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Aux originies de la crise


Barem

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Les causes d'un désastre : Auteur : BUHLER Pierre.

Cette crise de la mondialisation a tout d'abord été incubée aux États-Unis, dans le triangle formé par Washington, Wall Street et Chicago. C'est en effet l'"école de Chicago" qui, derrière M. Friedman, auréolé de son prix Nobel d'économie en 1976, a produit le cadre conceptuel de la "déréglementation" de l'économie, et notamment de la finance. Elle a fourni les arguments des réformes "néo-libérales" entreprises au Royaume-Uni par M. Thatcher puis aux États-Unis par l'administration Reagan.

Les concepts forgés par cette école ont également inspiré les politiques libérales conçues durant les années 1980 pour remédier aux crises chroniques des économies latino-américaines. A base de libération des échanges et flux financiers, de levée des entraves à la concurrence, ces critères de gouvernance, partagés par la BM, le FMI et le Trésor américain, sont entrés dans l'histoire sous le nom de "consensus de Washington". Grand bénéficiaire de la libre circulation des capitaux, le monde de la finance américaine a su habilement entretenir cette rente, en pratiquant un entrisme efficace dans les administrations, républicaine autant que démocrate, dont il fournit les élites, notamment au Trésor et à la réserve fédérale.

Embrassant l'Europe continentale et le Japon, puis portée par l'euphorie de l'effondrement de l'URSS, l'internationalisation des marchés financiers nationaux, auparavant réglementés, s'est conjugué aux technologies de la communication, qui permettent l'interconnexion des places et autorisent un traitement quasi instantanée à un cout abaissé, des transactions, pour faire émerger progressivement un marché colossal, mondial et libre d'accès. C'est cet espace sans limites apparentes que la puissance américaine a investi en s'appuyant sur des fondations à la solidité douteuse : une politique monétaire et fiscale laxiste héritée des années Reagan, des déséquilibres extérieurs structurels et une immunité garantie par le statue de monnaie de transaction et de réserve mondiale du dollar.

Ces éléments se sont entretenues mutuellement en trois cercles vicieux cumulatifs : 1) La balance commercial extérieur des États-Unis déficitaire entrainant un excès d'épargne dans d'autres pays qui créeront un deuxième déséquilibre. Voir également l'accumulation des réserves en monnaie des pays asiatiques.

2) Excédents mondiaux d'épargne déclenchant une surabondance de liquidité et création de crédit à la consommation sur les marchés américains. ( Wall street en étant l'émetteur )

3) Déclenchement d'une bulle parvenue à maturité, crise des subprimes, …

Fin d'analyse : appel au rôle de l'état régulateur pour réparer les dégâts et le surcroit d'endettement.

Cette analyse vous semble telle juste ?

Posté

Les trois cercles vicieux qu'il décrit sont tout à fait recevables, mais sinon il ne dit pas concrètement en quoi c'est le marché libre qui est responsable de la crise.

Posté

Oui, la taille de ma police, c'était pour faire soigné…

Bref, donne moi quelques arguments au lieu de répondre toujours à des sujets par "oui" ou par "non"… :icon_up:

Si tu peux me donner quelques articles dispo sur le web stp, je suis également preneur.

Posté
La balance commercial extérieur des États-Unis déficitaire entrainant un excès d'épargne dans d'autres pays

Causalité douteuse….

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Merci Fuego.

Artemis, peux tu développer ? ( je t'enverrais demain l'argument complet de l'auteur car mon énoncé est un résumé )

Lucilio, un petit effort stp…

Posté

Au contraire, j'arrive à la conclusion que ce sont les destructions co-organisées par le pouvoir politique et certaines élites financières, destruction des mécanismes sélectifs et punitifs du marché, qui ont provoqué la crise :

1) suppression de la valve de sécurité "monnaie libre" et taux d'intérêts de base administrés qui n'ont pas réagi à une augmentation de la demande de crédit immobilier de 140% en 7 ans.

2) torsion du bras des banques qui ne prétaient pas aux pauvres aux USA, qui ont entrainé une baisse des qualité de dossier pour éviter toute accusation de "discrimination".

