Aller au contenu

JohnBis

Nouveau
  • Compteur de contenus

    73
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par JohnBis

  1. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Il n'y va pas avec le dos de la cuillère en effet... Il dit un truc intéressant sur les valeurs mobilières: " La question du choix de l’allocation des liquidités ne se pose pas : rien ne peut rivaliser avec le retour sur investissement des valeurs mobilières. Risquer de l’argent dans l’économie réelle n’a aucun sens, aucun banquier doté d’un soupçon de bon sens ne s’y hasarderait. Financer des achats immobiliers sur 15, 20 ou 30 ans est carrément stupide : les marges sur les prêts consentis sont ridicules et cela stérilise du capital sur des durées inconcevables." Comment s'étonner par la suite que les stimuli ne se transmettent pas jusque dans les poches du plus grand nombre !?
  2. Je m'explique: la division du travail aidant, les cas pouvant relever du proviso se raréfient, et on peut se fournir sans avoir besoin d'empiéter sur la propriété des autres. Il y a encore quelques décennies, avoir un lopin de terre pour cultiver était vital pour plein de gens: ce n'est plus le cas. Pas besoin de socialiser une source quand on peut utiliser une machine qui condense l'humidité de l'air. Plus l'activité humaine (en valeur) se déplace du matériel (agriculture, industrie) vers l'immatériel (services), moins les cas relevant du proviso sont probables: les limites existent toujours, mais on s'en éloigne. Notons que je ne parle pas des pays les plus pauvres: l'absence d'Etat de Droit les place selon moi de facto en dehors de la question du proviso: pour parler de litiges sur la propriété il faut supposer l'existence d'une vraie notion juridique de propriété privée en premier lieu.
  3. Le proviso peut se considérer dans des cas où, pragmatiquement, une ressource en question est 1/ en quantité limitée et difficilement étendable et 2/ vitale à la survie d'un groupe. Je pense qu'on peut le concevoir dans certains cas très particuliers (seule source d'eau potable, etc.) mais c'est tout. Et là encore, il me semble que la technologie rend la question obsolète: on peut de plus en plus facilement s'affranchir des contraintes naturelles pour produire et recycler les ressources les plus fondamentales. Et de plus, on peut replacer dans le contexte de Locke, où la propriété terrienne était beaucoup plus essentielle à la richesse de la société qu'aujourd'hui.
  4. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Bien sur, pour des raisons maintes fois évoquées: obscurité des titres, foi aveugle dans des ratings bidons, déresponsabilisation des organismes en copinages avec l'Etat, etc. Pour l'anecdote, j'étais de passage aux aux US en 2007-8, un contact marchand de biens immobiliers en Californie m'expliquait son raisonnement: son marché c'était des familles d'un côté, quelques fonds de l'autre. Rien qu'en regardant l'évolution du gap entre le revenu dispo des familles et le prix/m² sur 10 ans, on ne pouvait pas rater qu'il y avait une surévalutation des biens, et pas petite. Il a liquidé la plupart de ses positions dès 2006, en vendant tout à des fonds qui s'en foutaient de ce qu'ils achetaient, il a fait de très, très belles plus-values. Un entrepreneur, sur le terrain, qui price ses risques et évalue ses opportunités avec ses petits moyens: il a rien perdu. Pas loin de là d'autres achetaient des produits dont le sous-jacent étaient surement le même type d'actif, mais sans vraiment le savoir, ils ont bu la tasse. Je ne vois que le marché à l'oeuvre. Bien sur, après un modèle s'il est correct peut quand même permettre de comprendre ce qu'il se passe. Une courbe offre/demande est une approximation, mais bien pratique pour expliquer un phénomène particulier.
  5. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Learning curve :-) C'est un risque comme un autre, qui se price comme un autre. Vu l'historique des BC, on se doute bien que des taux bas seront bientot suivi par des taux plus élevés. Autrement dit, si on peu profiter de taux bas à court-terme pour refinancer un credit par exemple, un investisseur avisé sait qu''il est ridicule de parier la même chose sur un horizon plus long. D'ailleurs l'entrepreneur / investisseur passe déjà son temps à estimer des risques de marché autant voire plus improbables, ce n'est pas aberrant d'y intégrer le coût de l'argent, ça fait partie de son environnement économique. Oui, j'ai tendance à être d'accord, mais je pense que ces mauvaises décisions viennent de modèles faux, que l'on peut réinventer, et c'est pour ça que je m'intéresse aux discussions et aux idées qui visent à lisser ces phénomènes (NGDP futures market, etc).
  6. JohnBis

    Armageddon économique ?

    This is what Milton Friedman wrote in 1997 (via The Market Monetarist) : "After the U.S. experience during the Great Depression, and after inflation and rising interest rates in the 1970s and disinflation and falling interest rates in the 1980s, I thought the fallacy of identifying tight money with high interest rates and easy money with low interest rates was dead. Apparently, old fallacies never die." Read more: http://www.businessinsider.com/the-biggest-mistake-people-are-making-about-qe3-2012-6#ixzz2TYbynsqy
  7. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Oui, d'accord là dessus, j'ai écrit trop vite. Un investisseur digne de se nom prévoit cette éventualité, il sait bien que les taux ne sont pas constants. Quel est votre point de vue sur la question ? Les banques centrales peuvent faire beaucoup de mal de par leur action discrétionnaire, c'est exact, et vous rejoignez Friedman sur ce point, mais il reste qu'elles sont là, ne vont pas partir, et ont un rôle à jouer vu qu'elles seules contrôlent le money supply en pleine crise de liquidité. La discussion porte sur les erreurs d'analyses qui ont pu être faites par et sur les BC, vous savez tout comme moi que ce débat est très vivant et intéressant.
