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Demain, La Grève


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Et comme d'habitude les veaux Français sont solidaires de ceux qui les entubent défendent.

lundi 27 mars 2006, 19h29

Grèves et manifestations anti-CPE: la France tournera au ralenti mardi

PARIS (AFP) - La quatrième journée de mobilisation syndicale contre le CPE, mardi, s'annonce comme la plus importante depuis le début du mouvement avec des centaines d'appels à la grève qui devraient ralentir la vie économique du pays, perturbant notamment l'école et les transports.

Les 12 organisations syndicales de salariés, d'étudiants et de lycéens (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, Fidl, UNL) engagées dans le mouvement tablent sur cette journée pour marquer un point décisif dans le bras de fer avec le gouvernement en vue d'un retrait du contrat première embauche.

La grève des cheminots à l'appel de sept syndicats donne lundi à 20H00 le coup d'envoi de cette nouvelle mobilisation, qui devrait se traduire par de grosses difficultés de déplacement pour tous ceux qui doivent utiliser les transports en commun.

La direction de la SNCF, au plus fort de la journée, prévoit 2 TGV sur 3, 40% de Corail, 51% de trains dans la région parisienne

Le trafic régional (TER) sera très perturbé: entre un train sur trois et deux trois selon les régions.

Les liaisons ferroviaires internationales seront assurées normalement (Eurostar, Artesia, Thalys, Elipsos, Paris-Zurich-Lausanne) hormis vers Genève (4 TGV sur 7).

Les transports urbains connaîtront d'importantes perturbations avec des appels à la grève dans 76 villes de province, alors qu'à la RATP (préavis CGT, CFDT, FO et Sud), une rame de métro sur deux devrait circuler et moins d'un RER sur deux.

Dans les aéroports, des retards et annulations de vols sont à prévoir, du fait des appels à la grève de trois syndicats de contrôleurs aériens, de FO et de la CGT à Aéroports des Paris et de huit syndicats à Air France.

La journée affectera aussi l'école: l'accueil des élèves sera assuré mais de très nombreuses classes devraient ne pas se tenir.

Le secteur public dans son ensemble sera touché (Fonction publique, ANPE, Poste, EDF et Gaz de France) mais aussi le privé (Télecoms, banque, métallurgie, tabac). Des appels à la grève concernent aussi l'information (AFP lundi de 12H à 00H, audiovisuel public, grève du Livre mardi, où les quotidiens devraient être rares dans les kiosques).

Enfin cette journée sera marquée par quelque 135 manifestations partout en France, après que le 18 mars entre 500.000 et 1,5 million de personnes sont descendues dans la rue. A Paris le défilé, qui démarrera à 14H30 place d'Italie pour rejoindre République, fera l'objet d'un important dispositif de sécurité policier et syndical.

Après huit semaines d'une épreuve de force qui ne se dément pas et dans un contexte de "blocage", Bernard Thibault (CGT) compte sur la mobilisation pour forcer "un tournant décisif" dans un conflit où Jean-Claude Mailly (FO) voit désormais la manifestation d'une véritable "crise".

Les syndicats, qui font état d'un nombre d'appels à la grève supérieur à celui observé au plus fort du conflit des retraites, le 13 mai 2003, se retrouveront mercredi pour faire le point.

Ils ont réaffirmé leur refus d'un aménagement du CPE, comme l'a proposé Dominique de Villepin, samedi, évoquant explicitement comme sujets de discussion, et pour la première fois, les deux points qui ont mis le feu aux poudres: la période d'essai de deux ans et la non-motivation du licenciement.

La Coordination nationale étudiante envisage "une grève générale le 4 avril avec les salariés", si rien ne bouge, appelant à bloquer les grands axes de communication dès jeudi. Elle réclame la démission du gouvernement, un mot d'ordre dont Bruno Julliard (Unef), s'est démarqué récusant toute dérive du mouvement vers un "objectif politique".

Saisi par la gauche, le conseil constitutionnel pourrait rendre sa copie jeudi, une décision attendue qui pourrait peser lourd dans le conflit.

