Aller au contenu

Vos questions sur la monnaie


Zax

Messages recommandés

Posté
Voilà je crée ce topic pour que chacun pose les questions qu'il a à poser sur la monnaie. Je fais ça pour ne pas encombrer d'autres topics.

Bon bah je pose la première question. Dans "Maudit Argent", à travers un dialogue Bastiat démontre que beaucoup de numéraire ne veut pas dire être riche.

Tout le monde est d'accord pour dire que l'inflation signifie que la monnaie perd de sa valeur (se déprécie).

Par exemple, imaginons qu'il y ait eu de l'inflation entre 2003 et 2008. Alors 10 € en 2003 valent plus que 10 € en 2008. Et là, un économiste dit qu'en 2008, l'euro s'est déprécié de 10 % par rapport à 2003. Donc comment l'économiste peut savoir que l'euro a perdu autant en valeur, et pas plus ou pas moins ?

L'inflation des prix se mesure par la variation d'un indice des prix. En France, des milliers de fonctionnaires font des sondages pour évaluer la variation des prix sur des milliers d'articles. ces fonctionnaires de l'INSEE déterminent ainsi l'indice des prix.

Dans chaque pays, l'indice des prix est mesuré d'une manière différente.

gdm

Posté
Qui a t'il d'autre à part les théories keynésiennes et monétaristes concernant la monnaie ? :icon_up:

Qu'y a-t-il, je suppose. Pour répondre, je dirai Rothbard, Hayek et Mises.

Posté
Qu'y a-t-il, je suppose. Pour répondre, je dirai Rothbard, Hayek et Mises.

Autant pour moi, une simple faute :icon_up:

Hayek n'est il pas monétariste? Avec quelques nuances avec Friedman comme la neutralité de la monnaie et la rationalité des agents.

Posté

Heu… Il est pour une monnaie assise sur une réserve totale, émise librement et sans monopole. Je ne suis pas sûr que ce soit comparable à Friedman.

Posté
Heu… Il est pour une monnaie assise sur une réserve totale, émise librement et sans monopole. Je ne suis pas sûr que ce soit comparable à Friedman.

T'as l'air d'être très calé en économie h16. Depuis combien de temps tu t'y intéresses sérieusement ?

Posté

erf'…. j'ai encore été victime d'un raccourcis intellectuel ><

Je préfèré passer pour un con 5mn en posant cette question que de rester con toute ma vie :icon_up:

C'est partit pour bûcher sur Hayek ^^'

Posté
Heu… Il est pour une monnaie assise sur une réserve totale, émise librement et sans monopole. Je ne suis pas sûr que ce soit comparable à Friedman.

Techniquement, Friedman aussi. Mais il considérait cette proposition comme politiquement invendable : voilà pourquoi l'Histoire ne lui a pas associée son nom.

Posté
Autant pour moi, une simple faute :icon_up:

Hayek n'est il pas monétariste? Avec quelques nuances avec Friedman comme la neutralité de la monnaie et la rationalité des agents.

Hayek est celui qui a "popularisé" l'école autrichienne dans le monde anglo-saxon.

toutes proportions gardées bien sûr, mais dans les années 30, c'était bien Hayek qui challengeait la thèse de keynes dans les journaux d'économistes de l'époque.

D'ailleurs, si il a eu un prix nobel, c'est parce qu'il est resté comme celui qui avait bien démoli la thèse de keynes, au moment où la supématie de la pensée keynésienne commençait à battre de l'aile (années 70, stagflation, théoriquement impossible dans le modèle IS-LM inspiré de keynes). (Mises venait de mourir par ailleurs).

Faut voir les "prix et production" pour se rendre compte qu'il est autrichien pure souche question analyse monétaire.

Il a ensuite proposé dans les années 70 une dénationalisation des monnaies, comme un moyen politiquement plus possible que la pure libéralisation des monnaies.

Mais ceci n'était que dans les propositions politiques, entachées de pragmatisme. sur le plan théoricien, il est autrichien, donc rien à voir avec friedman.

Posté
erf'…. j'ai encore été victime d'un raccourcis intellectuel ><

Je préfèré passer pour un con 5mn en posant cette question que de rester con toute ma vie :icon_up:

C'est partit pour bûcher sur Hayek ^^'

On ne passe jamais pour un con de s'être renseigné. Je t'assure que ta démarche est la bonne :doigt:

T'as l'air d'être très calé en économie h16. Depuis combien de temps tu t'y intéresses sérieusement ?

