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Gender studies & applications


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Je le savais que j'allais me retrouver à défendre un truc auquel je ne tiens pas spécialement parce que j'allais me retrouver en face d'une armée de strawman. Me voilà maintenant confiné dans les rangs de Fassin.

 

Je ne vais meme pas me faire chier à répondre à ça.

Honnêtement, je trouve tes explications détaillées et convaincantes. En fait la théorie du genre est au gender studies ce que le nanarcapisme est à l'anarcho-capitalisme.

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Tu as probablement raison Neuneu, mais ce n'est pas grave, j'ai pour moi la satisfaction d'avoir tenté de mettre, du moins au début, le débat sur de bonnes rails. Je sens que ça va vite finir en nawak et je pourrai me contenter de lire.

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Fassin broute à tous les râteliers, il n'est absolument pas représentatif des gens qui se penchent sur les question de genre. 

 

C'est, académiquement du moins, une excellente nouvelle que tu donnes la, et ça signifie probablement que les masses féminazi qui se ruent dans les études de genre ne sont pas (encore ?) trop influents dans le milieu de la recherche.

 

Mais ça ne change malheureusement rien à la représentation populaire, et à la confiscation de la science par les marxistes pour justifier leur scientisme dérangé.

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C'est, académiquement du moins, une excellente nouvelle que tu donnes la, et ça signifie probablement que les masses féminazi qui se ruent dans les études de genre ne sont pas (encore ?) trop influents dans le milieu de la recherche.

 

Mais ça ne change malheureusement rien à la représentation populaire, et à la confiscation de la science par les marxistes pour justifier leur scientisme dérangé.

 

Je n'ai pas, bien sur, fais une étude sur le sujet. Mais, si je juge sur ce que j'en ai lu moi même et sur les deux établissements que j'ai fréquenté (j'ai eu cours avec Irène Théry -et d'autres-, qui n'est pas n'importe qui sur le sujet), non, il n'y a pas que des féminazi. J'ai suivi le cours de Théry pour avoir une base épistémologique sur les études concernant le genre, tout simplement parce que je n'y connaissais pas grand chose. J'avais, justement, peur de me retrouver face à 4 féministes (c'était un cours à 4 profs) et en fait, ça a commencé par une défense en règle de Levi-Strauss face aux attaques féministes. J'y suis rentré un peu avec les pieds de plombs et j'en suis sorti heureux et chamboulé sur ce que je tenais pour acquis. Sur les 4 profs (voir la liste de noms dans mon lien), il y avait presque 4 "couloirs" différents dans le champs des genders. La première partie du cours consistait justement à expliciter les différents courants et controverses de ce type d'études. Donc vouloir y voir un monisme marxiste est un peu grotesque. Un peu parce que oui, de fait, il y a beaucoup de morceau de marxisme dedans, mais grotesque quand même parce que, à l'image du libéralisme, les courants y sont nombreux.

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

 

Posté

J'y suis rentré un peu avec les pieds de plombs et j'en suis sorti heureux et chamboulé sur ce que je tenais pour acquis. Sur les 4 profs (voir la liste de noms dans mon lien), il y avait presque 4 "couloirs" différents dans le champs des genders. La première partie du cours consistait justement à expliciter les différents courants et controverses de ce type d'études. Donc vouloir y voir un monisme marxiste est un peu grotesque. Un peu parce que oui, de fait, il y a beaucoup de morceau de marxisme dedans, mais grotesque quand même parce que, à l'image du libéralisme, les courants y sont nombreux.

Ce que je sais : les partisans des études de genre (je reprends aussi ton expression à dessin) ont conduit une guerre de tranchée contre Lévi-Strauss, car l'anthropologie structurale établissait des structures universelles de la parenté hétérosexuelle et de la filiation, notamment à cause de l'universalité du tabou de l'inceste.

