Aller au contenu

frigo

Yabon Nonosse
  • Compteur de contenus

    3 706
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    3

Tout ce qui a été posté par frigo

  1. En palant d'Histoire j'ai trouvé ces quelques extraits sur le thème de la justice, d'un certain A.Tournier. Plus tard, dans la commune villageoise des premiers siècles de notre ère, les conceptions sur la justice changent. L’idée de vengeance est abandonnée peu à peu (avec beaucoup de lenteur et surtout chez les agriculteurs, mais survivant dans les bandes militaires) et celle de compensationà l’individu ou à la famille lésée se répand. Avec l’apparition de la famille séparée, patriarcale et possédant fortune (en bétail ou en esclaves enlevés à d’autres tribus), la compensation prend de plus en plus le caractère d’évaluation de ce que « vaut » (en possessions) l’homme blessé, lésé de quelque façon, ou tué : tant pour l’esclave, tant pour le paysan, tant pour le chef militaire ou roitelet que telle famille aura perdu. Cette évaluation des hommes constitue l’essence des premiers codes barbares ... La commune de village se réunit et elle constate le fait par l’affirmation de six ou douze jurés de chacune des deux parties qui veulent empêcher la vengeance brutale de se produire et préfèrent payer ou accepter une certaine compensation. Les vieux de la commune, ou les bardes qui retiennent la loi (l’évaluation des hommes de différentes classes) dans leurs chants, ou bien des juges invités par la commune, déterminent le taux de la lésion : tant de bétail pour telle blessure ou pour tel meurtre. Pour le vol, c’est simplement la restitution de la chose volée ou de son équivalent, plus une amende payée aux dieux locaux de la commune. » « Mais, peu à peu, au milieu des migrations et des conquêtes, les communes libres de beaucoup de peuplades sont asservies ; les tribus et les fédérations aux usages différents se mêlent sur un même territoire, il y a les conquérants et les conquis. Et il y a en plus le prêtre et l’évêque — sorciers redoutés — de la religion chrétienne qui sont venus s’établir parmi eux. Et peu à peu, au barde, au juge invité, aux anciens qui déterminaient jadis le taux de la compensation, se substitue le juge envoyé par l’évêque, le chef de la bande militaire des conquérants, le seigneur ou le roitelet. Ceuxci, ayant appris quelque chose dans les monastères ou à la cour des roitelets, et s’inspirant des exemples du Vieux Testament, deviendront peu à peu jugesdans le sens moderne du mot. L’amende, qui était jadis payée aux dieux locaux — à la commune — va maintenant à l’évêque, au roitelet, à son lieutenant, ou au seigneur. L’amende devient le principal, tandis que la compensation allouée aux lésés pour le mal qui leur fut fait, perd de son importance au regard de l’amende payée à ce germe de l’Etat. L’idée de punition commence à s’introduire, puis à dominer. L’Eglise chrétienne surtout ne veut pas se contenter d’une compensation ; elle veutpunir, imposer son autorité, terroriser sur le modèle de ses devancières hébraïques. Une blessure faite à un homme du clergé n’est plus une simple blessure ; c’est un crime de lèse divinité. En plus de la compensation, il faut le châtiment, et la barbarie du châtiment va en croissant. Le pouvoir séculier fait de même. » « Au dixième et onzième siècle se dessine la révolution des communes urbaines. Elles commencent par chasser le juge de l’évêque, du seigneur et du roitelet, et elles font leur « conjuration ». Les bourgeois jurent d’abandonner d’abord toutes les querelles surgies de la loi du talion. Et lorsque de nouvelles querelles surgiront, de ne jamais aller vers le juge de l’évêque ou du seigneur, mais vers la guilde, la paroisse ou la commune. Les syndics élus par la guilde, la rue, la paroisse, la commune ou, dans les cas les plus graves, ces organismes eux-mêmes, réunis en assemblée plénière, décideront de la compensation à accorder à la personne lésée. En outre, l’arbitrage à tous les degrés — entre particuliers, entre guildes, entre communes — prend une extension réellement formidable. » « Mais, d’autre part, le christianisme et l’étude renouvelée du droit romain font aussi leur chemin dans les conceptions populaires. Le prêtre ne fait que parler des vengeances d’un dieu méchant et vengeur. Son argument favori (il l’est encore) est le châtiment éternel du pécheur... Et comme, dès les premiers siècles, le prêtre conclut alliance avec le seigneur et que le prêtre lui-même est toujours un seigneur laïque, et le pape un roi, le prêtre fulmine aussi et poursuit de sa vengeance celui qui a manqué à la loi laïque imposée par le chef militaire, le seigneur, le roi, le prêtre-seigneur, le roipape. Le pape lui-même, auquel on s’adresse continuellement comme à un arbitre suprême, s’entoure de légistes versés dans le droit impérial et seigneurial romain. Le bon sens humain, la connaissance des us et coutumes, la compréhension des hommes, ses égaux -qui faisaient jadis les qualités des tribunaux populaires — sont déclarés inutiles, nuisibles, favorisant les mauvaises passions, les inspirations du diable, l’esprit rebelle. Le « précédent », la décision de tel « juge » -la jurisprudence en herbe — « fait loi et pour lui donner plus de prise sur les esprits, on va chercher le précédent dans les époques de plus en plus reculées — dans les décisions et les lois de la Rome des empereurs et de l’Empire hébraïque. » « L’arbitrage disparaît de plus en plus à mesure que le seigneur, le prince, le roi, l’évêque et le pape deviennent de plus en plus puissants et que l’alliance des pouvoirs temporel et clérical devient de plus en plus intime. Ils ne permettent plus à l’arbitre d’intervenir et exigent par la force que les parties en litige comparaissent devant leurs lieutenants et juges. La compensation à la partie lésée disparaît presque entièrement des affaires « criminelles » et se trouve bientôt presque entièrement remplacée par la vengeance, exercée au nom du Dieu chrétien ou de l’Etat romain. Sous l’influence de l’Orient, les punitions deviennent de plus plus atroces. L’Eglise, et après elle le pouvoir temporel, arrivent à un raffinement de cruauté dans la punition, qui rend la lecture ou la reproduction des punitions infligées aux XVe et XVIe siècles presque impossibles pour un lecteur moderne. » « Les idées fondamentales sur ce point essentiel, cardinal de tout groupement humain, ont ainsi changé du tout au tout entre le XIe et le XVIe siècle. Et lorsque l’Etat s’empare des communes qui ont renoncé déjà, même dans les idées, aux principes fédératifs d’arbitrage et de justice compensatrice populaire (essence de la commune du XIIe siècle) la conquête est relativement facile. Les communes, sous l’influence du christianisme et du droit romain, étaient déjà devenues de petits Etats, elles étaient au moins devenues étatistes dans leurs conceptions dominantes. » « Ce court aperçu historique permet de voir jusqu’à quel point l’institution pour la vengeance sociétaire, nommée justice, et l’Etat sont deux institutions corrélatives, se supportant mutuellement, s’engendrant l’une l’autre et historiquement inséparables. » ... Ce distinguo entre justice punitive et justice compensatoire est , il me semble, un thème de la pensée libertarienne, on me contredira peut être.
  2. frigo