  8. Non, c'est principalement un problème social et monétaire, le gouvernement peut essayer d'assouplir les choses, mais politiquement c'est très risqué et les chances de réussites sont très maigres. Ils ont essayé en Grèce, en Espagne, au Portugal: on a vu les résultats. La solution à un manque de liquidité n'est que très peu structurelle.
  9. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Le problème de la finance est amha d'une autre nature: les grosses institutions n'ont plus aucune responsabilité: elles ont une caution étatique implicite, en cas de pépins ont viendra les renflouer. La prise de risque derrière est donc complètement faussée. (Et de plus, si vous avez déjà mis les pieds dans un conseil d'administration vous savez que les intérêts des actionnaires, des dirigeants, et de l'entreprises ne sont pas forcément alignés; c'est particulièrement vrai pour les grosses banques). Après le problème de liquidité ne concerne pas QUE la finance, puisque même si le secteur jour mal son rôle, il le joue quand même un peu, il n'est pas isolé du reste de l'économie, au contraire même.
  10. > Oui, c'est un pays plus libéral, souverain monétairement, bien géré, et soutout hors de la zone euro.
  11. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Ben si, puisque le marché en demande. Un bon à 1% c'est toujours mieux que du cash. On constate juste l'écart entre l'offre et la demande d'actifs sans risques. Dans le cas général parce que le supply ne s'adapte pas instantément, et même ici pas du tout car dans le cas qui nous concerne le supply d'actifs sans risques ne correspond pas aux attentes exprimées des marchés (on le voit dans les taux). Ils investissement surtout dans autre chose, ou épargnent (surtout les ménages). J'aimerais que vous développiez votre pensée ici car je ne suis pas certains de vous suivre. L'argent qui n'est pas investit n'est pas intégralement converti en consommation, encore moins "optimalement" (c'est une des raisons pour laquelle l'ABCT est fausse d'ailleurs), il est au contraire redirigé vers des actifs sans risques. Le problème est donc que la vélocité de la monnaie chute, ce qui a des effets déflationnistes. C'est simplifié, mais le problème qui arrive dans ce cas là est qu'il y a un manque de liquidité dans l'économie, comme en 2008, avec les conséquences que l'on connait. Il ne s'agit pas que que de la finance, mais de tout le monde. Le marché exprime une demande, si l'offre ne s'y adapte pas cela a des conséquences dramatiques (récession). L'intérêt est que l'économie dépend énormément des attentes des marchés, et qu'en cas de perte de confiance il faut trouver un moyen de la ramener. Non. Et encore non. LOL. Par "manipulations", vous entendez quoi ? Par ailleurs, je vous rejoins sur un point: les actions sont au plus haut parce qu'il y a beaucoup moins de transferts monétaires entre le milieu financier et le reste de l'économie qu'on ne l'espérait. D'où des actions au plus haut et une inflation qui chute.
  12. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Il sont nécessaires en tout temps pour mitiger les risques d'investissement dans un portfolio (hedge contre une position sur des actions par exemple). Mais ici c'est surtout à cause de la préférence pour la liquidité: lorsque l'incertitude augmente, les fonds se rabattent vers des actifs sans risques (cash au pire, sinon bonds du trésor). Le problème c'est quand tout le monde en veut et qu'il n'y en a pas assez: ça peut créer une panique et déstabiliser le secteur financier. La presse s'étend bien la dessus (ici, ici ou encore ici). Enfin, ce n'est pas "exceptionnel" au sens ou ça s'est déjà vu, mais ce n'est pas une bonne chose. Ca traduit une perte de confiance, et c'est un signal de troubles éco. Quand tout va bien, il n'y a pas tant de raison de se réfugier dans des actifs au rendement nul pour ne pas dire négatif: en période de croissance les taux d'emprunt des états sont paradoxalement plus élevés qu'en période de récession, parce que moins de monde les recherche (et c'est une bonne chose).
  13. On pourrait supposer qu'ils le seraient moins, en effet, cela dit une cause majeure de cette rigidité réside dans l'endettement privé: les remboursements d'emprunts sont fixés nominalement, et vu que 97% de la monnaie en circulation est endogène... Il serait intéressant de comparer avec les cas de pays plus libéralisés, bien que petits, comme HK par exemple (qui n'a pas échappé à ses 8% de chômage il n'y a pas si longtemps). Dans le cas qui nous concerne, c'est à dire celui ou ces régulations sont là et pas prêtes de disparaitre, c'est un facteur avec lequel on est bien obligé de composer.
