DiabloSwing Posté 1 février 2006 Signaler Posté 1 février 2006 Je crois que c'était un ancien ministre tchèque (ou polonais ? enfin il venait d'un ancien pays communiste) qui étant venu en France avait fait cette comparaison, légitime vu qu'il avait connu le vrai communisme (dit réel).
Invité khano-et-khayek Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Nous n'avons pas du tout le temps de lire le fil et nous n'avons qu'un billet du monde, mais une réaction: "Donc le gouvernement français continue à réitérer ses plus vives interrogations sur la façon dont ce projet est mené", a-t-il [breton] affirmé. Mais merde, que Mittal, prenne n'importe quel rapport des finances françaises et réponde: "Pour ma part je continue à réitérer mes plus vives interrogations sur la façon dont ce pays est mené, et je ne reçois pas de leçon d'incapables démagos*" Sinon, Flavien, vus tes premiers posts (ou d'autres s'il y en a eu de cet acabit), si tu veux noter toutes tes infos dans l'art. social-nationalisme du Wikibéral on pourrait faire un petit topo sur cet asymétrie du "capitalisme-quand-ça-m'arrange" (KH); l'art. soc.-nat. était classé 5ème sur le sujet aujourd'hui (3ème au niveau de l'intérêt), dans Google fr, se serait bien qu'il soit pas mal, car nous pensons que c'est un bon outil pour faire comprendre les incohérences du socialisme, et ses contradictions morales… Quand nous aurons le temps, nous aimerions synthétiser un rapide topo, sur la question des nationalités et de l'internationalisme dans l'histoire de nos chers marxistes, mais sera-ce avant mars (sur cette question) ? * Bon ça neut pas trop s'adresser à Breton, et peut-être pas à Juncker (connaissons pas les finances du Luxembourg), mais le Chi, hein…
Olive Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Mittal serait donc le dernier des cons s'il remplaçait des ingénieurs compétents au savoir faire reconnu par des indiens formés à la va-vite par ces mêmes ingénieurs prévenus qu'ils seront virés ensuite ! Effectivement, d'une part je pense que ça n'a aucun sens d'acheter Arcelor si ce n'est pas pour le savoir et l'expérience qu'ils ont en R&D, d'autre part il est assez clair que ce n'est pas en 3 mois qu'on va former des ingénieurs pas chers qui sauront faire la même chose. Reste que les ingés indiens ne sont pas chers, et que Mittal fait pas mal de ses bénéfs sur le dos de ses salariés, il suffit de savoir compter : - Mittal produit (un peu) plus d'acier (59 000t contre 50 000t) - il a presque le double d'employés (160 000 contre 96 000) - il fait moins de chiffre d'affaire - mais il fait plus de bénéfices Toutefois je ne doute pas qu'il se mette aux normes européennes. Je pense que l'on doit nous prendre pour des tarrés dans le monde réel à l'extérieur. C'est certain, mais Mittal est assez malin : il est allié à Thyssen (donc l'Allemagne) et du coup la comission européenne n'est pas forcément contre cette OPA. Ca ne fait que renforcer l'effet "brassage de vent" que peuvent produire la France et le Luxembourg.
Calembredaine Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Mittal serait donc le dernier des cons s'il remplaçait des ingénieurs compétents au savoir faire reconnu par des indiens formés à la va-vite par ces mêmes ingénieurs prévenus qu'ils seront virés ensuite ! D'autant plus que s'il y a un marché pour cet "acier haut de gamme", il n' y a aucune raison logique que mitta se prive de celui-ci.
wapiti Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 D'autant plus que s'il y a un marché pour cet "acier haut de gamme", il n' y a aucune raison logique que mitta se prive de celui-ci. Je crois que c'est d'ailleurs pour être présent sur ce marché aussi qu'il veut acheter Arcelor.
Antoninov Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 Mais merde, que Mittal, prenne n'importe quel rapport des finances françaises et réponde: "Pour ma part je continue à réitérer mes plus vives interrogations sur la façon dont ce pays est mené, et je ne reçois pas de leçon d'incapables démagos"
DiabloSwing Posté 2 février 2006 Signaler Posté 2 février 2006 http://www.lesechos.fr/info/rew_france/4377884.htm
wapiti Posté 4 février 2006 Signaler Posté 4 février 2006 Pour les liens "neutres", on peut quand même utiliser la balise url ! Il n'y a que les sites cocos ou fachos qui risquent de nous ramener une faune pas très fréquentable pour lesquels il est préférable d'utiliser la balise code.