Calé est très exagéré. Mais bon, j'ai du commencer… quand tu es né, en gros (à un ou deux ans près).

Posté
Calé est très exagéré. Mais bon, j'ai du commencer… quand tu es né, en gros (à un ou deux ans près).

A carrément ? Non mais je dis ça par ce que sur ton profil il est écrit que t'as 3 ans. T'as certainement voulu rigoler. En fait t'as quel âge ? 30 ans ?

Posté
Qui a t'il d'autre à part les théories keynésiennes et monétaristes concernant la monnaie ? :icon_up:

je viens d'écrire une introduction a la nature de la monnaie. voir le fichier ci-joint. cela pourrait vous intéresser. je l'ai testé sur la ma fille de 14 ans. elle m'a dit qu'elle avait compris.

Introductionmonnaie03.doc

Posté
je viens d'écrire une introduction a la nature de la monnaie. voir le fichier ci-joint. cela pourrait vous intéresser. je l'ai testé sur la ma fille de 14 ans. elle m'a dit qu'elle avait compris.

Êtes vous le Grand gdm, celui qui m'a converti à grands coups de "l'impôt c'est du vol", sur le newsgroup fr.soc.politique, il y a bien 15 ans de cela? :doigt:

Si vous êtes celui-là, respect et remerciements! :icon_up:

Posté
Autant pour moi, une simple faute :doigt:

Hayek n'est il pas monétariste? Avec quelques nuances avec Friedman comme la neutralité de la monnaie et la rationalité des agents.

Wikiberal :icon_up:

"Tout comme les monétaristes, l'École autrichienne d'économie s'intéresse au rôle de la monnaie dans l'économie. Mais, les auteurs autrichiens (Friedrich Hayek, Roger Garrison) reprochent aux monétaristes de ne pas prendre en compte la structure de la production. Les monétaristes voient la monnaie s'introduire dans l'économie de façon équitable selon les activités (l'image de l'air déplacé par l'hélicoptère). Au contraire, les autrichiens considèrent que la monnaie s'introduit dans la structure de production de façon disproportionnée selon la production de biens de consommations, de biens intermédiaires ou des biens de production."

Posté
Autre méthode: en 1909, le dollar US était défini comme 1/35ème d'une once d'or. Aujourd'hui une once d'or vaut environ 950 dollars, donc le dollar vaut 27 fois moins qu'il y a 100 ans.

Malheureusement les références US sont plus connues que les Françaises alors que l'histoire est bien plus intéressante !

L'or est utilisé car

« Il faut choisir, ou bien faire confiance à la stabilité naturelle de l’or ou bien faire confiance à la stabilité naturelle de l’honeteté et de l’intelligence des membres du gouvernement. »

(Sédillot René, Histoire de l’Or, Fayard, Paris, 1972 p. 388)

Le premier franc d'or (de 3,877 grammes d’or fin) remonte à l’ordonnance de du 5 décembre 1360 signé par Jean le Bon.

Le Franc germinal demeure stable et librement convertible (sauf durant quelques mois) entre 1802 et 1914. Un franc contient 290.32 mg d'or. Le dollar lui n'est convertible en or que depuis 1879 (conversion a été interrompu par la guerre civile).

Le XXème siècle est très diférent. Le tableau ci-dessous montre les dévaluations régulières dans la première moitié du siècle (elles se font progressivement sur le marché libre ou noir mais sont "actées" par le pouvoir à des dates précises). Par exemple, le 24 janvier 1948 : Dévaluation du franc de 80 %, 1 $ vaut désormais 214 francs

BONAPARTE 1802

Poincarré

1928

Auriol

1936

Reynaud

1938

Pleven

1945

Mayer

1948

1

1/5

1/7

1/12

1/40

Mg or fin

290,32

58,95

44,1

24,75

7,46

3,95

1$

5,18

25,52

21

39

119,1

225

25,22

124,21

105

178

480

900

Une illustration de la dévaluation du franc avec la Suisse, en 1913 on peut acheter 100 000 francs de Rente française (empurnt d'Etat), en 1948, ils valent 75 000 francs (les taux d'intérêts ont monté).