    Vidéos comiques

  3. Je pensais cet aprèm que l'on envisage le principe de non agression uniquement d'un point de vue inter individuel, ou à la rigeur d'un état versus l'individu.. J'avais envie d'élargir le thème en considérant des entités disons " holistes", par exemple les rapports des catalans avec l'état espagnol et de chercher les règles de droit qui pourraient régir pacifiquement leurs rapports. Les territoires des États nations se sont forgés et se maintiennent généralement par la violence, a part le Liechtenstein qui semble faire exeption. Évidement l'ombre de ma théorie de l'isonomie des bassins hydrographique hante ma question :).
  4. J'en profite pour signaler une erreur, la citation est tirée de " théorie de la propriété " 1862. Je sais c'est anecdotique .
  5. frigo

    Chanson franchouille

    Moi il m'a appris le français, avant je parlais un vague pataouët de banlieue.
  6. frigo

    Chanson franchouille

  7. frigo

    Chanson franchouille

    avoir cassé son sabot & casser son sabot ; casser le sabot ; se faire casser le sabot locution Ne plus être vierge, perdre sa virginité, dépuceler ; se faire dépuceler ALL : seine Unschuld verlieren
  8. frigo

    Chanson franchouille

    T'as " cassé ton sabot" sous les vertes frondaisons ?
  9. J'ai du mal à faire le distingo, on m'a souvent répondu <<essaie de vendre ta part de copropriété publique>> ce à quoi je répond à mon tours que l'on ne peut pas vendre non plus un bout de la cage d'escalier de son immeuble.
  10. frigo