Selon un sondage Ipsosour Le Monde et France 2, rendu public lundi, plus de six Français sur dix (63%) désapprouvent la décision du Premier ministre de maintenir le CPE et ne trouvent pas Dominique de Villepin "convaincant dans sa volonté de concertation".

M. de Villepin n'apparaît pas "convaincant dans sa volonté de concertation avec les syndicats pour sortir du conflit" pour 63%. 34% sont d'un avis contraire, 3% ne se prononcent pas.

Le gouvernement de M. de Villepin apparaît comme "le principal responsable de la situation de blocage" pour 59% des personnes interrogées. 26% imputent le blocage aux syndicats et organisations d'étudiants, 9% au gouvernement et aux syndicats. 6% ne se prononcent pas.

62% des Français se disent solidaires du "mouvement de contestation", 27% "pas solidaires", 11% "indifférents".

Interrogés sur l'avenir du CPE, 4% des Français souhaitent le voir "maintenu en l'état actuel", 50% souhaitent le voir "maintenu avec des aménagements".

44% d'entre eux souhaitent que le contrat première embauche soit "retiré" et 2% ne se prononcent pas.

Ils sont donc solidaires à 62% mais seulement 44% à vouloir l'abrogation totale du CPE. Comme disait Guy Marchand, "va comprendre Charles".

Posté

"La direction de la SNCF, au plus fort de la journée, prévoit 2 TGV sur 3, 40% de Corail, 51% de trains dans la région parisienne"

C'est pas très précis ça… ça doit être entre la sieste et 16h (la fin du boulot…) :icon_up:

Sortie de la blague à deux balles, pas grand chose à dire… c'est affligeant :doigt:

Posté

Voilà alors si un truc comme le CPE ne passe pas, il nous faudra combien de milliards d'années pour transformer le Code du Travail en un joli amas de coupons PQ ?

Rien à tirer de ce pays.. :icon_up:

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Voilà alors si un truc comme le CPE ne passe pas, il nous faudra combien de milliards d'années pour transformer le Code du Travail en un joli amas de coupons PQ ?

Rien à tirer de ce pays.. :icon_up:

C'est pour cela qu'il aurait été bien plus judicieux de tenter de faire passer une refonte totale du code du travail, quitte à passer quinze jours - ou plus - à l'assemblée … et surtout sans faire appel au 49-3 (c'est le comble de la démocratie : un gouvernement nommé par un président élu à 82%, qui a la majorité avec lui et qui n'ose pas soumettre un texte au débat !).

Et si le texte avait dû être retiré après 30 jours de blocage du pays, au moins des idées nouvelles auraient été présentées. Mais de Villepin n'a peut-être pas l'âme d'un héros…

Posté
A ce propos, si on pouvait vérifier l'article suivant que j'ai écrit (partiellement)

en tentant de bien préciser la position libérale, qui est plus subtile qu'il n'y paraît :

http://www.liberaux.org/wiki/index.php?tit…t_de_gr%C3%A8ve

Excellent!

Je n'ai pas les références mais il y a un contre-exemple à ton exemple final: il me semble que lors de la grande grève des contrôleurs aériens, Reagan les a tous virés, pour les réembaucher au compte goutte quelque temps après. (les militaires ayant assuré l'intérim)

Posté
Excellent!

Je n'ai pas les références mais il y a un contre-exemple à ton exemple final: il me semble que lors de la grande grève des contrôleurs aériens, Reagan les a tous virés, pour les réembaucher au compte goutte quelque temps après. (les militaires ayant assuré l'intérim)

Merci, j'ai fait une petite mise à jour.

Posté

[C'est pour cela qu'il aurait été bien plus judicieux de tenter de faire passer une refonte totale du code du travail, quitte à passer quinze jours - ou plus - à l'assemblée … et surtout sans faire appel au 49-3 (c'est le comble de la démocratie : un gouvernement nommé par un président élu à 82%, qui a la majorité avec lui et qui n'ose pas soumettre un texte au débat !).

Et si le texte avait dû être retiré après 30 jours de blocage du pays, au moins des idées nouvelles auraient été présentées. Mais de Villepin n'a peut-être pas l'âme d'un héros…

Je suis du même avis que pierreyves :icon_up:

Posté

Le code du travail est illisible, trop complexe, et trop des contrats x y z …

Une simplification s'iimpose pour tout le droit français !

