
Raoul.
Utilisateur-
Compteur de contenus
698 -
Inscription
-
Dernière visite
Tout ce qui a été posté par Raoul.
-
Pour le dire d'une manière un peu différente : si vous cédez à la contrainte morale, c'est que vous y trouvez un intérêt subjectif (ex : vous accordez plus d'importance à la concorde au sein de votre famille qu'au choix de la marque de votre voiture).
-
Il n'y a pas de mal. Vous faites bien de poser des questions, mais, de mon côté, j'ai besoin de vous en poser d'autres pour savoir quels sont les contours exacts de l'idée que vous "testez". Concernant l'"intégrité morale" : dans une certaine mesure, elle déjà est prise en compte dans le cadre de la "fraude", même si tout le monde n'est pas forcément d'accord sur le rôle de l'Etat face aux vices du consentement. Néanmoins, les influences sociales que vous mentionnez pourraient difficilement être qualifiées de "fraude". Ce texte de Rothbard pourra peut-être vous aider à mieux comprendre les raisons qui incitent les libéraux à ne prendre en compte que les préférences démontrées pas les actions des individus : http://library.mises.org/books/Jesus%20Huerta%20de%20Soto/Toward%20a%20Reconstruction%20of%20Utility%20and%20Welfare%20Economics.pdf
-
La conception de la liberté que vous présentez, Tyr, est vraiment à l'opposé de la conception libérale de la liberté. Diriez-vous que, pour un électeur soit "libre" de voter, il faut qu'il se prononce sans l'aide d'informations extérieures, et qu'il convient donc d'interdire les débats politiques ? La conception anti-libérale de la liberté est d'ailleurs celle adoptée par le droit de la concurrence. Si une entreprise diffuse des consignes de prix facultatives ou si elle publie des informations sur sa politique commerciale, les autres entreprises sont réputées avoir perdu leur "liberté" de déterminer elles-mêmes leurs prix. (Chose d'autant plus paradoxale que le droit de la concurrence repose encore largement sur le concept de "concurrence pure et parfaite" dont une condition supposée serait "l'information parfaite".)
-
La liberté inclut le droit d'être vaniteux et de suivre la mode. L'Etat n'est pas en mesure de distinguer nos "vrais" besoins de nos besoins "artificiels". Même s'il en était capable, il ne serait pas légitime à le faire.
-
J'ignore si Keynes a été influencé par le probabilisme de Hume (je n'ai pas lu le Traité des probabilités). Dans la TG, Keynes cite les propos de Hume commentés par Rothbard dans l'article partiellement reproduit dans mon com' n°100, à savoir ceux relatifs à la prétendue nécessité d'augmenter constamment la masse monétaire. Keynes a écrit un texte à la gloire de Burke dans sa jeunesse. Je ne l'ai pas lu, mais il semblerait que Keynes y approuve surtout l'accent mis sur la raison d'Etat et la méfiance à l'égard des buts grandioses mais lointains. Bref, Keynes ne s'inspire pas de Burke sur le plan de la théorie pure (=/= Hume), il s'agit surtout d'une philosophie ou mentalité commune. http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes#Keynes_et_Burke Hume est souvent cité dans la blogosphère américaine pour sa démonstration amusante de la théorie quantitative de la monnaie. Mais, si je ne m'abuse, en général, les économistes (notamment Hayek) s'intéressent davantage à son épistémologie. Sur le plan de la théorie économique pure, il semblerait qu'il n'ait pas été très original.
