vincponcet Posté 27 novembre 2006 Signaler Posté 27 novembre 2006 Le sujet de la sécurité est difficile à traiter d'un point de vue libérale, parce qu'il est plus difficilement vendable de dire qu'il suffit de libéraliser le secteur. donc à défaut, et en première approche, on pourrait déjà décentraliser la gestion opérationnelle. Actuellement, le chef de la police est nommé par l'Etat Central. Je voudrais qu'il le soit au niveau local pour qu'il ait des comptes à rendre à la population. Soit à l'image des USA avec une élection, ou alors, je pensais qu'il pouvait être nommé par le maire et qu'il fasse partie des directeurs administratifs de la mairie. De là, on pourrait imaginer que pour être éligible à cette fonction, on devrait avoir le diplôme national (concours de la fonction publique territoriale, éventuellement formation centrale, à voir).Ensuite, il rend des comptes au maire, qui peut le virer (évidemment, il faudrait réformer le statut de la fonction publique territoriale pour supprimer l'inamovibilité, l'emploi à vie). Rien que cela, changerait considérablement la situation actuelle d'hyper-centralisation, de bureaucratie, et de non-responsabilité. Les commissaires y gagneraient aussi, car ils seraient plus proche de la décision. De même pour le maire, il pourrait avoir si il le souhaite (enfin, si ses électeurs le souhaite) une politique sécuritaire ou pas, y mettre les moyens qu'il veulent. Mais au moins la sanction électorale serait plus immédiate. Des idées ?
Invité jabial Posté 27 novembre 2006 Signaler Posté 27 novembre 2006 Je pense qu'on n'aura de sécurité qu'avec le retour au local. D'abord, renforcement de la police municipale aux dépens de la nationale (et à Paris, par arrondissement aussi). C'est la première chose à faire.
A.B. Posté 27 novembre 2006 Signaler Posté 27 novembre 2006 Je pense qu'on n'aura de sécurité qu'avec le retour au local. lire "individuel"
h16 Posté 27 novembre 2006 Signaler Posté 27 novembre 2006 Le sujet de la sécurité est difficile à traiter d'un point de vue libéral…Des idées ? Ceci : http://www.liveleak.com/view?i=9880e7d9e5 http://www.fas.org/man/dod-101/sys/ship/weaps/mk-15.htm Plus d'emmerdes avec le fisc.
Harald Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Pour ma part, je suis partisan de la municipalisation de la police parce que les personnes les mieux à-même de définir le niveau de sécurité désiré sont les élus locaux. Ces derniers ayant des comptes à rendre à leur électorat. Ceci dit, il conviendrait auparavant de revenir sur un certain nombre de points quant aux prérogatives des maires. En premier lieu il faudrait en finir avec ce vestige des temps passés qui est l'octroi à tous les maires de France de la qualité d'Officiers de Police Judiciaire. Il serait souhaitable que l'on revienne grosso modo aux dispositions qui avaient cours durant la 3ème république, à savoir un chef de la police, responsable opérationnel nommé par l'état mais placé sous l'autorité du maire qui fixe la politique sécuritaire. Trop de maires jouent encore aux petits chefaillons de police municipale (certains ont même poussé le bouchon jusqu'à porter un calibre). Trop de maires ont joué au potentat local usant de leur police comme d'une milice pour que l'on puisse permettre la pérennisation de ce fait. En ce qui concerne l'élection du chef de la police municipale, cela peut de nos jours paraître un tantinet farfelu, sorti tout droit de la folle imagination de libéraux nécessairement vendus au grand capital étatsunien. Néanmoins, il est bon de rappeler que la loi du 27 juin 1790 qui instaure la municipalisation de la police, crée aussi le corps des commissaires de police. Ces derniers sont des élus et la règle de l'élection sera d'ailleurs étendue à l'ensemble de la fonction publique de l'époque. Cette même loi met un terme à la vénalité des offices. La loi du 29 septembre 1791 place les commissaires sous les ordres du maire, et institue des "officiers de paix" à leurs côtés. Concernant le statut de la fonction publique, il est évident qu'il faut y mettre fin. Il me semble qu'un juste milieu pourrait être trouvé en fixant l'embauche des fonctionnaires à travers des contrats d'une durée de cinq ans renouvelables après examen des résultats qualitatifs et quantitatifs (des objectifs seraient définis à l'embauche) par une commission mixte.
