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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. Je pense que nous sommes tous les deux capables de rester courtois dans l'expression de notre désaccord. Non ? Je ferais l'effort de mon côté, en tout cas. Tu te rattaches à l'interprétation qui est, je le reconnais bien volontiers, celle de l'historiographie la plus orthodoxe. Celle-ci se base notamment sur une conception essentiellement juridique du point de passage dans l'exceptionnalité de la Terreur. D'autres retiendront plutôt, d'un point de vue plus symbolique, la condamnation à mort de Louis XVI comme le tournant (je pense notamment au dernier libre de Sloterdijk, pour une référence récente). Quand à moi, je défends simplement l'approche psycho-politique. La Terreur ne surgit pas dans le vide. Elle est sur le plan des affects le résultat d'une généralisation et d'une intensification de la paranoïa : l'ennemi est partout, c'est l'étranger qui franchit nos frontières, c'est le contre-révolutionnaire qui ourdit dans l'ombre, c'est l'espion qui se cache, etc. Les massacres de septembre sont la première expression massive de cette contagion paranoïaque. Rappelons au passage que c'est l'un des cas les plus frappants étudiés par Gustave Le Bon dans la Psychologie des foules. À cet égard, on peut noter que l'origine plus ou moins spontanée de cette éruption de violence est justement l'un des éléments qui justifient de ne pas traiter la Terreur française comme une manifestation du totalitarisme au sens classique. Le pouvoir est ici suiveur, il récupère le mouvement par peur d'en perdre le contrôle. On dirait aujourd'hui que les dirigeants sont débordés par leur base. Dans le cas de la Terreur rouge, au contraire, Lénine et ses sbires sont à la manœuvre, il y a un dessein politique (que l'on considère que les bolchéviques ont simplement encouragé la Terreur rouge ou qu'ils en sont les responsables directs). C'est justement parce qu'ils sont inspirés par leurs héros révolutionnaires français qu'ils sont dès le début convaincus de la nécessité politique de la terreur. Bref, la Terreur française est une manifestation de la paranoïa de la contre-révolution d'origine essentiellement populaire, qui sera encadrée et structurée par un pouvoir craignant d'être débordé. La Terreur rouge est une manifestation de la paranoïa de la contre-révolution contrôlée ou encouragée depuis le début par les bolchéviques. Mais même quand elle prend la forme d'une "politique d'état", pour reprendre tes termes, la terreur a toujours besoin de la mentalité de la foule. C'est la condition du sentiment d'irresponsabilité de ses particules individuelles, indispensables pour maintenir la mobilisation des bourreaux. Toute "politique d'état" qu'elle soit, la Terreur ne peut prendre que sur un terreau psycho-politique propice. Et le niveau de contrôle du personnel politique sur le mouvement de Terreur est tout relatif. En pratique, les dirigeants se feront souvent engloutir par le monstre qu'ils auront tenté de dompter. A cet égard, les évènements politico-légaux qui ont lieu durant la terreur sont presque des minuties par rapport à la thermo-dynamique interne du mouvement. En conclusion, la paranoïa inspirée par la menace réelle ou supposée de la contre-révolution est bien l'affect primordial qui explique l'émergence et l'intensité de la terreur lors de la révolution française puis ultérieurement dans les régimes totalitaires. Même quand les systèmes communistes passeront dans une phase de stabilisation, ils en garderont les traces et la paranoïa demeurera l'un de leurs traits les plus marquants. Paranoïa des dirigeants comme du peuple, d'ailleurs. Pour les manifestations les plus extrêmes de cette psycho-politique, on se tournera bien sûr vers la Chine maoïste et le Kampuchea démocratique.
  2. Tu ne risques pas d'être déçue par la suite. Quand je dis que c'est du haut-de-gamme, ce n'est pas pour me moquer ! Certains fans ont été déçus quand l'intrigue s'est éloigné de l’Écosse, mais je fais partie de ceux qui ont bien apprécié les tribulations géographiques du couple de héros.
