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Tout ce qui a été posté par Gio
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Pour les fautes, d'accord, mais Lucilio est le seul qui écrit bien ici. Jacques Chirac, s’il avait été sur liborg, aurait dit : « C’est le meilleur d’entre nous. » La prose de Lucilio est fine et pertinente, dans un style qui marie subtilement provocation et élégance.
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C'est ça la division du travail. Il y en a pour tous ! (Attends c'est la division du travail ou le partage du travail du coup ? )
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Gloire à neuneu2k et au parti travailliste neo-zélandais ! Bon sinon on sait à présent que shiva88 c'était free jazz.
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Abrégé de "Capitalisme, désir & servitude" - Frédéric Lordon
Gio a répondu à un sujet de Gio dans Lectures et culture
Tu n'y es pas. Le public visé, ce sont les ignares facilement impressionnables qui vont se dire "Ouah j'y comprends rien, ça doit être sacrément intelligent !" Partant, il sert de caution scientifique à l'extrême-gauche. Son succès s'explique comme ça je pense. La jeune militante FDG qui m'a conseillé de le lire, je pense qu'elle est loin d'avoir compris toutes les phrases du livre. Parce que c'est tellement alambiqué...Lordon voudrait obscurcir au maximum son propos qu'il ne s'y prendrait pas autrement. -
Neuneu2k, d'après shiva88 tu es travailliste ! Tu es membre de quel parti travailliste ?
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John Maynard, sors de ce corps ! Qu'on t'ai traité de microbe ça se comprend, mais alors de libertarien ! Dur...
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On continue la discussion là bas. (Cette phrase provenait du chapitre "La liquidité, le fantasme du désir-maître capitaliste")
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Abrégé de "Capitalisme, désir & servitude" - Frédéric Lordon
Gio a répondu à un sujet de Gio dans Lectures et culture
Il dit texto : "Et l’on peut douter de la viabilité passionnelle de long terme d’une formation sociale qui, isolément, ferait le choix, par exemple sur le mode de la décroissance, d’une réduction volontariste de ses aspirations matérielles mais resterait exposée aux images de l’entassement des objets chez ses voisins et par conséquent à toutes les stimulations de l’imitation du désir - ceci étant dit non pas pour en conclure à l’impossibilité de la bifurcation décroissante mais pour en souligner les (exigeantes) conditions de possibilité passionnelles et la nécessité où elle se trouve de se construire préalablement un imaginaire, c’est-à-dire une herméneutique affective et désirante du monde, refait à neuf." Bin si je lis correctement le texte c'est censé être une métaphore : "S'il est question de direction et d'alignement, la métaphore vectorielle est adéquate." Mais une métaphore qui a tendance à plutôt obscurcir qu'éclaircir... -
Abrégé de "Capitalisme, désir & servitude" - Frédéric Lordon
Gio a répondu à un sujet de Gio dans Lectures et culture
Phrase exacte texto : Si le premier sens de la domination consiste en la nécessité pour un agent d’en passer par un autre pour accéder à son objet de désir, alors à l’évidence le rapport salarial est un rapport de domination. -
Abrégé de "Capitalisme, désir & servitude" - Frédéric Lordon
Gio a posté un sujet dans Lectures et culture
J'ai lu pour vous Capitalisme, Désir et Servitude de Lordon. Enfin pas tout à fait, mais j'ai fini la première partie (1/3) et j'en ai fait un résumé que je propose ici (je posterais peut-être la suite plus tard). Comme ça quand on vous sort Lordon comme autorité, au moins vous saurez un peu mieux ce qu'il raconte ! Ça pourrait peut-être donner lieu à un article CP ou que sais-je ? J'espère ne pas avoir déformé ou altéré ses propos. Il ne manque rien d'essentiel. Je vous conseille de lire, vous allez bien rigoler je pense. (Et surtout bien vous facepalmer !) Juste un petit mot sur le style, parce que vous ne pouvez pas vous en rendre compte sur mon résumé : Pour les gens facilement impressionnables, je comprends que ça fasse effet, parce qu'on a vraiment le sentiment que Lordon cherche surtout à impressionner (voir à intimider) le lecteur plus qu'à exposer une pensée profonde ou originale. Il accumule au maximum, et de façon systématiquement gratuite, les formulations tortueuses et alambiquées, le vocabulaire technique, scientifique ou