Rincevent Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Post très intéressant, Harald, comme toujours. Toutefois, quid du cas où plusieurs municipalités voisines souhaitaient se doter, pour différentes raisons tout à fait imaginables, d'un corps de police commun ?
vincponcet Posté 28 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 28 novembre 2006 Pour ma part, je suis partisan de la municipalisation de la police parce que les personnes les mieux à-même de définir le niveau de sécurité désiré sont les élus locaux. Ces derniers ayant des comptes à rendre à leur électorat. Ceci dit, il conviendrait auparavant de revenir sur un certain nombre de points quant aux prérogatives des maires. En premier lieu il faudrait en finir avec ce vestige des temps passés qui est l'octroi à tous les maires de France de la qualité d'Officiers de Police Judiciaire. Il serait souhaitable que l'on revienne grosso modo aux dispositions qui avaient cours durant la 3ème république, à savoir un chef de la police, responsable opérationnel nommé par l'état mais placé sous l'autorité du maire qui fixe la politique sécuritaire. Trop de maires jouent encore aux petits chefaillons de police municipale (certains ont même poussé le bouchon jusqu'à porter un calibre). Trop de maires ont joué au potentat local usant de leur police comme d'une milice pour que l'on puisse permettre la pérennisation de ce fait. En ce qui concerne l'élection du chef de la police municipale, cela peut de nos jours paraître un tantinet farfelu, sorti tout droit de la folle imagination de libéraux nécessairement vendus au grand capital étatsunien. Néanmoins, il est bon de rappeler que la loi du 27 juin 1790 qui instaure la municipalisation de la police, crée aussi le corps des commissaires de police. Ces derniers sont des élus et la règle de l'élection sera d'ailleurs étendue à l'ensemble de la fonction publique de l'époque. Cette même loi met un terme à la vénalité des offices. La loi du 29 septembre 1791 place les commissaires sous les ordres du maire, et institue des "officiers de paix" à leurs côtés. Concernant le statut de la fonction publique, il est évident qu'il faut y mettre fin. Il me semble qu'un juste milieu pourrait être trouvé en fixant l'embauche des fonctionnaires à travers des contrats d'une durée de cinq ans renouvelables après examen des résultats qualitatifs et quantitatifs (des objectifs seraient définis à l'embauche) par une commission mixte. Je ne comprends pas "un chef de la police, responsable opérationnel nommé par l'état mais placé sous l'autorité du maire" si il est nommé par l'Etat, il ne peut pas être aux ordres du maire. On peut faire des organisations qui disent le contraire, mais la réalité des relations humaines restera qu'une personne est aux ordres de celui qui lui donne un poste et qui lui donne ses avancements.
Harald Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Post très intéressant, Harald, comme toujours. Toutefois, quid du cas où plusieurs municipalités voisines souhaitaient se doter, pour différentes raisons tout à fait imaginables, d'un corps de police commun ? L'intercommunalité existe depuis longtemps. Elle a vu le jour avec la grande loi municipale du 5 avril 1884. Le législateur créait alors une institution intercommunale ad hoc, le syndicat, qui est rapidement utilisée pour l’organisation de nouveaux services, tels que le service de distribution d’eau potable. En ce qui concerne la mutualisation des moyens à fin de créer un service de police municipale, la communauté de communes de Roissy Porte de France a été pionnière en la matière en créant ce service en octobre 2002. 43 agents couvrent le territoire de 13 communes 24/24h et 7/7j. Une convention de coordination a été passée entre la communauté de commune et la Gendarmerie Nationale, validée par le Préfet du Val d'oise et le procureur. Depuis d'autres intercommunalités ont embrayé. Il faut savoir que les pouvoirs de la police municipale, contrairement à ce qu'imaginent la majorité des citoyens, ont été augmentés avec la loi d'avril 1999 et la loi de 2003 dite loi de sécurité intérieure. Ceci dit, l'armement reste encore à la discrétion du maire qui est libre d'en faire, ou pas d'ailleurs, la demande auprès du préfet. Demande motivée qui doit entre autre rappeler les missions du service, les horaires de travail ainsi que la nature de la commune (type de population). Le préfet a le dernier mot et peut refuser sans autre justification.
