Invité Posté 17 décembre 2009 Signaler Posté 17 décembre 2009 Voilà, entre des dizaines de bouquins de littératures je trouve parfois le temps de lire de la philo politique et j'ai commencé Qu'est ce que le libéralisme? de Catherine Audard… apparemment c'est une spécialiste de Rawls (?). Bref je voudrai savoir si c'est un bon ouvrage pour s'initier en détail à la pensée libérale.
ernest Posté 17 décembre 2009 Signaler Posté 17 décembre 2009 F.mas a lancé un fil qui concerne en partie cet ouvrage il y a quelque temps: http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=43013 Et je me souviens que ce bouquin est très critique vis-à-vis des libéraux classiques et libertariens, pour ne défendre que la vision de Rawls. F.mas disait aussi qu'elle a fait des erreurs d'interprétation de Leo Strauss etc. Sinon Audard c'est la traductrice de Rawls en France, donc elle doit bien connaître sa pensée. Elle fait partie du cercle autour de Canto-Sperber qui défendent le «socialisme libéral». Mais ce livre doit être intéressant, si on sait comment le lire. À toi de nous en dire plus quand tu auras avancé.
Rincevent Posté 19 décembre 2009 Signaler Posté 19 décembre 2009 Bref je voudrai savoir si c'est un bon ouvrage pour s'initier en détail à la pensée libérale. Non. En revanche, c'est un excellent ouvrage pour comprendre comment les liberals ont pu trahir et supplanter les libéraux classiques.
Bastiat Posté 20 décembre 2009 Signaler Posté 20 décembre 2009 Voilà, entre des dizaines de bouquins de littératures je trouve parfois le temps de lire de la philo politique et j'ai commencé Qu'est ce que le libéralisme? de Catherine Audard… apparemment c'est une spécialiste de Rawls (?). Bref je voudrai savoir si c'est un bon ouvrage pour s'initier en détail à la pensée libérale. Puisque vous aimez lire, si vous n'avez pas de formation en économie, abordez le libéralisme par la science politique est plus facile. Et notre Nobel préféré.
Invité Posté 23 décembre 2009 Signaler Posté 23 décembre 2009 Si j'ai des bases en économies, j'ai fais une filière ES particulièrement réussite, ce qui revient à vanter les percepts keynésiens dans sa dissertation en fait ^^ J'ai déjà lu De la démocratie en Amérique J'ai acheté la Route de la Servitude pour commencer Hayek mais il faudra tôt ou tard que je m'attaque au gros morceau, mais pas de suite.
F. mas Posté 24 décembre 2009 Signaler Posté 24 décembre 2009 Ernest : le problème avec le livre d'Audard, c'est qu'il est lisible pour celui qui a déjà une culture libéral, et qui peut donc faire la part des choses. Je disais que le libéralisme d'Audard correspondait au loose liberalism dont parlait A de Jasay, ce qui, toute chose étant égale par ailleurs, s'apparente plus à une variété de socialisme que de libéralisme classique. Non seulement Audard défend une définition extrêmement étroite du libéralisme, mais en plus, elle le fait mal : le livre regorge d'approximations, d'erreurs factuelles, de partis pris indéfendables (elle expulse Locke et Nozick de la tradition libérale par exemple) qui me font penser qu'il s'agit plus d'une entreprise idéologique de légitimation du "social libéralisme" que d'un essai sérieux sur le libéralisme. Hayek explique dans ses essais que la meilleure synthèse sur le libéralisme qu'il lui ait été donné de lire se trouvait dans l'enquête sur les fondements de la morale de D. Hume, plus exactement l'appendice III sur la justice. C'est à mon avis une excellent introduction, qu'on soit économiste ou non
Rincevent Posté 24 décembre 2009 Signaler Posté 24 décembre 2009 Ernest : le problème avec le livre d'Audard, c'est qu'il est lisible pour celui qui a déjà une culture libéral, et qui peut donc faire la part des choses. Je disais que le libéralisme d'Audard correspondait au loose liberalism dont parlait A de Jasay, ce qui, toute chose étant égale par ailleurs, s'apparente plus à une variété de socialisme que de libéralisme classique. Non seulement Audard défend une définition extrêmement étroite du libéralisme, mais en plus, elle le fait mal : le livre regorge d'approximations, d'erreurs factuelles, de partis pris indéfendables (elle expulse Locke et Nozick de la tradition libérale par exemple) qui me font penser qu'il s'agit plus d'une entreprise idéologique de légitimation du "social libéralisme" que d'un essai sérieux sur le libéralisme. Je ne pense pas autre chose, et crois même l'avoir déjà écrit. Hayek explique dans ses essais que la meilleure synthèse sur le libéralisme qu'il lui ait été donné de lire se trouvait dans l'enquête sur les fondements de la morale de D. Hume, plus exactement l'appendice III sur la justice. C'est à mon avis une excellent introduction, qu'on soit économiste ou non Une référence que je ne manquerai donc pas d'ajouter à ma liste de références à lire dès que j'en aurai la possibilité.
