à son renforcement. Il ne se contente pas d'énoncer une éthique (tout à fait valide au demeurant), il émet clairement un jugement politique comme n'importe quel intellectuel qui peuple nos télévisions.

Et pour ça il doit être critiqué comme on critique n'importe quel intellectuel qui le ferait sur ce forum.

 

Je t'aime bien mais tu es fatigant quand tu es comme ça. Tu connais beaucoup d'intellectuels qui doivent, en plus de proférer des âneries à la télé, s'occuper d'un milliard de fidèles ?

Non, d'où la mansuétude avec laquelle est traité Benoît XVI lorsqu'il sort de son domaine de compétence premier.

De plus, on aura beau répéter le contraire mille fois sur ce forum, comme un marabout répète inlassablement ses incantations pour faire fuir les mauvais esprits, la finance est en grande partie responsable de la merde mondiale dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Cela n'aurait certainement pas été possible sans les diverses incitations étatiques mais il ne s'agit pas que de la faute des Etats. D'où l'égoïsme fustigé par Benoît XVI. Beaucoup de financiers savaient que cela allait se casser la gueule mais ils ont juste tenté de s'en foutre plein les poches en pensant "après moi le déluge".

Posté

Il me semble intéressant de ne pas rater un point. Le Pape s'adresse aux catholiques. Donc, la plupart du temps, aux individus. Et il exhorte les individus à être plus moraux dans leurs comportements (ne pas oublier cette fichue subsidiarité qui est au coeur de la vision "politique" de l'Eglise). De ce point de vue, exhorter les individus à être moraux, ce n'est pas mal je trouve. Il a peut-être dit des bêtises à l'une ou l'autre occasion en s'adressant aux gouvernants, je n'en sais rien, mais c'est mineur par rapport au reste à mon avis.

Posté

Ca me dépasse comme dès qu'on aborde le sujet du pape, de l'Eglise ou de la religion, tout sens critique disparait de LIBERAUX.ORG

Je t'assure que pour moi cette histoire de Pape est moins importante que le prochain mercato de foot.

 

Sinon sur tes liens : ils démontrent que le Pape n'est pas libertarien, la vache de scoop quand même.

Posté

Je t'aime bien mais tu es fatigant quand tu es comme ça. Tu connais beaucoup d'intellectuels qui doivent, en plus de proférer des âneries à la télé, s'occuper d'un milliard de fidèles ?

Non, d'où la mansuétude avec laquelle est traité Benoît XVI lorsqu'il sort de son domaine de compétence premier.

De plus, on aura beau répéter le contraire mille fois sur ce forum, comme un marabout répète inlassablement ses incantations pour faire fuir les mauvais esprits, la finance est en grande partie responsable de la merde mondiale dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Cela n'aurait certainement pas été possible sans les diverses incitations étatiques mais il ne s'agit pas que de la faute des Etats. D'où l'égoïsme fustigé par Benoît XVI. Beaucoup de financiers savaient que cela allait se casser la gueule mais ils ont juste tenté de s'en foutre plein les poches en pensant "après moi le déluge".

 

Et moi ça me fatigue de répéter que Benoit XVI ne s'est pas contenté d'énoncer une éthique simplement. Et ça me fatigue que quand le pape dit quelque chose alors amen, il a forcément raison et tout ce qu'on a dit avant : à la poubelle...

Ca s'appelle manquer de sens critique et être aveuglé par la foi. Et ça prend une tournure comique et ridicule quand un libéral à l'occasion se met à saluer des paroles appelant à plus d'interventionnisme des Etats parce que c'est le pape qui l'a dit.

Posté

Sinon sur tes liens : ils démontrent que le Pape n'est pas libertarien, la vache de scoop quand même.

 

Et donc tu salues ses propositions brillantes, j'en prends note.

Et je prends note que si ces mêmes paroles étaient sorties de la bouche de Michel Onfray ou de BHL tu les aurais critiqué. 2P2M comme d'hab'

Posté

Et moi ça me fatigue de répéter que Benoit XVI ne s'est pas contenté d'énoncer une éthique simplement. Et ça me fatigue que quand le pape dit quelque chose alors amen, il a forcément raison et tout ce qu'on a dit avant : à la poubelle...

Ca s'appelle manquer de sens critique et être aveuglé par la foi. Et ça prend une tournure comique et ridicule quand un libéral à l'occasion se met à saluer des paroles appelant à plus d'interventionnisme des Etats parce que c'est le pape qui l'a dit.

 

Tu parles de toi, là ? :P

Sinon, relis ce que j'ai écrit, j'ai bien parlé de mansuétude, non ? Cela veut donc bien dire que l'on est pas d'accord avec le pape mais on ne lui en veut pas trop, parce qu'il assez de trucs bien à côté pour ne pas être jugé trop durement dès qu'il s'égare un peu.