-
Il existe une légère différence entre « n’avoir jamais traité d’économie » et « n’avoir jamais conçu de théorie économique », je vous l’accorde, mais il n’en reste pas moins que j’ai très bien « interprété » les propos de Free Jazz. Bien que faux, ils sont parfaitement clairs, surtout lorsque si l’on tient compte des échanges précédents et du sujet traité. Lorsque vous êtes en train de parler des conceptions respectives de Locke et Hume en matière de monnaie et de taux d’intérêt et que l’on vous répond « Locke & Hume n'ont jamais conçu de théorie économique, mais une philosophie politique et morale », il n’y a pas d’ambiguïté possible. Ordinairement je m’abstiens de relever l’éventuelle agressivité des commentaires des autres, du moins quand c’est moi qui en suis la ‘victime’ (souligner l’éventuelle déficience des arguments est bien suffisant), mais, puisque vous abordez le sujet, je dois dire que je trouve vraiment paradoxal que ce soit mon commentaire vous jugiez « inutilement agressif ». Après des propos tels que « arrêtes de déconner à plein tube s'il te plaît » et « Devant tant d'inculture, c'est à se demander si tu as déjà ouvert un livre de ces auteurs » (sans l’ombre d’un argument, dans les deux cas), ma réponse me semble justifiée à la fois dans le fond et dans la forme. On pourrait presque me reprocher d’avoir été trop conciliant. Qu’un écrivain puisse illégitimement se revendiquer d’un auteur disparu, c’est vrai, mais sur ce fil on a déjà discuté de cette question à plusieurs reprises (voir notamment mon com’ n°66). Le point important est que, concernant un aspect fondamental de la théorie économique, les approches de Hume/Locke et Keynes sont similaires. Il est bien-sûr permis de me contredire, mais le minimum serait de fournir des arguments, d’autant que j’avais prémâché le travail dans mon com’ n°88 (reproduit en haut de cette page). Pour le cas particulier de Montesquieu, mon intention était surtout de souligner que, contrairement à ce qu’affirmait Free Jazz, il avait aussi fait œuvre d’économiste. En revanche, si j’ai mentionné l’éloge qu’en faisait Keynes, c’est seulement parce que le manque de chance de Free Jazz m’amusait. Je ne connais pas les motifs ayant dicté cet éloge. Peut-être s’agissait-il simplement de pouvoir attaquer Say sans froisser le chauvinisme français (les propos cités proviennent de la préface à l’édition française et Keynes y oppose Say à Montesquieu).
-
Les bras m’en tombent. Mon précédent commentaire incluait une citation de Hume ayant trait à la quantité de monnaie et mentionnait en sus la référence bibliographique, et vous continuez de soutenir que Hume n’aurait jamais traité d’économie. Par-dessus le marché (quand bien même vous auriez eu raison), vous faites un magnifique non sequitur en prétendant en déduire que je n’aurais jamais ouvert une page d’un Locke ou de Hume, alors que, s’il y a bien une chose que l’on ne peut savoir en se contentant de lire une page d’un écrivain, c’est ce dont il ne parlera pas. J’ajoute qu’il a quelque chose de vraiment artificiel et scolaire à sélectionner trois auteurs (Locke, Hume et Montesquieu*) et à affirmer qu’ils auraient « posé les fondements du libéralisme », comme s’ils n’avaient pas eu de prédécesseurs ni de contemporains aussi illustres qu’eux (Cantillon ? Turgot ?). (*) Incidemment, vous devez jouer de malchance, parce que non seulement Montesquieu a beaucoup écrit sur l’économie, mais en plus il a été cité avec approbation par Keynes. Celui-ci est allé jusqu’à écrire dans la préface française à la TG : « Montesquieu, le plus grand économiste français, celui qu’il est juste de comparer avec Adam Smith, et qui dépasse les physiocrates de cent coudées… ». Manque plus que Burke et vous aurez fait le tour des références keynésiennes.
-
Les orthodoxes ? EDIT : ah, oui.
-
Mais il me semble qu'il avait mené les deux cursus de front.
-
Zut, j'avais édité mon message (ajout de la dernière phrase) avant d'avoir vu le vôtre...
-
La thèse présentée par Hayek dans son texte sur l'école polytechnique me semble fondée dans ses grandes lignes mais un peu fantaisiste dans son application. Pour identifier l'approche constructiviste avec l'école française, Hayek a besoin, soit de mettre artificiellement de côté les grands penseurs libéraux français (Condillac, Say, Bastiat) sous prétexte que leurs opinions n'avaient pas été adoptées par les gens de l'Etat, soit d'attaquer des textes qu'ils ont écrits dans leur prime jeunesse (c'est le cas pour Turgot, dont Hayek cite un texte un peu utopique écrit à l'âge de 23 ans, mais qui pourrait autrement difficilement être taxé de "constructivisme"). En revanche, il me semble effectivement probable que certains genres d'étude prédisposent largement à verser dans l'ingénierie sociale. Hülsmann fait à cet égard une remarque intéressante dans sa biographie de Mises : (Rothbard constitue une exception de taille : diplômé en mathématiques et en économie, mais pas en droit.)