3) création d'acteurs soutenus par le secteur public (Fannie Freddie), finançant leur activité risquée à taux "trésor US", là ou une entité privée aurait vu son modèle économique bloquée par une remontée rapide de la prime de risque demandée par les investisseurs

4) Gestion des revenus fiscaux exceptionnels de la bulle par les états et collectivités locaux comme des "occasions de dépenser plus" et non comme des "revenus d'aubaine" à gérer de façon très conservatrice.

5) refus du régulateur de sévir contre les fraudes constatées dès le début dans la mise en oeuvre du système, pour ne pas "casser la machine à aider les pauvres" mise en place par le gouvernement. Résultat, fraude devient endémique au fur et à mesure qu'elle n'est pas sanctionnée.

etc, etc, etc, je ne peux pas résumer deux ans de blogging en un post…

http://www.objectifliberte.fr/2008/09/subprimes-recap.html

http://www.objectifliberte.fr/foreclosuregate.html

C'est une crise de la connivence entre grandes banques et états, et surtout état US. Rien à voir avec une crise libérale, donc

Posté

Article stupide qui explique les évènements par l'action improuvable de forces occultes.

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Non.

Quelque chose me dit que, malheureusement, ce sont ces théories simplistes qui vont se répandre lorsqu'il y aura la faillite…

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La balance commercial extérieur des États-Unis déficitaire entrainant un excès d'épargne dans d'autres pays qui créeront un deuxième déséquilibre.

Cette analyse vous semble telle juste ?

Il n'y a pas d' "excès d'épargne" sur un marché libre.

En l'occurrence la chine à maintenu le contrôle des changes, la banque centrale chinoise à "épargné" à la place des chinois et à pesé sur les taux long US (conundrum). c'est une des clés de la crise.

La totalité de cet article est crétin.

Voir ici

http://blog.turgot.org/index.php?q=Scitivaux

Autres articles

http://www.lexpansion.com/economie/alan-gr…rum_110007.html

http://www.boursomax.com/La-fin-du-conundrum_a64.html

Posté
Article stupide qui explique les évènements par l'action improuvable de forces occultes.

C'est bizzare. Comment Commentaire, la revue de Aron, Casanova et Baverez, Besançon etc, peut laisser passer un tel torchon qu'on trouve habituellement dans les colonnes de Libé? Denis Olivennes serait entré au comité de rédaction?

Les causes d'un désastre : Auteur : BUHLER Pierre.

Cette analyse vous semble telle juste ?

Après vérification, je ne trouve pas trace de cet article dans la revue Commentaire, ni aucun auteur nommé BUHLER.

Source de l'article?

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C'est bizzare. Comment Commentaire, la revue de Aron, Casanova et Baverez, Besançon etc, peut laisser passer un tel torchon qu'on trouve habituellement dans les colonnes de Libé?

La réalité de l'article n'est pas à exclure. D'une part le site de Commentaire est préhistorique, d'autre part il y a une niche de libéraux "politiques" qui prennent leur ignorance de l'économie pour une profonde inspiration critique. On se croit sceptique alors qu'on fait du conspirationisme.

Posté
Comment Commentaire, la revue de Aron, Casanova et Baverez, Besançon etc, peut laisser passer un tel torchon qu'on trouve habituellement dans les colonnes de Libé?

J'ai entendu plusieurs fois Baverez parler de la crise "des subprimes". Et bien c'est du Libé tout craché, en moins millénariste certes (ici par exemple). Je ne dirai pas que Aron aurait pu pondre les mêmes sottises, car ce serait mal vu… Mais je n'en pense pas moins.

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L'article dit des choses très justes mais il place le libéralisme là où il n'est pas.

Je ne le dirai jamais assez : le gros défaut de Friedman est d'avoir voulu remplacer Keynes dans l'arsenal anti-crise des gouvernements, leur fournissant de nouvelles armes pour dépenser et "relancer" sans augmenter les impôts. L'argument-clé de voûte de Friedman est la théorie monétariste, selon laquelle on peut sortir des crises en jouant sur les taux d'intérêt. Les gouvernements et banques centrales s'en sont emparées sans vergogne et leur responsabilité est énorme mais l'idée vient bien de Friedman au départ. En s'en prenant au "consensus de Washington", l'article vise juste.

