
Raoul.
Utilisateur-
Compteur de contenus
698 -
Inscription
-
Dernière visite
Tout ce qui a été posté par Raoul.
-
J'ai visionné il y a quelque temps des vidéos d'un certain Professeur Soral (Sciences Po Paris) qui étaient assez instructives.
-
Méthode intellectuelle : le choix du sujet
Raoul. a répondu à un sujet de Barem dans Lectures et culture
J’ai déjà lu La logique de Port-Royal, le traité de logique rédigé par Arnauld et Nicole. J’ai également étudié des passages d’un autre traité de logique. J’avais placé beaucoup d’espoir dans ces lectures, mais, dans les deux cas, il ne m’en est quasi rien resté. Les gens normaux appliquent spontanément les règles qui y sont énoncées. A l'inverse, il est impossible de se référer consciemment auxdites règles lorsque l’on réfléchit (à moins d’être très très fort). Cela prendrait trop de temps. J’ai bien noté que l’ouvrage de Hazlitt ne traite pas directement de logique, mais je crains que ce genre de livre ne soit pas plus utile qu’un traité de logique. Tout ce qu’on en peut espérer, ce sont des recettes simples, comme des méthodes de travail sélectionnées par l’expérience, des références d’ouvrage à lire, des préceptes généraux, etc… Encore faudrait-il que ce soit écrit par quelque brillant savant en fin de carrière, en le jugement duquel on puisse se reposer… Or, si j’en crois Wikipédia, Hazlitt a écrit Thinking as a Science alors qu’il n’avait encore que 2[1] ans ! Légèrement présomptueux de sa part… Et puis, voyez ce titre de chapitre : « The Neglect of Thinking », hem. Néanmoins, il y a justement là-dedans quelque chose de balzacien qui m’amuse beaucoup et qui me donne un peu envie de lire cet ouvrage. Il y a du Rastignac dans le jeune Hazlitt. A nous deux, New York ! Dans La peau de chagrin, d'ailleurs, le héros, Raphaël de Valentin, écrit un Traité de la volonté… De surcroît, il me semble que Hazlitt est précisément un modèle en termes d’organisation et de méthode. Provenant d’un milieu très modeste, il a su s’élever peu à peu et a acquis de très grands talents dans des domaines variés (je ne sais plus qui disait de lui qu’il était la seule personne de sa connaissance à être compétente à la fois en économie et en critique d’art…). Tout ceci alors que Hazlitt n’était pas non plus intellectuellement un génie (en 1959, alors qu’il connaissait l’œuvre de Mises depuis 10 ou 20 ans, il n’avait toujours pas compris la théorie misésienne de l’intérêt…), ce qui tend à démontrer que sa méthode de travail, elle, était excellente, et donne donc du poids à son petit livre. D'où la question que je vous ai posée à ce sujet. -
Méthode intellectuelle : le choix du sujet
Raoul. a répondu à un sujet de Barem dans Lectures et culture
Vous voulez dire Thinking as a Science, non ? Est-ce que vous trouvez ça bien ? J'ai une certaine défiance pour les livres qui prétendent apprendre au lecteur comment penser, mais on m'a dit que celui-ci méritait d'être lu, même s'il est entaché de certains défauts de jeunesse. D'une manière générale, j'aime beaucoup Hazlitt. Il a été ce que Revel aurait pu être si ce dernier avait pris la peine d'étudier la théorie économique. -
Il semblerait que Capitalism and the Historians (ouvrage collectif édité par Hayek) parle de cela, mais personnellement je ne l'ai pas encore lu. Dans cette veine, on m'a également dit du bien de L'argent des français de Jacques Marseille, que je n'ai pas davantage lu.