-
C'est vrai, mais il s'agissait ici de dire qu'un retour sur investissement supérieur à la moyenne (un profit entrepreneurial, quoi) ne vient pas nécessairement "compenser" (rien que ce terme sonne faux...) le fait d'avoir encouru un risque particulièrement élevé. Un profit peut simplement résulter d'un meilleur jugement, ou d'un simple coup de chance, etc, etc. Tout à fait d'accord jusque-là. Les bons économistes, conscients de ce qu'ils étudient des interactions de choix et non des réponses à des stimuli (et qu'ils ne pourront donc jamais mettre au jour des relations constantes entre magnitudes), laissent les "modèles" aux physiciens et biologistes. Tout au plus recourent-ils à des "constructions imaginaires", c'est-à-dire à des antimodèles dont le propre est, non pas d'imiter la réalité, mais, bien au contraire, d'en différer, afin de permettre par contraste de comprendre cette dernière (ex : un monde immobile afin de comprendre le mouvement, etc.) Même réponse qu'Apollon. Je pense que vous avez en tête un énoncé trop "ambitieux" de cette loi. Certains économistes, adoptant le point de vue d'un être omniscient, postulent que tous les capitaux devraient toujours être affectés à leur usage le plus rentable, et mettent la LOD en cause quand ils constatent que la réalité ne se conforme pas à cette situation onirique. Mais ce n'est pas une bonne approche. Une telle conception qui-charge-trop-la-barque ne peut qu'aboutir à jeter le discrédit sur la théorie économique. En réalité, tous les théorèmes économiques doivent se placer du point de vue des individus, de leurs perceptions et anticipations.
-
Effectivement, la première citation de Rothbard (extraite du chap 8) concerne le monde réel, et non l'ERE. Cependant, comme Cthlulu, je l'avais inconsciemment plus ou moins associée à l'ERE (alors même qu'elle a trait à un changement), tout simplement parce que l'intérêt originaire est en général appréhendé dans le cadre de l'ERE. Pour le reste, je crois qu'il s'agit surtout d'un quiproquo. Il me semble en effet que Cthulu (qu'il me corrige si je me trompe) utilise le terme "intérêt", non dans son sens strict (=/= "intérêt originaire") mais dans une acception plus générale (en accord, du reste, avec la citation de Rothbard qu'il a produite) regroupant les différentes composantes de la "structure des taux d'intérêt", et incluant notamment le "profit". D'ailleurs, dans son com' initial, que je n'ai que partiellement cité, il faisait référence aux secteurs "sous-valorisés". En ce sens-là, donc, il me paraît correct de faire un lien entre innovation technologique (ou tout autre changement des données du marché, d'ailleurs) et "intérêt" (non-originaire).
-
On est d'accord, alors. A l'intérêt originaire (au sens strict du terme) il faut ajouter, dans le monde réel, les profits et pertes entrepreneuriaux résultant d'évolution des données de marché. La quantité de facteurs de production n'a pas d'influence sur la rémunération des capitalistes-entrepreneurs, mais les changements dans cette quantité, si. (En revanche, je ne pense pas que les profits entrepreneuriaux soient nécessairement liés à la prise de risque. Il doit être possible que l'évolution du marché fasse apparaître des occasions de profit relativement dépourvues de risques, mais dont seuls les entrepreneurs les plus alertes pourront tirer parti.)
