Aller au contenu

La France Est Un Pays Communiste


Messages recommandés

Posté

Programme du manifeste communiste (Marx, Engels) :

1. Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat.

La richesse du pays n'étant plus dans la terre, l'objectif a été renversé : plutôt que de créer des kolkhozes, c'est l'Etat (via une Politique Agricole Commune malthusienne) qui subventionne les agriculteurs. La vente des terres agricoles est régulée par des "Sociétés d'Aménagement Foncier et de l'Espace Rural".

2. Impôt fortement progressif.

Déjà fait. Le taux marginal supérieur est proche de 60% depuis des décennies, et pas de baisse en vue.

3. Abolition de l'héritage.

En cours. En cent ans, le taux marginal de l’impôt sur l’héritage est passé de 1% à 40%.

4. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles.

Envisagé. Sera à l'ordre du jour quand la dictature du prolétariat sera instaurée.

On s'inspirera de notre glorieux passé en la matière (émigration des protestants au XVIIe siècle, puis des nobles pendant la Révolution, confiscation et mise sous séquestre des biens juifs en 1942, etc.)

5. Centralisation du crédit entre les mains de l'Etat, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'Etat et qui jouira d'un monopole exclusif.

Déjà fait. La banque de France, créée en 1800 et nationalisée en 1945, a longtemps eu ce rôle. Aujourd'hui la BCE est chargée de conduire la politique monétaire unique en euro et de réguler les taux d'intérêt (pilotage des taux à court terme sur le marché monétaire de l'euro).

6. Centralisation entre les mains de l'Etat de tous les moyens de transport.

Fait pour une bonne part.

Le monopole de la SNCF se porte bien, merci. Bien qu'en principe toute entreprise européenne puisse désormais faire du fret ferroviaire sur les grands axes du réseau français, aucune licence d'opérateur ni de certificat n'ont en fait été délivrés.

La SNCF fait tout ce qu'elle peut pour éliminer la concurrence, par exemple en interdisant le transport par autocar entre villes.

Air France, nationalisée en 1945, n'a été privatisée qu'en 2004, la participation de l'Etat restant encore importante.

7. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production

Fait, échec patent mais ce n'est pas faute d'avoir essayé

La France a été le seul pays occidental a connaître un plan et un "Commissariat au Plan" (qui existe toujours), le plan étant la fameuse « ardente obligation » du général de GAULLE. Depuis, on a eu l'économie mixte. Les grands projets pharaoniques de politique industrielle façon Plan calcul, Concorde ou TGV, sont toujours très appréciés.

Et début 2005, Chirac annonce la création d'une "ambitieuse agence chargée de promouvoir l'innovation industrielle" !

8. Travail obligatoire pour tous; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture.

Echec sur toute la ligne sur ce point-là ! C'est plutôt flemme obligatoire, chômage subventionné et 35 heures pour tous !

Le STO a laissé de mauvais souvenirs, mais les grèves sont très populaires, surtout quand ceux qui les mènent sont parmi les plus privilégiés du système. Et puis les congés maladie de complaisance c'est pas pour les chiens.

9. Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne.

Déjà fait, l'exode rural est continu depuis un siècle, le travail agricole, dévalorisé et assisté par l'Etat, disparaît au profit principalement de la fonction publique. Les villes grandissent au point de dévorer les campagnes, avec entre elles les friches du "désert français".

10. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui.

Réalisé à 100% (plan Langevin-Wallon), avec une école de piètre qualité, à programme unique, sans sélection par le mérite, sans lien avec la réalité professionnelle et qui offre à tous des diplômes sans valeur. Les "enfants" qui vont dans les "fabriques" ont souvent plus de 20 ans !

Posté
1. Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat.

La richesse du pays n'étant plus dans la terre, l'objectif a été renversé : plutôt que de créer des kolkhozes, c'est l'Etat (via une Politique Agricole Commune malthusienne) qui subventionne les agriculteurs.