  14. Oui c'est exact, mais ce n'est vrai que sur le papier, la réalité est tout autre. Il y a une rigidité à la baisse des salaires et d'un certains nombre d'autres prix (loyers, traites, etc.) qui est durable, donc en pratique si la masse monétaire reste constante dans le cas d'une augmentation de productivité (ou diminue, ceteris paribus) on n'assiste pas tant à une baisse générale des prix qu'à une hausse du chômage et des défauts d'emprunt. D'où la necessité (et le fait) que la masse monétaire augmente avec la production. L'envers politique de la chose (empêcher la hausse de la masse monétaire par un quelconque moyen) peut d'ailleurs empêcher la croissance dans le cas - majoritaire - où c'est la demande qui dirige le cycle économique. C'est ce qu'on a vu plusieurs fois lorsque les banques centrales on été incapables d'adapter le money supply à la demande réelle du marché, ce que Milton Friedman a très bien montré.
  15. JohnBis

    Armageddon économique ?

    Bonjour, permettez moi d'ajouter ma réaction quant à ce commentaire : >> C'est pourtant une possibilité, le Japon a prouvé depuis 20 ans que du QE était compatible avec de la déflation, il ne font aujourd'hui que réévaluer le raisonnement et les montants qui en découlent. Il y a des risques c'est certains, mais vu leur situation ils ont le dos au mur. Un analyste français a écrit un résumé assez clair de la chose ici: http://www.atlantico.fr/rdv/nettoyeur/japon-est-en-train-sauver-monde-ou-detruire-economie-pascal-emmanuel-gobry-690075.html >> Dans les temps les plus reculés on n'avait pas un système monétaire à réserves fractionnaires et une monnaie centrale, les choses ne sont pas vraiment comparables. On a par contre vu des booms économiques associés aux ruées vers l'or, ce qui dans le cadre d'un étalon-or s'apparente - grosso modo - à une injection massive de liquidités. En fait, la relation entre PIB nominal et PIB réel est plus rigide qu'on ne pourrait le penser. L'idée aujourd'hui est plus complexe: il s'agit de contre-balancer le deleveraging du secteur privé, déflationiste, ce qui ne peut in fine se faire qu'en remettant de l'argent dans le système (et les marchés confirment: les taux sur les dettes souveraines sont ridiculement bas). Après, bien entendu les méthodes diffèrent et c'est surtout là que le débat est intéressant (que faire dans une trappe à liquidité ? Quid des effets de bords des helidrops ? etc.). >> On ne cherche pas à effacer la dette. La finance publique n'est pas comparable à la finance privée: un Etat souverain monétairement ne peut pas faire faillite, et il n'a pas vocation à rembourser sa dette, juste à la faire rouler. D'ailleurs, s'il y a même une chose que la crise de 2008 nous a fait réaliser, c'est que justement l'existence d'actifs sans risques (treasuries, TIPS, etc) sont indispensables au fonctionnement des marchés financiers, et sont même en forte demande.
  16. Mouais, les faits et études empiriques semblent prouver le contraire: -> "Has the FED been a failure ? Permalink 2013 will mark the 100th anniversary of the Fed. What have we got for our money? Surprisingly little. Inflation is clearly higher in the post-Fed era as is price variability. Deflation is lower, although there is nothing to fear from secular deflation. Barsky, Miron, Mankiw and Weil did find that the Fed dramatically reduced seasonal interest rate variability. I have always found this result puzzling–money is easy to store and seasons are predictable so why aren't interest rates smoothed without a very elastic money supply? In anycase, it's not obvious that smoother rates are better, although there could be small gains. The big question, of course, is the variability of output. It used to be thought that output variability had decreased post-WW II but, as I pointed out in an earlier post, Romer's work (see also Miron) has shown that when measured on a consistent basis there is no substantial decline in volatility comparing pre-WW 1 to post-WW II. (Note that is generously giving the Fed a pass on the Great Depression!) Selgin, Lastrapes and White have an excellent review of the empirical literature on inflation, output and other variables and conclude: The Federal Reserve System has not lived up to its original promise. Early in its career, it presided over both the most severe inflation and the most severe (demand-induced) deflations in post-Civil War U.S. history. Since then, it has tended to err on the side of inflation, allowing the purchasing power of the U.S.dollar to deteriorate considerably. That deterioration has not been compensated for, to any substantial degree, by enhanced stability of real output. Although some early studies suggested otherwise, recent work suggests that there has been no substantial overall improvement in the volatility of real output since the end of World War II compared to before World War I. A genuine improvement did occur during the sub-period known as the "Great Moderation." But that improvement, besides having been temporary, appears to have been due mainly to factors other than improved monetary policy. Finally, the Fed cannot be credited with having reduced the frequency of banking panics or with having wielded its last-resort lending powers responsibly. The Fed has surely been among the better of the central banks which would make it interesting to run a similiar analysis in other countries. "