En revanche, là où l'article se plante complètement, c'est dans le sens de mots basiques. Le libéralisme n'est pas la cause de la crise mais son révélateur car "déréglementation" n'est pas le vocable approprié pour désigner la connivence entre le monde de la finance et le gouvernement. Si les gouvernements ont libéré la finance, c'était surtout pour que les financiers leurs trouvent des moyens de faire exploser leurs déficits. Mais la liberté des prix des actifs financiers a fini par révéler que le roi est nu.

Posté
Après vérification, je ne trouve pas trace de cet article dans la revue Commentaire, ni aucun auteur nommé BUHLER.

Source de l'article?

L'article est parut dans le commentaire n°131, je t'invite à le vérifier au sein de ta BU si tu me crois malhonnête.

Merci pour tes liens Bastiat.

Posté
L'article dit des choses très justes mais il place le libéralisme là où il n'est pas.

Je ne le dirai jamais assez : le gros défaut de Friedman est d'avoir voulu remplacer Keynes dans l'arsenal anti-crise des gouvernements, leur fournissant de nouvelles armes pour dépenser et "relancer" sans augmenter les impôts. L'argument-clé de voûte de Friedman est la théorie monétariste, selon laquelle on peut sortir des crises en jouant sur les taux d'intérêt. Les gouvernements et banques centrales s'en sont emparées sans vergogne et leur responsabilité est énorme mais l'idée vient bien de Friedman au départ. En s'en prenant au "consensus de Washington", l'article vise juste.

Cette vision négative des positions de Friedman est, me semble-t-il, malheureusement celle de ses adversaires anti-libéraux les plus virulents (style Friedman = Pinochet)

Lorsque je lis des interprétations que je pense erronées de Keynes, cela m'est assez égal. Je suis moins indifférent aux erreurs concernant Friedman, que je trouve fort bien résumées dans ce paragraphe. En effet, si le modèle monétariste décrit des effets et causes (que l'on peut évidemment discuter), Friedman a été très clair, du moins à la fin de sa vie, en insistant sur le fait que les gouvernements ne devaient pas chercher à intervenir sur les causes, en réaction à des effets indésirables, car les décalages temporels entre la prise de conscience du pb et l'effet de l'action mise en place faisaient que cette dernière l'était le plus généralement à contre-temps. Il considérait ainsi que la politique de M. Thatcher et, à un moindre degré, celle de R. Reagan n'étaient pas conformes à son point de vue. Si son point de vue sur la validité de l'action du gouvernement est négative, quelque soit l'action menée, lorsqu'il s'agit d'une action correctrice, il n'en va évidemment pas de même pour les politiques de nature organisatrice ou préventive.

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Cette vision négative des positions de Friedman est, me semble-t-il, malheureusement celle de ses adversaires anti-libéraux les plus virulents (style Friedman = Pinochet)

Lorsque je lis des interprétations que je pense erronées de Keynes, cela m'est assez égal. Je suis moins indifférent aux erreurs concernant Friedman, que je trouve fort bien résumées dans ce paragraphe. En effet, si le modèle monétariste décrit des effets et causes (que l'on peut évidemment discuter), Friedman a été très clair, du moins à la fin de sa vie, en insistant sur le fait que les gouvernements ne devaient pas chercher à intervenir sur les causes, en réaction à des effets indésirables, car les décalages temporels entre la prise de conscience du pb et l'effet de l'action mise en place faisaient que cette dernière l'était le plus généralement à contre-temps. Il considérait ainsi que la politique de M. Thatcher et, à un moindre degré, celle de R. Reagan n'étaient pas conformes à son point de vue. Si son point de vue sur la validité de l'action du gouvernement est négative, quelque soit l'action menée, lorsqu'il s'agit d'une action correctrice, il n'en va évidemment pas de même pour les politiques de nature organisatrice ou préventive.