Cela me fait penser qu'il existe ça en France: http://www.ifrap.org/2-fromages/Safer-khozes.htm

Posté
La SNCF fait tout ce qu'elle peut pour éliminer la concurrence, par exemple en interdisant le transport par autocar entre villes.

Mucho interessanto… Tu peux m'en dire plus?

Posté
Mucho interessanto… Tu peux m'en dire plus?

Extrait de http://www.claudereichman.com/lefaitdujour.htm :

Depuis 70 ans, la SNCF interdit le transport par autocar

Dans son passionnant ouvrage " Les danseuses de la République " (L'Harmattan), consacré aux transports en France et dans le monde, Christian Gérondeau raconte " la mésaventure survenue il y a quelques années à une société d'autocars qui exploitait entre deux villes du sud de la France une ligne locale dûment autorisée sur la route nationale qui les reliait. A l'occasion de la mise en service d'une autoroute voisine, cette société avait cru bien faire de transférer sur celle-ci l'itinéraire suivi jusqu'alors. Tout le monde y gagnait : temps de parcours réduit pour les usagers, économies pour les véhicules, risques d'accidents diminués. Le préfet lui-même avait d'ailleurs inauguré cette nouvelle liaison et tout paraissait se présenter sous les meilleurs auspices.

Mais quelques jours après, le responsable de la société recevait presque simultanément deux appels téléphoniques. Le premier, émanant de la SNCF, lui indiquait que, si son groupe tenait au maintien des contrats qu'il avait par ailleurs avec elle, il avait tout intérêt à mettre fin à une initiative aussi déplacée. Le second, en provenance du Ministère des Transports, faisait clairement allusion à la menace d'un renforcement des contrôles de toute nature dont ferait l'objet ce  "contrevenant " s'il persistait.

Il est inutile de dire que tout est très vite rentré dans l'ordre et que les autocars n'ont circulé que quelques jours sur l'autoroute. Le but était atteint : la concurrence disparaissait pour la liaison ferroviaire entre les deux villes concernées ".

Il faut rappeler que " sauf quand le Ministère des Transports, c'est-à-dire en fait la SNCF, l'autorise, la création de lignes d'autocars est interdite en France depuis le décret-loi de 1934, toujours maintenu en vigueur par les textes qui lui ont succédé. Il est inutile de dire que cet accord n'est pratiquement jamais donné, sauf quand la SNCF y trouve son intérêt pour le rabattement à courte distance de voyageurs sur ses gares.

Il s'agit là d'une anomalie d'autant plus étonnante que l'ouverture de lignes aériennes, quant à elles, est librement autorisée dans notre pays ! C'est pour cela que nos autoroutes ne sont pas parcourues, comme ailleurs, de lignes régulières d'autocar.

Mais l'interdiction de fait d'ouvrir des lignes d'autocars, là où elles constitueraient à l'évidence la meilleure solution, a un but bien précis : elle maintient dans notre pays la confusion entre chemin de fer et service public des transports. De ce point de vue, le succès est total. Mais à quel prix pour la collectivité ! " Et Christian Gérondeau de s'interroger : " Quand ferons-nous cesser cet anachronisme dont rien ne justifie le maintien au début du XXIème siècle, à supposer qu'il ait jamais été justifié ? "

Les lecteurs de notre site peuvent se reporter au programme présenté par Claude Reichman à l'élection présidentielle de 2002. A la rubrique " Diminuer l'impôt, libérer l'initiative ", ils pourront lire cette proposition :  "Ouverture immédiate à la concurrence de toutes les lignes de transport de voyageurs par route, dans les agglomérations et entre elles. " CQFD !

(23/11/04).

Posté
7. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production

Fait, échec patent mais ce n'est pas faute d'avoir essayé

La France a été le seul pays occidental a connaître un plan et un "Commissariat au Plan" (qui existe toujours), le plan étant la fameuse « ardente obligation » du général de GAULLE. Depuis, on a eu l'économie mixte. Les grands projets pharaoniques de politique industrielle façon Plan calcul, Concorde ou TGV, sont toujours très appréciés.