-
Lu How The Chicago School Overshot the Mark - The Effect of Conservative Economic Analysis on U.S. Antitrust, ouvrage collectif édité par Robert Pitofsky, president de la Federal Trade Commission sous Clinton. Comme l’indique le titre, l’objet affiché du livre était, non pas de remettre en cause toutes les thèses de l’école de Chicago (en particulier celles exprimées par Robert Bork et Richard Posner), mais d’en critiquer certains « excès ». A cet égard, geste élégant, le premier chapitre, dont la rédaction a été confiée à Richard Schmalensee (qui avait témoigné pour la défense lors du procès Microsoft), traite des améliorations de l’état du droit rendues possibles par l’école de Chicago. Il apparaît néanmoins que l’hommage (partiel) rendu aux « conservateurs » est extrêmement hypocrite. De toute évidence, la plupart des auteurs leur vouent une haine tenace qu’ils ne déguisent que pour des raisons stratégiques (impossible – pour eux – d’attaquer de front l’école de Chicago). Sur le fond, bien que certaines contributions soient totalement insignifiantes, l’ouvrage apporte quelques éléments intéressants. Ainsi, (i) il y est rappelé que, contrairement à la légende, les thèses « conservatrices » n’ont que partiellement été intégrées dans le droit positif (en réalité, les Chicagoans n’ont réussi qu’à « discipliner » quelque peu l’école de Harvard) ; (ii) la thèse selon laquelle le but de Sherman aurait été l’ « efficacité » ou le « bien-être total » (i.e., celui des consommateurs ET des producteurs) est relativement bien démolie (car, 1° « There is no one thing called “efficiency” » et 2° Pour Sherman, les grandes entreprises spoliaient les consommateurs -- sans parler des relations troubles de Sherman avec les milieux d'affaire agricoles) ; (iii) l’argument selon lequel les pratiques de « resale price maintenance » ont pour objet d’éviter le « free ride » est critiqué de manière assez convaincante (ce qui permet, chose assez plaisante, de lire sous la plume d’un gauchiste que le « free ride » est un problème mineur : « Unfortunately, « free rider » has acquired pejorative connotations… ») ; (iv) Un des auteurs (Steven Salop) soutient que les arguments (dévastateurs) habituellement dirigés contre la faisabilité des « prix prédateurs » ne valent pas à l’égard de la technique du « Raising Rivals Costs » (Les pro-antitrust emploient toujours cette tactique : pour esquiver les critiques, reservir les anciens concepts sous des noms nouveaux) ; (v) Le même auteur fait remarquer que la firme en place qui pratique des « prix de monopole » a plus à perdre que les entrants potentiels n’ont à gagner (car, du fait de l’entrée, le « prix de monopole » sera vraisemblablement diminué). [Je ne parviens pas à faire marcher la fonction Amazon. Est-ce que les codes "ISBN-10" et "ISBN-13" (par opposition au code "ISBN" simple ?) sont censés passer ?]
-
Un "dol" envers qui ? envers les actionnaires ou le cessionnaire ? En général, les libéraux favorables au délit d'initié envisagent la question du point de vue des co-actionnaires, en estimant que le cédant était (implicitement) lié à l'égard de la société par une obligation de ne pas utiliser les informations qu'il aurait acquises dans le cadre de ses fonctions. Le problème est alors triple : (i) les co-actionnaires ne subissent aucun dommage (sauf dans le cas où un dirigeant plombe volontairement le bilan de la société qu'il dirige afin de pouvoir s'enrichir en vendant à découvert -- mais alors le dommage n'est pas dû à l'opération d'initié elle-même), (ii) les co-actionnaires devraient au moins avoir le droit de stipuler que les dirigeants ne sont tenus d'aucune obligation de ce genre, (iii) en tout état de cause, il s'agirait d'une faute dans l'exécution du contrat et non d'un dol (lequel a trait à la formation du contrat). Si vous envisagez la question du côté du cessionnaire, la difficulté est à peine moins vive : certes, le "dol" est possible, mais (i) il faudrait au moins laisser aux parties à la vente le droit de stipuler qu'elles se dispensent de toute obligation d'information, (ii) la raison d'être d'un contrat de cession d'actions réside (le plus souvent) précisément dans le fait que les parties au contrat ont des informations différentes sur les résultats futurs de la société dont les actions sont vendues, et (iii) le dol en tant que tel ne relève pas du droit pénal. En pratique, les parties à la vente règlent souvent la situation en signant une clause par laquelle le cédant garantit le cessionnaire contre tout élément négatif qui n'aurait pas été dévoilé et qui trouverait son origine antérieurement à la cession. Cela leur permet de définir elles-mêmes l'étendue de leurs obligations respectives. A l'inverse, si l'Etat décide d'imposer uniformément une "solution" comme celle adoptée récemment par la Cour de cassation (en l'occurrence, dans l'hypothèse où un dirigeant de société rachetait les parts des héritiers du cofondateur), vous créez de l’insécurité juridique et vous infantilisez les parties :
-
Il paraît en effet assez opportun, de la part des entreprises qui autorisent leurs dirigeants/salariés à acquérir et à vendre leurs actions, de leur interdire au moins de vendre à découvert.
