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TheRedBaron

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Tout ce qui a été posté par TheRedBaron

  1. C'est vrai, mais je nie qu'il y ait une synergie. J'essaye simplement de comprendre le succès d'antan du PCF: 15% des votes en 1936, 28% en 1946, et quelque 21% en 1970-1980. Encore une explication est la participation du PCF à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. À ce moment, les communistes ont choisi le bon coté de l'histoire. De plus la relation franco-russe a toujours été cordiale. Durant la période 1909-1911 Lénine a même habité à Paris. Au surplus, les Français se sont habitués à l'administration centrale. Prenons l'église catholique: les curés sont les remplaçants de Dieu sur cette terre. C'est calme plat imposé par la force pendant un moment (pendant que les tensions inévitables s'accumulent en sous-sol) ... jusqu'à ce que, inévitablement, ça pète. Avec des conséquences multipliées par cent. C'est pourquoi je pense que les renégats catholiques sont sensibles aux dogmes politiques. D'autre part, l'église protestante est plus décentralisée, et leurs pasteurs ne sont pas des envoyés de Dieu. Cette circonstance a probablement protégé le libéralisme en Angleterre et en Allemagne. Sous ce rapport, l'histoire de la CFTC est caractéristique. Lors du congrès extraordinaire de 1964, elle choisit la "déconfessionalisation", et elle se mue en CFDT. La CFDT se dégage de sa morale traditionnelle, et elle se convertit même à l'autogestion! Elle symbolise la "deuxième gauche", hostile à l'étatisme. Elle est en phase avec les aspirations de Mai 68, qui sont révolutionnaires. Pour autant, la CFDT pratique l'unité d'action avec la CGT.
  2. Bon, on ne propose mainfestement pas une autre explication. Peut-être c'est plus facile de rejeter une explication au lieu d'en donner une? Voilà une autre explication: bien-sûr c'est sage de préférer des réformes à une révolution. Néanmoins la France a toujours glorifié sa Révolution de 1789. La lutte des classes fait partie du patrimoine français. C'est pourquoi beaucoup de Français acceptent et respectent la révolution communiste. Ils ont cru que la politique révolutionnaire est crédible. Cette inclination a favorisé le PCF. D'autre part, en Angleterre le penchant politique est plutôt réformiste. Depuis la Révolution Glorieuse de 1689 on n'a pas plus connu des révolutions violentes. Par conséquent, on y déteste des partis révolutionnaires.
  3. Attention de ne pas faire dévier le fil. En Allemagne on n'aime pas ça. Si la nature humaine vous intéresse, vous pourriez commencer un fil sur l'économie comportementale (behavioural economics). Je l'applaudirais. Elle montre l'importance du subconscient au régard du comportement. En fait, je n'ai pas encore trouvé un livre français rélatif à ce sujet.
  4. À vrai dire, je ne vois pas quelconque synergy entre le PCF et les syndicats. La politique du PCF a toujours été irréaliste. En effet, pourquoi le PCF a-t-il pu prospérer pendant les Trentes Glorieuses? On n'a pas connu un pareil âge d'or (épanouissement) en Angleterre ou en Allemagne. Je vous propose une explication: en France la révolution industrielle n'a pas vraiment renouvelé le secteur privé, et par conséquent la productivité nationale est restée sous-optimale. Ce retard a gâté la qualité de vie des ouvriers, et les a faits mécontents. Est-ce que vous avez une meilleure explication?
  5. On peut supposer tout. Le plan est un instrument pour réconcilier les intérêts des groupes divers, et pour permettre la coopération. Encore une fois, Coase a déjà constaté que souvent l'organisation centrale est plus efficace que le marché libre, C'est-à-dire, le marché libre est parfois une organisation peu pratique. La compétition est à même de faire monter les frais. Par exemple, Demandred a déjà attiré notre attention sur les "markets for lemons".