Et début 2005, Chirac annonce la création d'une "ambitieuse agence chargée de promouvoir l'innovation industrielle" !

Par exemple :

http://www.senat.fr/rap/r97-331-t1/r97-331-t152.html#toc64

Mais mettez une couche culotte avant car vous allez pisser de rire. :icon_up:

Invité fred77
Posté

Cela n'est un secret pour personne , regarde ce que j'en dit dans mon sujet… :icon_up:

Posté

Je vous mets au défi de trouver un pays qui soit allé aussi loin dans la réalisation du programme communiste - en laissant de côté les pays ouvertement communistes ou socialistes (Corée du Nord, Cuba, URSS d'antan, Allemagne nazie…).

Posté

La France, un pays communiste ? Vous comprenez mieux maintenant pourquoi je vais quitter le Tiers monde :doigt: dans quelques années… :icon_up:

Les USA se classaient comment déjà en terme de liberté économique ?

Posté
Depuis 70 ans, la SNCF interdit le transport par autocar

Dans son passionnant ouvrage " Les danseuses de la République " (L'Harmattan), consacré aux transports en France et dans le monde, Christian Gérondeau raconte " la mésaventure survenue il y a quelques années à une société d'autocars qui exploitait entre deux villes du sud de la France une ligne locale dûment autorisée sur la route nationale qui les reliait. A l'occasion de la mise en service d'une autoroute voisine, cette société avait cru bien faire de transférer sur celle-ci l'itinéraire suivi jusqu'alors. Tout le monde y gagnait : temps de parcours réduit pour les usagers, économies pour les véhicules, risques d'accidents diminués. Le préfet lui-même avait d'ailleurs inauguré cette nouvelle liaison et tout paraissait se présenter sous les meilleurs auspices.

Mais quelques jours après, le responsable de la société recevait presque simultanément deux appels téléphoniques. Le premier, émanant de la SNCF, lui indiquait que, si son groupe tenait au maintien des contrats qu'il avait par ailleurs avec elle, il avait tout intérêt à mettre fin à une initiative aussi déplacée. Le second, en provenance du Ministère des Transports, faisait clairement allusion à la menace d'un renforcement des contrôles de toute nature dont ferait l'objet ce  "contrevenant " s'il persistait.

Il est inutile de dire que tout est très vite rentré dans l'ordre et que les autocars n'ont circulé que quelques jours sur l'autoroute. Le but était atteint : la concurrence disparaissait pour la liaison ferroviaire entre les deux villes concernées ".

Il faut rappeler que " sauf quand le Ministère des Transports, c'est-à-dire en fait la SNCF, l'autorise, la création de lignes d'autocars est interdite en France depuis le décret-loi de 1934, toujours maintenu en vigueur par les textes qui lui ont succédé. Il est inutile de dire que cet accord n'est pratiquement jamais donné, sauf quand la SNCF y trouve son intérêt pour le rabattement à courte distance de voyageurs sur ses gares.

Il s'agit là d'une anomalie d'autant plus étonnante que l'ouverture de lignes aériennes, quant à elles, est librement autorisée dans notre pays ! C'est pour cela que nos autoroutes ne sont pas parcourues, comme ailleurs, de lignes régulières d'autocar.

Mais l'interdiction de fait d'ouvrir des lignes d'autocars, là où elles constitueraient à l'évidence la meilleure solution, a un but bien précis : elle maintient dans notre pays la confusion entre chemin de fer et service public des transports. De ce point de vue, le succès est total. Mais à quel prix pour la collectivité ! " Et Christian Gérondeau de s'interroger : " Quand ferons-nous cesser cet anachronisme dont rien ne justifie le maintien au début du XXIème siècle, à supposer qu'il ait jamais été justifié ? "

Les lecteurs de notre site peuvent se reporter au programme présenté par Claude Reichman à l'élection présidentielle de 2002. A la rubrique " Diminuer l'impôt, libérer l'initiative ", ils pourront lire cette proposition :  "Ouverture immédiate à la concurrence de toutes les lignes de transport de voyageurs par route, dans les agglomérations et entre elles. " CQFD !

