poney

Ça et les longues diatribes sur les rayons halal du supermarché anti républicains.

Je ne m'agace pas, je ne comprends pas ton étonnement.

je ne comprends pas. On demande aux anthropologues de comprendre un groupe social autre que le leur et de traduire le sens au monde de ce groupe pour le sien, de rendre le point de vue d'un autre. Pour faire ça correctement, on évite de juger, ça n’empêche a l'individu d'avoir une opinion mais le professionnel n'est pas là pour ça.

Truc incroyable : les anthropologues ne sont pas payés pour aller juger les gens. Enfin si, au temps du colonialisme.

- Micheline, acceptez-vous d'être violée par Jean-Michel ce soir après vous être bourré la gueule avec vos invités ? - Oui, je le veux

Je trouve que l'idée de passer par la volonté des femmes est intéressant mais c'est à chaque fois l'équivalent d'une thèse pour chaque société, donc quand on en compare 156, on est forcément dépendant des données des autres. A un moment l'anthropologie comparative demande qu'on fasse cet exercice mais il faut être prudent. Le problème du viol et du consentement féminin est tellement influencé par le social que ça me parait très problématique d'aller piocher des données ailleurs sans savoir ce que ça signifie pour les gens dont on parle. Donc j'ai dans la tête que définir le contentement des femmes au sexe forcé dans 156 sociétés sans aller en interroger des centaines, ouf... Pour la société que j'ai étudié, la situation des femmes ferait pâlir la plupart des masculinistes mais les femmes trouvent ça plutôt normal ; quand tu dis "non je n'ai pas d'enfant mais oui j'ai une femme depuis 10 ans", les gars t'expliquent à l'aise comment il faut faire pour faire un gosse et c'est vraiment dur à entendre. Parce qu'il faut forcer la femme. Et les femmes sont pas en reste avec les "il faut insister". Weird over 9000. Est-ce que c'est un viol ? Pour moi oui, pour les féministes aussi, pour les gens de là bas non. C'est socialement accepté, oui. Tu peux dire que c'est contraint et que donc c'est un viol mais a part juger à la place des gens ce qu'ils devraient penser ou non de leur vie sexuelle, tu ne fais pas grand chose. Ou alors il faut complètement décharger le mot "viol" de sa charge émotive pour dire "rapport sexuel qui est contraint par un effet d'habitude et de pression sociale", mais bon, ça devient ridicule. toutes les sociétés valorisent la première nuit de noce et le premier acte sexuel, est-ce que c'est du viol du coup .?

je ne suis arrivé qu'à la moitié mais on touche à un problème de a) l'épistémologie des sciences sociales et b ) la méthodologie de l'anthropologie. Ce passage : Sur le a) Jean-claude Passeron à argumenté, à mon avis assez justement, que les sciences sociales ne pouvaient être poppérienne car elle étaient incapables de respecter le critère de réfutabilité parce que son langage n'est pas standardisé. Or, puisque que chacun y va de sa conception et définition du viol, on peut dire a peu près tout et son contraire. Et si on défini viol par "rapport sexuel non consenti", on fait face à une montagne de problèmes difficilement surmontables. Quel est la définition de consentement ? Quel est l'articulation entre le non consentement personnel (je me répugne personnellement à tel acte) mais au consentement social (mon groupe social a toujours fait comme ça donc je fais pareil) ? Est-ce qu'on est surt que toute la société pense pareil ou est-ce que c'est socialement situé ? Le gros problème de l'anthropologie mais aussi son but, c'est la traduction : pour moi, occidental, c'est quoi 1) le viol 2) le consentement 3) le social 4) la pression. Est-ce que c'est la même que les gens avec qui j'étudie la culture du viol ? il faut donc d'abord savoir ce que les gens "en face" considère comme du viol et si décide de comparer 156 sociétés, je dois faire l'exercice 156x parce que sinon je suis tributaire des 156 interprétations différentes d'anthropologues différents. (mais ça c'est aussi le b) sur la méthodologie) Pour contrer ça, on travaille sur les lexiques : on traduit non pas tellement le vocabulaire que le sens profond que tel ou tel mot à pour une société ou un groupe étudié. Ensuite on compare. Le coup du viol normatif ou non va dans ce sens mais il ne répond pas à tous les problèmes de comparaison et de traduction de sens. La preuve, chez nous le viol n'est pas considéré normal pourtant il existe, je ne pense pas que les féministes seraient d'accord pour dire que nous sommes une société sans viol. Et le coup des sociétés matrilinéaires sans viol, j'ai mon détecteur à bullshit anthropologique qui explose tout de suite. C'est vraiment un classique. Dans les sociétés matrilinéaires, le pouvoir sur les enfants repose sur les épaules de l'oncle maternel et non sur le père géniteur, et l'héritage se transmet "par la mère" (mais en fait par l'oncle maternel) au neveu utérin et non chez les agnats. Ca ne dit strictement rien sur l'éventuelle domination ou violence masculine, d'autant plus que la plupart des sociétés patrilinéaires savent être matrilinéaire quand il faut, notamment l'héritage ; on en a des traces chez nous jusqu'à la fin du moyen age avec le fosterage et la plupart des royaumes africains patrilinéaires et patrilocaux deviennent matrilinéaire et matrilocaux quand il s'agit des familles princières. faudrait pas que la belle famille des princesses se barre avec le pognon. Sans compter les sociétés à maison qui sont largement cognatiques... Bref je dubite un peu.