On peut aussi acheter 100 000 francs de Rente Suisse, en 1948, ils valent 13 550 000 francs français !

Aujoud'hui le gramme d'or vaut 22 €, soit 22*6.55957=144.31 Nouveaux Francs (passage à l'euro), soit 144.31*100=14 431 Anciens Francs (passage au NF en 1960)

Alors qu'en 1802, un franc contenait 0.29032 g d'or, soit le gramme d'or à 3.45 francs.

Le Franc vaut 4 180 fois moins qu'avant le XXème siècle !

Les Français étant rationnels et faisant plus confiance à la stabilité naturelle de l'or, ils l'accumulent et en détiennent vers 1950 environ le quart de l'or mondial détenu hors banques centrales (Sauvy). Cela alors qu'entre 1936 et 1949, le marché de l'or est illégal mais le marché noir est très actif.

A noter toutefois que si l'or est une référence assez stable, c'est tout de même u bien qui peut faire l'objet d'une production plus ou moins importante, impactant les prix. Ainsi au XIXème, il ya 4 grandes phases:

- Première phase, de 1816 à 1848, les réserves d’or monatéire augmentent lentement. La production industrielle progresse bien d’avantage : les prix fléchissent.

- Seconde phase, de 1848 à 1872, les réserves d’or doublent (selon Triffin), c'est l'or californien qui inonde le monde, avec un taux annuel de croissa,ce des réservent monétaires de 4%. Les prix montent notamment au début de la phase.

- Troisième phase, de 1872 à 1896, comme dans la première phase, les réserves d’or n’augementent qu’à une cadence ralentie : les prix déclinent.

- Quatrième phase, de 1896 à 1914, les réserves d’or doublent une nouvelles fois (avec l’or sud-africain), avec un taux de croissa,ce annuel de 3,2 % : les prix montent de 20 à 40 %.La seule année 1911 supporte une inflation > à 10 % en France.

  • 2 weeks later...
Posté

Novice en éco et après les quelques lectures sur le web qui m'ont permis, à force de m'y intéresser, de comprendre en peu de temps à peu près comment le système monétaire fonctionne, je me suis lancé dans la conception d'un doc de vulgarisation à l'intention des gens "qui s'en foutent a priori", histoire (d'essayer) d'éveiller un tant soit peu les consciences et faire d'une pierre deux coups en leur faisant découvrir les idées libérales.

Je suis parti dans l'idée de condenser encore plus la page de Daniel Tourre sur le sujet, mais finalement au gré des modifications remodifications et reremodifications, l'adaptation s'en est un peu écartée. Bien sûr (je préviens les plus rigoureux d'entre vous !), il y a des raccourcis, des choses que j'aurais bien aimé expliquer et ne sont pas expliquées en détails, mais je compte sur la curiosité du lecteur pour le pousser à aller voir plus loin en suivant les liens qui lui sont suggérés …

Le document est dispo ici : [edit : nouvelle version ici]

Google Docs dégrade un peu la mise en page, mais le contenu y est. Je peux vous envoyer l'odp ou ppt par mail si vous voulez faire des tas de modifs et me le demandez par MP.

Est-ce que les personnes 'calées' du forum peuvent me donner leur avis, notamment sur les points suivants :

- raccourcis employés : y a t'il des failles plus grosses que moi ?

- accessibilité et lisibilité : est-ce compréhensible et susceptible d'intéresser une personne moyennement concernée ? (j'ai déjà testé sur des gens 'normaux', ça a l'air de pas avoir un effet trop répulsif)

- critiques sur la structure, le plan ou des points particuliers à mettre plus ou moins en évidence

- suggestions éventuelles

J'attends vos commentaires !

ouk

Posté

a/ très intéressant document

b/ il faut, quand cela est possible, faire des phrases plus courte (ok, je suis mal placé pour le dire, mais je le dis quand même)

c/ diapo 18 : overlap en fin de page

d/ diapo 23 : "leur hausse est de touteS façons limitée" (S)

Bonnes idées :

- le format dialogue

- le ton badin

- les petites illustrations amusantes

Posté
Êtes vous le Grand gdm, celui qui m'a converti à grands coups de "l'impôt c'est du vol", sur le newsgroup fr.soc.politique, il y a bien 15 ans de cela? :doigt:

Si vous êtes celui-là, respect et remerciements! :icon_up:

sur le forum fr.soc.politique, gdm fut toujours moi-même. Et a ma connaissance, nul autre n'a utilisé ce même pseudo. Oui, c'était nécessairement avec moi que vous échangiez. Mais vous voudrez m'excuser de ne pas me souvenir de notre echange. Probablement que google a archivé la trace de nos échanges d'alors. Je suis ravi que notre échange d'alors vous ait été utile.