(23/11/04).

NON MAIS J'HALLUCINE!!!!!!

Posté
NON MAIS J'HALLUCINE!!!!!!

Non, pratique quotidienne de la contrainte étatique, au service des politichiens, des fonctionnaires, des monopoles, des coquins et des copains…

Et avec le consentement de plus de la moitié des Français.

Posté

Vis à vis des parasites de la SNCF et de l'Etat, plus rien ne m'étonne. Quand j'y pense, on nage vraiment en plein délire dans notre bonne vieille démocratie populaire.

Sur ce, je vous laisse, je dois faire un tour au kolkhoze.

Posté

Pour la petite histoire, cet article fait suite à un dossier que j'ai transmis à l'iFRAP, l'histoire d'un agriculteur à la retraite qui vend sa propriété.. et des années de blocage dun bien qui aurait pu etre vendu à des particuliers.. La SAFER fait le "cavalier" cad signe un compromis d'achat et vend en meme temps à d'autres achteurs.. or la signature d'un compromis n'est pas un achat.

Concernant le transport, tu t'es cantonné au transport des passagers, reste le transport de courrier, monopolisé par la Poste, le transport de marchandise (les camions) principalement tenu par la SERNAM, qui s'ouvre de + en + mais doucement… Les taxis tenus par un numerus clausus…

j'ai l'impression qu'il n'y a que les Français (à part qquns) qui ignorent le triste état de leur politique..

Posté
Concernant le transport, tu t'es cantonné au transport des passagers, reste le transport de courrier, monopolisé par la Poste, le transport de marchandise (les camions) principalement tenu par la SERNAM, qui s'ouvre de + en + mais doucement… Les taxis tenus par un numerus clausus…

Exact, mais je n'avais pas envie non plus d'écrire l'Encyclopédie de l'étatisme français…

Posté
Exact, mais je n'avais pas envie non plus d'écrire l'Encyclopédie de l'étatisme français…

Ce serait dommage d'abattre la forêt amazonienne.

Posté

:icon_up:

elle est vieille ta carte… le mal doit être bien profond

Posté

Vous connaissez les S.A.F.E.R qui controlent le marché du foncier, mais vous ignorez sûrement qu'il existe également des SOVIETS départementaux qui ont la main mise totale sur les locations de terre…Pus communiste tu meurs !

Les Commissions Départementales d'Orientation Agricole : "La Galette des Rois"

Critiquer publiquement l’action et surtout l’utilité des Commissions Départementales d’Orientation Agricole, supposées connaître le futur de l’agriculture dans leurs boules de cristal comme si ce n’était pas la somme des efforts individuels qui le constituait, c’est s’exposer au risque de représailles si l’on doit un jour ou l’autre se présenter à la convocation d’une de leurs officines, par exemple la fameuse Commission des Structures, à laquelle chaque agriculteur est amené à rendre visite au moins une fois dans sa carrière, commission qui a un pouvoir de vie et de mort sur biens des exploitations en validant les autorisations d’exploiter par l’attribution de terres en location.

C’est dire le pouvoir exorbitant, mais jamais suffisant des C.D.O.A , renforcé depuis la loi du 9 juillet 1999 qui ne l’oublions pas, accroît le rôle de ces structures publiques ou semi-publiques, professionnelles et même privées en situation de monopoles ! Ces paravents du despotisme Républicain à géométrie variable, C.D.O.A, S.A.F.E.R, A.D.A.S.E.A etc., bouffis de suffisance et de prérogatives, d’un corporatisme d’un autre âge, chacun dans son pré carré d’Intouchables, interprètent la Loi d’ Orientation Agricole (loi fourre-tout revenant tout les dix ans avec la prétention de tout régler), devant établir, excusez du peu, un « nouveau Pacte entre la Nation et ses paysans ». Ses paysans…

Ainsi avertis sur la philosophie de nos maîtres, pardon, de nos représentants du peuple, et au regard de la savante répartition des postes attribués aux différentes tendances qui se battent comme des chiffonniers pour faire partis des heureux élus dans les dites organisations, l’observation critique de ce qui se passe sur le terrain des opérations, et notamment des témoignages de première main, ceux des protagonistes eux-mêmes, source inépuisable, mettra en lumière cette culture bureaucratique qui fait de la Commission des Structures un exemple stupéfiant de l’incurie de ceux qui prétendent à la fois être policiers, juges et parties, et, pour couronner le tout, ne manquent jamais une occasion de vous faire la morale.

