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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. Juppé président, c'est quand même une économie substantielle en salaires de coiffeur par rapport à Hollande.
  2. Sur ce forum infesté d'INTJ et autres variantes de NT, on a un peu tendance à surestimer l'importance des programmes dans le vote. Un des atouts de Fillon, c'est son style. Il cultive depuis longtemps une élégance discrète et raffinée, qui synthétise habilement les codes de la ville et de la campagne. On sent que l'homme a une vraie culture du vêtement, ce qui correspond bien à ses fondamentaux conservateurs. Du coup, il ne paraît pas déguisé ou emprunté, mais authentique. À l'élection présidentielle, ce sont des plus que des détails, surtout après les errements stylistiques de Sarkozy et Hollande. Pour la note artistique, je mets donc sans hésiter un 9.
  3. De mon temps, les mentions très bien pouvaient demander à être dispensé de concours. Il fallait présenter un dossier scolaire très solide et c'était loin d'être automatique. En pratique, il valait mieux avoir les félicitations du jury pour être dispensé du concours (en gros, 18/20 de moyenne au bac). En ce qui me concerne, j'ai dû passer le concours. À la première tentative, juste après le bac, j'étais trop juste. En réalité, rares étaient ceux qui rentraient directement après le bac. En effet, même si le programme à potasser est en théorie celui du lycée, le niveau d'exigence des correcteurs n'a absolument rien à voir. Connaître son cours sur le bout des doigts et avoir une orthographe irréprochable étaient des pré-requis, mais c'était très loin d'être suffisant pour se classer dans la tête du peloton. Je ne me rappelle plus exactement du taux de réussite, mais il était en gros de 4 % l'année où je suis entré. Pour le candidat qui n'a jamais lu d'autres bouquins que ceux obligatoires au lycée, ce n'est même pas la peine de se présenter au concours. En effet, au milieu de la masse des copies, les correcteurs distinguent celles qui font preuve d'originalité. L'épreuve de culture générale était tout particulièrement conçue pour permettre aux candidats de démontrer leur valeur en free style. Celui qui ne se contentait pas des philosophes du bac mais pouvait aborder les problématiques posées avec d'autres angles prenait une grosse longueur d'avance sur la concurrence. En tout cas, ce c'est que disaient les correcteurs dans les commentaires des annales. Tous les ans, ils se lamentaient sur le conformisme intellectuel des candidats. Il y avait aussi une épreuve d'anglais éliminatoire particulièrement redoutable. Absolument rien à voir avec le niveau du bac. Il paraît que c'était plus facile en prenant une autre langue étrangère. Je veux bien le croire. Concrètement, pour atteindre le niveau requis, il m'a fallu une année d'hypokhâgne (avec supplément de cours pour préparer les concours des IEP). Dans ma prépa (provinciale mais huppée), c'est le top 3 sur qui rentraient à Sciences-po Paris, voire le top 4 les grandes années. Faut pas se mentir, quand j'ai appris que j'avais réussi le concours, j'ai eu la sensation d'avoir accompli un truc extraordinaire. C'est le seul jour où j'ai vu mon père pleurer.
  4. En sociologie, on a quand même eu Crozier et Boudon. En histoire on a eu Jacques Marseille. En économie, on pense bien sûr à Salin, mais il y a aussi Jean-Jacques Rosa. Dans le domaine de l'histoire des idées et de la science politique, on a Pierre-André Taguieff, Philippe Nemo. J'en oublie certainement bien d'autres...
  5. Je ne parle pas du débat entre les puristes et les pragmatiques qui votent, voire - horreur - militent dans un parti (on a la même polémique à chaque élection, c'est presque une tradition), mais du pétage de plomb de Juppé. Une fois la décision prise de se maintenir au second tour, il n'est pas surprenant, sinon avisé, qu'il attaque Fillon par la gauche. Mais sombrer dans les délires complotistes sur la méchante fachosphère, recourir à des sophismes gauchistes comme la culpabilité par association, lancer une attaque minable sur l'avortement, c'est du grand n'importe quoi. J'ai l'impression qu'on assiste en direct à une grosse implosion d'ego : les ambitions, les illusions qui faisaient tenir le personnage s'effondrent, mais la masse est tellement énorme que ça part en supernova. Ça promet pour le débat demain soir. Les gros mots vont fuser, peut-être même que Juppé va dégainer du Hitler avant que les jeunesses du parti socialistes fassent leur première caricature à moustache de Fillon.