Posté
C'est pour cela qu'il aurait été bien plus judicieux de tenter de faire passer une refonte totale du code du travail, quitte à passer quinze jours - ou plus - à l'assemblée … et surtout sans faire appel au 49-3 (c'est le comble de la démocratie : un gouvernement nommé par un président élu à 82%, qui a la majorité avec lui et qui n'ose pas soumettre un texte au débat !).

Et si le texte avait dû être retiré après 30 jours de blocage du pays, au moins des idées nouvelles auraient été présentées. Mais de Villepin n'a peut-être pas l'âme d'un héros…

Tout à fait mais pour ca il faudrait que :

-Villepin veuille vraiment abolir le Code du Travail

-Villepin ait les c***** de le faire

Or, pour ce simple CPE la France entière est dans la rue dans son conservatisme habituel. Proposer une refonte aurait été un gros coup symbolique mais n'aurait rien donné de mieux.

Ca en revient donc à ce que je pensais: il n'y a qu'une infime minorité de citoyens qui veulent l'abolition du Code du Travail.

Posté
Pour un Autre Monde : TOUS CONTRE LE CPE !

De toute façon, le CPE est mauvais, car il ouvre une bréche dans l'imutabilité du Droit du Travail. On ajoute un contrat de plus, pour aprés plus tard déclarer qu'il existe trop de contrats, et qu'on va simplifier tous ca. Vous imaginez bien que cette simplification sera évidement à l'avantage des Actionnaires Exploiteurs de Chinois.

http://pour-un-autre-monde.blogspot.com/20…tre-le-cpe.html

http://linuxfr.org/comments/696259,1.html

Merci de ne pas faire de commentaires anarcap sur linuxfr, il n'y a déjà plus que 33% des français (qui se disent) pour l'économie de marché, faut pas être trop exigeant non plus. Les français sont vraiment des gamins quand même, complêtement à côté de la plaque, n'importenawak, ils seraient encore plus nombreux à emigrer le jour où il aurait une économie planifié en France. Je suis mort de rire. Bientôt l'UDF sera le dernier rempart contre l'ultradémagogisme. Ahlalalalalala

http://www.udf.org/presse/interviews/fb_fr…ter_270306.html

Un dernier pour la route ?

Le libéralisme et sa concurrence supposée est en fait tout le contraire de la liberté, c'est le maintien de la domination des riches sur les pauvres par la confrontation brutale de leurs forces respectives !

S'il n'y a sans doute pas de complot organisé de la part des capitalistes et autres libéraux, en revanche une multitude de facteurs jouent dans ce sens.

Les capitalistes par définition ont l'argent, or par le financement des partis politiques, d'activités de recherches, d'activités culturelles, de la diffusion des informations (médias, TV, cinéma, journaux etc.), mais aussi par le financement des groupes de pression (lobbies, organisations professionnelles, groupes d'experts et autres think tanks), les capitalistes donc arrivent à imposer leurs points de vues à tous les niveaux, médias, politique, juridique et international !

A titre d'exemple, il suffit d'observer ce qui se passe en France, avec les allers-retours des personnalités telles que MM. F. Mer, J-M. Messier, H. Bourges, D. Baudis, N. Mamère, L. Ferry, C. Allègre, B. Kouchner et autres, entre les différents cercles du pouvoir, directions d'entreprises, conseils d'administration, médias, politique, enseignement, organisations internationales !

http://sitecon.free.fr/liberalisme.htm

"Les Français, seuls au monde à rejeter l’économie de marché !"

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8352

Sérieusement, si on est cohérent, on emigre. C'est mon objectif, en tout cas.

Posté
Comment, vous ne savez pas que "pour un autre monde" est un fake (absolument hilarant) monté par le célèbre Zek, qui a ainsi l'occasion de se défouler en faisant des fautes d'orthographe aussi énormes que la législation fiscale française ?
Et contrairement à nous, on peut enfin espérer que la décroissance soutenable (soutenue depuis 25 ans dans ce pays) remplira leur espoir d'une vie saine et proche de la nature.

