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rémunération dans une économie libérale


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Supposons une économie complètement libérale, où il n'existerait pas de monopole sur l'éducation, ni sur les diplômes, pas de régulation concernant les services. En clair, chacun pourrait décider d'offrir ses services en matière d'éducation, mais aussi dans toutes les professions actuellement régulées : avocat, médecin, infirmier, transport, taxi, ingénieur, informatique … il suffirait d'ouvrir son entreprise de service pour commencer à travailler si les clients viennent.

Quel niveau de rémunération observera t on pour toutes ces professions ? Peut on prévoir comment évoluera le niveau de rémunération des profs, des médecins…

Sera t il intéressant (financièrement) de faire des études ou pas ?

Posté
Supposons une économie complètement libérale, où il n'existerait pas de monopole sur l'éducation, ni sur les diplômes, pas de régulation concernant les services. En clair, chacun pourrait décider d'offrir ses services en matière d'éducation, mais aussi dans toutes les professions actuellement régulées : avocat, médecin, infirmier, transport, taxi, ingénieur, informatique … il suffirait d'ouvrir son entreprise de service pour commencer à travailler si les clients viennent.

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Quel niveau de rémunération observera t on pour toutes ces professions ? Peut on prévoir comment évoluera le niveau de rémunération des profs, des médecins…

Sera t il intéressant (financièrement) de faire des études ou pas ?

Il sera intéressant de faire des études dans la mesure où le regain de compétences (qui sont des biens capitaux) peut rapporter suffisamment par rapport aux coûts de ces études. Et ça, ça dépend de ce que chacun entend par "rapporter". Par exemple, je trouve que c'est intéressant de dépenser des milliers d'euros pour passer son brevet de pilote, afin d'avoir le droit de dépenser encore quelques milliers d'euros de plus pour s'éclater en l'air.

Ou alors tu veux dire que, comme n'importe qui peut s'improviser / se déclarer ingénieur et vendre ses services dans l'instant, faire des études longues pour obtenir un "vrai" diplôme, autrement dit une certification privée, serait une perte de temps et d'argent ?

C'est idiot, et je vais te raconter une situation que j'ai réellement vécu pour illustrer pourquoi: mon médecin traitant était excellent, compréhensif, enjoué et respectait visiblement des règles d'hygiène scrupuleuses. Mais il est parti s'installer en Suisse l'année dernière, ce qu'il ne regrette pas un instant. Son remplaçant, que je suis allé voir une fois, m'a laissé par contraste une impression frappante d'amateurisme et de négligence - au point que je me suis demandé s'il était vraiment médecin. En partant de son cabinet j'ai remarqué que sa salle d'attente était particulièrement vide. Je ne suis jamais retourné le voir. Trois mois plus tard il a déménagé sans laisser d'adresse.

Posté
Il sera intéressant de faire des études dans la mesure où le regain de compétences (qui sont des biens capitaux) peut rapporter suffisamment par rapport aux coûts de ces études. Et ça, ça dépend de ce que chacun entend par "rapporter". Par exemple, je trouve que c'est intéressant de dépenser des milliers d'euros pour passer son brevet de pilote, afin d'avoir le droit de dépenser encore quelques milliers d'euros de plus pour s'éclater en l'air.

Si on raisonne en terme d'offre et de demande de service, il est difficile de prévoir quels services seront particulièrement recherchés, et donc plus rémunérateur. Dans ces conditions, je ne vois pas comment rationnaliser en amont la décision de faire des études, ou d'acquérir certaines compétences. Ce que je veux dire, c'est qu'actuellement le coût élevé (en terme financier mais aussi en terme de temps) de certaines formations privées ou publiques est compensé par le gain prévisible lié à la valorisation de la compétence. Dans un système complètement ouvert, il sera difficile de faire des prévisions sur la valorisation d'une compétence ou d'un diplôme donné.

Ou alors tu veux dire que, comme n'importe qui peut s'improviser / se déclarer ingénieur et vendre ses services dans l'instant, faire des études longues pour obtenir un "vrai" diplôme, autrement dit une certification privée, serait une perte de temps et d'argent ?

Oui, c'est un peu ça. En fait, j'essaye d'imaginer quel sorte d'équilibre un système complètement ouvert pourrait donner, et quelle structure de rémunération on pourrait observer. J'avoue que j'ai du mal.