    Chanson franchouille

  11. 1: les territoires de la confédérations sont basés sur la méthode des bassins hydrographique et de leurs subdivisions. 2: Isonomie générale , individuel et territoriales, droit de sécession. 3: Demerdez vous.
  12. frigo

    Chanson franchouille

  13. C'est le concept du commerce.
  14. Cet homme , son rapport avec la loi, la propriété, la coutume, la tradition, la liberté, l'éthique est, pour moi , source de bien des questionnements.
  15. J'ai pigé, merci les gars.
  16. Comprend pas, 3/4 de de 7 minutes c'est 5,25'. Donc il est plus plein qu'au début ?
  17. On met en branle les deux sabliers, quand le 7 minutes est fini on retourne le le 11 minutes ( où il reste 4 minutes), quand les quatres minutes sont écoulées on retourne encore le 11 minutes et quand il est fini on a 15 minutes. Durée de l'opération 22 minutes, a mon avis peut mieux faire.
  18. T'IL une ancienne tradition de la marine royale, le charivari. Jadis, sur les vaisseaux du roi, lecharivari consistait en un chant improvisé, stimulant l’énergie des matelots durant un travail de force, principalement, virer au cabestan. Profitant de l’impunité que leur donne cette tâche décisive et urgente, ils moquent gaillardement leurs supérieurs selon un protocole bien établi. • A un moment quelconque, un homme, n’importe lequel, crie « charivari ! » ; les autres répondent « pour qui ? » ; suit alors le nom ou le grade de la victime, dont les manies, les travers et les excès sont raillés avec verdeur. Méchant, cocu, buveur, avare… tout y passe, à la rigueur on en rajoute un peu. Mais le travail se fait, et aucun officier ne se risquerait à l’interrompre. Pour faire durer le plaisir chaque énumération rime avec la précédente et se termine par le mot « aussi ». Charivari pour le premier lieutenant ! Menteur, voleur, avare, aussi, Pouilleux, crasseux, morveux, aussi ! Ivrogne et paresseux aussi !… Évidemment, le charivari n’est pas du goût des gradés qui n’en apprécient ni la forme ni l’audace qu’ils ne peuvent cependant éviter. Contre mauvaise fortune, bon cœur, ils en supportent les excès. • En 1793, le charivari prend une tout autre tournure, le jeu bête et méchant devient carrément dangereux. Il ne s’agit plus de railler l’état-major, mais de dénoncer son peu d’empressement révolutionnaire. Souvent, le rituel s’instaure en véritable tribunal où la menace vole bas. Il ne fait pas bon garder quelques convictions monarchistes. C’est redoutable, car les accusations risquent d’être rapportées à terre, à d’autres tribunaux, peu enclins à faire dans la nuance. • Comme on le sait, cet épisode ne dure guère ; en 1826 le charivari est proscrit sur les navires de l’État ; il est remplacé par un jeu de tambour, clairon, fifre ou sifflet, appelé franc parlé du cabestan et jugé sans aucun intérêt pour les matelots. L’ordre règne enfin à bord…
  19. frigo

    Chanson franchouille

  20. frigo

    Chanson franchouille

  21. frigo

    Et La Poésie?