Mais au lieu de t'indigner contre les amalgames, explique par exemple en quoi la bonne théorie du genre de Irène Théry se distingue de celle qui est dominante à l'université et chez les intellectuels conseillers du gouvernement, à savoir celle de Judith Butler & Eric Fassin.

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

 

Prenons juste les 4 profs que j'ai eu à l'ehess et voyons ce qu'est leur travail :

 

-Pascal Bonnemère, domaines de recherches : Rituels du cycle de vie / Genre et représentations de la personne / Modes de transmission des savoirs

 

Admirez "la négation de la nature biologique".

 

-Françoise Douaire-Marsaudon, domaines de recherches : Rapports entre la construction socio-politique et la formation de la personne dans les systèmes hiérarchisés. Questions de sexe/genre, sexualité, identité culturelle, plus particulièrement dans les sociéts de Polynésie.Parenté, en partic. dans les systèmes cognatiques. Mémoire, histoire. 

 

Pareil, négation de la nature, toussa. Bon, à la limite, on voit poindre un bout de marxisme dans les système hierarchisé (je dis ça sans avoir lu son travail)

 

-Agnès Martial : Les recherches d'Agnès Martial s'intéressent, sous l'angle de l'anthropologie de la parenté, à l’évolution contemporaine des liens de famille, du contenu de la filiation et des rapports de genre dans les nouvelles trajectoires conjugales et familiales.

 

Et enfin, pour Théry, elle a une fiche wiki.

 

Voyons, tout à fait ailleurs, mes profs à l'ULB :

 

David Berliner : Mes recherches au Laos cherchent à explorer les constructions culturelles des rapports de genre et de la sexualité, en mettant l’accent sur les formes locales de l’homosexualité, l’essor du tourisme sexuel et de la prostitution féminine et masculine, phénomènes en pleine expansion dans cette région d’Asie du Sud-Est.

 

 

 

Voilà la réalité des gender studies.

Posté

Ce que je sais : les partisans des études de genre (je reprends aussi ton expression à dessin) ont conduit une guerre de tranchée contre Lévi-Strauss, car l'anthropolgie structurale établissait des structures universelles de la parenté hétéroxesuelle et de la filiation, notamment à cause de l'universalité du tabou de l'inceste.

Mais au lieu de t'indigner contre les amalgames, explique par exemple en quoi la bonne théorie du genre de Irène Théry se distingue de celle qui est dominante à l'université et chez les intellectuels conseillers du gouvernement, à savoir celle de Judith Butler & Eric Fassin.

 

 

http://books.google.fr/books?id=biofUWxxZBEC&pg=PA159&lpg=PA159&dq=ir%C3%A8ne+th%C3%A9ry+levi-strauss&source=bl&ots=7z4hzyUFML&sig=KyIdmHNEM6Y28YCr84C2tcmujTM&hl=fr&sa=X&ei=sHfQUf-SMYvWPfq6gLgK&ved=0CGIQ6AEwBg#v=onepage&q&f=false

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Prenons juste les 4 profs que j'ai eu à l'ehess et voyons ce qu'est leur travail :

 

-Pascal Bonnemère, domaines de recherches : Rituels du cycle de vie / Genre et représentations de la personne / Modes de transmission des savoirs

 

Admirez "la négation de la nature biologique".

 

-Françoise Douaire-Marsaudon, domaines de recherches : Rapports entre la construction socio-politique et la formation de la personne dans les systèmes hiérarchisés. Questions de sexe/genre, sexualité, identité culturelle, plus particulièrement dans les sociéts de Polynésie.Parenté, en partic. dans les systèmes cognatiques. Mémoire, histoire. 

 

Pareil, négation de la nature, toussa. Bon, à la limite, on voit poindre un bout de marxisme dans les système hierarchisé (je dis ça sans avoir lu son travail)

 

-Agnès Martial : Les recherches d'Agnès Martial s'intéressent, sous l'angle de l'anthropologie de la parenté, à l’évolution contemporaine des liens de famille, du contenu de la filiation et des rapports de genre dans les nouvelles trajectoires conjugales et familiales.