Pour mettre ma monnaie https://www.amazon.fr/Kikkerland-KKPB20-Tirelire-Forme-Karl/dp/B00E9A5Z6G

Oui mais ça serait du pur trolling alors que j'ai un respect sincère pour son petit-fils malgré les nombreuses casseroles qu'il charrie.

J'ai aussi le portrait de Léopold III dans ma bibliothèque mais c'est plus subtil.

Capitalisme et Liberté c'est le livre pour trigger tes invités. Le titre est écrit en tellement énorme, bleu sur fond blanc, sur la tranche, qu'il ressort de la bibliothèque au milieu des centaines d'autres livres. C'est littéralement le bouquin le plus visible que j'ai. Heureusement que j'ai le buste de Marx et une statue de Tintin au Congo pour faire diversion.

moi je lis le forum

raoultien va

En fait c'est vraiment le piège des réseaux sociaux, il est a la fois inquiétant mais peu surprenant qu'un journaliste pro se fasse avoir. Je rappelle que dans les personnes qui ont diffusé la vidéo du père qui est à l'origine, probablement, de l'assassinat qui occupe ce fil, il y a un éducateur très connu et probablement de bonne foi, qui a vu une vidéo qu'il a trouvé scandaleuse et qu'il a partagé en disant "c'est grave". Dans tout le merdier qui nous attend, il y a une grosse partie qui doit etre consacrée à l'éducation aux réseaux sociaux et à l'esprit critique. C'est une machine infernale à biais de confirmation. Chaque jour je déteste les réseaux sociaux un peu plus.

Ca m'emmerde d'etre dans la position de devoir défendre un type qui est probablement tout ce qu'il y a de plus détestable pour un tas de raisons (en traduisant vite fait le reste, il ne parle que d’Israël) mais ce qu'il dit là n'a rien de scandaleux. Peut-être qu'il y a un fond de complotisme a deux balles du genre "les flics l'ont tué pour ne pas qu'il parle". C'est un bon rappel qu'il faut toujours vérifier ce qu'il se dit et pas juste les bout hors contexte. C'est un rappel aussi que les musulmans sont paradoxalement pris dans un esprit de communauté assez fort, la fameuse Oumma, et à la fois dans une explosion communautaire à ma connaissance incomparable avec les deux autres grandes religions et que ça fait toute la difficulté d'essayer d'entendre une voie rassembleuse et représentative dans un sens comme dans l'autre.

C'est automatique sur FB

J'ai trouvé sur FB et il tient un discours différent ( c'est du facebook translate mais bon) : https://www.facebook.com/Ali.AlQaradaghi/ ou après C'est bien différent hein, le biais de confirmation vient de marcher à 300km/h.

impossible (pour moi) de mettre la main sur le tweet original, il semble que le gugusse n'ait pas twitter (et son nom est mal orthographié).

Loin de moi l'idée de défendre Cohen qui, comme tu le soulignes, est le champion victimaire quand ça l'arrange. Je pense par contre que les gens sont toujours plus compliqués en vrai qu'ils n'apparaissent en public.

ça relaxe un peu

On ne voit que ce quon veut voir.

Je ne pense pas. En 2015 il s'était deja clashe avec Plenel sur Soumission. Il est plus probablement plus discret d'habitude.

au risque de relancer un autre débat à la con, je ne suis pas du tout persuadé que l'éducation nationale soit totalement une exception au libéralisme. J'entends bien que ça n'est pas régalien, mais l'école publique à toujours été dans une zone floue où les libéraux vont parfois à reculons, mais y vont parfois quand même. Personnellement j'y vois de l'eau dans mon vin.

Je sais, je souligne le phénomène de la double absence que Sayad a bien décrit Et ben les ados des quartiers qui vivent dans des quasi ghettos, ils voient Zemour ou Diallo comme je le le disais. Et pour eux la France, ce n'est pas le HLM et les APL, c'est la guerre d'Algérie, les tirailleurs abandonnés en 1960, leurs parents au chômage,l'avenir bouché. Et Zemour et Diallo. Et les islamistes qui soufflent. Je ne dis pas que c'est objectif ou le parfait reflet de la réalité mais c'est comme ca que beaucoup le vivent et ce qui ressort de toutes les études qu'on mène dans ces quartiers et de tous les docus qui y sont tournés. L'intégration c'est toujours comme je le disais beaucoup de symboles. Je martele mon clou, il y a deux socialisations, la primaire et la secondaire. La primaire déconne pas mal, on peut travailler dessus, mais il y a un vrai debat a avoir sur la secondaire parce que je suis persuadé que c'est la clef. Par contre ca sera long et sans doute pas sans heurs, mais je me répète.

Je suis assez amusé que d'un côté on reproche "aux français de papiers" de ne pas être assez français et d'être separatistes, avec le sous entendu que être français c'est plus que des papiers et une certaine reconnaissance et envie de l'être ; ce qui d'ailleurs assez juste, etre français c'est plus qu'une nationalité et c'est d'ailleurs ce qui fait sa grandeur; et de l'autre on compte les nationalisés sous le colonialisme pour dire "il étaient pas beaucoup". Quand De gaule disait "les français musulmans", il ne parlait pas aux uniquement gens qui la bonne carte d'identité. Par exemple, tu apprendras avec joie pour les bontés de l'administration que ça illustre que beaucoup de fils de tirailleurs, qui avaient la nationalité, n'y ont pas eu droit eux, leurs parents ayant le olus souvent été déchus de leur nationalité en 1960. La plupart vivant en France. On a donc 3 générations qui se suivent de la même famille qui a connu 3 nationalités differentes dont la dernière génération n' a pourtant connu que la France. Va te construire une identité saine la dessus. Sans parler du reste.