pierreyves Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 Pour éclairer le sens d'un mot, je m'amuse souvent à comparer les définitions dans mes dictionnaires préférés de Français & Anglais. Trésor de la Langue Française: ÉCONOMISTE, subst.A. Celui qui est spécialiste d'Économie Politique. Économie politique et p. ell. Économie. Ensemble de ce qui concerne la production, la répartition et la consommation des richesses et de l'activité que les hommes vivant en société déploient à cet effet. Synon. récent science économique. Wordweb (Princeton's WordNet project database) Noun: economist1. An expert in the science of economics Noun: Economics The branch of social science that deals with the production and distribution and consumption of goods and services and their management. A première vue ya pas grosse différence, mais en fait, je me dis que peut être que si: d'un côté le terme "politique" domine, de l'autre c'est celui de "science". Et cela rejoint, il me semble un échange récent sur un autre fil avec free_jazz: est-ce que l'économie est une science descriptive, ou bien doit-elle émettre des recommandations (forcément politiques) ? Il me semble que cette distinction est la même que celle, dans le domaine des sciences physiques, entre le métier de chercheur fondamental et le métier d'ingénieur. Le premier s'attache uniquement à décrire les phénomènes de la nature, le second s'occupe de trouver des solutions. Si on accepte cette distinction, la science économique descriptive est essentiellement la théorie autrichienne. Les écoles monétaristes et public choice sont des études à vocation pratique, une sorte de "science appliquée", ou encore "ingéniérie".
h16 Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 Normalement, un économiste décrit des phénomènes et apporte une théorie pour les expliquer ou les prédire. On est donc plutôt dans le champ de la science. Le politique va ensuite utiliser les modèles, conclusions et prédictions pour baser son action. Le fait que la définition française soit à ce point portée sur l'action politique en dit long sur le biais qui existe en France à ce sujet…
Brock Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 c'est quelqu'un qui donne des noms aux dauphins. Le fait que la définition française soit à ce point portée sur l'action politique en dit long sur le biais qui existe en France à ce sujet… ooh mais attention, je te vois venir avec tes conceptions racistes anti-froncaises!
free jazz Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 Euh, tu commets une légère confusion PY. Tu confonds l'économie politique et la politique économique, ce qui n'a rien à voir. Car "économie politique" est un terme générique qui n'a rien de spécifiquement français; pour info l'économie politique fut inventée par A. Smith (pour qui l'économie est elle-même une partie des sciences morales) et aussi bien Say que Bastiat s'en revendiquent. La dichotomie est sujette à caution et ne signifie pas grand chose en l'occurence, si on veut distinguer par là une finalité normative et une finalité descriptive. L'économie politique est simplement une branche de l'économie en tant que science sociale, ou science de l'action humaine si tu veux. Elle correspond donc à la praxéologie, peu ou prou, qui en est la version subjectiviste. J'en veux pour preuve que Mises, qui conçoit l'économie comme une science descriptive (et non explicative), a écrit un livre important qui s'appelle "Les problèmes fondamentaux de l'économie politique". http://www.librairal.org/wiki/Ludwig_von_M…nomie_politique Il n'y a donc pas à opposer la première à la seconde comme des paradigmes différents, ça ne tient pas la route. L'économie politique est bien une théorie et non pas une application.
Régis S. Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 …d'un côté le terme "politique" domine, de l'autre c'est celui de "science". Et cela rejoint, il me semble un échange récent sur un autre fil avec free_jazz: est-ce que l'économie est une science descriptive, ou bien doit-elle émettre des recommandations (forcément politiques) ?Il me semble que cette distinction est la même que celle, dans le domaine des sciences physiques, entre le métier de chercheur fondamental et le métier d'ingénieur. Le premier s'attache uniquement à décrire les phénomènes de la nature, le second s'occupe de trouver des solutions. Si on accepte cette distinction, la science économique descriptive est essentiellement la théorie autrichienne. Les écoles monétaristes et public choice sont des études à vocation pratique, une sorte de "science appliquée", ou encore "ingéniérie" Si je ne m'abuse, l'économie politiqueétait ainsi qualifiée par les économistes classiques, notamment Smith, pour souligner le rôle de l'économiste comme conseiller du prince, c'est-à-dire proposant au pouvoir politique des réformes législatives pour améliorer la production de biens et services de la nation. Je pense que l'on peut dire que la science économique est une branche purement descriptive de l'économie qui étudie la manière dont les ressources seront probablement alloués par les membres d'un groupe humain situé dans un cadre institutionnel donné. Par une telle étude de différents cadres possibles qu'il peut imaginer pour voir le genre d'allocation des ressources que ça donnera dans chaque cas, l'économiste peut alors suggérer au politique des réformes institutionnelles qu'il considère efficaces (il dira par exemple que passer d'un régime socialiste à une économie de marche améliore l'allocation des ressources). La science économique est donc un "input préalable" de l'économie politique.
