Tramp Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 A priori, il n'y a pas de raison de comparer PISA aux agences de notation.
Chitah Posté 7 février 2014 Auteur Signaler Posté 7 février 2014 A priori, il n'y a pas de raison de comparer PISA aux agences de notation. Du point de vue d'un journaliste, c'est pareil, ce sont deux notations de la France venues d'on ne sait où. De toute façon même si le classement de la France s'améliorait de quelques places on entendrait quand même "oui, mais à quel prix?" Le français n'est jamais content, il est dépressif.
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Hmmm je ne connais pas non plus PISA dans le détail, mais la critique que tu cites est une critique générale contre les méthodes d'étude statistique, pas spécialement contre l'étude PISA. Qu'est-ce qu'ils entendent exactement par marge d'erreur ? Marge d'erreur de cinq points ça veut dire de cinq places (c'est suggéré dans un passage de l'article, puis il est suggéré que 13 pays ont des scores qui ne diffèrent pas de plus de cinq points) ?
Chitah Posté 7 février 2014 Auteur Signaler Posté 7 février 2014 Hmmm je ne connais pas non plus PISA dans le détail, mais la critique que tu cites est une critique générale contre les méthodes d'étude statistique, pas spécialement contre l'étude PISA. Qu'est-ce qu'ils entendent exactement par marge d'erreur ? Marge d'erreur de cinq points ça veut dire de cinq places ? Ceci devrait t'aider : http://www.europe1.fr/France/Ce-controverse-classement-Pisa-1728399/
Tramp Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 OK, pour un journaliste c'est sur. Mais sinon évidemment que PISA est critiquable : choix des exercices, participants biaisés, méthode statistique etc.
F. mas Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Mon humble avis que je partage : ce n'est pas parce que des universitaires qui vivent ou qui espèrent vivre des programmes de recherche universitaires sur le genre proclament qu'il s'agit d'une discipline scientifique qu'elle en devient une par apposition des mains du pouvoir et de quelques grouillots en manque de sujets de recherches bidons. Maintenant, je suis assez d'accord qu'on parte des déclarations de ses défenseurs pour s'en faire une idée honnête. Comme par exemple ici http://www.laviedesidees.fr/Genre-etat-des-lieux.html Les second et quatrième paragraphes sont tout à fait éclairants du réductionnisme "anti essentialiste" et utilisant la grammaire appauvrie des relations de domination entre homme et femme pour comprendre et analyser l'ensemble des relations sociales. Maintenant toute ressemblance avec d'autres disciplines pseudo-scientifiques ayant court à l'université aujourd'hui ne serait bien entendu que purement fortuite. Autre chose, la première fois que j'ai entendu parler de John Money, c'est à la lecture de the blank slate de S. Pinker, qui explique que ses théories, qui ont eu leur heure de gloire aux Etats-Unis dans les années 1970, se sont révélées fausses. Donc je veux bien qu'on gueule contre le système scolaire français, qu'il s'agit d'un coup de l'extrême droite et que personne n'a entendu parler de ce type, mais visiblement elle a contaminé jusqu'à l'autre côté de l'atlantique^^
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Il est évident qu'il faut se demander si PISA teste des compétences qu'on considère comme importantes, ou s'il laisse de côté tout ce qui, d'après les français, fait le sel de l'EdNat. Mais si seuls les français se trouvaient gênés par cette insensibilité du test à leur exception culturelle, il faudrait ensuite voir à quel point ils veulent revendiquer une éducation en décalage avec ce qui se fait ailleurs. Les deux seules solutions pour répondre à la question de la pertinence du test sont donc la conviction personnelle et éventuellement la comparaison avec la réception des critères PISA dans d'autres pays que nous considérons comme modèles ou abritant des partenaires économiques et scientifiques potentiels. Pour les méthodes statistiques, il faut voir à quoi réfère cette marge d'erreur pour savoir si le test PISA est exceptionnellement peu fiable, ou si c'est juste une critique très abstraite et générale destinée à souligner ici un doute qu'on est prêt à ignorer ailleurs...