  3. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne parle pas de totalitarisme, mais de phénomènes proto-totalitaires. Tu te places du point de vue de la réaction pragmatique des politiciens français de l'époque face à des menaces extérieures. Bien sûr qu'il y a une rationalité militaire. J'examine quant à moi la postérité de ce phénomène. Je parle de la généalogie des idées et des représentations mentales de Lénine et consorts. D'où le "proto". L'universalité de la conscription est un caractère fondamental qui n'a pas d'équivalent dans l'antiquité, dont les peuples n'avaient pas la même conception de la citoyenneté. Il y a plus de rapport entre le citoyen qui prend les armes des cités antiques et les chevaliers du moyen-âge qu'avec le conscrit de 1793. Bien sûr que Robespierre et alii avaient un imaginaire marqué par la république romaine. Mais après eux viendront ceux dont l'imaginaire a été marqué par Robespierre et alii. Après, on est fondamentalement en désaccord sur la chronologie. La levée en masse avant la Terreur ? J'imagine qu'on n'a pas la même idée du début de la Terreur. Je fais partie de ceux qui considèrent que les massacres de septembre 1792 en sont le début.
  4. + 1 pour Outlander. Bon, en tant que mâle cis-genre barbu, je me dois de taquiner ma femme qui en est fan en disant que c'est du Harlequin haut-de-gamme. Mais ça se regarde bien et comme le dit Rocou, l'écriture est intelligente. Les épisodes sur l'esclavage de la dernière saison font partie de mon point de vue des meilleures productions audiovisuelles sur le sujet. Globalement, la série me paraît encadrée par des gens qui ont un vrai souci de respecter la grande histoire dans laquelle s'insère la petite histoire (il y a sans doute des erreurs que les spécialistes repéreront, mais je pense que c'est inévitable dans ce genre de production). Personnellement, j'ai pas mal enrichi mes connaissances historiques grâce à la série.
  5. La levée en masse de 1793 n'est certainement pas exempte de soubassements idéologiques. La révolution française a posé les bases stratégiques, mais aussi idéologiques, de la guerre moderne : on passe de conflits dynastiques et familiaux réglés par des armées de métier et des mercenaires à des luttes justifiées par une conception de l'identité nationale et menées par un peuple enrôlé de force et gorgé de propagande. La levée en masse est une composante majeure de l'ensemble des épisodes proto-totalitaires qui caractérise la Terreur. Bref, la révolution française a universalisé la guerre et le phénomène des conflits mondiaux découle au moins en partie de ce changement de paradigme idéologique et stratégique. C'est donc un contre-sens de justifier le service militaire par les conflits du XIXème et du XXème siècle : ceux-ci n'auraient pas eu la même forme, et on peut même argumenter qu'ils n'auraient peut-être pas eu lieu, sans l'invention française de la guerre nationale et de la conscription universelle. Certes, les lois de la guerre sont telles que toutes les méthodes possibles d'obtenir un avantage sur l'ennemi finissent par être testées, et que tous les belligérants finissent par être obligés d'adopter ou de s'adapter aux innovations tactiques et technologiques qui changent la configuration du champ de bataille. On peut donc argumenter que si les français n'avaient pas posé les bases de la guerre totale, d'autres auraient fini par le faire. Mais l'histoire est écrite, et s'il y a bien un état qui ne peut pas se justifier d'avoir établi la conscription universelle parce que d'autres l'avaient inventé d'abord, c'est bien l'état français. Je maintiens donc qu'il y a ici une mythologie à déconstruire. Car si les "intellectuels" français sont prompts à démolir le roman national, peu nombreux sont ceux qui ont bravé les dogmes attachés à la révolution.
  6. Hum, j'ai parlé des "épreuves endurées ensemble", pas de souffrance. Le succès en groupe n'a pas de valeur s'il n'y a pas eu besoin d'un effort, donc d'une épreuve. Je maintiens mon choix de vocabulaire.