Posté
Le document est dispo ici : http://docs.google.com/Presentation?id=d5mn4zb_95nhw64ht

Google Docs dégrade un peu la mise en page, mais le contenu y est. Je peux vous envoyer l'odp ou ppt par mail si vous voulez faire des tas de modifs et me le demandez par MP.

Je ne pointe que les erreurs factuelles.

Slide 13 :

Imprimer des billets "comme ça" sans aucune contrepartie, ça ne se fait ni en Europe ni aux USA. Les billets sont imprimés à la demande des banques qui sont débités du montant correspondant sur leur compte à la banque centrale en monnaie centrale.

Slide 14 :

- La monnaie créée par un emprunt bancaire n'est justement pas détruite en cas de défaut de paiement. C'est bien tout le problème : on se retrouve avec une augmentation de la masse monétaire sans création de richesse et cette perte est assurée entièrement par la banque (fuite sur son compte de monnaie centrale à la banque centrale).

- Conséquence de tes premiers slides, il n'y a inflation que lorsque les banques commerciales n'accordent des crédits (ie créent de la monnaie) à un rythme supérieur à l'augmentation de la production. (Dans ce cas, la masse monétaire s'accroit parallélement à l'augmentation de la production et la monnaie conserve sa valeur.)

Slide 20 :

En Europe tout du moins (parce qu'aux USA, je n'en sais rien), il est tout à fait interdit à la BCE d'acheter elle-même des bons du Trésor en créant de la monnaie centrale. Pour mémoire, une banque centrale ne crée pas de monnaie à sa propre initiative, elle le fait sur demande des banques commerciales (selon différentes procédures) et en prenant en pension des titres financiers apportés en garantie par ces banques. Une banque centrale ne décide jamais de créer de la monnaie comme ça, pour elle, et sans aucune contrepartie.

Slide 21 :

Il y a deux choses parallèles qui se produisent en ce moment : la quantité de monnaie centrale détenue par les banques commerciales à la banque centrale augmente très sensiblement mais la masse monétaire globale, elle, décroit du fait de la politique restrictive de crédit pratiquées par ces mêmes banques. Ce qui compte pour l'inflation, c'est la masse monétaire globale (qui en ce moment diminue), l'inconnu, c'est ce qui va se passer quand on va retourner à un régime "normale" étant donné que les quantités de monnaie centrale ont beaucoup augmenté.

Slide 23 :

A masse monétaire constante, oui, les prix (des produits déjà sur le marché) ont tendance à baisser du fait des gains de productivité. Mais il n'y a aucune monnaie qui puissent garantir une masse monétaire constante (rien qu'une monnaie basée sur l'or est assez dépendante des découvertes d'or, cf. ce qui s'est passé après la découverte des mines en Amérique du Sud au 16ème siècle).

Posté

Je n'ai pas fini de lire, mais j'ai deux petites remarques

Et puisque chaque billet était équivalent à de l'or, la monnaie ne connut aucune dépréciation de sa valeur.

Cela cache la moitie de la verite. En faisant concurrence a l'or, la monnaie papier en a diminue la demande et a donc entraine une hausse des prix, en or et en billet. La "valeur" en or n'a pas change, le pouvoir d'achat si.

Un tel fonctionnement de l'émission de monnaie présente un risque théorique de dysfonctionnement dans plusieurs cas théoriques. D'une part, la valeur des biens immobiliers pourrait être détruite ou perdre une part importante de leur valeur. La banque manquerait alors d'actifs pour acheter de l'or. D'autre part, la demande d'or des banquiers peut provoquer une hausse importante de la valeur de l'or. La valeur relative de leurs biens immobiliers est alors réduite d'autant. Et, les banquiers ne peuvent alors plus acheter suffisamment d'or pour honorer rembourser les billets émis. C'est le "risque systémique".