 

Et enfin, pour Théry, elle a une fiche wiki.

 

Voyons, tout à fait ailleurs, mes profs à l'ULB :

 

David Berliner : Mes recherches au Laos cherchent à explorer les constructions culturelles des rapports de genre et de la sexualité, en mettant l’accent sur les formes locales de l’homosexualité, l’essor du tourisme sexuel et de la prostitution féminine et masculine, phénomènes en pleine expansion dans cette région d’Asie du Sud-Est.

 

 

 

Voilà la réalité des gender studies.

 

Y a des gens qui n'ont rien d'autre à foutre que de consacrer leur CARRIÈRE à ça ?

 

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y a bien des cons qui passent leur temps à coder.

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Si j'ai bien compris poney, les études de genre dont on nous rabat les oreilles, celles instrumentalisées par les politiques, sont un sous-groupe marxisant de la discipline.

 

En examinant la question, on a plus de chance de tomber sur une étude de la transexualité chez les Papous au XIXe siècle que sur une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés.

 

 

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 Ces citations de Lévi-Strauss sont à encadrer.

 

 

Levi-Strauss disait qu'on pouvait remplacer "femme" par "homme", ça ne change pas le mécanisme. C'est sur que dans un système patriarcal, la dot ne concerne pas les hommes, et comme ce système est dominant... Les féministes ont vite trouvé un nouvel angle d'attaque : abattre le patriarcat. Depuis une cinquantaine d'année, en occident on ne parle plus que d'une forme de reliquat de patriarcat, une sorte de vieille structure mentale inconsciente. Les féministes sont donc partie à la charge de moulins à vent. Ca ne serait pas un vrai problème si ça ne venait pas soutenir le bras armé de l'Etat.

 

edit : c'est amusant, la première fois que j'ai entend parlé de ce livre, en 1ere année, je n'en comprenais pas l'importance. Ca me paraissait assez insignifiant. Aujourd'hui, en relisant ces citations, même si je comprends que certaines ont du avoir les cheveux qui se dressaient sur la tête, avec le recul nécessaire, je comprends à quel point ce texte restera à jamais comme une bombe intellectuelle, une révolution scientifique comme il n'y en a qu'une par siècle.

 

Si j'ai bien compris Poney, les études de genre dont on nous rabat les oreilles, celles instrumentalisées par les politiques, sont un sous-groupe marxisant de la discipline.

 

En examinant la question, on a plus de chance de tomber sur une étude de la transexualité chez les Papous au XIXe siècle que sur une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés.

 

Je ne sais pas si on peut parler de sous-groupe, parce qu'il faut reconnaître à FreeJazz que c'est un gros groupe, mais je doute vraiment que ça soit plus marqué que dans d'autres champs des sciences sociales. Je suis prêt à parier qu'on trouve le même pourcentage d'influence marxiste qu'ailleurs, mais ce côté devient saillant parce que ça sert les intérêts de la gauche au pouvoir. De fait, pourquoi Belkacem s'intéresserait-elle à la transexualité Papou ? Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

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Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

 

Tu ne veux pas t'y mettre ? :mrgreen:

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Ca ne m'intéresse pas pour le moment, mais qui sait. 

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Judith Butler, qui est au gender ce que Hayek est au libéralisme, prescrivait il y a 20 ans le type de politique sexuelle qui allait se mettre en place en Suède puis en Europe sous la houlette des socialistes. On y voit bien en quoi le programme sexuel du Gender doit se constituer en rupture avec le structuralisme.

 

Simplement culturel, Judith Butler*

La question n'est pas de savoir si les politiques sexuelles appartiennent alors au culturel ou à l'économique, mais comment les pratiques mêmes de l'échange sexuel brouillent la distinction entre les deux sphères.