  17. Tout à fait, c'est purement descriptif. L'impôt sert à réguler la monnaie en circulation, c'est un outil anti-inflationniste en réalité. Le supprimer est intenable puisque 1/ l'Etat de Droit (droit de ppté, etc) coute de l'argent et 2/ Un déficit n'importe pas dans la mesure où la croissance permet de faire augmenter les recettes publiques sans augmenter les taux de prélèvements, si on suppose ces taux = 0 on verse forcément dans un modèle financier divergent (ce que n'est pas la MMT!) C'est faux en effet, mais ça ne veut pas dire pour autant que la dette privée et la dette publique aient la même nature et les même contraintes. Ca serait du totalitarisme, je ne vois pas le rapport. Exact, on les utilise juste parce qu'elles sont tautologiquement vraies à un instant t, une "photographie" de l'instant présent. Euh, non. Les MMTers ne cherchent pas à donner plus de poids à l'Etat, au contraire ils veulent le réduire et notamment déléguer pas mal de ses pouvoirs à un secteur privé libre, ils s'opposent d'ailleurs sur la plupart des points avec les keynésiens. Fondamentalement, la MMT cherche juste àcritiquer de mauvaises décisions fiscale et monétaires (donc l'Etat), un petit texte pour donner un exemple: A Parable The island nation of Freedonia has a problem. Every year, as hurricane season approaches, citizens rush to stock up on canned food. But the Freedonian Food Reserve (popularly known as the Fred), the state monopoly that controls food distribution on Freedonia, imports the same amount of food each week regardless of the season. So whenever meteorologists warn of an impending hurricane, demand for canned goods outstrips supply and prices spike. This has harmful macroeconomic consequences. Freedonia is a poor country with little arable land, so canned goods account for a large fraction of the average Freedonian household’s budget. When the prices of canned goods rise, households are forced to cut back on other expenditures to make ends meet. These cutbacks trigger a miniature recession, as consumers buy fewer goods from other sectors of the economy. Left-leaning economists argue that the solution to this problem is simple: the Fred should import extra shipments of canned food during hurricane season. Then it would have enough on hand to satisfy these predictable demand surges, avoiding big price increases. Indeed, some liberal economists point out that once people got used to the Fred anticipating and accommodating hurricane-related demand spikes, those spikes (and the resulting price increases) will actually grow less pronounced. People will become confident that canned food will be on store shelves when they need it, and so they won’t feel as much urgency about stocking up ahead of time. In short, liberals hope that a more flexible Fred policy will help to make the economy less volatile. But many conservatives economists disagree with this advice. They don’t believe the government should have a monopoly on canned food imports in the first place. And they argue that it’s foolish for the Fred to try to control the boom and bust cycle of the Freedonian economy by manipulating the supply of canned goods. These economists advocate a rule-based canned goods policy in which the Fred imports the same number of cans of food each week. They are confident that the price system will allocate the supply of canned foods to the customers who will value them the most. Fred activism interferes with this process, they say, artificially depressing the price of canned goods and effectively bailing out those who didn’t have the foresight to stock up ahead of time. Now obviously, Freedonian conservatives are right that it’s bad policy for the government to have a monopoly over the canned food market. The Fred should be abolished and decisions about how much canned food to import should be made by private firms. But I think they’re mistaken to believe this implies that Fred “activism”—supplying more canned goods when demand rises—is government interference with the market process. If the government is going to have a monopoly over the distribution of canned goods, it should exercise that power in a way that minimizes disruptions to the broader economy. Sudden changes to canned food prices cause economic disruption. Fluctuations in the quantity imported do not. And so the Fred should do its best to match the supply of canned goods to anticipated demand. That will minimize price volatility and the economic disruptions that come with it. Source: http://www.forbes.com/sites/timothylee/2013/01/13/a-parable/ LOL. J'ai bien ri ^^
  18. Tout à fait d'accord. La simple remarque émise par la MMT ici est qu'un Etat souverain monétairement ne peut faire faillite que politiquement, puisque financièrement il n'a pas de contraintes pour rembourser ses dettes (hors inflation, bien entendu). L'épargne nette n'est que la différence entre ce qui rentre dans le secteur privé et ce qui en sort, son intérêt est celui d'indiquer la capacité future d'investissement, du moins comme je le vois. C'est surtout avant les crises qu'on constate une baisse de l'épargne nette, ce qu'il se passe pendant est somme toute classique. La corrélation qu'on peut y voir est plutôt à aller chercher dans le lien entre taux d'épargne nette et niveau de confiance des agents privés, lui même déterminant dans la demande globale. Là encore, ce n'est que descriptif. C'est le risque, en effet, et c'est là que pour moi les libéraux ont tout à gagner en rappelant que "toutes les dépenses ne sont pas créées égales", et que l'Etat est le moins bien placé pour savoir dépenser correctement. True that ! Si c'était légal... Dans l'absolu cela se rapporte au free banking: la capacité pour des acteurs privés d'émettre de la monnaie en toute responsabilité pour qu'elle colle aux besoins réels des acteurs économiques, et ce de manière bien plus fiable que ne peut le prévoir une banque centrale. Dans les faits, c'est très fortement réprimé, cf l'expérience du Liberty Dollar. Elle est tautologiquement vrai, après c'est l'interprétation qui est discutable, bien entendu.