Il manque le risque de defaut sur les prets accordes, mais aussi le risque sur la valeur des creances. Si l'expension monnetaire provoque une hausse des prix reguliere, il va entrainer aussi une hausse du taux d'interet, ce qui diminue la valeur des creances detenues par la banque.

Vers la fin, je m'attendais a voir la proposition d'Hayek pour des monnaies fiat en concurrence. ( excellente presentation ici http://mises.org/story/1854 ). Peut-etre l'ai-je manque.

Posté
Je ne pointe que les erreurs factuelles.

Slide 14 :

- La monnaie créée par un emprunt bancaire n'est justement pas détruite en cas de défaut de paiement. C'est bien tout le problème : on se retrouve avec une augmentation de la masse monétaire sans création de richesse et cette perte est assurée entièrement par la banque (fuite sur son compte de monnaie centrale à la banque centrale).

Ce que vous ecrivez n'est pas exact. Fondamentalement, chaque billet de banque est un contrat unilatéral entre un banquier et le porteur du billet. C'est a dire, un billet de banque est, par nature, un titre financier ordinaire. Ce titre financier est un contrat qui stipule "en échange de ce billet, moi, banquier, je verserai une certaine masse d'or"(ou autre engagement du banquier).

Un contrat convenu avec soi-meme est nul et de nulle valeur. Il est donc juridiquement logique que le billet de banque soit crée au moment précis du pret bancaire. Il est tout aussi logique qu'un billet de banque soit détruit au moment du remboursement(on dit alors "démonétisé"). En effet, un contrat convenu entre le banquier et lui-meme est nécessairement nul. Un billet de banque entre les mains de celui qui l'a émis est nécessairement nul.

Ce mécanisme juridique est ncessaire et ne dépend pas de la qualité de l'émetteur. Ce mécanisme existe que la monnaie soit privée, comme dans l'Ecosse du 18ele siecle, ou bien lorsque la monnaie est fabriquée par l'Etat.

Posté
Ce que vous ecrivez n'est pas exact. Fondamentalement, chaque billet de banque est un contrat unilatéral entre un banquier et le porteur du billet. C'est a dire, un billet de banque est, par nature, un titre financier ordinaire. Ce titre financier est un contrat qui stipule "en échange de ce billet, moi, banquier, je verserai une certaine masse d'or"(ou autre engagement du banquier).

Un contrat convenu avec soi-meme est nul et de nulle valeur. Il est donc juridiquement logique que le billet de banque soit crée au moment précis du pret bancaire. Il est tout aussi logique qu'un billet de banque soit détruit au moment du remboursement(on dit alors "démonétisé"). En effet, un contrat convenu entre le banquier et lui-meme est nécessairement nul. Un billet de banque entre les mains de celui qui l'a émis est nécessairement nul.

Ce mécanisme juridique est ncessaire et ne dépend pas de la qualité de l'émetteur. Ce mécanisme existe que la monnaie soit privée, comme dans l'Ecosse du 18ele siecle, ou bien lorsque la monnaie est fabriquée par l'Etat.

J'ai un peu du mal à comprendre.

Je voyais la création monétaire par augmentation du bilan d'une banque. La banque inscrit à l'actif la créance couvert par des garanties (par exemple un bien immobilier) et inscrit au passif le montant du prêt qui est l'argent créer sur le compte de l'emprunteur.

Si le client rembourse, l'actif diminue, puisque le montant de la dette diminue. Et je suppose que la somme d'argent remboursée était bien dans un compte en banque correspondant donc à un passif. On a bien une destruction de monnaie créée, par diminution du bilan, non ?

Et si l'argent n'est pas remboursé par défaillance de l'emprunteur, la banque doit supprimer une partie de son actif (la créance ne vaut plus rien). Par contre il n'y a pas le poste correspondant à son passif (sinon le client aurait pu rembourser), mais la somme doit bien être quelque part dans le circuit économique, non ?

Posté

@h16 :

a/merci !

b/oui, c'est un défaut que je me connais (aussi !) … je vais améliorer ça, ça ne me semble pas insurmontable … autant les phrases longues et alambiquées se justifient largement dans vos billets, autant dans un doc de vulgarisation ce n'est pas vraiment optimal !

c/hors google docs, pas de pb !

d/corrigé, merci !