Est ce que les formations se modifieraient complètement de manière à s'adapter au besoin du marché du travail, privilégiant les formations courtes ou directement axées sur l'efficacité d'une activité ? Est ce qu'on verrait apparaître de nouvelles professions ? Trouverait on encore des laboratoires de recherche fondamentale ?

Posté
Si on raisonne en terme d'offre et de demande de service, il est difficile de prévoir quels services seront particulièrement recherchés, et donc plus rémunérateur. Dans ces conditions, je ne vois pas comment rationnaliser en amont la décision de faire des études, ou d'acquérir certaines compétences.

Dans ce cas, il suffit de sortir l'analyse praxéologique:

Le demandeur de formation fait un calcul de type entrepreneur, classique: il évalue comme il peut, à l'aide de l'information disséminée autour de lui ou qu'il peut se produire, la décision de dépenser du temps, des ressources et des efforts dans ce qui constitue l'acquisition de biens de productions (capital productif: connaissances, techniques et aussi accès à un réseau social) pouvant rapporter plus au final. Ses informations ? Il y a trop de profs de sport, les diplômés de telle école sont embauchés à tel niveau de rémunération d'après l'association des anciens élèves locale, les plombiers sont surbookés et gagnent des fortunes, on manque de médecins dans la Creuse, telle grande entreprise lance un gros projet de télécom et va embaucher, etc…

Ce que je veux dire, c'est qu'actuellement le coût élevé (en terme financier mais aussi en terme de temps) de certaines formations privées ou publiques est compensé par le gain prévisible lié à la valorisation de la compétence. Dans un système complètement ouvert, il sera difficile de faire des prévisions sur la valorisation d'une compétence ou d'un diplôme donné.

Euh, non, le système, aujourd'hui, ne fait pas plus de planification que "ce système ouvert". Il fonctionne d'ailleurs bien plus mal, car l'information sur le coût réel de la formation est complètement atomisée par la collectivisation de ce coût, et l'inefficience du monopole public associé qui démultiplie les frais inutiles. C'est ce qu'on appelle parfois la méthode Larrache©.

Est ce que les formations se modifieraient complètement de manière à s'adapter au besoin du marché du travail, privilégiant les formations courtes ou directement axées sur l'efficacité d'une activité ? Est ce qu'on verrait apparaître de nouvelles professions ? Trouverait on encore des laboratoires de recherche fondamentale ?

1) Probablement. Et les Humanités seraient détachées mais toujours enseignées.

2) On verrait surtout un changement dans les proportions. Il y aurait plus de chasseurs de tête, et moins d'employés du CIO. Plus de formations financées par un engagement sur les premiers salaires post-diplôme, aussi, je pense.

3) Bien sûr. Peut-être même plus.

Posté

Je n'ai toujours pas compris quel intérêt peut avoir la praxéologie, à mon sens cette théorie ne répond à aucune question (en tout cas, pas à mes questions).

En fait, mon interrogation concerne deux points :

1. la structure des rémunérations dans une économie libre. Je ne sais pas si on pourrait avoir une image de ce qu'elle pourrait être. Peut être pas d'ailleurs.

2. l'évolution des formations. En effet, si on observe le contenu des études longues, on se rend compte qu'une grande partie des connaissances qui sont apprises n'ont le plus souvent aucun intérêt, aucune utilité dans l'activité qui rémunère finalement l'individu. A mon avis, de l'ordre de 80% de ce qui est appris n'est pas utilisé. Les études longues en ce sens n'ont pas d'utilité en matière de connaissances apprises, mais elles servent davantage à sélectionner certains individus en fonction de certains critères. Ces individus "sélectionnés" seront ensuite davantage gratifiés par la société dans le sens où elles contribuent au maintien des structures.

On peut penser que dans une économie libre, les études "longues" (ou supérieures) se raccourcissent énormément. Par conséquent, la structure des rémunérations risque de ne plus être correlée au type d'études effectuées, mais à d'autres facteurs, quels facteurs ?

Invité jabial
Posté

Exactement comme ça se passe aujourd'hui chez les indépendants et les dirigeants : la compétence. Quel malheur que tout ne soit pas formaté avec une joli grille de la naissance à la mort :icon_up:

Posté
En fait, mon interrogation concerne deux points :

1. la structure des rémunérations dans une économie libre. Je ne sais pas si on pourrait avoir une image de ce qu'elle pourrait être. Peut être pas d'ailleurs.