Invité Proud capitalists Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 A mon (humble) avis, la priorité est effectivement de créer une "vraie" police de proximité des maires, comme le propose Harald. Pourquoi ne pas donner tout simplement la responsaiité des forces de police au Maire ? Ca fait une élection de moins, et c'est plus visible. Enfin bien sur pour les plus grandes villes, il y aura délégation, mais pour toutes nos communes de 10.000 habitants ou moins, ce n'est pas réellement néessaire d'avoir un respnsable supplémentaire… Enfin ce point là je n'y ais pas réfléchit à fond. Cependant Harald, tu propose qu'il y ait toujours embauche de nos flics dans la fonction publque. Il me semble que l'on peut aller plus loin ! Une fois que la police aura été décentralisée, permettre aux maires de faire appel à des polices privées. Ce sera toujours un service public puisque payé par les fonds publics et sous l'autorité du maire. Mais il sera possible de mettre en place une concurence, ou d'avoir des boites spécialisée dans les traitements de certains problèmes (les banlieues chaudes, la délinquance des jeunes, etc…) et donc beaucoup plus d'efficacité
Harald Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Je ne comprends pas "un chef de la police, responsable opérationnel nommé par l'état mais placé sous l'autorité du maire". Si il est nommé par l'Etat, il ne peut pas être aux ordres du maire.On peut faire des organisations qui disent le contraire, mais la réalité des relations humaines restera qu'une personne est aux ordres de celui qui lui donne un poste et qui lui donne ses avancements. Ce fut pourtant le cas durant la IIIeme république. Pour comprendre pourquoi la direction opérationnelle ne doit pas être confiée au premier magistrat de la commune, il suffit de consulter les pages de ce site: http://monputeaux.free.fr/une/0209.htm RI-DI-CU-LE !!!vendredi 20 septembre 2002 11:45 Je reviens à l'instant de la mairie. Je suis allé voir l'exposition du futur Palais de la Communication. Un projet "ruisselant de beauté" (sic). Heureusement, pour la mairie, que le ridicule ne tue pas : quelques minutes après mon arrivée, j'étais entouré par 4 policiers municipaux. Une employée municipale ne me quittait pas d'un cheveux. Et 4 (oui 4 !) chefs de service faisaient le pied de grue dans le hall de l'hôtel-de-ville!!! Qu'attendaient-ils ??? De quoi ont-ils peur ??? De ma faute (ou plutôt de la leur), pendant 1/2 heure, la mairie de Puteaux a fonctionné au ralenti ! Heureusement, il y a un témoin pour confirmer mes dires, car c'est tellement énorme… Nous n'avons pas pu laisser notre réaction sur le cahier prévu à cet effet. En effet, ils l'ont retiré lorsque nous sommes arrivés. Ridicule, je vous disais !!! Que penser de cette consultation, si on retire le cachier quand vient quelqu'un qui n'est pas un "ami" de la majorité ? Comme je suis un Picard tétu, je compte retourner visiter cette exposition très souvent… et toujours avec un témoin. Qui veut m'accompagner ? j'ouvre un carnet de bal ! chiche ! Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la dérive possible, tant d'autres exemples existent. Lorsque je parle de direction opérationnelle, j'entends par là que les agents doivent être dirigés par un professionnel, que le maire ne doit pas être en mesure de donner des ordres directs aux agents. C'est là une garantie essentielle quant au respect de la légalité, trop de maires comme je l'ai dit se prennent pour des autocrates disposant à loisir de leur garde prétorienne. A mon (humble) avis, la priorité est effectivement de créer une "vraie" police de proximité des maires, comme le propose Harald. Pourquoi ne pas donner tout simplement la responsabilité des forces de police au Maire ? Ca fait une élection de moins, et c'est plus visible. Enfin bien sur pour les plus grandes villes, il y aura délégation, mais pour toutes nos communes de 10.000 habitants ou moins, ce n'est pas réellement néessaire d'avoir un respnsable supplémentaire… Enfin ce point là je n'y ais pas réfléchit à fond.Cependant Harald, tu propose qu'il y ait toujours embauche de nos flics dans la fonction publque. Il me semble que l'on peut aller plus loin ! Une fois que la police aura été décentralisée, permettre aux maires de faire appel à des polices privées. Ce sera toujours un service public puisque payé par les fonds publics et sous l'autorité du maire. Mais il sera possible de mettre en place une concurence, ou d'avoir des boites spécialisée dans les traitements de certains problèmes (les banlieues chaudes, la délinquance des jeunes, etc…) et donc beaucoup plus d'efficacité Le maire de la commune citée dans mon précédent post s'est servi de la police municipale pour créer tout un tas d'ennuis au webmaster du site mis en lien. En outre, il s'est servi de la police municipale pour créer tout un tas d'ennuis à la candidate PS qui s'était présentée contre lui. Ces faits ont pu avoir lieu justement parce que les polices municipales sont placées à l'heure actuelle sous l'autorité directe des maires. En ce qui concerne la création de polices privées agissant dans le cadre d'une délégation de service public, je n'y suis pas opposé. Seulement, il faut bien comprendre que tout, absolument tout reste à faire en France. Le monde de la sécuritéprivée est un gigantesque cloaque où le pire côtoie rarement le meilleur.
