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Société de consommation


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Tu l'as pêchée dans quel café-philo c'te question ?

C'est quoi "processus d'individuation" ?

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Ah bien sûr, un IEP ! J'ai hésité.

Se distinguer en quoi ?

C'est la publicité appliquée aux "produits culturels" qui uniformise les pensées. Parce que si c'est une simple question de vêtements ou de bouffe, on s'en fout que tartempion s'habille comme tartencul.

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Pour la consommation, voir aussi l'effet des hommes politiques obnubilés à vouloir relancer l'économie par la consommation (pauvre économie, on ne sent plus la relance, sinon des relents :icon_up: ). Sûrement un vernis keynesien…probablement. Peut-être que la société marchande serait d'ordinaire plus épargnante que la société "keynesienne" et "étatiste". Bref, oligo-élément, te laisse pas faire.

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J'ai emménagé cette année à Aix et j'ai dû meubler mon studio. J'ai bien sûr dévalisé Ikea, comme la plupart des étudiants.

Au cours de cette année, j'ai rencontré d'autres étudiants qui vivaient loin de chez eux, comme moi. J'ai ainsi pu visité une bonne dizaine d'autres studios et dans chaque, j'ai pu trouver un meuble, ou autre objet, identique au mien, parfois bien plus (bibliothèque, penderie, bureau, chaises et tables, etc).

Ca m'a amusé de constater que le communisme et le capitalisme, deux systèmes antagonistes, pouvaient parfois atteindre le même résultat : l'uniformisation. Enfin, c'était juste une pensée comme ça, rien de sérieux.

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a t'elle
a t'il

A-t-elle. A-t-il.

L'individuation orthographique n'est pas une chose désirable.

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La société de consommation a t'elle pour corrolaire l'affaiblissement du processus d'individuation ?

Oui, façon "mes désirs avant tout mais les mêmes que tout le monde." Un peu comme l'usage d'internet aujourd'hui.

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Oui, façon "mes désirs avant tout mais les mêmes que tout le monde." Un peu comme l'usage d'internet aujourd'hui.

Eh ben on en a eu de la pose aujourd'hui.

:icon_up:

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Pas de café philo monsieur…

Un ami ( à l'iep de Toulouse ) m'a envoyé un article dans lequel il a écrit cette phrase.

Selon lui, la société de consommation a pour corolaire l'affaiblissement du processus d'individuation, c'est à dire que les individus ont tendance à ne plus se distinguer des autres individus dans la société dont ils font partie, et tout ça à cause de la société de consommation. ( on peut penser au effet de mode de consommation, etc )

Ton ami est visiblement un lecteur (en fait sûrement pas, c'est bien le problème) de ça :

Sinon, grosse blague. Ce n'est pas la société de consommation qui crée de nouveaux désirs et l'imitation-conformisme. C'est inné chez l'homme ; mais avant, les individus ne pouvaient pas acheter ce qu'ils voulaient.

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Il me semble que l'image apportée par Nick de Cusa illustre le fait que dans les sociétés pré-industrielles l'uniformité n'en était pas moins présente…

Si on veut absolument trouver une notion de perte d'individualité ce serait plutot du fait de la mega-urbanisation où on croise à longueur de journée des personnes qu'on ne connait pas, l'état et la sécu ou on est dans le troupeau avec tout le monde, l'éducation nationale socialiste et uniformisée (et pratiquant la lecture globale qui a des conséquences cognitives désindividualisantes), la perte de religiosité alors que les religions chrétiennes sont porteuses d'individualisme, la télévision version 20ème siècle où on a le choix entre une poignée de chaines. On peut éventuellement y ajouter la publicité qui stimule des émotions au bénéfice d'une consommation souvent au raz des paquerettes et finit par user lesdites émotions, mais je ne pense pas que ce soit le phénomène dominant, loin de à.

Surtout, je pense que nombre de personnes frustrées de certains état de fait essayent de projeter dansle passé des vertues imaginaires…

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Sinon, grosse blague. Ce n'est pas la société de consommation qui crée de nouveaux désirs et l'imitation-conformisme. C'est inné chez l'homme ; mais avant, les individus ne pouvaient pas acheter ce qu'ils voulaient.