Avec une boule de cristal, ce devrait être jouable je pense.

2. l'évolution des formations. En effet, si on observe le contenu des études longues, on se rend compte qu'une grande partie des connaissances qui sont apprises n'ont le plus souvent aucun intérêt, aucune utilité dans l'activité qui rémunère finalement l'individu. A mon avis, de l'ordre de 80% de ce qui est appris n'est pas utilisé. Les études longues en ce sens n'ont pas d'utilité en matière de connaissances apprises, mais elles servent davantage à sélectionner certains individus en fonction de certains critères. Ces individus "sélectionnés" seront ensuite davantage gratifiés par la société dans le sens où elles contribuent au maintien des structures.

Je ne comprends pas du tout ce passage : est-ce que tu penses qu'il existe une profession en France, une seule, où régulièrement on a à faire des dictées? Ou une rédaction "racontez vos vacances"? Ou bien tout simplement faire une multiplication à la main. Pourtant tu penses que c'est inutile?

L'instruction, ce n'est pas juste pour acquérir des connaissances que tu appliqueras plus tard dans ton boulot, il y a aussi une dimension développement et progression.

On peut penser que dans une économie libre, les études "longues" (ou supérieures) se raccourcissent énormément. Par conséquent, la structure des rémunérations risque de ne plus être correlée au type d'études effectuées, mais à d'autres facteurs, quels facteurs ?

Ben…. la qualité du service rendu?

Posté
Exactement comme ça se passe aujourd'hui chez les indépendants et les dirigeants : la compétence.

Je ne crois pas que cela soit si simple. On sait qu'une très grosse majorité des dirigeants sont issus de certaines écoles, et que la compétence personnelle joue de façon mineure dans leur niveau de rémunération. Quelqun de compétent qui n'a pas fait une école a très peu de chances d'accéder aux fonctions de dirigeants. Qu'appelles tu les indépendants ?

Invité jabial
Posté

Ce qui est clair c'est que dans les études d'ingénieur actuelles on perd énormément de temps. Je me fait fort de former un type qui aura les compétences techniques, les maths de base et les capacités d'adaption (et passez moi le blabla sur l'ouverture d'esprit merci) d'un ingénieur en informatique en 2 ans grand maximum. Non, on fera pas tout le programme de prépa.

En temps de guerre, ils formaient des capitaines de navires de guerre (!!!) en six mois.

Posté
Je ne comprends pas du tout ce passage : est-ce que tu penses qu'il existe une profession en France, une seule, où régulièrement on a à faire des dictées? Ou une rédaction "racontez vos vacances"? Ou bien tout simplement faire une multiplication à la main. Pourtant tu penses que c'est inutile?

L'instruction, ce n'est pas juste pour acquérir des connaissances que tu appliqueras plus tard dans ton boulot, il y a aussi une dimension développement et progression.

Par exemple, il me semble que tu as fait une école d'ingé, j'aimerais savoir quelles connaissances tu utilises actuellement concrètement dans l'activité que tu exerces ?

Invité jabial
Posté
Je ne crois pas que cela soit si simple. On sait qu'une très grosse majorité des dirigeants sont issus de certaines écoles, et que la compétence personnelle joue de façon mineure dans leur niveau de rémunération.

Tu prends les actionnaires pour des billes, libre à toi. Le monde entier ne fonctionne pas selon le système français, et même ici, il y a du monde en haut qui n'est pas du sérail. Tiens, j'ai parlé il y a quelques mois avec un type qui n'a pas son bac et qui dirige un groupe international.

Quelqun de compétent qui n'a pas fait une école a très peu de chances d'accéder aux fonctions de dirigeants.

Il a beaucoup plus de chances dans un système libéral.

Qu'appelles tu les indépendants ?

Tous ceux qui sont confrontés à une clientèle réelle et pas à une administration, fût-elle privée. Plombiers, avocats, médecins, marchands de fruits et légumes… Les meilleurs font des fortunes.

Posté
Ce qui est clair c'est que dans les études d'ingénieur actuelles on perd énormément de temps. Je me fait fort de former un type qui aura les compétences techniques, les maths de base et les capacités d'adaption (et passez moi le blabla sur l'ouverture d'esprit merci) d'un ingénieur en informatique en 2 ans grand maximum. Non, on fera pas tout le programme de prépa.