 

Pourquoi alors, étant donné cette place fondamentale de la sexualité dans la pensée de la production et de la répartition, la sexualité émergerait-elle comme emblème du « culturel » dans les formes récentes du débat marxiste et néo-marxiste ? Avec quelle rapidité, et parfois quelle naïveté, la distinction entre le matériel et le culturel est-elle ré-instituée lorsque cela sert à établir la frontière qui rejettera la sexualité hors de l'espace de la structure politique fondamentale ! Cela laisse penser que la distinction n'est pas conceptuellement fondée, car elle repose sur une amnésie sélective de l'histoire du marxisme lui-même. Après tout, la distinction entre culture et vie matérielle s'est trouvée attaquée sur de nombreux fronts, et pas seulement là où les structuralistes ont dépassé Marx. Marx lui-même avait souligné que les formations économistes pré-capitalistes ne pouvaient être totalement extirpées des mondes culturels et symboliques dans lesquels elles étaient enracinées, et cette idée a été à l'origine de travaux importants en anthropologie économique : Sahlins, Polaniyi, Pearson ont approfondi et précisé la thèse de Marx dans Les formations économiques pré-capitalistes, où ils cherchaient à expliquer comment le culturel et l'économique avaient été dissociés en deux sphères distinctes – et même comment l'institution de l'économique comme sphère séparée était la conséquence d'un processus d'abstraction entamé par le capital lui-même. Marx lui-même était conscient que de telles distinctions sont la conséquence ultime de la division du travail et ne peuvent donc être exclues de sa structure. Dans L'idéologie allemande, il écrit, par exemple, que « la division du travail ne devient effectivement division du travail qu'à partir du moment où s'opère une division du travail matériel et intellectuel ». C'est ce qui motive en partie Althusser dans Idéologie et appareils idéologiques d'État lorsqu'il cherche à repenser la division du travail en termes de reproduction de la force de travail et, de manière plus frappante, « les formes de l'assujettissement idéologique [par lesquelles] est assurée la reproduction de la qualification de la force de travail ». Cette saillance de l'idéologique dans la reproduction des individus culmine dans la thèse novatrice d'Althusser selon laquelle « une idéologie existe toujours dans un appareil, et sa pratique ou ses pratiques. Cette existence est matérielle ». Ainsi même si l'on ne concevait l'homophobie que comme une attitude culturelle, il serait néanmoins nécessaire de situer cette attitude dans l'appareil et la pratique de son institutionnalisation, en d'autres termes, dans sa dimension matérielle. […]La question n'est pas de savoir si les politiques sexuelles appartiennent alors au culturel ou à l'économique, mais comment les pratiques mêmes de l'échange sexuel brouillent la distinction entre les deux sphères ?

 

Les études queer

 

Et en effet, les études queer, tout comme les études lesbiennes et « gays » ont cherché à remettre en question le soi-disant lien entre parenté et reproduction sexuelle, ainsi que celui entre reproduction sexuelle et sexualité. On pourrait même voir dans les études queer un retour important à la critique marxiste de la famille, fondé sur l'analyse mobilisatrice de la parenté comme socialement contingente et socialement transformable, et se démarquant du pathos universalisant des théories de Lévi-Strauss et de Lacan devenues paradigmatiques dans certaines formes de théories féministes. Bien que la théorie de Lévi-Strauss ait été utile pour montrer comment la normativité sexuelle produisait le genre afin d'accroître son prestige, elle n'a pas pu fournir les outils critiques nécessaires pour sortir de ses propres impasses.