Normal puisqu'il n'y avait pas de société de consommation :icon_up:

Et un homme ça apprend à se contenir, si je puis dire.

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La société de consommation a t'elle pour corrolaire l'affaiblissement du processus d'individuation ?

La société de consommation propose une diversité accessible, donc des choix, donc autant de moyen de préciser ses goûts.

Musique, films, lectures, nourriture, pron, voyages … Autant de possiblités pour apprendre à se connaître, quelles soient prises ou non. (les possibilités, hein, bande de coquins)

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La société de consommation propose une diversité accessible, donc des choix, donc autant de moyen de préciser ses goûts.

Musique, films, lectures, nourriture, pron, voyages … Autant de possiblités pour apprendre à se connaître.

C'est vrai. Mais il est aussi vrai que cette diversité n'est pas exploitée. La plupart des gens lisent les mêmes livres de merde, vont voir les mêmes films médiocres et vont en voyage aux mêmes endroits.

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Si on veut absolument trouver une notion de perte d'individualité ce serait plutot du fait de la mega-urbanisation où on croise à longueur de journée des personnes qu'on ne connait pas, l'état et la sécu ou on est dans le troupeau avec tout le monde, l'éducation nationale socialiste et uniformisée (et pratiquant la lecture globale qui a des conséquences cognitives désindividualisantes)

Je te crois volontiers. Mais comment arrive t-on à évaluer cela ?

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oligo-elemen , il ne faudrait pas tomber dans la caricature.

Depuis l'ère des temps, l'homme n'a fait que chercher depuis toujours à améliorer son confort.

Aujourd'hui, nous sommes dans une période où l'évolution technique est telle que les gains de productivité libèrent du temps pour d'autres activités.

Face à ce dilemme, il n'y a que deux possibilités :

-Laisser le temps passer, et s'ennuyer

-occuper ce temps en activité, ce qu'on appelle aussi consommer (des activités ???).

C'est ainsi qu'au fur et à mesure que les gains de productivité libèrent du temps, nous avons tendance à le combler avec des activités (de service).

La conséquence est simplement l'accroissement générale de la richesse.

A mon avis, ton ami a dû voir les choses un peu à l'envers, considérant que c'est l'homme qui a le désir de consommer plus, alors qu'à mon avis, il ne fait que s'adapter aux circonstances.

Les gains de productivité libèrent du temps, et il faut le combler, d'une façon ou d'une autre.

Ça a toujours été comme ça.

PS :

N'oublies pas que consulter sa voyante est aussi considérer comme étant de la consommation.

Tout ça pour dire que l'image de la grosse dame et son cadis rempli de cochonnerie, c'est… comment dire…

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La société de consommation a t'elle pour corrolaire l'affaiblissement du processus d'individuation ?

Non. Par contre l'égalité des droits et la démocratie…

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C'est vrai. Mais il est aussi vrai que cette diversité n'est pas exploitée. La plupart des gens lisent les mêmes livres de merde, vont voir les mêmes films médiocres et vont en voyage aux mêmes endroits.

Les 6 milliards d'humains sur cette planète ne vont pas voir les mêmes films, lire les mêmes livres ni écouter la même musique, il y a juste des goûts en commun et une influence des moyens de communication qui inclinent à consommer plutôt les dernières sorties. POur autant les goûts et les consommations ne sont pas les mêmes à Paris et à Ouagadougou Pour ma part, je pense que la société de consommation pousse les individus qui le veulent à se différencier grâce au panel de choix qu'elle engendre.

Elle renforce l'individualisation, mais peut dévier en une espèce de "tout pour moi rien à foutre des autres", qui s'étend in fine jusqu'à la consommatin de droits infinis. Paradoxalement elle peut donc mener vers plus de collectivisme.

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Pour ma part, l'affaiblissement de l'individuation serait un problème inhérent à l'homme…

Première question : où vas-tu chercher que "l'individuation" de l'homme serait plus faible aujourd'hui qu'hier ?

Dire qu'aujourdhui les gens sont moins individualisés qu'hier, c'est de la blague. Nick a illustré parfaitement la chose.

Par contre, on pourrait faire mention de ce phénomène décrit - dans la ligné de Tocqueville - par Ortega y Gasset dans La révolte des masses : l'homme-masse. Mais cela n'a rien à voir avec un quelconque affaiblissement de "l'individuation".