En temps de guerre, ils formaient des capitaines de navires de guerre (!!!) en six mois.

Voilà, c'est exactement cette réflexion que je me fais. La plupart des individus que je connais qui ont fait des études supérieures n'utilisent qu'une très petite partie de ce qu'ils ont appris. Je suis quasiment certain qu'on pourrait former une grande partie des individus directement dans l'entreprise sans passer par des études théoriques, ou alors en n'apprenant que les bases théoriques appliquées dans l'activité en question.

Invité jabial
Posté

Oh que oui. Sans parler du bon vieux modèle maître-élève qui consiste à mettre un vieux briscard avec un bleu, ce qui a l'avantage :

- de transmettre une expérience réelle (ça forme bien plus vite que la théorie)

- de former un remplaçant immédiatement opérationnel en cas de retraite

- de soulager progressivement la charge de travail au fur et à mesure que l'apprenti prend de l'indépendance

Posté
Par exemple, il me semble que tu as fait une école d'ingé, j'aimerais savoir quelles connaissances tu utilises actuellement concrètement dans l'activité que tu exerces ?

D'une part, j'ai changé deux fois de métier en six ans (trois trucs totalement différents), et le fait d'avoir étudié plusieurs domaines différents, qui ne me servent pas tous en même temps, m'a été très utile. C'est sûr que quelqu'un qui est sûr et certain de vouloir avoir tel emploi salarié toute sa vie n'a pas besoin d'une formation généraliste à la base.

D'autre part, j'utilise pratiquement tout ce que j'ai appris dans ma vie scolaire, sauf quelques menues choses très techniques par exemple. L'essentiel que j'ai appris m'est très utile.

Posté
Oh que oui. Sans parler du bon vieux modèle maître-élève qui consiste à mettre un vieux briscard avec un bleu, ce qui a l'avantage :

- de transmettre une expérience réelle (ça forme bien plus vite que la théorie)

- de former un remplaçant immédiatement opérationnel en cas de retraite

- de soulager progressivement la charge de travail au fur et à mesure que l'apprenti prend de l'indépendance

:icon_up:

Invité jabial
Posté
D'une part, j'ai changé deux fois de métier en six ans (trois trucs totalement différents), et le fait d'avoir étudié plusieurs domaines différents, qui ne me servent pas tous en même temps, m'a été très utile. C'est sûr que quelqu'un qui est sûr et certain de vouloir avoir tel emploi salarié toute sa vie n'a pas besoin d'une formation généraliste à la base.

D'autre part, j'utilise pratiquement tout ce que j'ai appris dans ma vie scolaire, sauf quelques menues choses très techniques par exemple. L'essentiel que j'ai appris m'est très utile.

Quoi, tu utilises la topologie, la théorie des ensembles? Pour remonter plus loin, ça te sert, le fait de savoir dessiner une carte?

Posté
Quoi, tu utilises la topologie, la théorie des ensembles? Pour remonter plus loin, ça te sert, le fait de savoir dessiner une carte?

La vision qui consiste à dire que l'école doit servir à apprendre un métier est très loin d'être la mienne.

ET au passage, avoir appris la théorie des ensembles, la topologie, etc… m'a aidé à acquérier un esprit d'abstraction, utile pour résoudre des problèmes professionnels!

Posté
La vision qui consiste à dire que l'école doit servir à apprendre un métier est très loin d'être la mienne.

Il y a la vision de ce que doit être l'école (l'école idéale), et la réalité de ce qu'elle est.

L'école me semble une structure qui tend à sélectionner une catégorie d'individus de manière à maintenir en partie en l'état les structures de la société. Pour les hommes, il s'agit de faire des études permettant une rémunération conséquente et une place élevée dans la hierarchie sociale, pour les femmes, il s'agit de rencontrer son mari (qui aura fait des études et aura une place conséquente dans la société). Phénomène d'auto reproduction des élites, des structures de dominance.

Posté
Il y a la vision de ce que doit être l'école (l'école idéale), et la réalité de ce qu'elle est.

L'école me semble une structure qui tend à sélectionner une catégorie d'individus de manière à maintenir en partie en l'état les structures de la société.