@Stan Selene

merci aussi, pour l'overlap, c'est google docs, pas de souci

@Etienne

Slide 13 :

Imprimer des billets "comme ça" sans aucune contrepartie, ça ne se fait ni en Europe ni aux USA. Les billets sont imprimés à la demande des banques qui sont débités du montant correspondant sur leur compte à la banque centrale en monnaie centrale.

Bien d'accord sur le "jamais sans contreparties", mais au final, ça reste bien un des moyens de création monétaire, non ? La BC fait crédit aux banques commerciales (en les encourageant par le taux directeur) avec de l'argent qu'elles impriment …

Slide 14 :

- La monnaie créée par un emprunt bancaire n'est justement pas détruite en cas de défaut de paiement. C'est bien tout le problème : on se retrouve avec une augmentation de la masse monétaire sans création de richesse et cette perte est assurée entièrement par la banque (fuite sur son compte de monnaie centrale à la banque centrale).

Oui mais en cas de défaut de paiement, il y a bien possibilité de saisie des biens jusqu'à ce que la banque soit remboursée à hauteur de ce qu'elle a prêté ? Je conçois que ça ne puisse pas toujours être le cas (ou qu'il y ait des moins-values comme dans l'immobilier en ce moment), mais au final la banque doit bien s'y retrouver (soit directement, soit assurances …) moyennant un faible pourcentage de pertes et détruire quasiment toute la monnaie prêtée ? Ou alors je me fourvoie lourdement … Après pour éviter toute ambiguïté, c'est sûr, je peux supprimer l'allusion au défaut de paiement.

- Conséquence de tes premiers slides, il n'y a inflation que lorsque les banques commerciales n'accordent des crédits (ie créent de la monnaie) à un rythme supérieur à l'augmentation de la production. (Dans ce cas, la masse monétaire s'accroit parallélement à l'augmentation de la production et la monnaie conserve sa valeur.)

Tout à fait d'accord, j'avais au début essayé d'expliquer ça aussi dans des slides supplémentaires, mais ça ajoutait encore des explications pas forcément simples et n'aidait pas à mon sens à comprendre l'influence de la création monétaire.

Slide 20 :

En Europe tout du moins (parce qu'aux USA, je n'en sais rien), il est tout à fait interdit à la BCE d'acheter elle-même des bons du Trésor en créant de la monnaie centrale. Pour mémoire, une banque centrale ne crée pas de monnaie à sa propre initiative, elle le fait sur demande des banques commerciales (selon différentes procédures) et en prenant en pension des titres financiers apportés en garantie par ces banques. Une banque centrale ne décide jamais de créer de la monnaie comme ça, pour elle, et sans aucune contrepartie.

Pour la FED, c'est déjà "fed", apparemment : http://www.lefigaro.fr/tauxetdevises/2009/…-du-tresor-.php

Pour la BCE, c'est en effet interdit, même si j'ai cru comprendre que certains seraient partisans d'une exception histoire de confirmer la règle : http://www.e24.fr/finance/article80125.ece

Slide 21 :

Il y a deux choses parallèles qui se produisent en ce moment : la quantité de monnaie centrale détenue par les banques commerciales à la banque centrale augmente très sensiblement mais la masse monétaire globale, elle, décroit du fait de la politique restrictive de crédit pratiquées par ces mêmes banques. Ce qui compte pour l'inflation, c'est la masse monétaire globale (qui en ce moment diminue), l'inconnu, c'est ce qui va se passer quand on va retourner à un régime "normale" étant donné que les quantités de monnaie centrale ont beaucoup augmenté.

C'est vrai que je peux faire mention en plus de ces politiques restrictives d'octroi de crédit, car au final ce sont les banques plus que les particuliers et entreprises qui profitent de la baisse des taux.

Slide 23 :

A masse monétaire constante, oui, les prix (des produits déjà sur le marché) ont tendance à baisser du fait des gains de productivité. Mais il n'y a aucune monnaie qui puissent garantir une masse monétaire constante (rien qu'une monnaie basée sur l'or est assez dépendante des découvertes d'or, cf. ce qui s'est passé après la découverte des mines en Amérique du Sud au 16ème siècle).