pierreyves Posté 9 septembre 2009 Auteur Signaler Posté 9 septembre 2009 Normalement, un économiste décrit des phénomènes et apporte une théorie pour les expliquer ou les prédire. On est donc plutôt dans le champ de la science. Le politique va ensuite utiliser les modèles, conclusions et prédictions pour baser son action. Je tendrais naturellement dans ce sens. Mais je ne crois pas que ce soit partagé par tous les libéraux, et encore moins les autres économistes. Le fait que la définition française soit à ce point portée sur l'action politique en dit long sur le biais qui existe en France à ce sujet… Oui, c'est intéressant.
pierreyves Posté 9 septembre 2009 Auteur Signaler Posté 9 septembre 2009 Euh, tu commets une légère confusion PY. Tu confonds l'économie politique et la politique économique, ce qui n'a rien à voir. Car "économie politique" est un terme générique qui n'a rien de spécifiquement français; pour info l'économie politique fut inventée par A. Smith (pour qui l'économie est elle-même une partie des sciences morales) et aussi bien Say que Bastiat s'en revendiquent. La dichotomie est sujette à caution et ne signifie pas grand chose en l'occurence, si on veut distinguer par là une finalité normative et une finalité descriptive. Il faut dire cela au dictionnaire. Je n'ai pas moi-même utilisé le terme "économie politique". L'économie politique est simplement une branche de l'économie en tant que science sociale, ou science de l'action humaine si tu veux.Elle correspond donc à la praxéologie, peu ou prou, qui en est la version subjectiviste. J'en veux pour preuve que Mises, qui conçoit l'économie comme une science descriptive (et non explicative), a écrit un livre important qui s'appelle "Les problèmes fondamentaux de l'économie politique". http://www.librairal.org/wiki/Ludwig_von_M…nomie_politique Il n'y a donc pas à opposer la première à la seconde comme des paradigmes différents, ça ne tient pas la route. L'économie politique est bien une théorie et non pas une application. Tu passe à côté de la problématique du post… d'une façon remarquable puisque tu fournies une merveilleuse illustration de ce que je voulais dire: Le titre en anglais de "Les problèmes fondamentaux de l'économie politique" de Mises est "Epistemological problems of economics". Mon interprétation est que ces deux termes persistent parce que derrière le terme "économiste" se cache deux acceptations assez différentes: l'une descriptive, l'autre normative. La science économique seule ne permet pas de prendre des décisions politiques. La version normative permet d'en prendre, mais pas forcément les bonnes (comme le montrent les dérives monétaristes).
pierreyves Posté 9 septembre 2009 Auteur Signaler Posté 9 septembre 2009 Si je ne m'abuse, l'économie politiqueétait ainsi qualifiée par les économistes classiques, notamment Smith, pour souligner le rôle de l'économiste comme conseiller du prince, c'est-à-dire proposant au pouvoir politique des réformes législatives pour améliorer la production de biens et services de la nation. Cela aurait du sens. Je pense que l'on peut dire que la science économique est une branche purement descriptive de l'économie qui étudie la manière dont les ressources seront probablement alloués par les membres d'un groupe humain situé dans un cadre institutionnel donné. Par une telle étude de différents cadres possibles qu'il peut imaginer pour voir le genre d'allocation des ressources que ça donnera dans chaque cas, l'économiste peut alors suggérer au politique des réformes institutionnelles qu'il considère efficaces (il dira par exemple que passer d'un régime socialiste à une économie de marche améliore l'allocation des ressources). La science économique est donc un "input préalable" de l'économie politique. Je suis assez d'accord. Pour être complètement d'accord, il me faut préciser que, comme la seule science économique valable est celle de l'école autrichienne, les seules recommandations valables sont celles qui consistent à faire reculer l'état. Suivant cette interprétation, par exemple, Friedman serait plutôt bon en "économie politique", il voulait supprimer la Fed et la remplacer par une version minimaliste. Mais en terme d'économie purement descriptive, il ne serait pas bon, c'est pourquoi la théorie qu'il avait montée a pu être utilisée pour produire le monstrueux système financier d'aujourd'hui.
