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Chasse Aux Sorcière Communistes En Pologne!


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Pologne: décommunisation généralisée, 17 ans après la chute de la dictature

VARSOVIE (AFP), 13:51

© AFP

Lech Kaczynski le 19 février 2007

Lech Kaczynski le 19 février 2007

Depuis jeudi, quelque 700.000 Polonais sont tenus de remplir une déclaration sur leur passé durant la dictature communiste, en raison d'une nouvelle loi voulue par les frères jumeaux Kaczynski pour qui la décommunisation de la Pologne est la priorité numéro un.

Dix-sept ans après la chute du communisme, journalistes, universitaires, avocats ou directeurs d'école, entre autres, s'ils sont âgés de plus de 35 ans, doivent dire s'ils ont ou non collaboré avec la police secrète communiste (SB), qui espionnait les faits et gestes de tous les citoyens.

Une loi sur la décommunisation existait déjà depuis 1997 mais elle ne s'appliquait qu'à tout au plus 30.000 personnes, députés, ministres, hauts fonctionnaires et magistrats.

Une partie des journalistes des médias privés, notamment ceux de Gazeta Wyborcza, un journal créé par les dissidents anticommunistes, a déjà annoncé le boycott de la loi estimant que l'obligation est "humiliante" et contraire à la liberté de la conscience.

"Si j'ai été dans l'opposition anticommuniste, ce n'est pas pour ressortir après toutes ces années des preuves que j'étais OK. Ce n'est pas pour me confesser à qui que ce soit de mes bons et mauvais offices", a écrit Ewa Milewicz, une journaliste du quotidien Gazeta Wyborcza et grande figure de l'opposition démocratique dans les années 80.

D'autres journalistes, sous l'égide du quotidien de droite Rzeczpospolita se sont rangés du côté des frères Kaczynski. Les médias publics, la radio et la télévision, accordent eux aussi le plein soutien à la loi. "Les journalistes qui n'auront pas rempli de déclaration pour dire s'ils ont collaboré ou non, seront licenciés, de même que ceux qui avoueront leur collaboration", a déjà annoncé le président de la radio publique Krzysztof Czabanski, pourtant lui-même ancien membre du parti communiste.

Payés eux aussi par l'Etat, les enseignants des universités n'ont pas appelé au boycott de la loi, mais les recteurs entendent l'appliquer avec réserve, en espérant une possible censure de la Cour constitutionnelle. Le reste de la Pologne ne se passionne pas pour ce débat. Selon un sondage publié jeudi, une majorité de Polonais (52%) estime qu'une collaboration avec la SB n'a pas d'importance.

En vertu du texte, les personnes concernées devront remplir une déclaration et la soumettre à l'Institut de la mémoire nationale (IPN), qui vérifiera sa véracité avec les archives de la SB et des autres services secrets communistes dont il a la garde. L'IPN devra mettre en place tout un nouveau département qui emploiera une centaine de procureurs, a annoncé son chef Janusz Kurtyka. La décommunisation "sera un processus qui prendra des années", a-t-il dit.

"Dans dix ans, les procès vont encore continuer. Qui, trente ans après la chute du communisme, saura encore ce que fut ce système?", s'interroge Andrzej Krawczyk, ancien conseiller aux affaires internationales du président Lech Kaczynski. Lui-même accusé de collaboration, il a été blanchi mercredi par un tribunal. Du temps de Solidarité, il a été arrêté par la police en possession de tracts illégaux. Après un chantage à la prison, il a signé un engagement de collaboration, qu'il n'a pas respecté.

"C'est une très mauvaise loi, elle dépasse l'imagination et les attentes de tous ceux qui l'ont conçue, des députés et des frères Kaczynski", souligne leur ancien collaborateur, interrogé par l'AFP. "Elle fera des centaines de drames humains", dit-il, d'autant que les archives ne sont pas fiables. Il a été prouvé que les policiers inventaient parfois des collaborateurs pour se faire mieux voir de leur supérieur.

Andrzej Krawczyk redoute aussi le zèle de certains jeunes procureurs de l'IPN qui sont mus, selon lui, par une sorte de "fanatisme".

"Aujourd'hui, les anciens agents sont les notaires de la vérité et nous, pour la deuxième fois des victimes", affirme-t-il.

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"Chasse aux sorcières", bof.

Merci de ne pas reprendre bêtement la terminologie kremlinienne de la gôche bien-pensante.

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"Chasse aux sorcières", bof.

Merci de ne pas reprendre bêtement la terminologie kremlinienne de la gôche bien-pensante.

Ah bon… excuze je ne savais pas ça… mais t'appelles ça comment toi?

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"Chasse aux sorcières" me semble vraiment mal adapté vu que les "sorcières" existent ici vraiment. En revanche cette mesure est bien criticable en ce qu'elle recherche des bouc-émissaires d'une part, inquisitorialement d'autre part. Mais c'est avant tout une affaire polonaise.