On est d'accord, mais je ne parle pas de masse monétaire constante, mais de masse monétaire régulée "naturellement" (enfin plus naturellement que maintenant), en présentant 2 solutions qui ont pas trop mal fonctionné par le passé (à l'exception de l'Espagne au 16e siècle c'est vrai) et qui ne peuvent conduire aux dérives actuelles. Après, je laisse au lecteur le choix de préférer la monnaie libre ou l'étalon-or, mais je doute qu'il puisse se décider uniquement après lecture de ce document !!

Je vais tâcher de reprendre les explications pour ces 2-3 raccourcis un tantinet bancals banquals, mais d'un autre côté pour les autres j'ai peur que pour une première approche, en ajoutant trop de détails (notamment sur la hausse de production) ça décourage le lecteur, le but étant surtout d'éveiller sa curiosité et l'encourager à se renseigner plus sans lui faire fermer la présentation au bout de 2 slides. Mais je vais essayer quand même de faire un truc compréhensible avec ces modifs … Merci pour ces remarques en tous cas, si il y en a d'autres, je suis preneur !

Posté
sur le forum fr.soc.politique, gdm fut toujours moi-même. Et a ma connaissance, nul autre n'a utilisé ce même pseudo. Oui, c'était nécessairement avec moi que vous échangiez. Mais vous voudrez m'excuser de ne pas me souvenir de notre echange. Probablement que google a archivé la trace de nos échanges d'alors. Je suis ravi que notre échange d'alors vous ait été utile.

Tu gagnes 1 € quand tu dis "échange" ? Bon deal. :icon_up:

Posté
Tu gagnes 1 € quand tu dis "échange" ? Bon deal. :icon_up:

D'autant que "l'échange" fut unilatéral, je ne faisais que lire les interventions de gdm, trop choqué et décontenancé par ce qui me semblait tellement outrancier à l'époque.

Quel électrochoc! Ses interventions n'étaient pas seulement provocatrices, elles étaient très bien argumentées et c'est ce qui a entraîné une remise en question de tout ce qui me semblait acquis.

Je faisais partie de ces fameux lecteurs silencieux que l'on espère présents quand on croise le fer (épistolaire) contre un étatiste. :doigt::mrgreen:

Posté
Pour la FED, c'est déjà "fed", apparemment : http://www.lefigaro.fr/tauxetdevises/2009/…-du-tresor-.php

Pour la BCE, c'est en effet interdit, même si j'ai cru comprendre que certains seraient partisans d'une exception histoire de confirmer la règle : http://www.e24.fr/finance/article80125.ece

mmm c'est pas à cela que Trichet fait allusion quand il parle de mesures non conventionnelles?

Posté
J'ai un peu du mal à comprendre.

Je voyais la création monétaire par augmentation du bilan d'une banque. La banque inscrit à l'actif la créance couvert par des garanties (par exemple un bien immobilier) et inscrit au passif le montant du prêt qui est l'argent créer sur le compte de l'emprunteur.

Si le client rembourse, l'actif diminue, puisque le montant de la dette diminue. Et je suppose que la somme d'argent remboursée était bien dans un compte en banque correspondant donc à un passif. On a bien une destruction de monnaie créée, par diminution du bilan, non ?

Et si l'argent n'est pas remboursé par défaillance de l'emprunteur, la banque doit supprimer une partie de son actif (la créance ne vaut plus rien). Par contre il n'y a pas le poste correspondant à son passif (sinon le client aurait pu rembourser), mais la somme doit bien être quelque part dans le circuit économique, non ?

Avant de tenter de comprendre un mécanisme monétaire, il est nécessaire de comprendre préalablement quelle est la nature de la monnaie. Sinon on raisonnerait sur des objets incertains, conduisant à des conclusions incertaines, floues, voire contradictoires. La définition administrative de la monnaie est ce qui résulte des autorisations données par un Etat a la Banque Centrale, laquelle délégue son pouvoir d'émettre aux banques commerciales sous certaines conditions de contrôle.