free jazz Posté 9 septembre 2009 Signaler Posté 9 septembre 2009 Il faut dire cela au dictionnaire. Je n'ai pas moi-même utilisé le terme "économie politique".Tu passe à côté de la problématique du post… d'une façon remarquable puisque tu fournies une merveilleuse illustration de ce que je voulais dire: Le titre en anglais de "Les problèmes fondamentaux de l'économie politique" de Mises est "Epistemological problems of economics" Le livre fut rédigé en allemand sous le titre Grundprobleme der Nationalökonomie , ce qui se rapproche plus de la traduction française. Or dans la préface de l'édition anglaise (1933), Mises signale qu'il a d'abord employé en 1929 le terme de "sociologie", pour le remplacer ensuite par celui de "praxéologie". Cette précision de Mises illustre mon propos : le terme d'économie politique désigne l'étude des comportements économiques humains en société. La praxéologie est donc l'économie politique étudiée du point de vue de l'action humaine, selon la méthode subjectiviste et apriori, qui remplace l'ancienne méthode objective des classiques. D'ailleurs Mises l'explique très bien dans ce bouquin : L'économie politique, en tant que science, est sans doute indépendante des jugements de valeur et ne peut formuler ni de recommandations ni de condamnations. Mais cela n'empêche nullement que nous essayions en fait d'apprendre de l'économie politique quelle direction nous devons donner à notre action pour parvenir à nos buts. (…) La science générale de l'action humaine existe comme sociologie et, avant tout, comme économie politique. Les contributions apportées jusqu'ici à cette science sont généralement mises au compte soit de la sociologie, soit de l'économie politique, au sens traditionnel de ces termes. Le nom que l'on donne à une science est une détermination conventionnelle qui, contrairement à une conception largement répandue, ne saurait à aucun degré exprimer immédiatement — c'est-à-dire sans égard à une pratique effective de cette science — ce qui en constitue l'essence. C'est pourquoi il est inutile d'examiner dans quelle mesure les termes d' "économie politique" et de "sociologie" peuvent légitimement servir à désigner la science générale de l'action humaine. Nous les avons reçus de la tradition, et ils ont été les auxiliaires de la recherche scientifique dans la constitution de systèmes achevés. C'est là la raison pour laquelle ils tirent étymologiquement leur origine du point de départ historique des recherches en ce domaine, et non pas des prémisses logiques de la doctrine constituée ou de son noyau théorique. Malheureusement, on ne s'est pas toujours souvenu de ce fait, d'où les tentatives, toujours répétées, de saisir et de fixer, d'après la dénomination, le domaine et l'objet de la science. Un réalisme grossier attribua à la sociologie les problèmes d'ordre social, à l'économie politique ceux de l'économie ou de l'aspect économique de la civilisation. Et l'on se donna toute la peine du monde pour déterminer ce qu'étaient, en vrai, la société et l'économie. (…) Pour l'économie politique ancienne, il existait un domaine nettement délimitable des réalités économiques, et sa tâche était d'approfondir le sens de "l'économique" ainsi défini. Les économistes modernes s'en sont un moment tenus à une telle conception, encore que la différentiation des fins "économiques" et des fins "non économiques" devait apparaître comme plus impossible encore à leur subjectivisme qu'à l'objectivisme des classiques. De nos jours encore, cette conception n'est pas entièrement abandonnée. Mon interprétation est que ces deux termes persistent parce que derrière le terme "économiste" se cache deux acceptations assez différentes: l'une descriptive, l'autre normative. La science économique seule ne permet pas de prendre des décisions politiques. La version normative permet d'en prendre, mais pas forcément les bonnes (comme le montre les dérives monétaristes). Pour revenir à ta dichotomie en anglais, "political economy" désigne justement la branche descriptive. La version normative se dit "public choice".
DiabloSwing Posté 13 septembre 2009 Signaler Posté 13 septembre 2009 acceptations assez différentes: l'une descriptive, l'autre normative. Acceptions
trump Posté 2 octobre 2009 Signaler Posté 2 octobre 2009 Un économiste c'est un dilettante qui se prend pour un scientifique
philippulus Posté 2 octobre 2009 Signaler Posté 2 octobre 2009 Un économiste, c'est quelqu'un qui vous expliquera demain pourquoi ce qu'il a prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui.
kivars Posté 17 décembre 2009 Signaler Posté 17 décembre 2009 Un économiste est quelqun qui étudie les rapports d'échange, de consommation et de production au sein d'une ou plusieurs société. Il s'appuie pour cela sur des modeles mathématiques …. qui peuvent etre completement foireux !