vincponcet Posté 28 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 28 novembre 2006 Ce fut pourtant le cas durant la IIIeme république.Pour comprendre pourquoi la direction opérationnelle ne doit pas être confiée au premier magistrat de la commune, il suffit de consulter les pages de ce site: http://monputeaux.free.fr/une/0209.htm Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la dérive possible, tant d'autres exemples existent. Lorsque je parle de direction opérationnelle, j'entends par là que les agents doivent être dirigés par un professionnel, que le maire ne doit pas être en mesure de donner des ordres directs aux agents. C'est là une garantie essentielle quant au respect de la légalité, trop de maires comme je l'ai dit se prennent pour des autocrates disposant à loisir de leur garde prétorienne. Le maire de la commune citée dans mon précédent post s'est servi de la police municipale pour créer tout un tas d'ennuis au webmaster du site mis en lien. En outre, il s'est servi de la police municipale pour créer tout un tas d'ennuis à la candidate PS qui s'était présentée contre lui. Ces faits ont pu avoir lieu justement parce que les polices municipales sont placées à l'heure actuelle sous l'autorité directe des maires. En ce qui concerne la création de polices privées agissant dans le cadre d'une délégation de service public, je n'y suis pas opposé. Seulement, il faut bien comprendre que tout, absolument tout reste à faire en France. Le monde de la sécuritéprivée est un gigantesque cloaque où le pire côtoie rarement le meilleur. La décentralisation n'interdit pas à un élu local de se comporter comme un facho. L'intérêt de décentraliser est de rendre la gestion plus efficace, et plus proche de la préoccupation des gens. Aussi, cela permet de restreindre le périmètre géographique d'intervention d'un pouvoir donné. Si c'est un élu national qui devient facho, avec le pouvoir dont il dispose, on se retrouve en camp de la mort. et pour y échapper, il faut faire des centaines de kms. Si c'est un élu local, on déménage à 10km. Votre exemple sur Puteau n'est pas grand chose à côté de la puissance de nuisance dont disposent les élus nationaux. Ils peuvent commanditer un audit fiscal par exemple. Vous emmerdez avec toute leur paperasse, utiliser les RGs pour vous surveiller. Ce n'est pas parce qu'une personne local peut avoir des dérives que cela justifie l'imposition d'un pouvoir de rang supérieur, sinon, pour garder la même logique, il faudrait obligatoirement un Etat mondial pour veiller que les Etats nationaux n'abusent pas trop de leur pouvoir. Si un élu local déconne, il est facile pour la population de le retourner. Un élu national, c'est plus dur, et un élu mondial, ça sera encore plus difficile. Mais bon, on peut dire que dans un Etat national, c'est le boulot du rang national que de vérifier que l'élu local ne viole pas la Constitution en persécutant tout le monde. Il faut un peu de check and balance, sinon, ça risque effectivement de devenir la merde. Donc si vous me dites que le maire ne devrait pas diriger la police, c'est que le maire n'a aucun pouvoir sur la police, donc ce n'est pas une décentralisation, ce qui était le but de la discussion initialement. Pour avoir un check&balance local, il faut donc que le commissaire soit élu.
Harald Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Donc si vous me dites que le maire ne devrait pas diriger la police, c'est que le maire n'a aucun pouvoir sur la police, donc ce n'est pas une décentralisation, ce qui était le but de la discussion initialement.Pour avoir un check&balance local, il faut donc que le commissaire soit élu. Cette solution a ma préférence, je crois en avoir parlé ici sur le fil dédié au Café Liberté. Edit: Concernant la décentralisation, je reste plus que dubitatif sur la finalité réelle de cette dernière telle qu'elle a été pensée en France. Au final on constate qu'elle a surtout permis la création de véritables fiefs où les nouveaux barons républicains sont pratiquement inamovibles. Ces personnages tiennent les rênes des conseils généraux et régionaux, ont souvent la haute main sur la fédération de leur parti quant ils ne cumulent pas un mandat local avec un mandat national. Cette situation est on ne peut plus préoccupante car elle met les hauts fonctionnaires en charge du contrôle de la légalité des actes des collectivités locales à la merci de ces hommes, élus eux, qu'il faut éviter de contrarier pour peu que l'on veuille avoir un déroulement de carrière paisible. En outre, la multiplication des strates administratives (commune, communauté de communes, département, région) ajoute à l'opacité de la gestion des budgets. Au chapitre des points noirs, il convient également de ne pas oublier de mentionner une subsidiarité défaillante que l'on a tenté de masquer à travers les oripeaux d'une démocratie soi-disant participative où en fait on se contente de créer des comités de quartiers animés par des élus locaux, comités dont les travaux n'ont aucune valeur puisque la plupart du temps les municipalités se contentent de mettre en place ce qui avait été initialement décidé. La loi n'obligeant pas ces dernières à tenir compte de la vox populi.
Libérus Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 A mon (humble) avis, la priorité est effectivement de créer une "vraie" police de proximité des maires, comme le propose Harald. Pourquoi ne pas donner tout simplement la responsaiité des forces de police au Maire ? Et dès l'instant que le délinquant franchit les limites de la commune, il tombe sous une autre juridiction? Alors suggérons à l'IGN de marquer sur Géoportail les limites des communes. Il y a une complémentarité entre la police nationale et les polices municipales ainsi qu'avec les "services de tranquillité publique", et les services privés de sécurité. Gardons nous d'opposer les uns aux autres. Dans une société qui est de plus en plus sophistiquée (voire l'affaire du Parc des Princes dont on a ici peu parlé) tous ces corps de métier devraient être mieux formés. Ue chose que je n'ai jamais comprise, c'est pourquoi les fonctionnaires d'autorité, qu'il s'agisse des policiers ou des juges, ont le droit de syndiquer, alors qu'en République Fédérale, qui est un pays aussi démocratique que le notre, aucun fonctionnaire n'a le droit de syndiquer. Quelqu'un peut-il m'expliquer ?
