Aller au contenu

Raymond Aron (1905-1983), 30 ans déjà


Messages recommandés

Posté

Contrepoints ne s'appellerait pas Contrepoints sans Raymond Aron, dont nous fêtons l'anniversaire de la mort aujourd'hui. Pour rendre hommage à l'homme et à l'oeuvre, Cp a fait un dossier sur le sujet (en deux parties, une aujourd'hui, une demain), avec des articles de Marc Crapez, Matthieu Laine, José Colen, Fabrice Copeau, Florent Basch et bibi. Une bonne occasion de se replonger dans une oeuvre multiforme, mais toujours passionnante et intellectuellement stimulante.

 

 http://www.contrepoints.org/2013/10/17/143004-edition-speciale-raymond-aron-30-ans-deja

Posté

J'ai lu les articles ; j'attends ceux de demain, et (bien que ce soit peut-être parce que je suis un peu crevé), j'ai l'impression que la pensée de Aron a vraiment du mal à être un peu approfondie dans l'espace d'un article.

 

D'où ma question, vous conseillerez quoi pour aborder Aron ? Directement L'Opium des intellectuels ? Ou il y a d'autres ouvrages/essais de lui (ou d'un de ses commentateurs) qui sont plus abordables au début ?

Posté

Difficile effectivement de faire tenir une oeuvre foisonnante en deux pages. Le recueil d'articles intitulé "Les sociétés modernes" est un bon panorama sur sa pensée en général. Sinon, moi j'apprécie surtout Aron l'historien de la diplomatie et le penseur des relations internationales. Donc son histoire du XXe siècle, les deux tomes de son oeuvre sur Clausewitz et Paix et Guerre entre les nations bien sûr. Si c'est le sociologue que vous cherchez à connaître, les étapes de la pensée sociologique, c'est le top.

Posté

Pardon de mettre les pieds dans le plat, mais justement, peut-on vraiment qualifier Aron de "penseur" au sens strict ? Il ne s'agit pas de remettre en cause son érudition, ni son talent pour synthétiser, vulgariser brillamment la pensée d'un auteur (c'est pour ça qu'il est reconnu). Peut-on vraiment dire qu'il apporte quelque chose de nouveau à l'histoire de la pensée, et au libéralisme en particulier ? Ce n'est pas un penseur du style Hayek ; contrairement à ce dernier l'oeuvre d'Aron paraît davantage décousue et moins intemporelle. Par exemple, Pareto qui l'a durablement influencé lui et beaucoup d'autres mais dont il se cache bien. Il doit aussi beaucoup à Halévy. Il n'a pas non plus "redécouvert" Tocqueville ;  bref, c'est parfois en ignorant la pensée des auteurs sur lesquels il se base qui permet de donner l'impression qu'Aron peut paraître intellectuellement novateur.

Posté

J'ai lu les articles ; j'attends ceux de demain, et (bien que ce soit peut-être parce que je suis un peu crevé), j'ai l'impression que la pensée de Aron a vraiment du mal à être un peu approfondie dans l'espace d'un article.

 

D'où ma question, vous conseillerez quoi pour aborder Aron ? Directement L'Opium des intellectuels ? Ou il y a d'autres ouvrages/essais de lui (ou d'un de ses commentateurs) qui sont plus abordables au début ?

 

 

Les étapes de la pensée sociologique.

Si c'est le sociologue que vous cherchez à connaître, les étapes de la pensée sociologique, c'est le top.

 

Bof, pour une raison (j'aime bien ce livre) : ce n'est jamais qu'un condensé de ce que d'autres ont dit. Peut-etre, dans cette optique, que ses deux livres sur les classes sociales sont mieux, ou son "démocratie et totalitarisme"

 

Pardon de mettre les pieds dans le plat, mais justement, peut-on vraiment qualifier Aron de "penseur" au sens strict ? Il ne s'agit pas de remettre en cause son érudition, ni son talent pour synthétiser, vulgariser brillamment la pensée d'un auteur (c'est pour ça qu'il est reconnu). Peut-on vraiment dire qu'il apporte quelque chose de nouveau à l'histoire de la pensée, et au libéralisme en particulier ? Ce n'est pas un penseur du style Hayek ; contrairement à ce dernier l'oeuvre d'Aron paraît davantage décousue et moins intemporelle. Par exemple, Pareto qui l'a durablement influencé lui et beaucoup d'autres mais dont il se cache bien. Il doit aussi beaucoup à Halévy. Il n'a pas non plus "redécouvert" Tocqueville ;  bref, c'est parfois en ignorant la pensée des auteurs sur lesquels il se base qui permet de donner l'impression qu'Aron peut paraître intellectuellement novateur.