L'école "républicaine" à la française à des travers certains, mais je ne suis pas sûr que mes enfants gagneraient à ne pas avoir de cours d'Histoire-géo, pas d'apprentissage des fables de La Fontaine, etc…

Pour les hommes, il s'agit de faire des études permettant une rémunération conséquente et une place élevée dans la hierarchie sociale, pour les femmes, il s'agit de rencontrer son mari (qui aura fait des études et aura une place conséquente dans la société). Phénomène d'auto reproduction des élites, des structures de dominance.

C'est :

- un peu cliché

- un peu marxiste comme façon de voir les choses quand même.

Posté

Pour revenir sur la relation entre rémunération et compétence, il est vrai que certains exemples de fortune sont la preuve d'une compétence certaine, mais si on raisonne pour la généralité et non à partir de ces cas particuliers (sportifs de haut niveau, artistes, self made men…), je n'ai pas l'impression que cela soit le cas. Ce qui m'interesse c'est d'essayer de trouver les facteurs déterminant la rémunération dans l'économie actuelle, et dans une économie libérale.

Posté
Pour revenir sur la relation entre rémunération et compétence, il est vrai que certains exemples de fortune sont la preuve d'une compétence certaine, mais si on raisonne pour la généralité et non à partir de ces cas particuliers (sportifs de haut niveau, artistes, self made men…), je n'ai pas l'impression que cela soit le cas. Ce qui m'interesse c'est d'essayer de trouver les facteurs déterminant la rémunération dans l'économie actuelle, et dans une économie libérale.

Economics 101 : en situation de marché libre, l'employé est payé à son utilité marginale. Après, il va falloir ouvrir un bouquin d'économie sérieux. :icon_up:

Posté
C'est :

- un peu cliché

- un peu marxiste comme façon de voir les choses quand même.

C'est schématique, oui, mais cela me semble vrai. Il est naturel qu'une société cherche à perdurer, et pour cela la tendance est de conserver sa structure, et la meilleure façon de conserver sa structure est souvent de reproduire les élites qui naturellement ne chercheront pas à modifier leur position dominante, et donc les structures de la société.

Posté
C'est schématique, oui, mais cela me semble vrai. Il est naturel qu'une société cherche à perdurer, et pour cela la tendance est de conserver sa structure, et la meilleure façon de conserver sa structure est souvent de reproduire les élites qui naturellement ne chercheront pas à modifier leur position dominante, et donc les structures de la société.

Pour pouvoir faire ce mode de reproduction des élites, il faut un appareil d'Etat. C'est grâce à celui-ci que certains sont favorisés (capitaine d'industrie, fonctionnaires, syndicalistes, etc…)

Si un type, dans un système ouvert, décide de reproduire l'élite qu'il est, cela se matérialisera par le fait qu'il tentera de donner une bonne éducation à ses enfants, et qu'il s'entraidera avec ses potes de son groupe élitiste (école, centre d'intérêt, clubs privés, etc…)

Rien de répréhensible à cela…..

Posté
Pour revenir sur la relation entre rémunération et compétence, il est vrai que certains exemples de fortune sont la preuve d'une compétence certaine, mais si on raisonne pour la généralité et non à partir de ces cas particuliers (sportifs de haut niveau, artistes, self made men…), je n'ai pas l'impression que cela soit le cas. Ce qui m'interesse c'est d'essayer de trouver les facteurs déterminant la rémunération dans l'économie actuelle, et dans une économie libérale.

Posté
C'est schématique, oui, mais cela me semble vrai. Il est naturel qu'une société cherche à perdurer, et pour cela la tendance est de conserver sa structure, et la meilleure façon de conserver sa structure est souvent de reproduire les élites qui naturellement ne chercheront pas à modifier leur position dominante, et donc les structures de la société.

Une "société" ne cherche rien du tout. Par contre il est bien naturel que les individus qui constituent les "élites" tendent à conserver leur position et à la transmettre à leurs enfants. C'est vrai pour chacun de nous à sa plus ou moins modeste échelle.

Posté
D'une part, j'ai changé deux fois de métier en six ans (trois trucs totalement différents), et le fait d'avoir étudié plusieurs domaines différents, qui ne me servent pas tous en même temps, m'a été très utile. C'est sûr que quelqu'un qui est sûr et certain de vouloir avoir tel emploi salarié toute sa vie n'a pas besoin d'une formation généraliste à la base.