:icon_up:

Posté
Comment, vous ne savez pas que "pour un autre monde" est un fake (absolument hilarant) monté par le célèbre Zek, qui a ainsi l'occasion de se défouler en faisant des fautes d'orthographe aussi énormes que la législation fiscale française ?

J'ai douté, mais voyant un article sur Attali, et une telle incohérence (mélange improbable de démagogie révolutionnaire et de social-démocratisme anti-ultranéolibéralisme de marché), je me suis dit que seul un idiot avait pu écrire cela, et qu'il ne s'agissait finalement pas d'un troll. Zut, je suis trop crédule.

Excellent site.

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Obligé de reconnaître la bonne stratégie (snif, et pourtant, je suis de gauche) :

Le projet social du président de l'UMP

Dans son discours «Pour une France plus juste», le président de l'UMP a formulé plusieurs propositions :

– Instituer une «sécurité sociale professionnelle» reposant sur trois piliers.

1. La «libération des embauches» avec la création d'un contrat unique de travail à durée indéterminée «dont les garanties se renforceraient au cours du temps».

2. La fusion de l'ANPE et de l'Unedic.

3. L'instauration d'un «compte-épargne formation individuelle» restant attaché au salarié en cas de changement de situation.

– Créer une agence nationale de ré-industrialisation «chargée d'anticiper les mutations et de coordonner les actions de soutien aux territoires».

– Réformer l'enseignement supérieur, en n'ayant «pas peur du mot autonomie».

– Exonérer de charges sociales les heures supplémentaires et le rachat des jours de RTT.

– Exiger des bénéficiaires de minima sociaux «une contrepartie effective en termes d'activité».

– Garantir aux enfants une «prise en charge encadrée» jusqu'à 18 heures «au moins» dans le cadre de l'école.

– Réformer le dialogue social en supprimant la règle «archaïque qui donne le monopole de la présentation des candidats au premier tour des élections professionnelles aux cinq grandes centrales syndicales issues de la guerre».

A part les aspects n'importe quoi :

– Créer une agence nationale de ré-industrialisation «chargée d'anticiper les mutations et de coordonner les actions de soutien aux territoires».

– Exonérer de charges sociales les heures supplémentaires et le rachat des jours de RTT.

– Exiger des bénéficiaires de minima sociaux «une contrepartie effective en termes d'activité».

– Garantir aux enfants une «prise en charge encadrée» jusqu'à 18 heures «au moins» dans le cadre de l'école.

Je suis d'accord avec le reste. Ce serait un progrès du point de vue économique.

Voyons voir le programme de Ségolène et des Verts, maintenant.

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Un commentaire sur AgoraVox :

Juste un effet secondaire de la propagande menée depuis les années 60 par les think tanks néo liberaux et libertariens. Ils jouent leurs propres intérêts (ceux de très grosses entreprises déjà mondialisées), qui sont de de "privatiser les profits et de socialiser les pertes". N’oublions pas que les seuls solutions qu’ils nous proposent aux problèmes des systèmes de retraite ou de sécurité sociale sont des privatisations pures et simples… Dans l’idée de prendre les marchés… C’est donc qu’ils flairent des profits importants dans ces secteurs…

Il y a un lien ou pas ?

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Encore un commentaire sur Agoravox.

Il ne va pas plaire ici, mais je dois avouer qu'il m'interpelle :

Le grand problème du libéralisme en France, c’est qu’il est devenu tellement tabou qu’il n’est plus défendu ouvertement que par les ultra . Évidemment c’est un cercle vicieux. Qui se reconnait dans Madelin? Très peu de Français… ainsi c’est presque aussi peu de Français qui peuvent approuver ouvertement quoi que ce soit de libéral.

Pourtant des régimes socio-libéraux fonctionnent plutôt bien dans le reste de l’Europe, sans que cela ne paraisse contradictoire pour nos voisins.

Autant certaines idéologies telles celle de l’ex-parti DL, ou du nouveau AL (au fait, M.Lambert, le voilà le parti que vous recherchiez peut-être!) sont de dangereuses utopies vouées à transformer notre planète en poubelle et 98% des êtres humains en esclaves, autant une mesure libérale isolée doit être examinée, avec pragmatisme, pour ce qu’elle est. Celle-ci pourra être adoptée pour le bien commun si on a su délimiter sagement son champ d’application en s’assurant qu’elle n’empête pas sur le grand projet de société.