Olive Posté 6 février 2006 Signaler Posté 6 février 2006 C'est dommage, je ne demandais pas la Lune, je demandais simplement, en trois ou quatre points clés, quel serait le scénario catastrophe. Pour mon cas très personnel je risque de voir mon boulot sinon supprimé (mais je reconnais que ça serait débile de racheter Arcelor si c'est pas pour sa R&D), au moins très diminué. Actuellement j'ai la chance de pouvoir faire à peu près ce que je veux en recherche exploratoire car Arcelor réserve une partie de son budget pour sa filière R&D et après on en fait ce qu'on veut, ça a même pas besoin d'être rentable ; j'ai de gros doutes sur la volonté de Mittal de faire de même. C'est moins rentable sur le court terme et il faut tout de même avouer que Mittal a tendance à se placer dans des visions à court terme, avec beaucoup de réaction mais peu d'horizon.
Sous-Commandant Marco Posté 6 février 2006 Signaler Posté 6 février 2006 Pour mon cas très personnel je risque de voir mon boulot sinon supprimé (mais je reconnais que ça serait débile de racheter Arcelor si c'est pas pour sa R&D), au moins très diminué. Actuellement j'ai la chance de pouvoir faire à peu près ce que je veux en recherche exploratoire car Arcelor réserve une partie de son budget pour sa filière R&D et après on en fait ce qu'on veut, ça a même pas besoin d'être rentable ; j'ai de gros doutes sur la volonté de Mittal de faire de même. C'est moins rentable sur le court terme et il faut tout de même avouer que Mittal a tendance à se placer dans des visions à court terme, avec beaucoup de réaction mais peu d'horizon. Pour quelqu'un comme moi, qui a été licencié pour raisons économiques 3 fois en 8 ans, ton scénario-catastrophe est un peu léger.
Chitah Posté 7 février 2006 Signaler Posté 7 février 2006 Pour quelqu'un comme moi, qui a été licencié pour raisons économiques 3 fois en 8 ans, ton scénario-catastrophe est un peu léger. J'en suis à mon troisieme taf en cinq ans (depuis 6 mois), mon premier s'étant soldé par un licenciement économique, IT bubble burst oblige.
h16 Posté 7 février 2006 Signaler Posté 7 février 2006 Le fait de retourner sur le marché de la recherche d'emploi de temps en temps est parfaitement normal de nos jours. Ceux qui n'ont pas encore compris ça (à commencer par les politiques et les gentils nétudiants qui défilent contre ceci ou cela) vont se faire un jour rattraper sauvagement par la réalité. Paf. La position générale de l'EN et des instances gouvernementales (ainsi que d'une tranche de population) face à la formation continue, par exemple, est parfaitement révélatrice de l'absence totale de lucidité qui règne pour certains dans ce bô pays.
Olive Posté 7 février 2006 Signaler Posté 7 février 2006 J'ai présenté les choses comme je les vois, je suis d'accord que c'est loin d'être un scénario catastrophe. Ce n'est pas parce que je bosse chez Arcelor que je vais déprimer si on nous rachète, mais on peut quand même essayer d'anticiper les changements que ça occasionnera, histoire de voir si c'est la peine de s'alarmer et de descendre dans la rue (en l'occurence non). Je pense que ça va au moins diminuer l'intérêt de mon boulot, c'est pas plus catastrophe que ça et je me fais personnellement pas trop de soucis non plus en cas de changement de job.