Cette définition administrative de la monnaie cache la véritable nature de la monnaie. Il est nécessaire d'observer la création monétaire dans l'Ecosse du 18e siècle pour comprendre la véritable nature de la monnaie. La seule véritable nature d'une monnaie moderne est d'être un contrat unilatéral. Il est ensuite nécessaire d'affirmer que la définition administrative de la monnaie est une tromperie destinée à cacher l'usurpation étatique. Cette tromperie sur la nature de la monnaie est un des nombreux procédés de l'illusion fiscale, concept brillamment exposé par François Guillaumat.

Au 18e siècle, en Ecosse, le billet de banque était émis par des banques commerciales sans Banque Centrale. Chaque billet était un contrat commercial stipulant, par exemple, que "contre ce billet, le banquier remettrait 1 gramme d'or au porteur du billet". Trente banques commerciales étaient en concurrence et émettaient chacune sa propre monnaie. Les monnaies émises avaient toutes le même valorimètre, c'est à dire que chaque monnaie était échangeable contre de l'or.

Pendant 150 ans, ce système monétaire fonctionna parfaitement. En 150 ans, aucun porteur de billet ne fut spolié par une banque. Aucun billet de banque ne fut déprécié. Ce système monétaire est ainsi une référence nécessaire. Il faut requalifier les définitions administratives erronées fournies par l'Etat français. Non, la monnaie n'est pas un chiffre provenant des règles étatiques obscures et incompréhensibles.

La véritable nature de la monnaie actuelle est d'être un contrat, n'en déplaise aux spécialistes des obscurs rouages administratifs de la monnaie étatique. Chaque billet de banque est une obligation de l'Etat envers le porteur du billet. Chaque unité monétaire est, un contrat entre l'émetteur et le possesseur de cette "unité monétaire". La question est alors de savoir quel est le contenu de l'obligation que la Banque centrale a envers le détenteur d'une unité monétaire.

Il n'est pas douteux qu'une telle obligation de l'émetteur existe. Mais cette obligation, qui fut contractuelle jusqu'en 1971, est devenue une obligation politique, dont les contours sont désormais incertains. Jusqu'en 1971, chaque dollar était échangeable contre de l'or "35$ l'once d'or". Les autres monnaies étaient échangeables contre du dollar, lui-même échangeable contre de l'or. Mais ne rentrons pas dans ces détails. Restons en aux principes de la création monétaire.

J'affirme donc la nécessiter de requalifier la nature de la monnaie en contrat unilatéral émis par la Banque centrale. C'est, à mon avis, le seul véritable débat monétaire pour un économiste libéral.

L'unité monétaire est un contrat. Ce contrat peut être matérialisé par un billet, une pièce, un nombre sur un compte en banque. L'unité monétaire est un contrat obligeant la Banque centrale envers le possesseur de l'unité monétaire. Dès qu'on a compris que l'unité monétaire est un contrat, tous les mécanismes monétaires deviennent simplissimes à comprendre.

On comprend mieux alors pourquoi la monnaie est créée au moment du contrat de prêt. On comprend mieux pourquoi la monnaie est automatiquement détruite lorsque la monnaie est remboursée à l'emprunteur. Et on comprend mieux pourquoi les banques centrales ne peuvent que nuire au système monétaire. En effet, chaque unité monétaire est, de fait, un "tracker" sur l'indice des prix. Les banques commerciales savent créer un tracker sur l'or, sur l'indice CAC40, sur le cuivre, sur l'indice des prix.

Une banque commerciale n'a donc pas besoin d'une banque centrale pour émettre une monnaie indicée sur un indice des prix.

Et on comprend mieux pourquoi la monnaie est créée ex nihilo, c'est à dire sans cause, dans le seul cas où l'émetteur sait que l'emprunteur ne remboursera jamais.

Chaque banquier garantit la monnaie qu'il a émise sur la valeur des actifs qu'il possède. Les actifs qu'il possède sont principalement les créances sur les emprunteurs. Mais il existe aujourd'hui mille fois plus de capital vendable que les masses monétaires. Les banques commerciales libres pourraient donc garantir leurs émissions de monnaie a 200% de la valeur de leur monnaie sans coût supplémentaire important. De plus, elle supprimerait le racket qu'elles subissent de la part de la Banque Centrale à chaque prêt qu'elles octroient.

La suppression des banques centrales signifierait alors, une tendance lourde vers des taux réels plus bas pour les emprunteurs.

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...