-
C'est pour cette raison que Rothbard écrit :
-
C'est assez discuté, mais en principe la quantité de biens de capital présents sur le marché n'a pas de lien direct avec la rémunération des capitalistes (ou, plus exactement, la causalité ne s'exerce pas dans ce sens). La quantité des biens de capital influe sur la valeur marchande de ceux-ci, et donc sur la rémunération brute des capitalistes. Cependant, leur rémunération nette (i.e., leur rémunération effective) dépend de la différence entre le prix d'achat et le prix de revente. Or, une augmentation du stock de capital exercera en principe une influence sur les deux termes de l'opération, de sorte que le différentiel ne changera pas (si plus de facteurs de production sont produits, leur valeur d'échange diminuera, mais la valeur des biens de consommation diminuera aussi, car ces derniers, grâce aux nouveaux facteurs de production, auront été produits en plus grande quantité). En fin de compte, la rémunération des capitalistes (i.e., le taux d'intérêt) dépend plutôt du degré de préférence pour le présent, c'est-à-dire de la décote qu'il faut appliquer à un bien futur en raison du temps de préparation qui sera nécessaire pour que ce bien soit prêt à être consommé. Mais il n'y pas de consensus sur ce point.
-
Libéralisme Et Théorie De L'évolution
Raoul. a répondu à un sujet de Katanga dans Science et technologie
Il existe certainement bien des différences entre l'esclavage antique et l'esclavage moderne, mais, pour démontrer que le premier était plus doux que le second, la comparaison avec la condition des esclaves domestiques dans l'Antiquité n'est pas valide. Les esclaves employés dans la domesticité ont vraisemblablement toujours été mieux traités que ceux affectés aux travaux agricoles ou industriels (v. Autant en emporte le vent.) Pour pouvoir tirer des conclusions fondées, il faudrait donc pouvoir comparer la condition des esclaves d'un type donné (domestique ou agricole) dans l'Antiquité à celle des esclaves du même type pendant la période moderne. -
Libéralisme Et Théorie De L'évolution
Raoul. a répondu à un sujet de Katanga dans Science et technologie
Tocqueville n'est pas toujours un historien très fidèle, mais voici ce qu'il écrit des effets de l'esclavage : Mises tient des propos similaires dans l'Action humaine (chap XXI, 9). Il est vrai que la donne est changée si l'on tient compte de ce que le loisir est aussi une forme de revenu. -
Libéralisme Et Théorie De L'évolution
Raoul. a répondu à un sujet de Katanga dans Science et technologie
J'avais retenu une 3ème version, à savoir que l'esclavage avait été aboli quand les propriétaires comprirent qu'il n'avait jamais été rentable. -
En fait, la possibilité pour un capitaliste de vivre de ses "rentes" et la part des capitalistes dans le revenu "social" sont deux choses différentes. L'importance sociale des capitalistes peut se réduire sans que leur taux de rémunération ne diminue. Böhm-Bawerk reprochait précisément à Bastiat de mélanger ces deux idées.
-
Même si on prend ces chiffres comme une constatation historique ne présageant pas de l'avenir, il reste encore deux difficultés : 1° Ils sont en général accompagnés par une explication fallacieuse de la façon dont une hausse de l'emploi public pourrait conduire à une augmentation du chômage. L'idée sous-jacente est en effet que l'embauche des fonctionnaires, en engendrant une hausse des dépenses publiques, générerait une baisse des profits qui limiterait directement l'embauche privée. Or, en tant que telle, la baisse des profits (ou de la demande globale), n’a pas d’influence sur le nombre de personnes employées. Elle se traduit ‘seulement’, via la baisse de la productivité, par une diminution des salaires. En tant que telle, contrairement à ce que soutenait Keynes, elle ne crée pas de chômage. Pour qu’elle génère du chômage, il faut un élément supplémentaire : (i) soit que la baisse de la productivité se heurte à un coût complet employeur minimum (à savoir : salaires minima légaux ou syndicaux + coûts d’embauche + coûts des licenciements potentiels + coûts liés à la représentation syndicale..), (ii) soit que, à ce niveau réduit de salaire, moins de gens soient incités à travailler. 2° Ils présentent implicitement la « création d’emplois » comme un objectif intrinsèque. En réalité, les emplois sont naturellement surabondants. Ils ne sont raréfiés que par l’intervention artificielle de l’Etat et des syndicats. L’élément rare, c’est la main-d’œuvre, pas l’emploi de main-d’œuvre.