Jesrad Posté 17 décembre 2009 Signaler Posté 17 décembre 2009 Est économiste celui qui sait comprendre instantanément que subventionner les abonnements de train va renchérir les loyers autour des gares.
Sloonz Posté 19 décembre 2009 Signaler Posté 19 décembre 2009 Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n’engendrent pas seulement un effet, mais une série d’effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit.Entre un mauvais et un bon Économiste, voici toute la différence : l’un s’en tient à l’effet visible ; l’autre tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir. C’est peu ou prou ce qu’a dit Jesrad.
Théo31 Posté 19 décembre 2009 Signaler Posté 19 décembre 2009 Est économiste celui qui a compris la loi de Bitur Camember.
Jussi Posté 2 janvier 2010 Signaler Posté 2 janvier 2010 Pour éclairer le sens d'un mot, je m'amuse souvent à comparer les définitions dans mes dictionnaires préférés de Français & Anglais.Trésor de la Langue Française: Wordweb (Princeton's WordNet project database) A première vue ya pas grosse différence, mais en fait, je me dis que peut être que si: d'un côté le terme "politique" domine, de l'autre c'est celui de "science". Et cela rejoint, il me semble un échange récent sur un autre fil avec free_jazz: est-ce que l'économie est une science descriptive, ou bien doit-elle émettre des recommandations (forcément politiques) ? Il me semble que cette distinction est la même que celle, dans le domaine des sciences physiques, entre le métier de chercheur fondamental et le métier d'ingénieur. Le premier s'attache uniquement à décrire les phénomènes de la nature, le second s'occupe de trouver des solutions. Si on accepte cette distinction, la science économique descriptive est essentiellement la théorie autrichienne. Les écoles monétaristes et public choice sont des études à vocation pratique, une sorte de "science appliquée", ou encore "ingéniérie". Dans le débat concernant la nature de l'étude des phénomènes d'échange Charles Gave dans son excellent bouquin "Libéral mais non coupable" stipule que l'économie n'est pas une science, mais que c'est une branche de la logique. Ainsi "économie politique" convient parfaitement, et le concept "science économique" est un mensonge. Pour lui, il est grave que les universités acceptent dans l'intitulé même de ses cours un mensonge.
Lancelot Posté 2 janvier 2010 Signaler Posté 2 janvier 2010 Dans le débat concernant la nature de l'étude des phénomènes d'échange Charles Gave dans son excellent bouquin "Libéral mais non coupable" stipule que l'économie n'est pas une science, mais que c'est une branche de la logique. Quelle différence ?
Jussi Posté 2 janvier 2010 Signaler Posté 2 janvier 2010 Quelle différence ? Il me semble que "science" fait reference au stade de connaissance que nous avons d'un phènomène qui interesse l'homme alors que par "logique" nous désignons l'ensemble des des règles de pensée par laquelle on peut atteindre une vérité.
gdm Posté 20 février 2010 Signaler Posté 20 février 2010 Est économiste celui qui a compris la loi de Bitur Camember. J'ai lu les démonstrations de la loi de bitur-camember. Je n'ai pas compris cette démonstration. Pourtant, j'ai l'intuition que cette loi serait vraie. Le montant de l'impôt induirait indirectement une destruction de richesse de valeur égale au montant de cet impot. Quelle serait votre démonstration de cette loi de bitur-camember?
Bastiat Posté 20 février 2010 Signaler Posté 20 février 2010 J'ai lu les démonstrations de la loi de bitur-camember. Je n'ai pas compris cette démonstration. Pourtant, j'ai l'intuition que cette loi serait vraie. Le montant de l'impôt induirait indirectement une destruction de richesse de valeur égale au montant de cet impot. Quelle serait votre démonstration de cette loi de bitur-camember? La puissance publique subventionne des logements, les gens passe beaucoup de temps à construire des dossiers, et l'administration depense de l'argent à produire et traiter des procédures paperassiéres pour dissuader les moins motivé. Ce temps et cet argent sont des coûts qui tendent à être équivalents au butin disponible (ie: l'argent volé et promis). (PS: chouette je viens de trouver une explication rationnelle à la parasse administrative qui rend fou.)