vincponcet Posté 28 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 28 novembre 2006 Cette solution a ma préférence, je crois en avoir parlé ici sur le fil dédié au Café Liberté.Edit: Concernant la décentralisation, je reste plus que dubitatif sur la finalité réelle de cette dernière telle qu'elle a été pensée en France. Au final on constate qu'elle a surtout permis la création de véritables fiefs où les nouveaux barons républicains sont pratiquement inamovibles. Ces personnages tiennent les rênes des conseils généraux et régionaux, ont souvent la haute main sur la fédération de leur parti quant ils ne cumulent pas un mandat local avec un mandat national. Cette situation est on ne peut plus préoccupante car elle met les hauts fonctionnaires en charge du contrôle de la légalité des actes des collectivités locales à la merci de ces hommes, élus eux, qu'il faut éviter de contrarier pour peu que l'on veuille avoir un déroulement de carrière paisible. En outre, la multiplication des strates administratives (commune, communauté de communes, département, région) ajoute à l'opacité de la gestion des budgets. Au chapitre des points noirs, il convient également de ne pas oublier de mentionner une subsidiarité défaillante que l'on a tenté de masquer à travers les oripeaux d'une démocratie soi-disant participative où en fait on se contente de créer des comités de quartiers animés par des élus locaux, comités dont les travaux n'ont aucune valeur puisque la plupart du temps les municipalités se contentent de mettre en place ce qui avait été initialement décidé. La loi n'obligeant pas ces dernières à tenir compte de la vox populi. Je parlais de décentralisation au sens libérale, pas la version française qui est en réalité une délégation d'irresponsabilité.
Invité Arn0 Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Et dès l'instant que le délinquant franchit les limites de la commune, il tombe sous une autre juridiction?Droit de poursuite. Aux usa, quand il ne s'agit pas d'une affaire fédérale (donc rarement dans ces cas là), il arrive par exemple que des policiers new-yorkais aillent enquêter à LA (autant dire qu'ils sautent sur la moindre occasion histoire de prendre des vacances aux frais du contribuable ).
Harald Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Et dès l'instant que le délinquant franchit les limites de la commune, il tombe sous une autre juridiction?Alors suggérons à l'IGN de marquer sur Géoportail les limites des communes. Il y a une complémentarité entre la police nationale et les polices municipales ainsi qu'avec les "services de tranquillité publique", et les services privés de sécurité. Gardons nous d'opposer les uns aux autres. Dans une société qui est de plus en plus sophistiquée (voire l'affaire du Parc des Princes dont on a ici peu parlé) tous ces corps de métier devraient être mieux formés. Ue chose que je n'ai jamais comprise, c'est pourquoi les fonctionnaires d'autorité, qu'il s'agisse des policiers ou des juges, ont le droit de syndiquer, alors qu'en République Fédérale, qui est un pays aussi démocratique que le notre, aucun fonctionnaire n'a le droit de syndiquer. Quelqu'un peut-il m'expliquer ? Bon nombre de pays européens et extra-européens fonctionnent sur le mode de la police municipale et je n'ai pas ouï dire que le boxon y régnait. Il suffit d'avoir une bonne répartition des compétences entre les diverses polices. Municipaliser la tenue me semble une excellente chose car elle permet de gérer au plus près ce qui touche en premier lieu le citoyen, la tranquillité publique et la répression de la délinquance de rue. Que la gestion des crimes et autres délits d'importance dépende de l'échelon national n'a rien que de très normal Eu égard à la nature de plus en plus organisée des criminels. N'oublions pas que la nationalisation de la police qui sous la troisième république était municipale est l'oeuvre du gouvernement de Vichy qui pour des raisons d'efficacité désirait avoir une police aux ordres. La création des Compagnies républicaines de Sécurité et de la Direction de la Surveillance du Territoire en 1944 parachevèrent l'évolution du dispositif policier imaginé par l'Etat Français. On notera également au passage que le gouvernement provisoire du général de Gaulle tout comme les gouvernements successifs de la IVème république ont su fort bien s'accommoder d'un tel outil fort peu démocratique dans le fond et en poussèrent l'achèvement à travers les lois du 10 juillet 1964 et du du 9 juillet 1966. La complémentarité entre les polices municipales et la police nationale ou la gendarmerie nationale n'existe en fait pratiquement pas. Elle est essentiellement cristallisée à travers une convention de coordination passée entre la collectivité locale et le corps de police. Elle est validée par le préfet et le procureur et révisable tous les 5 ans. En pratique les polices municipales doivent ramer pour pouvoir travailler correctement, elles sont souvent en butte à des officiers qui snobent ces polices locales considérées comme étant de piètres auxilliaires. Cependant, ces derniers n'hésitent pas une seule secondent pour se décharger sur elles de tâches jugées peu glorieuses et qui pourtant relèvent de leurs compétences. Quant à la syndicalisation des fonctionnaires, je crois qu'il faut s'adresser à notre grand homme, général de son état à qui nous devons tant de si mirifiques cadeaux du fait de son alliance avec les communistes à la libération.
