Ash Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 Les experts des banlieues préfèrent rester à ParisAngélique Négroni 21/11/2007 . Les chercheurs de l’EHESS, installés boulevard Raspail, à Paris, refusent de s’expatrier dans le «9-3». Ils travaillent sur la banlieue, dissèquent le malaise de ses jeunes et dissertent à loisir sur ses maux, mais ils ne veulent surtout pas y aller !… Depuis plusieurs mois, la fronde s’organise chez les chercheurs de la prestigieuse École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Installés boulevard Raspail, au cœur de Paris, ils disent non à Aubervilliers, où l’État veut les envoyer dès septembre prochain. Une installation provisoire pour cause de désamiantage des locaux parisiens. Franchir le périphérique, arrêter le Vélib’ et prendre le métro : l’aventure serait-elle trop périlleuse pour nos sociologues ? Le sujet qui fait couler de l’encre sur le Net suscite l’ironie de certains internautes. «On assassine la pensée française ! Comment peut-on penser loin du Bon Marché et du Lutetia !?», se gausse l’un deux. Pour un autre, le «9-3» comme nouvelle adresse marquerait la fin des privilèges tels que «le shopping chez Prada, la consommation de sandwichs au pain Poilâne garnis de saumon fumé sauvage acheté au Bon Marché…». «Une friche industrielle» Une caricature ? «Assurément», s’insurge Cyril Lemieux, un des nombreux sociologues, qui réside d’ailleurs dans le «9-3». Il s’oppose à ce déménagement pour des raisons autrement plus valables. «Rien n’est prévu pour nous recevoir décemment», dénonce-t-il. D’ailleurs, la liste des griefs que suscite ce projet a donné lieu à la création d’un site Internet. Intitulé Braudel’s Nightmare («le cauchemar de Braudel»), ce dernier révèle ce qui attendra les chercheurs une fois en Seine-Saint-Denis. Ces derniers devront prendre le métro puis le bus pour se rendre à leurs futurs bureaux. Quant au quartier, il exprime tout simplement la désolation. Pas de restaurants alentours, pas de troquet et pas même d’habitations… «C’est une friche industrielle», déplore Bruno Karsenti, directeur d’étude à l’EHESS. Au milieu de nulle part, le centre sera donc coupé du monde, des autres laboratoires de recherche, des universités et des bibliothèques. «Notre sort se joue dans l’indifférence», regrette Cyril Lemieux, qui ajoute : «On n’est pas la clientèle politique de Sarkozy.» Pourtant, l’espoir de rester à Paris renaît chez les révoltés du boulevard Raspail. Au cours d’une réunion avec des élus de Seine-Saint-Denis, la présidente de l’EHESS a exprimé hier pour la première fois ses craintes liées à ce déménagement. «Les bonnes conditions d’accueil des chercheurs ne sont pas réunies. Je redoute que ce relogement soit un ratage et engendre des mutations», explique Danièle Hervieu-Léger, qui dès mardi a adressé un courrier au ministre de l’Enseignement supérieur pour lui exprimer ces inquiétudes. La balle est donc dans le camp de Valérie Pécresse, qui pourrait trouver des solutions alternatives. Dénicher un autre adresse ou décider de maintenir les chercheurs à Paris. Mais quoi qu’il en soit, ces derniers iront un jour ou l’autre en Seine-Saint-Denis. Car le projet de créer en 2012 un vaste campus avec l’EHESS à Aubervilliers est toujours à l’ordre du jour. Les chercheurs ne devraient donc pas échapper à l’achat de leur coupon de carte orange. http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/11/…ter-a-paris.php
LaFéeC Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 Et c'est nous qu'on vient traiter de bourges. Ouin, j'étudie les banlieues mais surtout, je veux pas y mettre les pieds et me mettre au niveau des salariés qui prennent les transports en commun le matin pour aller travailler. C'est bas.
Nolita Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 En ethno, ça s'appelle de la "pratique faible de terrain", et encore…
john_ross Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 Ils devraient demander a leur deputé d'entamer une greve de la fin pour protester contre cette délocalisation.
Brock Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 j'aime la proximite des mots 'entamer' et 'greve de la faim' c'est comme entamer un bon camembert mais non, a la place tout ce qu'il y a c'est … une greve de la faim
melodius Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 «On n’est pas la clientèle politique de Sarkozy.» J'adore ces flashes de franchise !
Apollon Posté 22 novembre 2007 Signaler Posté 22 novembre 2007 J'adore ces flashes de franchise ! Superbe !
Alxandr Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Les chercheurs de l’EHESS, installés boulevard Raspail, à Paris, refusent de s’expatrier dans le «9-3». C'est bien normal. La sociologie ne prône-t-elle pas une certaine distance d'avec l'objet étudié ? Cela me rappelle un prof en prépa qui n'était même pas ironique en nous laissant comprendre qu'on parlait d'autant plus impartialement d'un sujet qu'on n'y connaissait rien !!! => Journalisation de la sociologie ! Heureusement le journalisme est déjà noyauté par un certain type de sociologie (notamment bourdivine). La boucle est bouclée, nous sommes bien informés .
phantom_opera Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Symboliquement je trouve que c'est une bonne mesure puisque la banlieue est peut-être le "phénomène" le plus intéressant à étudier pour un sociologue, au contraire si j'étais un étudiant de l'EHESS je serais plutôt content de la mesure.
Rincevent Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Proverbe chinois… Celui qui passe un jour en Chine écrit un livre. Celui qui passe un an en Chine écrit un article. Celui qui passe sa vie en Chine n'écrit rien du tout.
Alxandr Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Proverbe chinois… Celui qui passe un jour en Chine écrit un livre. Celui qui passe un an en Chine écrit un article. Celui qui passe sa vie en Chine n'écrit rien du tout. Même s'il arrive à pied par la Chine ?
walter-rebuttand Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Même s'il arrive à pied par la Chine ? Qui se dresse à la vue des Nippons?
Alxandr Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Qui se dresse à la vue des Nippons? Absolument, et qui aime le Pakistan.
phantom_opera Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Proverbe chinois… Celui qui passe un jour en Chine écrit un livre. Celui qui passe un an en Chine écrit un article. Celui qui passe sa vie en Chine n'écrit rien du tout. Fan d'Alexandre Adler? (N.B proverbe qu'Alexandre Adler répétait souvent…)
Rincevent Posté 24 novembre 2007 Signaler Posté 24 novembre 2007 Fan d'Adler, mais je crois plutôt avoir lu ledit proverbe dans un bouquin de Bernard Werber (La Révolution des Fourmis, me semble-t-il).
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.