littéraire, les expressions anciennes et/ou peu utilisées. Il y a des phrases que j'ai longuement analysées, et je crois pouvoir dire sans mauvaise volonté qu'elles n'ont strictement aucun sens. Une grande partie du livre est un galimatias d'une incroyable vacuité. J'essaye dans cet abrégé de donner du sens, tant que j'ai pu en trouver. Si jamais j'ai fait des erreurs dans cette transcription, elles ne sont pas dues à des déformations intentionnelles, mais bien au style charabiesque de l'auteur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Citation de Spinoza au début du livre : Avant-propos Le principe du salariat (= travailler pour le désir d'un autre) contredit la maxime du libéralisme kantien. ("Agis de telle sorte que tu traites l'humanité comme une fin, et jamais simplement comme un moyen") Marx a démontré que cela est l'effet des structures sociales. On peut compléter avec Spinoza, car les structures fonctionnent aux affects. Nous allons voir pourquoi le petit nombre du capital fait travailler le grand nombre du travail. Depuis l'émergence des cadres qui sont à la fois du côté du travail et du capital, il faut dépasser le schéma marxiste binaire des classes. Les cadres incarnent les salariés contents que veut le capitalisme. Le néolibéralisme est coercitif. Pierre Bourdieu a montré que consentement et violence peuvent se croiser. (Violence symbolique) Rendre les dominés contents est un moyen de faire oublier et accepter aux dominés qu'ils sont dominés. Le consentement déstabilise les concepts marxistes d'exploitation, d'aliénation et de domination. Nous allons examiner le salariat à travers le triangle produit par les structures : le désir d'un, la puissance d'agir, les affects. I. FAIRE FAIRE Le désir de faire quelque chose p.17 Définition du conatus : l'énergie du désir. La liberté d'entreprendre c'est la liberté de désirer. Cette liberté est incontestable. (Sauf restriction qu'un corps social juge bon de mentionner.) Le désir de faire faire : patronat et enrôlement p.19 Embarquer les autres dans son entreprise en revanche (= embaucher) c'est enrôler les autres dans son désir à soi. Or seul le désir à la première personne est légitime : si quelqu'un a envie d'entreprendre quelque chose, il faut qu'il le fasse seul. Sinon c'est de la capture (Patronat = Capturat). Les dirigeants d'ONG (par exemple) sont dans le même schéma, même si ce n'est pas monétaire : captation de l'effort (conatus) de subordonnés enrôlés au service d'un désir-maître. Intérêt, désir, mise en mouvement p.21 Pour capturer il faut mobiliser. C'est curieux de travailler pour autrui, mais à force d'habitude, on n'est plus étonné. La méthode du patronat capitaliste, c'est l'argent. Le patronat fonctionne à l'intérêt, c'est à dire au désir. Si intérêt = désir, alors l'action désintéressé, le don altruiste n'existent pas ? Si, parce que l'intéret ne se réduit pas au calcul utilitariste. On peut être intéressé à des choses qui échappent au désir économique. (Amour, générosité...) La théorie économique et la philosopie utilitariste ont employé ce mot, mais l'intérêt est un concept plus vaste que ce qu'ils en disent. Il faut réhabiliter ce concept, car le désir de donner, de secourir, etc. existe. Le capitalisme puise d'ailleurs dans toute la gamme des intérêts. Nous allons le voir avec le conatus, principe de toutes les servitudes. La vie nue et l'argent p.24 De tous les désirs dont le capitalisme se sert, le premier est l'argent. Dans une économie décentralisé, la reproduction matérielle passe par l'argent. La société basée sur la division du travail s'est faite progressivement, mais comme l'ont montré Marx et Polanyi, le capitalisme naît en fermant les possibilités d'autoproduction à petite échelle et en imposant l'hétéronomie matérielle, ce qui conduit à la prolétarisation. Évidence triviale : celui qui crée est dépendant de celui qui possède. Dans une économie capitaliste, il n'y a que deux fournisseurs d'argent : l'employeur et le financier. L'hétéronomie matérielle rend l'argent obligatoire et font de l'argent un désir cardinal qui devient un passage obligé pour tout les autres désirs. La monnaie rapport, l'argent désir p.27 Il y a une différence entre l'argent et la monnaie. La monnaie est un rapport social, l'argent est le désir qui prend naissance sous ce rapport. Monnaie ≠ valeur ; Monnaie = opérateur de la valeur. La monnaie est surtout une croyance collective (sans quoi on ne l'accepterait pas) arbitraire dépourvue de valeur. Le