-
Problème résolu. J'ai copié-collé le chapitre qui m'intéressait via scribd.
-
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
L'accord Haavara : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_Haavara. -
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
C'est amusant que vous parliez des réserves d'or des Juifs, parce que, justement, selon Adam Tooze, la politique raciale du régime nazi avait été entravée, au moins au début (quand le régime était encore relativement modéré), par des problèmes de réserve de change : -
Je n'ai pas dit que le statut de dirigeant d'une entreprise publique les protégeait, ou devrait les protéger. (Du moins en droit. Parce que, en pratique, il est très facile de faire acquitter ceux qui ont l'oreille du prince, dans la mesure où les magistrats sont le plus souvent réduits à se prononcer sur la base de pures spéculations, de sorte qu'il est difficile de montrer que leur décision aurait été dictée par l'esprit de parti). J'avais au contraire voulu dire que seuls les dirigeants d'entreprise publique pourraient à la rigueur être soumis à ce genre de réglementation. Certes, comme vous le soulignez, des acteurs privés pourraient faire la même chose. Mais c'est aux actionnaires qu'il appartient de décider s'il convient ou non de prendre le risque de laisser les dirigeants acheter ou vendre des parts sociales. C'est sur eux que retomberont les conséquences négatives. A l'inverse, dans le secteur public, il est très aisé pour les hommes d'Etat de s'enrichir de cette manière, étant donné que les gérants des participations de l'Etat n'ont pas d'intérêt patrimonial dans l'affaire, et seraient même plutôt enclins à entrer dans la combine. Dans Keynes, the Man, Rothbard rapporte d'ailleurs des éléments troublants tendant à suggérer que Keynes se serait enrichi de cette façon. Comme l'écrivait Oscar Wilde, "Private information is practically the source of every large modern fortune". Il me semble que c'est précisément l'intérêt de la chose. Avec ce genre d'incriminations "hypocrites", comme vous dites, l'Etat place une épée de Damoclès au-dessus de chaque dirigeant de société cotée. Ca rend tout de suite plus délicat, pour ces derniers, de s'opposer à l'Etat ou de refuser de verser des pots-de-vin.
-
A propos, est-ce que quelqu'un aurait, par le plus grand des hasards, une version PDF non-sécurisée ou (rêvons un peu) une version word de Capitalism, ou, mieux encore, du chapitre 10 (consacré au monopole) de cet ouvrage ? Dans la version PDF que Reisman a gracieusement mise à disposition des internautes, il n'est pas possible de faire des copier-coller, de sorte que le lecteur est réduit à recopier à la main les passages intéressants… C'est décourageant.
-
Dans son dernier article sur Atlantico, il écrit ceci : En gros : on veut bien vous laisser votre argent, mais à condition que ce soit nous qui décidions comme vous le dépenserez.
-
Pour être précis : Article L461-1 du Code de commerce I.-[…] II.-Les attributions confiées à l'Autorité de la concurrence sont exercées par un collège composé de dix-sept membres, dont un président, nommés pour une durée de cinq ans par décret pris sur le rapport du ministre chargé de l'économie. Le président est nommé en raison de ses compétences dans les domaines juridique et économique . Le collège comprend également : 1° Six membres ou anciens membres du Conseil d'Etat, de la Cour de cassation, de la Cour des comptes ou des autres juridictions administratives ou judiciaires ; 2° Cinq personnalités choisies en raison de leur compétence en matière économique ou en matière de concurrence et de consommation ; 3° Cinq personnalités exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les secteurs de la production, de la distribution, de l'artisanat, des services ou des professions libérales. Quatre vice-présidents sont désignés parmi les membres du collège, dont au moins deux parmi les personnalités mentionnées aux 2° et 3°. Le Professeur Combe était déjà auparavant membre de l'Autorité, mais, en devenant vice-président, il en devient un membre permanent. Par ailleurs, il écrit des articles sur Atlantico : http://www.atlantico...out-528389.html . (Certains de ses articles portent des titres assez racoleurs : "Consommateurs, les ententes vous spolient", "les cartels restent un cancer pour l'économie", ou encore "The Myth of overenforcement".)