Le libéralisme pour résoudre un problème précis, oui. Le libéralisme comme religion de renoncement de l’État, surtout pas!

La France gagnerait à être moins inondée d’idées ultralibérales, afin que la gauche ne soit plus complexée à être ouvertement libérale quand c’est nécessaire. (je dis ouvertement: car bizarrement, si la gauche d’opposition est antilibérale, la gauche de gouvernement est cryptolibérale et passe automatiquement pour sociale-traître… ce qui nuit à sa crédibilité)

Posté
Encore un commentaire sur Agoravox.

Il ne va pas plaire ici, mais je dois avouer qu'il m'interpelle :

Bof, ça fait très café du commerce. Cela, je trouve cela assez positif finalement, l'intervenant prend moulte précautions mais insiste pour ne pas rejeter totalement le libéralisme.

Posté

C'est surtout un nouvel exemple de la dialectique (=fausse logique se fondant sur le paradoxe) chère à la gauche : pour avoir plus de libéralisme, il en faut moins. Donc, si vous voulez que ça change, bouclez-la ! :icon_up:

J'aimerais qu'on applique le raisonnement au socialisme, mais ça, curieusement, on ne le fait jamais.

Posté
Bof, ça fait très café du commerce. Cela, je trouve cela assez positif finalement, l'intervenant prend moulte précautions mais insiste pour ne pas rejeter totalement le libéralisme.

Lier le libéralisme à l'esclavage je ne vois pas ce qu'il y a de positif. Nous voulons un libéralisme humaniste, le type se borne à cracher dessus mais veut appliquer quelques gouttes de libéralisme instrumental en France..

Posté

Moi qui pensait naïvement que le pays qui avait transformé son territoire en poubelle et réduit sa population en esclavage était l'URSS, pour cause de socialisme.

Que nenni ce sont les libéraux qui sont accusés des turpitudes du collectivisme.

Posté
"Les Français, seuls au monde à rejeter l’économie de marché !"

Et réciproquement, l'économie de marché et donc le monde auront bientôt fini de rejeter ce qu'il reste de ce pays.

La France ne veut pas de libéralisme( :icon_up: ), quelle se démmerdebrouille toute seule!

Posté

La France vue de l'extérieur.

Revue de presse

"La France marche à reculons"

LEMONDE.FR | 28.03.06 | 11h38 • Mis à jour le 28.03.06 | 11h46

La même police anti-émeute, les mêmes gaz lacrymogènes, les mêmes jeunes "déchaînés"… Pour l'éditorialiste du New York Times, on pourrait s'y tromper : qu'il est tentant de dresser un parallèle entre les émeutes de l'automne et les manifestations du printemps ! Mais les différences sont là : en novembre, ceux qui se révoltaient étaient "les fils des immigrés d'Afrique du Nord", sans emploi ni avenir, et "il était difficile de ne pas éprouver de sympathie pour leur cause". En mars, ce sont "les étudiants privilégiés" qui descendent dans la rue, pour dénoncer un projet de loi "nécessaire", et qui se voulait "une réponse partielle aux mouvements des banlieues". Le quotidien américain l'affirme : les manifestants en France sont "bien mal avisés", "les étudiants devraient cesser de ne penser qu'à leurs privilèges et tenir compte de l'appel lancé par Jacques Chirac, pour un dialogue créatif afin de résoudre les vrais problèmes auxquels sont confrontés leur génération".

"UNE HAINE CARICATURALE DE L'ENTREPRISE"

Les quotidiens étrangers peinent à comprendre pourquoi la France tarde tant à mener des réformes qui s'imposent. "Le pays marche à reculons vers l'avenir", ironise le Boston Globe. "Les Français refusent de se rendre à l'évidence", et d'affronter les défis qui sont les leurs, renchérit Robert J. Samuelson, chroniqueur au Washington Post.