Oyez ces gentils membres des Commissions des Structures, bras armé des C.D.O.A , malgré tout quelquefois assaillis par le doute…Comme celui-ci, qui déplore le « manque de moyens », ritournelle bien connue, mais regrette par ailleurs que « la C.D.O.A comprend toute une pléiade de membres qui en alourdit le fonctionnement ».On relèvera que c’est chez les plus ardents défenseurs des commissions que l’on retrouve ceux qui mettent en doute systématiquement leur représentativité, comme s’ils désiraient plus que tout être seuls a manier l’outil à leur convenance.

Dans la revue France Agricole du 23 mars 2003, un agriculteur témoigne qu’après deux ajournements et un refus (d’exploiter) par la commission ad-hoc, la quatrième fut la bonne ! Sa conclusion ? « A quoi l’attribuer ? Un changement dans les instances dirigeantes ? » .Bien vu ! Des élections avaient eu lieu entre deux convocations.Quelques lignes plus loin et de manière un peu contradictoire, il y a de quoi être perturbé après quatre convocations, il ose : « …on voit les mêmes têtes partout…dans les carrières agricolo-administratives. » Timidement, pas de remise en cause des C.D.O.A, sauf à contester leur composition. A l’évidence déboussolé, mais visiblement courageux. Il faut l’être, car pour se défendre d’une décision de la commission, il est attribué royalement au plaideur deux mois de délai pour engager une action en annulation devant le Tribunal Administratif. Les Salomon et autre Ponce Pilate ont du pain sur la planche, quand aux manants, ils puiseront dans leur patience immémoriale.

A chaque département sa commission .Jugeant l’arbre à ses fruits, on constatera d’abord que les fruits ne sont pas les mêmes d’une région à l’autre, ce dont se réjouiront les partisans de la décentralisation, à tort, car ces comités départementaux ne remplacent aucunement un comité national : Ce ne sont que des tentacules supplémentaires, soviétiformes dans leur conception et leur composition. Par contre, qu’il existe toute une gamme de C.D.O.A, de la « belle endormie » à « l’activiste militant » suivant les départements, a un fort impact local, au moins sur les esprits, ce qui peut s’avérer judicieux lors d’élections professionnelles. Je ne vous fais pas un dessin.

Ce système dans lequel chaque commission défend ses priorités toujours pléthoriques permet l’attribution de terres à la tête du client, après enquête minutieuse. Dénoncée par de nombreux juristes qui pourtant trouvent dans ce maquis réglementaire une source de rémunération possible, « la multiplication des priorités retenues dans les Schémas Directeurs Départementaux donne une grande latitude dans la prise de décision. » Par conséquent, l’égalité des citoyens n’existe plus si les commissaires (du peuple) ont toute « latitude ».

Ce système a comme avantage principal pour les C.D.O.A de régler la voilure suivant la direction du vent et la force des courants d’opinion et de naviguer en évitant les récifs d’une opposition individuelle, voire collective d’un groupe de pression quelconque venant de gauche ou de droite, à l’image de ce syndicat agricole soixante-huitard, chouchou des médias et très mobilisé, qui n’ hésite pas à envahir en bandes les dites commissions quand ses décisions lui déplaisent, là où ceux de la tranchée d’en face enverraient plutôt un bataillon d’avocats. Pour les membres des commissions, le projet principal est de durer, quitte à écorner son éthique au gré des contingences. Avec quatre-vingt années d’expérience supplémentaire, les commissaires Français de 2004 sont plus fins que les Soviétiques de 1924, et plus souples, car on peut toujours s’expatrier sans risquer une balle dans le dos. La souplesse du système permet sa pérennité, et celle des carrières qui vont avec, et comme les agriculteurs ne passent pas pour des opprimés aux yeux du public – les mieux informés parlent de prison dorée – cette situation perdure au fil des gouvernements presque clandestinement, le grand public étant tenu dans l’ignorance de ces mœurs pourtant bien françaises.