antietat Posté 8 février 2006 Signaler Posté 8 février 2006 J'ai présenté les choses comme je les vois, je suis d'accord que c'est loin d'être un scénario catastrophe.Ce n'est pas parce que je bosse chez Arcelor que je vais déprimer si on nous rachète, mais on peut quand même essayer d'anticiper les changements que ça occasionnera, histoire de voir si c'est la peine de s'alarmer et de descendre dans la rue (en l'occurence non). Je pense que ça va au moins diminuer l'intérêt de mon boulot, c'est pas plus catastrophe que ça et je me fais personnellement pas trop de soucis non plus en cas de changement de job. Apparemment tu n'a pas vu l'émission d'hier soir de "C dans l'air" sur la 5 consacrée au sujet. En vrac ce que j'en ai retenu. Primo Mittal est un industriel qui ne s'intéresse qu'à l'acier pour lequel il aperçoit de grandes possibilités de développement pour les 20 ou 30 années à venir. Il cherche à être présent dans toute la filière. D'autre part il semble que chaque type ou catégorie d'acier ait son usine. Il n'y a donc pas à craindre une quelconque égalisation de toutes les usines du groupe sur un même modéle. D'autant que la productivité d'Arcelor est bonne il n'y a pas de rationnalisation supplémentaire à envisager du moins pour l'instant. Enfin Mittal a déclaré qu'il n'y aurait aucun licenciement dû a cette acquisition (si elle se réalise) et je ne crois pas qu'il ne s'agisse que d'une déclaration de circonstance. D'autre part ton PDG me semble avoir une capacité stratégique et managériale, comment dire ? Disons limitée. Absorbé par l'acquisition d'un canadien il n'a pas vu le coup venir bien que mittal lui ait proposé une fusion préalablement lors d'un diner privé. Ce qu'il a trouvé choquant. Il a été aussi surpris de voir Thyssen ne pas le soutenir. Ce qui s'explique assez bien car ce qui risque de se passer, si l'affaire se fait, c'est que le canadien soit rétrocédé à Thyssen ! Mais pour l'instant je crois que les analystes ne recommandent pas de se séparer des actions Arcelor même avec les 25 % de plus proposés par Mittal. Enfin dernier point un syndicaliste CGT d'une boîte rachetée par Mittal n'avait pas l'air de se plaindre du tout de la boutique.
h16 Posté 8 février 2006 Signaler Posté 8 février 2006 Enfin dernier point un syndicaliste CGT d'une boîte rachetée par Mittal n'avait pas l'air de se plaindre du tout de la boutique. … ce qui en dit plus long que tous les autres arguments mis bout à bout .
Sous-Commandant Marco Posté 8 février 2006 Signaler Posté 8 février 2006 Il y a quelques temps, je pronostiquais sur ce forum la vente de la Tour Eiffel à des ferrailleurs indiens, afin de combler la dette publique. Je ne me suis pas trompé de beaucoup…
Olive Posté 8 février 2006 Signaler Posté 8 février 2006 Pour Thyssen, c'est même pas ce qui risque de se passer c'est carrément prévu que Mittal revende Defasco (et moins cher qu'Arcelor l'a acheté). Je pense que c'est pour se faire un peu de trésorerie sur les fonds d'Arcelor. Effectivement rien ne dit (sauf notre cher ministre de l'économie) que Mittal n'ait aucun projet industriel concernant Arcelor. Mais bon claquer 18 milliards d'euros sans une idée derrière la tête faudrait vraiment prendre les indiens pour des dingues quand même. C'est tout de même normal que Dollé râle, parce que si l'OPA réussie il y a aura au moins son poste qui sautera .
flavien Posté 8 février 2006 Auteur Signaler Posté 8 février 2006 Pour Thyssen, c'est même pas ce qui risque de se passer c'est carrément prévu que Mittal revende Defasco (et moins cher qu'Arcelor l'a acheté). Je pense que c'est pour se faire un peu de trésorerie sur les fonds d'Arcelor.Effectivement rien ne dit (sauf notre cher ministre de l'économie) que Mittal n'ait aucun projet industriel concernant Arcelor. Mais bon claquer 18 milliards d'euros sans une idée derrière la tête faudrait vraiment prendre les indiens pour des dingues quand même. C'est tout de même normal que Dollé râle, parce que si l'OPA réussie il y a aura au moins son poste qui sautera . il n'y a aucun doute sur l'issue de l'offre. Mittal va gagner.
antietat Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 Pour Thyssen, c'est même pas ce qui risque de se passer c'est carrément prévu que Mittal revende Defasco (et moins cher qu'Arcelor l'a acheté). Je pense que c'est pour se faire un peu de trésorerie sur les fonds d'Arcelor.Effectivement rien ne dit (sauf notre cher ministre de l'économie) que Mittal n'ait aucun projet industriel concernant Arcelor. Mais bon claquer 18 milliards d'euros sans une idée derrière la tête faudrait vraiment prendre les indiens pour des dingues quand même. C'est tout de même normal que Dollé râle, parce que si l'OPA réussie il y a aura au moins son poste qui sautera . En dehors de ça c'est Arcelor qui fabrique les aciers très spéciaux du nouvel SNLE Le Terrible. C'est peut être pour ça que Breton est entré en transe, non ?
h16 Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 "Le Terrible", quel nom ridicule, tout droit sorti des années 60 et des yéyés de Johnny Halliday. Formidable crétinocratie française.