-
Le Prof. Emmanuel Combe vient d’être nommé vice-président de l’Autorité de la concurrence. Son prédécesseur, Anne Perrot, a rejoint un cabinet de conseil économique (où l’on peut supposer qu’elle saura bien mettre en valeur les « connaissances » acquises dans son ancien métier….). Le Professeur Combe semble se revendiquer d’un libéralisme modéré. Sur son site internet, il reproduit une citation de Frédéric Bastiat (ce qui devrait le rendre sympathique) en la détournant apparemment de son contexte (ce qui le rend tout de suite moins agréable) : « Tuer la concurrence, c’est tuer l’intelligence » – quand Bastiat parle de « concurrence », il s’agit vraisemblablement de la concurrence dans le respect des droits de propriété, laquelle s’oppose à quasi toute « politique de concurrence ». Le Prof. Combe est également l’auteur d’un ouvrage intitulé Economie et politique de la concurrence. Il s’y déclare globalement en accord avec la réglementation antitrust actuelle, mais reste assez ouvert d’esprit pour citer Armentano (à plusieurs reprises), Mises et Rothbard (il semble toutefois considérer que l’école autrichienne est une sous-branche de l’école de Chicago, ce qui ternit tout de même sa crédibilité).
-
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
"Nazi" était avant tout un sobriquet destiné à ridiculiser les nationaux-socialistes. Mais il est fort possible que l'intention de ceux qui l'ont diffusé ait également été de camoufler quelque peu la nature profondément socialiste du régime hitlérien. -
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
A propos de nazisme, est-ce que quelqu'un aurait lu The Wages of Destruction - The Making & Breaking of The Nazi Economy, par Adam Tooze ? Personnellement, j'ai commis l'erreur de lire cet ouvrage avant d'avoir acquis des connaissances suffisamment solides en économie bancaire et monétaire. En effet, une des thèses de l'auteur est que l'Allemagne aurait souffert d'une pénurie chronique de liquidités étrangères et que cette pénurie l'aurait conduite, elle, l'Allemagne, à agresser les Etats voisins afin de s'emparer de leurs réserves de changes, ou, plus modestement, à lancer de manière prématurée ses agressions. L'idée était que l'Allemagne, pays industriel mais dépourvu de matières premières, aurait été "étranglée" économiquement, en conséquence de la "pénurie" de devises étrangères, car elle n'aurait plus pu se procurer les matières premières nécessitées pour alimenter son industrie. Ce qui me dérange, dans cette thèse, c'est que la "disette" de devises étrangères est présentée comme une caractéristique structurelle de l'économie allemande, alors que, en toute logique économique, elle avait dû être créée de toute pièce par les contrôles de change instaurés par l'Allemagne. Bref, l'Allemagne n'était pas étranglée, elle s'étranglait. Comme, à l'époque où j'avais lu cet ouvrage, mon attention n'avait pas été attirée sur cet aspect-là des choses, je ne me souviens plus si l'auteur fournit des explications à cet égard. -
En fait, le plus grand problème avec cette réglementation, c'est qu'elle repose implicitement sur une distinction toute métaphysique entre la possession et l'utilisation d'une information. Je m'explique. D'une part, l'achat d'actions d'une société par ses dirigeants n'est pas en principe interdite. Cela peut même constituer une bonne stratégie pour motiver ces dirigeants. D'ailleurs, le législateur avait créé le régime des stocks-options pour encourager cette pratique. D'autre part, le dirigeant d'une société a forcément des informations particulières sur la société qu'il dirige. C'est évident et inévitable. Mais le problème est que le cerveau humain n'est pas compartimenté. Il n'y a pas un tiroir dans lequel le dirigeant pourrait ranger les informations qu'il a obtenues en sa qualité de dirigeant, le temps de prendre une décision en qualité de détenteur d'actions. C'est impossible. C'est un peu comme dans les procès pénaux. Parfois, un moyen de preuve -- par exemple, un enregistrement d'une conversation téléphonique où l'accusé reconnaît clairement sa culpabilité -- est annulé en raison d'un vice de procédure. Les jurés et les magistrats sont censés se comporter comme si cet enregistrement n'avait jamais été fait et ne leur avait jamais été communiqué. Mais est-il seulement possible pour eux d'extraire cette information de leur cervelle de manière à être sûrs qu'elle ne les aura pas influencés dans leur décision ? C'est naturellement impossible. Eh bien, pour les délits d'initié, c'est la même chose, mais en pire. Alors que, pour les jurés, il n'y a aucune sanction (tout au plus l'annulation de leur décision), pour les dirigeants sociaux, une peine de prison et l'infamie populaire sont en jeu. Bref, c'est n'importe quoi. On ne peut pas diviser un cerveau humain. Soit on interdit totalement aux dirigeants sociaux de posséder des actions (ou, au moins, de prendre des décisions d'achat et de revente), soit on abroge ce délit. Sinon, c'est du pousse-au-crime.