-
Ce que je voulais souligner c’est que, même pour ceux qui auraient une tournure d’esprit hayekienne, il serait difficile de soutenir, malgré les nombreux exemples historiques disponibles, que la banque à réserves fractionnaires aurait été « sélectionnée par le marché ». Ce n’est pas tout à fait ce que dit Mises Wiki. Les dépôts n’ont pas toujours été couverts à 100 %, mais ils l’ont été pendant de longues périodes, et pendant d’autres, ils étaient couverts à un pourcentage très important. C'est à ce prix-là que la banque d'Amsterdam a pu survivre à la guerre de 1672. Il me semble au contraire que la seule fonction des réserves est préventive. A l’inverse, une fois que le bank run est déclenché, elles n’assurent plus aucune protection pour la banque, car l’intégralité des déposants iront retirer leurs dépôts. Tout au plus peut-on excepter le cas des déposants malades, agoraphobes, absents ou découragés ; dans cette limite, il doit être possible de soutenir un bank run avec des réserves fractionnaires. Accessoirement, en droit commun des faillites, il suffit de ne plus pouvoir faire face à son passif exigible avec son actif disponible pour être placé en redressement. Aucun exemple ne me vient à l’esprit, mais en même temps, je n’y connais rien. De plus, et surtout, l’absence de faillite est loin d’être nécessairement un signe de la bonne santé de l’industrie bancaire. En effet, il est tout simplement possible que l’Etat ait suspendu l’obligation de remboursement en cas de crise bancaire (lorsque Etat il y a), ou que les banques s’y soient décidées unilatéralement. (Argument utilisé par Rothbard dans sa polémique avec Laurence White.) La faillite bancaire peut constituer un mécanisme de purge utile, elle n’est pas un mal en elle-même. En effet...
-
C'est en effet un inconvénient. Il faut le mettre en balance avec les inconvénients des autres systèmes.
-
Je dirais plutôt que les faillites bancaires récurrentes dont l’histoire a gardé la mémoire démontrent que la non couverture des dépôts était une pratique relativement courante. Mais il ne faudrait pas en déduire que le principe de couverture complète n’ait jamais été respecté ou qu’il soit peu opportun. Pendant 150 ans, la banque (publique) d’Amsterdam a mis en œuvre une politique de couverture intégrale de manière presque continue, tout en dégageant un léger profit, et il est vraisemblable que cela ait beaucoup contribué à la prospérité dont jouissait la Hollande à cette époque. Par ailleurs, la « loi des grands nombres » n’a de sens que si les évènements envisagés ne sont pas interdépendants. Elle est d’un usage très limité à l’égard des phénomènes boule de neige, comme les bank runs. Quant au fait qu’une banque assurant une couverture intégrale des dépôts puisse être qualifiée d’ « entrepôt » : c’est vrai, mais qu’est-ce que ça change ? Je comprends que les banquiers sentimentalement attachés à la forme traditionnelle de leur métier s’en attristent, et que cela déplaise à ceux qui tiennent à l’existence d’institutions susceptibles de verser aux grands commis de l’Etat des traitements adaptés à leur dignité ; mais pour les autres ? Pour ce qui est du « coût » de gestion de la monnaie, il existe dans tous les cas. La question est de savoir comment il est réparti. Dans un système où le cours légal est conféré à une monnaie publique, ce coût est réparti sur tous les contribuables. De surcroît, au coût de gestion de la monnaie, s’ajoute, pour les détenteurs d’encaisses, celui de sa dépréciation. Dans un système où il n’existerait ni cours légal et ni monnaie financée par le contribuable, les utilisateurs n'auraient aucun moyen de se comporter en free rider à l'égard des coûts de gestion et seraient incités à surveiller de près les coûts liés à la dépréciation. Enfin, moi j’dis ça… EDIT : le coût de d'achat et de détention des réserves n'existe pas tous les cas, à la différence des (autres) coûts de gestion. Le coût des réserves doit donc être mis en balance avec le coût de dépréciation.