  6. Plus haut, on a déjà constaté, qu'il n'y a pas une tendance naturelle vers quelconque équilibre. En fait, à court terme la plupart des prix est rigide. Les prix sont probablement aussi rigides que les plans. Les modéles macro-économiques aident à prévoir le développement de l'economie et à juger l'effet des mesures politiques. Parfois, ça pète. Parfois, ça améliore notre société.
  7. Appelons de nouveau Ronald Coase à notre secours. Il y a deux façons de faire des affaires, à savoir l'économie de marché et l'organisation coordonnée. Il faut choisir entre la compétition et la coopération. En dernière analyse on fait son choix à base des frais des transactions. Au niveau de l'état, la planification a naturellement l'avantage de permettre le contrôle démocratique. Du reste, le marché lui-même est évidemment aussi une organisation. Les objectifs se basent sur la culture nationale, et sur la morale collective. On partage le même modèle mental. C'est votre conviction, mais nous la réprouvons. Au début du fil, Demandred a déjà expliqué que, le marché étant une institution, il a par nature même besoin de l'état pour fonctionner et en fixer les règles. Malheureusement, il y a beaucoup de marchés, qui préfèrent la baleine. En fait, la plupart des marchés est soit un oligopole soit de la concurrence monopoliste. Le vendeur dicte les prix. De plus, Demandred a déjà appelé votre attention sur la présence des externalités négatives.
  8. On peut diriger au moyen des commandements, des incitations, ou de la morale. On parle d'un plan indicatif, parce que les entrepreneurs retiennent la liberté de faire leurs propres décisions. Néanmoins, le commissariat du plan impose le cadre macro-économique. Le commissariat du plan est une institution, qui est mise en forme en rapport avec la culture nationale. En France, il a influencé les entreprises au moyen des crédits lucratifs, et des exonérations d'impôts. De plus, le commissariat a établi un fonds de développement économique et social. L'avantage du plan par rapport au marché est évidemment que l'économie est dirigée par les décisions et pas par les prix. C'est ainsi qu'on est à même de réaliser des objectifs sur le niveau macro-économique. Par exemple, une majorité écrasante du peuple désire le plein emploi, et une monnaie stable. Dans les politiques sectorielles, le plan a mitigé l'effet de l'exode rurale et de l'urbanisation. Encore une fois, le succès du plan est étroitemment lié à la culture et à la morale. Par exemple, en France les syndicats n'ont pas vraiment collaboré au plan. D'autre part, en France le marché intérieur a toujours été fort, ce qui a favorisé la planification. Ça dépend. En général le marché déchaîné est très volatile. Mais de nos jours on accepte un chômage fort, parce que les équipements collectifs sont tellement généreux. Le problème est évidemment que l'état n'est pas à même de planifier l'économie mondiale. Dans l'avenir rapproché l'établissement des institutions mondiales est horse d'atteinte. Mais ce n'est pas à dire que la planification elle-même soit un système fragile.
  9. Un modèle ne parvient pas à des conclusions. C'est la tâche des politiciens, qui agissent suivant les estimations données par des modèles. Par exemple, la planification française a prévu un certain taux de croissance, et en effet on a réalisé ces objectifs fixés. Concernant le produit national brut, la réalisation était: 103% (deuxième plan, 1954-1957), 97% (troisième, 57-61), 100% (quatrième, 62-65), et 101% (cinqième, 66-70). Depuis le quatrième plan on a aussi planifié la valeur du produit, c'est-à-dire les prix. Donc la planification inclut vraiment des quantités agrégées. Le cinqième plan contient des clignotants. Mais nous débattons de la valeur des modèles macro, et notamment du sens des agrégats! C'est vrai que le fundament théorique des quantités agrégés est faible. Mais ils sont évidemment indispensables pour la politique économique. C'est inconcevable de gérer l'économie nationale sans connaissance de l'emploi, de la stabilité monétaire, du volume des investissements, ou de la balance des comptes.