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Mais personne n'a dit que les "gender studies" sont une discipline, si ?
Chitah Posté 7 février 2014 Auteur Signaler Posté 7 février 2014 Elle est vraiment confuse cette histoire de genre... ou alors j'ai pas été attentif, mais chaque jour j'ai l'impression que le brouillard s'épaissit.
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Les études sur le genre placent au cœur de leur approche la rupture avec l’essentialisme, dans le sillage du mot célèbre de Simone de Beauvoir selon lequel « on ne naît pas femme (il faudrait ajouter « ni homme »), on le devient ». La posture constructiviste s’est progressivement imposée dans les sciences humaines et sociales en général depuis les années 1970, mais elle a été portée à un degré plus élevé dans le champ des études féministes et sur le genre. Donc c'est de la littérature, déjà.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Mais oui, les sciences sociales ne sont rien d'autre que de la littérature, tu as raison. Postmoderniste.
F. mas Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 On trouve quand même assez régulièrement la fausse dichotomie "science" du genre et activisme politique autour de ses défenseurs, comme si la frontière existait, ou comme s'il suffisait que ses canons soient enseignés à l'université pour en distinguer l'acception savante de l'acception vulgaire. Honnêtement, les cultural studies de toute façon ont toujours été un bon gros foyer à merde et surtout un fromage pour les militants de tout poil. Je connais d'honnêtes chercheurs même à gauche qui sont exaspérés par ce genre de programmes qui pour eux symbolise l'évolution plus profonde de la gauche dans son ensemble : comme on est complètement nul sur le plan économique, on va faire de l'activisme sur les questions de société en soutenant même les projets les plus branquignolesques pour épater les crétins et créer des postes pour les électeurs et/ou éducateurs potentiels. Tiens pour mémoire, pour les plus straussiens d'entre vous, un essai qui est d'une actualité déprimante http://iwcenglish1.typepad.com/Documents/14434540-The-Closing-of-the-American-Mind.pdf
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Mais oui, les sciences sociales ne sont rien d'autre que de la littérature, tu as raison. Postmoderniste. Je n'ai pas dit ça, il y a même des sciences sociales que j'aime bien, je dis juste qu'avoir quelque chose comme un postulat anti-essentialiste, ça témoigne pas d'un grand intérêt pour la prédiction. Edit : Comme dirait Millière : F.mas a raison, et l'anti-essentialisme revendiqué en est une preuve.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 On trouve quand même assez régulièrement la fausse dichotomie "science" du genre et activisme politique autour de ses défenseurs, comme si la frontière existait, ou comme s'il suffisait que ses canons soient enseignés à l'université pour en distinguer l'acception savante de l'acception vulgaire. Honnêtement, les cultural studies de toute façon ont toujours été un bon gros foyer à merde et surtout un fromage pour les militants de tout poil. Je connais d'honnêtes chercheurs même à gauche qui sont exaspérés par ce genre de programmes qui pour eux symbolise l'évolution plus profonde de la gauche dans son ensemble Ca c'est vrai. Je n'ai pas dit ça, il y a même des sciences sociales que j'aime bien, je dis juste qu'avoir quelque chose comme un postulat anti-essentialiste, ça témoigne pas d'un grand intérêt pour la prédiction. C'est plus intelligent de dire "les femmes sont par essence dédiée aux tâches ménagères" ? L'anti "essentialisme" est le postula de base des sc. sociales depuis qu'elles existent... Et elle n'ont jamais eu d'intéret, sauf exception, pour "la prédiction".