Chitah Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 "Le Terrible", quel nom ridicule, tout droit sorti des années 60 et des yéyés de Johnny Halliday. Formidable crétinocratie française. Regarde le nom des autres sous marins français, tu vas etre mort de rire.
h16 Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 (Effectivement. Mais tous me paraissent fades après l' "Ambition Réussite" de Robien des bois. Et je crois qu'on est totalement hors sujet.)
Sous-Commandant Marco Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 C'est ce que l'on appelle déconner à pleins tubes. Gnark Gnark Gnark.
Ronnie Hayek Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 "Le Terrible", quel nom ridicule, tout droit sorti des années 60 et des yéyés de Johnny Halliday. Formidable crétinocratie française. J'aurais plutôt songé à Ivan Rebroff.
antietat Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 "Le Terrible", quel nom ridicule, tout droit sorti des années 60 et des yéyés de Johnny Halliday. Formidable crétinocratie française. Il y a une double page à son sujet dans Capital de ce mois ci. Terrible engin effectivement.
h16 Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 Il y a une double page à son sujet dans Capital de ce mois ci. Terrible engin effectivement. Je suppose qu'encore une fois, son "terrible" pouvoir destructeur a été directement testé sur nos finances, mais comme il est, par essence même du joujou de dissuasion, destiné à ne pas servir … encore un beau suppo d'acier qui ira rouiller en rade de Brest.
antietat Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 Je suppose qu'encore une fois, son "terrible" pouvoir destructeur a été directement testé sur nos finances, mais comme il est, par essence même du joujou de dissuasion, destiné à ne pas servir … encore un beau suppo d'acier qui ira rouiller en rade de Brest. Le budget c'est 4,5 milliards d'euros. Un prix très raisonnable car pour ce prix là on doit pouvoir à peine se payer une cinquantaine de f 22 (le nouveau chasseur de l'USAF).
h16 Posté 9 février 2006 Signaler Posté 9 février 2006 Pour les 50 F22 et le super sous-marin, on en fait quoi, exactement ? Parce que, mis à part pour la GraAandeur de la FraAance, je ne vois pas trop …
Chitah Posté 10 mai 2006 Signaler Posté 10 mai 2006 Intéressant article de Libé sur un petit rebondissement dans cette histoire : t Lakshmi Mittal sortit de son chapeau… le lapin François Pinault. Hier, quelques heures avant l'assemblée générale de ses actionnaires et à quelques jours de l'ouverture de son offre sur Arcelor, le milliardaire indien a appelé à l'aide le milliardaire français. Et de le proposer comme administrateur indépendant de son groupe sidérurgique. On pensait Pinault tout entier à l'ouverture de son palais Grassi à Venise et à la promotion de sa collection d'art contemporain, et le voici qui reprend du service (l'homme d'affaires s'était défait de tous ses mandats d'administrateur en dehors de son groupe Artémis).Entremise. Pourquoi Pinault ? Ce n'est pas pour ses compétences dans l'acier : il n'en a aucune. Est-ce à cause de ses relations avec Chirac ? «Non, avec le gouvernement français, les difficultés sont aplanies», assure un conseiller. Est-ce pour apporter une caution d'«indépendance» dans un groupe entièrement contrôlé par la famille Mittal ? Dans le camp d'Arcelor, on ricane. «Les deux hommes se connaissent depuis longtemps», confie un conseiller. «Faux», rétorque Anne Méaux, patronne d'Image Sept et fidèle conseillère de Pinault chargée de la communication de… Mittal en France. Ce serait elle qui aurait joué les entremetteuses. Pinault aurait d'abord invité à dîner, courant mars, Mittal à Paris, puis tout récemment à Venise, pour l'inauguration de son palais. Les deux hommes se seraient «plu». «Leur côté outsider, parti de rien», complète un communicant. Pourquoi pas… Pour honorer son mandat, Pinault serait sympa de faire jouer ses relations au sein du CAC 40. L'idée est d'amener fissa Guy Dollé, le patron d'Arcelor, à négocier. Car Lakshmi Mittal patine. Hier, il en était réduit à se transformer en victime : «Nous avons des raisons de croire qu'ils [le camp d'Arcelor] nous mettent des bâtons dans les roues.» Et ce ne sont pas les petits signes de bonne volonté de Mittal qui débloqueront la situation. Sur le papier, cela ressemble à des concessions. Pour la première fois, Mittal se dit prêt à augmenter son offre si le conseil d'administration d'Arcelor soutient son projet, à faire une place plus importante aux dirigeants du groupe luxembourgeois et à revoir les droits de vote double associés aux actions détenues par la famille Mittal. Vote. Arcelor pouffe. «C'est totalement irresponsable de demander au conseil d'administration de voter sur le principe d'une offre dont on ne connaît pas les modalités», soutient un conseiller. Et la main tendue sur la gouvernance ? Ce geste ne coûte pas grand-chose à Mittal, puisque le groupe a aussitôt précisé qu'il n'était pas question pour la famille Mittal de descendre sous la majorité absolue des droits de vote du nouveau groupe. En clair, d'avoir les pleins pouvoirs. Ce sera donc au marché de trancher cette guerre de communication. Ouverture possible de l'offre de Mittal : au milieu de la semaine prochaine.