  7. C'est en effet une idée reçue qu'on retrouve à des multiples niveau, en particulier dans le domaine du logement et de l'urbanisme où elle est baptisée "mixité sociale". Plus les individus ou les familles vivent dans la promiscuité, plus les probabilités de friction augmentent. Mais plus ces individus ou familles partagent des modes de vie proches plus ces probabilités de frictions diminuent. De là on devrait en déduire : 1. que l'urbanisme le moins défavorable à la diversité est l'habitat pavillonnaire le moins dense possible ; 2. que plus l'habitat est collectif et dense, plus l'homogénéité de la population limitera les tensions. En pratique, les gens comprennent ça instinctivement : quand ils doivent se contenter d'un habitat collectif pour des raisons économiques, ils souhaitent avoir des voisins qui leur ressemblent le plus possible dans leur mode de vie. Or, c'est exactement l'inverse que souhaitent les politiques : plus l'habitat est concentré, collectif, plus ils veulent de la "mixité sociale". L'idée, encore une foi, est que forcer les interactions entre des individus ou familles très différentes va développer la compréhension et la tolérance. C'est bien évidemment l'inverse qui se produit dans le logement social, où les élus peuvent grâce à la politique d'attribution mettre en œuvre leurs idées en décidant de l'endroit où vont vivre les gens selon leur profil. Résultat : on loge la famille turque dans le quartier marocain et la famille marocaine dans le quartier turc, parce que sinon "on va créer des ghettos", on place le couple avec jeunes enfants dans une résidence de vieux parce qu'il faut "faire de l'inter-générationnel", etc. Et la haine grandit, jusqu'à des explosions de violence parfois. Il y a aussi souvent des idées similaires dans la politique de transport urbain. On va par exemple trouver des parcours biscornus pour faire passer la ligne qui dessert le quartier pavillonnaire huppé en plein milieu du "quartier prioritaire", afin que les gamins qui prennent le bus puissent "s'enrichir mutuellement de leur diversité". Et si la fréquentation des transports en communs diminue parmi les habitants du quartier pavillonnaire, on va faire des aménagements qui favoriseront la congestion de la voirie aux heures de pointe tout en privilégiant les bus : typiquement on réserve sur une 2x2 la moitié des voies aux transports en commun. En général, ce genre de saloperie n'incitera pas plus les gens à prendre les transports en communs, mais au moins les individus à l'origine du plan de déplacement urbain se consolent et s'endorment la conscience tranquille en sachant qu'il ont pourri la vie du bourgeois.
  8. C'est en effet un sujet malheureusement très consensuel sur le principe. J'ai l'impression qu'au fond il y a une vision irénique partagé par la classe politique, à savoir que la cohabitation forcée des jeunes gens va permettre de dépasser les clivages de classe, de religion, de race, etc., et produire des nouvelles générations plus aptes au "vivre ensemble". Certains oublient cependant que ce sont surtout les épreuves endurées ensemble qui sont à la base de la formation de l'esprit de corps. Et de ce point de vue, je pense que le projet de droite, militaire, a au moins le mérite de la cohérence interne par rapport à sa version de gauche, qui n'est finalement qu'un prolongement de l'éducation nationale, et qui ne produira pas plus de résultat que l'éducation nationale. Pour parler comme un libéral post-moderne, je dirais qu'il faudrait commencer par déconstruire la mythologie de la levée en masse. Et même si on peut reprocher beaucoup de choses à Chirac, on ne pourra jamais lui retirer d'avoir été sur ce point spécifique le président le plus libéral de la cinquième.
  9. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    A l'époque où j'étais étudiant, sciences-po Paris pouvait accepter sur dossier les lauréats du bac avec mention très bien. En pratique, il fallait avoir aussi les félicitations du jury pour avoir une chance. Je connais une personne qui est rentrée comme ça.
  10. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    J'ai eu des échanges tendus avec au moins un enseignant au lycée. C'était un prof d'anglais et il était très écolo. Après un cours de deux heures pendant lequel on avait commenté et discuté toutes sortes de documents sur les dangers et méfaits du nucléaire, nous étions reparti à la maison avec comme instruction de rédiger un essay sur the pros and cons of nuclear. J'ai eu droit à ses insultes devant toute la classe quand il m'a rendu ma copie, mais il m'a quand même mis une bonne note parce que mon anglais écrit était sans grand reproche.
  11. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    Tu as aussi le cas où tu as l'équivalent scolaire de la fuck you money. Appelons ça des fuck you grades. Avec des probabilités d'avoir des notes suffisamment élevées dans les matières où l'aléa de la correction est faible, on peut s'autoriser davantage de liberté par rapport à l'idéologie dominante dans les épreuves plus littéraires. C'est bien sûr plus difficile quand les coefficients sont élevés sur ces épreuves, et cela contribue je pense à l'emprise du mimétisme idéologique dans les études littéraires.