  19. Merci de vos encouragements, j'espère que ça apporte quelque chose d'utile aux lecteurs. Cela vient des différentes approches que l'on peut avoir pour mesurer l'ensemble des transactions d'une zone économique donnée. C'est le principe de la double écriture comptable: d'un côté on note les ressources et de l'autre leur utilisation, ces agrégats étant forcément égaux. Le PIB mesure la production des agents économiques: les dépenses des uns étant les revenus des autres, on peut atteindre le même chiffre selon que l'on se place du côté des "sources" de monnaie ou que l'on observe le côté des "utilisations" de la monnaie. En ce qui nous concerne, la MMT fait égaler le PIB mesuré par les dépenses et par les revenus: - le "revenu national" est la somme de la consommation ©, de l'investissement privé (I), de la dépense publique (G) et de la balance extérieure (X – M) - les "dépenses nationales" sont celles des ménages et sont la somme de la consommation ©, de l'épargne (S) et des impôts (T). La différence (X-M) est en faite comprise et répartie dans ces 3 grandeurs, la méthodologie de calcul étant différente. Il faut bien comprendre que ce ne sont que 2 approches différentes du même ensemble de flux, la monnaie circulant en permanence entre agents économiques (de par son caractère fongible). Si vous voulez encore plus de détails, je vous conseille cette vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=gaEY-p-21F8&feature=player_embedded (moins de 10 minutes). Dans l'absolu, il existe 3 méthodes pour calculer le PIB: calcul par la production, calcul par les dépenses, et calcul par les revenus. Dans le cas Français par exemple, ces calculs sont détaillés sur wikipedia ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut#D.C3.A9compositions_et_calculs_du_PIB Après, gardons en tête que le PIB n'est qu'un indicateur, et qu'en soi il a ses limites. S'il est cohérent pour analyser une société capitaliste, il est aussi très facile de montrer en quoi on peut le manipuler: si le gouvernement imprime des billets pour construire des pyramides et financer un régime oppressant, le PIB augmente alors que le citoyen moyen s'appauvrit et voit sa qualité de vie diminuer. Dans nos sociétés où l’État a un poids très important et où la valeur réelle de ses services et impossible à quantifier proprement faute de prix libres, il ne faut pas s'appesantir plus sur le thermomètre que sur la réalité sous-jacente. Le PIB, par construction, est d'autant plus utile qu'il s'applique à des transactions libres c'est à dire où le prix correspond effectivement à de la richesse réelle.
  20. D'accord, et d'ailleurs cet exemple est techniquement juste, mais il ne concerne qu'un seul individu, alors que la MMT s'intéresse aux liens entre transactions économiques (au moins 2 personnes) et capacité globale d'épargne, ce qui me semble être un problème différent (et de plus capacité d'épargne en micro =/= en macro). Plus de détails ici: http://www.nakedcapitalism.com/2011/05/on-the-upside-down-world-of-mmt.html Tout à fait, c'est bien pour ça que les MMTers utilisent la relation S = I + (S-I) pour montrer que la colonne vertébrale de l'économie (et de l'épargne) est bien le secteur privé qui investit (I), alors que l’État ne peut-être, au mieux, qu'un facilitateur en amenant des actifs financiers nets via le déficit (S-I). De mon point de vue je simplifierais ainsi: les keynésiens disent "les dépenses publiques inciteront le privé à produire et à embaucher", et pensent donc que l'Etat a le pouvoir de contrôler l'économie, les MMTers répondent :"Non, seul un secteur privé ayant confiance produira effectivement, le rôle de l'Etat ne doit être que de permettre l'épargne nette nécessaire à cette confiance": ils pensent que l'Etat ne peut tout au plus que supporter le secteur privé. Comment je comprends la chose: si on considère le secteur privé dans sa globalité, en tant qu’agrégat, il y a une demande d'épargne nette puisque au moins certains de ses membres veulent attendre d'investir ou craignent pour des dépenses futures imprévues (par exemple vu la saisonnalité de certains marchés, c'est plutôt facile à concevoir). Ça rejoins ce que je disais au message précédent: c'est peut-être irrationnel, mais beaucoup de gens et d'entreprises préfère garder du liquide sous la main plutôt que de l'investir, c'est psychologique mais bien réel et nécessaire à la confiance de ces personnes en l'avenir. Donc il est inutile que l'Etat, en cherchant un équilibre budgétaire, impose des difficultés à l’agrégat privé alors que c'est le moteur de l'économie. Comme le fait remarquer Cullen Roche: "Government deficit spending and tax collection should be maintained at a rate that does not impose financial hardship on the private sector. Because the Federal government is not a business or household it should not manage its balance sheet for its own benefit. Rather, taxes and government spending should be managed in a way that most benefits the private sector and encourages private sector prosperity, productivity, innovation and growth." C'est là où je vois que la MMT est bien plus libérale que les keynésiens, puisqu'ils veulent remettre le secteur privé au centre du débat, là où certains voudraient que ça soit l'Etat qui décide de tout. La MMT postule que le secteur privé alloue mieux les ressources que le secteur public, et qu'il est donc logique que l'Etat ne serve qu'à le favoriser plutôt qu'à le supplanter en terme