F. mas Posté 24 décembre 2009 Signaler Posté 24 décembre 2009 Nous sommes très souvent sur la même longueur d'onde, Rincevent, ce qui explique que régulièrement, je ne fais que redire ce que tu as dit, mais en moins synthétique. L'appendice III de l'enquête est en plus extrêmement court. Il doit faire 5 pages à tout casser.
free jazz Posté 28 décembre 2009 Signaler Posté 28 décembre 2009 Nous sommes très souvent sur la même longueur d'onde, Rincevent, ce qui explique que régulièrement, je ne fais que redire ce que tu as dit, mais en moins synthétique. Si vous avez fini de vous flatter, passez un petit coup de brosse à reluire sur Apollon qui s'impatiente. L'appendice III de l'enquête est en plus extrêmement court. Il doit faire 5 pages à tout casser. C'est fondamental. Mais Hume est surtout sceptique et empiriste, sa critique de la Raison mécaniste constitue donc un antidote de premier choix au dogmatisme, aussi efficace contre l'axiomatose.
F. mas Posté 28 décembre 2009 Signaler Posté 28 décembre 2009 Je ménage les sensibilités, free jazz, I'm not flattering, i'm just not rude as that° ! Plus sérieusement : effectivement, Hume, Smith et Hayek se retrouvent dans la même filiation empiriste et sceptique (tu dois penser à la critique humienne de l'induction), ce qui a suscité l'ire des libertariens jusnaturalistes. La défense humienne du libéralisme m'apparaît comme une défense faible (comme il peut exister une métaphysique ou une pensée faible du libéralisme) : c'est une théorie du fonctionnement ordinaire d'une société ordinaire. Je crois que c'est ça qui me séduit chez lui, plutôt que les reconstructions axiomisées des Rothbard et Hoppe. °http://www.youtube.com/watch?v=YiHWmgf31iA&feature=PlayList&p=3F5FFC539EF9D18D&playnext=1&playnext_from=PL&index=41
Lexington Posté 28 décembre 2009 Signaler Posté 28 décembre 2009 Ernest : le problème avec le livre d'Audard, c'est qu'il est lisible pour celui qui a déjà une culture libéral, et qui peut donc faire la part des choses. Je disais que le libéralisme d'Audard correspondait au loose liberalism dont parlait A de Jasay, ce qui, toute chose étant égale par ailleurs, s'apparente plus à une variété de socialisme que de libéralisme classique. Non seulement Audard défend une définition extrêmement étroite du libéralisme, mais en plus, elle le fait mal : le livre regorge d'approximations, d'erreurs factuelles, de partis pris indéfendables (elle expulse Locke et Nozick de la tradition libérale par exemple) qui me font penser qu'il s'agit plus d'une entreprise idéologique de légitimation du "social libéralisme" que d'un essai sérieux sur le libéralisme.Hayek explique dans ses essais que la meilleure synthèse sur le libéralisme qu'il lui ait été donné de lire se trouvait dans l'enquête sur les fondements de la morale de D. Hume, plus exactement l'appendice III sur la justice. C'est à mon avis une excellent introduction, qu'on soit économiste ou non Tu ne voudrais pas en faire une critique pour Contrepoints?
Sekonda Posté 28 décembre 2009 Signaler Posté 28 décembre 2009 Un lien ? http://en.wikisource.org/wiki/An_Enquiry_C…GARD_TO_JUSTICE. Ca, j'imagine.
Apollon Posté 30 décembre 2009 Signaler Posté 30 décembre 2009 Oh mais que vois-je ! Appendice II : Of Self-love qui corrobore ce que je raconte là-dessus. Remarquable : "I esteem the man whose self-love, by whatever means, is so directed as to give him a concern for others, and render him serviceable to society: as I hate or despise him, who has no regard to any thing beyond his own gratifications and enjoyments." A ne pas confondre avec l'égoïsme cqfd. Concernant l'appendice III c'est une bon exposé de l'utilité de l'état de droit mais je n'ai pas le sentiment que le libéralisme ce ne soit que ça.
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