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…l'affaiblissement de l'individuation est un phénomène lié à l'homme, dès que celui ci vit et organise sa vie au sein d'une communauté afin d'optimiser ses chances de répondre à ses besoins.

Mais ça fait des centaines de milliers d'années que l'homme vit et organise sa vie au sein d'une commmunauté. Et avant, que quand qu'on était des primates, c'était rebelote. Et avant aussi, d'ailleurs.

Bref, "l'individuation", c'est juste un truc qu'a jamais existé ou quoi !?

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Pour Tocqueville : la démocratie est mouvement vers l'égalité des conditions, dont le moteur anthropologique est la découverte d'une commune humanité. L'ère démocratique fait des différences entre les hommes des choses sans importance, et valorise au contraire ce qu'ils ont en partage, jusqu'à sous estimer l'écart, les qualités et les défauts propres à chaque individu. Tocqueville rapporte l'expérience de cette aristocrate (mme de Stael ? Je ne sais plus) qui voyant des roturiers se faire massacrer, ne semble pas s'en émouvoir outre mesure : l'ère aristocratique qui précède celle démocratique ignore l'égale dignité entre les hommes, et les individus de rang différents sont comme d'espèces différentes.

Si les individus sont essentiellement les mêmes du point de vue de l'humanité, les relations hiérarchiques traditionnelles se relâchent (famille, autorité du maître), mais surtout (et c'est ça qui est important ici), leurs opinions agrégées deviennent l'autorité morale la plus puissance en société : l'opinion publique, comme somme fantasmée de la majorité des opinions d'individus égaux, acquiert une aura qui influe sur le comportement de tous.

Puisque tout le monde pense et fait ça, je vais faire ça. Pourquoi ? Parce s'il n'existe plus de différences qualitatives entre les opinions des individus (qui se pensent essentiellement comme semblables), il n'y a aucune raison de choisir sa propre opinion plutôt que celle de la majorité, qui après tout regroupe des opinions d'égales valeurs, mais en quantité supérieure. En quelque sorte, l'opinion démocratique témoigne du triomphe de l'idéologie majoritaire, de la quantité sur la qualité.

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Je constate avec perplexité une forte tendance atomiste chez pas mal de jeunes Français ici. Ils semblent surtout trouver désirable de n'avoir pas à travailler en équipe, à donner et recevoir d'un groupe, et que les organisations humaines soient petites. On se demande s'ils ne trouvent pas antipathiques les économies d'échelles. On ne sait pas trop comment ces atomes envisageraient de fabriquer un Boeing ou d'aller cherche du pétrole offshore par 3.000 de fonds + des kilomètres de roche, sans avoir trop de blessés ni de dégâts portés à l'environnement océanique. Ou encore de mettre au point les composants électroniques toujours plus complexes dont ils raffolent.

De plus, je n'arrive pas à voir comment cette tendance, dont j'avoue douter qu'elle très intellectuellement réfléchie, diffère fondamentalement de la décroissance, et aussi de l'anomie.

Et je me demande aussi s'il n'y a pas confusion, c'est à dire s'ils réalisent pleinement que cette quête là, qu'elle soit souhaitable ou non, est totalement distincte du libéralisme. (Je n'ai pas dit incompatible).

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Si on veut absolument trouver une notion de perte d'individualité ce serait plutôt du fait de la méga-urbanisation où on croise à longueur de journée des personnes qu'on ne connait pas, l'état et la sécu ou on est dans le troupeau avec tout le monde, l'éducation nationale socialiste et uniformisée (et pratiquant la lecture globale qui a des conséquences cognitives désindividualisantes), la perte de religiosité alors que les religions chrétiennes sont porteuses d'individualisme, la télévision version 20ème siècle où on a le choix entre une poignée de chaines.
Je te crois volontiers. Mais comment arrive t-on à évaluer cela ?

Je me demande s'il ne serait pas pertinent de dire que la perte d'individualité est une conséquence de l'abstraction d'une société, parce que dans une société abstraite, plutôt que de partir d'eux-mêmes les gens se remplissent d'automatismes intellectuels, vivent par procuration : j’ai lu que, j’ai vu à la télé que, j'ai vu dans le dernier film que. Tout part de leur mémoire intellectuelle en quelque sorte, non validée leur propre expérience.