Double avantage politique que cette gestion du sol agricole par des commissions en lieu et place du marché, forcément libre et apolitique. Elle permet, à discrétion, de contenir les militants les plus agressifs des « paysans sans terres » à la française en leur donnant satisfaction de temps en temps, tout en épargnant les mieux lotis pour lesquels il est d’une part moins crucial de s’agrandir que pour un « paysan moyen » ou considéré comme tel, et d’autre part plus aisé d’échapper aux fourches caudines de la réglementation. Dans la profession c’est un secret de polichinelle.

Tout ceci serait plus grotesque que tragique si l’on arrivait à des situations où des paysans, sans guillemets, sortent les fusils dans la plaine en dehors des périodes d’ouverture, quand les contentieux autoalimentés s’éternisent et s’enveniment. Cette confusion des esprits prospère quelquefois grâce aux fausses idées aimablement entretenues par la profession elle-même ! En préconisant une surface minimum d’installation (S.M.I), donc un seuil de contrôle, au ras des pâquerettes, mécaniquement vous avantagez votre corporation si votre revenu provient essentiellement d’un quota et moins des surfaces…Ne reste plus qu’a communiquer sur une tradition locale ou se prétendre les seuls à pouvoir régler les problèmes d’érosion et vous emportez l’agrément des non agricoles de la commission. Encore faut-il que ces derniers, qui pratiquent l’absentéisme, peut-être par lucidité quand à leurs compétences, soient présents. Et informés. Le leader de la presse, dans ce département dont les fleurons sont l’élevage laitier et les grandes cultures, soigne ces lecteurs avec des manchettes sur l’agriculture : « Augmentation du revenu agricole en 1998. » Mais enfoui dans les pages intérieures : « Vins d’appellation d’origine : + 32 %. Grandes cultures : - 15,2 % ». Ah le petit vin de Normandie ! Et en 2001, on assène, entre deux soutiens aux fonctionnaires en grève générale, bien plus indispensables à l’économie locale : « 50 hectares, la grande exploitation ». Fin prêt pour émettre votre avis citoyen en commission, ami lecteur !

Dans les faits, cet anachronisme des opinions et la « latitude » dans les prises de décisions se traduit par une « orientation agricole » sans cap sûr, mettant en danger ou pour le moins en insécurité l’équipage (les agriculteurs) alors que les stratèges sont restés à quai. Faire de mauvais choix, cela arrive à tout le monde, mais les décisions, qui les subissent ? Pas ceux qui les prennent en tout cas. On a encouragé, par corporatisme, des jeunes à monter de fragiles exploitations sans trop s’inquiéter si les quotas et les subventions allaient durer éternellement. Serait-il possible que cette politique fasse l’affaire de certains qui trouveraient là une audience, une clientèle ? La suspicion n’a pas fini d’exister, un recalé pouvant toujours crier au complot…

Comme illustration de cette navigation hasardeuse, ce coup de gueule stupéfiant de monsieur L., agriculteur hirsute mais néanmoins enquêteur auprès de la C.D.O.A., dans le journal de la Confédération Paysanne, en décembre 2003 : Il déclare benoîtement que ce n’est qu’après avoir tapé du poing sur la table et fustigé en séance le laxisme de la commission des structures vis-à-vis des « gros » qu’il a obtenu ce jour-là satisfaction sur toute la ligne et fais capoter des agrandissements. C’est toujours la même chanson, pour certains la dictature n’est jamais assez forte. Que devient le Droit quand montrer les crocs suffit à emporter le morceau ? L’inconstance du jury peut rassurer : Ce n’est pas pire que le totalitarisme scientifique auquel aspirent les plus démagogues d’entre eux.

