Invité jabial Posté 9 février 2007 Signaler Posté 9 février 2007 L'intérêt d'une institution comme le duel n'est pas dans le combat; elle réside dans les incivilités évitées par crainte du combat. Ca marcherait aussi bien sinon mieux si tout le monde courrait le même risque. Ceci dit, c'est tout le problème de l'égalité de fait, qui contrairement à l'égalité de droit n'existe pas.
melodius Posté 9 février 2007 Signaler Posté 9 février 2007 Peut-être. Mais alors… pourquoi l'interdire ? "Du passé, faisons table rase"
Invité jabial Posté 9 février 2007 Signaler Posté 9 février 2007 De toute façon il n'est pas plus question d'interdire le duel en anarcapie que la napd ou l'avortement
José Posté 9 février 2007 Signaler Posté 9 février 2007 Ca marcherait aussi bien sinon mieux si tout le monde courrait le même risque. Tiens, ça me rappelle l'histoire du différend de l'ancien dictateur Idi Amin Dada avec le président tanzanien Julius Nyerere, son grand ennemi dans la région, qu'il proposait de régler sur un ring de boxe. Ancien champion national des poids lourds, Idi AMin Dada proposait, bon prince, de garder un bras attaché dans le dos.
Libérus Posté 9 février 2007 Signaler Posté 9 février 2007 "Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte où il ne dépend pas de toi d’être vainqueur." (Epictète) George W. Bush aurait pu s'inspirer utilement de cette maxime. L'intérêt d'une institution comme le duel n'est pas dans le combat qui est en réalité un échec; elle réside au contraire dans les incivilités évitées par crainte du combat. Vous m'inquiétez. Vous glissez de plus en plus dans l'utilitarisme. C'est vrai que ça a son charme, les duels, mais il est impossible de rétablir une institution qui repose sur un code d'honneur qui a disparu : pour qu'il ait l'effet escompté, il faut que la société considère comme honteux de refuser un duel quand on a offensé quelqu'un, ou de ne pas provoquer en duel quelqu'un qui nous a offensé. Ce n'est pas le cas.
LaFéeC Posté 10 février 2007 Signaler Posté 10 février 2007 L'intérêt d'une institution comme le duel n'est pas dans le combat qui est en réalité un échec; elle réside au contraire dans les incivilités évitées par crainte du combat. Tiens, cela me rappelle le débat sur les armes à feu, le fait d'avoir le droit d'en porter (et de s'en servir !)devrait inciter les truands à changer de métier..
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Patrocle est mort qui valait bien mieux que toi. Patrocle ne passe pas vraiment pour un exemple à suivre…m'enfin bon c'est ma lecture de l'Iliade en tant que progressiste ancien gauchiste . Je préfère largement Hector, qui n'a pas spécialement le goût du sang et de la gloire (enfin, moins souvent que les autres, on va dire ). Pour moi ,c'est lui qui incarne l'essence de la civilisation, par opposition à Patrocle et à Achille. Ceci dit, comment justifier sur le plan libéral la possibilité de tuer quelqu'un en duel pour une insulte ? Où est la loi du talion, le donnant-donnant finement défendu par ailleurs par Mélodius (la proportionnalité au sens de Rothbard) ? A moins qu'il n'y ait contrat ? P.S. Lucilio, épée large, bouclier, gambison et cotte de mailles, ça te va ? Comme terrain, je propose la cité des trois mille à Aulnay sous Bois. Je choisis Mohamed comme témoin. Si tu gagnes, tu n'en sortiras pas vivant.
wapiti Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Ceci dit, comment justifier sur le plan libéral la possibilité de tuer quelqu'un en duel pour une insulte ? Où est la loi du talion, le donnant-donnant finement défendu par ailleurs par Mélodius (la proportionnalité au sens de Rothbard) ? A moins qu'il n'y ait contrat ? Ben, oui justement, il y a contrat : un duel est consenti par les deux parties, les règles sont claires et il y a des témoins de chaque partie pour vérifier qu'il n'y a pas de fraude.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Ben, oui justement, il y a contrat : un duel est consenti par les deux parties, les règles sont claires et il y a des témoins de chaque partie pour vérifier qu'il n'y a pas de fraude. Okay
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Patrocle ne passe pas vraiment pour un exemple à suivre… Les belles lettres sont définitivement mortes. Hélas. Je suis né trop tard dans un monde trop vieux. Pour rappel, l'allusion classique à Patrocle est employée pour relativiser la peur craintive de l'homme quant à la sauvegarde de sa propre vie, en même temps que le côté puéril des hommes. …comment justifier sur le plan libéral la possibilité de tuer quelqu'un en duel pour une insulte ? Très simplement : il s'agit d'une décision libre et voloontaire des deux parties. Rien que de très libéral. Lucilio, épée large, bouclier, gambison et cotte de mailles, ça te va ? Tu permets : l'offensé, c'est moi et je choisis un duel de dégustation de salade russe ; le premier qui n'arrive plus à avaler la moindre bouchée a perdu.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Les belles lettres sont définitivement mortes. Hélas. Je suis né trop tard dans un monde trop vieux. Pour rappel, l'allusion classique à Patrocle est employée pour relativiser la peur craintive de l'homme quant à la sauvegarde de sa propre vie, en même temps que le côté puéril des hommes. Oui, pourquoi pas. Je retiens davantage le côté définitivement puéril…Quant aux belles lettres, qu'est-ce que tu veux que je te dise, ce p'tit batârd de myrmidon y l'avait ka pas emmerder Hector. Très simplement : il s'agit d'une décision libre et voloontaire des deux parties. Rien que de très libéral.Effectivement.Tu permets : l'offensé, c'est moi et je choisis un duel de dégustation de salade russe ; le premier qui n'arrive plus à avaler la moindre bouchée a perdu. Oulà non, pitié. Je préfère être humilié publiquement que de m'y risquer.