fétichisme métallique a caché la nature fiduciaire de la monnaie. Les institutions monétaires servent à entrenir ce rapport social (cette croyance). Argent = Monnaie comme désir. Monnaie et argent diffèrent et se complètent : d'un côté croyance-confiance collective, de l'autre désir individuel. Il n'y a pas d'antinomie, de la même manière que Bourdieu a montré qu'il n'y avait pas d'antinomie entre objectivisme et subjectivisme en sociologie. La servitude volontaire n'existe pas p.30 Le désir d'argent est le moteur de l'enrôlement salarial, car les employeurs sont les seuls pourvoyeurs d'argent dans un système capitaliste. Si domination = nécessité de passer par quelqu'un d'autre pour accéder à son désir ; alors : salariat = domination. Plus le dominé (= salarié) a du désir, plus la domination est forte. Dans le capitalisme et l'hétéronomie matérielle, tout les désirs (même non matériels) étant dépendant de l'argent, le désir d'argent devient supérieur aux autres, il est impérieux. Le "servitude volontaire" ne vaut pas grand chose comme formule, mais La Boétie a le mérite d'avoir très tôt formulé ce thème, qui concentre 1° l'aporie de la métaphysique subjectiviste dont se nourrit la pensée individualiste contemporaine ; 2° le mythe du libre arbitre. Mais la servitude volontaire est un concept limité : On est soumis par défaut de volonté (non le contraire), on ne peut pas vouloir ce qui est indésirable. La "servitude volontaire" suppose que nous sommes maîtres de nos désirs, or le rapport salarial montre que ce n'est pas le cas, ou alors il faudrait parler de servitude volontaire pour quelqu'un qui obéit avec un revolver sur la tempe. Ce qui détermine les désirs, ce sont les structures sociales. Le désir vient avant l'objet de désir, c'est l'affect qui le désigne. Séquence du désir : 1° évenement 2° affect 3° envie. Les interractions sociales conditionnent les désirs. La volonté autonome, le contrôle souverain ou la libre auto-détermination n'existent pas, l'homme est automate passionel, comme l'explique Spinoza. La pensée subjectiviste-individualiste construite autour de la volonté libre rejette cela, et la "servitude volontaire" aussi puisqu'elle suppose qu'en dehors de la coercition physique, on est soumis que si on l'a mystérieusement "voulu". C'est une aporie : il n'y a que la servitude passionnelle universelle. L'asymétrie de l'initiative monétaire p.36 Dans la structure capitaliste, l'employeur détient la clé du désir de base : la survie. On objectera qu'il y a symétrie puisque l'employé détient la force de travail que l'employeur désire. Mais comme la production est collective, il y a déséquilibre : il y a bien moins d'employeurs que d'employés et du point de vue de l'employeur, n'importe qui fait l'affaire, les employés sont interchangables. De plus les employeurs ont le temps d'attendre les employés, ils peuvent tenir sans eux, comme le montre la rareté des rebellions salariales. La fermeture d'accès à l'argent est fatal pour les employés et se combat par la solidarité salariale. Il n'y a donc pas symétrie, mais domination. Devenir un capitaliste ou un salarié dépend toujours de l'accès à l'argent. Le fournisseur d'argent du capitaliste est le banquier. C'est la capacité de constituer un tour de table [?] et à réunir des fonds propre qui permet d'être capitaliste. Ceux qui n'ont que leur force de travail, n'ont de l'argent qu'après sa vente, donc ils ne peuvent pas être capable d'avance => ils sont donc hors-course pour être capitaliste. Si finance = pouvoir dépenser temporairement plus qu'on ne gagne ; alors ce pouvoir fait le capitaliste. Mode salarial d'accès à l'argent : flux (reproduction de la force de travail à échelle rapprochée) ; mode financier d'accès à l'argent : stock (accumulation par la mise en valeur auto-entretenue (= la capacité du capital de dégager du surplus)). Le capitaliste a un accès privilégié non pas à l'argent simple, mais à l'argent-capital. Dans Les 400 coups Antoine résume bien comment on devient capitaliste : "c'est une question de fric au départ". Il envisage donc de voler un meuble à son père pour le vendre, et dévoile ainsi l'effraction originelle de l'accumulation primitive. Il y a une inégalité : seuls sont qui ont un stock d'argent peuvent devenir capitaliste, les autres restent bloqués au désir de survivre, qui ne compte pour rien puisqu'il n'est qu'un prérequis aux autres désirs. Domination à tous les étages p.40 La division du travail s'est accrue depuis Marx : il y a plus