  6. Bienvenue ! Et + 1 pour Nick ci-dessus. Si l'anarcapie se réalise un jour, ce sera à travers un processus catallactique.
  7. Je viens du saint des saints, Sciences-po Pôris s'il vous plaît. Je me moque, mais je ne regrette pas. J'ai eu des profs de qualité (avec des points de vue bien plus variés que ceux de leurs élèves), appris beaucoup de choses et rencontré d'autres égarés avec qui j'ai passé d'excellents moments. Entrer à Sciences-po, ça revient un peu à s'inoculer un concentré des pathogènes constructivistes de la sous-espèce germano-patrine. On en ressort zombifié ou immunisé. Je grossis le trait, bien sûr. En fait, la plupart des élèves sont déjà zombifiés avant de passer le concours.
  8. Je ne vois pas comment Juppé peut passer au deuxième tour. Fillon devrait bénéficier de bien plus de reports de voix et Juppé perdra une partie de vote anti-sarko de la gauche. L'écart devrait s'amplifier pour Fillon. À ce stade, Juppé ferait mieux de s'incliner. Il y gagnera en dignité et Fillon en légitimité.
  9. Mais non ! La culpabilité par association, c'est un truc de gauchiste.
  10. Les études sérieuses avec de multiples scénarios font de très mauvaises eschatologies. Ce n'est pas de la bonne science du climat, ça.
  11. De retour du bureau de vote. J'ai déposé mon bulletin Fillon dans l'urne. Il fait un vent à décorner les bœufs dans mon coin de France, mais ça n'a pas découragé une petite dizaine de sympathisants de se présenter en même temps que moi. Jeunes, familles avec enfants, quadras... Les vieux étaient plutôt du côté du président du bureau de vote et des assesseurs, ce qui n'a rien de surprenant (les élus et les militants ne sont pas plus jeunes à gauche). Dans mon expérience, les vieux se déplacent plus tôt dans la matinée pour voter, en tout cas dans ma paysannie. Il n'y avait aucune pression pour laisser ses coordonnées : "vous pouvez nous laisser votre email ou votre numéro de téléphone si vous voulez recevoir des informations, mais c'est totalement facultatif".
  12. Au moins autant que la concurrence victimaire, c'est la traque inlassable de l'impur qui motive ces gens. Ce sont fondamentalement des émules de Fouquier-Tinville : donnez leur une phrase de n'importe qui et ils se chargeront de le faire pendre ! Le fascisme du 21ème siècle, c'est le comité de salut public + la grande nurserie.
  13. Je... je... je me sens sale...
  14. Cortalus

    Jeux vidéo

    Et cela en valait-il la peine ? J'y ai "joué" une heure avant de lâcher.
  15. J'espère que tu es contre le droit d'auteur, parce que je vais la ressortir lors de mes dîners en ville celle-là !
  16. Tout dépend en réalité de la conception du territoire, et notamment de l'importance stratégique définie pour les points avancés, les têtes de pont et enclaves, les périmètres maritimes... On peut imaginer des EU isolationnistes, mais avec une conception très extensive de leur territoire et donc de leur périmètre de défense. Sans compter qu'on peut être isolationniste, dans le sens où on oublie destinée manifeste et autres grands desseins, tout en étant interventionniste, dans un intérêt national plus ou moins bien compris. Et dans un tel scénario, la pensée stratégique américaine me semble traditionnellement plus encline à utiliser le poids militaire comme levier, plutôt que la diplomatie savante de l'équilibre des pouvoirs à l'anglaise.
  17. Isolationnisme et gros budget militaire ne sont pas mutuellement exclusifs, dans l'absolu. Qui vis pacem para bellum n'est-ce-pas ? En pratique, cela m'étonnerait quand même que Trump néglige les capacités de projection... Mais on pourrait imaginer une évolution des périmètres de défense américain, avec par exemple un certain désengagement de l'OTAN.