Qu'en pensez-vous ? Il me semble clair que les médias y sont pour quelque chose, l'Education Nationale et la lecture globale comme le dit xavdr.

Ce qui est amusant, c'est lorsque des penseurs tels que Marcel Gauchet, qui selon moi ont assez judicieusement perçu ce phénomène de désindividuation, de "soupe psychique" aliénante et dépersonnalisante, l'attribue au "néo-libéralisme" — les guillemets car c'est son mot. En ce qui me concerne, je le verrais donc plutôt comme une conséquence de l'abstraction — en un sens péjoratif, donc — de la société et non du libéralisme, et il serait passionnant à mon avis d'étudier pourquoi dans l'esprit de beaucoup c'est la faute au libéralisme — qui est pourtant totalement distincte de ce phénomène.

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Je constate avec perplexité une forte tendance atomiste chez pas mal de jeunes Français ici. Ils semblent surtout trouver désirable de n'avoir pas à travailler en équipe, à donner et recevoir d'un groupe, et que les organisations humaines soient petites.

Mon point de vue de jeune Français : Il est vrai qu'à titre personnel je n'apprécie pas particulièrement de travailler en équipe, à tel point que lorsque j'y suis forcé je finis assez systématiquement par faire tout le boulot, ne rien faire du tout ou organiser le truc pour qu'il ne soit rien d'autre qu'un agrégat de travaux individuels.

En revanche je ne considère pas mon cas comme un exemple et n'ai pas d'avis général sur "les organisations humaines" (ce en quoi il me semble que je diffère des décroissants).

J'apprécie d'ailleurs à leur juste valeur les résultats de la coopération humaine (à commencer par le marché et les réalisations qu'il rend possibles) et je comprends tout à fait la nécessité de permettre leur existence et de défendre leur pérennité (ce en quoi je diffère des anomistes).

En bref j'ai peut être des tendances atomistes (au moins dans mon rapport au travail) mais je n'en fais pas une quête et je réalise que ça n'a rien à voir avec le libéralisme.

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Si je suis Tocqueville, en société l'opinion fait la loi. Il va sans dire que les médias qui agissent comme des caisses de raisonnance de l'opinion ne font qu'accélérer cet asservissement possible (certains spécialistes de la désinformation - propagande estime par ailleurs que l'entretien d'une opinion publique "normalisée" est d'ailleurs essentielle pour maintenir une démocratie moderne stable). Nick, je suis d'accord avec toi. J'y vois une tendance toute démocratique à se croire d'emblée autosuffisant, autonome et totalement souverain. Donc à pouvoir se passer d'expérience, d'éducation, et donc d'histoire.

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Tocqueville rapporte l'expérience de cette aristocrate (mme de Stael ? Je ne sais plus) qui voyant des roturiers se faire massacrer, ne semble pas s'en émouvoir outre mesure : l'ère aristocratique qui précède celle démocratique ignore l'égale dignité entre les hommes, et les individus de rang différents sont comme d'espèces différentes.

Oui, c'est aussi cet exemple d'une dame aristocrate qui se baigne nue et sans pudeur devant ses serviteurs ; simplement parce que la dame n'estime pas le serviteur comme son égal.

Puisque tout le monde pense et fait ça, je vais faire ça. Pourquoi ? Parce s'il n'existe plus de différences qualitatives entre les opinions des individus (qui se pensent essentiellement comme semblables), il n'y a aucune raison de choisir sa propre opinion plutôt que celle de la majorité, qui après tout regroupe des opinions d'égales valeurs, mais en quantité supérieure.

Tu dis des choses bien complexes pour résumer les lois de l'imitation de Gabriel Tarde. Pour lui, la démocratie vient presque naturellement de l'imitation des plus prestigieux par les masses. Phénomène qui a lieu depuis les premières tribus humaine, mais aussi dans l'apprentissage de la parole etc.

Sinon, ça me fait aussi penser à Ionesco qui parle de ce phénomène d'imitation-contagion d'une idéologie dans Rhinocéros ou la Cantatrice Chauve.

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