  10. Il faut qu'on définisse toutes les quantités de manière claire. Supposons que la période de reconstruction aie fini en 1955. La planification Française marche de manière satisfaisante jusqu'au 1970. Prenons les données du Conference board total economy database. Dans la période 1955-70 la croissance économique annuelle par tête est 4.2% tant en France qu'en Allemagne de l'Ouest. L'accroissement annuel de la population active est respectivement 0.5% et 0.7%. Le décroissement annuel du temps de travail par salarié est respectivement -0.5% et -1.0%. Et finalement, l'accroissement annuel de la productivité par heure de travail est respectivement 5.3% et 5.5%. Donc les performances des deux systèmes sont équivalentes. Bien que la productivité par heure soit le meilleur critérium, les autres quantités sont aussi comparables. Après 1970 l'économie internationale a gagné en importance, et par conséquence la planification indicative a échoué. Je pense qu'après 1970 la France a souffert à cause de l'expériment de Mitterrand. Et l'unification a été néfaste à l'Allemagne. Ce que je soutiens, c'est que dans certaines circonstances (qui dépassent l'économie de guerre ou la reconstruction) la planification indicative peut fonctionner de manière satisfaisante.
  11. La planification Française a fait usage de l'action concertée. Le processus de planification indicative est un substitut aux marchés à terme. Le Plan est en effet le lieu où les agents économiques mettent sur la table leurs projets et confrontent leurs vues sur le futur. En fait d'ailleurs, ce ne sont pas les agents économiques eux-mêmes qui participent à la concertation, mais leurs représentants, les représentants des forces vives de la nation. Le Plan joue un rôle utile en confrontant et diffusant les informations économiques et notamment les prévisions. De plus, le Plan contient des macrodécisions, ou encore des décisions publiques, qui sont prises en dehors de la régulation par le marché. La planification Française a contribué à la réalisation des Trentes Glorieuses. En fait, dans cette période la croissance économique de la France a égalé celle de l'Allemagne, bien que l'économie Allemande fût basée sur l'ordolibéralisme.
  12. Voici la réference: From Marx to the market (Socialism in search of an economic system) des économistes polonais W. Brus et K. Laski.
  13. Mon observation portait sur la période d'après-guerre. De plus, j'avais exclu l'Allemagne de l'Est. La planification Léniniste a vraiment échoué. Selon les économistes Léninistes eux-mêmes on n'a pas pu résoudre le problème de l'agence. Il y a une asymétrie informationnelle, qui favorise l'enterprise (l'agent) au détriment du commissariat général du plan (le principal). Le plan non impératif poursuit des buts macro-économiques, notamment la croissance économique. Ce but impose des buts secondaires, tels que l'emploi, la stabilité monétaire, le volume des investissements, et une balance des comptes équilibrée. On réalise les buts au moyens de la politique monétaires et la politique budgétaire.
  14. Votre rendu est une caricature. Depuis la Seconde Guerre mondiale les modèles macro ont dominé la politique économique. C'est vrai que les chocs pétroliers ont miné la confiance en la politique budgétaire. Néanmoins, les méthodes keynésiennes sont toujours en usage. En Allemagne on n'a jamais vraiment planifié l'économie. Mais la planification française a fonctionné d'une façon satisfaisante, jusqu'au sixième plan (commencement: 1970). Ces plans s'étendent au-delà de la période de reconstruction. Et oui, c'est évident qu'un plan non impératif est néanmoins un plan. En Allemagne, on l'a désigné par l'expression konzertierte Aktion (Karl Schiller)
  15. Ça dépend. En cas d'un marché partiel le prix est à même de l'équilibrer. C'est-à-dire, un tel prix n'influencera pas les prix sur les autres marchés.
  16. Chacun a ses propres motivations. Il y a des members ici, qui aiment propager les idées de l'ecole autrichienne. Bien sûr elle n'est pas morte. Mais elle n'est pas non plus le courant dominant, et je préfère appliquer la science économique dans toute sa richesse. En outre, je pense que le libéralisme, comme tous les mouvements politiques, est dynamique et change continuellement. Il n'existe certainement pas une théorie libérale éternelle de l'économie.
