José Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Les salaires des homosexuels inférieurs à ceux des hétérosexuelsLes hommes homosexuels français gagnent en moyenne 6,5 % de moins dans le secteur privé que leurs collègues hétérosexuels, à responsabilité et qualification comparables, et 5,5% de moins dans le public. Tels sont les résultats d'une étude publiée samedi par le quotidien "Libération". Cet écart de salaires n'est qu'une moyenne "si l'on considère que tous (les homosexuels) ne sont pas 'visibles' dans l'entreprise. Et cela veut dire que ceux qui le sont subissent une discrimination plus importante encore", souligne Thierry Laurent, l'un des deux auteurs de l'étude. Avec son collègue Ferhat Mihoubi, économiste comme lui au centre d'Etudes des politiques économiques (Epee) de l'université d'Evry (sud de Paris), il a basé sa recherche sur la situation de 904 individus représentatifs, appartenant à un couple de même sexe, dont 788 salariés. A l'inverse (des hommes homosexuels), les lesbiennes ne subiraient aucune différence de traitement et bénéficieraient même d'une légère prime (+2%). Les chiffres de cette étude, présentée comme une première en France, sont confirmés par des études similaires réalisées à l'étranger, selon "Libération". Dans le secteur public, les gays de moins de 35 ans ne subissent aucune discrimination salariale, le recrutement s'opérant le plus souvent sous forme de concours anonyme, mais au delà de 45 ans, ils connaissent une différence de salaire encore plus importante (-13%) que dans le privé, indique l'étude. Le code du travail français stipule qu'aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, "notamment en matière de rémunération (…) en raison de son orientation sexuelle". http://www.lematin.ch/flash-info/monde/sal…s-heterosexuels
Hobbart Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 C'est normal, ils sont de plus en plus nombreux à s'occuper des enfants. Blague à part, cette étude date de décembre 2009. Visiblement, les journalistes n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent. http://leda.univ-evry.fr/PagesHtml/laborat…nt/TLFM2009.pdf (pdf)
Domi Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Première question : est-ce que ça ne tient pas autant à un comportement particulier des homosexuels qu'à une discrimination sociale ? Faut-il expliquer la scandaleuse différence d'espérance de vie entre hommes et femmes par une odieuse discrimination ? Curieusement cette explication n'est jamais proposée dans ce cas. Les homosexuels ont peut-être moins le soucis d'avoir des revenus importants car ils n'ont pas de descendance.
Hobbart Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 J'ajouterai que cette étude met aussi en évidence une honteuse discrimination entre les salaires des gays et les salaires des lesbiennes.
xavdr Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Le lien mentionné est erroné. En outre après recherches je n'ai pas trouvé le document sur le site universitaire mentionné. Par contre je l'ai trouvé semble t il sur un site associatif. http://www.charte-diversite.com/docs/data/…n-salariale.pdf Evidemment les statistiques rapportées par les journalistes, si elles tendent à prouver l'existence d'un différentiel de rémunération, ne prouvent nullement l'existence de quelque discrimination que ce soit. Je lis les paragraphes pertinents du PDF et je vous fait un topo sur la méthodologie et les explications alternatives.
Hobbart Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Le lien mentionné est erroné. En outre après recherches je n'ai pas trouvé le document sur le site universitaire mentionné. Le revoilou : http://leda.univ-evry.fr/PagesHtml/laborat…nt/TLFM2009.pdf
xavdr Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 et revoilou une autre erreur ^^ Page Web inaccessibleIl se peut que la page Web à l'adresse http://leda.univ-evry.fr/PagesHtml/laborat…nt/TLFM2009.pdf soit temporairement inaccessible ou qu'elle ait été déplacée de façon permanente à une autre adresse Web.
Hobbart Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 et revoilou une autre erreur ^^ Je ne comprends pas, le lien fonctionne parfaitement sur mon ordinateur. Si tu veux absolument lire ce pdf, je peux te l'envoyer par MP.
Wallace Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 C'est pas grave qu'ils touchent moins, ils n'ont pas d'enfants, donc non seulement c'est très économique et en plus ils n'ont donc pas la nécessité de transmettre de capital. Donc s'ils touchaient plus que les hétéros, là ça serait discriminant et les hétéros devraient saisir la HALDE pour régler ce grââve problème de société. Maintenant j'ai été très surpris en découvrant cette étude dans le journal, j'étais persuadé que c'était le contraire, les homos que je connais réussissent super bien financièrement.