-
Comme d'habitude. Des fonctionnaires et des dirigeants d'une entreprise publique ont abusé de leur situation, et les hommes de l'Etat se sont empressés d'utiliser ce prétexte pour imposer une réglementation qui, tout en étant justifiée pour le secteur public, est parfaitement liberticide dans le secteur privé.
-
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
J’avais compris que vous disiez que Nolte avait abordé le thème des racines françaises dans La guerre civile. N'ayant pas lu Le fascisme dans son époque, je pouvais difficilement me rappeler que Nolte y avait traité ce sujet… Du reste, dans l’avant-propos à La guerre civile, Nolte, sans renier Le fascisme, dit que ses idées ont évolué/mûri entre-temps (mais je ne me rappelle plus sous quel rapport). La question n’était pas tant de savoir si vous aviez des informations personnelles qui vous auraient permis d’avoir un avis direct sur la fiabilité des chiffres de Payne, mais si ces chiffres étaient en général admis par les autres historiens de la période que vous auriez pu lire. Toutefois, s’il se trouve sur ce forum quelque arrière-petit-fils d’un dignitaire fasciste ayant reçu des informations particulières par voie de tradition familiale, qu’il n’hésite pas à intervenir, ça m’intéresserait. -
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
Je ne me souvenais pas que Nolte prêtait des racines françaises au nazisme et au fascisme (bien qu'en cherchant on puisse toujours en trouver et que cette influence soit assez évidente pour ce qui est du bolchevisme), mais ce que Nolte dit de la "dynamique de radicalisation de la contre-révolution" (ou de la "contre-barbarie") me semble personnellement très pertinent (quoique pas très original). Comme disait approximativement Nietzsche : choisis bien tes ennemis, tu finiras par leur ressembler. Sinon, confirmez-vous les chiffres cités par Payne ? -
Cherche des critiques libérales sur le fascisme
Raoul. a répondu à un sujet de Elardag dans Lectures et culture
Qu’entendez-vous par « fascisme » ? Les mouvement et régime politiques italiens ayant sévi de 1919 à 1945, ou, d’une manière générale, les régimes « dictatoriaux » voire « totalitaires » ? Il faut bien distinguer les deux, sous peine de sombrer dans un dramatique relativisme historique. Le fascisme italien était un régime clairement dictatorial, mais un fossé immense le séparait (au moins jusqu’en 1940) des régimes nazi et soviétique. Ainsi, selon l’historien américain Stanley Payne, en-dehors de quelques assassinats perpétrés par les services secrets et des violences de rue, il n’y aurait eu en Italie fasciste que neuf exécutions politiques de 1923 à 1940. Rien à voir avec les millions d’assassinats gratuits commis à la même époque par l’Allemagne et (surtout) la Russie. C’est pourquoi vous trouverez des libéraux pur beurre louant le fascisme (par exemple Mises, dans Liberalism), en tant que ce mouvement faisait barrage au communisme et constituait donc, dans les circonstances de l’époque, le moindre mal. Sur ce point, je pense que l’historien le plus intéressant est Ersnt Nolte (auteur, notamment, de La Guerre civile européenne.) -
En fait, quand j'y songe, il me semble qu'il n'est pas inéluctable que l'intervention de l'Etat pour rembourser les déposants conduise à une dépréciation de la monnaie. En effet, comme une faillite bancaire (élément déclenchant la garantie des dépôts, en principe) entraîne en général une contraction de la masse monétaire, la mise en oeuvre de la planche à billets électronique pourrait avoir pour seul effet de rétablir le stock de monnaie à son niveau antérieur. On peut même imaginer, si le fonds de garantie et l'Etat s'en tiennent au niveau d'indemnisation requis par la loi (100 000 euros par client), que la crise bancaire (sinon l'intervention de l'Etat elle-même) ait pour effet d'améliorer le pouvoir d'achat de la monnaie.