  12. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    T'es prof de philo et je t'ai vexé ? Faut pas prendre si au sérieux ce que raconte. On est dans la section "actualités", pas "philo, éthique et histoire", et mon ton se voulait plaisamment frivole. Mais je ne retire rien de ce que j'ai dit sur le fond. Je n'ai jamais écrit dans une dissert de philo quelque chose que je ne pensais pas, juste pour obtenir une bonne note. Même chose en économie ou dans toute autre matière, pour ce que ça vaut. Et bien sûr que l'honneur c'est uniquement dans ma tête. Et tu t'en fous peut-être, mais ce qui se passe dans ma tête compte pour moi. C'est cette conception personnelle de l'honneur, qui m'a toujours poussé à lutter contre les tentatives d'endoctrinement de nombre de mes profs, qui m'a conduit par exemple vers l'école autrichienne. Tu penses que rédiger une dissertation n'a pas d'autre but que d'obtenir une bonne note. Je comprends cela. L'écriture peut bien sûr être un outil. Mais pour moi, chaque tracé de ma plume est un petit bout de moi-même que je laisse sur le papier. Un fragment de pensées, parfois de rêves ou d'illusions, souvent de regrets ou d'espoirs, et toujours sincère.
  13. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    Plaît-il ?
  14. Et je suis sûr qu'on tombera tous d'accord pour dire que ce n'est pas assez. Ce serait tellement plus pratique d'avoir au moins trois mains. Par exemple, pour tenir fermement quelque chose avec deux d'entre elles et réaliser différentes interactions avec ladite chose grâce à la troisième. Je pense bien évidemment à la peinture de figurines warhammer.
  15. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    Perso, j'aurais pris le sujet sur l'unité du genre humain. Puisqu'il faut bien définir les termes du sujet, j'aurais expliqué qu'en taxonomie, un genre est un regroupement d'espèces présentant des caractères similaires. En l’occurrence, l'espèce homo sapiens appartient au genre homo. D'où il découle une première remarque amusante : l'unité est déjà réalisée dans le genre humain sur le plan génétique, puisque toutes les espèces d'homo autres que le sapiens ont disparu. Parmi les hypothèses avancées pour expliquer la disparition d'homo neanderthalensis -- une espèce qui avait développé une véritable culture propre, que cela soit en matière de techniques, de pratiques religieuses et de préoccupations esthétiques, comme en témoignent les vestiges qu'elle nous a laissés -- figurent notamment le scénario de l'hybridation/assimilation (fusion génétique) avec homo sapiens et celui de l'extermination par homo sapiens. Ces deux hypothèses ne sont pas exclusives ; l'inverse serait même surprenant compte tenu des multiples exemples historiques bien documentés qui démontrent la propension d'homo sapiens à éliminer les groupes rétifs à l'unification -- que cela soit du point de vue politique, religieux ou plus prosaïquement fiscal -- en procédant à l'élimination de leurs mâles et à l'insémination de leurs femelles. On a finalement peu d'exemples où la diversité culturelle aurait posé des problèmes de consciences aux tenants de l'unification au moment de saccager, de piller, de massacrer et de violer. Conclusion : la pluralité des cultures n'est donc absolument pas un obstacle à l'unité du genre humain ; par contre, on ne voit pas comment la pluralité des cultures pourra survivre à cette unité. Je me serais pris une sale note, mais ma conception de l'honneur m'a toujours dicté de troller les profs de philo dans mes dissertations. Même aux examens.
  16. Cortalus

    Baccalauréat 2019

    J'avais toujours le même plan en matière de dissertation : introduction thèse ; antithèse ; synthèse ; conclusion : c'est un sujet de merde, et Nietzsche est d'accord est moi : [insérer une citation appropriée]. L'essentiel de mes révisions consistait à apprendre un maximum d'aphorismes de Nietzsche.
  17. Il y a quelques pépites. J'ai vraiment aimé le texte sur le catch. Celui sur l'affaire Dominici aussi. Mais plus j'avance, plus le ratio pépite/gauchiasserie diminue, et là j'ai atteint ma limite.