 

C'est justement cette vision "un penseur = un concept (ou des concepts)" qui est aujourd'hui la cause de la multiplicité d'idées et de concepts, parfois totalement farfelus, plus souvent tautologique face à d'autres plus anciens. Aron est un grand penseur par son érudition, sa capacité au regard critique sur un de grands auteurs, ses capacités d'essayistes. On ne dira jamais "tel concept au sens que lui donnait Aron", mais il sera encore citer dans 100 ans pour son travail sur Marx, Tocqueville ou Weber. C'est ça aussi etre un penseur.

Posté

D'ailleurs j'ai ses 18 leçons sur la société industrielle. C'est bien ?

Posté

Deuxième salve sur Raymond Aron dans Contrepoints. Avec des articles de Fabrice Copeau, Marc Crapez, Florent Basch et moi-même. Cette fois-ci, on parle de l'itinéraire intellectuel de Aron, de son approche de l'idéologie, de ses lectures de Weber et de Hayek et de son approche de la stratégie et de la politique étrangère.

 

Contrepoints, le magazine de la ouine !

 

 http://www.contrepoints.org/2013/10/17/143004-edition-speciale-raymond-aron-30-ans-deja

Posté

D'excellents articles, pour une personnalité si brillante et si peu idéologue qu'on se demande vraiment ce qu'elle penserait de notre époque.

Posté

Ah Aron ! Quelqu'un qui essaie à ce point de s'empêcher de troller ne peut pas être vraiment libéral.

Jean Robin, lui, c'est un vrai libéral, il trolle tout le temps !

  • 1 month later...
  • 2 years later...
  • 6 years later...
  • 1 year later...
Posté

"Je me demande si l’éducation occidentale crée des hommes libres ou qui ont peur de la liberté"

 

Citation

En 1970, lors des Rencontres Internationales de Genève, Raymond Aron donnait une conférence intitulée "La liberté libérale ou libertaire", évoquant la récupération libérale des mouvements contestataires de 1968 et l’apport possible de cette nouvelle gauche à la société.

 

aymond Aron commençait par évoquer la récupération libérale des mouvements de contestation post Mai 1968 en entreprise et à l'Université, avant de donner son point de vue sur ce que pourrait être la récupération de ces mouvements protestataires dans un cadre plus général : "Une des manières de récupérer [les mouvements contestataires], qui me parait authentiquement libérale et peut-être supérieure, c’est de leur donner toute liberté pour leur culture propre. Après tout, si les sociétés sont riches, je ne vois pas pourquoi elles ne pourraient pas permettre à ceux qui détestent la compétition et la rationalité de vivre à l’ombre de l’abondance (…) Si les gens n’ont pas envie de passer d’examens ou de concours c’est peut-être très raisonnable. S’ils n’ont pas envie de travailler beaucoup et s’ils trouvent que la vie est plus charmante quand on travaille moins, j’avoue que j’ai une certaine sympathie pour cette attitude. Une des manières de récupération de cette contestation serait de la laisser s’épanouir."

 

Posant le problème de la théorie de l’extéro-conditionnement, Raymond Aron se questionne sur le degré de liberté offert par nos sociétés occidentales modernes, soulignant le paradoxe lié au fait que les mouvements contestataires s’exercent essentiellement dans les sociétés les plus permissives : "La génération contestataire d’aujourd’hui est celle qui a reçu l’éducation la plus libérale, la plus permissive, qu’on n’ait jamais connue. De telle sorte qu’on pourrait se poser la question de savoir si la contestation et la protestation n’ont pas pour origine, non pas l’excès de socialisation et d’asservissement, mais tout au contraire la peur du vide, ou la peur de la liberté."

 

Raymond Aron concluait cette conférence en tentant de définir ce qu’est "l’homme libre", qu’il tenait à distinguer de ses réflexions sur les libertés : "Je me demande si l’éducation occidentale crée des hommes libres ou des hommes qui ont peur de la liberté."

 

 

Grandes voix du XXe siècle : Raymond Aron

  • Yea 2
Posté
il y a 15 minutes, Adrian a dit :

Malgré tous ses défauts, c'était quand même un esprit très, très supérieur.

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...