Le modèle obligatoire de l'échange sexuel reproduit non seulement une sexualité contrainte par la reproduction, mais une conception du sexe naturalisé pour laquelle le rôle de la reproduction est central. Dans la mesure où les sexes naturalisés servent à préserver la dyade hétérosexuelle comme structure sacrée de la sexualité, ils continuent de garantir la parenté, les droits légaux et économiques et ces pratiques qui définissent ce que sera une personne socialement reconnaissable. Insister sur le fait que les formes sociales de la sexualité non seulement dépassent, mais aussi brouillent les agencements de la parenté hétérosexuelle ainsi que la reproduction revient aussi à affirmer que ce qui définit la personne et le sexe sera fondamentalement changé, affirmation qui n'est pas culturelle, mais qui confirme la place de la régulation sexuelle comme mode de production du sujet.S'agit-il là d'une tentative de la part des experts pour essayer d'améliorer la force politique des luttes queer au prix d'un refus de voir le glissement fondamental dans la conceptualisation et l'institutionnalisation des rapports sociaux qu'elles exigent ? L'association du sexuel et du culturel, et la tentative qui en découle pour rendre autonome et déprécier la sphère culturelle, sont-elles les réactions inconscientes à la dégradation sexuelle perçue dans la sphère culturelle, et représentent-elles une tentative de colonisation et d'endiguement de l'homosexualité dans le culturel et comme culturelle par excellence ?

 

Le néo-conservatisme de gauche qui vise à déprécier le culturel ne pourra qu'être une intervention culturelle de plus, quoi qu'il puisse être par ailleurs. Et pourtant, la manipulation tactique de la distinction culturel/économique visant à rétablir la notion discréditée d'oppression secondaire, ne fera que provoquer à nouveau la résistance à une unité imposée, et renforcer le soupçon que l'unité ne s'obtient que par suppression violente ou subordination nouvelle. J'aimerais ajouter au passage que c'est en effet la prise de conscience de cette violence qui a forcé la gauche à faire alliance avec le post-structuralisme. Cette interprétation permet de comprendre ce qui doit être enlevé à un concept d'unité pour qu'il puisse prendre l'apparence de la nécessité et de la cohérence, et permettre à la différence de rester constitutive de tout combat. Le refus de se trouver à nouveau subordonné à une unité qui caricature, déprécie et domestique la différence fonde un élan politique plus large et dynamique. Il se peut que cette résistance à l' « unité » porte en elle le secret d'une gauche, à l'avenir, plus démocratique.

 

Extraits de Judith Butler, “Simplement culturel”, Actuel Marx

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C'est dommage que tu n'ai pas fait l'étude, une belle étude sociologique bien ficelée sur la construction sociale de la théorie du genre dans les milieux universitaires serait bienvenue :D

D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Comme ailleurs, si on souhaite que ça ne soit plus un domaine marqué par une biais de gauche, il reste aux libéraux de prendre le bébé à bras le corps. Aron l'a fait pour les classes sociales, Boudon pour l'école, d'autres ailleurs.

Et Crozier pour la sociologie du travail et des organisations.
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une attaque en règle contre les méchants jouets qui formatent les enfants dans des rôles genrés

Ça c'est en psychologie sociale. Travail sur les stéréotypes, tout ça.
Posté

D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Et Crozier pour la sociologie du travail et des organisations.

 

+1 aux deux phrases.

Posté

D'une manière générale, on manque cruellement de méta-sociologie. La sociologie des sciences dures, ça on en a (ne serait-ce que parce que beaucoup de sociologues aimeraient savoir à quoi ressemble une vraie science, enfin, pour ceux qui ne sont pas animés de noires intentions), mais la sociologie de la sociologie, ça manque.

Il faut croire que déconstruire les autres c'est beaucoup plus fun que se déconstruire soi-même :mrgreen:

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Il faut croire que déconstruire les autres c'est beaucoup plus fun que se déconstruire soi-même :mrgreen:

Et c'est plus pratique si on compte obtenir plus de crédits pour son département, et une belle place reconnue par ses pairs.
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Ceci dit, il ne faut surtout pas croire que la sociologie est une sorte de long fleuve tranquille où tout le monde est d'accord avec tout le monde.

 

Il y a près de 250 sociologues inscrit à l'association de sociologie de France, il doit y en avoir plus en activité et on entend toujours les 10 même. Une lecture, même en diagonale, de n'importe quelle revue suffit à montrer que se tirer dans les pattes l'un de l'autre est un sport national dans les sciences sociales.