de demande globale (et ça ne m'étonne donc pas que Krugman leur tape dessus !). Perte de confiance. Sachant qu'un surplus public (I>S, ceteris paribus) veut dire qu'en tant qu'agrégat le secteur privé dépense plus qu'il ne gagne, cela va rapidement déboucher sur une baisse de la monnaie en circulation, crise de liquidité, épargne inutilement accrue, donc une perte de confiance et les phénomènes psychologiques classiques de toutes les crises et mouvements de déflation générale. En fait, les espérances du secteur privé influent beaucoup plus que sa situation réelle. Un pauvre qui espère est plus heureux et plus dynamique qu'un riche qui désespère, c'est ce que les MMTers ont compris. +1. Moi non plus, et je n'ai pas trouvé à ce jour de papier clair là dessus, la seule chose que j'ai à me mettre sous la dent c'est une analyse de l'influence des banques centrales sur les taux et les prévisions d'inflation: http://www.theatlantic.com/business/archive/2013/01/the-1-thing-the-worlds-smartest-people-dont-get-about-monetary-policy/266812/#prclt-aKSdc1IY (En substance: lorsque les BC annoncent qu'elles vont racheter des bons du trésor, les taux augmentent car les investisseurs se rabattent sur des actifs plus risqués et plus rémunérateurs, et malgré des quantités énormes d'argent "injecté" dans l'économie, les prévisions d'inflation restent faibles vu justement que les QE ne servent qu'à compenser la baisse de liquidité.) Enfin, je tenais à partager cet article qui compare clairement le point de vue autrichien avec le point de vue MMT, qui sont en fait plus proches qu'on ne pourrait le penser au premier abord: http://www.creditwritedowns.com/2011/05/on-ideology-economics-and-the-compatibility-of-chartalists-and-austrians.html
  21. Merci de votre critique. Je vais essayer d'y répondre vu ce que j'ai compris de la MMT jusqu'à présent. Dans exemple de Murphy, aussi pertinent soit-il, il n'y aucune transaction, donc aucun marché, et aucun "PIB" de calculable. Par rapport au problèmes soulevés ici, ce n'est pas réellement pertinent. cf http://www.nakedcapitalism.com/2011/05/on-the-upside-down-world-of-mmt.html Ce n'est pas une question d'intérêt, mais de préférence des acteurs économique. Le cash est un actif sans risque immédiatement disponible, ce qui représente une intérêt en soi pour ses détenteur, c'est d'ailleurs pour cela que les individus et les entreprises ont tendance à en garder sous le coude (votre compte en banque n'est surement pas à 0, alors que selon l'hypothèse de Murphy il devrait l'être, tout votre cash étant investi). Théoriquement certains ont pu dire qu'il n'y a aucun intérêt à garder de la monnaie, on devrait l'investir (c'est la théorie néo-classique), mais dans la réalité ce n'est pas le cas: laissés libres, les acteurs économiques cherchent délibérément à avoir une épargne nette (que ce soit rationnel ou pas, logique ou pas n'est pas la question, c'est leur liberté), ce que la MMT ne fait que constater. Et d'un point de vue comptable, cette demande pour de l'épargne nette trouve sa réponse dans le déficit public ou le commerce extérieur. Parce que la limite se trouve dans l'inflation. La demande d'épargne nette est limitée, et la production est limitée dans son élasticité, donc au delà d'un certain seuil trop de monnaie se mue en hausse des prix. La MMT dit juste que pour éviter qu'un manque d'épargne ne cause une récession, il faut que l’État ne cherche pas à faire des surplus trop longtemps, pas qu'imprimer des billets c'est créer de la richesse (ce qui serait ridicule). Tout à fait, le PIB est un indicateur parmi d'autres, qui ne fait que comptabiliser les transactions dans une économie sans pour autant en différencier la nature. C'est un "income statement" à l'échelle d'un pays, alors que le bilan ou le "cash flow statement" sont des outils plus parlant et plus pertinents. Parler de dette/PIB est d'ailleurs par exemple étrange: c'est comparer un stock à un flux. Ensuite la MMT ne parle pas forcément de dépense publique, mais de déficit public. Leur modèle est compatible avec plein de "tailles" de gouvernements possibles, seul compte que le déficit corresponde à la demande d'épargne nette du secteur privée pour que la croissance et l'emploi soient optimaux. En pratique, il faut quand même voir que les MMters militent pour relancer la croissance par le secteur privé via des baisses de prélèvements et globalement une libéralisation du droit. Aucun ne parle de contrôler les prix ou les entreprises comme certains keynésiens par exemple (Krugman s'est ouvertement prononcé anti-MMT); ils pensent par contre que si le secteur privé ne dégage pas tout son potentiel, en plus de régulations et taxations inutiles, c'est en partie à cause d'une mauvaise gestion monétaire qui découle d'une mauvaise compréhension de la macro-éco. C'est plus qu'improbable. Le mouvement général de deleveraging est fortement déflationniste (les entreprises remboursent leurs prêts ce qui tend à diminuer la masse monétaire). Les QE en face ont donc largement de la marge avant de causer une inflation importante. On observe la même chose au Japon: ils impriment depuis 20 ans et ils sont pourtant en déflation. L'hyper-inflation est un phénomène très rare qui ne peut survenir qu'en cas d'impression forcenée couplée à un secteur privé complètement contraint qui ne peut pas (ou ne veut pas en cas de crise grave de confiance dans un failed state par exemple) produire en conséquence.