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Ah bon… excuze je ne savais pas ça… mais t'appelles ça comment toi?

Un film pour bien comprendre de quoi il s'agit. Il passe en ce moment sur les écrans. C'est "La vie des autres."

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Ah bon… excuze je ne savais pas ça… mais t'appelles ça comment toi?

Chasse aux communistes.

Ce seul mot est déjà assez évocateur. On peut lire derrière "criminel","voleur","esclavagiste"..

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Ca ne devrait pas faire l'objet d'une loi, mais d'une démarche judiciaire de la part des victimes.

  • 3 weeks later...
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L'avis d'Ignario Ramonet sur le "passage en revue des troupes"…

Loi de « lustration », ils l’appellent. C’est-à-dire, selon le dictionnaire : de « purification rituelle ». Ce qui ne manque pas d’avoir, dans ce pays au catholicisme chevillé à l’histoire, une signification forte de repentir et de pénitence. Sept cent mille Polonais devront donc, en vertu de cette loi votée en octobre 2006 et entrée en vigueur le 15 mars dernier, confesser s’ils ont collaboré avec les communistes entre 1945 et 1989. Tous les hauts fonctionnaires, les professeurs, les avocats, les directeurs d’école et les journalistes nés avant août 1972 ont désormais jusqu’au 15 mai pour avouer leur « faute ».

Tous doivent remplir un formulaire et répondre à la question : « Avez-vous collaboré secrètement et consciemment avec les anciens services de sécurité communistes ? » Ils devront le remettre à leur supérieur hiérarchique, lequel l’adressera à l’Institut de la mémoire, à Varsovie. Celui-ci vérifiera dans ses archives et délivrera un certificat de « pureté politique ». En cas de collaboration prouvée, les journalistes qui travaillent dans un service public seront automatiquement licenciés. Ceux qui refuseront de répondre, ou dont il sera prouvé qu’ils ont menti, risquent une interdiction d’exercer leur profession pendant dix ans.

Cette loi délirante, qui fait scandale dans l’Union européenne, réduit par comparaison le maccarthysme américain des années 1950 à un anticommunisme amateur. Elle constitue le dispositif principal d’une furieuse chasse aux sorcières lancée par les autorités depuis l’arrivée au pouvoir, en Pologne, en octobre 2005, du président conservateur Lech Kaczynski et de son frère jumeau Jaroslaw, premier ministre.

De très nombreux Polonais jugent cette loi contraire à la Constitution, car elle contraint les citoyens à « prouver qu’ils n’ont pas fait ce qu’ils n’ont pas fait ». Elle pourrait être invalidée par la Cour constitutionnelle, qui prononcera son verdict début mai.

La coalition de droite, catholique et nationale, qui gouverne la Pologne, formée par trois partis : Loi et Justice (des frères Kaczynski), Autodéfense (des milieux agraires) et la Ligue des familles polonaises, conduit une préoccupante politique de retour musclé à l’« ordre moral ». Dans cet esprit, M. Roman Giertych, vice-premier ministre, ministre de l’éducation et chef de la Ligue des familles polonaises, vient de déposer un projet de loi homophobe qui suscite un autre tollé international et les protestations d’organisations de défense des droits humains. Selon ce projet, qui pourrait être prêt dans un mois, toute personne qui, dans un établissement scolaire ou universitaire, révélerait son homosexualité « ou toute autre déviation à caractère sexuel (1) », s’exposerait à une amende, à un licenciement ou à une peine de prison.

Le père de ce ministre, M. Maciej Giertych, député européen de la Ligue des familles, avait déjà soulevé, en février dernier, un orage de condamnations après avoir publié, aux frais du Parlement européen et sous le logo de celui-ci, une brochure antisémite dans laquelle il affirmait, par exemple, que « les Juifs créent eux-mêmes leurs ghettos » et que « l’antisémitisme n’est pas du racisme (2) ».

Car ces décisions d’épuration anticommunistes ainsi que les tentatives de retour à un ordre moral autoritaire cachent, aussi bien en Pologne que, dans une moindre mesure, en Ukraine, en Lituanie et dans d’autres pays de l’Est, une sorte de nauséeuse nostalgie des périodes d’avant guerre, quand le racisme s’affichait crânement. Gagnés par le révisionnisme ambiant, certains n’hésitent même plus à glorifier la collaboration avec le IIIe Reich hitlérien contre l’Union soviétique, aujourd’hui officiellement honnie.