 

Pour lire un livre très interessant, parfois drôle, intelligent et parfaitement introductif à la sociologie (au sens qu'il est abordable à n'importe qui), il faut lire "l'esprit sociologique" de Bernard Lahire. Il montre beaucoup de ses disputes (et c'est un très bon livre de réflexion méta-sociologique).

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Non, tu n'as pas compris. Quand (je vais prendre mon cas) j'essaye de comprendre l'importance des reines-mères dans la construction religieuse d'un ancien royaume africain, je fais du gender studies, parce que je me focalise sur le rôle du genre féminin, ça n'a rien avoir avec "la théorie du genre" et je ne me préoccupe pas du sexe des anges parce que ça n'a rien a faire avec la choucroute. Quand Yvonne Verdier (je prends l'exemple d'un livre que je cite 2 pages plus haut) étudie le rôle des femmes à la maison et comment elles s'organisent entre elles ("la laveuse, la cuisinière, la couturière"), on s'en contre-fou totalement de parler gamètes et de savoir si en leur greffant un pénis elles allaient réagir différemment.

 

Oh, dans ce cas les gender studies sont un genre de sous-ensemble de l'Histoire, et se borne à faire du descriptif. My fault, je pensais que leur but premier était justement d'expliquer les différences entre hommes et femmes, pas simplement de les décrire. 

 

Mais dans ce cas, force est de reconnaître qu'une bonne partie des gens s'étant penchés sur cette 'discipline' se sont largement écartés de son objectif de base. :D

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Si vous voulez de la sociologie de la sociologie, voici un indice : Lorsqu'il a été question de déménager l'Ehess en banlieue parisienne nord, ça a été la levée de boucliers, allez savoir pourquoi. Pourtant, si on écoute attentivement des chercheurs émérite comme Laurent Mucchielli la délinquance ça n'existe pas. Pas plus que le genre. En fait rien n'existe, c'est ça qu'il faut retenir.

 

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Voyage dans la jungle du genre

Publié le 01 juillet 2013

Mots-clés : gender studies, Judith Butler, théorie du genre

 

La « théorie du genre », selon laquelle le masculin et le féminin sont des constructions sociales tenterait d’entrer dans nos manuels scolaires. Dernier épisode : un amendement rejeté par l’Assemblée nationale qui faisait référence à l’égalité de genre. A-t-on vraiment raison de craindre cette « théorie du genre » ?

Disons-le tout net : la théorie du genre n’existe pas. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, l’affirme avec autorité. Et Libération de malmener copieusement le ministre de l’éducation Vincent Peillon pour avoir parlé de « théories du genre », accréditant par là l’existence d’un « yéti », selon le journal. Peillon est excusable : d’autres personnalités politiques de gauche (Martine Martinel, Marie-George Buffet, Patrick Bloche) évoquaient ce même yéti il y a encore quelques mois. Il y a donc bien quelque chose, mais les termes de « théorie du genre » sont connotés. Quid des gender studies alors ? Les « études sur le genre » consistent à analyser le genre en tant que construction sociale. Voilà une voie a priori prometteuse, appuyée sur la stricte rationalité scientifique.

À la source du mystérieux concept de genre, on trouve l’explorateur Oan Oakley, sociologue et écrivain féministe. Elle fit la première, en 1972, la distinction entre le sexe avec lequel on nait et le genre que l’on acquiert1. Le genre est cette convention qui fait qu’en Occident au XXe siècle on identifiera comme « femme » une personne qui porte une robe. Mais le genre est mouvant : un écossais qui porte un kilt n’est pas une femme ! Or, ces conventions ne sont pas anodines. L’Histoire, par la prégnance du patriarcat, suggère que le genre est une invention des hommes occidentaux pour asservir les femmes. L’ethnologie permet d’aller plus loin, puisque non seulement la séparation des taches et des rôles est inventée par la société, mais la réduction du nombre de genres à deux (homme et femme) est aussi sujette à caution. Certains peuples comme les Hijras du sous-continent indien ou les Muxe de l’Oaxaca (Mexique) admettent un « troisième genre », constitué d’eunuques, qui ont un rôle et un genre à part. Pure construction sociale, le genre peut être modelé à l’envie. Cela éclaire les amendements de la députée féministe Julie Sommaruga qui préfère le terme de « genre » à celui de « sexe ».