  22. Merci de votre réponse et de ces infos sur Knapp, j'avoue que je ne l'ai découvert que récemment et je ne savais pas toute cette partie de l'histoire. Apparemment, les MMTers considèrent comme Friedman que la monnaie est émise par la banque centrale, que celle-ci est sous le contôle de l'Etat, et que les banques ne font qu'émettre du crédit - pas de la monnaie souveraine, donc - de manière décentralisée et là où c'est le plus opportun. Un Etat souverain ne peut pas techniquement faire faillite s'il peut imprimer autant de billets qu'il veut, s'il fait banqueroute c'est une question politique. Un individu, un foyer ou une entreprise peuvent individuellement épargner quelle que soit la balance étatique, c'est évident; ce que dit l'équation (S-I)+(G-T)+(X-M)=0 c'est juste que si l'Etat fait des surplus (supposons X=M pour que ça soit plus simple), le secteur privé dans son ensemble ne peut pas gagner plus qu'il ne dépense sans taper dans ses réserves ou dans de l'emprunt privé (ce qui peut conduire à des bulles de crédit). C'est ce qu'ils appelent "net sectoral savings": ce qui reste entre tout ce qui rentre dans le secteur privé et ce qui en sort. En soit, c'est juste une observation comptable, ça ne rend pas compte de toutes les situations diverses et variées que ça sous-tend à l'échelle micro-économique, on est bien d'accord. Après, d'après ce que j'ai compris, la cas I=S (tous les secteurs à l'équilibre) est un cas plus théorique que concret, car en pratique on observe que les agents économiques veulent conserver un minimum de "marge de sécurité monétaire" sous la main, au cas où (facteur psychologique). Selon la MMT le gouvernement, en permettant de l'épargne nette, permet au secteur privé d'avoir de l'épargne sécurisée pour que la confiance reste bonne, et ainsi éviter une panique ou autre crise. Et ces déficits ne sont pas un problème pour eux dans la mesure où ils considèrent que le secteur privé fournira toujours suffisamment de croissance dans cette configuration pourqu'on puisse les faire rouler sans augmenter les prélèvements à des taux trop importants. Enfin, sur le papier hein ^^ Voici un graphique sur les 50 dernières années, sachant que la récession de 37 au milieu du New Deal a été précédé de 2 années de surplus (et c'est aussi pour cela que les MMT s'écartent radicalement des néo-kéynésiens): http://fr.slideshare.net/MitchGreen/mmt-basics-you-cannot-consider-the-deficit-in-isolation. (Slide 6) A prendre avec au moins une pincette: même si le gouvernement fait un surplus, le secteur privé peut continuer temporairement à conserver son épargne nette via le crédit privé si sa capacité d'emprunt est bonne, c'est le cas de Hong Kong ou de Singapour par exemple. Ce que dit la MMT, c'est juste que ce n'est pas pérenne: comme les entités privées ont plus de contraintes de solvabilité à court-moyen terme que n'a un Etat souverain monétairement, si le gouvernement fait des surplus trop longtemps, arrivera un moment ou le secteur privé sera en manque d'épargne et/ou de capacité d'emprunt, ce qui causera une récession. En effet, c'est là où je reste aussi perplexe, et je ne pense pas avoir de culture éco suffisante pour appréhender la globalité du problème. D'un point de vue de l'économie la MMT a ça d'interessant qu'elle donne carte blanche au secteur privé pour assurer la croissance: avec le déficit l'Etat peut financer un "safety net" (vouchers friedmannien, etc) et ainsi fermer le clapet aux socialistes bien-pensants, et au fond elle réduit le rôle de l'Etat à ses fonctions régalienne + le rôle d'injecter suffisamment de monnaie dans le secteur privé pour que celui-ci puissue opérer correctement et reprendre à l'Etat des fonctions qu'il n'aurait jamais du lui concéder. D'un point de vue politique, les MMTers prônent d'ailleurs tous plus ou moins une réduction drastique des prélèvements ainsi qu'une simplification massive des réglementations grevant la capacité du secteur privé à croitre. La croissance est le maitre mot ici: elle est la clé à bien de nos problèmes, et on ne l'atteindra pas sauf à créer de bonnes conditions pour le secteur privé. Le risque nul n'existe pas, je suis tout à fait d'accord, les MMTers utilisent ce terme en parlant du fait que comme l'Etat peut forcer la banque centrale a émettre de la monnaie s'il le veut, il honorera toujours ses dettes en nominal. Si ça gestion est catastrophique et son secteur privé anémié par des taxes et règlementations anti-libérales, l'acroissement de la masse monétaire se traduira principalement par de l'inflation et même si l'Etat paiera ses bons, ce sera avec une monnaie de singe. Donc par "risque nul" il faut comprendre qu'on reverra toujours le nombre d'euros prétés, pas qu'ils auront toujours autant de valeur. C'est donc vrai d'un point de vue comptable, pas du tout d'un point de vue réel, en effet.