de maillons dans les hiérarchies. Le rapport de domination principal est réfracté en plusieurs rapports de dominations secondaires. Chacun ordonne et est ordonné. La Boétie mentionne un habitus de la servitude, il insiste sur les chaînes de dépendances mutuelles. La Boétie nous montre une structure hiérarchique de la servitude que personne n'a la volonté de renverser car le dominant local est aussi dominé. Tout les étages sont verrouillés. Chaînes montantes de dépendances et chaînes descendantes d'instrumentalisation. Norbert Elias est le continuateur de la Boétie. Plus la division du travail est profonde, plus on incite les gens à être dociles et à faire des compromis. Entre le sujet désirant et l'objet désiré il y a beaucoup d'intermédiaire désormais, que le sujet doit ménager. Ce qui est une stratégie (non au sens du calcul, mais au sens des actions pour parvenir à une fin, ce qui est en fait la logique du désir) au départ devient une habitude automatique : c'est l'habitus de Bourdieu. On peut parler de stratégie du conatus. Le calcul souverain, chez Spinoza, n'est qu'un mode d'action parmi d'autre, mais elle n'est pas un modèle unique. Pressions ambiantes et remontée de la violence (contrainte actionnariale et concurrence) p.43 L'affect joyeux de l'espoir (obtenir) s'accompagne de l'affect triste de la crainte (manquer). Dans l'entreprise, la pression du sommet crée la peur de perdre sa place, donc diffuse un affect de crainte. Pour le salarié, l'accès à l'argent étant la seule option possible, la difficulté croissante de son accès génère une tension, donc un affect triste de crainte. Plus ce stress s'intensifie chez un individu, plus il a besoin de l'extérioriser par une action. Il en résulte un accroissement de violence sur ceux qu'il a la possibilité de dominer dans la hiérarchie de l'entreprise. Exemple : les actionnaires qui exigent plus de rentabilité ; parti d'en haut, cette tension se déplace d'un bout à l'autre de la chaîne hiérarchique. La rentabilité, abstraction économique, devient une violence concrète. On ajoute aussi de la crainte en brisant les possibilités de résistances collectives, en organisant la concurrence interne qui précarise les individus, etc. La concurrence externe s'ajoute aussi : la dépendance économique n'est pas qu'à l'intérieur de l'entreprise, mais aussi entre elles. La sous-traitance est aussi un rapport de domination. Le rapport salarial est en rupture avec le droit commun des contrats. Le rapport de sous-traitance est au contraire un rapport marchand pur qui met les organisations les unes contre les autres dans une violence qui reflète la conservation des contrats. Va et viens : La concuccurence externe produit la mise sous tension interne des salariés, qui produit une mise sous tension externe. La baisse des prix confisque le gain de productivité des sous-traitants, mais tout le monde le sait. Les structures de dépendances mutuelles produisent ces violences et impactent les passions. Les violences exercés sont proportionnelles aux violences subies. Mobilisation joyeuse et aliénation marchande p.48 Pourquoi le capitalisme persévère ? Parce que les salariés y trouvent leur compte. Le salaire permet la survie et produit un affect joyeux, exactement comme l'esclave qui a la vie sauve. Mais le capitalisme produit d'autres joies, comme la consommation (= l'aliénation marchande). La consommation de masse associe la joie à l'argent, qui devient le désir ultime. Le capitalisme engendre ainsi sa propre persévérence, il utilise les affects joyeux en prenant les gens pour des consommateurs et pas des salariés. (Ex: Magasins ouvert le dimanche, baisse des prix par la déréglementation...) Cela vient du fordisme, et l'UE (dont la doctrine officielle est l'ordrolibéralisme) l'illustre bien. Il faut pourtant voir que les avantages du consommateur se font sur la souffrance salariale. Le capitalisme consolide sa domination en ne proposant que le salariat, et en accumulant les objets de désirs. L'aliénation et le désir sont si forts que les gens s'endettent, se rendant ainsi encore plus dépendants. Tel est le mécanisme d'adhésion au capitalisme. Dans ce système, une communauté qui ferait le choix de la décroissance ne tiendrait pas à cause du désir suscité par ses voisins. Pour que la décroissance puisse marcher, il faut donc certaines conditions, il faut refaire le monde. L'enrôlement comme alignement p.53 L'enrôlement via le désir de survie à cédé la place à l'enrôlement via le désir de consommer (=aliénation marchande joyeuse). L'augmentation des maillons de hiérarchie brouille les cartes de la critique anti-capitaliste (on ne voit plus simplement Capital vs Travail), car même les dirigeants sont salariés. [Pouce !] Par contre pour le reste du chapitre, il y a toute une partie purement mathématique avec un schéma, et n'étant pas assez calé là dedans, je met carrément un scan : Bon pour ceux qui n'ont toujours rien compris, sur Arrêt sur images, Judith Bernard explique l'angle α de manière simplifié dans cette vidéo. (De cette théorie de l'angle α, Judith Bernard a fait un spectacle dansant.) α = 0 ! p.56 Les structures sociales indiquent la part de puissance d'agir que le patron pourra capter à son profit. L'angle α, c'est ce qu'il ne peut pas capturer. L'idée fixe du patron (ou de l'enrôleur en général) est de réduire cet angle autant que possible (=alignement). On le voit dans les petites entreprises quand le patron dit au salarié qu'il ne fait pas assez vite, pas assez bien, etc. Il ne pige pas que son désir soit si mal servi par autrui : Il confond l'autre avec lui-même, comme quand un patron dit "je suis exigeant avec les autres comme avec moi-même" (égocentrisme conatif) = il voudrait que les autres ait le même désir que lui. D'où le mot "directeur". La méthode d'alignement fut jadis la survie, puis la consommation, aujourd'hui elle tente de se renouveller n'ayant pas atteint l'alignement totalement. Le capitalisme ne tolère plus les α. Le néolibéralisme veut que α = 0, comme le montre la sociologie. Cette évolution résulte de l'émergence du pouvoir actionnarial et la dérégulation des marchés, donnant l'avantage au capital dans le rapport de force capital-travail, ce qui le conduit à tout demander (et personne ne résiste). Cette évolution tient aussi au passage de l'économie matérielle à l'économie de service, au contour plus flou qui ouvre la voie à l'engagement illimité de soi dans l'entreprise (= vocation totale). Prétextant sa survie, l'entreprise néolibérale entend à présent conformer les désirs. Intensification de la crainte p.60 Le capitalisme néolibéral a basculé dans le délire de l'illimité du capital. Tant qu'aucune force contraire supérieure ne convaincra les capitalistes, ils pousseront toujours à leurs avantages. Les structures sociales déterminent la distribution des ressources de pouvoir. Dans le rapport capital-travail, la structure a changé, jadis il y a avait des limites à ce que le capital prenne tout les avantages : barrières commerciales, contrôle des investissements directs, pas de contraintes actionnariales, etc. (= croissance et emploi). Aujourd'hui : libéralisation, investissements directs (= délocalisations), actionnariat, volonté de maîtriser l'inflation. Tant qu'il ne rencontre pas de résistance, le capital avance. Aujourd'hui on ose fermer un site non parce qu'il est déficitaire, mais pas assez rentable. (Jadis, jamais.) Ce genre de chose choque les gens, mais le capital sans fout car l'opprobre est sans force et en plus il sait qu'il a le dessus. Cela ne doit pas cacher sa volonté d'alignement des désirs. Le chômage facilite gouvernement patronal par la crainte. Plus que jamais, la peur de délocalisation, du plan social etc. joue sur l'affect de la dépendance et rend les salariés plus soumis. C'est la "coopération forcée" de Coutrot. La liquidité, le fantasme du désir-maître capitaliste p.63 Ce chantage s'intensifie parce que le "plan social" est devenu courant. Il n'y a pas de morale autonome, la morale dépend toujours des intérêts. On est vertueux parce que c'est profitable ou que ça ne coûte rien. Jadis ce sont donc les structures qui freinaient les patrons, ne pas licencier était encore une norme morale. Certes ils en avaient bien l'intention, mais la facilité de retrouver un emploi à l'époque c'était pas grave. Mais la structure change (déréglementations) donc le rapport de force capital-travail change (le capital a toutes les cartes en main, le travail aucun). Le néolibéralisme change ainsi la morale, le désir-maître se libère et impose tout ce qu'il veut par la crainte. Le paradigme de cette tyrannie est le capital financier sous forme de liquidité. Au contraire de l'investissement en capital industriel qui immobilise l'argent, la liquidité engage peu (pas besoin de compter sur autrui), incarne le désir marchand et est antisociale comme l'a montré Keynes. Pouvoir investir ou désinvestir, pouvoir embaucher ou débaucher est le fantasme individualiste extrême. La