Paradoxalement, en séparant le genre du sexe, on redonne de la vigueur au second. Le risque est grand de voir émerger une notion de « sexe naturel » qui pourrait fonder de bon droit le genre. Mais le cours tumultueux du relativisme du genre gomme les caractéristiques du sexe. Car enfin, l’union des sexes, mâle et femelle, n’est-elle pas elle-même un schéma construit ? C’est tout à fait clair pour Andrea Dworkin, qui l’assimile à un instrument d’asservissement des femmes par les hommes. « Le coït demeure un moyen ou le moyen d’inférioriser physiologiquement une femme », dit-elle. L’accouplement d’un homme et d’une femme lui-même serait une structure répétée, imposée par la société, pour asservir les femmes. On comprend mieux dès lors le grand intérêt que portent les artisans des études sur le genre aux revendications des homosexuels : ils sont en avance sur leur temps, déjà délivrés des vieilles structures sociales.

Il reste que pour donner naissance à un enfant, il faut un homme et une femme, et c’est toujours la femme qui porte l’enfant. Voilà bien une inégalité naturelle fondamentale ! Mais l’étude du genre est comme une rivière qui amène, si l’on en suit le cours, à des conclusions de plus en plus exotiques. Ainsi une autre féministe, Christine Delphy, remet en cause le shéma de la procréation hétérosexuelle « [les gens] ont des difficultés à ne pas voir comme une « évidence naturelle » la différence des rôles procréatifs ». Dans la pensée delphynienne, la notion de « mère biologique » est une construction sociale. « Il est évident, en effet, qu’expulser un fœtus de son corps ne fait pas d’une femme une « mère » , continue-t-elle. Le lien biologique n’a pas de rapport avec la filiation. La difficulté qu’une mère pourrait ressentir à abandonner son enfant vient seulement de son éducation « Le problème, c’est qu’on sentimentalise, de façon excessive, des processus physiologiques » conclut avec cohérence Delphy. Inutile donc d’invoquer la biologie pour justifier le rapport maternel d’une mère à son enfant. « Derrière le masque de la biologie c’est la société qui s’exprime, en ventriloque. ». Limpide !

Puisque chaque concept nous glisse sous les doigts dès que l’on tente de le saisir, que le genre et la procréation hétérosexuelle apparaissent comme de pures constructions sociales, que faire des différences anatomiques entre hommes et femmes ?

Une célèbre féministe a trouvé une solution miraculeuse à ce problème : ces différences anatomiques n’existent pas. Envers et contre toute évidence, malgré l’existence d’un pénis ou d’un vagin, Judith Butler répond dans son essai Trouble dans le genre (1990) que certains cas cliniques démontrent le contraire. Tel hermaphrodite ou tel eunuque par exemple2.

Pas de doute, nous sommes bien en face d’une idéologie qui veut à tout prix gommer l’identité sexuelle. Elle éclaire le sens des amendements visant à placer le terme de « genre » dans les textes de loi. Libre à chacun de l’appeler « théorie du genre », « relativisme du genre » ou « yéti ».

http://www.causeur.fr/theorie-genre-judith-butler,23241#
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Najat et Peillon sont quand même de vrais tarés dans leur tête. Sincèrement on est face à des gens pas très équilibrés, ou alors Peillon essaie d'emballer Najat par tous les moyens.

 

EDIT: Et toutes les féminazies qui pondent ces théories foireuses aussi. Il n'y en a pas assez enfermées, c'est cela la vraie inégalité.