Le Temps de Genève, lui, dénonce "le divorce" grandissant "entre une rue qui condamne sans savoir et des milieux économiques qui expliquent sans convaincre". Comme beaucoup d'autres titres, il juge que la création du contrat de première embauche (CPE), certes mal expliquée, constituait un pas dans le bon sens. "Le CPE était une tentative, peut-être maladroite mais sincère", de faciliter l'entrée des jeunes sur le marché du travail, commente son éditorialiste. "Le voici rejeté, vomi de toutes parts. On n'a pas assez souligné ce que révèle ce rejet : une haine viscérale, caricaturale de l'entreprise, symbole de toutes les exploitations (…) Que la grande majorité des chefs d'entreprise aient simplement besoin d'un petit peu d'air pour équilibrer leurs comptes à la fin de l'année, voilà qui n'effleure pas l'esprit des opposants" au CPE.

LA TENTATION DU NON

Dans ces conditions, quoi qu'on dise, avec une France réfractaire au changement, "la révolution" n'est pas pour demain, estime le magazine américain Newsweek, dans son édition internationale. Mais à qui la faute ? L'hebdomadaire ne montre aucune complaisance pour la classe politique française. Le Parti socialiste, quelques mois après les émeutes des banlieues, se déchire pour savoir combien de femmes seront candidates aux prochaines élections. Et Dominique de Villepin ? Il est "un pur représentant de l'élite technocrate et statique du pays (…) Au lieu d'une réforme qui s'inspirerait de ce qui marche en Espagne, en Suède ou en Grande-Bretagne, pour ne pas parler des Etats-Unis ou de l'Australie, il a imposé une mini-mesure, une réformette." Newsweek résume ainsi la situation : "Des étudiants qui protestent contre le changement, des leaders syndicaux qui refusent la modernité, et des politiques qui ne savent que dire non." Le problème est "qu'à force de dire non, ils ne savent plus dire oui"…

George Melloan, chroniqueur au Wall Street Journal (accès payant) a une autre explication, face au blocage actuel : "La jeunesse, naïve, est exploitée par les syndicats qui savent exactement ce qu'ils font – défendre un système qui protège les salariés syndicalisés au détriment des chômeurs. Les manifestations sont le moyen utilisé par les syndicats pour montrer au gouvernement qui est le patron."

Peggy Hollinger, dans le Financial Times de Londres (accès payant), affine un peu le trait. Le problème des syndicats français est qu'ils ne peuvent que rester unis contre le CPE. S'ils cèdent, "cela encouragera le gouvernement à revenir sur le code du travail", et amoindrira "leur chance de séduire une nouvelle génération de travailleurs", alors que beaucoup des syndiqués actuels approchent de la retraite. Le quotidien financier n'oublie pas non plus que Bernard Thibault, à la tête de la CGT, et François Chérèque, à la tête de la CFDT, déjà chahutés par leurs troupes, briguent tous deux un nouveau mandat dans les semaines qui viennent : céder au gouvernement serait pour eux suicidaire. Inversement, leur victoire "risque de renforcer la valeur de la confrontation par rapport à la négociation", regrette-t-il par avance.

"UN PAYS PRÉCAIRE… POUR LES INVESTISSEURS"

L'image de la France à l'étranger en prend un coup. Nombreux sont les journaux à disserter sur "le malaise" ou "la crise" que traverse la France, à l'instar d'ABC de Madrid. Quoi de plus normal, dans un pays qui vient de faire un triomphe à une exposition du Grand Palais, à Paris, consacrée à la mélancolie, remarque le Washington Post : "La psyché française souffre de la peur."