Le bilan mitigé de la commission des structures illustre celui plus général des C.D.O.A. aux yeux d’un nombre croissant des intéressés eux-mêmes, membres des commissions, syndicalistes ou « simples » agriculteurs. Ces derniers sont d’ailleurs conviés au silence : S’il on peut sans grand risque inonder d’insultes une Pervenche isolée en train d’aligner votre carrosse à cheval sur le trottoir, plus délicat sera de persifler comme je le fais contre nos Eminences, voire un peu suicidaire : Au moins aurais-je en privé gagné l’estime de quelques-uns, bien heureux d’avoir trouvés un inconscient décidé à jouer les Martyrs pro Palestiniens, bombe à la ceinture. « C’est vrai ce que tu dénonces ! Vois-tu, je connais un Président de la - Bip ! – qui a acheté des fermes (…) cependant, fais ATTENTION, si tu dois passer en commission ». Merci du conseil : Dans le landernau agricole, où chacun connaît chacun, nul besoin d’une étoile jaune pour être repéré. Dans ces conditions, le débat actuel sur les organisations para agricoles peut-il avoir lieu ?

Oui, si l’on entend le gouvernement décidé, dans un premier temps et à l’occasion du projet de Loi d’Orientation Agricole de 2005( !), à faire le ménage dans les O.P.A.

Non, car ce même gouvernement doit déjà faire avaler la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC Européenne) qui implique une plus grande libéralisation des marchés et suscite la plus grande inquiétude dans les exploitations : Face à la mondialisation, les superstructures font figure de rempart de défense.

Non, car c’est méconnaître la capacité de résistance syndicale et celle des apparatchiks locaux, car après un simulacre de consultation à laquelle n’ont été conviés que ceux qui sont les rouages du système, le paysan lambda n’aura rien vu ni su, déjà bien occupé par les réunions d’informations sur la nouvelle P.A.C., feuilleton de l’année 2004.

Les syndicats qui ne veulent pas que le gouvernement jette de l’huile sur le feu par des réformes brutales seront amenés à se neutraliser et à tout faire pour préserver ces O.P.A. qui passent pour des acquis professionnels ; le gouvernement les videra discrètement de leur substance, ne gardant que les places et les attributions pour faire bonne figure, certaines O.P.A. rejoignant la cohorte des organismes purement consultatifs, dont tout le monde se contrefiche de l’avis. Cela, dans le meilleur des cas. A l’inverse, un tour de vis supplémentaire au contrôle des structures, dans l’objectif proclamé (à tue-tête) de protéger les petites exploitations et d’installer des « d’jeunes » serait à considéré comme une fuite en avant, droit dans le mur, à la grande satisfaction de nos collègues Brésiliens, Néo-zélandais, Américains, Ukrainiens, Australiens, Canadiens, Argentins …Ouf ! Sur quelle potion magique Astérix et ses amis vont-ils compter pour faire de la résistance ?

La réponse, c’est un porte –parole du syndicat du « juste milieu », la F.N.S.E.A. 76 qui la fournie un 25 janvier 2001 : Fustigeant « le discours en trompe l’œil » de candidats à la chambre d’agriculture « lors des dernières élections, en 1995 », voilà ce qu’assure ce pilier local et extrêmement bien informé, à croire qu’il dirige un réseau d’espionnage : « En 1995, le slogan de la Confédération Paysanne était trois fermes valent mieux qu’une. Difficile d’être contre (…) et pourquoi six années plus tard ce slogan a-t-il disparu de la bouche même des principaux intéressés, l’explication est simple et elle est donnée par la comparaison des professions de foi adressées aux agriculteurs en 1995 et en 2001 : La lecture permet de constater une augmentation moyenne de 40 % des surfaces ». On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Posté

paysan bienvenue !!

C'est le genre de truc qu'il faut envoyer à l'iFRAP, ils seront ravis de continuer dans la lignée :icon_up:

Ce qui tu dénonces ne m'étonne pas du tout

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...