Chitah Posté 7 février 2014 Auteur Signaler Posté 7 février 2014 Etant dans le flou omme je le disais plus haut, j'aimerais analyser quelques exemples concrets. Commençons par ceci : La fabrique des garçons : sanctions et genre au collège (PUF, 2011) 80 % des élèves punis au collège sont des garçons. A la lumière du genre, l’auteur interroge l’appareil punitif scolaire et démontre le rôle pervers des sanctions dans la construction de l’identité masculine. Les punitions consacrent en effet les garçons dans une identité masculine caricaturale en renforçant les conduites qu’elles prétendent corriger. Sylvie Ayral plaide pour une éducation non sexiste et pour la formation des enseignants au genre. Plus précis : Dans les cinq collèges aux caractéristiques socioculturelles très différentes enquêtés pour cette recherche, de 75,7 % à 84,2% des élèves ayant été sanctionnés (tous motifs confondus) sont des garçons. Ils représentent également de 84,2% à 97,6% des élèves sanctionnés pour« violence sur autrui ». Comment expliquer une telle asymétrie sexuée? Pourquoi n'attire-t-elle pas l'attention des équipes éducatives alors que le ministère de l'Education Nationale réaffirme à chaque rentrée scolaire le principe de l'égalité des sexes et que les effets négatifs des punitions données de manière excessive sont démontrés depuis longtemps? N'y a-t-il pas un paradoxe flagrant entre le discours égalitaire officiel et des pratiques qui en prennent le contre-pied, paradoxe d'autant plus criant que la sanction se veut désormais « éducative» ? L'univers scolaire est un espace/temps d'interactions inter-sexes ainsi que d'activation des stéréotypes de genre. Cette thèse propose de placer la variable genre au centre pour revisiter le système des sanctions et les transgressions auxquelles elles s'appliquent à la lumière des rapports sociaux de sexe. En effet d'une part la relation pédagogique est également une relation sexuée, d'autre part l'injonction à la virilité et à l'hétéronormativité encourage chez les garçons les attitudes de défi, les comportements violents, homophobes et sexistes. Au collège le règlement intérieur a force de Loi. Les garçons se trouvent pris dans une double contrainte normative: celle du règlement intérieur et celle de la virilité. L'attribution d'une sanction est un dispositif ritualisé, organisé à la fois pour la désignation du contrevenant et pour la manifestation du pouvoir qui punit, renforcé par l'appareil d'écriture qui l'accompagne (avertissements officiels, registre des sanctions, comptes rendus de conseils de discipline, etc.). La sanction est un acte performatif qui définit, confirme et consacre le comportement incriminé et, au-delà, le sujet de la sanction. Finalement l'appareil punitif scolaire, en stigmatisant les garçons par la punition, ne les consacre-t-il pas dans leur identité masculine, construisant ainsi lui-même ce qu'il prétend corriger? Et une interview de l'auteur : http://www.liberation.fr/vous/2011/03/11/la-sanction-renforce-les-identites-viriles_720793 Personnellement, je trouve l'idée intéressante, à explorer. Je ne sais pas comment résoudre ce problème avec les garçons, mais c'est enrichissant comme réflexion non? Qu'en pensez-vous?
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 J'en pense que c'est de la pseudo science imbibée de marxisme culturel et payé avec nos impots. Les garçons sont par essence plus violent donc il est normal qu'ils soient plus sanctionnés.
F. mas Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Je pense que la testostérone est une construction sociale.
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 C'est plus intelligent de dire "les femmes sont par essence dédiée aux tâches ménagères" ? J'appelle juste ça une hypothèse "fausse par grossièreté". Et je ne dis pas que le comportement moyen des femmes ne peut pas changer, mais s'il change ce n'est pas par l'absence de déterminismes mais par l'action d'un déterminisme plus fondamental. C'est un essentialisme sophistiqué que je suis prêt à assumer. L'anti "essentialisme" est le postulat de base des sc. sociales depuis qu'elles existent... Et elle n'ont jamais eu d'intéret, sauf exception, pour "la prédiction". Je n'aurais pas spécialement de problème si l'anti-essentialisme consistait juste à alléger les exigences de modélisation dans l'idée que les facteurs déterminants "changent vite" dans les phénomènes sociaux. Mais je crois que dans les sciences sociales ça consiste surtout à contempler la "magnifique indétermination et malléabilité de l'être humain" sans chercher à comprendre comment ça marche vraiment. En gros ça consiste à dire : "il n'y a pas de genre, il n'y a pas de sexe", plutôt que "voilà ce qui explique la sexuation et le genre" ; le discours préféré étant en adéquation avec l'idéologie normative dominante, à savoir que rien n'est impossible à l'individu humain, etc. Alors qu'à la limite au contraire une démarche scientifique consisterait à limiter les mondes possibles, à dire ce qui n'est pas possible, ce qu'on ne va pas observer. Je suis sûr que nous sommes capable tous deux, étant donné le climat intellectuel présent, de percevoir le caractère sulfureux d'une telle démarche.