-
Vente d'organes
Raoul. a répondu à un sujet de Hayek's plosive dans Philosophie, éthique et histoire
La seule pensée de vendre un de mes organes me ferait presque tourner de l’œil, mais, dès que je me suis remis de mon émotion et que j’essaie d’analyser raisonnablement la situation, la conclusion s’impose à moi : l'interdiction de ce commerce entraîne les mêmes inconvénients que les autres prohibitions (pénurie, attribution des organes par voie administrative, marché noir non sécurisé, vente d’organes frelatés, mauvaises conditions sanitaires des « extractions »…). Néanmoins, sur le plan stratégique, je serais facilement enclin à faire un compromis sur ce point, tant il me paraît difficile de vaincre la répugnance naturelle du citoyen lambda. (Accessoirement, ce thème fournit un slogan qui pourrait plaire aux libertariens : « don’t trade on me »). Pour ce qui est du concept de « dignité humaine », il me semble qu’il se trouve à la base du libéralisme éthique mais qu’il constitue en même temps un redoutable cheval de Troie pour la liberté individuelle. Initialement, ce concept avait un double sens : il renvoyait, d’une part, à l’idée d’un devoir – purement moral – que l’individu avait à l’égard de lui-même et qui devait se traduire par l’abstention volontaire de certains comportements, et, d'autre part, il fondait la philosophie des droits de l’homme en justifiant que l’Etat n’enfreigne pas sans nécessité la volonté des individus. Par la suite, toutefois, le concept a subi une première mutation : de devoir, il est devenu un droit, droit tendant à protéger un individu contre les retombées néfastes pour lui-même de son propre comportement. Ce droit prenait la forme d’un droit-créance opposable aux tiers. Ainsi, notamment, des lois « luttant » contre le surendettement des individus, du droit pour les transsexuels d’obtenir la modification de leur état civil et du délit de « harcèlement moral ». Au terme de son évolution, la « dignité » est redevenue un devoir pour l’individu, mais un devoir juridique et non plus moral. Au nom de la « dignité humaine », des tiers peuvent en effet vous interdire d’adopter un certain comportement s’ils estiment que ce comportement porte atteinte à votre propre dignité (Cf., l’arrêt par lequel la Cour de cassation a annulé à la demande de tiers un contrat par lequel des nains étaient payés pour servir de projectiles dans des boîtes de nuit). -
Il n'y a pas réellement de "critères" déterminés qu'il suffirait de satisfaire pour obtenir automatiquement l'agrément requis. L'Autorité de contrôle prudentiel dispose d'un très large pouvoir d'appréciation. Elle a même le droit de contrôler l'"honorabilité" des dirigeants de banque… Cela dit, la plupart des "critères" évoqués dans la loi visent à assurer la protection de la clientèle. On pourrait donc supposer qu'une banque conservant 100 % des dépôts serait accueillie très favorablement par l'Autorité. Néanmoins, en parallèle avec la protection de la clientèle, il y a un autre "critère", qui a trait, à l'inverse, au "bon fonctionnement du système bancaire". Or, si le mouvement 100 % réserviste se développait et "mettait en danger" les banques expansionnistes en demandant systématiquement le remboursement en espèces, "on" pourrait se demander si cela ne pourrait pas justifier un refus d'agrément. La décision de l'Autorité peut être contestée devant le Conseil d'Etat, mais je doute que ce dernier ose se montrer pointilleux à l'égard de décisions si politiques. Aux Etats-Unis, si je m'abuse, l'Administration, guidée par le gouvernement, avait usé de son pouvoir d'agrément pour contraindre les banques à prêter à des gens réputés insolvables.