JackieV Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Ça vient contredire le fameux adage "DINK". De toute façon j'avais lu dans Têtu il y a fort longtemps que les homos "outés" au boulot sont fortement minoritaires, dès lors les conclusions de cette études me paraissent assez foireuses.
KaptN Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Maintenant j'ai été très surpris en découvrant cette étude dans le journal, j'étais persuadé que c'était le contraire, les homos que je connais réussissent super bien financièrement. L'étude dit que les gays sont moins payés que les hétérosexuels pour un même poste.
Hobbart Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 D'après ce que j'en lis, la manière dont ils ont composé l'échantillon me semble déjà bancale, aucune statistique officielle sur l'orientation sexuelle des travailleurs n'existant en France.
eclipse Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Dispo aussi ici http://www.inegalites.fr/IMG/pdf/TLFM2009.pdf
Invité rogermila Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Une autre étude "à la con" bien inquiétante. 55% des Français souhaitent que la gauche gagne la prochaine élection présidentielle selon un sondage Viavoice.Dans cette enquête d'opinion à paraître lundi dans Libération, ils ne sont que 35% à prédire la victoire de la droite en 2012, http://www.lemonde.fr/depeches/2010/08/22/…8_43219000.html
Bastiat Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 C'est pas grave qu'ils touchent moins, ils n'ont pas d'enfants, donc non seulement c'est très économique et en plus ils n'ont donc pas la nécessité de transmettre de capital. Donc s'ils touchaient plus que les hétéros, là ça serait discriminant et les hétéros devraient saisir la HALDE pour régler ce grââve problème de société. Maintenant j'ai été très surpris en découvrant cette étude dans le journal, j'étais persuadé que c'était le contraire, les homos que je connais réussissent super bien financièrement. Et les impots ! Plus souvent célibataires ils payent plus d'impôts ! et hop une niche fiscale par préférence sexuelles, +5% aux les hétéros célibataires pour compenser cet odieux privilège !
Apollon Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 J'ai vu ça passer. Il faut relever que l'info sort juste après des articles - et l'inénarrable éditorial - sur la discrimination des sexes. Comme quoi on ne veut pas être oublié.
xavdr Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Bon, j'ai lu en détail l'étude. Voici le topo. Approche conceptuelle (§ 1.1, 1.2, 1.3, 1.4) Le début de l'étude est tout à fait intéressant. Elle évoque (§ 1.1) les apports conceptuels des travaux menés depuis un demi siècle, notamment les explications alternatives à la discrimination (*), la discrimination indirecte, les influences indirecte de la discrimination, etc. Elle aborde (§ 1.2) les données empiriques (sondages d'opinion, dénombrements d'incidents, etc.) sur l'homophobie. Elle discute (§1.3) des problèmes méthodologiques qui se posent dans le cadre de l'étude. Elle aborde (§ 1.4) les méthodologies disponibles pour constituer une base de données pour étudier les homosexuels. (*) cf. notamment les travaux de l'économiste libéral Gary BECKER, prix Nobel, avec la théorie de la spécialisation (à l'intérieur des couples) dans ses aspects immédiats et anticipés. Echantillon (§ 2.1) La composition de l'échantillon est forcément tirée par les cheveux puisque les stats officielles sur les homo n'existent pas, les réponses aux questions posées dans des sondages sont souvent bidonnées pour éviter d'avouer un truc mal vu ou mal vécu, etc. La méthode choisie ici (§ 2.1) est indirecte : sélection (au sein des données issues de grandes enquêtes sur les ménages), de ménages notamment "amicaux" de personnes même sexe, hors agriculteurs, jeunes, étudiants, retraités et très bas revenus. L'étude porte de ce fait sur les personnes issues de couples hétéro ou présumés homo. Les auteurs affirment que la résultante en matière de statistiques descriptives des personnes est dans la norme de ce qui est trouvé par d'autres méthodes. Or leur échantillon ainsi constitué contient aussi les descriptions de la situation professionnelle ce qui permet selon eux d'aborder ainsi l'étude dans de bonnes conditions d'échantillon. L'exploitabilité et la représentativité de l'échantillon de couples homosexuels