F. mas Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Plus sérieusement, pas grand chose. Sinon qu'en partant du principe que tout n'est qu'une question de relations socialement construites et historiquement déterminées dans l'espace et le temps, on s'interdit d'en comprendre les ressorts profonds, qu'ils soient biologiques ou psychologiques.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Ben tu as tort, comme souvent quand on parle de sujet ou de livre qu'on a pas lu. Arrête de lire le Nouvel Obs et les féministes et prend du temps sur tes WE pour lire les gens qui bossent dans des unifs et qui se foutent de militer dans les journaux, soit la majorité des gens.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Plus sérieusement, pas grand chose. Sinon qu'en partant du principe que tout n'est qu'une question de relations socialement construites et historiquement déterminées dans l'espace et le temps, on s'interdit d'en comprendre les ressorts profonds, qu'ils soient biologiques ou psychologiques. Encore une fois, non. Pas lu, tout ça. Lire la sociologie cognitiviste, par exemple. Sur les relations entre cerveau et socialisation.
Anton_K Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 A vrai dire je ne doute pas que ces chercheurs existent, j'en connais au CAMS par exemple, et dans les sciences cognitives que je connais de l'intérieur, mais j'ai l'impression que "nous" sommes encore une minorité. Mais si tu me confirmes que ce n'est pas le cas, j'en suis ravi, et si tu as des références en sociologie cognitiviste je suis preneur.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Je confirme. Une façon très simple de le constater est de remarquer qu'on parle toujours des mêmes chercheurs (la fratrie Fassin par exemple) et jamais des centaines d'autres qui restent loin des micros.
F. mas Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Le Nouvel Obs <3 Je vois que ma réputation de libertarien de gauche est enfin reconnue
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Le Nouvel Obs <3 Je vois que ma réputation de libertarien de gauche est enfin reconnue Je répondais à ça : Mais je crois que dans les sciences sociales ça consiste surtout à contempler la "magnifique indétermination et malléabilité de l'être humain" sans chercher à comprendre comment ça marche vraiment. En gros ça consiste à dire : "il n'y a pas de genre, il n'y a pas de sexe", plutôt que "voilà ce qui explique la sexuation et le genre" ; le discours préféré étant en adéquation avec l'idéologie normative dominante, à savoir que rien n'est impossible à l'individu humain, etc. Ce qui est d'autant plus faux quand tout le travail de Bourdieu, pour citer le sociologue le plus connu, tourne en grande partie autour de la détermination...
Mathieu_D Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Pour les marges d'erreur en stat' : Pisa est un échantillonnage. Comme tout échantillonnage on sait que les résultats auraient été un peu différents avec d'autres écoles testées. La marge d'erreur reflète cette incertitude. Sinon dans Pisa la France descend en ranking mais pas en rating. Ça veut donc dire que l'enseignement n'est pas en moyenne plus pourri.
poney Posté 7 février 2014 Signaler Posté 7 février 2014 Sinon dans Pisa la France descend en ranking mais pas en rating. Ça veut donc dire que l'enseignement n'est pas en moyenne plus pourri. Je n'avais pas remarqué cette subtilité. J'ai l'impression que personne ne l'avait remarqué.
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