C’est sans doute dans cet esprit, estimant – comme tant de médias – que la Russie de M. Vladimir Poutine n’est que le prolongement déguisé de l’ancienne URSS, que Varsovie s’est déclaré favorable à l’installation sur son territoire du bouclier antimissiles conçu par le Pentagone pour protéger les Etats-Unis. Sans daigner consulter ses partenaires de l’Union européenne, ni même ceux de l’OTAN. Ce qui montre que, en politique, la paranoïa peut conduire non seulement à l’atrophie spirituelle. Mais aussi à une certaine forme de trahison. Diplo - Avril 2007

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C'est une excellente initiative. On a bien dénazifié l'Allemagne (et encore, pas assez), donc décommunisons la Pologne (et les autres pays).

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C'est une excellente initiative. On a bien dénazifié l'Allemagne (et encore, pas assez), donc décommunisons la Pologne (et les autres pays).

Soit, mais comment ?

Par une procédure administrative ! argh !

Invité Arn0
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La comparaison avec le maccarthysme n'est, à mon sens, pas pertinente. A l'époque on s'en prenait à ceux dont on présumait qu'ils avaient des opinions communistes. Ici on vise ceux dont on présume qu'ils ont collaboré avec les services de sécurité communistes (ou pour dire les choses autrement ceux qui ont collaboré avec des criminels). Il y a une grande différence entre être complice de crimes et en être uniquement partisan.

Ceci était dit cette loi me semble très mauvaise. Elle risque fort de s'en prendre à des innocents et de faire passer les coupables pour des victimes.

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Soit, mais comment ?

Par une procédure administrative ! argh !

Attention, l'état, s'il est illégitime par essence, ne fait pas toujours des trucs inutiles. Ce n'est pas parce qu'un criminel est condamné par un tribunal étatique que je vais dire qu'il faut le relâcher. Lorsque l'état demande aux vermines communistes (pas celles qui ont mis un poster du Che dans leur chambre, mais celles qui ont directement agi pour le mal de chacun) de sortir de leur trou, je ne peux qu'applaudir la mesure, même si je réprouve celui qui est derrière.

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En faisant cela, l'état usurpe le droit de la victime, quand même :icon_up: Si la victime s'est déjà arrangée avec le coupable, quid ?

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Je n'ai pas dit que le tribunal avait le droit de se substituer à la victime ou ses ayants droit. J'ai dit que je n'appellerais pas à ce qu'un criminel (par rapport au DN) condamné par un tribunal étatique soit relâché.

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Attention, l'état, s'il est illégitime par essence, ne fait pas toujours des trucs inutiles. Ce n'est pas parce qu'un criminel est condamné par un tribunal étatique que je vais dire qu'il faut le relâcher. Lorsque l'état demande aux vermines communistes (pas celles qui ont mis un poster du Che dans leur chambre, mais celles qui ont directement agi pour le mal de chacun) de sortir de leur trou, je ne peux qu'applaudir la mesure, même si je réprouve celui qui est derrière.

Ce n'est pas le problème que je pointais. Non ce qui me gêne c'est le réflexe de nettoyer la société par l'Etat, beurk.

Posté
Ce n'est pas le problème que je pointais. Non ce qui me gêne c'est le réflexe de nettoyer la société par l'Etat, beurk.

En l'espèce, tu as un autre moyen ?

Posté
Ce n'est pas le problème que je pointais. Non ce qui me gêne c'est le réflexe de nettoyer la société par l'Etat, beurk.

Celui qui vit par l'épée périra par l'épée.

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En l'espèce, tu as un autre moyen ?

La fin justifie les moyens ?

Celui qui vit par l'épée périra par l'épée.

Le totalitarisme, contrairement à la dictature, ne vit pas de l'épée mais du contrôle des esprits.

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Le problème n'est peut-être pas tant les sanctions pour ceux qui auront réellement collaboré avec la police secrête que l'obligation pour chacun de dire ce qu'il a fait.

Cela crée une obligation injustifiable pour des innocents.

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Le problème n'est peut-être pas tant les sanctions pour ceux qui auront réellement collaboré avec la police secrête que l'obligation pour chacun de dire ce qu'il a fait.

Cela crée une obligation injustifiable pour des innocents.

Votre critique s'appliquerait aussi commissions "Justice et réconciliation" qui ont été mises place en Afrique du Sud et au Chili. Là il s'agissait d'avouer ses fautes éventuelles en public! Dans le cas polonais, il suffit de renvoyer un simple formulaire que l'Institut de la mémoire nationale mettra des années à dépouiller. Si je suis innocent, je réponds Non à toutes les questions, et puis c'est tout.

Ce n'est pas le problème que je pointais. Non ce qui me gêne c'est le réflexe de nettoyer la société par l'Etat, beurk.

Alors d'après vous, il ne fallait pas épurer l'Allemagne nazie en 45 ?

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Alors d'après vous, il ne fallait pas épurer l'Allemagne nazie en 45 ?

Mon dégout n'est pas tant provoqué par le nettoyage étatique que par le reflexe étatiste comme l'indique clairement ma phrase.

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