ainsi constituée est plausible. Pour confirmer la conformité de la démographie homosexuelle ainsi obtenue avec celle obtenue par les études préexistante les plus solides il conviendrait de vérifier la représentativité et la fidélité des études mentionnées par les auteurs. Statistiques descriptives (§ 2.2) Les auteurs fournissent les statistiques de chaque variable sur leur échantillon. On y apprend ainsi que : les hommes homosexuels sont plus diplômés, plus urbanisés, mais aussi (2* !) plus chômeurs ou inactifs, (2* !), plus temps partiels, (10%) moins privés, (20%) moins grandes entreprises, (10%) moins rémunérés que leurs homologues hétérosexuels, les femmes homosexuelles sont plus diplômées, plus urbanisées, mais aussi moins (3* !) chômeurs ou inactifs, (30%) moins temps partiels, plus privées, (20%) plus grandes entreprises, (20%) mieux rémunérées que leurs homologues hétérosexuelles, ajoutons cette lecture croisée non signalée par les auteurs : parmi les homosexuels, les hommes sont moins chômeurs ou inactifs, moins temps partiels, plus privés, plus grandes entreprises que les femmes. A ce stade le lecteur pressé et lucide peut arrêter la lecture. Chacune des 4 variables découlant de la motivation professionnelle (inactifs, temps partiels, privés, grandes entreprises) indique la même hiérarchie : 1- hommes hétérosexuels, 2- hommes homosexuels, 3- femmes homosexuelles, 4- femmes hétérosexuelles. La hiérarchie des salaires respecte purement et simplement la hiérarchie des motivations. Dès lors aucune étude statistique basée sur le chiffrage des facteurs explicatifs de gains de ces données ne saurait écarter l'existence d'autres formes de cette même (relative) différence de motivation : horaires réels plus dilettantes, moindre envie d'assumer des missions pénibles, moindre résistance face aux conflits relationnels, moindre vigilance, arrivée au radar le matin suite à des horaires de patachons, masochisme relationnel inconscient, etc. La suite de l'étude n'a donc aucune valeur probante dans la tentative menée pour établir le chiffrage d'une éventuelle discrimination sur des critères non professionnels. Tout au plus en donnera t elle une valeur supérieure à la valeur réelle. ( je vais tout de même essayer de vous faire aussi le topo de la suite )
xavdr Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 Maintenant j'ai été très surpris en découvrant cette étude dans le journal, j'étais persuadé que c'était le contraire, les homos que je connais réussissent super bien financièrement. héhé Il y a des biais dans ce que tu peux observer. Les couple homosexuels n'ont (pour la quasi totalité d'entre eux) pas le projet d'avoir des enfants. En outre comme le montre ma lecture des chiffres rapportés par étude objet de ce fil, les choix professionnels des homos hommes vivant en couple montent qu'ils sont moins motivés et leurs femmes plus motivées par la vie professionnelle que leurs homologues hétéros. Cependant les femmes hétéros sont plus tournée vers une vie de famille. Au total les couples homosexuels aussi bien hommes que femme ont plus de moyens et plus de temps à consacrer à leurs loisirs. Les couples homosexuels peuvent et veulent donc dépenser allègrement ce qu'ils gagnent, plus que ne le font les couples hétéros. Vu de l'extérieur cela donne une plus forte impression de réussite consumériste. Ensuite les couples d'hommes homos ont le plus souvent 2 salaires hommes (*), ce qui assure un revenu moyen supérieur à celui des couples hétéros qui équivaut à celui des couples de femmes homos. (*) non ce n'est pas de la discrimination, juste la rémunération de la motivation (qui se lit notamment dans les choix professionnels formellement vérifiables qui en découlent) Enfin, malgré les cris d'effraye, ces différences de salaires ne jouent qu'à la marge. L'étude aboutit à une inégalité "non expliquée" (mouarf mouarf ^^) des salaires des couples homo de 6% à laquelle s'ajoute "l'effet mariage" de 4% dont bénéficient les couples "mariés" (80%, donc je suppose que ça inclut les pacs et autres concubinages)(*). Inutile de dire que ça ne se voit pas à l'oeil nu dans l'échantillon statistique dont chacun d'entre nous dispose par lui même. (*) EDIT - errata : l'étude porte sur les couples, et les couples qui y sont décrit "mariés" sont donc mariés au sens strict (et pas simplment en PACS ou en concubinage.