  17. Malheureusement je ne connais pas l'oeuvre de Kizner et Lachmann. Mais je ne peux pas m'imaginer un précepte de conduit, qui est à même d'équilibrer le marché de façon efficace.
  18. Bien entendu, la science économique fait parti des sciences humaines. Ils ont pour but de structurer la pensée, même si leurs théories sont peu exactes. Chaque modèle a ses propres suppositions, et c'est évident que la réalité dévie des abstractions. Néanmoins, un modêle est parfois à même de prédire la direction du développement (pas sa magnitude). Donc on peut bénéficier de leur application, à condition qu'on fait preuve d'un bon jugement. Les modêles macro sont de valeur notamment pour l'économétrie. Ils contribuent à réfléchir sur la politique économique. De plus ils aident à exposer des inconsistances politiques. Je ne pense pas que la vérité humaine soit vraiment reconnaissable. Nous sommes condamnés à louvoyer. C'est pourquoi je n'aime pas une approche purement autrichienne, ou kéynessienne, ou néoclassique, ou même économique.
  19. Peut-être on n'apprend pas les les derniers développements au lycée, mais bien sûr on y apprend des théories courantes. Vu que la science avance en tâtonnant, la valeur durable des derniers développements est inconnue.
  20. Plus haut j'ai décrit le modèle de Ganssmann (un dérivé de la théorie de Polanyi). La société est fondée sur trois piliers: le marché, l'état et des associations (cercles réciproques). Donc on peut choisir entre ces trois alternatives. Dans chaque cas, il y a le danger d'un developpement corrompu, c'est-à-dire respectivement l'abus du pouvoir économique, administratif, ou culturel. La détermination de l'optimum politique requiert analyser le passé, et experimenter. Dans la pratique on utilise naturellement une combinaison, qui comprend et le marché, et l'état, et les cercles.
  21. Bien sûr, l'autonomie individuelle est une situation souhaitable. Et tout le monde admet que le pouvoir de l'état puisse être dangereux. Mais chaque individu est formé dans des groupes. Et parfois on peut objectivement constater, que le train de vie d'un groupe est malsain, tel que ses membres sont nuits. Dans de telles situations les individus créent leurs propres malheurs. Les causes sont l'ignorance, la maladresse, et des notions tordues. La société (en général l'état) doit prévenir l'autodestruction. Cette mission est inférable de la nature humaine, qui s'empresse à servir les autres. De plus l'aide est souvent profitable pour l'ensemble de la société, tout à fait à longue échéance. Bien sûr, il y a des raisons, qui justifient qu'on se tienne à l'écart: (1) les frais sont insupportables; (2) on ne sait pas comment changer le comportement. Ainsi l'aide est certes un devoir moral naturel, mais elle requiert toujours un calcul des coûts et des bénéfices.
  22. Bien entendu, les marchés sont utiles. C'est vrai que le marché constitue une façon de communication entre les producteurs et les consommateurs. Mais l'existence des marchés stables est une hypothèse controversée. Il n'y a aucune raison de supposer que les marchés approchent un équilibre naturel. Par exemple, selon le modèle de Harrod-Domar le marché est très instable. Bien sûr, en réalité il n'y a jamais un équilibre. La stabilité relative des marchés est surtout à cause de la routine et des habitudes des producteurs et des consommateurs. Aussitôt que le comportement subit un changement profond, le développement du marché sera imprévisible.
  23. Je comprends. Néanmoins, je le trouve rigolo et amusant de découvrir une telle unanimité fervente parmi les autrichiens, même concernant leurs antipathies.
  24. Bien que le fil se soit déjà endormi, j'aimerais ajouter une remarque par rapport au bonheur. Bien que le bonheur joue un rôle important dans le débat, on n'a pas réalisé l'accord sur sa signifation. C'est pourquoi je voudrais vous recommander un livre excellent sur ce sujet: vous pourriez lire Économie du bonheur de Lucie Davoine.
  25. Je comprends. Donc, qu'est-ce que vous cherchez sur ce forum-ci?
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