toccata Posté 28 novembre 2006 Signaler Posté 28 novembre 2006 Le sujet de la sécurité est difficile à traiter d'un point de vue libérale, parce qu'il est plus difficilement vendable de dire qu'il suffit de libéraliser le secteur. Ah bon? Car après tout, si les pouvoirs sont biens séparés, rien n'empêche une privatisation des services de police et la création de milices. Mais la justice doit être démocratique, c'est à dire soit être supervisée par le pouvoir politique, soit être élue. Et l'armée doit resté suffisament la plus grande force armée pour protéger ses citoyens contre une milice qui entraverait la loi. Je me souviens d'avoir été à un match de football en Suisse. Pour ses stadiers, le club avait fait appel à une société privée dont les membres étaient armés de pistolets . Disproportionné, sans aucun doute (ce n'était pas le PSG qui se déplaçait). Mais c'était semble-t-il la panoplie standard de travail. Une véritable compagnie de CRS privée! Je reviens au foot et au drame récent du PSG. Il se trouve des supporters pour douter de la version officielle et croire à une bavure (au dernier match les parisiens ont déployés une banderolle "pouvoir assassin, la vérité pour Julien"). Si l'agent qui avait tiré avait été un privé, un tel soupçon de collution entre pouvoir executif et juridique n'aurait pas été possible.
Calembredaine Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 le maire ne doit pas être en mesure de donner des ordres directs aux agents. Absolument. Il faudrait même supprimer toute autorité au maire qui ne devrait être qu'un gestionnaire de notre argent à l'instar d'un président de syndic.
Harald Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Absolument. Il faudrait même supprimer toute autorité au maire qui ne devrait être qu'un gestionnaire de notre argent à l'instar d'un président de syndic. Sur ce point, on notera que Paris par exemple se portait nettement mieux et se trouvait à l'abri des délires urbanistiques lorsqu'elle n'avait pas de maire à sa tête.
Nick de Cusa Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Sur ce point, on notera que Paris par exemple se portait nettement mieux et se trouvait à l'abri des délires urbanistiques lorsqu'elle n'avait pas de maire à sa tête. Commentaire intéressant. Constate-t-on de même phénomène à Londres, qui vient de voir renaître cette inctitution, qui plus est avec un travailliste rebelle presque gauchiste?
Taisei Yokusankai Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Commentaire intéressant. Constate-t-on de même phénomène à Londres, qui vient de voir renaître cette inctitution, qui plus est avec un travailliste rebelle presque gauchiste? Presque? L'homme qu'on appelle Red Ken? Je ne sais pas si on peut étendre la conclusion d'Harald à Londres, j'ai pas eu l'impression les dernières fois que je suis allé par là. Ceci dit, avec les JO 2012, il sont certains d'être très bientôt à la fête. Faudrait peut-être aussi comparer les prérogatives du Mayor of London et celles du maire de Paris.
toccata Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Une réforme qui n'a rien de libérale en soi, mais qui serait très efficace et pas forcément bien vue, serait d'informatiser complétement les démarches administratives. Il y a dans les commissariats des officiers qui passent tout leurs temps à attendre, remplir (au besoin) et signer des feuilles papiers en trois exemplaires. En passant au tout électronique, on pourrait remettre dans la rue, au contact des citoyens, les officiers jusqu'ici cantonnés aux démarches administratives. Un ordinateur de poche (pda, tablet-pc, ou ordi portable) permettrait de recuiellir les dépositions sans obliger les victimes et témoins à repasser au commissariat, et permettrait aux policiers de pouvoir rapidement, et efficacement, croiser des informations. Em me relisant j'ai l'impression d'écrire des "Y'a qu'a" et autre "il suffit de", mais nous disposons des technologies pour nous affranchir de la paperasserie. Ce que j'écris n'a rien d'utopique. En revanche, le coût est important: acquisition et maintenance du matériel informatique (ordi "clients" pour les policiers, "serveurs" pour la gestion et le recoupement des données) et développement des outils informatiques. Sans oublier l'augmentation d'équipement de matériel de terrain (camionnettes, voitures, scooter, vélo, chevaux) due à la migration des bureaux vers la rue.
h16 Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Rendre efficace la bureaucratie, en somme. Way to go, man !