Rincevent Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 les cris d'effraye On dit "les cris d'orfraie", même si l'expression est fautive.
xavdr Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 ( suite du topo voici la partie techniquement ardue, mais de toutes façons non probante face à la réfutation que j'ai formulée dans mon message de 22h05 ) 3.1 Modèle Les auteurs proposent une méthode très classique pour mesurer l'influence des différents facteurs explicatifs sur la rémunération. Ils modélisent le logarithme de la rémunération comme une combinaison linéaire des facteurs explicatifs (par exemple : log10 salaire = 3 + 0,5 col blanc + 0,3 études supérieures + 0,5 grande entreprise - 0,4 mi temps…). Evidemment c'est une piètre modélisation à l'échelle individuelle mais d'un point de vue statistique ça peut modéliser correctement les moyennes des sous échantillons, évaluer à la louche les contributions de chaque facteur … et puis avec un échantillon de 900 données (pour les homos) il ne faut pas demander la Lune ! En outre une technique est mise en oeuvre dans un 2d temps, afin de modéliser la décision de travailler ou pas. Cette modélisation est utile pour défaire dans un 3ème temps le biais dans l'observation des rémunérations induit par l'existence de ceux qui ne travaillent pas. Cette technique est non linéaire dans sa résultante, aussi elle peut être appliquée à différents échantillons sans qu'on puisse moyenner ses chiffrages de façon triviale. 3.3, 3.4 Résultats Les auteurs produisent ensuite plusieurs tableaux résultants, évaluant le gain pour chaque facteur explicatif référencé. Ces tableaux distinguent les 4 catégories de personnes (homme & femme X hétérosexuel & homosexuel ) et portent des sous échantillons : privé vs. public vs privé+public, forte qualification vs. faible qualification, < 35 ans vs. > 45 ans, etc. Bizarement le tableau 10 dédié aux hommes vs. hommes homo n'a pas sa contrepartie féminine ce qui est étonnant d'autant que c'aurait été instructif. Pour l'essentiel il apparait que : les hommes homosexuels ont un déficit inexpliqué (par le modèle) de rémunération de l'ordre de 6% dans le privé (auquel s'ajoute 4% de "prime au mariage") et 5% dans le public, les femmes homosexuelles ont un surplus inexpliqué (par le modèle) de rémunération de l'ordre de de 2% (à laquelle s'ajoute 1,5% d'"anti-prime au mariage") dans le privé et un déficit inexpliqué (par le modèle) de rémunération de l'ordre 0,4% dans le public. Ces chiffres sont proportionnellement plus importants pour les fortes qualifications, les personnes de plus de 45 ans, les personnes ayant plus d'ancienneté. Les auteurs y voient de façon péremtoirement affirmative, sans aucune précaution déontologique dans la présentation, une corroboration de l'hypothèse de discrimination sur critère non professionnel et se lancent dans de putatives explications à base de stratégies décisionnelles des salariés homo et des employeurs. Cependant ils n'avancent aucun argument contre l'hypothèse d'une moindre attention portée à leur carrière, hypothèse qu'ils n'évoquent même pas à ce stade alors qu'elle est tellement présente dans les statistiques descriptives des données qu'ils l'y évoquaient indirectement, mentionnant le // entre les choix des femmes et ceux des les homosexuels en matière de taille de l'entreprise, de temps partiel, et d'inactivité. Or dans ces tableaux contextuels on observe les mêmes fluctuations entre e.g. la variable temps partiel et la variable homo. Le //isme est tellement parfait qu'il semble étonnant que les auteurs n'aient pas porté leur attention sur son existence.
Jaimepasmonpseudo Posté 22 août 2010 Signaler Posté 22 août 2010 xavdr, qu'est ce que tu attends pour diffuser tes analyses autre part que sur le forum ? Félicitation pour ton travail en tout cas, c'est très intéressant.
Invité jabial Posté 23 août 2010 Signaler Posté 23 août 2010 Vous avez remarqué que les gens qui sont déprimés gagnent moins de pognon statistiquement ? Sans doute l'effet d'une discrimination Ah là là skilfopalir.
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