Posté

 

Et il exhorte les individus à être plus moraux dans leurs comportements (ne pas oublier cette fichue subsidiarité qui est au coeur de la vision "politique" de l'Eglise). De ce point de vue, exhorter les individus à être moraux, ce n'est pas mal je trouve.

C'est bien pour ça que je reste attaché au catholicisme sans le pratiquer énormément je dois le reconnaitre.

Il a peut-être dit des bêtises à l'une ou l'autre occasion en s'adressant aux gouvernants, je n'en sais rien, mais c'est mineur par rapport au reste à mon avis.

C'est loin d'être mineur cette question a occupé pas mal de ses discours officiels. 

 

Posté

Et donc tu salues ses propositions brillantes, j'en prends note.

Et je prends note que si ces mêmes paroles étaient sorties de la bouche de Michel Onfray ou de BHL tu les aurais critiqué. 2P2M comme d'hab'

 

Non, je ne salue pas ses propositions brillantes. On peut être un mec bien et intelligent sans être libertarien. C'est toi qui raisonnes de manière binaire.

 

Et concernant Onfray ou Lévy, ils disent bien pire que lui. En gros, le Pape se situe pas très loin de Bayrou en matière économique (enfin, selon moi), donc on est loin d'avoir le pire du pire de l'a-libéralisme.

Posté

Le pape parle aux hommes, individuellement. Et il leur dit d'être moraux, de penser à leurs frères dans leur comportement économique, quelque soit leur place et leur fonction.

Il ne donne pas pour autant de solution politique précise, parce qu'il n'a pas à le faire.

Il peut à l'occasion rappeler qu'une doctrine est incompatible avec la vie chrétienne, comme il l'a fait pour le communisme.

Le reste du temps, il se contente de rappeler aux catholiques qu'ils se doivent de s'impliquer politiquement et d'agir pour trouver ce cadre optimal.

Et je ne vois pas en quoi c'est antilibéral de considérer que chaque individu se doit d'agir en vu du bien de chacun.

Je te donne un exemple : je considère que le meilleur cadre politique pour le bien et le salut de mon prochain est une société libertarienne, parce que j'estime que dans une telle société les gens seront plus moraux, plus responsables, et que la charité inter-insividus sera plus efficace.

Selon le discours du pape que tu cites, je me dois donc de venir lire liberaux.org et contrepoints et de convaincre les gens de faire de même. :lol:

Posté

 

Le pape parle aux hommes, individuellement. Et il leur dit d'être moraux, de penser à leurs frères dans leur comportement économique, quelque soit leur place et leur fonction.

Il ne donne pas pour autant de solution politique précise, parce qu'il n'a pas à le faire.

Il peut à l'occasion rappeler qu'une doctrine est incompatible avec la vie chrétienne, comme il l'a fait pour le communisme.

Le reste du temps, il se contente de rappeler aux catholiques qu'ils se doivent de s'impliquer politiquement et d'agir pour trouver ce cadre optimal.

Et je ne vois pas en quoi c'est antilibéral de considérer que chaque individu se doit d'agir en vu du bien de chacun.

Non mais là-dessus on coïncidera pleinement et je comprends parfaitement ce que disent Johnnieboy et Chitah. J'estime juste que Benoit XVI s'est trop engagé politiquement et aurait dû en rester au message moral de l'Eglise, c'eût été à mon avis beaucoup plus fin. Après il fait ce qu'il veut, il manquerait plus que l'Eglise puisse ne pas avoir un avis et l'exprimer, mais ce n'est normalement pas son rôle d'avoir un jugement politique.

Par exemple, à l'occasion d'une de ses visites au temple de la Sagrada Familia à Barcelone, pour te dire c'était à 200 mètres de chez moi, les écrans géants dans tout le quartier tu ne pouvais pas rater la messe ça résonnait partout. A l'occasion d'un message sur la famille très intéressant, en réïtérant quel était son rôle etc etc...il a fait clairement plusieurs allusions à l'encontre des projets sécessionistes en général, ceux qui existent en Espagne en particulier, en les dénonçant. Là-dessus chacun son opinion, bref on s'en fout. 

L'Eglise s'était-elle officiellement déjà prononcée sur la sécession? Qu'est-ce que ça foutait là? Quel rapport avec le message de l'Eglise? En gros il comparait la famille à un Etat ou à l'humanité en général qui devait s'unir. Déjà la comparaison est bof, mais c'eût été plus fin de dire qu'une éventuelle séparation politique ne devait pas désunir l'humanité, qu'après tout c'est le respect de la personne qui compte. Ca m'aurait paru bien plus en accord avec la doctrine.

Bon bref, je commence à me fatiguer. J'estime, en tant que catholique peu pratiquant que B16 ne me représentait pas bien.