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 …ce p'tit batârd de myrmidon… Vous n'apprenez donc rien dans les écoles de la "République" ? L'écuyer du Péléide n'était pas un myrmidon. Voyons.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Vous n'apprenez donc rien dans les écoles de la "République" ? L'écuyer du Péléide n'était pas un myrmidon. Voyons. Touché. Mais tu crois vraiment qu'on se soucie de ce genre de détail ? C'est pas très festif…
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Mais tu crois vraiment qu'on se soucie de ce genre de détail ? J'imagine que non. Et c'est bien là ce qui me peine le plus profondément dans l'éducation que reçoivent les jeunes "au jour d'aujourd'hui". L'ignorance des classiques, non seulement assumée mais revendiquée est bien la mort de toute pensée valide et fertile.
Invité jabial Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Tu permets : l'offensé, c'est moi et je choisis un duel de dégustation de salade russe ; le premier qui n'arrive plus à avaler la moindre bouchée a perdu. Je croyais que c'était le provoqué en duel qui choisissait les armes? Faudrait savoir.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 J'imagine que non. Et c'est bien là ce qui me peine le plus profondément dans l'éducation que reçoivent les jeunes "au jour d'aujourd'hui". L'ignorance des classiques, non seulement assumée mais revendiquée est bien la mort de toute pensée valide et fertile. Oui. Mais j'aime pas Patrocle quand même Il a tué Sarpédon…
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Je croyais que c'était le provoqué en duel qui choisissait les armes? Non, l'offensé, celui qui demande réparation. P'tain, je le crois pas… t'as jamais lu Les trois mousquetaires, la Chronique du règne de Charles IX, ou encore Le capitaine Fracasse ? O tempora o mores.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Non, l'offensé, celui qui demande réparation. P'tain, je le crois pas… t'as jamais lu Les trois mousquetaires, Ivanhoé, la Chronique du règne de Charles IX, ou encore Le capitaine Fracasse ? O tempora omores. Voilà. Et je l'ai offensé en le traitant de romantique… alors qu'il n'y a effectivement rien de romantique dans ces romans…
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Voilà. Et je l'ai offensé en le traitant de romantique… alors qu'il n'y a effectivement rien de romantique dans ces romans… Effectivement, ces romans sont très, très loin d'être les archétypes du romantisme. Ce sont essentiellement des romans historiques. Sinon, j'ai cité ces romans car ils sont les plus susceptibles d'être encore lu par les jeunes têtes blondes françaises. (Je sais, je rêve éveillé… mais bon.) Car je sais que j'aurais, en vain, évoqué Don Quichotte, Don Juan ou moultes pièces de Shakespeare. Et pour mettre les choses au point : non, je ne suis pas romantique mais aristocratique.
Boz Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Bah… Ce fils à papa. Hubris Et pour mettre les choses au point : non, je ne suis pas romantique mais aristocratique. Un aristocrate qui défie les dieux n'est-il pas un peu tourmenté ?
Etienne Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 [mode question existentielle] Hubris Puisqu'en grec, on écrit ὕβρις, en français, logiquement, ne devrait-on pas écrire hybris et non hubris ? (Quant à la prononciation, c'est encore une autre paire de manche.) [/mode]
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Un aristocrate qui défie les dieux n'est-il pas un peu tourmenté ? Non, il a juste les boules bien accrochées. Tout le monde se souviendra de la réplique de Peter O'Toole dans Un lion en hiver : "Que Dieu soit maudit !" Ca nous change du politiquement correct actuel et de la provocation dérisoire contemporaine.
José Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 …ne devrait-on pas écrire hybris et non hubris ? Normalement oui. Mais comme le "y" se prononce "i" en français, l'usage veut que l'ont écrive "hubris" en français. Comme on écrit, pour bien faire, Sulla pour Sylla (le dictateur romain).
Invité jabial Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Non, l'offensé, celui qui demande réparation. P'tain, je le crois pas… t'as jamais lu Les trois mousquetaires, la Chronique du règne de Charles IX, ou encore Le capitaine Fracasse ? O tempora o mores. Je sais très bien qui est l'offensé, seulement mélodius, citant à l'appui cet article de Wikipedia, m'a dit le contraire.
wapiti Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Car je sais que j'aurais, en vain, évoqué Don Quichotte, Don Juan ou moultes pièces de Shakespeare. On se relache …
Punu Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 On se relache … En fait c'est même "moult", et pas "moulte", comme tu le penses, ou "moultes", comme Lucilio l'écrit. Adverbe --> invariable.
Rincevent Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 Effectivement, ces romans sont très, très loin d'être les archétypes du romantisme. Ce sont essentiellement des romans historiques. Sinon, j'ai cité ces romans car ils sont les plus susceptibles d'être encore lu par les jeunes têtes blondes françaises. (Je sais, je rêve éveillé… mais bon.) Car je sais que j'aurais, en vain, évoqué Don Quichotte, Don Juan ou moultes pièces de Shakespeare. […] Bienheureux les élèves français qui ont lus les deux premiers ; quant au barde de Stratford upon Avon, il est banni de tout programme fraônçais qui se respecte.
wapiti Posté 11 février 2007 Signaler Posté 11 février 2007 En fait c'est même "moult", et pas "moulte", comme tu le penses, ou "moultes", comme Lucilio l'écrit. Adverbe --> invariable. En effet.
melodius Posté 12 février 2007 Signaler Posté 12 février 2007 Jabial, Lucilio a en effet une conception toute hispanique du duel; on sait que ces gens-là sont toujours pressés d'en découdre… au point d'oublier quelque peu les convenances.
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