  18. Je suis dans Mythologies de Roland Bartes. Le premier texte sur le catch est très bien. Mais la suite, bof. En gros, c'est un recueil de propos de pilier de bar version gaucho : Roro le bolcho va voir un film : il en déconstruit la mythologie petit bourgeoise Roro le bolcho lit un article de Paris Match dans la salle d'attente de son dentiste : il en déconstruit la mythologie petit bourgeoise Roro le bolcho mange un steak-frite : il en déconstruit la mythologie petit bourgeoise Roro le bolcho voit une pub pour de la lessive : il en déconstruit la mythologie petit bourgeoise etc. Pourquoi ce délire d'interprétation, qui donne surtout envie de déconstruire la mythologie du mythologue, a une telle réputation ? Question rhétorique, bien sûr. Exposer le produit de l'idéologie de classe dans tous les fragments de la vie quotidienne des français, nos intellectuels ont dû adorer. Je vais arrêter de m'infliger ça et plutôt me dénicher un Umberto Eco pour de la bonne sémiologie.
  19. Cortalus

    Aujourd'hui, en France

    Disons que le gars que tu dois payer pour encadrer les TIG pendant une heure aurait pu faire le même boulot à lui tout seul en une demi-heure.
  20. Cortalus

    Aujourd'hui, en France

    Ce n'est pas une spécificité du procès Balkany. À partir du moment où l'état s'érige comme un démiurge tout-puissant et où sa composante judiciaire développe par conséquent une conception positiviste du droit, toute infraction doit être punie avant tout parce que son auteur, en osant enfreindre la loi édictée par le souverain, a commis un acte de lèse-majesté (pour ne pas dire un blasphème), et non pas parce qu'il a causé du tort à d'autres individus. L'état se considère lui-même comme la première victime, et les individus réellement lésés ne sont que des tierces parties dans son affrontement judiciaire avec celui qui a osé défié ses édits. Dans nos périodes modernes, le langage se pare volontiers d'un vocabulaire plus démocratique -- le procureur "représente le peuple", le criminel "a causé du tort à la société toute entière", "c'est la communauté et le vivre-ensemble qui sont les premières victimes" -- mais derrière ces mots paravents, l'institution judiciaire, et en premier lieu le parquet, demeure imprégnée de cette vision héritée du droit romain tel qu'il fut altéré puis finalement figé après la dissolution de la république dans l'empire.
  21. Cortalus

    Aujourd'hui, en France

    Ce qu'il faut comprendre c'est qu'il n'y a pas réellement d'échelles des peines en France. En tout cas aucune qui soit compréhensible par le citoyen normal. La raison en est simple : le dogme de la personnalisation des peines. On ne juge pas des actes, mais des personnages. Je dis bien des personnages et non pas des individus, car le tribunal est un lieu de mise en scène ritualisée. En l'espèce, Balkany est jugé comme un archétype de l'imaginaire gauchiste : le politicien pourri de droite. Il a beaucoup fait pour se conformer à cet archétype, certes. Mais il est jugé pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il a fait.
  22. Toutes les saisons de Homeland ne se valent pas, bien évidemment, mais il est rare de voir une série se maintenir pendant sept saisons avec si peu de déchet. J'attends avec impatience la prochaine saison. J'apprécie particulièrement le jeu de Claire Danes. Son interprétation d'un personnage affecté par un trouble bipolaire est très convaincante, et j'imagine qu'elle a dû beaucoup se documenter, et surtout parler avec des bipolaires, pour rentrer dans le rôle. Le fait que le scénario ne tombe pas dans les clichés habituels sur la bipolarité a certainement aussi aidé.
  23. Certains de mes ancêtres ayant vécu au début du XXième siècle auraient coché la majorité des cases. Je me contente de 4 points de capital culturel. On a déchu.
  24. Je me rappelle de la préparation au baptême que j'ai subie (en tant que père de l'enfant à baptiser). Il y avait une demi-douzaine de couples comme nous. En gros, le curé recrutait pour le parti communiste. Je peux vous dire que ma femme m'a balancé de sacrés coups de pied sous la table.
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