Chitah Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 Et voici enfin le dénouement de l'histoire, un éditorial de ce jour résume la situation : L'ombre de Poutine sur l'acier européenPAR PATRICK LAMM Dès le début, il était clair que, tant à Paris qu'à Luxembourg, tout serait mis en oeuvre pour éviter que le groupe Arcelor tombe entre les mains de Mittal Steel, considéré à tort ou à raison comme indigne de lui. Les premières mesures de défense ont emprunté des voies classiques - distribution de plantureux dividendes, rachat d'actions pour séduire les actionnaires -, même si la « sanctuarisation » de la filiale canadienne Dofasco a pu sembler contestable. Aujourd'hui, la direction d'Arcelor démontre une nouvelle fois son sens tactique en faisant appel à un « chevalier blanc », le sidérurgiste russe Severstal. Elle fait ainsi d'une pierre deux coups. D'une part, elle fait grossir Arcelor et le rend donc plus difficile à avaler. D'autre part, elle verrouille son capital avec l'entrée du russe à hauteur de 32 % (et jusqu'à 38 % après le rachat d'actions). Là encore, il s'agit d'une recette classique en matière d'OPA lorsqu'une société préfère se choisir un « sauveur » plutôt que de succomber à un « prédateur ». Ce qui l'est moins, c'est la personnalité du « chevalier blanc », l'oligarque Alexeï Mordachov, propriétaire de Severstal. Il est pour le moins curieux que Guy Dollé, le PDG d'Arcelor, qui n'a eu de cesse de critiquer Mittal pour sa piètre gouvernance, aille chercher comme allié un conglomérat russe qui, eu égard aux conditions dans lesquelles s'est constitué ce type de groupe dans la Russie de Boris Eltsine, n'est probablement pas un parangon de transparence. Il est encore plus curieux de vouloir subitement passer les clefs d'Arcelor à un milliardaire russe. Car c'est bien à cela que revient le projet de lui céder, à terme, près de 40 % du capital. N'est-ce pas là prendre un bien grand risque pour l'avenir lorsqu'on sait que la situation des oligarques peut se dégrader très vite dans la Russie de Vladimir Poutine, comme a pu le constater à ses dépens le patron du pétrolier Ioukos, qui dort aujourd'hui en prison et dont les actifs ont été saisis ? Disposant déjà de l'arme énergétique avec Gazprom, le maître du Kremlin peut trouver là l'occasion de s'arroger la maîtrise d'un produit stratégique comme l'acier. Or, les dirigeants d'Arcelor, loin de réclamer une prime de risque à Alexeï Mordachov, sont allés jusqu'à lui consentir une décote en surévaluant Severstal. La moindre des choses serait en tout cas de l'obliger à lancer une OPA en bonne et due forme sur Arcelor puisqu'il en aura, à terme, 38 %. Le marché pourrait ainsi le départager de Mittal en toute transparence. Ces risques n'ont pas davantage sauté aux yeux du gouvernement français qui, par la voix de Thierry Breton, s'est réjoui de ce rapprochement. Ainsi, lorsque de prétendues menaces américaines pèsent sur Danone, les pouvoirs publics montent au créneau. Mais quand l'acier européen est sur le point de passer sous contrôle russe, ils donnent leur bénédiction. Comprenne qui pourra.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.