D'autre part, j'utilise pratiquement tout ce que j'ai appris dans ma vie scolaire, sauf quelques menues choses très techniques par exemple. L'essentiel que j'ai appris m'est très utile.

La vision qui consiste à dire que l'école doit servir à apprendre un métier est très loin d'être la mienne.

ET au passage, avoir appris la théorie des ensembles, la topologie, etc… m'a aidé à acquérier un esprit d'abstraction, utile pour résoudre des problèmes professionnels!

+1

Etre "efficacement formé" pour être ingénieur informatique en deux ans à la sortie du bac, effectivement c'est possible. Dans un système complètement ouvert, ce ne serait pas dramatique puisqu'on pourrait idéalement changer de métier avec la même facilité et rapidité en entrant à nouveau en apprentissage… mais je crains tout de même un léger effet d'éviction des "moins jeunes". Des connaissances plus larges et une discipline intellectuelle acquises en formation initiale sont un "capital changement" non négligeable, c'est indiscutable.

Pragmatiquement, "Apprendre à apprendre", c'est encore ce qui paie le mieux.

Il y a la vision de ce que doit être l'école (l'école idéale), et la réalité de ce qu'elle est.

L'école me semble une structure qui tend à sélectionner une catégorie d'individus de manière à maintenir en partie en l'état les structures de la société. Pour les hommes, il s'agit de faire des études permettant une rémunération conséquente et une place élevée dans la hierarchie sociale, pour les femmes, il s'agit de rencontrer son mari (qui aura fait des études et aura une place conséquente dans la société). Phénomène d'auto reproduction des élites, des structures de dominance.

La docu commerciale (pardon, la présentation pédagogique) d'une petite business school française mentionnait à ce titre ingénuement: "60% de nos élèves trouvent leur conjoint au sein de leur promotion". Ce que je traduirais effectivement par "nous faisons de la reproduction sociale et nous le faisons bien". Hu.

Posté
Une "société" ne cherche rien du tout. Par contre il est bien naturel que les individus qui constituent les "élites" tendent à conserver leur position et à la transmettre à leurs enfants. C'est vrai pour chacun de nous à sa plus ou moins modeste échelle.

C'est vrai dans la mesure où il est difficile de mettre en évidence une intentionalité. Néanmoins, l'observation d'une société, d'un groupe, d'une espèce permet de mettre en évidence des règles de fonctionnement, dont celle, qui semble évidente, de perdurer.

Posté
Supposons une économie complètement libérale, où il n'existerait pas de monopole sur l'éducation, ni sur les diplômes, pas de régulation concernant les services. En clair, chacun pourrait décider d'offrir ses services en matière d'éducation, mais aussi dans toutes les professions actuellement régulées : avocat, médecin, infirmier, transport, taxi, ingénieur, informatique … il suffirait d'ouvrir son entreprise de service pour commencer à travailler si les clients viennent.

Quel niveau de rémunération observera t on pour toutes ces professions ? Peut on prévoir comment évoluera le niveau de rémunération des profs, des médecins…

Sera t il intéressant (financièrement) de faire des études ou pas ?

Point de vue modeste d'une nulle de la théorie, mais douée d'imagination :

Pour faire venir des clients, peu importe le marché, faut connaître un minimum le marché justement. Ensuite, faire venir un client une fois, c'est bien, le fidéliser c'est mieux.

Le niveau de rémunération serait fonction du service rendu et de la qualité de ce service, sans compter la multitudes de facteurs à prendre en compte (coût de la vie en un lieu X, ce qui est le cas aujourd'hui, on est moins payé en province qu'à Paris par ex.) l'évolution des contrats (salaire complet, choix du temps de travail et des contraintes etc..) la concurrence et j'en passe.

Pour les études, ça dépend du métier choisi quand même. En anarcapie, je ne me vois pas consulter n'importe quel médecin sous prétexte qu'il se présente ainsi..

En fait, tes questions sont insolubles.

Et je me demande si dans le système actuel on peut faire de telles prévisions à long terme..

Posté

Les questions de POE mettent en évidence une différence fondamentale entre le libéralisme et les idéologies concurrentes comme l'étatisme et ses avatars. Les étatistes tentent de faire croire qu'il peuvent prédire l'avenir mieux que le commun des mortels. Un électeur moyen s'y laisse prendre, un libéral comprend que c'est impossible.

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