Le milieu des affaires ne reste pas insensible à la situation. La France est déjà "précaire… pour l'investisseur", titre Le Temps. Et de détailler : "Le pays des Lumières se referme sur lui-même, multiplie les barrières au commerce. A l'indice de la liberté économique, il est 44e. Un rang derrière l'Italie. Préoccupée, plus par les présidentielles que par sa jeunesse sous-occupée, la France n'a pas fini de souffrir de sous-investissement." Le Financial Times nourrit le même constat en "une" : la crise actuelle fait peser une menace sur l'économie. Pour L'Agefi, quotidien financier suisse, ce problème est européen. Grève des fonctionnaires britanniques contre l'élévation de l'âge de la retraite, médecins qui manifestent outre-Rhin, appel à la grève lancé par le syndicat allemand IG Metall, grève des médias italiens… "Un peu partout en Europe, le climat est déliquescent et les tensions sociales particulièrement lourdes." Aucune réforme ne peut être mise en œuvre ? "Les marchés financiers vont bien finir par s'en apercevoir"…

Posté
Mais les différences sont là : en novembre, ceux qui se révoltaient étaient "les fils des immigrés d'Afrique du Nord", sans emploi ni avenir, et "il était difficile de ne pas éprouver de sympathie pour leur cause".

Difficile, mais pas impossible. Faut pas exagérer tout de même. Encore un qui confond excuse et explication.

Posté
La France vue de l'extérieur.

Je n'ai pas lu l'article de Newsweek, mais je soupçonne la traduction de la description de Villepin d'être érronée. Je parie (un euro) que le mot traduit par "statique" était statist, qui veut dire étatiste. (Synonyme : énarque).

J'aime voir les commentaires du NYT, sachant que c'est le phare des "liberals" au sens ricain, à savoir gauche doucereuse / enseignants.

Une illustration parmi des milliers que les gauches du monde entier sont à la droite de la droite de la France, en termes "business friendliness" (je ne sais pas pourquoi, mais nous n'avons pas d'équivalent de cette expression).

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"Le pays des Lumières se referme sur lui-même, multiplie les barrières au commerce. A l'indice de la liberté économique, il est 44e"

Pointé du doigt par l'étranger… ça me fait vraiment mal :icon_up:

Ca doit se retourner sec sous terre et remplir de larmes le Panthéon…

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mardi 28 mars 2006, 13h00

Grève suivie dans les transports et les écoles

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PARIS (Reuters) - Les syndicats ont décliné la nouvelle invitation de Dominique de Villepin à discuter du contrat première embauche (CPE), le jour d'une quatrième journée de mobilisation pour réclamer son retrait pur et simple.

A l'Education nationale, la grève a été suivie à un niveau comparable à celui du 10 mars 2005, au plus fort du mouvement sur le pouvoir d'achat.

Sans surprise, les transports ont été parmi les plus affectés par l'appel à la grève interprofessionnelle lancée par l'ensemble des organisations syndicales. La banlieue parisienne et les dessertes régionales semblaient les plus perturbées.

La SNCF et la RATP ont cependant signalé des conditions de trafic conformes à leurs prévisions.

Dans les aéroports, les vols accusaient des retards de l'ordre de 30 minutes à une heure en région parisienne, selon la direction de l'aviation civile, qui signalait aussi "quelques annulations" de vols intérieurs. A Lyon et à Marseille, une trentaine de vols ont été annulés.

En revanche, à Bordeaux, 50% des autobus et 75% des tramways circulaient. Un porte-parole de la compagnie de transports urbains Connex avouait qu'il "s'attendait à bien pire".

De même, à Strasbourg, la moitié des tramways et environ les deux tiers des autobus étaient en service.

La grève dans les transports a, comme à l'accoutumée, entraîné des embouteillages autour des grandes villes. Le centre national d'informations routières a enregistré jusqu'à 126 km de bouchons en Ile-de-France et 196 km sur le réseau de province, dont 83 autour de la seule agglomération lyonnaise.

Le trafic était également difficile autour de Toulouse (28 km) et Marseille (19 km).

Selon un recensement effectué par la CGT, plusieurs centaines de préavis de grève ont été déposés dans des entreprises privées de secteurs très variés, de la banque à la métallurgie, de la chimie au tabac, du commerce aux médias.

Quelque 135 manifestations étaient prévues en France.

IMPOSANT DÉFILÉ À MARSEILLE

A Marseille, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé, les syndicats estimant qu'il s'agissait "sans doute de la plus grosse manifestation de ces derniers mois".

Selon les organisateurs, 250.000 personnes ont manifesté à Marseille, alors qu'elles étaient 200.000 au plus fort du conflit des retraites en 2003. L'estimation de la police n'avait pas été diffusée à la mi-journée.