Libérus Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Sur ce point, on notera que Paris par exemple se portait nettement mieux et se trouvait à l'abri des délires urbanistiques lorsqu'elle n'avait pas de maire à sa tête. Mêêêêêêê, il me semble que les délires urbanistiques parisiens ont été le fait de nos présidents de la République (je pense à un en particulier). Une réforme qui n'a rien de libérale en soi, mais qui serait très efficace et pas forcément bien vue, serait d'informatiser complétement les démarches administratives. Il y a dans les commissariats des officiers qui passent tout leurs temps à attendre, remplir (au besoin) et signer des feuilles papiers en trois exemplaires.En passant au tout électronique, on pourrait remettre dans la rue, au contact des citoyens, les officiers jusqu'ici cantonnés aux démarches administratives. Un ordinateur de poche (pda, tablet-pc, ou ordi portable) permettrait de recuiellir les dépositions sans obliger les victimes et témoins à repasser au commissariat, et permettrait aux policiers de pouvoir rapidement, et efficacement, croiser des informations. Em me relisant j'ai l'impression d'écrire des "Y'a qu'a" et autre "il suffit de", mais nous disposons des technologies pour nous affranchir de la paperasserie. Ce que j'écris n'a rien d'utopique. En revanche, le coût est important: acquisition et maintenance du matériel informatique (ordi "clients" pour les policiers, "serveurs" pour la gestion et le recoupement des données) et développement des outils informatiques. Sans oublier l'augmentation d'équipement de matériel de terrain (camionnettes, voitures, scooter, vélo, chevaux) due à la migration des bureaux vers la rue. Vous avez tout à fait raison. Mais beaucoup de policiers préfèrent rester devant un ordianteur à pister sur Internet des sorcières pédophiles et des mannequins très très maigres plutôt que d'aller dans les banlieues recevoir sur la tronche un téléviseur tombé (par hasard) du huitième étage. Droit de poursuite. Aux usa, quand il ne s'agit pas d'une affaire fédérale (donc rarement dans ces cas là), il arrive par exemple que des policiers new-yorkais aillent enquêter à LA (autant dire qu'ils sautent sur la moindre occasion histoire de prendre des vacances aux frais du contribuable ). Oui, j'adorerais avoir un GPS qui me dirait , d'une voix suave : "Attention ! Vous quittez la commune de Monsieur Lemou pour entrer dans la commune de Monsieur Ledur !"
Malinki Posté 29 novembre 2006 Signaler Posté 29 novembre 2006 Bonjour, Très intéressant débat. Pour en revenir à la question de l'indépendance du commissaire, et à son élection, encore faudrait-il également que son "déroulement de carrière", ou plutôt sa perspective d'évolution de carrière (qui motive chaque être humain) ne soit pas contrôlé par le politique. Si je prends l'exemple type du commissaire d'arrondissement parisien, qui pourtant dépend de la Police Nationale, ce dernier est bien souvent l'exécutant des désirs du maire d'arrondissement, car il sait que si ce dernier chouine un peu trop auprès de la préfecture, ses chances de passer divisionnaire et contrôleur général vont rapidement fondre comme neige au soleil. D'ailleurs, est-il vraiment nécessaire d'avoir des commissaires élus partout? Il également serait souhaitable de revoir totalement la carte de la répartition police. Lorsqu'on voit dans certaines grandes villes politiquement sensibles des policiers garder la porte des réceptions culinaires du maire d'arrondissement, alors que dans certaines banlieues, on peut attendre des heures l'intervention de la police pendant que sa voiture flambe, il y a de quoi se poser de réelles questions sur cette fameuse égalité dont on nous rabache les oreilles. Pour en revenir sur l'argument récurrent des syndicats de policiers nationaux (en particulier Alliance et SGP) selon lesquelles une police municipale est une police de riches qui ne permettrait pas aux pauvres d'avoir une protection suffisante, il serait bon de rappeler que nombre de mairies de ville dites défavorisées dépensent des millions en masse salariale et équipement pour des éducateurs sociaux, animateurs jeunesse, conseillers sportifs et médiateurs en tout genre avec le résultat que l'on sait. la police municipal n'est donc pas un privilège de riche, à condition que toutes les mairies soient prêtes à considérer que cette tâche de la sécurité est leur affaire. De toute façon, j'ai du mal à croire que si une municipalisation de la police nationale s'oppère un jour, cette municipalisation en question sera stricto censu consignée aux villes ou bourgades. Je crois plus volontiers aux intercommunalités pour des raisons pratiques de lutte contre la délinquance et de coûts. Vous avez tout à fait raison. Mais beaucoup de policiers préfèrent rester devant un ordianteur à pister sur Internet des sorcières pédophiles et des mannequins très très maigres plutôt que d'aller dans les banlieues recevoir sur la tronche un téléviseur tombé (par hasard) du huitième étage. Je suppose qu'il en faut dans tous les genres. Mais il est également vrai qu'il est plus luisant d'arrêter un pédophile qu'un arracheur de sac. Par contre, pour la chasse aux pédophiles, je ne suis pas certain que la municipalisation de la police soit la meilleure chose.