  23. Bonjour à tous, Je tenais dans ce fil à vous présenter une théorie monétaire qui fait en ce moment son retour en force aux USA et qui est pourtant relativement absente des débats en France et dont je n'ai pas trouvé trace sur ce forum: le néo-chartalisme, ou Modern Monetary Theory (MMT). La MMT est une théorie monétaire qui découle des travaux de l'économiste Allemand Georg Friedrich Knapp - qui a étudié au début du XXème siècle le comportement des monnaies fiducières étatiques - et de l'analyse monétariste telle que reprise par Milton Friedman, elle-même basée sur le fait que dans nos sociétés occidentales la monnaie est considérée comme relevant de la souveraineté nationale et donc de l'Etat. (Je tiens à préciser ici que je ne porte pas de jugement de valeur sur un tel système - j'aurais plutot tendance à être free-banker comme décrit par Hayek - je ne fais que rapporter l'approche descriptive de cette théorie tout en restant réaliste quant au fait que le free-banking à très peu de chances d'être expérimenté en occident dans un futur proche.) La MMT analyse donc les monnaies fiducières étatiques, et débute sa réflexion sur les considérations suivantes: l'Etat impose une certaine monnaie en demandant le paiment de l'impôt dans cette monnaie (la monnaie n'apparait donc pas spontanément des individus comme solution au problèmes de troc), et l'Etat n'a pas les mêmes contraintes de solvabilité que les entités privés: vu qu'il émet la monnaie, et ne fait pas que l'utiliser, sa seule limite est l'inflation et non pas la banqueroute. Théoriquement la banque centrale est indépendante de l'Etat, mais tant qu'elle rachète les bons du trésor sans limites cela revient au même, et si ce n'est pas le cas l'Etat se charge de la forcer comme en ce moment au Japon par exemple. La MMT construit ensuite son modèle sur une tautologie comptable: en analysant la manière dont est calculé le PIB, on en déduit des résultats pour le moins étonnant. En effet, dans un système monétaire de monnaie souveraine le PIB vaut: PIB = C + I + G + (X – M) où C = consommation, I = investissement, G = dépenses publiques, X = exports & M = imports Ecrit différemment on a: PIB = C + S + T où C = consommation, S = épargne, T = taxes Soit: C + S + T = PIB = C+ I + G + (X – M) Ce qui se réarrange en : (I – S) + (G – T) + (X – M) = 0 où (I – S) est la balance monétaire du secteur privé, (G – T) celle du secteur privé et (X – M) celle du commerce extérieur. Autrement dit, à tout moment dans une économie les balances monétaires des secteurs privé, public et du commerce extérieur s'annulent, comme on peut aussi le constater empiriquement par exemple avec le cas américain: Or, cette équation comptable s'écrit aussi (S - I) = (G - T) + (X - M), c'est-à-dire que "l'épargne privée nette est égale à la somme du déficit public et de la balance courante, donc que le secteur privé ne peut épargner que si un État s'autorise un déficit ou si l'étranger est lui-même en déficit". (je cite Wikipedia ici) "Cette constatation va à l'encontre de l'opinion dominante affirmant que l'État doit rembourser tôt ou tard ses déficits budgétaires. Il faut un déficit pour monétariser une économie, un déficit pour financer la croissance, et encore un déficit pour financer l'épargne du secteur privé lorsqu'il souhaite rembourser ses dettes avant de croître à nouveau." Ceci est à mettre en relation avec le fait que toutes les récessions du siècles dernier dans les pays souverain monétairement ont été précédées par un resserement budgétaire qui a donc mécaniquement comprimé l'épargne privée, ce qui malheureusement donne un argument aux néo-keynésiens (http://www.nextnewdeal.net/federal-budget-not-household-budget-heres-why). En d'autres termes, dans les faits tout se passe comme si l'Etat injectait la monnaie nécessaire à l'épargne privée via ses déficits et contrôlait a postériori cette masse monétaire via l'impôt, ajoutant un autre levier de contrôle monétaire en plus de l'action de la banque centrale. De plus, l'équation précédente permet également d'écrire que S=I+(S-I) , c'est à dire que l'épargne réelle du secteur privé provient à la fois de l'investissement de ce même secteur privé ET des "actifs financiers nets" qui lui sont transférés par les bons du trésors issus du déficit public. En clair, l'Etat émet des bons de risque nul, permettant aux acteurs privés qui le désirent de placer leur épargne en sécurité et ainsi maintenir la confiance dans l'économie. C'est là encore une observation de la politique économique actuelle, et non une recommandation. Sur ces considérations, les prises de position actuelles des économistes MMT sont très variées: certains voudraient se rapprocher du néo-keynésianisme alors que d'autres pensent que c'est le secteur privé qui est l'unique créateur de richesses dans une société et que l'Etat ne doit avoir qu'un rôle de facilitateur de la croissance privée, en permettant une épargne suffisante via ses déficits tout en gardant l'inflation sous contrôle (Nominal Gross Domestic Product Level Targeting - NGDPLT) Un papier académique très complet est disponible ici: http://pragcap.com/understanding-modern-monetary-system et pourra apporter plus de détails à ceux que ça intéresse (en anglais). Voilà, je ne veux pas trop donner d'infos d'un seul coup, je voulais simplement savoir si des gens ici s'étaient déjà intéressés de près à cette théorie, à son adéquation avec la crise actuelle, et si vous aviez déjà des opinions ou objections à y apporter, bref initier un débat sur ces bases théoriques. Pour info, un blog de CNBC relaie régulièrement des considérations orientées MMT (lien et lien), ainsi qu'un site français. Je vous remercie.
×
×
  • Créer...