    L’école Gaston Couté Les p’tiots matineux sont ‘jà par les ch’mins Et, dans leu’ malett’ de grousse touél’ blue Qui danse et berlance en leu’ tapant l’cul, I’s portent des liv’s à coûté d’leu pain. L’matin est joli coumm’ trent’-six sourires, Le souleil est doux coumm’ les yeux des bêtes… La vie ouvre aux p’tiots son grand liv’ sans lett’es Oùsqu’on peut apprend’ sans la pein’ de lire : Ah ! les pauv’s ch’tiots liv’s que ceuss’ des malettes ! La mouésson est mûre et les blés sont blonds ; I’ s’ pench’nt vars la terr’ coumm’ les tâcherons . Qui les ont fait v’ni’ et les abattront : Ça sent la galette au fournil des riches Et, su’la rout’, pass’nt des tireux d’pieds d’biche. Les chiens d’ deux troupets qui vont aux pâtis, Les moutons itou et les mé’s barbis Fray’nt et s’ent’erlich’nt au long des brémailles Malgré qu’les bargers se soyin bouquis Un souér d’assemblé’, pour eune garçaille. Dans les ha’s d’aubier qu’en sont ros’s et blanches, Les moignieaux s’accoupl’nt, à tout bout de branches, Sans s’douter qu’les houmm’s se mari’nt d’vant l’maire, Et i’s s’égosill’nt à quérrier aux drôles L’Amour que l’on r’jitt’ des liv’s’de l’école Quasi coumme eun’ chous’ qui s’rait pas à faire. A l’oré’ du boués, i’ s’trouve eun’ grand crouéx, Mais les peupéiers sont pus grands dans l’boués. L’fosséyeux encave un mort sous eun’ pierre, On baptise au bourg : les cloches sont claires Et les vign’s pouss’ vart’s, sur l’ancien cim’tiére ! Ah ! Les pauv’s ch’tiots liv’s que ceuss’ des malettes ! Sont s’ment pas foutus d’vous entrer en tète Et, dans c’ti qu’est là, y a d’quoué s’empli l’coeur ! A s’en empli l’coeur, on d’vienrait des hoummes, Ou méchants ou bons – n’importe ben coumme! – Mais, vrais coumm’ la terre en friche ou en fleurs, L’souleil qui fait viv’e ou la foud’ qui tue. Et francs, aussi francs que la franch’ Nature, Les p’tiots ont marché d’leu’s p’tit’s patt’s, si ben Qu’au-d’ssus des lopins de seigle et d’luzarne, Gris’ coumme eun’ prison, haut’ coumme eun’ casarne L’Ecole est d’vant eux qui leu’ bouch’ le ch’min. L’mét’ d’école les fait mett’e en rangs d’ougnons Et vire à leu’têt’ coumme un général : » En r’tenu’, là-bas !… c’ti qui pivott’ mal !… » Ça c’est pou’ l’cougner au méquier d’troufion. On rent’ dans la classe oùsqu’y a pus bon d’Guieu : On l’a remplacé par la République ! De d’ssus soun estrad’ le met’ leu-z-explique C’qu’on y a expliqué quand il ‘tait coumme eux. I’leu’ conte en bieau les tu’ri’s d’ l’Histouére, Et les p’tiots n’entend’nt que glouère et victouére : I’ dit que l’travail c’est la libarté, Que l’Peuple est souv’rain pisqu’i’ peut voter, Qu’les loués qu’instrument’nt nous bons députés Sont respectab’s et doiv’nt êt respectées, Qu’faut payer l’impôt… » Môssieu, j’ai envie ! … – Non ! .., pasque ça vous arriv’ trop souvent ! » I veut démontrer par là aux enfants Qu’y a des régu’s pour tout, mêm’ pou’la vessie Et qu’i’ faut les suiv’déjà, dret l’école. I’pétrit à mêm’ les p’tits çarvell’s molles, I’rabat les fronts têtus d’eun’ calotte, I’ varse soun’ encr’ su’ les fraîch’s menottes Et, menteux, fouéreux, au sortu’ d’ses bancs Les p’tiots sont pus bons qu’â c’qu’i’ les attend: Ça f’ra des conscrits des jours de r’vision Traînant leu’ drapieau par tous les bordels, Des soldats à fout’e aux goul’s des canons Pour si peu qu’les grous ayin d’la querelle, Des bûcheux en grippe aux dents des machines, Des bons citoyens à jugeotte d’ouée : Pousseux d’bull’tins d’vote et cracheux d’impôts, Des cocus devant l’Eglise et la Loué Qui bav’ront aux lév’s des pauv’s gourgandines, Des hounnètes gens, des gens coumme i’faut Qui querv’ront, sarrant l’magot d’un bas d’laine, Sans vouer les étouel’s qui fleuriss’nt au ciel Et l’Avri’ en fleurs aux quat’ coins d’la plaine !… Li ! l’vieux met’ d’école, au fin bout d’ses jours Aura les ch’veux blancs d’un déclin d’âg’ pur ; I’ s’ra ensarré d’l’estime d’tout l’bourg Et touch’ra les rent’s du gouvernement… Le vieux maît’ d’écol’ ne sera pourtant Qu’un grand malfaiseux devant la Nature !.. Gaston Couté
  22. Tiens un coup d'humour potache, merdrrrrrre. Une presse digne de ce nom reproduirait ce brûlot étudiant en grand tirage.
×
×
  • Créer...