Posté

Et moi ça me fatigue de répéter que Benoit XVI ne s'est pas contenté d'énoncer une éthique simplement. Et ça me fatigue que quand le pape dit quelque chose alors amen, il a forcément raison et tout ce qu'on a dit avant : à la poubelle...

 

Non, mais je fait une différence entre les textes significatifs et les exortations universelles aux individus ou il est dans son role, dans son domaine de compétence, et ou je ne vois aucun socialisme ou anti-libéralisme, et ses déclarations ponctuelles de "politique générale" ou il raconte des conneries centristes molles sans grande portée.

 

Je ne prétends pas qu'il ne raconte pas de conneries, je dit juste qu'il y a trois niveau:

  • Ce qu'il dit quand il parle de son domaine d'autorité et de compétence
  • Ce qu'il dit quand il en sors
  • Les conneries qu'interpretent les journaleux quand il raconte des trucs.
Posté

Il y a plusieurs choses à ajouter à ce que disent JBoy et Chitah (qui pourtant résument bien ma position).

 

Premièrement, il est tout à fait possible, même pour un catholique, de critiquer les positions politiques et économiques du Saint Siège dans la mesure où c'est compatible avec le magistère bien entendu. Le pape est faillible, il n'engage son infaillibilité que dans des cas très précis de rappels dogmatiques, et non dans ces domaines mondains qui n'ont au fond qu'une importance seconde par rapport à la question du Salut.

 

Dans le domaine économique comme dans le domaine politique, il est tout à fait possible de pointer les erreurs, les flous ou même les contradictions, ce qu'ont déjà fait des économistes catholiques par le passé (je pense à Naudet, Garello et Hulsman au moment où Rome a produit plusieurs documents ambigus sur la régulation économique). L'Eglise prétend avancer des positions raisonnables et fondées en raison sur ces sujets, il est donc tout à fait possible d'en discuter rationnellement au risque du désaccord complet.

 

Deuxièmement, le magistère romain est autant politique que moral, parce que du point de vue de l'Eglise, les deux sont liés : être moral signifie adopter une conduite morale, et donc suppose d'être socialisé, de vivre en société avec d'autres hommes faits de chair et de sang. Donc tout enseignement moral a nécessairement des répercussions politiques et inversement : toute organisation politique a des répercussions dans la conduite humaine. Il existe des organisations politiques et sociales plus ou moins compatibles avec la vie chrétienne, et certaines organisations sont tellement pourries que quelque soit la façon de la concevoir, il n'est pas possible d'y souscrire (le communisme, le nazisme, etc.). Maintenant, je pense comme Miss Liberty, en tant que catholique, l'organisation humaine la plus compatible avec l'enseignement catholique est celle qui laisse le plus de place à l'autonomie, c'est à dire à la vie morale.

 

Troisièmement, être libéral ne signifie pas nécessairement magnifier et encenser tous les effets de la libéralisation comme des biens absolus. Là non plus, ce n'est pas parce que nous sommes libéraux qu'il faut nécessairement suspendre son esprit critique et se rendre aveugle aux effets négatifs que peuvent entraîner le libéralisme comme doctrine politique. Puisque le libéralisme est le régime qui cherche le plus à protéger la liberté des individus, il se pose comme un dispositif neutre, et les hommes demeurent libres d'en faire un bon ou un mauvais usage. Là où certains utiliseront leur liberté à aider les autres et à tenter de s'améliorer un peu plus tous les jours, d'autres préféreront s'acheter de la merde et croupir dans leur jus saumâtre. Il est tout à fait possible de juger que le premier individu est un type bien et l'autre une sombre merde, et que si les types biens se généralisent, la vie commune sera moins pénible que celle où se multiplieront les odieux connards. Seulement, la critique essentiellement morale du libéralisme est une chose, lui préférer des systèmes concurrents (corporatiste, distributiviste, socialiste, keynésien) en est une autre. Ce n'est pas parce que certains aspects du consumérisme sont répugnants, que la publicité est une agression permanente pour les yeux et les oreilles qu'il faut automatiquement le remplacer par une économie centralisée, avec un système politique autoritaire ou gestionnaire.

 

Quatrièmement, pour un catholique, ce monde-ci est imparfait, et toute prétention à la justice humaine est vérolée que celle-ci se présente comme socialiste ou libérale. On fait avec parce qu'on doit faire avec, notre passage ici_bas est un pèlerinage plus ou moins pénible. L'idée est donc de choisir le canasson le moins pourri pour aboutir à nos fins qui ne sont pas de ce monde. Et de ce point de vue là, je pense que le libéralisme comme doctrine politique de l'emploi juste de la coercition est la meilleure rosse qui soit, comparé aux autres offres politiques disponibles. 

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