A la fin de sa vie peut-être mais bien avant cela, il est intervenu à de nombreuses reprises auprès de différents gouvernements, en particulier celui de Nixon, pour libéraliser l'économie (c'est le côté positif) et pour abandonner le keynésianisme certes mais aussi la théorie classique, en faveur du contrôle de l'économie par la monnaie et les taux d'intérêt. C'est très bien documenté et absolûment inattaquable :

http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard43.html

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A la fin de sa vie peut-être mais bien avant cela, il est intervenu à de nombreuses reprises auprès de différents gouvernements, en particulier celui de Nixon, pour libéraliser l'économie (c'est le côté positif) et pour abandonner le keynésianisme certes mais aussi la théorie classique, en faveur du contrôle de l'économie par la monnaie et les taux d'intérêt. C'est très bien documenté et absolûment inattaquable :

http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard43.html

Je n'ai pas dit le contraire - de même qu'il a débuté comme keynésien pur et fidèle - mais je pense qu'il faut prendre en compte son évolution qui montre son intelligence et un courage intellectuel qui n'est pas généralisé. Quand à la référence, bien documentée certes, mais inattaquable je n'en suis pas si sûr, dans la mesure où l'opinion d'un opposant sur son adversaire reste toujours discutable.

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Je n'ai pas dit le contraire - de même qu'il a débuté comme keynésien pur et fidèle - mais je pense qu'il faut prendre en compte son évolution qui montre son intelligence et un courage intellectuel qui n'est pas généralisé. Quand à la référence, bien documentée certes, mais inattaquable je n'en suis pas si sûr, dans la mesure où l'opinion d'un opposant sur son adversaire reste toujours discutable.

Il n'en reste pas moins que c'est bien l'évolution du système politico-financier voulue, entre autres, par Friedman et que l'on peut résumer par le contrôle de l'offre de monnaie par les banques centrales, qui est le berceau de la crise aujourd'hui.

Toujours dans la même veine, on pourrait aussi parler de Greenspan, libéral pur sucre dans sa jeunesse, qui jeta ses beaux principes d'orthodoxie financière aux orties dès que les crises boursières menacèrent la croissance de l'économie financière.

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Cette vision négative des positions de Friedman est, me semble-t-il, malheureusement celle de ses adversaires anti-libéraux les plus virulents (style Friedman = Pinochet)

Lorsque je lis des interprétations que je pense erronées de Keynes, cela m'est assez égal. Je suis moins indifférent aux erreurs concernant Friedman, que je trouve fort bien résumées dans ce paragraphe. En effet, si le modèle monétariste décrit des effets et causes (que l'on peut évidemment discuter), Friedman a été très clair, du moins à la fin de sa vie, en insistant sur le fait que les gouvernements ne devaient pas chercher à intervenir sur les causes, en réaction à des effets indésirables, car les décalages temporels entre la prise de conscience du pb et l'effet de l'action mise en place faisaient que cette dernière l'était le plus généralement à contre-temps. Il considérait ainsi que la politique de M. Thatcher et, à un moindre degré, celle de R. Reagan n'étaient pas conformes à son point de vue. Si son point de vue sur la validité de l'action du gouvernement est négative, quelque soit l'action menée, lorsqu'il s'agit d'une action correctrice, il n'en va évidemment pas de même pour les politiques de nature organisatrice ou préventive.

A la fin de sa vie, il voulait même trouver une règle automatique pour régler les taux de la BC.

En fait c'est idiot, c'est très facile à faire. Il suffit de regarder le train de vie des traders.

S'ils ont besoin d'un second job le soir pour nourrir leur famille, c'est que les taux sont trop hauts.

S'ils se font des virées "coke et putes de luxe" tous les soirs c'est que les taux sont trop bas.

Posté
A la fin de sa vie, il voulait même trouver une règle automatique pour régler les taux de la BC.

En fait c'est idiot, c'est très facile à faire. Il suffit de regarder le train de vie des traders.

S'ils ont besoin d'un second job le soit pour nourrir leur famille, c'est que les taux sont trop hauts.

S'ils se font des virées "coke et putes de luxe" tous les soirs c'est que les taux sont trop bas.

Excellent. :icon_up:

Posté
A la fin de sa vie, il voulait même trouver une règle automatique pour régler les taux de la BC.

En fait c'est idiot, c'est très facile à faire. Il suffit de regarder le train de vie des traders.

S'ils ont besoin d'un second job le soit pour nourrir leur famille, c'est que les taux sont trop hauts.

S'ils se font des virées "coke et putes de luxe" tous les soirs c'est que les taux sont trop bas.

:icon_up:

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