  18. C'est un anime qui ne va jusqu'au bout de ses promesses, hélas. Mais il reste largement dans le top de ce que j'ai vu ces dernières années.
  19. Je découvre Braindead, la nouvelle série des créateurs de The Good Wife. C'est excellent ! Des insectes venus de l'espace bouffent le cerveau des politiciens, fonctionnaires, journalistes et lobbyistes de Washington... Après la pontifiante The West Wing et la décevante House of Cards voilà enfin une série sur la politique américaine qui ne se prend pas trop au sérieux. Malheureusement, elle ne sera pas renouvelée pour une seconde saison. J'attends avec impatience la troisième saison de The Leftovers. Avec Mr Robot, il s'agit de mon point de vue de l'une des meilleures créations récentes. Si vous aimez les séries d'espionnage, Berlin Station vaut certainement le coup d’œil en attendant la nouvelle saison d'Homeland.
  20. Et Macross ? Pas de fans de Macross ici ? Jpop + dogfights dans l'espace, c'est diablement fun. Sinon, je recommande ça dans les productions de ces derniers temps : Psycho-Pass Re: Zero - Starting Life in Another World - Kabaneri of the iron fortress Knights of Sidonia
  21. C'est vrai que ça se lit comme un pamphlet. Ce n'est pas l'Action humaine.
  22. Le crépuscule de la France d'en haut, Christophe Guilluy, 2016 Les plus : c'est court ; les passages où l'auteur se concentre sur son domaine de compétence, la géographie, ne sont pas mauvais : la thèse de l'invisibilité des territoires périphériques, par exemple, est digne d'intérêt. Les problématiques de ces territoires sont bien décrites, sinon analysées. Le moins : tout le reste. C'est indigent à en pleurer ou à en mourir de rire, au choix. Retenez par exemple que pour Guilluy, les prix de l'immobilier sont fixés par la loi du marché en France. Attendez vous à des diatribes contre le méchant turbo-libéralisme anglo-saxon qui détruit le gentil modèle égalitaire français toutes les pages. Ou plutôt, ne lisez pas ce livre.
  23. La langue des médias : destruction du langage et fabrication du consentement, Ingrid Riocreux, 2016 Agrégée de lettres, Ingrid Riocreux décrypte ceux qui se prétendent "décrypteurs", les journalistes. De manière méthodique et fouillée, elle analyse l'outil de travail de cette corporation, le langage parlé comme écrit, en partant de la forme (fautes de français, défauts de prononciations...) pour finir sur le fond (mimétisme, biais idéologiques...). Les conclusions qu'elle en tire ne surprendront bien sûr personne sur ce forum, mais la démonstration vaut le détour. Les auteurs libéraux ont depuis longtemps analysé l'origine des préjugés constructivistes des journalistes, et plus généralement des milieux dits "intellectuels" (je pense notamment à La mentalité anticapitaliste, Ludwig von Mises, 1956). Ingrid Riocreux s'intéresse elle aux préjugés progressistes sur des sujets comme l'immigration, la famille, l'identité de genre, etc. L'ouvrage n'est terni que par un seule allusion, totalement incongrue, au caractère néfaste du libéralisme. Ce passage m'a surpris, car même si j'imagine qu'Ingrid Riocreux est plutôt conservatrice, elle fait preuve généralement d'une grande neutralité axiologique. Appelons ça un "dérapage" en bon langage journalistique. Cet ouvrage m'a conforté dans l'idée que les journalistes, et de manière élargie le monde de la "culture officielle", constituent aujourd'hui en France la forme contemporaine du clergé. Une caste isolée du reste de la société, caractérisée par un conformisme grégaire et un esprit de "mission", dont la fonction est en définitive de préserver l'ordre établi, notamment par l'inquisition et la traque des déviants (libertins hier, "néo-réacs" ou "ultra-libéraux" aujourd'hui).
  24. Je ne sais pas pourquoi j'étais persuadé qu'on ne les trouvait qu'en 22 semi auto... Merci de l'info !
  25. J'aimerais vraiment foutre le camp. En Suisse dans l'idéal. Les obstacles sont nombreux cependant. L'idée de déménager ne serait-ce que de trente kilomètres est déjà insupportable pour ma femme...
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