gdm Posté 21 février 2010 Signaler Posté 21 février 2010 La puissance publique subventionne des logements, les gens passe beaucoup de temps à construire des dossiers, et l'administration depense de l'argent à produire et traiter des procédures paperassiéres pour dissuader les moins motivé.Ce temps et cet argent sont des coûts qui tendent à être équivalents au butin disponible (ie: l'argent volé et promis). un agent économique investit tant qu'il considère que son investissement est rentable. Un autre agent économique investira lui aussi pour profiter de cette opportunité de gain, même si la rentabilité de l'opération devient moindre. Plus la rentabilité est grande, plus nombreux seront les agents économiques qui investiront leur temps pour obtenir le gain. Moins la rentabilité est grande, moins nombreux seront les investisseurs. Cette ruée vers le gain cessera lorsque l'investissement nécessaire serait supérieur au gain. En d'autres termes, le montant des investissements ira, en tendance, jusqu'au montant du gain total espéré. Chaque agent économique recherche un gain. Et il est libre d'investir pour en obtenir un gain. En tendance, le profit a exploiter une source de gain tend donc vers zéro. C'est une schéma économique bien connu. Et ce schéma a ses limites d'application. La raisonnement de bitur-camember reprend ce même raisonnement en remplaçant les investissements par les "pseudo-investissements". Un "pseudo-investissement" est le cout qu'il faut payer, non pas pour produire des richesses, mais pour s'accaparer un gain préalablement spolié. Le raisonnement de bitur-camember remplace aussi le gain industriel par les prébendes et autres avantages qu'on peut obtenir de l'Etat. Ce raisonnement "parallèle" est une transposition audacieuse. Si cette transposition est valable, alors le raisonnement de bitur-camember serait valable. Chaque agent économique pseudo-investit pour obtenir des salaires, des allocations, des primes, des retraites supérieures, des primes a l'exportation, ou des primes a l'importation, des primes à l'embauches, ou des primes à licencier en pré-retraite. Toute distribution de l'Etat est alors soumise à cette règle économique. Ce raisonnement schématique conduit à appliquer la règle que les profits tendent vers zéro. C'est à dire ici que la totalité des impôts est redistribué a ceux qui pseudo-investissent pour l'obtenir. Or cette transposition de l'économie "industrielle et commerciale" à la distribution étatique mérite une réflexion pour en préciser les limites. Il y a beaucoup de vrai dans le raisonnement de bitur-camember. Mais les mécanismes de distribution de l'argent de l'Etat sont différents des mécanismes de l'offre et de la demande. Ce sont ces différences de mécanismes qui forment la limitation de la loi de bitur-camember. Or ces limitations de la transposition ne sont pas encore suffisamment formalisées. Du moins, c'est mon avis.
Rincevent Posté 21 février 2010 Signaler Posté 21 février 2010 http://docs.google.com/View?id=dfx6znjg_10gmv47vgb http://docs.google.com/Doc?docid=0AevnAZEI…1xY2c&hl=fr Pourquoi pas "Bitur-Camember"? François Guillaumat et Georges Lane Ecouter sur Lumière 101 l'entretien enregistré à la Freedom Fest: http://lumiere101.com/2009/09/12/pourquoi-…bitur-camember/ Si ce message interminable (ou copié-collé ?) n'est pas remplacé d'ici un quart d'heure par un lien en bonne et due forme, il sera supprimé. J'ai dit.
Bastiat Posté 21 février 2010 Signaler Posté 21 février 2010 Or cette transposition de l'économie "industrielle et commerciale" à la distribution étatique mérite une réflexion pour en préciser les limites. Il y a beaucoup de vrai dans le raisonnement de bitur-camember. Mais les mécanismes de distribution de l'argent de l'Etat sont différents des mécanismes de l'offre et de la demande. Ce sont ces différences de mécanismes qui forment la limitation de la loi de bitur-camember. Or ces limitations de la transposition ne sont pas encore suffisamment formalisées. Du moins, c'est mon avis. Un des apports de B-C est déjà de trouver un pendant à la "pub" alors qu'elle est utile dans le privé, elle existe aussi dans le public. Pour justifier leur existence les administrations aussi besoin de faire de la pub pour leurs "prestations". On peut déjà voir 2 types de coûts. 1-Les dépenses de type études, lobby, corruption, pour obtenir une part appropriée du budget. Les grilles de salaires étant fixée, le bénéfices pour les agents décideurs de la fonction publique se fait sans doute en terme de prestige ou de pouvoir (gros budgets, avantages en nature, etc…, activités parallèle de "conseil" pour une boite intéressée à des avantages particuliers). Il y a régulièrement des scandales de type dépenses somptuaires, emplois fictifs, commissions… Pour les syndicats, il y a aussi des récompenses en terme d'effectif, dont une partie est mise à disposition et l'autre cotise. 2-Pour cela il faut aussi justifier de son "utilité publique" Il faut donc dépenser pour faire connaitre les prestations, mais si elle devienne trop connues, faute de pouvoir politiquement les baisser, il faut mettre une barrière de paperasse à l'entrée. Moi je suis sur que BitCam est une mine pour tout un tas d'explications de type "public choice" sur le fonctionnement des administration.