Invité jabial Posté 30 novembre 2006 Signaler Posté 30 novembre 2006 La municipalisation n'empêche pas l'existence d'unités spéciales destinées à s'occuper des cas qui dépassent le niveau local. En plus, ils seraient plus spécialisés, mieux sélectionnés et mieux payés (les locaux comme les nationaux). On n'a pas besoin de 100% ni même de 20% de police nationale.
toccata Posté 30 novembre 2006 Signaler Posté 30 novembre 2006 Vous avez tout à fait raison. Mais beaucoup de policiers préfèrent rester devant un ordianteur à pister sur Internet des sorcières pédophiles et des mannequins très très maigres plutôt que d'aller dans les banlieues recevoir sur la tronche un téléviseur tombé (par hasard) du huitième étage. Non, les policiers ne restent pas devant un écran, ils restent devant des formulaires papiers! Les ordinateurs ont seulement remplacé les machines à écrire. Il n'y a pas d'autre changement. Ces dernières années je suis allé dans trois commissariats différents. A chaque fois j'ai constaté que les ordinateurs n'étaient pas en réseau. Une fois j'ai vu un plaigant devoir attendre car les policiers ne retrouvaient pas l'ordinateur sur lequel sa déposition (qu'il venait compléter) avait été faite! A chaque fois j'ai constaté que le moyen de communication employé etait le papier. Quand un policier prend une plainte, il l'imprime même pour son commissariat, ce qui est la preuve que la plainte est traitée "papier" et non électroniquement.
Harald Posté 30 novembre 2006 Signaler Posté 30 novembre 2006 De toute façon, j'ai du mal à croire que si une municipalisation de la police nationale s'opère un jour, cette municipalisation en question sera stricto censu consignée aux villes ou bourgades. Je crois plus volontiers aux intercommunalités pour des raisons pratiques de lutte contre la délinquance et de coûts. Sur ce point, je suis tout à fait d'accord. De toute manière les communes n'auront pas trop le choix sur les 36.679 communes françaises, il y en a quand 31.948 qui comptent moins de 2.000 habitants. Autant dire que pour ces localités la mutualisationà travers l'intercommunalité sera une nécessité. Cela ilustre parfaitement ce que j'avais dit quant à la nécessité de faire sauter le niveau communal.
Malinki Posté 30 novembre 2006 Signaler Posté 30 novembre 2006 Non, les policiers ne restent pas devant un écran, ils restent devant des formulaires papiers! Les ordinateurs ont seulement remplacé les machines à écrire. Il n'y a pas d'autre changement.Ces dernières années je suis allé dans trois commissariats différents. A chaque fois j'ai constaté que les ordinateurs n'étaient pas en réseau. Une fois j'ai vu un plaigant devoir attendre car les policiers ne retrouvaient pas l'ordinateur sur lequel sa déposition (qu'il venait compléter) avait été faite! A chaque fois j'ai constaté que le moyen de communication employé etait le papier. Quand un policier prend une plainte, il l'imprime même pour son commissariat, ce qui est la preuve que la plainte est traitée "papier" et non électroniquement. En fait, depuis ces quelques dernières années, notamment avec la déconcentration des budgets, nombre de commissariats se sont vus équipés de matériaux informatiques un peu plus récents. Enfin seulement un peu plus car l'on constate encore la présence d'imprimante datant de matusalem et régulièrement en panne. De plus, les plus beaux équipements et les plus performants sont mis à l'accueil du public pour vendre la boutique… Les réseaux sont bien installés, mais guère performants (pas grand monde ne sait comment les installer). Les pannes sont récurrentes. Symbole suprême de notre belle administration à la française, des policiers sont nommés à des postes d'informaticiens (des volontaires souvent s'intéressant à l'informatique), mais ils sont cantonnés à des horaires de bureaux, alors qu'évidemment n'importe quel commissariat tourne jour et nuit. Je vous laisse imaginer ce qui se passe lorsqu'une panne d'imprimante survient un samedi à minuit, et que cette imprimante est la seule à être reliée aux ordinateurs servant à rédiger les procès verbaux. Je suis tout à fait d'accord sur le fait que l'informatique n'a fait que remplacer les formulaires papiers, et encore… Un procès verbal d'interpellation s'impriment en 9 exemplaires, une plainte également, un rapport d'accident corporel de la circulation en six-sept feuillets; un constat de cambriolage en quatre, un rapport d'intervention sensible en trois avec fax à l'état major, etc, etc. Les dossiers sont énormes. La main courante informatisée était censée arranger tout cela, mais le soucis est qu'elle n'a été consue que pour faire des statistique pour le ministère de l'intérieur. Les flics économisent donc du papier, mais pas nécessairement du temps. Chaque intervention fait l'objet d'une fiche sur cette main courante, même lorsque cette intervention se solde pas un sans suite. Tous les intitulés ne correspondent pas nécessairement à une réalité du métier. Bref, c'est le grand bidouillage. D'ailleurs, même si vous portez plainte devant un beau poste informatique rutilant, demandez au policier de regarder le logiciel qu'il utilise; vous verrez que ces logiciels fonctionnent encore pour la plupart en mode DOS, et qu'ils datent des années 80. Donc malgré toutes les améliorations informatique que l'on voudra apporter à la police, nous resterons dans l'ère de l'administration à la française.
Libérus Posté 30 novembre 2006 Signaler Posté 30 novembre 2006 La municipalisation n'empêche pas l'existence d'unités spéciales destinées à s'occuper des cas qui dépassent le niveau local. En plus, ils seraient plus spécialisés, mieux sélectionnés et mieux payés (les locaux comme les nationaux). Il nous faudrait notamment une police spécialisée dans la pensée.
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