 

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Y'a pas le fils Hollande aussi qui anime un think tank dans le domaine du queer ou chaipakoi?

Ah, merci Chitah d'avoir indiqué cette piste. C'est priceless comme on dit ici. Son think tank est une pépite dans le domaine des études de genre. Déjà le nom : "Le laboratoire différent", qui semble sorti d'une pub pour Apple ou d'une campagne de comm du gouvernement. Ensuite il est bardé de novlangue comportementale et gouvernementale.

Son dernier édito :

 

http://thinktankdifferent.com/fr/presentation/edito

Bref, le politique (sa pensée, son action) n’a pas encore fait son aggiornamento.

Articulation de l’universel et du particulier, pensée de l’emprise et de la réflexivité, élaboration d’une nouvelle humanité dans une France entrée en mondialisation depuis longtemps, doivent servir de boussole pour l’élaboration d’une pensée du politique qui ne cherche pas à faire l’économie d’une véritable remise à plat de nos classiques réflexes.

 

Le concept de "Diversalité"

 

Diversalité

 

Ce terme, inventé par l’écrivain français Edouard Glissant, est le fruit de la contraction entre « diversité » et « universalité ». Il interroge les rapports et les liens entre l’universel et le particulier ; la place de l’altérité dans un monde chaque jour plus ouvert. Nous prônons ici un universalisme relatif et en tout état de cause, l’acceptation de la différence et des altérités de l’intérieur et de l’extérieur.

 

Les études de genre : http://thinktankdifferent.com/fr/les-publications/les-notes

 

La désexualisation des fonctions parentales : vers une nouvelle culture de la parentalité (Synthèse)

A l’inverse, la Suède a expérimenté une politique de désexualisation de la parentalité. Dans ce cadre, les parents employés sont autorisés à combiner 16 mois de congés parentaux. Chaque parent peut l’utiliser en entier ou en partie, simultanément ou alternativement et chaque parent a la possibilité de retourner travailler à mi-temps jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 8 ans. Néanmoins, la loi suédoise oblige chacun des deux parents à prendre au moins deux mois, les mois restants pouvant être pris par l’autre parent. Les premiers 390 jours sont payés à 80% du salaire normal, tandis que les 90 jours restant sont compensés à un taux fixe. Le système suédois incite fortement les deux parents à prendre chacun un congé parental et permet aux enfants de passer un temps égal avec chacun de ses parents. En étant neutre d’un point de vue du genre, il ne pénalise pas les femmes qui désirent mener de front leur carrière professionnelle et l’éducation de leur enfant. Il s’agit donc ici d’une politique positive en matière de désexualisation, elle n’est pas sexuellement neutre, mais désexuée.

 

En définitive, le système américain comme le système français considère que les hommes ne veulent pas assumer leur fonction de parents tandis que les femmes préfèrent rester à la maison s’occuper des enfants, sans s’interroger sur leurs choix réels. Ce postulat rejaillit ainsi sur les couples homosexuels qui ne peuvent se positionner au sein d’un tel schéma. Quant au congé parental, la loi ne l’ouvre pas au conjoint homosexuel. S’agissant d’un « congé paternité », il n’est pas ouvert à la conjointe d’une femme ayant eu un enfant. Quant aux couples masculins, le recours à la gestation pour autrui dans d’autres pays ne leur permet pas de bénéficier d’un congé parental.

 

Au total, une politique familiale désexuée tend à effacer les stéréotypes sexués des fonctions parentales et permet d'inhiber en partie les dominations hommes-femmes. Cette théorie permet également de penser l’homoparentalité dans une nouvelle perspective où les responsabilités parentales seraient bien plus uniformes. Cette politique a par ailleurs des effets positifs en matière de rémunération des femmes.

On le voit, Najat & Libération ont raison de l'affirmer avec autorité, le Yéti n'existe pas, n'est pas rentré dans l'idéologie sexuelle d'Etat, et n'inspire aucune police comportementale.

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