gdm Posté 21 février 2010 Signaler Posté 21 février 2010 Un des apports de B-C est déjà de trouver un pendant à la "pub" alors qu'elle est utile dans le privé, elle existe aussi dans le public.Pour justifier leur existence les administrations aussi besoin de faire de la pub pour leurs "prestations". On peut déjà voir trois type de coûts. 1-Les dépenses de type études, lobby, corruption, pour obtenir une part appropriée du budget. Les grilles de salaires étant fixée, le bénéfices pour les agents décideurs de la fonction publique se fait sans doute en terme de prestige ou de pouvoir (gros budgets, avantages en nature, etc…, activités parallèle de "conseil" pour une boite intéressée à des avantages particuliers). Il y a régulièrement des scandales de type dépenses somptuaires, emplois fictifs, commissions… Pour les syndicats, il y a aussi des récompenses en terme d'effectif, dont une partie est mise à disposition et l'autre cotise. 2-Pour cela il faut aussi justifier de son "utilité publique" Il faut donc dépenser pour faire connaitre les prestations, mais si elle devienne trop connues, il faut, faute de pouvoir politiquement les baisser, il faut mettre une barrière de paperasse à l'entrée. Moi je suis sur que BitCam est une mine pour tout un tas d'explications de type "public choice" sur le fonctionnement des administration. Vos remarques sont vraies et vont dans le sens de la loi de bitur-camember. Mais elle ne contribuent pas à la démontrer. Je cite ci-dessous le coeur de la démonstration de la loi de bitur-camember: la rivalité pour les butins de la spoliation légale contraint ses participants à pseudo-investir et, de ce fait, à gaspiller dans la dispute pour des richesses produites par ailleurs, au lieu de produire directement de vraies richesses.Il s’agit donc d’intégrer à l'analyse et à la comptabilité économiques, le fait que, pour mettre la main sur les butins de la redistribution politique, il faut nécessairement, en tendance, consacrer à la poursuite de ces butins des ressources équivalentes et qui seront entièrement perdues pour toute production. Cette démonstration est recevable à condition de bien en cerner les limites de validité. Il me semble important de mieux en définir les limites afin de mieux démontrer la validité de cette loi dans les cas où elle s'applique. Une démonstration incomplète apparaît inexacte. Cette loi de bitur-camember est valide dans les cas où des agents économiques peuvent faire un tel pseudo-investissement. Dans certains cas, ce pseudo-investissement ne peut logiquement pas exister. Par exemple, une indemnité aux unijambistes ne peut pas faire l'objet d'un pseudo-investissement. Sauf immigration de qq unijambistes. Certaines administrations sont organisées en sorte qu'un éventuel pseudo-investissement serait voué à l'échec. Par exemple, une société commerciale profitable est soudain étatisée. Elle conserve des structures de gestion rigoureuses. Elle est orientée vers la création de richesses commerciales. Un pseudo-investissement d'un individu dans une telle structure serait vain, sauf à espérer la dévoyer vers la distribution de prébendes. C'est ainsi qu'il existe une deuxième condition de validité de la loi de bitur-camember. C'est l'affirmation que toute dépense de l'Etat serait une distribution. Pour certaines dépenses, c'est vrai. Pour d'autres budgets, c'est faux. Il ne faut pas mélanger le vrai au faux sous peine de ne pas être crédible. Plus un Etat est dans ces deux cas de validité de la loi de bitur-camember, mieux cette loi s'applique. Or la plupart des Etats glisse vers l'étatisme, donc vers la loi de bitur-camember. On pourrait s'amuser à définir un indice "bitur-camember" pour chaque Etat. Ou plutôt pour chaque administration de tel Etat, pour chaque budget. Une telle restriction de validité n'enlèverait rien au raisonnement de bitur-camember. Au contraire, cette limitation permettrait à cette loi de devenir mieux démontrée, mieux fondée. Elle serait plus convaincante.
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