Selon les syndicats, 60.000 personnes ont défilé à Grenoble, 20.000 à Toulon et 40.000 à Pau, des niveaux très supérieurs à ceux habituellement signalés dans ces villes moyennes.

Dans la capitale, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, devait se rendre à la mi-journée à la Bastille pour rencontrer les policiers mobilisés pour le défilé parisien, prévu à 14h30 de la place d'Italie à celle de la République.

"Le ministre doit réitérer ses consignes aux différents services mobilisés sur la manifestation parisienne", a-t-on déclaré dans son entourage.

Face à l'évolution des dernières manifestations anti-CPE, ternies par des groupes violents, Nicolas Sarkozy a demandé aux forces de l'ordre de mettre en place des "dispositifs adaptés" à "l'interpellation des fauteurs de troubles".

Sur le fond, la situation restait bloquée. Les cinq confédérations ont fait savoir qu'elles ne retourneraient pas voir le Premier ministre sans retrait préalable du CPE.

"MANIPULATION DE L'OPINION"

Le président de la CFTC, Jacques Voisin, a expliqué sur LCI qu'il "ne pouvait répondre positivement" au Premier ministre puisque celui-ci ne proposait "rien de nouveau".

"Comment voulez-vous qu'on aille (à Matignon) alors qu'il nous donne comme préalable à la discussion qu'on accepte le CPE", a renchéri le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, sur RMC Info.

"Le Premier ministre ne pouvait pas douter de notre réponse, ce qui confirme de sa part une tentative de manipulation" de l'opinion, a dit à Reuters la numéro deux de la CGT, Maryse Dumas.

Le chef du gouvernement a proposé lundi soir aux cinq confédérations syndicales, ainsi qu'aux organisations étudiantes, de se rendre mercredi à Matignon.

Dans sa lettre, il campe cependant sur une position qui avait abouti à l'échec du premier rendez-vous, vendredi dernier.

Il réaffirme qu'il "souhaite discuter des aménagements à apporter" au CPE, "en particulier sur les deux points qui focalisent aujourd'hui les inquiétudes : la durée de la période de consolidation de l'emploi et les modalités de la rupture".

Les organisations étudiantes, invitées par Dominique de Villepin à se rendre à Matignon à 18 heures, n'avaient pas arrêté leur position mardi midi. L'Unef a rappelé qu'elles souhaitaient apporter une "réponse unitaire".

Quatre organisations étudiantes et lycéennes avaient décliné samedi la première invitation de Dominique de Villepin.

Les douze organisations de salariés et de jeunes réunies depuis deux mois en intersyndicale ont prévu de se réunir à 14 heures mercredi pour décider des suites de leur action.

"On trouvera les formes d'action pour maintenir, élargir et faire durer la pression", a dit Maryse Dumas. "On a déjà passé le cap des vacances scolaires de février et c'était beaucoup plus difficile que maintenant."

Les vacances scolaires de printemps commencent dans moins de deux semaines, le 8 avril.

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"Le pays des Lumières se referme sur lui-même, multiplie les barrières au commerce. A l'indice de la liberté économique, il est 44e"

Pointé du doigt par l'étranger… ça me fait vraiment mal :doigt:

Ca doit se retourner sec sous terre et remplir de larmes le Panthéon…

Tu crois que Jaurès, Rousseau et les autres pleurnichent ? :icon_up:

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Tu crois que Jaurès, Rousseau et les autres pleurnichent ? :icon_up:

Montesquieu peut-être…

Et puis de toute façon, c'est nous qui avons inventé la liberté, faut pas l'oublier hein.

Invité jabial
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Bof, Jaurès j'hésite. A mon avis, aujourd'hui il ne serait pas socialiste.

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Dans son discours «Pour une France plus juste», le président de l'UMP a formulé plusieurs propositions : (…)

2. La fusion de l'ANPE et de l'Unedic.

Horreur ! Malheur !

J'aime voir les commentaires du NYT, sachant que c'est le phare des "liberals" au sens ricain, à savoir gauche doucereuse / enseignants.

Je pense qu'on peut trouver pire au Los Angeles Times, enfin, sur un plan "économique", j'entends.

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