liquidité aujourd'hui est partout, elle pousse les désirs-maîtres à mettre en place les structures de flexibilité-réversibilité. (Exemple : l'idée patronale qu'on aurait moins de chômage avec moins de réglementations) Il s'agit pour les patrons de jouir sans entraves. C'est dans l'idée de la concurrence pure et parfaite. Tout dois s'ajuster, mais à quoi ? Aux désirs du patronat. Tyrannie et terreur p.67 Dans le cadre de la liquidité, plus rien n'est restreint : on peut licencier comme on veut. L'égocentrisme du conatus trouve ça naturel. Le patronat ne voit pas que le désir de licencier ne peut pas se généraliser. Il n'y a même plus de régulation morale ou réputationnelle. Dans l'asymétrie du rapport de force, l'égocentrisme est porté à l'abus. Mais il s'agit de désir-maître qui engagent d'autres puissances d'agir. Comme la puissance dominante n'est plus retenue, il y a tyrannie. Il s'agit bien de tyrannie, puisque il s'agit d'un rapport unité vs multitude, où l'unité indépendante capte la puissance de la multitude dépendante pour en faire absolument ce qu'elle veut. Ce déni de la maxime kantienne (voir avant-propos) montre la tyrannie. Liquidité + hausse de la productivité + chômage dû aux déréglementations = menace de mort permanente. Projet capitaliste à l'époque néolibérale : liquéfaction de la force de travail (La rendre fluide, ajustable...) qui rend les enrôlés incertains. La part du revenu réservé au capital était au départ justifié par le risque, mais les salariés obtenait un revenu fixe. Maintenant le patronat ne veut plus de risque et reporte l'ajustement sur le salariat. Ce qu'on négocie c'est l'ordre de ces ajustements. Le salariat est réduit à l'attente des ordres du désir-maître que plus rien ne retient : c'est la terreur. L'entreprise néolibérale n'en est pas encore là, mais comme disait un patron, les salariés vont au travail "morts de peur". ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- A SUIVRE...? (Il reste 2 parties comme ça.) Si quelqu'un veut les détail d'un passage en particulier, je peux éventuellement recopier l'extrait...vous constaterez par vous-même que je n'altère pas grand chose. Aucun argument essentiel ne manque. -
Quelqu'un peut-il me traduire ceci en français ?
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Non mais pleins de gens ont continué de passer du communisme à l'extrême-droite. (En France, le PC s'est vidé au profit du FN.) Et avec ce genre de raisonnement, comme l'a d'ailleurs souligné Florin Aftalion.
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Pourquoi jusqu'a la WW2 ?
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En fait la théorie de shiva88 suppose qu'il y a une quantité de travail finie qui est dans l'air comme ça, et à chaque fois que quelqu'un travaille, il prend une portion de cette quantité qui est dans l'air, ce qui en fait moins pour les autres. Alors après que ce soit des hommes (des immigrés par exemple) ou des robots, peu importe, on consume toujours le lot de départ. C'est comme la théorie du gâteau à partager, tout pareil. Bon okay je caricature un peu sa position. Mais n'empêche c'est pas loin.
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...et ils deviendront des hommes. On les appellera plus robots, mais hommes. Et on dira qu'il n'y a plus de travail pour les hommes, car les hommes font tout le travail. (Mais comme ce sera un peu confondant, on décidera par la suite d'appeler les chômeurs des robots.) Sinon on pourrait remplacer la thèse de départ de shiva88 en remplaçant le mot robot par immigré. C'est encore plus à la mode comme théorie.
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Comme ça ? (J'en avais une autre bien mieux mais j'arrive plus à la retrouver.) Mate le titre de la vidéo à la fin !
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Tu sais c'est pas parce qu'une chose est affirmée sans le moindre argument dans un article que c'est vrai. Pourquoi ne réponds-tu pas aux questions ? Tu as peur que ça mène à des conclusions qui pourraient contredire ta thèse ? Tu es là pour dialoguer ou pour faire de la propagande ?
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Merci Google !
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Au hasard, Michel Leiris ?
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Donc ? (On rappelle qu'un salaire est un prix.)
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Il y a déjà un topic pour ça, non ?
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